Louis Brisson

Louis Brisson
Louis Brisson
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Naissance 23 juin 1817
Plancy
Décès 2 février 1908 (à 90 ans)
Plancy
Nationalité Drapeau de France France
Activité principale Prêtre
Autres activités Fondateur de la Congrégation des Oblats et des Oblates de saint François de Sales

Louis Brisson, né le 23 juin 1817 à Plancy où il est mort le 2 février 1908, est un prêtre catholique français, fondateur à Troyes de la Congrégation des Oblats et des Oblates de saint François de Sales.

Sommaire

Biographie

Louis Brisson entre à quatorze ans au Petit Séminaire de Troyes, puis au Grand Séminaire. Professeur dans ce dernier établissement, il est aussi chargé du catéchisme des jeunes filles du Pensionnat de la Visitation. Ordonné prêtre en 1840, il devient aumônier de la Visitation, charge qu’il assume durant 44 ans et dans laquelle il est fortement influencé par la supérieure, Mère Marie de Sales Chappuis (1793-1875).

Les œuvres ouvrières

Le père Brisson pratique le catholicisme social bien avant l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII en 1891.

Membre de la Confrérie des Bonnetiers depuis 1850, il est atterré par la déchristianisation et la « matérialisation » nées de l’industrialisation urbaine. Les ouvriers se détachent de l’Église qui enseigne la soumission et la patience et est jugée favorable aux patrons. La main d’œuvre féminine des usines est touchée par la dépravation morale qu’engendre la misère.

En 1858, le père Brisson fonde pour les jeunes ouvrières l’œuvre Saint-Jean, rue des Terrasses. Son « Hangar des Hirondelles » est le premier maillon d’une chaîne d’apostolat de la classe ouvrière. Dans presque toutes les paroisses naissent des œuvres ouvrières : Saint-Nicolas (1860), Tauxelles (1861), Saint-Nizier (1862)… À son apogée, l’Œuvre de Saint-François-de-Sales compte six de ces maisons et héberge jusqu’à cinq ou six cents jeunes filles.

Aux Tauxelles, l’Œuvre Saint-Rémy bénéficie de l’aide des frères Hoppenot[1], entrepreneurs textiles adeptes du catholicisme social.

En 1869, à leur initiative, la construction d’un foyer, comprenant dortoirs, réfectoire et buanderie, permet l’accueil des jeunes ouvrières de leur filature voisine. Celles-ci peuvent habiter au foyer ou n’y venir que pour la détente.

Certaines travaillent dans la maison, d’autres ont un emploi au dehors. Généralement, elles apprennent d’abord leur métier sur place, puis vont en usine. Le foyer fait ainsi office de centre d’apprentissage et d’emploi. Les pensionnaires, qui apprennent aussi les tâches ménagères et la gestion de leur salaire, seront jusqu’à soixante internes et trente externes.

L’enseignement

L’abbé Brisson entend aussi rechristianiser la population par l’éducation, en multipliant les établissements d’enseignement. En 1867, sur des terrains achetés par ses soins, le père Brisson érige aux Tauxelles une école pour les petites filles pauvres du quartier, puis accueille le dimanche dans un patronage les ouvrières célibataires extérieures à la région, afin de préserver leur morale.

En 1868, à la demande de Mgr Ravinet, évêque de Troyes, l’abbé Brisson prend en charge l’école Saint-Étienne qui ne compte plus que cinq élèves et croule sous les dettes. En 1871, il la transforme en collège secondaire Saint-Bernard. L’établissement migre de la rue des Gayettes vers les Terrasses, puis rue de la Mission dans une maison appelée « Ma Campagne ». Il ne compte alors que 12 élèves et trois ou quatre prêtres séculiers, associés sous le nom d’Oblats de Saint-François-de-Sales, chargés des cours. L’abbé Brisson enseigne la cosmographie. L’afflux d’élèves amène des agrandissements. Vers 1875, le collège est dédoublé. Il donne naissance au Petit-Collège, ou externat primaire Saint-Bernard, installé à Troyes, qui compte 72 élèves en 1879. À Saint-André, le « Grand Saint-Bernard » reçoit les internes : 220 en 1879, 171 en 1880. Une association des anciens élèves est fondée en 1881 et compte alors 70 adhérents.

D’autres établissements d’enseignement ouvrent leurs portes à Mâcon (1875), Saint-Ouen près de Paris (1879), Sainte-Savine (1880), Auxerre (1890), Morangis (1882)...

Les missions

Pour la réussite de ses œuvres, l’abbé Brisson a besoin de religieuses et de religieux exerçant leur apostolat hors d’un monastère. Louis Brisson fonde avec Léonie Aviat (1844-1914) les Oblates de Saint-François-de-Sales, issues des sœurs de la Visitation. Dès 1866, les Oblates – 25 en 1879 – s’occupent des œuvres des jeunes ouvrières. Léonie Aviat organise et dirige l’ouvroir des Tauxelles. Les Oblates tiennent l’école annexe. Les premières missionnaires partent en 1883-1884 et se répandent en France et à l’étranger : Afrique, Amérique latine, Autriche...

En 1890, les Oblates sont constituées par un décret d’approbation de Léon XIII. Puis en 1911, Pie X approuve définitivement les constitutions de l’Institut.

Dès 1872, des élèves de Saint-Bernard deviennent novices pour prendre l’habit. En 1881, les Oblats sont rattachés à la Congrégation pour la propagation de la foi. Leur vocation universelle les fait échapper à l’autorité de l’évêque de Troyes qui désirait un ordre diocésain. En 1882, les premiers Oblats partent en mission dans la région du fleuve Orange, puis en Amérique latine, aux États-Unis et en Europe où ils propagent la foi et l’enseignement catholiques. En 1887, Léon XIII constitue, par une première approbation, l’Institut des Oblats de Saint François de Sales, définitivement approuvé en 1897.

Les modalités de la loi de séparation des Églises et de l'État attristent la fin de l’existence du révérend Brisson, retiré à Plancy en 1903. Les congrégations sont interdites. Le collège Saint-Bernard et les autres établissements sont fermés. Les Oblates et Oblats sont exilés. Brisson, devenu chanoine honoraire de la cathédrale de Troyes, s’éteint dans son village natal le 2 février 1908, à l’âge de 91 ans. Ses obsèques dans la cathédrale de Troyes et son inhumation au cimetière de Saint-André se déroulent dans une grande ferveur.

Notes et références

  1. Les frères Hoppenot, importants filateurs de bourre de soie, accordent ainsi une subvention importante à une maison de famille où sont logées des ouvrières célibataires. La peur de la promiscuité et la hantise de l’immoralité les conduisent à œuvrer avec des congrégations pour mettre en place ces « ouvroirs » destinés aux jeunes ouvrières. En effet, les cinq congrégations créées dans l’Aube au XIXe siècle ne vivent pas uniquement dans l’isolement contemplatif mais se penchent sur les problèmes de la condition ouvrière.

Sources

  • Jean-Louis Humbert, « Le Père Brisson (1817-1908) », dans Press’Troyes, février 2003 [texte intégral (page consultée le 27 juillet 2009)] 

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Louis Brisson de Wikipédia en français (auteurs)

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