Mikhaïl Katkov

Mikhaïl Katkov
Mikhaïl Katkov

Mikhaïl Nikiforovitch Katkov (en russe Михаи́л Ники́форович Катко́в, né le 13 février 1818 à Moscou, mort le 1er août 1887 à Znamenskoïe, province de Moscou) était un auteur, éditeur et critique littéraire russe.

Sommaire

Biographie

Il avait débuté dans l'enseignement comme professeur de l'Université de Moscou, puis s'était donné au journalisme en prenant la rédaction du Messager russe («Русский вестник»), l'organe libéral par excellence et anglomane de l'époque, qu'il cumula, à partir de 1861, avec celle de la Gazette de Moscou. Il y défendait la cause du progrès, prônant les avantages du self-government et de la décentralisation, flétrissant les vices de l'absolutisme avec une audace sans précédent.

Il jugea maintenant que Herzen et ses amis, Nikolaï Ogarev et Bakounine, jetaient le libéralisme dans une fausse route. Il les dénonça ouvertement comme agents responsables des violences injustifiables auxquelles se laissait entraîner une fraction du parti progressiste, comme aussi des mesures trop justifiées de répression qu'elles provoquaient. Il signala avec vigueur le côté utopique, chimérique, des conceptions sociales propagées par ceux-ci.

L'effet fut grand. Un noyau de résistance conservatrice se constitua instantanément autour du courageux polémiste. Au cours de l'année suivante, l'insurrection polonaise lui apporta avec des arguments nouveaux un point d'appui solide dans les résistances et les révoltes de l'esprit national, en même temps qu'elle accentuait l'orientation rétrograde du groupe. Fidèle à ses principes, Herzen risqua sa popularité dans le plus hasardeux des enjeux, en prenant fait et cause pour les insurgés. Attachés à la consigne qu'ils s'étaient donnée, les rares organes libéraux épargnés par la censure affirmèrent les mêmes sympathies, en continuant à se taire. Au milieu du silence, la voix de Katkov s'éleva encore.

En termes éloquents, il affirma l'existence d'une solidarité criminelle entre les événements dont Varsovie devenait le théâtre et ceux dont l'agitation révolutionnaire entretenue par les énergumènes de Londres et de Paris menaçait le repos du pays. Au nom de l'idéal national dont l'avenir risquait d'être compromis, au nom même des anciennes franchises populaires, dont le triomphe de l'élément polonais empêcherait la reconstitution dans les provinces lithuaniennes, il réclama la répression de l'insurrection et l'annexion complète de la Pologne. Il trouva des échos jusque dans les rangs du parti libéral le plus avancé.

Avant peu la russification, la nationalisation de tous les éléments hétérogènes entrant dans la composition de l'immense héritage de Catherine II devait devenir le cri de guerre commun de tous les libéraux, et, à leur tète, Katkov, dont le néo-conservatisme s'aggravait progressivement, exerça une sorte de dictature. Le gouvernement lui-même dut en subir le pouvoir, en s'y prêtant d'ailleurs de bonne grâce. Les prétentions d'une noblesse subitement éprise du régime représentatif, les entreprises continuées du parti révolutionnaire aboutissant en 1866 à l'attentat de Karakozov, l'engageaient de son côté à outrance dans la voie réactionnaire.

Ayant achevé en Pologne la besogne que l'on sait, Mouraviov fut appelé à la reprendre en Russie contre le nihilisme. Les ministres et fonctionnaires de nuance modérée, Yalouïev, Golovine, le prince Souvorov, cédèrent la place à des rétrogrades déterminés comme le prince Gagarine et le comte Chouvalov. Un gouffre se creusait là, où tout le passé libéral de Katkov disparut sans trace.

Mikhaïl Katkov dut subir la loi commune des mouvements populaires : chef bientôt condamné à suivre ses soldats, il en arriva, d'autonomiste convaincu qu'il était tantôt, à s'ériger en proscripteur de toute initiative locale, comme attentatoire aux droits de la monarchie absolue, en sacrificateur de toutes les autonomies ethnographiques sur l'autel de l'unité nationale, et finalement en délateur officieux voyant partout la révolution et la trahison, puis, avec Constantin Léontiev, en réformateur de l'enseignement dans le sens d'un retour archaïque aux traditions classiques et aux formules surannées du passé.

Œuvres

Les œuvres majeures de Mikhaïl Katkov sont :

Sources

  • Une partie de cet article est une copie de l'ouvrage Littérature russe de Kazimierz Waliszewski, aujourd'hui dans le domaine public.

Notes et références

Voir aussi

Lien externe


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