Le musulman

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Islam

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la déclaration de foi · la prière · l’aumône · le jeûne de ramadan · le pèlerinage à La Mecque
Les piliers de la foi
Allah · malaikas (anges) · les livres sacrés · les prophètes · le jugement dernier · le destin
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L'islam est une religion monothéiste[1], dont le fondateur est Mahomet en Arabie au VIIe siècle.

L'islam rassemble en 2009 1,57 milliard de fidèles,[2] appelés musulmans, ce qui en fait la seconde du monde par le nombre de fidèles, après le christianisme et devant l'hindouisme. C’est, chronologiquement parlant, le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d'éléments communs.

La religion musulmane est en principe désignée en français par le mot islamisme (comme judaïsme, christianisme, boudhisme, animisme, etc). Mais ce terme tend à être remplacé par celui d'islam, le mot islamisme s'étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux du revivalisme musulman. Le mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent : il désigne, au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation général[3].

La religion musulmane se veut une révélation arabe de la religion judaïque d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus[4]. Ainsi elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim)[5].

Le livre sacré de l'islam est le Coran. Le dogme islamique assure qu'il contient le recueil de la révélation d'Allah, transmise oralement par son prophète Mahomet. Le Coran reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme[6], tout en considérant qu'ils sont, dans leurs écritures actuelles, le résultat d'une falsification[7] : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la Tawrat (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre des Psaumes) et l'Injil (l'Évangile).

Outre le Coran, la majorité des musulmans se réfère à des transmissions de paroles, actes et approbations de Mahomet, récits appelés hadiths. Cependant, les différentes branches de l'islam ne s'accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et les hadiths dits « recevables » sont deux des quatre sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant l'unanimité (ijma’) et l'analogie (qiyas).

L’islam se répartit en plusieurs courants, notamment le sunnisme, qui représente entre 80 et 85 % des musulmans, et le chiisme rencontré principalement en Irak et en Iran. Ces deux courants se combattent depuis leur origine.

Sommaire

Étymologie

Le mot « islam » est la translittération de l’arabe الإسلام, islām écouter, signifiant : « soumission », « allégeance », sous-entendant « à Dieu ». Il s'agit d'un nom d'action (en arabe اسم فعل ism fi'l), dérivé d'une radical sémitique, s.l.m qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière volontaire, de faire allégeance.

Le mot « islam » avec une minuscule désigne la religion dont le prophète est Mahomet. Le terme d'« Islam » avec une majuscule désigne l'ensemble des peuples musulmans, la civilisation islamique dans son ensemble mais ne fait plus partie du langage courant[8].

Le nom d'agent (en arabe اسم فاعل ism fā'il) dérivé de cette racine est مُسْلِم muslim « celui qui se soumet », à l'origine du mot français musulman. Le mot « Musulman » avec une majuscule désignait au sein de l'ex-Yougoslavie une des communautés nationales et la désigne encore dans certains des États qui en sont issus.

L'adjectif « islamique » qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à l'expansion de l'islam[9].

On trouve aussi, particulièrement dans les anciens romans de chevalerie, le termes mahométisme et mahométan, qui sont tombés depuis plus d'un siècle en désuétude. Leur usage actuellement, sans être insultant, prend le sens péjoratif de religion étrangère, inactuelle et surannée.

Situation contemporaine

Carte des pays dont la communauté musulmane représente plus de 10 % de la population. En vert, les pays à majorité sunnite et en brun, ceux à majorité chiite

L'islam comporte, selon les sources entre 0,9 et 1,4 à 1,8 milliard de croyants[10], soit entre 14 % et 21 % de la population mondiale en 2007. La diffusion de l'islam, hors du monde arabe, s'explique par les migrations et les conversions.

L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États, sous la forme de « République islamique ». Toutefois, ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et du religieux est conforme à ce que veut la charia comme en Arabie saoudite.

Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ 300 millions d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane[11]. Au final, 20 % des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique subsaharienne, et la plus grande population musulmane du monde est en Indonésie. D'importantes communautés existent au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a environ sept millions de musulmans aux États-Unis et environ 5 millions en France selon les sources principalement issus de l'immigration auxquels il faut ajouter les conversions, dont le nombre est très difficile à déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des apostats.

Les cinq piliers

Les cinq piliers de l'islam sont la foi en un Dieu unique (tawhid), Allah, et la reconnaissance de Mahomet comme étant son prophète ; l'accomplissement de la prière quotidienne, la salat ; la charité envers les nécessiteux, la zakât ; le respect du jeûne lors du mois de ramadan ; et le hajj, le pèlerinage à La Mecque au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.

La chahada (« déclaration de foi »), équivalent du crédo chrétien, consiste en une phrase très brève : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité qu'Allah et que Mahomet est Son messager. »

Les six piliers de la foi

Mahomet a défini la croyance (ou la foi) par une parole qui signifie : « La foi (Iman) est que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers et en la réalité du jour dernier et que tu croies en la réalité de la destinée, qu'elle soit relative au bien ou au mal »[12].

Dans la jurisprudence religieuse, l'adhérent à l'islam est nommé mouslim (musulman) et l'adhérant à l'iman est nommé mou'min (croyant), sans pour autant faire de dissociation entre les deux car ces deux termes sont jugés indissociables et complémentaires du point de vue religieux.

En effet, l'imam Abou Hanifah (mort en 150H/767G) a explicité la position musulmane concernant le rapport entre l'imam et l'islam en ces paroles: « Ils sont comme le revers et le plat de la main », c'est-à-dire qu'ils sont inséparables, et par conséquent tout musulman (mouslim) est considéré comme croyant (mou'min) et vice-versa.

Les juristes musulmans ont dit que sans une acceptation totale de la foi (iman) par le cœur, l'appartenance de quiconque à l'islam est invalide. De même, toute conversion à l'islam n'est valable que par la foi (iman) dans le cœur et additionnée de la prononciation verbale des deux « témoignages de foi » (Ach-Chahadah) à savoir par exemple « Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité que Dieu et je témoigne que Mouhammad est le Prophète de Dieu »[13].

Cependant, il existe plusieurs degrés de croyants (mou'minoun). En effet, les musulmans pratiquant parfaitement les prescriptions religieuses sont considérés comme des « croyants complets » alors que les autres sont dits « croyants incomplets » ou « croyants faibles de foi ».

Dans l'islam, la croyance et la pratique sont intimement liées. En effet, les versets coraniques décrivent souvent le croyant mou'min comme étant « celui qui croit et pratique de bonnes œuvres ». Bien évidemment, il est alors question du mou'min complet. Toutefois ce lien met en lumière le fait que la spiritualité et l'action sont donc deux éléments fondamentaux qui participent de l'être du croyant. Les actes sont donc le reflet de la foi.

Allah

Allah en arabe

Le fondement doctrinal de l'islam est que Dieu (Allah en arabe) est unique. L'unicité de Dieu (tawhid) se décompose en trois branches[14] :

  • L'unicité dans la Seigneurie (tawhid ar-Rouboubiya)

(Ou, la foi en la seigneurie d'Allah) C’est le fait de reconnaître les œuvres spécifiques à Allah (tel le fait de donner la vie, la mort, la subsistance...). Reconnaître Allah comme Seigneur c’est lui reconnaître :

- la création, Allah est Le seul Créateur

- la royauté, Allah est Le seul à détenir la royauté

- la gérance, Allah est Le Seul à gérer la création

  • L'unicité dans l'adoration (tawhid al Oulouhiya)

(Ou, la foi en la divinité d'Allah) C’est le fait de vouer tout acte d’adoration à Allah, en toute exclusivité.

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent »

(Coran. Sourate 51, verset 56)

L’adoration telle que la définit Ibn Taymiyya est :

« Un terme qui englobe tout ce qu’Allah aime et agrée comme œuvre apparente ou cachée »

  • L'unicité dans les noms et attributs (tawhid al asma wa sifat)

(Ou, la foi en ses noms et attributs) Allah dans le Coran s’est attribué des noms et des caractères, tout comme le Mahomet dans sa sounna (traditions) a attribué à Allah des noms et des caractères, que tout musulman se doit d'accepter.

- Tous les noms d’Allah sont parfaits puisque chacun d’entre eux désignent un caractère qui est lui aussi au summum de la perfection. C’est pourquoi les musulmans doivent invoquer Allah par ces noms-là.

- Les attributs d’Allah sont tous parfaits, sans aucune faille.

« C’est à ceux qui ne croient pas en l’au-delà que revient le mauvais qualificatif, tandis qu’à Allah Seul est le qualificatif suprême et c’est Lui le Tout Puissant et le Sage »

(Coran. Sourate 16, verset 60)

Exemples de noms et attributs d'Allah : al-Wahid (l'unique) al-Rahmane (le miséricordieux) al-Rahime (le tout-miséricordieux) al-Afou (le tout-clément) al-Awal (le premier) al-Akhir (le dernier).

Ces trois branches de l'unicité sont indissociables et forment à elles trois, le Tawhid, ou le premier pilier de la foi.

Les théologiens musulmans affirment que les versets qui donneraient en apparence des organes ou un emplacement à Allah ne doivent pas faire sujet de comparaison avec une créature.

Dieu est décrit dans le Coran à plusieurs reprises. A titre d'exemple, les versets suivants :

« Dis : "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui". »

(Coran. Sourate 112)

« Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "al-Qayyum". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône "Kursiy" déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand. »

(Coran. Sourate 2, verset 255)

Selon un hadith, il est mentionné que Allah a quatre-vingt-dix-neuf noms parfaits (asma'ou l-Lahou l-housna) révélés par Dieu, qui permettent au musulman qui les connaitrait par cœur et les utiliserait, d’entrer au paradis. Le Coran cite des noms/attributs comme al-'ahad (Celui Dont les perfections sont sans rapport avec les caractéristiques des créatures) ou ar-rabb (Celui à Qui nous nous devons d’obéir), Al-Malik (Celui à Qui ce monde appartient en réalité et en totalité et Celui Dont la domination est absolue et exempte de toute imperfection) qui ne sont pas cités dans le hadith précédant. Un autre hadith affirme qu’Allah possède un nom inconnu des gens du commun. Selon une version de ce hadith, ce nom est qualifié de الأعظم "Al-Adham" qui veut dire "le plus grand" ou "le plus noble"[15].

Les anges

Mahomet et l'ange Gabriel

Le Coran affirme l'existence des anges, qui sont les « messagers » d'Allah et qui sont reliés, ou identifiés, à des attributs et Noms divins, notamment les 99 Noms d'Allah. L'ange Gabriel joue un rôle d'une importance considérable en islam. Les anges exécutent ou transmettent les ordres d'Allah. L'« invocation des anges » est rigoureusement orthodoxe en islam en vertu du verset coranique: « Invoquez Dieu par Ses Noms » (Coran, 7:180).

Les Écritures

Selon la doctrine musulmane, les écritures révélées sont au nombre de 104, dont les plus connues sont le Coran (qour’ân) révélé à Mahomet, la Torah (tawrât) révélée à Moïse, les Psaumes (zaboûr) révélés à David, l'Évangile (injîl) révélé à Jésus. Selon les musulmans, le Coran est le dernier des livres révélés, car Mahomet est pour eux le dernier prophète et, de toutes ces écritures révélées, seul le texte du Coran demeure intact. Le texte des autres livres révélés aurait été falsifiés sur Terre et préservés dans les cieux.

Le Coran

Le Coran

Le Coran (القرآن al qourān, « lecture ») est le livre le plus sacré des musulmans. C'est le premier livre connu à avoir été écrit en arabe, qu'il a contribué à fixer[réf. nécessaire]. Il est censé regrouper une part du message divin[16] qui, selon la croyance musulmane, a été transmis à Mahomet. Étant illettré, ce sont certains de ces compagnons lettrés par exemple Zaid ibn Thabit, qui ont mis par écrit les versets du Coran au fur et à mesure des révélations qu'eut Mahomet. Ces versets étaient écrits sur des feuillets, pièces de cuir, os plats prélevés de carcasses d'animaux. En somme, tout support sur lequel les scribes pouvaient écrire les versets que Mahomet dictait.

C'est le calife et ami de Mahomet, Abou Bakr, qui, peu après la mort de Mahomet, met Zaid ibn Thabit à la tête d'un comité ayant pour but de réunir tout les versets écrits du vivant de Mahomet pour en faire un seul ouvrage. Pour faire face à toutes erreurs, le comité n'accepta que les écrits qui avaient été rédigés en présence de Mahomet et exigea deux témoins fiables à l’appui, qui avaient réellement entendu Mahomet réciter les versets en question. C'est le troisième calife également ami de Mahomet, Outhman (calife entre l’an 23 et l’an 35 de l’Hégire) qui demanda qu’on en fasse plusieurs copies reliées.

Selon le récit religieux musulman, cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet aurait eu lieu de manière fragmentaire par voie auditive, par la voie du rêve prophétique ou par la voie de "l'inspiration divine", durant une période de vingt-trois ans. Après des débats houleux, le calife al-Mamum à Bagdad, vers 820 proclame le Coran, manifestation de l'attribut de Allah appelé "Kalam de Allah", par dogme, incréé, éternel et inimitable. Le débat se prolongera jusqu'au IXe siècle. Ibn Hanbal, aux prises avec une véritable inquisition musulmane, ayant assigné le rôle des autres écrits - hadith, sunna — déclare finalement le Coran incréé de la première à la dernière page. Il ne peut donc pas avoir été écrit, précédé, ni prolongé. Son origine n'est pas humaine. La seule étude du texte se résume à l'apprendre par cœur et à en rechercher le sens transmis, et à le mettre en pratique. Il est au cœur de la pratique religieuse de chaque musulman. Pour celui-ci, le Coran est un livre saint qui n'a pas subi d'altération après sa révélation, car Dieu a promis que ce livre durerait jusqu'à la fin des temps : le texte ainsi que sa signification sont préservés sur Terre, c'est-à-dire qu'ils existent est sont détenus par la majorité selon un hadith de Mahomet, mais cela n'empêche en rien l'existence de mauvaises interprétations chez ceux qui ne sont pas "versés dans la science".

Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres nommés sourates, de longueurs variables. Ces sourates sont elles-mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « preuve », « révélation »). L'ordre des versets et sourates tel qu'on le connait a été dicté par Mahomet.

La plupart des musulmans ont un grand respect pour le Coran et font les ablutions, c'est-à-dire se lavent comme pour faire les prières, avant de le lire. Les vieux exemplaires sont brûlés, et non détruits comme du vieux papier. Le statut théologique du texte le met en effet à l'écart de toute autre chose : le texte contenu dans le livre est censé être une manifestation de la puissance de Dieu et est considéré par les musulmans comme un miracle accordé à leur prophète.

La plupart mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale, l'arabe. Cette partie correspond aux versets nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Ceux qui ont mémorisé le Coran en entier sont connus sous le nom de hāfiz (pluriel huffāz). Il existe plusieurs traductions du Coran de l'arabe en langues étrangères. Certains musulmans pensent que le Coran n'existe que dans sa version originale en langue arabe et que les traductions étant d'origine humaine sont imparfaites et faillibles et aussi en raison de caractéristiques polysémiques proprement intraduisibles de l'arabe, et enfin parce que le contenu aurait été inspiré juste dans cette langue. Ils considèrent donc les traductions comme des commentaires ou des interprétations de sa signification, et non comme le Coran lui-même. De nombreuses versions modernes présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face. Selon certains enseignants de l'université Al-'Azhar du Caire[réf. nécessaire], penser à reproduire le Coran dans une langue autre que l'arabe est en soi un péché, mais l'explication et l'explicitation du livre dans toute autre langue que l'arabe ou en arabe (afin de faire comprendre le texte original) sont permis s'il est réalisé par quelqu'un comprenant non pas les mots selon la langue mais selon les règles de la religion[réf. nécessaire].

Ses prophètes

Les musulmans considèrent que l’envoi des prophètes est une clémence et une grâce d'Allah pour ses créatures, car la raison à elle seule ne permet pas de connaître tout ce qui sauve dans l'au-delà. Leur fonction principale est donc de montrer aux gens le chemin, la voie (la charia) qui mène au bonheur éternel. Et pour prouver leur véracité, Allah les a appuyés par des faits hors du commun, à savoir les miracles qui constituent des défis implacables que personne ne peut contrecarrer ni imiter.

Tous les prophètes d'Allah ont fait valoir un bon comportement et une conduite exemplaire [réf. nécessaire]. Ils sont nécessairement immunisés contre la mécréance, les grands péchés et les petits péchés reflétant une bassesse de caractère, ceci avant et après la mission prophétique. Le premier est Adam et le dernier est Mahomet.

Selon l'islam tous les prophètes sont musulmans et ont tous appelé les gens à entrer dans sa religion. En effet, sa signification est croire en un Dieu unique sans rien lui associer et de croire au message de Mahomet envoyé pour son époque.

Les textes expliquent que Adam a inauguré la fonction prophétique, tandis que c’est par Mahomet, le dernier, qu’elle a été clôturée. Leur nombre est très grand, citons quelques-uns : Abraham (Ibrâhîm), David (Dâwoûd), Isaac (Ishâq), Ismaël (Ismâ'îl), Jacob (Ya'qoûb), Jean-Baptiste (Yahyâ), Jethro (Chou'ayb), Job (Ayyoûb), Jonas (Yoûnous), Joseph (Yoûçouf), Loth (Loût), Moïse (Moûçâ), Noé (Noûh), Salomon (Soulaymân), Zacharie (Zakariyyâ), Jésus (Issah).

Mahomet

Article détaillé : Mahomet.

Le chef religieux, politique et militaire arabe Mahomet (محمد en arabe), dont le nom est parfois aussi transcrit par Mohammed, Muhammad, etc. en français[17] est le fondateur de l'islam et de la communauté musulmane (oumma). Il est considéré comme le dernier prophète du monothéisme par les musulmans et il n'est reconnu comme prophète que par cette communauté. Ils ne le considèrent pas comme le fondateur d'une nouvelle religion, mais pensent qu'il est le dernier d'une lignée de prophètes de Dieu (du monothéisme) et considèrent que sa mission est de restaurer la foi monothéiste originale d'Adam, Abraham et d'autres prophètes, foi qui avait été corrompue par l'homme au cours du temps[18] [19].

Selon le Coran, pendant les 23 dernières années de sa vie, Mahomet dicte des versets, qu'il reçoit d'Allah par l'intermédiaire de l'ange Gabriel (Jibril), à des fidèles de plus en plus nombreux convaincus par ce nouveau message. Le contenu de ces révélations sera compilé moins de 20 ans après la mort de Mahomet en un ouvrage, le Coran, livre saint des musulmans[20].

Hadiths

Article détaillé : Hadith.

Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet considérés comme des exemples à suivre par la majorité des musulmans. Les écoles de jurisprudence madhhabs considèrent les recueils de hadiths comme des instruments importants permettant de déterminer la sunna, la « tradition » musulmane. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui rapportait les actions et coutumes de Mahomet. Cependant, à partir de la première fitna, au VIIe siècle, ceux qui ont reçu les hadiths ont commencé à questionner les sources des paroles[21]. Leur crédibilité est généralement proportionnelle au crédit des témoins qui les ont rapportés. Cette chaîne de témoins est appelée isnad. Il est généralement admis que c'est pendant le règne du calife Umar II, au VIIIe siècle, qu'ont commencé les transcriptions par écrit de grands recueils de hadiths, qui se sont stabilisés au siècle suivant. Ces recueils sont, encore aujourd'hui, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire de l'islam. Les authentiques sont admis par l'ensemble des musulmans sunnites.

Une grande majorité de sunnites considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications essentielles au Coran. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient le germe de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques. Les musulmans croient donc qu'en examinant le mode de vie, ou sunna, de Mahomet et ses compagnons, ils pourront découvrir les comportements à imiter et ceux à éviter. Les penseurs musulmans trouvent utiles de savoir comment Mahomet ou ses compagnons ont expliqué les révélations, ou à quelle occasion Mahomet les a reçues. Parfois, cela clarifiera un passage qui semblerait obscur autrement. Le contexte pouvant totalement bouleverser le sens que l'on peut donner à un verset. Les hadiths sont aussi une source historique et biographique.

Ils sont considérés comme une source d'inspiration religieuse, alors que certains musulmans considèrent que le seul Coran est suffisant. Les chiites ont en effet plus de réserves à leur égard car ils montrent que Mahomet n'a pas parlé des choses qui sont fondamentales dans le courant chiite, ce qui fait qu'ils ont élaboré leurs propres ouvrages. Entre autres, ils n'éprouvent pas de gêne à la reproduction de visages humains, comme ceux de personnalités cultes telles Ali et Hussein, alors que plusieurs hadiths laissent penser que cela est proscrit par Mahomet.

L'au-delà

Les musulmans croient qu'un certain nombre d'évènements surviennent après la mort dont les plus importants sont :

  • Le jour du jugement : Il surviendra après la fin du monde, et durera 50 000 ans. Allah jugera les gens sans intermédiaire. Les étapes seront :
    • La résurrection physique : elle marque le début du jour du jugement. Les gens seront ressuscités par Allah, nus et incirconcis, afin d'être jugés.
    • Le rassemblement : tous les gens seront rassemblés en un lieu pour se faire juger.
    • L'exposition des actes : chacun aura ses actes, bons ou mauvais, qui seront exposés.
    • La rétribution : en fonction de leurs actes, les gens seront récompensés ou châtiés.
    • La balance : les actes seront comparés, bons contre mauvais.
    • Le pont (el-sirat) : Il relie la nouvelle Terre aux abords du paradis et il sera dressé au-dessus de l'enfer dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, les « infidèles » chuteront (ceux qui n'acceptent pas le Coran)[22].
    • Le bassin (al-kawthar) : chaque communauté aura son bassin duquel les musulmans pieux boiront avant d'entrer au paradis.
    • L'intercession : Avec la permission d'Allah, ses prophètes, ainsi que d'autres pieux, intercèderont pour les musulmans qui méritent le châtiment.
    • L'enfer (jehennema) : C'est un endroit dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, seront châtiés les « infidèles »[22]. L'interprétation des versets coraniques relatifs à la « durée » du séjour infernal est l'objet de développements théologiques.
    • Le paradis (el-jenna) : C'est une demeure de félicité éternelle réservée aux personnes unifiant Dieu, ainsi qu'aux personnes sincères.
    • La vision du Seigneur : les musulmans verront Allah, sans notion de distance et sans qu'il y ait un doute sur cette vision.

La majorité des musulmans croient à la question, au supplice et à la félicité de la tombe. Ceci n'est pas mentionné dans le Coran mais dans la sunna. Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir : « Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta religion ? ». Les musulmans pieux répondront correctement à ces questions et auront la félicité dans leur tombe, tandis que les non-musulmans et certains musulmans désobéissants n'y répondront pas correctement et seront châtiés.

La prédestination

La prédestination fait partie des fondements essentiels de l'islam. Elle consiste à croire que tout ce qui se produit dans ce monde - qu’il s’agisse de nos actes volontaires ou involontaires - est prédestiné par Allah. Sa volonté se réalise toujours selon sa sagesse éternelle. Ainsi, toute chose – bonne ou mauvaise - qu'Allah a su qu’elle existera se réalisera en temps voulu. Et celle dont Allah n’a pas voulu l’existence, ne se réalisera pas. Par conséquent, si tous les gens se mobilisent pour nous faire profiter d’un bienfait ou pour nous causer un mal qui ne nous a pas été prescrit, ils n’y parviendront pas.

Allah a tout prescrit dans le « tableau préservé » (al-lawhou al-mahfoûdh) comme l'apprend le Coran : « C'est Nous (Allah) qui ressuscitons les morts. Nous faisons inscrire ce qu'ils ont fait et les conséquences de leurs œuvres. Et Nous avons dénombré toute chose dans un Tableau clair.»[23]

Autres croyances

Interdits alimentaires

Articles détaillés : Halal et Haram.

La loi islamique fournit un ensemble de règles prescrivant ce que les musulmans doivent manger. Ces règles spécifient ce qui est halal (halāl), c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est illégal ou haram (harām). Il existe aussi d'autres règles venant s'ajouter à celles-ci qui ont été émises dans des fatwas par des mujtahids; mais elles ne sont suivies que par leurs propres disciples et non l'ensemble des musulmans.

La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool, de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores). Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou par des « gens du livre » tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Différentes règles s'appliquent aux poissons. En général, les poissons à écaille sont toujours halal, bien que certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages comme haram. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.

L'abattage rituel islamique est appelé dhabiha (dhabīḥah) D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des « gens du livre »[24]. La viande kasher est considérée comme halal.

Symboles et représentations

Les sunnites ne sacralisent pas d'icônes. Selon un hadith de Mahomet[réf. souhaitée], la malédiction de Dieu s'abat sur toute personne produisant (par le dessin, la sculpture...) un être doté d'âme y compris les animaux, car cela est considéré par eux comme allant contre l'esprit du monothéisme. Un certain aniconisme voire un iconoclasme plus ou moins strict existe donc dans l'islam. Ainsi, les musulmans se servent plutôt de versets du Coran calligraphiés comme par exemple dans le palais de l'Alhambra, des formes géométriques (arabesques) ou de représentation de la Ka'ba pour décorer les mosquées, les maisons et les lieux publics.

On associe souvent le symbole du croissant et de l'étoile à l'islam. Il s'agit à l'origine du symbole de l'Empire byzantin, repris à sa chute par l'Empire ottoman[25].

Un des symboles islamiques est la couleur verte. Du temps de Mahomet, les premiers drapeaux brandis par les guerriers musulmans étaient verts. L'attrait de cette couleur est simple : les Arabes étant un peuple du désert, le paradis a pour eux été décrit comme verdoyant, où des sources d'eau couleraient en abondance, où les fidèles y porteront des habits de soie verts (Coran 18:31). Avant l'islam, la légende d'al-Khadir (celui qui est vert), témoigne de l'importance de cette couleur pour ce peuple. Enfin, Mahomet aurait déclaré que le vert était sa couleur préférée et portait souvent des habits et un turban de cette couleur. Autrefois, seuls les califes étaient autorisés à porter un turban de cette couleur[26]. On retrouve la symbolique du vert comme symbole du panarabisme aujourd'hui.

Organisation

Le califat

Les califes (arabe : خليفة signifiant « successeur » ou « représentant ») ) désignent les successeurs de Mahomet. Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance, dans le cadre de la charia : c'est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

Un différend entre sunnites et chiites conduira le califat à se diviser en deux visions très distinctes : les premiers considèrent que le calife doit être élu pour ses qualités morales et islamiques, et cela en dépit de ses origines. Les seconds considèrent que seul un successeur filial de Mahomet peut prétendre à ce titre. Un seul calife aurait donc de grandes difficultés à diriger l'ensemble de l'actuelle communauté musulmane.

Mahomet est mort sans désigner de successeur et sans laisser un système pour en choisir un, mais plusieurs actes ont poussé l'unanimité des musulmans de l'époque à conclure qu'il préférait Abu Bakr (de son vivant même lorsqu'il était malade, il lui a demandé, et à personne d'autre, de diriger la prière). Par conséquent, le califat a été établi. Le calife a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le dirigeant de l'oumma, la communauté des musulmans. Le titre khalifat rasul Allah, signifiant « successeur du messager de Dieu » est devenu le titre courant.

Les chiites ne reconnaissent que le quatrième calife, étant Ali, père de tous les imams. Les chiites estiment que le calife suivant, Yazid Ier a été coupable de la mort d'Hussein, et par là toute succession de califes aurait perdu sa légitimité.

Certains califes étaient souvent appelés amīr al-mu'minīn أمير المؤمنين « commandeur des croyants ». Le titre a été raccourci et francisé en « émir ».

Aucun des premiers califes n'a dit avoir reçu des révélations divines, comme ce fut le cas pour Mahomet, soucieux de rester dans le droit chemin et craignant Allah. Mahomet étant le dernier prophète, aucun des califes n'a dit être un nabī, « prophète » ou un rasul « messager divin ». Les révélations faites à travers Mahomet ont rapidement été codifiées et écrites dans le Coran, qui a été accepté comme autorité suprême, limitant ainsi ce que le calife pouvait diriger. Cependant, les premiers califes étaient les chefs spirituels et temporels de l'islam, et insistaient sur le fait que l'obédience au calife en toutes choses était la marque d'un bon musulman. Le rôle est devenu cependant strictement temporel avec l'ascension des oulémas, et l'éloignement de certains califes de la pratique pure de la religion.

Après les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Uthman et Ali ibn Abi Talib), le titre a été revendiqué de manière controversée par les Omeyyades, les Abbassides et les Ottomans, ainsi que par d'autres lignées en Espagne, en Afrique du nord et en Égypte. La plupart des dirigeants musulmans portaient simplement le titre de sultan ou émir, et prétaient allégeance à un calife qui avait souvent peu d'autorité. Le titre n'existe plus depuis que la république de Turquie a aboli le califat ottoman en 1924.

Alors que le califat a été un sujet de discorde entre dirigeants musulmans, il a été peu évoqué depuis 1924. De nombreux musulmans souhaiteraient le rétablissement du califat, mais des restrictions ainsi que l'activité politique de nombreux pays à majorité musulmane, combinés aux obstacles pratiques à l'unification de plus de cinquante États-nations en une seule institution ont limité les efforts pour le faire revivre.

La loi islamique

Mosquée bleue à Mazar-e-Charif, en Afghanistan. Devant, deux musulmanes portant la burka
Articles détaillés : charia et Droit musulman.

La charia est la loi islamique. Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). Pour les Sunnites, la sunna n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais signifie l'ensemble des actes et paroles du prophète. La place des hadiths fait l'unanimité dans la loi islamique. Tous les religieux admettent de contredire leurs jugements personnels si un hadith authentique va à l'encontre de ce jugement. Deux ouvrages compilent les hadiths authentiques: le "sahis" de Bukhari et celui de Muslim, mais aussi de récents travaux gigantesques de l'imam AL-Albani. L'Ijma et le qiyas (raisonnement analogique) sont généralement considérés comme les sources tertiaires et quaternaires de la charia, mais ceci est contesté par certains religieux selon qui seuls les hadiths et le coran sont source de loi, comme certains hanbalites.

La loi islamique couvre tous les aspects de la vie, depuis les sujets très généraux de gouvernement et de relations étrangères jusqu'aux sujets de la vie quotidienne. Les lois islamiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont appelées hudud et traitent spécifiquement des cinq crimes de vol, attaque, intoxication, adultère et fausse accusation d'adultère, le meurtre étant classé au dessus de ces cinq crimes et juste au-dessous de l'associationisme. Pour chacun de ces crimes, une punition appelée hadd est prévue. Le Coran détaille aussi les lois portant sur l'héritage, le mariage, les compensations pour blessures et meurtres, ainsi que des règles régissant les fêtes, la charité et la prière. Cependant, ces prescriptions et ces prohibitions peuvent être très larges, donc leur application en pratique peut varier. Les penseurs musulmans, oulémas, ont élaboré des systèmes de loi basés sur ces règles larges, s'appuyant aussi pour cela sur les hadiths et leurs interprétations.

Quand des musulmans sont divisés sur un sujet particulier, ils peuvent demander assistance à un mufti (juge islamique), qui peut leur donner des conseils sur la charia et les hadiths.

Sources de législation sunnite

Pour les musulmans le Coran a été révélé par Allah ce qui en fait la première source de législation dans l'islam.

Les hadiths, l'ensemble des dires et faits du Prophète, est la seconde source de législation. La sunna (« tradition ») a été rassemblée et classée par les savants sunnites dans plusieurs œuvres comme Mohammed al-Bukhari.

La troisième source de législation est l'unanimité, al ijmaa. Cela en se référant à une citation de Mahomet qui dit que les musulmans ne font pas l'unanimité sur quelque chose de faux.

La quatrième source est l'analogie, al-qiyâs (القياس, littéralement « la mesure ») qui permet de tirer le jugement d'une chose pour laquelle il n'y a pas de législation à partir du jugement d'une chose analogue.

Il est à noter que certaines de ces sources de législation ont été mises en œuvre après la mort de Mahomet et sont considérées comme illicites (haram) par d'autres groupes de l'islam organisés en rite ou madhhab.

Clergé

Sunnisme

Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien : en arabe, l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme, il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin, celui qui fait l'appel à la prière, n'est pas un prêtre non plus.

L'islam reconnaît divers niveaux de compétences religieuses parmi ses fidèles : L'explication du Coran se nomme tafsîr. Et l'ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur leurs affaires religieuses (عِبادات [`ibādāt], pratiques cultuelles, pl. de عِبادة [ibāda]) ou sociales (مُعامَلة [mu`āmalāt], « comportements », pl. de مُعامَلات [mu`āmala]) dans une condition sociale, politique ou économique inédite.

  1. al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre » en absence de texte, comme l'indique la racine de mujtahid, pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en tirer la synthèse, élaborer les principes juridiques sans référence à une école particulière. Ces compétences sont reconnues exceptionnelles et rarissimes ;
  2. al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d'une école interprétative ;
  3. al-mujtahid fil-madh'hab, dans le cadre d'une école interprétative, capable d'élaborer des réponses juridiques sur des questions nouvelles ;
  4. al-'âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit connaître le Coran et la Sunna ;
  5. al-'âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l'islam.

Les savants exégètes sont considérés comme les « successeurs » des prophètes.

Chiisme

Le chiisme orthodoxe de la secte usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, a contrario, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques, tandis que le sunnisme rejette cette idée d'un clergé central jouant le rôle d'intermédiaire obligé. Par bien des aspects, l'islam, pour sa partie sunnite, est une religion décentralisée .

En Europe et dans certains pays musulmans, les gouvernements réclament un alignement de la formation des imams sur la formation des ministres des autres religions, c'est-à-dire trois ou quatre ans d'étude au minimum.

Calendrier islamique

Décorations à l'intérieur du Tilla-Kari Medressa, Samarkand, Ouzbékistan. Un joyau exceptionnel de l'architecture islamique
Article détaillé : Calendrier musulman.

L’an 1 de ce calendrier a débuté le premier jour de l’hégire, le 1er Mouharram (le 15 ou le 16 juillet 622 de l’ère chrétienne, selon les auteurs théologiens ; la première époque est dite « astronomique », la seconde « civile »). Ce calendrier a été adopté dix ans après cet événement. On indique qu’une date est donnée dans ce calendrier en ajoutant la mention (calendrier musulman), (calendrier hégirien), (ère musulmane) ou (ère de l’Hégire); ou en abrégé, (H) ou (AH) (du latin anno Hegirae). Ce calendrier est caractérisé par des années de 12 mois lunaires qui sont plus courtes que les années solaires. Une année lunaire compte 11 jours de moins qu'une année solaire.

Chaque mois démarre au premier croissant de Lune visible à partir de la nouvelle Lune : selon l’endroit d’où est effectuée l’observation, le mois peut démarrer plus ou moins tôt.

Variantes théologiques

Tableau qui résume les différents groupes musulmans

Les croyants se partagent en trois branches principales : le sunnisme rassemble environ 90 % des musulmans, le chiisme environ 10 %, l'ibadisme moins de 1 %.

La relation directe de l'homme à Dieu par le Coran et la liberté religieuse va amener une multiplication des tendances religieuses. L'absence de clergé permet l'existence de différentes normes juridiques, et différentes écoles religieuses. À la mort du prophète, des différences religieuses importantes et la conquête arabe fulgurante provoquent des rivalités politiques. Beaucoup de questions sur la liberté de l'homme, le péché, la foi, etc. conduisent à la constitution de théologies musulmanes qui essayent de donner des réponses aux questions et aux problèmes non détaillés par les textes divins, et de faire face aux défis de la vie humaine.

Le sunnisme

Le sunnisme (de sunna, « tradition ») est le courant considéré orthodoxe, et de loin le plus répandu. Le sunnisme s'organise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre, mais il y en a eu d'autres dans le passé. Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juridiques mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition : le hanafisme (de Abû Hanifâ, 700-767) ; le malékisme (de Malîk Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ; le chaféisme de Al-Shafi'i 768-820) ; le hanbalisme de Ibn Hanbal (781-856). Ces quatre écoles ont donné forme à plusieurs groupes musulmans sunnites. Les sunnites se font appeler ahlou s-sounnah par opposition aux différents groupes considérés égarés.

Le chiisme

Le chiisme est divisé en différentes branches, dont les trois principales sont le chiisme duodécimain (90 % des chiites) que l'on peut séparer en deux grands groupes, les « orthodoxes », tels les usuli (clergé d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki, et les « hétérodoxes », tels les alaouites ou « Nusayri » de Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabak, Kakai, Kirklar etc. ; le chiisme septimain (ou ismaélien) ; le chiisme quintimain ou zaydisme du Yémen ; et enfin les druzes de Syrie / Israël / et du Liban.

Le kharidjisme

Ghardaïa, la vieille ville ibadite en Algérie

Le Kharidjisme se divise à son tour en diverses communautés et tendances (Sufrites, Ibadites, etc). De nos jours la seule tendance kharidjite qui ne s'est pas éteinte ou marginalisée est l'ibadisme. Il se retrouve dans le sultanat d'Oman (qui pratique un ibadisme d'État), et dans quelques régions du maghreb très localisées : en Algérie (chez les Berbères de Ghardaïa) et en Tunisie (île de Djerba).

Autres

Un quatrième courant, qui s'est éteint au moyen-âge, le motazilisme, est une école interprétative rationaliste, en conflit avec le sunnisme naissant, est apparu à la fin du califat Omeyyade, au milieu du VIIIe siècle, et a été éradiqué au XIe siècle par le sunnisme, en particulier par les Acharites (disciples de al-Ach'ari 873 - 935). Cette école, dont des textes ont été redécouverts au XIXe siècle, connaît une petite résurgence depuis cette date chez certains intellectuels, mais sans base populaire notable.

Un marabout et son chapelet (1890)

Une théologie populaire s'est aussi développée dans le maraboutisme, lequel pratique le culte des saints, polythéisme expliquant le fait que ce courant soit rejeté par l'unanimité des sunnites. En effet, ce genre de culte est passible de la peine de mort selon la charia. Le mot « marabout » vient de l'arabe murâbit, qui désigne un homme vivant dans un ribât, un couvent fortifié. Ces religieux très mystiques jouent à la fois les rôles de prédicateur, de sorcier, d'éducateur et de chef politique. Ils sont investis de pouvoirs surnaturels ; leur pratique du Coran, dans des civilisations où l'écriture a été apportée par l'islam, les dote en effet d'un pouvoir sacré. Ils ont trouvé un terrain de prédilection en Afrique où, dès le XVIe siècle, les souverains convertis réclament des marabouts aux autorités arabes. Vivant des dons de croyants, les marabouts formés à l'école coranique enseignent l'islam classique, non sans lui ajouter des pratiques populaires et superstitieuses, voire magiques, rejoignant parfois des croyances animistes traditionnelles de l'Afrique. La réputation de leurs pouvoirs miraculeux les apparente alors plus à des sorciers qu'à des imams. Le culte des saints qui caractérise désormais le maraboutisme a élargi le sens du mot « marabout », qui a fini par désigner le saint vivant ou mort, le monument qui abrite sa tombe, les successeurs du saint, etc. Ils sont considérés non-musulmans par l'islam orthodoxe.

Pour compléter la présentation de la religion musulmane, on ne peut éluder les pratiques populaires de l'islam. Souvent issues de syncrétismes avec les religions préislamiques, elles sont encore très présentes dans les sociétés rurales traditionnelles, qui mélangent animisme, culte des ancêtres, et religion révélée, s'exprimant essentiellement, en ce qui concerne l'islam, à travers des « confréries musulmanes ». Ces mouvements ou confréries s'apparentent grossièrement aux ordres religieux chrétiens non cloîtrés. Certains sont condamnés par l'islam qui les trouve hétérodoxes et réinstauratrices des vestiges archaïques de croyances superstitieuses. Il faut également mentionner l'apparition, au XXe siècle, des musulmans réformés ou libéraux qui visent à un aggiornamento général.

La Zaouïa

Article détaillé : Zaouïa.

Dans un premier temps, ce terme désigne un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin).

Par la suite, le mot désigne un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.

La communauté soufie (رابِطة [rābita]) se regroupe dans un ribat (رِباط [ribāt]) parfois fortifié. Au Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts (مَرْبوط [marbūt] ou مُرابِط [murābit]).

Le soufisme

Shirdi Saï Baba (1838-1918) est un brahmane devenu fakir, yogi, et sadhu, puisque considéré par les musulmans, tout autant que par les hindous (qui voient en lui un avatar de Shiva), comme un saint homme, et un grand sage. Un jour, il s'installa dans une mosquée pour y vivre toute sa vie, recevant des offrandes qu'il partageait avec les animaux. Les indiens de toute confession eurent tôt fait de voir en lui un baba (père), proche du soufisme et de l'hindouisme à la fois, enseignant sur le Coran et les écrits sacrés hindous en même temps, car on dit qu'il réalisa nombre de miracles, de son vivant et après sa mort. Il fut enterré à sa demande dans un temple hindou qui lui est désormais consacré à Shirdi.
Photo d'un fakir à Vârânaçî (1907) : l'islam en Inde, sous l'influence de l'hindouisme et par le biais du soufisme, donna naissance aux célèbres ascètes musulmans les fakirs, de l'arabe : faqīr فقیر, lit. pauvre) dont aucun élément extérieur ne les différencie de leurs confrères hindous, les sadhus.

Le terme « soufi » apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIIIe siècle de l'hégire pour désigner des ascètes.

Les soufis sont des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements rugueux (l'arabe sûf, signifie « bure », « laine », car les premiers ascètes musulmans furent ainsi désignés à cause des vêtements de laine qu'il portaient ; (ils peuvent porter le muruga, manteau fait de morceaux rapiécés symbolisant le fagr, c'est-à-dire l'illusion du monde[27]).

Le soufisme peut être considéré comme une doctrine ésotérique de l'islam et un mouvement mystique et ascétique ayant influencé les dissidences chiites. Elle connait son développement maximum à Bagdad entre 750 et 950. Le soufisme est donc une forme mystique de l'islam, suivi par certains musulmans (ceux qui sont alors appelées soufistes). Les soufis considèrent généralement que suivre la loi ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirituels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs). La plupart des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances font l'objet de critiques, souvent formulées par les salafistes voire par le reste des sunnites, qui considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.

En Afrique noire, il existe deux grandes confréries, la al-qâdiriyya, fondée en 1166, surtout active du Moyen-Orient à l'Inde, et la al-tidjâniyya, fondée au Maghreb à la fin du XVIIIe siècle par Ahmed Tiijânî (mort en 1815) et répandue en Afrique subsaharienne. Ces deux tarîqa (doctrines) professent l'adhésion sans restriction aux préceptes coraniques. (prières, aumône, jeun, pèlerinage à la mecque, eviter de faire du tort à son prochain, amour...etc) le tidjanisme.

Madaniya

La Madaniyya est une confrérie sunnite reliée au patrimoine du prophète Mahomet par une chaîne de transmission traversant quinze siècles. Elle est fondée tout au début du XXe siècle par le Cheick Muhammad b. Kalîfa al-Madanî (1888/1959). Après son retour de Mustaghânim (Algérie) où il a passé trois ans en compagnie de son maître Ahmad al-’Alâwî, il s’installe en Tunisie et débute une vie spirituelle qui allait durer 40 ans, passés dans la diffusion de la voie spirituelle. Il commence ses prêches et discours dans les campagnes et les zones rurales avant de s’attaquer aux grandes villes de la Tunisie. Selon l’étude de S. Khlifa, il laisse entre cinq et sept milles disciples ainsi qu’une dizaine d’ouvrages édités. Toute sa vie durant, il n’a cessé de former les aspirants, de purifier les âmes et d’instruire ses disciples notamment par les sciences religieuses classiques telles que le droit musulman, la théologie musulmane et la langue arabe. Il laisse une littérature abondante axée sur la moralité religieuse, la spiritualité sunnite et l’impératif d’observer les préceptes de l’islam. En outre son exégèse coranique de certaines sourates et versets (Sourate al-Wâqi’a, al-Fâtiha, quelques versets de sourates al-Nûr), il compose un recueil de poésie et un commentaire de rhétorique. Sa doctrine spirituelle se distingue par son insistance sur le caractère indissociable entre la haqîqa (le savoir ésotérique) et la šarî’a (le savoir exotérique). Une attention particulière est accordée à la morale de la conduite spirituelle et en particulier à l’égard du prophète, du cheikh et des autres croyants. Il en va de même pour la solidarité sociale et les œuvres de charité qui occupent une place de choix dans son enseignement. Les réunions quasi quotidiennes, hebdomadaires et annuelles (à l’occasion de la nativité du prophète) permettent d’exhorter les disciples à accomplir les devoirs religieux, de former un ordre soudé . [28]

Les Druzes

Cheikh Druze du Chouf(Liban)

Les Druzes (arabe : Darazī درزي, pl. durūz دروز), population du proche-Orient professant une religion musulmane hétérodoxe (branche de l'Ismaélisme), sont établis dans le sud du Liban, dans le sud de la Syrie (où ils occupent notamment la zone montagneuse du Hawran, connue sous le nom de djebel Druze) et dans le nord de l’état d’Israël, en Galilée. Le druzisme est une doctrine philosophique basée sur l'initiation et la recherche du côté ésotérique de la religion musulmane.

Leur interprétation de l'islam est secrète et n’est révélée aux fidèles qu’après divers degrés d’initiation, elle s’appuie sur la croyance en la métempsycose. En effet, certains versets du Coran sont parfois interprétés comme allant dans le sens de la métempsycose. Par exemple au verset 28 de la deuxième sourate, "La Vache" (Al-Baqara), il est dit : « Comment pouvez-vous renier Dieu alors qu'il vous a donné la vie, alors que vous en étiez privé, puis Il vous a fait mourir, puis Il vous a fait revivre et enfin vous retournerez à Lui ». Ils sont estimés a environ 1 million d'individus.

La naqshbadiya

La naqshbadiya, fondée au XIVe siècle, est encore bien implantée en République autonome du Daghestan et au Turkménistan. Fondée par Muhammad Baha' al-ddîn Naqshband, elle concerne environ 10% des musulmans pratiquant dans ces régions et 300 000 personnes en ex-Union soviétique. La confrérie a aussi des membres dans les régions telles que la Chine ou l'Afghanistan. Elle s'est illustrée par sa résistance à des années d'athéisme d'État. Lors de l'initiation (talqîn), le disciple s'engage par serment à suivre la voie (al-tarîqa) qui le mènera à Dieu. Un diplôme lui est donné. Une cérémonie rituelle hebdomadaire, des prières supplémentaires, des veilles, des jeûnes, des pèlerinages constituent la pratique. Les membres versent jusqu'à 30% de leur salaire à la communauté.

La al-sanûsiyya

Fondée au début du XIXe siècle, est active en Libye et dans les régions sahariennes.

Le mouridisme

Article détaillé : Confrérie des Mourides.

La Nation of Islam américaine

Article détaillé : Black Muslims.

Fondée à Détroit en 1931, sous le nom de Allah Temple of Islam, par Wallace D. Ward (v.1877-1934), l'association Nation of Islam, réservée aux Noirs, repose à l'origine sur des croyances parfois éloignées de l'islam orthodoxe, même si elle respecte les cinq prières quotidiennes et l'interdiction de consommer du porc ou de l'alcool. Aujourd'hui, cependant, le mouvement qui a pris le nom de World Community of Islam in the West (W.C.I.W.), puis celui de American Muslim Mission (A.M.M.), avant de se décentraliser complètement, est entré dans le sunnisme. En outre, la plupart des restrictions raciales ont été abolies.

Les Ahmadîs

Mirzâ Ghulâm Ahmad (v. 1839-1908), un musulman né à Qâdiyân au Panjâb, fonde la communauté religieuse organisée, l'ahmadiyya. Il fait la paix avec les Anglais et stoppe tout autre prosélytisme en se présentant comme une réapparition du Messie (Jésus pour les chrétiens, Avatâr de Vishnou pour les hindous). À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante. Aujourd'hui encore, très dynamiques, les Ahmadîs sont environ 500 000, dont la moitié au Pakistan et le reste en Inde, au Nigeria, au Surinam, aux États-Unis, etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés en Afghanistan, au Pakistan, et en Arabie saoudite.

Le Tablîgh

Fondé en 1927, en Inde, par Muhammad Ilyas, un érudit musulman. Le Jama'at al-tablîgh est une association cosmopolite dirigée aujourd'hui par des Arabes. Elle se fixe pour objectif de ramener à une pratique stricte de l'islam les musulmans égarés : « l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et Dieu ne va pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre. »

Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur des groupes de missionnaires de nationalités différentes pour faire du porte-à-porte (la al-jawla, la « tournée ») et répandre les idées du tablîgh (la « proclamation »). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la prière, la connaissance de Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman. Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines (khouroudj) sont aussi organisés dans le but de répandre la religion musulmane.

Les Frères musulmans

Le groupe des frères musulmans est fondé en 1928 par Hassan el Banna en Égypte. Il est déterminé à lutter contre "l'emprise laïque occidentale" et "l'imitation aveugle du modèle européen" : son but est de passer par la politique pour instaurer un régime fondé sur l'islam dans tout pays où ils seraient implantés.

Lieux saints

La Ka'ba, à La Mecque
Article détaillé : Villes saintes de l'islam.

La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite, abrite la Ka'ba (« le Cube »). Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière.

Médine (Almadinah), est la ville où émigra Mahomet après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam.

Jérusalem (al-Qods) est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension. Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.

Les chiites reconnaissent deux autres lieux saints : Nadjaf, en Irak et Kerbala, lieu du martyre d'Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et fils de Ali, troisième imâm, ainsi que ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Ce martyre est le mythe fondateur du chiisme. Tous les ans, a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala.

Les musulmans d'Éthiopie rajoutent à cette liste une quatrième ville sainte, celle d'Harar.

Relation de l'islam aux autres religions

L'islam reconnaît tous les pères fondateurs du judaïsme (Moïse, David, Salomon) comme des prophètes, sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en Lui et un comportement de droiture.

Îsâ (Jésus de Nazareth) est un prophète, dont le retour est attendu à la fin des temps. Toutefois, ils ne croient pas qu'ils soit mort, ni ressuscité, mais qu'un autre condamné a été crucifié à sa place[29].

Il y a une controverse parmi les musulmans quant à l’existence de l'Antéchrist. Ce dernier n’est pas mentionné dans le Coran, mais certains hadiths parlent de lui[30] et du fait que Jésus le combattra et détruira les croix à la fin des temps.

L'attitude de l'islam par rapport à ces deux « religions du Livre » antérieures consiste à la fois à les respecter, leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (manipulations servant des besoins politiques, injustice, excès, etc.) (sourate 17, 30...). Mahomet, considéré comme le dernier prophète par cette religion, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale, c'est-à-dire telle que définie par Ibrahim.

L'apostasie dans l'islam vers une autre religion, quelle qu'elle soit, est fortement prohibée dans le Coran et dans la pratique religieuse tel que le Bahaïsme puisque révélé aprés l'Islam. Mais le Bahaïsme est reconnu par le Judaïsme et le Christianisme.

Histoire

L'islam est apparu en Arabie au VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu de l'océan Atlantique dans l'ouest vers l'Asie centrale dans l'est. Celui ci n'est pas resté unifié longtemps ; le nouveau régime a rapidement fini en guerre civile (voir Fitna) et plus tard affectée par une deuxième Fitna. Ensuite, il y eut des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde musulman, et beaucoup d’empires islamiques furent gouvernés par un calife incapable d'unifier le monde islamique.

Jeunes mauritaniens dans une Madrasah

En dépit de ce morcellement de l'islam en tant que communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l’empire moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et les plus puissants au monde. Les Arabes produisirent bon nombre de centres islamiques, de scientifiques, d’astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam (voir Sciences et techniques islamiques ). La technologie s'épanouit ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des systèmes d'irrigation et des canaux; et surtout, l'importance de lire le Coran produisuirent un niveau relativement élevé de l'instruction parmi la population.

Plus tard, aux XVIIIe siècle et XIXe siècle, plusieurs régions islamiques tombèrent sous les puissances impériales européennes. Après la première guerre mondiale, les restes de l'Empire ottoman furent partagés sous forme de protectorats européens.

Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles que le communisme, pendant une bonne partie du XXe siècle, l'identité islamique et la prépondérance de l'islam sur des questions politiques augmentèrent au cours de la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. La croissance rapide, les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les conflits internationaux et la globalisation influencèrent l'importance de l'islam dans le moulage du monde du XXIe siècle.

Notes et références

  1. Foi en un seul Dieu transcendant, le panthéisme, immanence de Dieu, est considéré comme étant shirk
  2. Mapping the Global Muslim Population
  3. Cette définition ressort de toutes les études générales d'histoire ou d'histoire de l'art sur l'Islam, par exemple : "L'Islam", par G. Ryckman et Gaston Wiet, directeur du Musée arabe du Caire, p. 333, volume 3, in Histoire générale des religions, dir. Maxime Gorce et Raoul Mortier, 5 in-2°, Paris, Quillet, 1948. L'auteur précise dans l'introduction que le génie du Prophète est d'avoir fait de l'Islam un patriotisme dont le fondement est religieux. Le Larousse du XXe siècle donne à l'Islam le sens second d'ensemble des pays de religion islamique. Littré aussi, mais c'est au mot Islamisme, avec le "même sens que celui de Chrétienté pour les pays chrétiens."
  4. Traité de croyance de l'imam Ahmad ibn Muhammad al-Tahawi
  5. (en)Millat-e-Ibrahim: the way of Prophet Abraham
  6. Par exemple, Sourate 2, verset 136 : « Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus [d'Israël], et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis. »
  7. Littéralement, le Coran indique que juifs et chrétiens auraient détourné le sens du message « Et puis, à cause de leur violation de l’engagement, Nous les avons maudits et endurci leurs cœurs : ils détournent les paroles de leur sens et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé. Tu ne cesseras de découvrir leur trahison, sauf d’un petit nombre d’entre eux. Pardonne - leur donc et oublie (leurs fautes). Car Allah, certes, récompense les bienfaisants. » (Coran, 5 :13). Les savants musulmans interprètent habituellement ces indications comme la dénaturation des écritures saintes même, ce qui permet d'expliquer les différences entre les croyances contenues dans ceux-ci et dans le Coran
  8. Voir l'article ISLAM dans ATILF - CNRS, « TLFi »
  9. le magazine L'Histoire n°spécial, n°278
  10. (en) Major Religions of the World Ranked by Number of Adherents
  11. Il y a environ 20 millions de chrétiens parmi les Arabes
  12. Tradition (hadith) rapportée par Mouslim dans son livre "As-sahih"
  13. Pour les témoignages de foi, le nom véritable de Mahomet doit être conservé en arabe s'il est utilisé, seul ses surnoms sont susceptibles d'être traduits
  14. (ar)L'explication du dogme http://d1.islamhouse.com/data/ar/ih_books/single/ar_explaining_al-aqida_al-tahaweia.pdf Ahmed ibn Mouhammed aTahawi, et l'explication de Mouhammed ibn abiliz alHanafi
  15. hadith rapporté par Abu Da'ud et al-Tirmidhi, donc figurant dans leur Sunan respectifs
  16. L'autre part est constituée des hadiths prophétiques qui sont eux-mêmes de deux sortes.
  17. cf. Mahomet#Ses noms pour plus de précisions
  18. Article Muhammad, Encyclopaedia of Islam
  19. (en) Islam: A Guide for Jews and Christians, F. E. Peters, Princeton University Press, ISBN 0-691-11553-2, p.9
  20. Le terme Coran a été inventé et utilisé pour la première fois dans le Coran lui-même. cf l'article Coran dans l’Encyclopaedia of Islam.
  21. (en) « Sanguine Scholars: Hadith Criticism  » in The Development of Exegesis in Early Islam, Herbert Berg, Richmond: Curzon Press, 2000.
  22. a  et b (en)Muhammad Saed Abdul-Rahman, The Meaning and Explanation of the Glorious Qur'an, vol. 1, MSA Publication Limited, 2007, 668 p. (ISBN 1861794703), p. 237 
  23. Sourate 36/V.12
  24. voir aussi Coran 2:173, 5:3, 5:5, 6:118, 6:145 et 16:115 pour les règles sur les interdits alimentaires
  25. (en) Crescent Moon: Symbol of Islam?, by Huda, About, consulté le 24.4.2009
  26. Le pigment vert, avec une partie sur l'islam
  27. Encyclopédie Hachette, ISBN 2-245-02693-4
  28. (ar) la confrérie Madaniyya
  29. sourate IV, verset 157.
  30. [1]

Voir aussi

Bibliographie

Avertissement : la bibliographie ci-dessous est proposée à titre indicatif. La littérature sur l'islam étant très abondante, seuls quelques livres sont proposés. Toutefois, ces livres n'ont pas tous la même valeur didactique et leur choix repose sur celui de plusieurs éditeurs de cet article. Leur présence sur cette liste n'est en aucun cas gage de sérieux de l'ouvrage.

  • Comptes rendus d'ouvrages portant sur l'Islam sur le site de l'Institut européen en sciences des religions
  • Hicham Djait, "Muhammad le Prophète" Tome 1: "révélation et prophétie", Fayard, 2007 et Tome 2: "La prédication de Muhammad à la Mecque", Fayard, 2008.
  • Charles Saint-Prot. Islam : l'avenir de la Tradition entre révolution et occidentalisation. Paris, Le Rocher, 2008, 620 pages.
  • Jean-Claude Barreau De l'islam en général et du monde moderne en particulier, Éditions Le pré aux clercs, 1991, collection Pamphlet
  • Mahmud Shaltut, L'islam : dogme et législation, Al bouraq, 1999
  • Tahar Gaïd, La Femme musulmane dans la société, Iqra, 2003
  • Fdal Haja, Assalihats, les femmes vertueuses, Universel, 2005
  • Charles-André Gilis, Études complémentaires sur le Califat, Al Bustane
  • Tabari - Traduit par Hermann Zotenberg, La Chronique de Tabari (5 volumes), rééditée en 2001 par Actes Sud en deux volumes Volume I (ISBN 978-2-7427-3317-0), Volume II (ISBN 978-2-7427-3318-7)
  • Ibn Taymiya, Lettre à un roi croisé, 2005, Tawhid
  • Mohammed ben Jamil Zeino, Comment comprendre le Coran ?, Éditions Chama, 2005
  • Dalila Adjir- Adlali Beghezza, Entrée interdite aux animaux et aux femmes voilées, Akhira Distributions
  • Roger Du Pasquier, Découverte de l'islam, Seuil, 1984 (Comprendre l'islam de Frithjof Schuon, Seuil, 1976)
  • Michel A. Boisard, L'humanisme de l'islam, Albin Michel
  • Dominique Sourdel, Vocabulaire de l'islam - N°3653, PUF, Collec. « Que sais-je ? », novembre 2002
  • Mohammed Arkoun, Ouvertures sur l'islam, Grancher, 1992
  • Michel Reeber, L'islam, Les Essentiel Milan, 1999 (pour une première approche)
  • Paul Balta, L'islam, Le Monde édition, 1997 (également pour une première approche)
  • Malek Chebel, Manifeste pour un islam des lumières, Hachette, 2004
  • Abdallah Penot, Le Coran, Alif Editions, 2004.
  • Denise Masson, Le Coran, Paris, Folio, 1992.
  • traduction d'AbdAllah Penot, La Doctrine de l'unité, selon le soufisme, Alif Editions.
  • Al Nawawy, traduction d'AbdAllah Penot, Les Jardins de la piété, Alif Editions
  • Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Folio, 1989 (ISBN 978-2070-323531)
  • Fatima Mernissi, Sultanes oubliées, Femmes chefs d'État en islam, Albin Michel
  • Eva de Vitray-Meyerovitch, Anthologie du Soufisme, Albin Michel
  • Ligue francise de la femme musulmane, Éducation des enfants en islam , LFFM
  • Bernard Lewis, Islam, Quarto Gallimard (ISBN 978-2070-774265)
  • Abdallah Penot, L'Entourage féminin du Prophète, Alif Editions.
  • Brahim Labari, Recettes islamiques et appétits politiques, Paris, Syllepse, 2002.
  • Edouard-Marie Gallez, Le Messie et son prophète, Aux origines de l’islam, 2 tomes, Tome 1. De Qumran à Muhammad, Tome 2. Du Muhammad des Califes au Muhammad de l’histoire, Versailles, Éditions de Paris (un résumé sur le lien suivant : http://www.ict-toulouse.asso.fr/ble/site/659.html) cette publication a constitué la thèse de doctorat en théologie / histoire des religions qu’Edouard-Marie Gallez a soutenue à l’Université de Strasbourg II en 2004.
  • Histoire de l'islam : Fondements et doctrines de Sabrina Mervin Poche: 311 pages, Nouv. éd (19 septembre 2000), Collection Champs Flammarion (ISBN 2080830090)
  • Alfred-Louis de Prémarre, Les fondations de l'islam, entre écriture et histoire, Seuil, 2002, 522 pages.
  • Alfred-Louis de Prémare, Aux origines du Coran, Téraèdre 2005, 144 p
  • Muhammad Hamidullah, "le Prophète de l'islam, sa vie, son oeuvre" édité par l'association des étudiants islamiques de France, 1989.
  • Abdelmajid Charfi "L'islam Entre Le Message Et L'histoire", Albin Michel, 2004.
  • Abdou Filali Ansary " Réformer l'islam?", la découverte, 2005.
  • Mohamed Mestiri, Moussa Khedimellah "penser la modernité et l'islam", institut international de la pensée islamique IIIT, 2006.
  • Arno Tausch "Muslim Calvinism" Rozenberg Publishers, Amsterdam, 2009 ISBN 978-905170995
  • Arno Tausch "What 1.3 Billion Muslims Really Think: An Answer to a Recent Gallup Study, Based on the “World Values Survey”. Foreword Mansoor Moaddel, Eastern Michigan University" Nova Science Publishers, New York, 2009, ISBN 978-1-60692-731-1

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