Barrage de Castillon

Barrage de Castillon
Géographie
Pays	France
Coordonnées	43° 52′ 42″ N 6° 32′ 14″ E / 43.87833, 6.5372243° 52′ 42″ Nord        6° 32′ 14″ Est / 43.87833, 6.53722
Cours d'eau	Verdon
Objectifs et impacts
Vocation	Hydroélectricité Irrigation
Date du début des travaux	1929
Date de mise en service	1948
Barrage
Type	voûte mince en béton
Hauteur du barrage (lit de rivière)	101 m
Longueur du barrage	200 m
Réservoir
Volume du réservoir	150 000 M m3
Surface du réservoir	500 ha
Centrale hydroélectrique
Puissance installée	50 MW
Production annuelle	80 GWh/an
Géolocalisation sur la carte : France
modifier

Le barrage de Castillon est situé dans le département des Alpes-de-Haute-Provence près de Castellane. La retenue du barrage a formé un lac de 150 millions de m, le lac de Castillon.

Le barrage

Le barrage est situé dans le resserrement naturel de la colline du Cheiron avec le Verdon qui passe au milieu. Le barrage, implanté sur de la roche calcaire, fait 100 m de haut et 200 m de large, avec un débit d'évacuation des crues de 1 200 m³/s et un débit de vidange de 500 m³/s. La centrale électrique peut produire 77 millions de kWh.

Projets

Le premier projet pour la construction de barrage-réservoir à Castillon date de 1895^[1]. D’autres études des années 1900 prévoient avec deux lacs de part et d'autre de Castellane, Carejuan en aval (avec une retenue de 400 millions de m³) et Castillon en amont (avec une retenue dix fois moindre), le premier étant prioritaire^[2]. Seuls des travaux préliminaires furent réalisés.

Construction

La Société hydroélectrique du Verdon (SHEV) obtient la concession pour le barrage de Castillon en 1928, en même temps que celle pour celui de Chaudanne^[3]. Elle bénéficie pour la construction du barrage des réparations dues par l'Allemagne au lendemain de la Grande Guerre et confie les travaux à la société Verdonbau. Celle-ci emploie des ouvriers allemands^[4], et fait venir tout son matériel d'Allemagne. La première pierre est posée en 1929.

Suite à la faillite en 1932 de la Société hydroélectrique du Verdon (SHEV), les travaux sont interrompus. En 1936, la partie déjà édifiée du barrage est atteinte par un incendie peut-être criminel^[5]. La concession est reprise en 1938 par le concurrent de la SHEV, l’Énergie électrique du littoral méditerranéen (EELM)^[3]. Elle ne reprend les travaux qu'en 1942, après le vote d'une loi accordant des crédits publics^[3], mais avec une soixantaine d’ouvriers seulement^[6]. Le cimetière de Castillon a été déplacé rive gauche du lac, l’Aire des Saints, avec une quinzaine de tombes et le monuments aux morts 1914-1918. Une chapelle y a été construite^[7].

Terminé en 1948, après 20 ans de péripéties, le barrage de Castillon a formé son lac d'un volume de 150 millions de m³ (8 km², 500 ha).

Le cadran solaire

Le 20 juin 2009 a été inauguré un cadran solaire conçu et calculé par Denis Savoie et Roland Lehoucq et dont les lignes horaires sont tracées sur la voûte du barrage. Couvrant une surface d'environ 13 000 mètres carrés il s'agit du plus grand cadran solaire du monde. Ce projet, réalisé sous l'égide d'EDF, s'inscrit dans le cadre de l'Année Mondiale de l'Astronomie qui célèbre le 400e anniversaire des premières observations du ciel avec une lunette astronomique par Galilée (Galileo Galilei).

Comme tout cadran solaire, celui de Castillon indique l'heure grâce une ombre projetée. Contrairement à l'habitude, cette ombre n'est pas celle d'un style, mais celle de la corniche en surplomb qui couronne le barrage. Celle-ci projette une ombre courbe déterminée par le profil de la corniche et par la forme de la voûte du barrage. La lecture de l'heure se fait de la façon suivante : il est, par exemple, 9 heure solaire quand l'ombre de la corniche est tangente à la ligne horaire correspondante. En été, ce cadran peut indiquer l'heure de 6h à 18h solaire.

Le lac

Lac de Castillon
Administration
Pays	France
Géographie
Latitude Longitude	43° 54′ 13″ Nord        6° 32′ 11″ Est / 43.903601, 6.53650843° 54′ 13″ N 6° 32′ 11″ E / 43.903601, 6.536508
Type	artificiel
Superficie	5,0 km2
Altitude	880 m
Profondeur	100 m
Hydrographie
Bassin versant	655 km2
Émissaire(s)	Verdon
modifier

Le lac de Castillon est le lac artificiel formé par le barrage de Castillon. Il contient 150 millions de m³ (8 km, 500 ha) dont 85 millions sont réservés à l'agriculture.

Géographie

Situé près de Castellane et à 5 km en amont du barrage de Chaudanne, formant le lac de Chaudanne, l'étendue d'eau prend la forme de la vallée du Verdon sur 8 km. Les communes de Saint-Julien-du-Verdon et Saint-André-les-Alpes profitent de l'attraction touristique sur le lac.

Histoire

Suite à la mise en eau du barrage en 1948, le village de Castillon a été englouti sous le lac. L'ancienne RN 202 a aussi été recouverte par la retenue. D'ailleurs, lorsque le niveau de l'eau baisse, on peut voir l'ancien pont Julien.

Activités

Tourisme, canoë, kayak, rafting, aviron, pêche.

Galerie

• 

  Pont de l’ancienne route de Castillon, recouvert de sédiments

• 

  Le lac et le barrage de Castillon, vus du hameau de Blaron (Castellane)

• 

  Lac et barrage vus du hameau de La Baume (Castellane)

• 

  La queue du lac sous la neige

• 

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

• Article « À l'heure des barrages » de la revue Découvete, par Kamil Fadel, mai-juin 2010 (n°368), p54-63
• La page consacrée au cadran solaire du barrage sur le site internet du Palais de la découverte
• Reportage de la web-tv d'EDF sur une visite scolaire, au Palais de la Découverte, autour du cadran solaire sur le barrage de Castillon

Sources

Bibliographie

• « Les barrages sur le Verdon à proximité de Castellane », in Castellane, Chroniques de Haute-Provence, no 294 (2e semestre 1982), 4e journée d'études de la Société scientifique et littéraire, 20 mai 1982, p 209-212

Notes

1. ↑ Allain Collomp, La découverte des gorges du Verdon : histoire du tourisme et des travaux hydrauliques, Édisud, 2002, ISBN 2-7449-0322-1, p 30
2. ↑ « Les barrages sur le Verdon à proximité de Castellane », in Castellane, Chroniques de Haute-Provence, no 294 (2e semestre 1982), 4e journée d'études de la Société scientifique et littéraire, 20 mai 1982, p 209
3. ↑ ^{a, b et c} Maurice Boniface, p 211
4. ↑ entre 1200 et 2000 selon les sources : Allain Collomp, donne le chiffre de 1200 ouvriers ; op. cit., p 119
5. ↑ Allain Collomp, op. cit., p 119
6. ↑ Allain Collomp, op. cit., p 95
7. ↑ notice de la Base Mérimée, consultée le 29 octobre 2008