Louis Bonaventure Perrin de Lépin

Louis Bonaventure Perrin de Lépin(1770-1842), comte de Lépin fut un officier supérieur puis un banquier en Savoie à la fin du XVIII^e siècle.

Fils de l'avocat Joseph Perrin et de Marie-Denise de Desmarets de Chassigny, Louis Bonaventure Perrin a été fait comte de Lépin par lettres patentes du 2 janvier 1824.

Baron d'Athenaz, il était le frère Arthur Perrin d'Athenaz, préfet du département du Pô. Un autre de ses frères, officier sarde comme lui, resta fidèle à Victor-Amédée III et mourut à la bataille de Mondovi en 1796. En 1792, Louis Bonaventure est officier dans le régiment de Maurienne. Quand la Révolution française se durcit contre les nobles, il s'expatrie en l'an IV et tous ses biens sont confisqués. Officier sarde depuis 1789, il resta en service à Turin jusqu'en 1798 et devint colonel-adjudant-général d'infanterie^[1]. Il évalua en 1818 les pertes subies du fait de cette expatriation à 329.154 francs.

En 1800, après la prise de pouvoir par Napoléon Bonaparte, il revient à Chambéry, et y devient commandant de la garde nationale en 1806^[2], et épousa la fille d'un homme de loi.

Suite à un arrangement secret conclu en 1797 avec son ancien fermier Benoît Burdin, il avait récupéré en 1802, pour 78 000 francs, son château de Lépin et sa ferme de Saint-Alban, perdus lors de la vente des biens nationaux^[3]. Benoît Burdin l'avait acquis pour 63 950 francs et l'a ensuite attaqué en justice. L'affaire fut plaidée à Chambéry de 1802 à 1815. En 1809, après le départ de Benoît Burdin^[4], puis Bonaventure a retrouvé la possession des domaines dont les lois révolutionnaires l'avaient dépossédé quinze ans auparavant.

Il devient rentier puis banquier, ce qui lui permet de contribuer à la première grande entreprise industrielle de la région : sa fille Jeanne devint la femme de Jean-Pierre Duport (1749-1820), fondateur de la manufacture de coton d'Annecy, qui employait plus d'un millier d'ouvriers dès 1811 et a recours à la mécanisation^[5].

Notes et références

1. ↑ "Grands notables du Premier Empire: notices de biographie sociale, Volumes 1 à 3" par Louis Bergeron et Guy Chaussinand-Nogaret
2. ↑ Les Perrin, par Irène Nouailhac et Marie-Anne Pirez, 1994 (page 180)
3. ↑ La Vente des biens nationaux dans le district de Chambéry, par François Vermale (1912)
4. ↑ L'Aigle et la croix : Genève et la Savoie, 1798-1815, par André Palluel-Guillard, page 228
5. ↑ Histoire de la Savoie en images : images récits par Christian Sorrel