Les Habits neufs du président Mao

Les Habits neufs du président Mao
Les Habits neufs du président Mao
Auteur Simon Leys
Genre Essai politique
Pays d'origine Drapeau de Belgique Belgique
Éditeur Champ Libre
Date de parution 1971
ISBN 2-85184-043-6

Les Habits neufs du président Mao. Chronique de la Révolution culturelle est un livre de Simon Leys publié en 1971 par Champ Libre. Il fait partie de sa série d'essais sur la Chine. Le titre est une référence au conte de Hans Christian Andersen, Les Habits neufs de l'empereur.

La chronique traite des événements qui se sont déroulé en République populaire de Chine de février 1967 à octobre 1969, au plus fort de la Révolution culturelle, alors que l'auteur se trouvait lui-même à Hong Kong.

Pendant la vogue maoïste en France, ce texte a mis en évidence les luttes de pouvoir sordides qui motivaient le mouvement en Chine, et plus particulièrement la volonté de Mao de détruire le Parti communiste chinois afin de reprendre le pouvoir qui lui avait échappé depuis plusieurs années.

Les faits relatés sont issus de la presse officielle chinoise de l'époque, de la presse de Hong Kong et des témoignages des nombreux Chinois réfugiés dans la colonie britannique pour échapper aux excès de la Révolution culturelle.

Sommaire

Analyse

La dénonciation par Simon Leys du régime maoïste lui a valu quelques inimitiés.« On a entendu s'élever, en France, des clameurs stridentes lorsque Simon Leys, un des plus grands sinologues contemporains, a osé soutenir, pièces en main, qu'un tournant obscur s'accomplissait dans le secret de la Cité interdite, que la lutte pour le pouvoir faisait rage au sommet[1]. »

Hervé Hamon et Patrick Rotman décrivent dans quel état d'esprit se trouvaient les maoïstes parisiens au moment de la publication du livre de Simon Leys. Maria-Antonietta Macciocchi venait de faire paraître un ouvrage sur une Chine idyllique, De la Chine : « Impossible d'admettre à l'automne 1971, que l'armée soit capable, en Chine, de massacrer des gardes rouges. La vraie, l'unique Révo-Cu, c'est celle qu'a rencontrée lors de sa visite guidée, l'ambassadrice italienne[2] »

« Le livre De la Chine est accueilli dévotement par une intelligentsia prompte à chercher du côté de Pékin une patrie de rechange. Selon la député italienne de Naples, ce qui était en œuvre, là bas, (…) était l'accomplissement d'une authentique révolution prolétarienne. Lorsque l'ancien situationniste René Viénet (également sinologue), fait paraître aux éditions Champ libre l'ouvrage de Simon Leys, le cœur des maoïstes français ne balance pas une seconde : on lui préfère Macciocchi[3]. »

Ce n'est que vers la fin des années 1980 que les virulents écrits de Simons Leys sont enfin salués, surtout au moment des massacres de Tien'anmen, comme une entreprise visionnaire et salutaire, même par ses plus ardents détracteurs, qui pourtant, comme l'indique Philippe Forest, n'exprimeront jamais le moindre regret : « Oubliant les tonitruantes déclarations de l’automne 1971, c’est avec une grande discrétion que Tel Quel prendra ses distances à l’égard du maoïsme ». Le numéro 66 de l’été 1976 voit encore la publication de deux poèmes du Grand Timonier, traduits par Philippe Sollers ainsi que d’un article d’Alain Peyraube sur la révolution de l'enseignement en Chine. Le numéro 68 de l’hiver 1976 se conclut par une note lapidaire sur le maoïsme[4].

« Des informations continuent à paraître, ici et là, sur le “maoïsme” de Tel Quel. Précisons donc que si Tel Quel a en effet, pendant un certain temps, tenté d’informer l’opinion sur la Chine, surtout pour s’opposer aux déformations systématiques du PCF, il ne saurait en être de même aujourd’hui. Cela fait longtemps, d’ailleurs, que notre revue est l’objet d’attaques de la part des “vrais maoïstes”. Nous leur laissons volontiers ce qualificatif. Les événements qui se déroulent actuellement à Pékin ne peuvent qu’ouvrir définitivement les yeux des plus hésitants sur ce qu’il ne faut plus s’abstenir de nommer la “structure marxiste”, dont les conséquences sordides sur le plan de la manipulation du pouvoir et de l’information sont désormais vérifiables. Il faudra y revenir, et en profondeur. Il faut en finir avec les mythes, tous les mythes[5]. »

Trois post-scriptum

rédigés par l'auteur en février 1977

Post-scriptum de 1971

Post-scriptum de 1974

Post-scriptum de 1976

Annexes

Lettre ouverte à Mao Zedong

de Peng Dehuai le 14 juillet 1959

Dans cette Lettre, tout en feignant de reconnaître le succès du Grand Bond en avant de 1958, Peng Dehuai ne manque pas une occasion d'en souligner les échecs et les méfaits. Il feint également de n'en accuser que les camarades, en usant du nous pour désigner les coupables dont l'expérience est incomplète, la compréhension superficielle. Et surtout,

« l'exaltation petite-bourgeoise qui nous rend trop aisément enclins aux erreurs gauchistes : en 1958, pendant le Grand Bond, beaucoup de camarades et moi-même se sont laissés enivrer par les résultats du grand bond et par la ferveur du mouvement de masse. Beaucoup de tendances gauchistes ont pris un développement considérable, dans notre impatience à trouver un raccourci vers le communisme... »

Simon Leys, d'après l'édition Ding Wang : Peng Duhai Wenti Zhuan ji-Zhongong ennuya da geming zilia huitain, vol. 3, Hong Kong, 1969..

Lettre d'excuses à Mao Zedong

de Peng Dehuai après sa disgrâce le 9 septembre 1959

Semonce à l'Empereur

par Hai Rui. Article de Wu Han[6].

L'article écrit sous forme de conte de sagesse est une allusion directe à l'injuste disgrâce qui frappe Peng Dehuai. Il sera ensuite adapté en un opéra classique : La Destitution de Hai Rui, œuvre qui sera elle même à l'origine de la disgrâce de Wu Han[7]. Le récit a lieu sous l'empereur Ming Jiajing (1507 – Pékin, 1567), onzième empereur de la dynastie Ming. Cet empereur « jouissait d'une inviolabilité absolue, son nom même (嘉靖) était tabou, tout caractère qui se retrouvait dans la composition de son nom devait être écrit avec l'un ou l'autre jambage en moins » (…) Donc cet homme inaccessible reçoit une semonce sévère d'un de ses sujets qui l'accuse de pressurer son peuple jusqu'au dernier sou et de perdre son temps à adresser des lettres aux esprits. Hai Rui accompagne sa lettre d'un mémoire sur la situation politique du pays, et somme le souverain de répondre à cette question : « Valez-vous mieux que l'empereur Wendi des Han ? ». Furieux, Jiajing s'apprête à punir l'insolent, mais l'eunuque Huang Jin lui annonce que Hai Rui attend tranquillement la mort chez lui. Et Jiajing] de s'exclamer « Cet homme est vraiment de la trempe de Bi Gan »[8]. La réputation de Hai Rui lui vaut une très grande sympathie populaire, et lorsqu'il est calomnié auprès de l'empereur, des érudits prennent sa défense. Pour finir Hai Rui est adoré des masses, il s'oppose à la corruption au gaspillage, il soulage les misérables, abolit les privilèges. il combat les forces obscurantistes de la réaction. Et Wu Han (alias Liu Mianzhi) considère qu'on ferait bien de l'imiter.

Fragments de la déposition de Peng Duai durant son procès

28 décembre 1966- 5 janvier 1967

Interrogatoire de Pu Anxiu

Femme de Peng Duai, Pu Anxiu est interrogée pendant le procès de l'accusé.

Sur l'importance historique de Sun Yat Sen

Références

  1. Claude Roy, Sur la Chine, réédition 1983, p. 85-86.
  2. Génération, vol. II, p. 363.
  3. Génération, vol. II, p. 364.
  4. Philippe Forest, Histoire de Tel Quel, p. 523.
  5. « À propos du maoïsme », Tel Quel, n° 68, p. 104.
  6. Paru dans le journal Renmin ribao du 16 juin 1959 sous le pseudonyme de Liu Mianzhi.
  7. Simon Leys, Essais sur la Chine, p. 221.
  8. Simon Leys, Essais sur la Chine, p.  204 : Bi Gan avait osé critiquer le dernier souverain de la dynastie Shang, Zhouxin, qui lui avait fait arracher le cœur.

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Le texte des Habits neufs du président Mao est repris dans les Essais sur la Chine.


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