Palais-Bourbon

Palais-Bourbon

Palais Bourbon

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48° 51′ 43″ N 2° 19′ 07″ E / 48.8620, 2.3186

Le Pont de la Concorde sur la Seine, le palais Bourbon et, à l’arrière plan, le dôme de l’Hôtel des Invalides

Le palais Bourbon est le nom communément donné au bâtiment qui abrite l’Assemblée nationale française, sur la rive gauche de la Seine, dans l’enfilade du pont de la Concorde et de la place de la Concorde.

Subtilité orthographique : On écrit palais Bourbon (avec une minuscule à "palais") quand on parle du bâtiment, un palais ayant appartenu à la famille des Bourbon et Palais-Bourbon, avec un trait d’union et double majuscule, lorsqu’on désigne par métonymie l’institution de la République, une façon différente de désigner l’Assemblée nationale.

Sommaire

Histoire

Palais de la duchesse de Bourbon

La façade nord initiale du palais, à l’époque de la duchesse de Bourbon

Le palais Bourbon a été construit pour Louise Françoise de Bourbon, Mademoiselle de Nantes, fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui avait épousé Louis III de Bourbon-Condé, duc de Bourbon et 6e prince de Condé.

La construction du bâtiment commence en 1722. Plusieurs architectes se succèdent, Giardini, Pierre Cailleteau dit « Lassurance », tous deux prématurément décédés, puis Jean Aubert et Jacques V Gabriel qui termine les travaux en 1728. Il devient la propriété du Prince de Condé qui l’agrandit en 1764. Il a alors la forme d’un vaste palais dans le style du Grand Trianon à Versailles et proche de l’hôtel de Lassay, construit simultanément et auquel il va bientôt être rattaché par une galerie.

Palais républicain

L’aménagement du siège des chambres basses parlementaires

Confisqué en 1791, le palais « ci-devant Bourbon » est déclaré bien national. Il abrite en 1794 la future École polytechnique avant d’être affecté en 1795 au Conseil des Cinq-Cents. Un hémicycle est alors aménagé par les architectes Jacques-Pierre Gisors et Emmanuel-Chérubin Leconte : de cette première salle des séances il ne reste aujourd’hui que le « perchoir » et la « tribune ». À la Restauration, le palais ainsi que l’hôtel de Lassay sont officiellement restitués au prince de Condé, mais celui-ci est forcé de louer par un « bail de 3 ans » le Palais à la Chambre des députés, avant que l’État n’en deviennent définitivement propriétaire en 1827.

C’est entre 1827 et 1832 que le palais prend, dans son organisation intérieure, sa physionomie actuelle sous la direction de l’architecte Jules de Joly. Ces travaux comprennent alors : l’édification d’un nouvel hémicycle (conservé jusqu’à nos jours, quoique ayant subi plusieurs modifications pour supporter les variations du nombre de députés au gré des différentes constitutions), l’avancement de la façade sud (côté cour) qui a permis de créer trois salons et l’édification, accolé à l’aile est, de la bibliothèque, décorée par le peintre Eugène Delacroix.

Le bâtiment n’a pas subi de modifications majeures depuis lors, seulement des rajouts :

  • redevenu une propriété de l’État en 1843, l’Hôtel de Lassay est alors alloué au président de la chambre basse et relié au palais par une grande salle des fêtes.
  • au XXe siècle, les combles ont été aménagés pour gagner de nouveaux espaces de travail, tandis qu’une usine électrique, des parcs de stationnement souterrains et une régie audiovisuelle ont été installés.
  • la mise en place d’une « cité Assemblée nationale » qui couvre aujourd’hui une surface au sol de 124 000 m2 pour près de 9 500 locaux, elle comprend, outre le palais Bourbon, trois immeubles réservés aux bureaux des députés et de leurs collaborateurs (un de 7 étages relié au palais par un passage souterrain et construit en 1974, rue de l’Université, un autre boulevard Saint-Germain, acquis en 1986, et un dernier, acheté en 2002, rue Aristide-Briand).

Les Assemblées y ayant siégé

Le palais Bourbon a accueilli, à partir de 1795, toutes les chambres basses des parlements français, à l’exception d’une courte période de 1871 à 1879 (période pendant laquelle elle siège au château de Versailles, suite à l’insurrection de la Commune de Paris) puis après la fuite du gouvernement et du Parlement à Bordeaux puis à Vichy durant la Seconde guerre mondiale en 1940 :

La symbolique du décor

La façade nord de Poyet sous l’Empire

C’est Napoléon Ier qui, sur les plans de l’architecte Bernard Poyet, fait modifier entre 1806 et 1810 la façade nord, élevant douze colonnes en temple grec qui font pendant à celles de l’église de la Madeleine sur la rive droite. L’imposant fronton allégorique est sculpté à l’origine par Antoine Chaudet et représente Napoléon Ier à cheval offrant au Corps législatif les drapeaux conquis à Austerlitz. Au retour des Bourbons sur le trône, les bas-reliefs sont martelés et remplacés par une scène magnifiant la Charte constitutionnelle octroyée aux Français par Louis XVIII, scène sculptée par Évariste Fragonard. À son tour, la monarchie de Juillet remplacera ce fronton par l’actuel : la France, drapée à l’antique, debout devant son trône, accompagnée de la Force et de la Justice, appelant l’élite à la confection des lois, œuvre de Jean-Pierre Cortot.

Les quatre statues au pied de l’escalier sont celles de quatre grands commis de l’État censés symboliser les fonctions du législateur et l’organisation de l’administration : Maximilien de Sully (le réformateur, par Pierre-Nicolas Beauvallet), Jean-Baptiste Colbert (l’organisateur de l’économie, par Jacques-Edme Dumont), Henri François d'Aguesseau (l’unificateur du droit et de la jurisprudence, par Jean Joseph Foucou) et Michel de L'Hospital (le conciliateur, par Louis Pierre Deseine). La colonnade est restaurée lors des grands travaux du bicentenaire de la Révolution française en 1989, et à cette occasion les quatre statues sont remplacées par des moulages.

La façade nord aujourd’hui, avec au 1er plan, de g. à d., les statues de Sully et de Michel de L'Hospital, et au second plan celle d’Athéna

La symbolique du fronton est également héritée de la mythologie gréco-romaine : l’escalier est flanqué de part et d’autre par deux statues d’Athéna (déesse de la sagesse associée à la démocratie athénienne, par Philippe-Laurent Roland et pris sur le modèle de la Giustiniani Minerva du Temple de Minerve Medica conservée au musée du Vatican) et de Thémis (titanide symbolisant la justice, portant dans sa main gauche une balance, par Jean-Antoine Houdon). À cela il faut ajouter les deux bas-reliefs qui ornent chaque côté de la façade, commandés en 1837, qui représentent à droite Prométhée animant les Arts (architecture, sculpture, peinture, musique et poésie) par François Rude et à gauche l’Instruction publique (Minerve ou Athéna enseignant l’alphabet à de jeunes enfants, entourée des neufs muses et des représentants de l’enseignement religieux) par James Pradier.

Collections de l’Assemblée nationale

Il abrite une très précieuse bibliothèque dont le fonds fut constitué à partir des biens confisqués chez les aristocrates émigrés. Parmi ses richesses, les minutes du procès de Jeanne d’Arc, des manuscrits de Jean-Jacques Rousseau, la collection des bustes de parlementaires en terre cuite d’Honoré Daumier (les « célébrités du juste-milieu ») et le Codex Borbonicus.
La bibliothèque a été décorée au XIXe siècle par Eugène Delacroix. Le peintre y a incarné, en cinq coupoles et une vingtaine de pendentifs, la Science, la Philosophie, la Législation, la Théologie et la Poésie, représentées dans des scènes allégoriques chaudes en couleurs.

Références et sources

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes

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