Messhugah

Messhugah

Meshuggah

Meshuggah
Meshuggah live at Frozen Rock Open Air.jpg
Pays d’origine Umeå, Suède Suède
Genre(s) Metal expérimental
Mathcore
Thrash metal
Années actives 1987-
Site Web http://www.meshuggah.net/

Membres Jens Kidman
Fredrik Thordendal
Mårten Hagström
Dick Lövgren
Tomas Haake
Anciens membres Johan Sjögren
Jörgen Lindmark
Per Sjögren
Torbjörn Granström
Niklas Lundgren
Peter Nordin
Gustaf Hielm

Meshuggah est un groupe de metal expérimental (mathcore) suédois, originaire de la ville d'Umeå (ville d'où sont également originaires les groupes Cult of Luna, Khoma). Formé en 1987, il va, au fur et à mesure de son émancipation, concevoir les bases d'un nouveau style de metal novateur et technique, qu'il est encore le seul à maîtriser. À ses débuts, le groupe est principalement inspiré de thrash metal (comme Metallica) mais son style évolue vers la ZEUHL,proche des travaux de Christian Vander et Janik Top, sur UDU WUDU sans parler du son (grâce à la participation des membres au mixage de leur album et aux guitares 7 cordes puis 8 cordes plus récemment).[réf. nécessaire] Meshuggah signifie « taré » ou « fou » en Yiddish[1].

Sommaire

Biographie

Le premier line-up est composé de Jens Kidman (guitare/chant), Peter Nordin (basse), Fredrik Thordendal (guitare/chant), et Nicklas Lundgren (batterie). Ils enregistrent alors une démo puis un EP prometteur en 1989 nommé Psykisk Testbild.

Mais c'est l'année 1991 qui s'avère être le grand tournant du groupe. En effet, Meshuggah invite le talentueux batteur Tomas Haake à rejoindre la formation, le groupe signe chez Nuclear Blast et sort par la même occasion un premier album : Contradictions Collapse. C'est cet album qui révèle réellement la personnalité grandissante du groupe, grâce à un style thrash mais également chaotique et dégradé.

Il faudra alors attendre 1994 pour que le groupe sorte deux nouveaux disques. Les EP None et Self-Caged voient alors le jour. En 1995 sort un des albums les plus reconnus de Meshuggah : Destroy Erase Improve. C'est en effet ce second album qui affirme complètement le groupe dans son style extrême-chaotique-destructuré-carré novateur. Le groupe aura l'occasion de défendre cet album en live durant le printemps de cette même année après avoir décroché la première partie de la tournée européenne de Machine Head.

Alors que le groupe est en pleine expansion, Fredrik Thordendal et Tomas Haake sont victimes d'accidents du travail compromettant leur avenir musical. En effet, Fredrik, charpentier de profession, se coupe la 3e phalange du majeur gauche. Thomas, quant à lui, se mutile la main. Cet enchaînement de malchance réduit au silence le groupe durant une année. Le guitariste Mårten Hagström rejoint alors le groupe et vient épauler le premier guitariste infirme mais toujours actif.

Meshuggah en concert à Prague en 2008

Mais le sort continue à s'acharner sur la formation, et c'est au tour de Peter Nordin de subir des troubles physiques. Touché par de sérieux problèmes à l'oreille interne, le bassiste se voit contraint de quitter le groupe lors d'une tournée US avec Machine Head. Thordendal remplace alors temporairement le bassiste puis Meshuggah fait appel aux services de Gustaf Hielm.

En 1998 sort Chaosphere, un album poussé à l'extrême, avec un son plus travaillé et des rythmiques plus efficaces.

En 2001, le nouveau bassiste s'en va après quelques altercations avec les autres membres. Il laisse sa place à Dick Lövgren. Le disque Nothing parait en 2002. Celui-ci est enregistré avec l'ancien bassiste Gustaf, l'album devait être enregistré avec des guitares 8 cordes réalisées par le luthier Nevborn mais à cause d'un retard ils ont dû enregistrer l'album avec des guitares 7 cordes accordés en « fa ». Cet album laisse place à des riffs plus lourds et des plans bien plus lents qui trouveront une efficacité particulière en live.

Affirmant encore une fois leur forte personnalité, Meshuggah sort en 2004 un EP d'une seule piste de 21 minutes nommé I. De par sa fabrication particulière, le groupe avoue qu'il est incapable de le rejouer en live. Et pour cause : Tomas Haake et Fredrik Thordendal ont d'abord fait une recherche d'idée en improvisant tous les deux, puis le premier (le batteur) a ensuite enregistré plusieurs structures en improvisant et en jouant sur la destructuration. Une sélection a ensuite été effectuée pour choisir les passages les plus réussis, puis Fredrik Thordendal a tout « décodé » et réécrit de façon à pouvoir jouer dessus. Cela pouvait donner quelque chose du genre « 2.1.2.2.3.1.pause.4.1 », soit parfaitement incompréhensible pour une personne extérieure au projet. Ces divers morceaux ont ensuite été collés en bénéficiant d'articulations (break) plus ou moins rudimentaires. Le résultat est un métal puissant, froid, très déshumanisé, à la fois destructuré par ses mesures asymétriques ou son absence de mesure, et structuré par ses riffs de guitares scotchés aux martellements de la batterie. Cette performance de studio ne cessera de diviser le public, pour certains elle est complètement inutile, pour d'autres originale et impressionnante.

Jens Kidman

La même année, le groupe sort un nouvel opus, sous le nom de Catch 33. Les nouveautés sont un son de guitare aux contours plus arrondis, plus « moelleux », des compositions qui alternent entre simple et répétitif (les premiers titres de l'album) et structures complexes (par exemple In Death is Life)et la batterie qui est en fait un sampler appelé « drumkit from hell », un sampler modélisée en enregistrant Thomas Haake jouer chaque coup de batterie sur chaque différente partie de la batterie avec plus de 120 différents niveaux de nuances.

En 2006, Le groupe réédite l'album Nothing (datant de 2001). La grosse différence concerne surtout le réenregistrement complet des guitares rythmiques avec leurs guitares 8 cordes custom Ibanez et celui de la batterie, entièrement réécrite avec le sampler « drumkit from hell ». La différence avec la version originale est sans appel, cette fois ci le son est plus lourd, mais surtout les sons graves générés sont plus précis. Ils en profitent aussi pour ralentir le tempo sur le morceau Nebulous, et rallonger le morceau Obsidian. Cette édition est aussi composée d'un DVD bonus contenant 3 morceaux lives (Straws Pulled Random, In Death Is Death, Future Breed Machine) enregistrés lors du Download festival 2005, ainsi que les clips du groupe.

En mars 2008 paraît ObZen. Cet album marque le retour du groupe à un processus d'écriture beaucoup plus traditionnel,[2] et par la même occasion, celui de Thomas Haake derrière les fûts (jusqu'alors substitué par le « drumkit from hell ») pour les sessions studio. Il constitue une bonne synthèse des précédents efforts du groupe, tout en laissant place à des morceaux moins déstructurés mais tout aussi dévastateurs. L'album a été qualifié de « fin du math rock » et d'« équivalent pour le XXIe siècle du Larks' Tongues in Aspic de King Crimson »[3]. Le titre Bleed notamment, véritable challenge technique (sa mise au point ayant pris à lui seul autant de temps que le reste de l'album[4]), vaut à Thomas Haake d'être élu meilleur batteur métal de l'année par les lecteurs du magazine Modern Drummer.

En 2009 (entre la fin du printemps et le début de l'automne), devrait paraître un DVD live du groupe filmé à l'occasion de la tournée ObZen. On parle également d'un nouvel album pour 2010 (sur lequel devraient notamment figurer des titres n'ayant pas été repris sur ObZen).

Particularités

Fredrik Thordendal (2005)

Meshuggah a su inventer son style en exploitant des déphasages de structures rythmiques et des polyrythmies sur des tempo moyens (souvent autour de 120 bpm), ce qui permet de transmettre un groove inédit, notamment grâce au style du batteur (dont les « ghost notes » et les accents imprévisibles de caisse-claire ou cymbale crash font parfois penser à des tournures de free jazz).

Si l'on prend un exemple simple, comme dans le premier riff de Stengah (album Nothing), les guitares et une partie de la batterie (grosse caisse + caisse claire) suivent une structure en 11/4 (en réalité deux fois 6 temps et demi) alors qu'une cymbale crash du batteur bat le tempo à la noire. De ce fait, tous les 6,5 temps la cymbale crash se retrouve à contre-temps.

Un autre exemple de déphasage, toujours dans Stengah, lorsque le riff principal évoqué précédemment est repris en syncopes (à 01:44), tout le monde joue la structure en 11/4, mis à part la caisse-claire qui joue sur le troisième temps d'une structure en 4/4 (terriblement perturbant). On peut également noter une technique souvent appliquée par le groupe qui consiste à reprendre entièrement le riff avant qu'il ne se termine : toujours dans le même exemple, le riff est joué une fois, puis une moitié seulement, avant d'être repris. Ce genre de techniques de composition (ajouter, modifier, supprimer un élément là où on ne s'y attend pas) est très récurrent chez Meshuggah et au final la musique surprend sans arrêt, de secondes en secondes.

Pour prendre un dernier exemple un peu plus complexe, on peut citer le premier riff de Rational Gaze (le riff principal), qui fait preuve d'une rythmique en 3 couches :

  • une structure complexe (qui semble être 14/8, 13/8, 14/8, 13/8, 15/8) joué simultanément par l'ensemble guitare+basse+grosse caisse
  • Une structure simple 4/4 : cymbale crash joué sur chaque temps + caisse-claire sur les temps faibles (ce genre de fil conducteur est souvent présent dans les rythmiques et constitue la base du groove, pour ce genre de plans)
  • Une structure composée avec les autres cymbales du batteur (chinoises et crash) qui appuient tantôt la première structure, tantôt la seconde, faisant office de liant et d'élément perturbateur.

Meshuggah sait également faire preuve de structures bien plus simples en 4/4, que l'on retrouve davantage sur les albums plus anciens, comme Destroy, Erase, Improve ou encore Contradictions collapse.

Côté guitares rythmiques (ce qui inclut la basse, sachant que la plupart du temps elle joue soit à l'unisson, soit la tonale), les compositions sont souvent dissonantes (car utilisant énormément des demi-tons rapprochés, cf. In Death is Death ou encore Stengah) ou soit plus classiques, utilisant des gammes harmoniques plus percutantes (mineure harmonique par exemple). Le jeu alterne souvent cordes étouffées et cordes libres, sans aller chercher d'autres techniques comme par exemple les harmoniques, très récurrentes dans le métal. Grâce aux guitares 7 ou 8 cordes, les accords sont très graves et souvent joués sur 4 cordes (tonique, quinte, octave, et quinte à l'octave). Le groupe travaille ses ambiances et ses couleurs en étant lui-même aux commandes des enregistrements, faisant parfois durer des accords ou des notes, nous laissant apprécier le son des instruments. Les solos de guitare quant à eux sont à l'image du groupe : totalement tortueux et originaux, on pourrait davantage parler de sculpture sonore démente et schizophrénique.

Enfin, le chanteur, dont le rôle n'est pas des moindres, est un hurleur confirmé, qui peut parler à voix basse dans certains titres. Ses textes (souvent rédigés par Tomas Haake, le batteur), toujours imagés, illustrent les compositions, traitant de chaos, d'asservissement, de folie, de confusion ou de destruction. Si sa dynamique est quasi nulle et ses lignes monotoniques, c'est pour focaliser son énergie sur la rythmique : véritable ciment, il s'impose en liant les différentes structures en un tout solide.

Ceci reste une façon d'analyser leur musique et ne peut en aucun cas être représentatif de leur travail. Pour une analyse approfondie, voir le lien vers le mémoire ci-dessous.

Discographie

Tomas Haake (2005)

Albums

EPs

Compilation

Notes et références

  1. (en)Ryan J. Downey, Tool, Jack Osbourne Patronage Pays Off For Meshuggah sur mtv.com, 29/07/2002.
  2. « MESHUGGAH to Return to 'More Traditional' Songwriting Approach on Next Album ». Blabbermouth.net. 19-05-2005. Accédé le 25-02-2009.
  3. Joseph Stannard, The Year in Riffs, The Wire n°299, janvier 2009, p.28.
  4. http://www.mortado.com/gravemusic/news/interviews/mesh32908.shtml

Liens externes

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