- Francois Bonivard
-
François Bonivard
François Bonivard ou Bonnivard (1496 - 1570) était un patriote suisse et un historien dont l'emprisonnement au château de Chillon fut la source d'inspiration pour le poème de Lord Byron, Le Prisonnier de Chillon (1816).
Sommaire
Biographie
Il était le fils de Louis Bonnivard, Seigneur de Lunes et naquit à Seyssel dans une famille de Savoie. Il fut éduqué à Turin dès 1510 par son oncle Jean Aimé de Bonnivard, prieur à Saint-Victor à Genève. Le jeune Bonivard lui succéda et s'opposa au duc de Savoie Charles III qui tentait de s'approprier Genève. Le duc décida alors de capturer Bonivard et de l'enfermer à Grolée de 1519 à 1521. La captivité ne fut pas suffisante pour décourager Bonivard, il continua son combat politique.
Prisonnier au château de Chillon
En 1530, il est kidnappé par des brigands dans les montagnes jurassiennes. Les bandits le remettent au duc de Savoie qui l'envoie dans les sous-sols du château de Chillon. Avec lui, sont enfermés ses deux frères. Le premier, trop habitué à l'air pur des montagnes, fut terrassé par l'air vicié de la cave. Le second, jeune et innocent, s'éteignit lentement aussi.
Bonivard, lui résiste et y reste jusqu'à la fin de mars 1536, date à laquelle les troupes bernoises et genevoises décidèrent d'encercler le château.
Le duc de Savoie alors en charge de Chillon avait ordonné, si les troupes bernoises apparaissaient, de soumettre les prisonniers de Genève à l'estrapade par deux fois, et de les exécuter sans hésitation. Paniquée à l'idée de tomber aux mains des Bernois, confédérés connus pour ne pas faire de sentiments avec les prisonniers, la garnison savoyarde laissa la vie sauve aux captifs et s'échappa durant la nuit. Les Genevois forcèrent alors les portes du château pour délivrer les prisonniers, dont Bonivard.
Le lac Léman baigne les murs du château de Chillon. Du haut des créneaux blancs comme la neige, la sonde s'enfonce à mille pieds dans la profondeur des ondes qui enveloppent le donjon de toutes parts. Ainsi la double barrière de la pierre et des flots faisait de notre cachot une tombe vivante. L'obscur caveau où nous gisions est construit plus bas que le niveau du lac. Nous entendions jour et nuit les flots battre la muraille au-dessus de nos têtes. [...]
Il y a sept piliers de forme gothique, dans les donjons profonds et anciens de Chillon; il y a sept colonnes, massives et grises, à peine éclairées par un rayon emprisonné, un rayon de soleil qui a perdu son chemin. [...] J'aurais accueilli en souriant la mort qui m'eût délivré. [...]
[Après sa libération par les Bernois :]
Je les vis, et elles étaient restés les mêmes, elles n'avaient pas changé, comme moi, d'apparence; je vis leurs neiges vieilles de milliers d'années, surplombant le vaste lac s'étendant au loin et le bleu Rhône dans son cours le plus large.Lord Byron, extraits de son poème Le Prisonnier de Chillon (1816)Installation à Genève
Bonivard retourna à Genève mais son prieuré de Saint-Victoir avait été détruit. Genève lui accorda une pension annuelle de 200 écus et l'éleva au rang de « bourgeois » siégeant au conseil de la ville jusqu'en 1537. Il se maria quatre fois mais resta continuellement dans une situation précaire. Endetté malgré l'aide apportée par sa ville, Bonivard n'abandonna toutefois pas son travail d'historien. En 1542, il se lança dans un projet relatant l'histoire de Genève. Sous l'emprise de la censure, le manuscrit des Chroniques de Genève fut envoyé en 1551 à Jean Calvin pour que ce dernier y apporte des corrections. L'ouvrage ne fut cependant pas publié avant 1831. Bonivard l'avait façonné selon son point de vue anti-savoyard au travers d'une réflexion qui manque de neutralité. Il y dénonçait entre autres les actions des réformateurs.
En 1551, il légua l'ensemble de sa bibliothèque au public et ses biens revinrent à la ville de Genève à sa mort. La date de son décès reste néanmoins floue à cause d'un trou dans les registres de la ville. Il serait mort en 1570 ou 1571.
Il rédigea la Chronique de Genève jusqu'en 1530 (imprimée de 1825 à 1831) et quelques écrits de polémique assez piquants, où il attaque à la fois l'Église romaine et aux réformateurs.
Liens externes
- Micheline Tripet, François Bonivard en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne. Version du 21 janvier 2008.
- François Bonivard et son prieuré Saint-Victor
- L'œuvre historique et littéraire de Bonivard
- François Bonivard
- Portail de l’histoire
- Portail de la littérature
- Portail de Genève et son canton
- Portail de la Savoie
Catégories : Personnalité de l'histoire suisse | Naissance en 1496 | Décès en 1570 | Personnalité politique genevoise | Historien suisse
Wikimedia Foundation. 2010.