Parachute

Parachute
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Ce parachutiste militaire de l'USMC utilise le modèle de parachute T10-C conçu par Irvin Aerospace.
Parachute sportif moderne
Parachute de queue

Le parachute est un dispositif destiné à freiner le mouvement, principalement vertical d'un objet ou d'une personne.

Historiquement, le parachute sert à rendre possible le retour au sol en bonne condition d'une personne abandonnant un aéronef, mais le terme a été appliqué à de nombreux dispositifs destinés à empêcher une chute ou à ralentir un appareil au moyen d'un dispositif semblable à un parachute de descente.

Sommaire

Classification

Il existe quatre sortes de parachutes :

  1. le dispositif constitué d'une voile destiné à ralentir la chute d'une personne ou d'un objet, en vue de se poser sain et sauf sur le sol. C'est le frottement fluide qui freine la chute.
  2. Par extension, on nomme également « parachute » le dispositif en toile qui freine certains engins à l'atterrissage (voir l'article frein).
  3. Par analogie avec la forme des parachutes hémisphériques, sont appelées ainsi les poches que les plongeurs sous-marins emportent parfois pour ramener à la surface des objets lourds ; après avoir arrimé la charge à la poche, on la remplit avec de l'air tiré d'une bouteille en faisant fuser le détendeur, et la poussée d'Archimède fait le reste.
  4. Enfin, on nomme aussi « parachute » un crochet muni de dents d'appui qu'Elisha Otis eut l'idée de monter sur les guides des cages d'ascenseur, les dotant de la sécurité nécessaire pour conquérir le grand public.

Historique

L'antiquité et la culture chinoise et arabe mentionnent des cas de sauts, en général à partir d'une tour, freiné à l'aide de dispositif ad hoc (cerf-volant, toile soutenue par des armatures, etc.). Léonard de Vinci dessina lui aussi une première ébauche de parachute, cette ébauche de 7 mètres de côtés (!) a pu être testée avec des matériaux de la Renaissance par l'anglais Adrian Nicholas en l'an 2000. Ce parachute de bois et de toile pesant tout de même 85 kg, la fin de la chute s'effectua avec un parachute moderne[1]. Quelques années plus tard, un Suisse refit l'expérience, mais avec une version modifiée, avec des matériaux d'aujourd'hui.26 avril 2008[2]. Mais l'histoire du parachute n'a pu véritablement commencer qu'à partir du développement d'aéronefs fonctionnels ; montgolfière d'abord, puis avions.

Louis-Sébastien Lenormand invente le terme « parachute », par analogie avec le « parasol » auquel ressemble son engin, qu'il utilise pour sauter de l'observatoire de Montpellier le 26 décembre 1783. Son engin est muni de fortes armatures de bois.

André-Jacques Garnerin innove en mettant au point un dispositif composé seulement de toile. Avec lui, il s'élance avec succès le 22 octobre 1797 depuis un ballon au-dessus du parc Monceau à Paris. Son parachute initial, comme l'engin de Lenormand, oscillait dangereusement, problème qu'il résout grâce à l'invention de la tuyère centrale[3].

Le 1er mars 1912 a lieu le premier saut en parachute depuis un avion, effectué par un Américain, Albert Berry au-dessus de Saint-Louis, Missouri ; son engin, lourd et encombrant, s'est accroché au train d'atterrissage de son avion. Par chance, il atterrit entier.

Le 19 août 1913, ce fut le Français Adolphe Pégoud qui, au départ de l'aérodrome Borel à Châteaufort dans les Yvelines, sauta de son avion Blériot sacrifié pour l'occasion à 250 mètres du sol. Il heurta avec son épaule l'empennage de son avion et termina sa chute dans un arbre.

Le 13 février 1914, à Juvisy, le lieutenant-aviateur Jean Ors sauta en parachute d'une hauteur de trois cents mètres depuis un Deperdussin piloté par Lemoine et atterrit sain et sauf.

Pourtant, au cours de la Première Guerre mondiale, le parachute de secours n'a été en usage que sur les ballons d'observation, premier saut militaire le 17 novembre 1915 par Constant Duclos. les équipages partageant sans rémission le sort de leur avion ou dirigeable désemparé ; seul l'empire allemand en équipa ses pilotes, et seulement à partir de 1918. Outre des considérations d'ordre psychologique - il a même été écrit que certains état-majors avaient peur que les pilotes n'abandonnent un peu trop vite leurs avions en cas de danger -, ce retard est avant tout dû au fait que le parachute représentait encore un poids significatif pour les appareils de l'époque, légers et de faible puissance, et une gêne pour l'équipage.

Du côté allemand, les réticences officielles avaient été balayées au début de 1918 et le parachute allemand de type Heinecke sauva la vie de nombreux pilotes dont Hermann Göring.

Le parachutisme militaire est une idée qui ne peut être mise en œuvre qu'à partir du moment où des avions gros porteurs sont disponibles. Les expérimentations pendant les années 1930, notamment par les allemands et les russes (lesquels tentent même des largages à très basse altitude sans parachute, en comptant sur la neige comme amortisseur...), débouchent au cours de la Seconde Guerre mondiale sur des opérations militaires ambitieuses (invasion de la Crète par les allemands, débarquement allié en Normandie puis tentative de percée en Hollande), souvent très coûteuses pour les « paras ».

Après la Seconde Guerre mondiale, le parachutisme sportif commence à se développer dans la foulée du parachutisme militaire, mais rapidement les parachutes utilisés et les pratiques s'adaptent à un usage sensiblement différent (les paras militaires sont largués à faible altitude, avec un grand poids en matériel, et avec un dispositif d'ouverture automatique ; les sportifs se lancent à plus haute altitude, font des figures à plusieurs, commandent eux-mêmes l'ouverture du parachute, visent un point très précis etc.). Dans les années 1980, pour cet usage, le parachute classique commence à laisser la place à la voile rectangulaire (développée dans les années 1970, comme les parapentes) et le vocabulaire s'adapte : on distingue le « parachute rond » (le classique) et les « ailes ».

En 1959 et 1960, Joseph Kittinger effectue une série de quatre sauts dans le cadre du projet Excelsior. Le dernier saut, effectué le 16 août 1960, enregistra quatre records simultanés ; le saut en parachute le plus haut (il saute d’une altitude de 31 300 mètres), la plus haute ascension en ballon, la plus longue chute libre (4 minutes et demie), et la plus grande vitesse atteinte par un être humain dans l’atmosphère (avec une pointe de vitesse de 988 km/h).

Aujourd'hui, seuls les militaires restent fidèles à la forme ronde, et encore seulement pour les largages de paras en groupe et en « automatique », mais dans tous les autres cas, l'aile s'est imposée progressivement. La forme ronde, initialement conservée pour l'initiation et les parachutes de secours, a maintenant cédé sa place même pour ces usages. Ceci, grâce à la maniabilité et à la possibilité de mieux piloter l'engin, de contrôler sa vitesse horizontale ou verticale (on peut tomber comme une pierre puis se poser à vitesse quasiment nulle), de faire des figures. Des ailes peuvent supporter sans problème le poids de deux personnes, avec des harnais biplaces, utilisés en initiation.

Le parachute dans le cadre du parachutisme sportif

Dans la première acception, le parachute se compose généralement :

  • d'un sac-harnais : c'est à la fois un sac qui contient les voiles et un harnais dans lequel prend place le parachutiste ;
  • de deux voiles, une voilure principale et une voilure de secours qui sont reliées aux élévateurs par les suspentes, les élévateurs de secours font partie intégrante du harnais et les élévateurs principaux sont reliés au sac-harnais par un système de libération dit système trois anneaux. Ce système permet de dessolidariser la voilure principale du harnais pour permettre l'épanouissement de la voilure de secours en cas de besoin ;
    1. la voilure dite « principale » est celle que le parachutiste ouvre normalement. Elle se situe dans la partie basse du sac-harnais et est pliée par le parachutiste lui-même, ou dans une école de parachutisme par un plieur, après chaque saut ;
    2. la voilure de secours est une deuxième voile, utilisée en cas de défaillance ou de non ouverture de la voile principale (suspente cassée, voile déchirée, auto-rotation rapide ou autre), ou lorsque l'on est trop bas pour ouvrir son parachute principal (évacuation de l'avion par exemple). En effet, une voilure principale a un « enfoncement » (différence d'altitude entre le moment ou le parachutiste fait l'action-poignée et le moment où la voile est totalement épanouie) d'environ 200 mètres. La voilure de secours doit impérativement avoir un enfoncement inférieur à 90 mètres pour être autorisée d'emploi. L'ouverture de la voilure de réserve peut également être déclenchée par un déclencheur automatique, en cas de perte de conscience du parachutiste (suite à un malaise ou un choc par exemple), ou de perte de la notion d'altitude. La voilure de secours doit être pliée par un plieur qualifié, car le pliage est très minutieux et technique, et doit être fait avec le plus grand soin.
  • d'un déclencheur de sécurité dont le but est d'ouvrir automatiquement le parachute de secours dans le cas où le parachutiste serait encore en chute à une altitude donnée. Pour ce faire, le déclencheur mesure la vitesse de descente et l'altitude, grâce à un système de vario-baromètre mécanique (système FXC) ou électronique (système Argus, Cypres ou Vigil).

Contrairement à l'idée largement répandue dans le grand public, les parachutes servant au parachutisme sportif, par opposition au parachutisme militaire, ne sont plus des parachutes de type hémisphériques (conçus pour le largage en masse de troupes militaires aéroportées) mais des « ailes », ayant une vitesse horizontale, pouvant se diriger et planer comme un parapente.

Notes et références

Voir aussi

Autres



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