Thelma et louise

Thelma et louise

Thelma et Louise

Thelma et Louise
Titre original Thelma and Louise
Réalisation Ridley Scott
Acteurs principaux Geena Davis
Susan Sarandon
Harvey Keitel
Brad Pitt
Scénario Callie Khouri
Musique Hans Zimmer
Décors Anne H. Ahrens
Costumes Elizabeth McBride
Photographie Adrian Biddle
Montage Thom Noble
Production Mimi Polk Gitlin
Ridley Scott
Société de distribution MGM
Pathé Entertainment
Budget 16 500 000 US$
Format 35 mm - 2.35:1 - couleur
Genre Comédie dramatique / Road movie
Durée 129 min.
Sortie États-Unis États-Unis : 24 mai 1991
France France : 29 mai 1991
Langue(s) originale(s) Anglais
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Principale(s) récompense(s) Oscar du meilleur scénario original 1992
Golden Globe du meilleur scénario 1992
Cet article fait partie de
la série Thelma et Louise
Ford Thunderbird de 1966

Le film :
Thelma et Louise
Scènes du film

Approches thématiques du film :
Thème de l'émancipation
Thème de la transgression de genre
Thème du destin
Thème du viol

Autour du film :
Ridley Scott
Susan Sarandon
Geena Davis
Portail du Cinéma

Thelma et Louise est un film américain de Ridley Scott réalisé en 1991, qui a reçu l'Oscar du meilleur scénario. Avec Geena Davis (Thelma) et Susan Sarandon (Louise) dans les rôles principaux, il raconte l'histoire de deux femmes dont l'excursion d'un week-end se transforme en cavale à travers les États-Unis. Ce film met également en scène Harvey Keitel qui y joue pour la première fois le rôle d'un gentil, et Brad Pitt dont la carrière a été lancée par ce long métrage.

Écrit par la scénariste Callie Khouri, ce film a failli ne jamais voir le jour étant donné la méfiance de bon nombre de producteurs et réalisateurs en raison de son thème et en particulier de sa scène finale d'anthologie qui tranchait avec la production hollywoodienne classique.

À sa sortie, ce film a suscité une polémique aux États-Unis, notamment parce qu'il mettait en scène deux héroïnes répondant par les armes à la violence masculine. À l'intersection de plusieurs genres cinématographiques, il est aujourd'hui considéré comme un classique, a influencé d'autres films et œuvres artistiques, et est devenu un film culte du mouvement féministe.

Sommaire

Le film

Description générale

Synopsis

La route comme fil conducteur du film
Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Thelma Yvonne Dickinson, la trentaine, est l'épouse frustrée et soumise de Darryl, archétype du macho d'autant plus parfaitement inconscient de son ridicule[1] que son complexe de supériorité est renforcé par sa réussite professionnelle. Louise Elizabeth Sawyer, son amie, de dix ans son aînée, l’a convaincue de s’évader pour un week-end à la montagne. Quittant l’Arkansas, elles sont bien décidées à profiter de ces heures de liberté. Elles s’arrêtent en cours de route, dans une boîte où Thelma abuse de l’alcool. Alors qu'un homme essaie de la violer sur le parking, Louise arrive in extremis, sort un revolver et empêche le viol. Devant la vulgarité et l'agressivité de l'homme, elle le tue. Louise refuse catégoriquement de se rendre à la police et décide de prendre la direction du Mexique, entraînant Thelma dans sa cavale.

Louise téléphone à son petit copain Jimmy pour qu’il lui envoie de l’argent à un motel d’Oklahoma City, mais mystérieusement elle ne veut pas passer par l’état du Texas. Le meurtre ayant été découvert, la police, après une rapide enquête, est sur la piste des deux femmes. Des agents, comptant sur un appel téléphonique qui permettrait de les localiser, s’installent en présence de Darryl dans la maison du couple. Arrivées à Oklahoma City, elles y retrouvent Jimmy qui a apporté l’argent, et qui en profite pour demander à Louise de l’épouser ; elle refuse compte tenu de la situation. Pendant ce temps, Thelma prend du plaisir avec un auto-stoppeur, jeune et rebelle, qui leur volera l'argent qui leur manquera pour poursuivre leur trajet jusqu'au Mexique.

Thelma est consciente de sa responsabilité à nouveau dans la tournure que viennent de prendre les choses. Constatant le désespoir dans lequel sombre Louise à cause de sa négligence, elle ne trouve pas de meilleure idée que de commettre un braquage, directement inspiré par les confidences qu'elle a tendrement arrachées au lit de la bouche de son voleur. Continuant leurs recherches, les policiers, progressant d'autant plus vite que le délit de Thelma fut filmé par une caméra de surveillance, retrouvent Jimmy, puis l'auto-stoppeur qui les orientent vers l’Arizona. L’un des policiers, ayant appris que Louise a été violée au Texas, il y a longtemps, comprend qu’elles ne sont pas vraiment responsables de cette histoire.

De nouveau sur la route, les deux femmes commettent ensuite un excès de vitesse et sont arrêtées par un policier. Elles exhibent alors leur revolver pour le menacer, afin de le neutraliser en l'enfermant dans le coffre de la voiture de patrouille pour qu'il ne donne pas d'indication permettant de les localiser. Elles poursuivent leur trajet et sont amenées à doubler à nouveau un routier qui, comme deux fois auparavant, les interpelle avec insistance par des propos et des gestes obscènes. Cette fois, elles l'arrêtent pour obtenir de lui des excuses qu'il s'obstine, dans son sentiment de supériorité masculine, à ne pas présenter et font exploser son camion-citerne.

La cavale prend fin au Grand Canyon dans l’Arizona. Prises au piège par une armée de voitures de police, Thelma et Louise préfèrent la mort : dans une ultime accélération, leur voiture saute dans le précipice.

Distribution

Susan Sarandon (Louise)
Geena Davis (Thelma)

Fiche technique

Genèse du film

Scénario

Le scénario de Thelma & Louise a été écrit par Callie Khouri et a reçu l'Oscar du meilleur scénario original en 1991. Khouri a voulu mettre en scène deux femmes dans un genre jusque-là exclusivement masculin. Son idée était née d'une lassitude face aux films américains ne proposant que de trop rares bons rôles pour des femmes, en particulier des rôles qui permettent aux personnages de prendre leurs propres décisions et contrôler leur propre destinée[5]. « Je voulais écrire quelque chose qui n'avait jamais été porté au cinéma auparavant. En tant que cinéphile, j'ai été nourrie du rôle passif des femmes. Elles ne conduisaient jamais l'histoire parce qu'elles ne conduisaient jamais la voiture. »[6].

La scénariste a été étroitement associée à la réalisation du film, de telle sorte qu'elle fut parfois appelée la « troisième femme » de Thelma & Louise[7]. Elle a longuement collaboré avec Ridley Scott dans la préparation du film, a participé au choix des acteurs et était présente sur le tournage. Elle a dès lors pu peser sur les options scénaristiques retenues, en obtenant le maintien des séquences qui lui étaient chères, notamment celle du viol et la scène finale[8].

Producteur et réalisateur

Callie Khouri a d'abord voulu réaliser le film elle-même en tablant sur un budget d'un million de dollars, et a contacté différents producteurs en ce sens. Elle a été confrontée à de nombreux refus[9]. Son scénario est arrivé dans les mains de Mimi Polk Gitlin qui, elle, l'a adoré : il permettait de réaliser un film dans lequel était donné du pouvoir aux personnages féminins, et qui encourageait les femmes à s'écouter et à réaliser leurs rêves tout en remettant en question la conception traditionnelle qu'on a de la répartition des rôles masculins et féminins[10]. Elle a augmenté le budget à 16 millions de dollars, a pressenti Michelle Pfeiffer et Jodie Foster dans les rôles de Thelma et Louise, et a soumis le scénario à Ridley Scott au départ pour l'associer comme producteur[10].

Ridley Scott a été séduit par le scénario, parce que le fait de placer deux femmes dans les rôles principaux tranchait avec la production cinématographique classique. À ce moment là, il cherchait à produire autre chose qu'un film faisant partie du pourcentage très élevé de ceux présentant un personnage masculin comme héros[11]. Il s'est ensuite mis en quête d'un réalisateur. Beaucoup de réalisateurs potentiels à qui il a soumis le projet ont été méfiants et lui suggérèrent de le réaliser lui-même[11]. En effet, Ridley Scott avait déjà réalisé Alien en 1979, dans lequel une actrice, Sigourney Weaver, incarnait Ripley, un rôle à l'origine écrit pour un homme[12]. Finalement, Ridley Scott a été convaincu de réaliser Thelma & Louise lui-même[11].

Choix des acteurs

Le lancement du processus ayant pris trop de temps, Pfeiffer et Foster n'étaient plus disponibles. L'équipe a dès lors choisi deux autres actrices, Geena Davis et Susan Sarandon, pour incarner respectivement Thelma et Louise. Bien qu'elles soient connues, elles n'étaient pas des superstars. Il n'était en effet pas judicieux de choisir de grandes stars parce qu'il ne fallait induire aucune idée préconçue sur ces deux personnages[8].

Geena Davis a appris qu'il circulait un scénario présentant deux femmes dans les rôles principaux. Elle se l'est procuré, a adoré le personnage de Thelma et a réalisé un important travail de recherche sur ce rôle qu'elle a ensuite longuement présenté à Ridley Scott[13]. Susan Sarandon trouvait le personnage de Louise très intéressant parce qu'il n'était pas le plus tape-à-l'œil, devait tenter de rester sur la bonne voie malgré ses blessures, et lui permettait de conduire l'histoire au sens propre comme au figuré. Elle trouvait également excitant de jouer les mauvaises filles[14].

Harvey Keitel était le troisième des acteurs connus au moment de la sortie du film, tous les autres n'ayant joué que de petits rôles jusque-là. Il a reçu le rôle de l'inspecteur Hal Slocombe, un personnage très important dans le film, tiraillé entre sa mission d'enquêteur et de policier, et la sympathie qu'il éprouve pour les deux femmes. Il est en effet le seul homme sensible à la condition des femmes et qui comprend dès lors les actes et motivations de Thelma et de Louise[15]. Une séquence non retenue le montre d'ailleurs au lit, demandant tendrement à son épouse dans quelles circonstances elle serait capable de commettre un meurtre[16]. Harvey Keitel jouait pour la première fois le rôle d'un gentil[11].

Pour jouer Darryl, Christopher McDonald était une idée de Geena Davis. McDonald a d'abord été auditionné pour le rôle du violeur, mais il a été beaucoup plus convainquant en incarnant le personnage du mari macho. Ridley Scott aimait sa gestuelle et, en particulier, la façon qu'il avait de faire tourner les clés dans ses mains dans les premières séquences du film. Il a aussi apprécié que McDonald arrive avec une moustache le premier jour de tournage[17].

Michael Madsen était connu de Callie Khouri pour avoir joué dans un film de son mari. L'équipe lui a d'abord proposé le rôle du violeur, mais il l'a refusé. Il a ensuite reçu le rôle de Jimmy, l'ami de Louise. Il a beaucoup contribué à la séquence où Louise et Jimmy se retrouvent dans la chambre du motel, très différente de ce qui était prévu dans le scénario, en partie réécrite par Susan Sarandon. Il a interprété son personnage à la fois compatissant, violent et vulnérable, et a introduit l'idée de la demande en mariage[8].

Ridley Scott a eu plus de difficulté à trouver le comédien qui serait le violeur. Il fallait un acteur à double visage. Il devait être attirant et charmeur pour que Thelma ait envie de danser avec lui, puis pouvoir être méchant et violent[11]. Timothy Carhart correspondait à ces caractéristiques.

Pour J.D., l'acteur devait avoir un beau physique. Brad Pitt, qui n'avait alors joué que dans quelques séries télévisées, a auditionné pour ce rôle, et a été remarqué par Ridley Scott[11]. Callie Khouri a demandé à voir le comédien qui incarnerait le jeune auto-stoppeur pour s'assurer que son physique était à la hauteur du rôle. En ouvrant la porte, elle s'est trouvée face à Brad Pitt, est restée un instant sans voix, puis a déclaré « Je pense que ça ira »[18].

Stephen Tobolowsky venait de terminer le tournage de Mississippi Burning quand on lui a proposé le rôle de l'agent du F.B.I.. Il voyait le personnage de Max comme une force, une pression continue tout le long de l'histoire[19].

Jason Beghe a été retenu pour le rôle du policier parce que, lors de l'audition, il a eu l'idée de faire pleurer son personnage, ce qui n'était pas prévu dans le scénario[20]. Quant à Marco St. John, il a accepté d'interpréter le camionneur obscène tout en craignant que plus personne ne voudrait de lui après ce rôle[11].

Réalisation

Un mélange de genres

Thelma & Louise est une comédie dramatique basée sur un mélange subtil et efficace de buddy movie, de road movie, de western et de film policier.

Buddy movie

Le film repose sur l'amitié entre deux femmes au caractère différent. Thelma est celle dont la personnalité évolue le plus au long du scénario. Elle est d'abord une jeune femme au foyer craintive et naïve qui veut s'amuser le temps d’un week-end. Au fil des épreuves auxquelles elle est confrontée, elle acquiert de l'assurance et prend conscience du pouvoir qu’elle peut avoir sur le déroulement des choses. Louise est plus âgée, plus posée, plus maternante[13]. Elle a une plus grande expérience de la vie, y compris de ses aspects plus douloureux et a un potentiel supérieur à la fonction de serveuse qu’elle occupe[14].

Le début du film présente les deux héroïnes séparément, chacune dans son univers quotidien, sans doute aussi pour exposer cette différence de caractère. La séquence de préparation des sacs de voyage, en particulier, a pour but d'établir, par exemple, en quoi Louise est organisée, méthodique, pratique, alors que Thelma est enfantine, impulsive, inexpérimentée. Ce n'est que plus tard qu'elles apparaissent ensemble à l'écran, lors de leur rendez-vous pour le départ, Louise s'étant chargée de la voiture, Thelma du revolver[21].

Canyonlands, un paysage traversé par les deux actrices
Road movie

L'essentiel de l’action se passe sur la route. Les deux héroïnes traversent des paysages somptueux entre l’Arkansas et l’Arizona, dans une Ford Thunderbird 1966 décapotable, les cheveux au vent, ce qui contribue à ce que le film évoque un sentiment de grande liberté[22]. Outre les nombreux plans présentant la voiture en mouvement, les lieux sont très significatifs du mode de vie nord-américain, lié à la distance, la route et ses étapes : pompes à essence, motels, magasins et services destinés aux routiers.

Ridley Scott explique que le fait d'être européen a été un avantage pour le tournage de ce film. « Les Américains vivent entourés d’un tas de choses qu’ils ne voient même pas parce qu'elles font partie intégrante de leur culture… Mais moi, en tant que non-initié, je peux rouler en voiture à travers le désert du sud-ouest et m'extasier devant des kilomètres et des kilomètres de poteaux téléphoniques, ce que l'Américain moyen considère comme tout à fait normal. »[23].

Les routes des États-Unis d'aujourd'hui, et de l'époque du tournage, sont bordées des chaînes Motel 6, McDonald's et Burger King. La route de Thelma & Louise se réfère à une période plus ancienne. Ridley Scott a voulu évoquer celle de la mythique Route 66 en faisant évoluer ses personnages dans des motels bon marché et stations-services sans enseigne[24].

Western

Ridley Scott a réutilisé les techniques cinématographiques des westerns des années 1950. Il est retourné sur les lieux de tournage de nombreux westerns en Utah, dans les environs de Moab, qui n’avaient plus été utilisés pour des longs métrages depuis l’époque de John Wayne[11]. Il a remplacé les cowboys par des voitures et les diligences par des camions[9], tout en conservant les mêmes techniques de prises de vue :

Pour les paysages, il place les personnages tantôt en gros plan, tantôt en tout petit pour rendre compte de l’immensité du lieu ; le paysage devenant un personnage à part entière, splendide ou menaçant[11].

Ce sont bien les mêmes lignes, volutes ou nuages de poussière (évoquant la vitesse et la course-poursuite) qui sont soulevés par les sabots des chevaux, les roues des diligences, et les pneus de la Thunderbird et des voitures de police.

La récupération de la casquette du camionneur évoque ce type de scène de rodéo

La rencontre ultime avec le camionneur est un exemple d'une séquence typiquement inspirée du western. Les deux héroïnes sont assises au tout premier plan, de dos, en regardant avec calme et détermination l'approche du « méchant », petit par rapport à la masse de son gigantesque camion, dans l'attente de la confrontation décisive. Chacune d'elle porte alors un attribut identifiant immanquablement la mythologie du western : Louise, à droite en t-shirt blanc, porte un chapeau de cow-boy (le chapeau texan qu'elle a échangé avec le vieillard contre ses bijoux), avant de l'ôter en le faisant passer en plein milieu de l'écran, comme pour insister auprès du spectateur sur le « code ». Thelma, en noir, a la main sur la hanche droite, en position parfaite pour saisir la crosse du revolver dont le canon est glissé sur ses reins dans la ceinture de son jeans. Le camionneur s'approche, continue son cabotinage de dragueur et ne voit pas la crosse de l'arme parfaitement en saillie sur sa hanche, comme celles que l'on voit portées dans la gaine pendue à la ceinture des personnages de l'univers de John Ford et de John Wayne. Puis, elles font comme un concours d'adresse au tir au revolver pour détruire le camion. À la suite de quoi, leur ennemi enfin vaincu et ridiculisé, elles sautent dans leur voiture sans en ouvrir les portières, exactement comme les héros de l’« Ouest sauvage » [25] enfourchent leur cheval dans la précipitation. Et elles démarrent en trombe pour faire un ou deux tours de victoire, en poussant le fameux cri de l'Ouest, autour du méchant qui trébuche dans la poussière, alors que la caméra s'élève pour donner de l'ampleur à leur départ pour de nouvelles aventures. Ce passage est aussi marqué par la classique image du rodéo (et de son épreuve d'adresse à ramasser quelque chose au sol en se penchant sur sa monture lancée au galop) qui est l'occasion pour la passagère de la Thunderbird de récupérer le trophée de leur victoire, la casquette décorée au front du drapeau américain qu'a perdue leur adversaire lors du souffle de l'explosion. Cette scène à la casquette contient même une certaine analogie avec celles montrant des Indiens cinématographiques emmener le scalp d'un Blanc.

Le film contient également d'autres scènes emblématiques de western, à commencer par la présence de chevaux. Thelma et Louise s'arrêtent à une station service devant laquelle est attaché un cheval. Une autre séquence montre la voiture traverser un troupeau de vaches gardé par des cowboys à cheval[26].

Film policier
Cisco, un hameau fait de cabanons et de carcasses de véhicules, où ont été tournés quelques plans de la poursuite finale

Il s’agit de l’histoire de deux femmes que le hasard ou le destin poussent à devenir hors-la-loi, à commettre des délits par nécessité, parce que constamment en butte à des hommes frustres et brutaux[27]. Avec son lot de fuites, poursuites, méfaits commis à main armée, séquences alternant les héroïnes en action et la police qui les recherche, Thelma et Louise s'inscrit dans la lignée des films policiers classiques. Il est souvent comparé à Bonnie and Clyde et Butch Cassidy and the Sundance kid[28].

Comédie

L’humour est présent dans Thelma & Louise. Le film commence comme une comédie : après avoir fait la morale à deux jeunes clientes sur la nocivité du tabac, Louise s'accorde une pause pour allumer une cigarette. Ensuite, Louise téléphone à Thelma qui lui demande si elle travaille, ce à quoi Louise répond « Non, je pose pour Playboy ». Suit la scène où Darryl quitte précipitamment sa maison pour se rendre au travail et, dans la plus pure tradition du comique de situation, se ridiculise en tombant sur les matériaux de construction à côté de sa voiture. Puis l'alternance de plans montrant Thelma et Louise, chacune en train de préparer son sac de voyage (signalant non la simple concomitance mais illustrant avec insistance leur différence de caractère), prête à sourire. Enfin, une courte séquence montre Louise dans les toilettes bondées du saloon, entourée de femmes se poussant mutuellement pour se remaquiller et se recoiffer devant le miroir. Le ton de la comédie prend brutalement fin au moment de la séquence du viol[13].

Plus tard dans le film, l’humour réapparaît. C'est notamment le cas de la séquence de l'infraction à la limitation de vitesse où Thelma tient le policier en joue et demande à Louise de détruire la radio, cette dernière détruisant d'abord l’autoradio puis le dispositif de communication policier[11].

Ridley Scott explique que, vu son sujet dramatique, le film aurait pu avoir une tonalité plus grave. Il a néanmoins préféré y introduire une dose d’humour, estimant que les spectateurs prennent plus de plaisir à regarder plusieurs fois un film qui les fait rire plutôt qu’un drame[11].

Drame

Le film présente un contexte dramatique de par ses principaux thèmes : le viol[29] et le constat d’incapacité de la société à rendre justice aux victimes de viol qui pousse Thelma et Louise à prendre la fuite[30]. La dimension dramatique est également illustrée par la succession d'événements qui entraînent involontairement les deux femmes dans une spirale à laquelle elles ne parviennent plus à échapper. Thelma est d'abord victime d'une tentative de viol. Pointer le revolver sur le violeur permet à Louise d'éviter le pire à sa copine, mais ne le dissuade pas si rapidement. L'agressivité et la sous-estimation de la menace provoquent le meurtre du violeur, ce qui les oblige à fuir vers le Mexique. Elles se font ensuite voler l'argent qui leur permettait de poursuivre leur route, ce qui incite Thelma à commettre un vol à main armée. Elles doivent enfin neutraliser le policier suite un excès de vitesse, pour éviter d'être localisées et arrêtées. Cette succession d'événements les transforment en dangereuses criminelles aux yeux de la loi[31]. Leur cavale prend tragiquement fin par une scène d'anthologie où elles propulsent leur voiture dans le Grand Canyon.

Louise se rend d'ailleurs vite compte de l'engrenage fatal dans lequel elles sont entraînées. Elle cède peu à peu la conduite de l'expédition à Thelma probablement parce qu'elle pressent que leur aventure se terminera en tragédie[5].

Cette dimension dramatique rend le film plus sombre, voire « déprimant, oppressant et sans espoir »[32]. Malgré le fondu au blanc final, Scott ne parvient pas à totalement occulter le destin tragique de ses personnages[33], ce qu'une partie du public ressent comme une perte de contrôle totale des deux femmes sur les événements et sur le cours de leur existence[34].

Lieux de tournage

Parc national des Arches, un des lieux de tournage

Le scénario prévoit que les héroïnes partent de l'Arkansas, contournent le Texas en passant par l'Oklahoma puis le Nouveau-Mexique, et arrivent en Arizona (Grand Canyon).

Après avoir effectué lui-même ce trajet aux fins de repérages, Ridley Scott a estimé qu'il serait trop coûteux d'emmener son équipe dans un tel voyage. Il a alors choisi d'effectuer les tournages dans un rayon plus petit, à partir de trois bases[11] :

  • Los Angeles (Californie) où ont été tournées toutes les scènes d'intérieur[11]. Tarzana, à côté de Los Angeles, correspondait parfaitement à une petite ville d'Arkansas où les héroïnes résidaient. Le restaurant dans lequel Louise travaillait comme serveuse était en réalité le restaurant « DuPar » à Thousand Oaks. Quant au saloon où les deux femmes s'arrêtent en début du film, il s'agit d'un bar de Long Beach[23].
  • Bakersfield, à proximité de Los Angeles, qui offre des plaines irriguées et des paysages similaires à ceux de l'Arkansas[11]. C'était également l'endroit idéal pour filmer des tronçons d'autoroute d'Oklahoma[23].
  • Moab (Utah), comme point central d'une région montagneuse où ont été tournés de nombreux westerns, composée de splendides paysages du Far West pouvant évoquer l'Arizona[11]. La séquence où les deux femmes roulent de nuit en se relayant a été filmée au Parc national des Arches. La scène où Louise échange ses bijoux contre le chapeau du vieillard a été tournée à Cisco, le vieillard étant d'ailleurs un figurant, habitant de ce hameau et nommé Ernest Vanderhof[35]. La scène finale a été tournée non pas dans le Grand Canyon, mais à Dead Horse Point, un canyon plus petit situé à proximité de Moab.

Musique

La musique de Thelma & Louise est une composition originale de Hans Zimmer, un compositeur réputé dans le monde du cinéma. Il écrit la musique de Thelma & Louise après avoir conçu celles de Rain man et de Jours de tonnerre[36]. Sa musique, un mélange de sonorités électroniques accompagnées de la guitare de Pete Haycock, a pour but, comme toutes les musiques de film, de soutenir l'action et de renforcer les émotions produites par l'image.

Le film contient également des morceaux issus du rock et de la country, afin de bien ancrer du film dans la culture américaine. Il s'agit principalement de musiques diégétiques, c'est-à-dire de musiques que les personnages entendent. Le film commence par Little Honey (Kelly Willis) qui est joué en musique d'ambiance dans le restaurant où Louise travaille. Tennessee Plates est interprété en live par Charlie Sexton dans le saloon où les deux héroïnes s'arrêtent. Dans la voiture, elles accompagnent en chantant le morceau The Way You Do The Things You Do (The Temptations) diffusé par l'autoradio. Quant au cycliste rasta, il n'entend pas directement les appels à l'aide du policier enfermé dans le coffre de sa voiture, parce qu'il écoute I Can See Clearly Now (Johnny Nash) sur son baladeur.

Marianne Faithfull dont le morceau The Ballad Of Lucy Jordan accompagne l'étape de nuit des héroïnes

Le seul morceau extradiégétique est The Ballad Of Lucy Jordan de Marianne Faithfull utilisé en illustration sonore de la séquence où Thelma et Louise roulent de nuit en se relayant. Il s'agit d'une musique d'ambiance servant à mettre les spectateurs en condition et non d'une musique entendue par les personnages en raison de la non cohérence temporelle entre l'image et le son. En effet, le montage de la séquence suggère qu'elles roulent jusqu'à l'aube en changeant de place derrière le volant alors que le morceau ne dure que quelques minutes. On n'imagine pas vraisemblable, en conséquence, qu'elles se saoûlent la nuit entière du même morceau de musique passé en boucle.

Le choix de ces morceaux est directement lié au thème du film, de telle sorte que non seulement la musique, mais également les paroles appuient le scénario[37] : « Je ne veux pas jouer à la maison » (I Don't Wanna Play House de Tammy Wynette), « Ne regarde pas derrière » (Don't Look Back de Grayson Hugh). Ou encore « Je ne peux pas me détacher de toi » (I Can't Untie You From Me de Grayson Hugh) comme musique d'ambiance dans le motel au petit matin juste avant le départ de Jimmy. Quant au morceau The Ballad Of Lucy Jordan de Marianne Faithfull, il semble résumer à lui seul le personnage de Thelma : « À l'âge de trente-sept ans, elle réalise qu'elle n'a jamais roulé à travers Paris dans une voiture de sport, un vent chaud dans les cheveux (…) Son mari est au travail, ses enfants sont à l'école, elle pourrait nettoyer pendant des heures ou réarranger les fleurs, ou courir nue dans les rues ombragées en criant tout le long du chemin (…) »[38].

Le dernier morceau du film est Better Not Look Down de B. B. King, que les deux femmes écoutent lorsqu'elles rencontrent pour la troisième fois le camionneur. La scénariste Callie Khouri a à l'origine prévu que cette chanson accompagne la scène finale[39]. En effet, les paroles « Mieux vaut ne pas regarder vers le bas si vous voulez continuer à voler »[40] auraient judicieusement soutenu cette dernière séquence. Ridley Scott a finalement préféré l'utiliser en accompagnement de la séquence du camion-citerne[39], estimant probablement que les paroles « Mieux vaut ne pas regarder en bas, appuie sur le champignon, garde ta grande vitesse »[40] pouvaient également s'adresser au camionneur.

La Thunderbird 1966

Une Ford Thunderbird convertible de 1964 assez proche du modèle du film.

La Ford Thunderbird de 1966 verte décapotable de Louise occupe une place importante dans ce roadmovie. C'est la voiture qui permet aux deux femmes de partir en week-end dans les montagnes et les entraîne vers l'issue fatale. Bien que ce modèle soit particulièrement inadéquat pour effectuer de longues distances, il présente une autre fonction du véhicule : exposer son conducteur[41] aux regards des autres usagers de la route, aux passants sur les trottoirs ou, ici, rendre plus proches les deux héroïnes aux spectateurs du film.

L'attachement de Louise pour sa Thunderbird est illustré à plusieurs moments du film. Craignant d'être repérées par les policiers, Louise déclare « pour la première fois, je regrette que ma voiture soit verte ». Lorsqu'elles traversent un troupeau de vaches, Louise leur lance « Ne rayez pas ma voiture. »[41]. Le script illustre encore mieux cet attachement. Dans une séquence non retenue au moment où elles arrivent au motel juste après le meurtre, Thelma lui demande ses clés[41].

Louise : « Ne touche pas à cette voiture ! ».
Thelma : « Mes affaires sont dans le coffre. Mon Dieu, tu tiens plus à ta voiture qu'aux gens ! »
Louise : « La plupart des gens me causent des ennuis, mais cette voiture permet d'y échapper. »[42]

Tout au long de leur cavale, les deux femmes abandonnent ou sont privées de ce qu'elles possèdent. Louise perd son argent, sans doute également son travail et son ami, mais elle garde sa voiture[43].

C'est pourtant cette Ford qui conduit les héroïnes à leur perte. Comme l'explique l'inspecteur Hal à Darryl, des témoins ont vu une T-66 verte quitter le parking après le meurtre. C'est sur base de cette description qu'Hal retrouve l'identité de Louise Sawyer en consultant une base de données sur l'ordinateur. La Thunderbird devient enfin l'élément le plus crucial dans la scène finale[41].

Pour réaliser le film, il a fallu, selon les sources, cinq[23] à sept[14] Thunderbird's identiques pour effectuer l'ensemble du tournage. Une voiture était utilisée en tant que voiture principale, une deuxième en tant que véhicule de réserve et la troisième en tant que véhicule « travelling », les autres voitures servant uniquement pour les cascades[23]. Dès le premier jour de tournage, une des voitures a pris feu[14]. Il n'a pas été évident de trouver tant d'exemplaires de cette voiture déjà ancienne. Il a fallu plus de six semaines à l'équipe pour les trouver. Certaines voitures ont d'ailleurs été reconstruites à partir de pièces détachées[23].

Lors du tournage de certaines séquences, notamment les plans où Thelma (Geena Davis) parle avec J.D. (Brad Pitt) assis sur la banquette arrière, la voiture était en situation de trafic réel. Susan Sarandon devait dès lors interpréter son personnage tout en étant attentive à la circulation routière[14].

La scène finale

Si le film reprend de nombreux thèmes classiques du cinéma, il surprend par sa scène finale tranchant avec le happy end habituel pour ce genre cinématographique[44].

Dead Horse Point, le décor de la scène finale
Description

Après avoir momentanément semé les véhicules de police lors de la poursuite finale, Louise arrête brutalement la voiture au bord du Grand Canyon. Un hélicoptère surgit devant elles, tandis que les forces de l'ordre barrent leur retraite en pointant leurs fusils dans leur direction et leur intimant l'ordre de se rendre. Hal tente une dernière fois de s'opposer à ses collègues : « Bon sang, mais combien de fois faut-il qu'elles se fassent baiser ! ». Louise charge son révolver expliquant à Thelma qu'elle ne veut pas se rendre.

Thelma : « Écoute Louise ! On ne va pas se laisser prendre. »
Louise : « Qu'est-ce que tu veux dire ? »
Thelma : « Continuons d'avancer ! »
Louise : « C’est-à-dire ? »
Thelma, en indiquant la direction du canyon : « Vas-y ! »
Louise, ébauchant un sourire : « Tu es sûre ? »
Thelma : « Oui, fais-le ! »

Louise embrasse Thelma et démarre la voiture, Hal s'élance à leur poursuite en courant. Alternance de plans montrant la voiture qui accélère et Hal, au ralenti, tentant de les rattraper et de les retenir en battant du bras pour attirer leur attention. Les deux femmes se donnent la main, la photo instantanée prise au début du film s'envole du siège arrière. Elles s'échangent un sourire, avec la même expression qu'elles avaient au début du film lorsqu'elles commençaient leur voyage[20]. Louise appuie sur l'accélérateur. La voiture s'élance dans le canyon, son vol plané dans le vide est soutenu par la bande-son composée notamment de voix. La voiture, filmée en contre-plongée, parcourt au ralenti un arc de cercle dans les nuages. Arrêt sur image sur la voiture au centre de l'écran, fondu au blanc, générique de fin.

Conception

Callie Khouri a eu l'idée du film en imaginant d'abord le saut final des héroïnes dans le Grand Canyon. Elle a écrit le scénario en commençant par cette fin[45].

Elle a ensuite dû faire face au refus de bon nombre de producteurs craignant qu'une telle fin soit mal acceptée par les spectateurs. Khouri s'est néanmoins battue pour que cette scène figure dans le film, estimant qu'une fin classique aurait rendu ce film banal et ordinaire[9]. Jusque pendant le tournage, Ridley Scott a subi des pressions de la production pour trouver une autre fin, mais à défaut de trouver une scène de cette intensité, il est resté fidèle au scénario[11].

Par la façon dont il a réalisé cette fin, Ridley Scott a voulu transformer les personnages en héroïnes et donner à leur mort une touche de noblesse[46].

Une émotion ambivalente

Cette fin suscite une émotion ambivalente. La scène est ressentie à la fois comme une libération totale et une impossibilité d'échapper à son sort autrement que par la mort. Elle est perçue tantôt comme la victoire des héroïnes, tantôt comme la fin tragique de deux victimes d'un système abusif[47].

Aux personnes qui critiquent la fin pessimiste du film, Susan Sarandon répond cependant : « Durant tout le film, les personnages deviennent hors-la-loi. Ce serait plutôt un échec que de finalement les réintégrer dans le système »[48].

Le fait que des héroïnes sourient lorsque la voiture fonce vers les nuages et que cette séquence s'achève par un fondu au blanc donne à cette fin une dimension mystique. Ni la mort des deux femmes, ni l'écrasement du véhicule sur les rochers ne sont montrés[49], ce qui laisse envisager l'idée qu'elles continuent à vivre[50], notamment dans une forme d'au-delà[49]. Cette idée a d'ailleurs été appuyée par la diffusion d'un tee-shirt arborant la phrase « Thelma & Louise live forever! » (« Thelma & Louise vivent pour toujours ! ») peu après la sortie du film[51].

L’autre fin
Vue plongeante sur le canyon de Dead Horse Point

Ridley Scott a prévu une fin légèrement différente, finalement non retenue. Cette fin alternative est la suivante[52]:

La séquence commence de la même façon, mais au lieu de l'arrêt sur image suivi du fondu au blanc, la voiture continue son mouvement, et sa chute vers le fond du canyon est filmée au ralenti. Hal court jusqu'au bord du canyon et regarde vers le bas, alors que l'hélicoptère vole derrière lui. Les policiers déposent leurs armes et marchent jusqu'au bord du précipice. Un plan assez long montre Hal regardant tristement vers le gouffre. Avant que la voiture touche le fond, changement de plan, le film termine par un plan de la voiture roulant vers l'horizon sur une route en terre en soulevant la poussière, au milieu du paysage verdoyant s'étendant jusqu'à une montagne sombre.

Ce paysage verdoyant apparaît d'ailleurs en plan fixe pendant le générique de début, puis une nouvelle fois au début de la poursuite finale, ce qui a pour but d'annoncer la fin prochaine des héroïnes[46].

Bien qu'elle soit plus explicite dans son message qui veut que les deux femmes continuent leur route, cette fin est plus pessimiste. On voit la voiture tomber dans le canyon et cette séquence accorde plus d'attention aux réactions choquées, coupables ou tristes des hommes. Ridley Scott a préféré la version retenue parce qu'elle se focalise sur les deux femmes et n'éclipse pas leur décision[53].

Anecdotes

Le camion-citerne, dont l'explosion est un moment phare du film

Dans le script, il n'était pas prévu que Darryl (Christopher McDonald) tombe à côté de sa voiture en quittant précipitamment sa maison pour se rendre au travail. Christopher McDonald portait des chaussures neuves glissantes et est tombé lors de la première prise de vue. Il a décidé de continuer à jouer alors que la caméra tournait. À la fin de la prise, Ridley Scott a déclaré que l'équipe pouvait refaire quelques prises supplémentaires, mais que la première prise était la bonne[54].

Lors de la scène où Louise vomit à côté de la voiture, Susan Sarandon crache en réalité du blanc d’œuf[55].

Certains plans de la séquence du viol ont été interprétés par une doublure de Geena Davis[56]. Par contre, bien qu'il lui ait été proposé de se faire également remplacer par une doublure pour le tournage de la scène sexuelle avec Brad Pitt, Geena Davis a préféré l'interpréter elle-même[56].

Dans la scène où Darryl poursuit J.D., Christopher McDonald voulait littéralement tuer Brad Pitt et était retenu par six hommes. Il a dû rejouer huit fois la scène, si bien qu'il en a eu des courbatures le lendemain[54].

Lors de la scène de l'explosion du camion-citerne, des caméras filmaient le visage de Geena Davis et de Susan Sarandon. Il était prévu d'utiliser leurs réactions réelles. Au moment de l'explosion, leur visage est resté figé. Il a donc fallu réinstaller le matériel de tournage, simuler le souffle et la lumière de l'explosion et leur demander de jouer une réaction plus expressive[57].

Thèmes du film

La liberté

Une Amérique des plaines et grands espaces, prometteuse de liberté

Une première sensation qui se dégage du film est le sentiment de liberté. Les deux héroïnes s'accordent pour s'échapper, le temps d'un week-end, des pesanteurs du couple, de l'horizon très limité de leur ville et de la grisaille du quotidien, puis élancent leur voiture dans les grands espaces désertiques à perte de vue et traversent les paysages naturels sublimes[22]. C'est d'abord la liberté temporaire de se « sortir du placard » ou de leur cuisine respective (domestique pour Thelma et professionnelle pour Louise), « juste le besoin d'un peu d'air et de voir du pays »[58]. Cet « espace conquis » mène aussi, sans penser à mal, à la liberté de boire de l'alcool, de s'amuser, « s’éclater », comme pour « rattraper le temps perdu » »[59]. Ou encore de connaître pour la première fois la satisfaction lors d'un rapport sexuel, car l'accès à la liberté est érotique[60]'[5].

Les deux femmes sont peu à peu prises dans un engrenage qui les poussent à également se libérer des lois et d'en ressentir le plaisir de le faire[61], de commettre des crimes dans une sorte de « désespérance joyeuse »[62].

Cette liberté ne sera cependant que de courte durée. Scott réussit à saisir une Amérique au ciel bleu et aux vertes plaines des mythes et légendes, prometteuse de liberté, mais pas pour tout le monde. Cette distance entre promesse et dure réalité donne au film son mordant et son trait incisif sur les rêves, les vérités et les limites de l'Amérique[63].

Le viol

Le thème du viol est omniprésent dans le film. La scène du viol de Thelma et du meurtre du violeur par Louise est la séquence fondamentale sur laquelle repose toute la trame du film puisqu'il transforme un simple séjour dans les montagnes en une course poursuite à travers les États-Unis. Ce thème est également une caractéristique du personnage de Louise, et est évoqué dans une perspective égalitaire tout au long du film[64].

L’émancipation et l’accomplissement de soi

Un troisième thème du film est celui de l'émancipation féminine, l'accomplissement personnel, la prise de contrôle des femmes sur leur vie, l’empowerment[65]. Thelma et Louise sont confrontées à des événements qui les poussent à choisir une autre vie[66]. Cette prise de contrôle sur leur corps et leur vie passe par la réappropriation du revolver, un objet occupant un rôle central dans la mythologie américaine comme instrument d'autonomie[67]. L'émancipation est également une caractéristique du personnage de Thelma qui se voit transformée tout au long du film[41].

Certains font remarquer que cet accomplissement de soi-même passe par la prise de conscience[68] par les héroïnes de la fatalité qu'elles assument justement parce qu'elles en ont combattu, avec « une énergie brute » [69], l'engrenage, le poids et les conséquences.

La transgression de genre

Un dernier thème important du film est celui de la transgression des genres sexuels[70]. Au fil de l'histoire, les deux héroïnes abandonnent leurs tenues vestimentaires féminines pour adopter une apparence plus masculine[71]. La transgression de genre s'opère également par leur comportement : elles deviennent hors-la-loi et adoptent des gestes et attitudes viriles[72]. Le film inverse enfin les rapports de genre à l'espace en présentant deux femmes qui partent à la conquête de l'Ouest alors que les hommes les attendent au foyer[73].

Récompenses

Année Cérémonie Prix Lauréat
1992 Oscars Oscar du meilleur scénario original Callie Khouri
Nomination à l'Oscar de la meilleure actrice Geena Davis
Nomination à l'Oscar de la meilleure actrice Susan Sarandon
Nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur Ridley Scott
Nomination à l'Oscar de la meilleure photographie Adrian Biddle
Nomination à l'Oscar du meilleur montage Thom Noble
1992 Golden Globe Award Golden Globe du meilleur scénario Callie Khouri
Nomination au Golden Globe du meilleur film dramatique Mimi Polk Gitlin
Nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique Geena Davis
Nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique Susan Sarandon
1992 César du cinéma Nomination au César du meilleur film étranger Ridley Scott

Réception du film par le public

Polémique à la sortie du film

À sa sortie, le film a créé une polémique aux États-Unis[74]. Certains l'ont considéré comme un film formidable, d'autres comme un film dangereux. On pouvait lire des réactions très enthousiastes : « C'est le premier film que j'ai vu racontant la véritable vérité », « J'ai vu ma vie jouée devant mes yeux ». Par contre, d'autres personnes ont tenu des propos hostiles : « C'est l’éloge d'une violence transformative… Un thème explicitement fasciste », « Il justifie les braquages à main armée, le massacre d'hommes et la conduite en état d'ébriété chronique comme exercices d'élévation sans conscience »[5]. On pouvait encore entendre : « C'est un film très dur, très corrosif, aussi dérangé moralement et intellectuellement qu'Hollywood peut l’être », « Un film qui encourage les femmes à utiliser des armes », voire « C'est la fin de la civilisation occidentale »[75].

La polémique autour de Thelma & Louise a dépassé le cadre strictement cinématographique au point de faire la couverture du Time Magazine le 24 juin 1991.

Un film féministe

Thelma & Louise est un film féministe[76]. Il est repris en tant que tel dans les filmographies féministes[77].

La portée exacte de son caractère féministe fait cependant débat au sein des mouvements antisexistes. Certains lui reprochent de présenter deux femmes ayant un comportement d'hommes[78] ou ne réagissant qu'en fonction d'actes commis par des hommes[79]. D'autres critiquent le fait que Thelma et Louise donnent une mauvaise image de femmes qui se libèrent de l'oppression machiste en commettant des délits et en prenant leur revanche sur les hommes, ce qui dessert la cause féministe[80]. D'autres encore s'interrogent sur le caractère féministe du film en raison de la fin tragique des deux héroïnes. Néanmoins Thelma & Louise est un des très rares films où deux femmes sont les personnages principaux, qui démontre comment ces femmes répondent aux injustices qui les entourent en raison de leur sexe[76], et qui traite dans une perspective féministe plusieurs questions liées aux inégalités entre femmes et hommes, telles que l'émancipation féminine et le viol[5].

De plus, il n'échappe pas à un œil attentif que la main que Thelma referme sur celle que Louise lui tend dans leur envol ultime vers la mort est, en plein milieu de l'écran, un poing dressé, symbole privilégié entre tous, dans les sociétés occidentales de la seconde moitié du XXe siècle, de la contestation et du combat (social ou politique) qui continue.

Le film agit comme une catharsis pour beaucoup de femmes[81]. En étant spectatrices de situations sexistes (femme au foyer soumise) et de violences sexuelles (viol, harcèlement) qu'elles ont pour la plupart elles-mêmes vécues, et en voyant les personnages y réagir en prenant le dessus, elles ressentent des émotions particulièrement libératrices.

De nombreuses femmes se reconnaissaient dès lors dans cette « émancipation des femmes à travers leurs escapades »[82] et considèrent l'œuvre comme un film culte[83]. Des femmes se sont rendues au Grand Canyon en 2001 pour commémorer les dix ans du film[57], d'autres vont visiter les lieux de tournage[3]. Ce film fait également l'objet d'études et de publications universitaires en particulier dans le domaine des gender studies[84].

Débats sur le caractère misandre du film

Brad Pitt dont la carrière a été lancée par le rôle de J.D. dans Thelma & Louise

Selon certaines critiques dénonçant le caractère misandre de Thelma & Louise, le film est « anti-hommes »[85] parce qu'il les présente sous leur pire aspect : un mari macho, un violeur, un camionneur obscène. « Tous les hommes sont des salauds (…). Des hommes néfastes, vicieux, mesquins, frustres et brutaux, qui n’ont de cesse de les persécuter »[22], « il est dégradant pour les hommes, avec des stéréotypes pathétiques de comportements à la testostérone dérangée »[5], « c'est un film contre les hommes, plein de haine envers eux »[75]. Par ailleurs, le film glorifie les héroïnes qui s'en prennent à ces hommes, les rend sympathiques, et dédouane leur comportement en faisant porter la responsabilité de leurs méfaits aux hommes. La réplique de l'inspecteur à l'auto-stoppeur « Je te rendrai personnellement responsable d’une partie de ce qui va leur tomber dessus » est citée en appui cette dernière thèse[22].

Cette opinion n'est pas partagée par d'autres personnes, à commencer par les membres de l'équipe du film étonnés par les propos dénonçant la misandrie du film[9],[13], qui mettent en avant la variété des personnages masculins. Outre le mari macho, le violeur et le camionneur obscène, il y a Hal le gentil policier, J.D. petit bandit au corps de rêve à la fois voleur et séducteur, Jimmy l'homme sensible, colérique mais bien intentionné qui finit par demander Louise en mariage, souffrant profondément de la rupture mais respectant les choix de sa compagne[86]. Parmi les personnages de troisième ordre, il y a l'épicier honnête qui suggère à Thelma d'acheter l'alcool en plus grand conditionnement. Ou encore le vieillard avec qui Louise échange ses bijoux contre son chapeau dans une scène où ils semblent partager les mêmes conditions de vie dans un endroit du bout du monde et avoir spontanément développé une complicité leur permettant de se comprendre par un simple regard[87]. Inversement, toutes les femmes ne sont pas présentées sous leur meilleur jour. Si on excepte Thelma, Louise et la serveuse (qui, au début, demande à Harlan de ne pas ennuyer ses clientes avant de convaincre Hal de l'innocence des deux femmes), les personnages féminins sont présentés négativement : dans les toilettes du saloon a lieu une scène où les femmes se bousculent ridiculement devant le miroir pour se recoiffer et se remaquiller ; la serveuse du motel à Oklahoma fait une réflexion idiote et déplacée à Louise juste après que Jimmy l'a quittée.

Débats sur le caractère violent du film

Le revolver, dont l'utilisation est parfois perçue comme plus violente quand il est dans les mains d'une femme

Une partie du public perçoit Thelma & Louise comme un film très violent[88]. Certaines critiques évoquent le « paroxysme de violence gratuite » dont font preuve les deux héroïnes[22], estiment qu'elles ont un « comportement sadique »[5]. D'autres ajoutent que le film est une « expédition punitive contre les hommes »[72], vont jusqu'à comparer Thelma et Louise à des tueurs en série[22].

Geena Davis rappelle cependant que ce film ne met en scène la mort que de trois personnages : le violeur (un méchant) et Thelma et Louise elles-mêmes[13]. Il n'y a qu'une seule et unique scène de coups et blessures : lors de la tentative de viol, les coups sont portés par Harlan contre Thelma.

Callie Khouri explique cette perception de grande violence par la double norme qui régit ce qui est communément admis d'un homme et d'une femme[9]. Une femme est censée être douce et gentille, tandis que la violence serait une prérogative exclusiment masculine[89]. À titre d'exemple, Khouri propose d'imaginer la scène de la tentative de viol avec un personnage masculin à la place de Louise : un homme tente de violer une femme, l'ami de cette femme intervient, finit par abattre le violeur, puis lui dit « foutons-le-camp d'ici ». Cette scène jouée par un homme serait tout simplement banale dans un film d'action. Par contre, si elle est jouée par une femme, elle est perçue comme beaucoup plus violente, voire totalement subversive[45]. Susan Sarandon ajoute que la violence contenue dans Thelma & Louise est d'un niveau bien moindre que dans la plupart des films d'action classiques où le héros est un homme blanc. Et de citer Total RecallArnold Schwarzenegger tue une femme d'une balle dans la tête en disant « Considère ça comme un divorce », qui n'a pas du tout soulevé la même indignation que Thelma & Louise[72].

Une dimension lesbienne

Bien que Thelma & Louise ne soit pas à proprement parler un film lesbien, et n'ait pas été conçu comme tel, il est parfois vu comme présentant une dimension homosexuelle[90] : le fait que les deux héroïnes rompent leur relation avec leur partenaire respectif, vivent des aventures qui les rapprochent, décident de conclure leur périple par leur mort conjointe, s'échangent un baiser, puis lancent leur voiture dans le vide en se tenant la main, laissant tous les hommes derrière elles.

Ce film a été positivement accueilli par des mouvements lesbiens[91] et fait partie de la filmographie lesbienne[92].

Certains détracteurs de Thelma & Louise invoquent également l'homosexualité supposée des héroïnes, en y ajoutant généralement des considérations lesbophobes, comme argument supplémentaire pour justifier leur rejet du film[22],[93].

Il est à noter cependant que cette interprétation d'une relation lesbienne (ou simplement d'une attirance diffuse) entre les deux héroïnes n'est pas flagrante chez les critiques français, en particulier[94]. Dans l'ouvrage « L’Homosexualité au cinéma », Thelma & Louise n'est cité que parmi les œuvres relevant d'une « utilisation allusive d'une homosexualité potentielle »[95].

Réception du film en France

Une grande majorité du public et des critiques en France n'a pas voulu voir et ne voit pas autre chose dans cette œuvre qu'un film d'action efficace, avec pour seule originalité de montrer des femmes dans des rôles jusque-là réservés aux hommes, porté par le jeu de deux actrices motivées, au service d'une histoire égratignant un « cinéma américain volontiers misogyne »[96],[97] et dénonçant la persistance de « la brutalité de l'Amérique profonde », où « les femmes sont toujours considérées comme des êtres inférieurs »[98].

« Dans l'Amérique profonde (…) l'émancipation de la femme est visiblement, pour Ridley Scott, un problème qui ne pourra être réglé que dans une autre vie : après bien des malheurs, Thelma et Louise font un dernier pied-de-nez à tous les hommes en se précipitant joyeusement dans le Grand Canyon au volant de leur voiture, enfin épanouies et heureuses. »[99]

« Thelma & Louise vivent »

Des badges et autocollants proclamant « Thelma & Louise live » (« Thelma & Louise vivent ») sont encore aujourd'hui en circulation aux États-Unis[100]. Leur message est chargé de significations symboliques. Certains y voient le symbole de deux femmes hors-la-loi qui adressent un ultime « va te faire f*** » au patriarcat, le triomphe de la vie sur la mort, de l'oppressé sur l'oppresseur, la revendication d'une justice non sexiste et d'une immortalité d'Amazone[101]. D'autres comparent le badge à celui proclamant « Jesus lives » (« Jésus vit ») et y attachent une signification mystique qui veut qu'une vie éternelle succède à une mort physique[49]. Quoi qu'il en soit, cette action démontre que, plus de 15 ans après la sortie de Thelma & Louise, les personnages survivent dans la mémoire collective en dépit de leur mort dans le film, et, plus généralement, que le film reste dynamique, générant de nouvelles significations à mesure que de nouveaux spectateurs le découvrent dans un nouveau contexte[102].

Influences ultérieures de Thelma & Louise

Thelma & Louise a obtenu un grand succès et est aujourd'hui considéré comme un classique[103]. Il est l'objet de nombreuses références dans la culture populaire, et influence diverses créations artistiques.

Influences sur le cinéma

Thelma & Louise a été un film-clé dans l'histoire du road movie car il a ouvert la voie à des films féminins de ce genre[104]. Plusieurs scénarios s'en sont inspirés : Leaving Normal (1992)[105], Crimes maquillés (2000), Une blonde en cavale (2000) et le film italien Gasoline (2001). En France, le film Jeunesse dorée (2001) raconte le périple de deux adolescentes parties pour faire un reportage photo, dont les rencontres leur permettent une première construction personnelle[106].

L'apparition du cycliste rasta dans le film marque la fin de la présence exclusive de l'homme blanc dans les paysages du Far West

Par sa dimension homosexuelle, Thelma & Louise a initié une série de roadmovies non seulement lesbiens, tels que l'adaptation cinématographique de Even cowgirls get the blues (1993) et le film Avec ou sans hommes (1995), mais aussi gays comme My own private Idaho (1991), The Living End (1992) et Extravagances (1995)[107].

Le film contient une séquence où un cycliste rasta, après avoir remarqué le policier enfermé dans le coffre de sa voiture, souffle la fumée de son joint dans les trous d'aération faits par Thelma. Cette scène, en particulier le fait que le policier soit réduit à un petit doigt blanc indiquant l'emplacement des clés, a été interprétée comme la fin symbolique de la présence exclusive de l'homme blanc hétérosexuel dans le Far West[29]. Après Thelma & Louise, les gens de couleur se sont dès lors vu reconnaître une place plus importante dans les longs métrages hollywoodiens consacrés à la route, ce qui a donné naissance à Get on the Bus (1996) et Liens d'acier (1996)[108].

Thelma & Louise est également un des tous premiers films mettant en scène des femmes répondant par les armes à la violence de genre. Il a inspiré d'autres films sur ce thème[109] : d'abord l'adaptation cinématographique du roman Dirty Weekend (1993) d'Helen Zahavi[110] qui, à l'image de la polémique causée par la sortie du film de Ridley Scott, est le dernier en date des ouvrages de littérature à avoir fait l'objet d'une demande d'interdiction au Parlement de Londres pour cause d'immoralisme[111] ; puis l'adaptation du roman Baise-moi (2000) de Virginie Despentes[112], bien que cette dernière explique ne pas avoir pensé à Thelma & Louise pour réaliser son film, même si elle l'a beaucoup aimé[113].

Références

Références dans le cinéma et les séries télévisées

La fin du film est parodiée par Wayne et Garth dans Wayne's World 2. La séquence finale de Thelma & Louise est présentée comme étant une fin possible du film, mais les héros décident finalement d'en essayer une autre. Le film Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? parodie également un extrait de Thelma & Louise.

D'autres films contiennent des références à Thelma & Louise : dans Léon, Natalie Portman dit que Thelma et Louise ne travaillent pas seules, et dans Le prix à payer, le personnage interprété par Jada Pinkett Smith appelle « Thelma et Louise » les personnages joués par Queen Latifah et Vivica A. Fox.

Plusieurs séries télévisées font aussi référence au film. Un épisode de la 8e saison de Roseanne met en scène Roseanne et sa sœur Jackie dans des situations parodiant certaines séquences du film : elles prennent une photo d'elles-mêmes en mimant Thelma et Louise et plus tard sont confrontées à un camionneur et aux policiers. On trouve également des références au film dans Les Griffin (2e saison, épisode Road to Rhode Island), dans Seinfeld (9e saison, épisode The Dealership), et dans plusieurs épisodes des Simpson (3e saison, épisode Homer au foyer diffusé dès février 1992 aux USA ; 5e saison épisode Marge en cavale ; 10e saison, épisode La femme au volant)[114].

Références dans la littérature

Dans son roman La Muselière, Laurence Villani écrit « les deux héroïnes du film ne trouvent cette liberté qu'en se jetant dans le Grand Canyon », après avoir cité une première surveillante de prison nommée… Louise Thelmar[115].

Références dans la musique

Tori Amos a composé « Me and a Gun » après avoir vu Thelma & Louise

Après avoir vu le film, la chanteuse Tori Amos a écrit « Me and a Gun » (album Little Earthquakes), l'histoire du viol qu'elle a subi sept ans plus tôt et dont elle n'avait jamais parlé : « Je suis allée voir Thelma & Louise, seule, sur un coup de tête, et ma vie a changé. Quand Susan Sarandon a tué le violeur, j'ai respiré pour la première fois en sept ans ». Deux heures plus tard, elle composait son morceau.[116]

Des chansons d'autres artistes font référence au film :

  • en français : « Louise et Thelma » de Anis (album La chance)[117], « Comme Louise et Thelma » de Drunksouls (album On verra plus tard...)[118].
  • en anglais : « Today 4 U » de la comédie musicale Rent, « I'm Single » de Deirdre Flint (album The Shuffleboard Queens), « Bang » de Eve 6 (album Horrorscope), « Post-Modern Sleaze » de Sneaker Pimps (album Becoming X), « Thelma and Louise » de HorrorPops (album Kiss Kiss Kill Kill) et le single « Friends Forever » de Thunderbugs.
  • en espagnol : « Dos dias en la vida » (« Deux jours dans une vie ») de Fito Páez (album El amor despues del amor) et « Susan surrender » de Kevin Johansen (album Logo) dédicacée au personnage de Susan Sarandon.

Référence dans les jeux vidéo

Dans le jeu vidéo The Legend of Zelda: Twilight Princess, un personnage important s'appelle Thelma, et son chat, Louise.

Références dans les médias et la société

En 1995, deux femmes (une puéricultrice et une mère de deux enfants) ont commis une série de braquages à main armée au Texas, puis se sont enfuies vers le Canada. Elles ont immédiatement été surnommées « Thelma et Louise » par les médias[119]. La police d'Houston a également appelé « Thelma et Louise » quatre jeunes femmes de « bonne famille » ayant commis une série de crimes[72].

Voir aussi

Bibliographie

Vidéographie francophone

VHS

  • Thelma & Louise, version originale sous-titrée (France), Fox Pathé Europa, 22 mars 2000, 125 min.
  • Thelma & Louise, version française (France), Fox Pathé Europa, 22 mars 2000, 125 min.

Laserdisc

  • Thelma & Louise, version originale sous-titrée (France), Delta Vidéo Diffusion, 1992, PAL, 133 min, 3 faces, CinemaScope.
  • Thelma & Louise, version française (France), Delta Vidéo Diffusion, PAL, 1992.

DVD

  • Thelma & Louise, Région 1 (USA et Canada), MGM/UA Studios, 19 novembre 1997, 2h35 (suppléments: commentaires audios de Ridley Scott, bande-annonce originale, autre fin commentée par Ridley Scott).
  • Thelma & Louise (édition collector), Région 2 (Europe), MGM, 15 mai 2002, 2h35 (suppléments: commentaires audios de Ridley Scott, commentaires audios de Geena Davis, Susan Sarandon et Callie Khouri, documentaire le dernier voyage, EKP publicitaire original, scènes inédites, bande-annonce originale, autre fin commentée par Ridley Scott, séquence storyboard, spot TV, vidéoclip Part Of Me, Part Of You, galerie photos).
  • Thelma & Louise (special edition), Région 1 (USA et Canada), MGM, 4 février 2003, 2h35 (suppléments: commentaires audios de Ridley Scott, commentaires audios de Geena Davis, Susan Sarandon et Callie Khouri, documentaire le dernier voyage, EKP publicitaire original, scènes inédites, bande-annonce originale, autre fin commentée par Ridley Scott, séquence storyboard, spot TV, vidéoclip Part Of Me, Part Of You, galerie photos).

Liens externes

(fr+en) Thelma et Louise sur l’Internet Movie Database

Notes et références

  1. « un macho stupide, que Ridley Scott va ridiculiser de scène en scène » : Pierre Murat, p. 951 in « Le guide du cinéma chez soi - 10 000 critiques pour mieux choisir vos films », Télérama Hors-série, Édition 2002, 1 150 p., (ISBN 2-914927-00-2)
  2. (fr) RSdoublage.com (onglet doublage)
  3. a  et b Cinemovies.fr - consultation novembre 2007
  4. Box office Mojo - consultation novembre 2007
  5. a , b , c , d , e , f  et g (en) Richard Schickel, Cover storie: Gender bender, Time Magazine, 24 juin 1991.
  6. (en) Janice C. Simpson, Moving into The Driver's Seat,Time Magazine, 24 juin 1991.
  7. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 16.
  8. a , b  et c Interview de Ridley Scott, interview de Mimi Polk Gitlin, interview de Callie Khouri, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  9. a , b , c , d  et e Interview de Callie Khouri, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  10. a  et b Interview de Mimi Polk Gitlin, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  11. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o  et p Interview de Ridley Scott, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  12. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 20.
  13. a , b , c , d  et e Interview de Geena Davis, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  14. a , b , c , d  et e Interview de Susan Sarandon, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  15. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 48.
  16. Scènes inédites, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  17. Interview de Ridley Scott, interview de Christopher MacDonald, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  18. Interview de Callie Khouri, interview de Brad Pitt, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  19. Interview de Stephen Tobolowsky, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  20. a  et b Interview de Jason Beghe, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  21. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 25-26.
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  23. a , b , c , d , e  et f Feuillet d'accompagnement, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  24. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 36.
  25. « Les Aventuriers de l'ouest sauvage » est par ailleurs le titre français d'un western de Robert Parrish.
  26. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 38.
  27. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 31 et 32.
  28. Thelma et Louise [Thelma & Louise] (1990)
  29. a  et b (en) Sarah Projansky, Feminism and the Popular, Readings of Rape and Postfeminisme in Thelma & Louise in Watching Rape: Film and Television in Postfeminist Culture, NYU Press, 2001.
  30. (en) Shirley A. Wiegand, Deception and Artifice: Thelma, Louise, and the Legal Hermeneutic, Oklahoma City University Law Review, Volume 22, Number 1, 1997, p. 25.
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  32. (en) Judith Warner, 'Thelma and Louise' in the Rear-View Mirror, New York Time, 20 septembre 2007.
  33. (en) Jeffrey Bloomer Thelma and Louise
  34. Sur Amazon.com
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  46. a  et b (en) Film commenté par Ridley Scott, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
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  50. Sur farnient.com - consultation novembre 2007
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  52. Autre fin (commentée par le réalisateur), Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
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  54. a  et b Interview de Christopher McDonald, Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
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  64. (en) Sarah Projansky, Feminism and the Popular, Readings of Rape and Postfeminisme in Thelma & Louise in Watching Rape: Film and Television in Postfeminist Culture, NYU Press, 2001, p. 122.
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  66. A.B.C. Le France, Thelma et Louise
  67. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 64.
  68. « Ces deux femmes sont insauvables, elles le savent, et l'on s'en aperçoit, à la fin, qu'elles l'ont toujours su. » : Pierre Murat, Le Guide du cinéma chez soi - 10 000 critiques pour mieux choisir vos films, Télérama Hors-série, Édition 2002, p. 951, (ISBN 2-914927-00-2)
  69. Philippe Vecchi, Thelma et Serge, Télécinéobs, 21 mai 2005.
  70. Il a été choisi de traduire par transgression de genre l'expression anglaise gender bender abondamment utilisée dans les publications relatives à Thelma & Louise (titre d'exemple: (en) Richard Schickel, Cover storie: Gender bender, Time Magazine, 24 juin 1991.)
  71. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 30.
  72. a , b , c  et d (en) David Russell, "I'm Not Gonna Hurt You": Legal penetrations in Thelma and Louise, Americana: The Journal of American Popular Culture (1900-present), volume 1, issue 1, printemps 2002.
  73. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 44.
  74. Nicole Beaurain, Filmer le social - filmer l'histoire. - éd. L'Harmattan, 2001 - (ISBN 2747518671) - Page 175
  75. a  et b Documentaire Le Dernier Voyage, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  76. a  et b (en) Shirley A. Wiegand, Deception and Artifice: Thelma, Louise, and the Legal Hermeneutic, Oklahoma City University Law Review, Volume 22, Number 1, 1997, p. 46.
  77. A. S, Anne Nyssen, Judith Franco, Muriel Andrin, Sari Kouvo, Séverine Dusollier, Les femmes crèvent l’écran in Scum Grrrls, n° 3, printemps 2003.
  78. (en) Margaret Carlson, Is this What Feminism Is All About ?, Time Magazine, 24 juin 1991.
  79. Marc-Benoît Créancier, Thelma et Louise de Ridley Scott, ou l’affirmation de l’identité féminine au cinéma
  80. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 11.
  81. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 21
  82. Chicago - Les grands lacs, éd. Petit Futé - (ISBN 2746912821), New York, éd. Petit Futé - (ISBN 2746917998)
  83. Il suffit de taper dans google les mots Thelma Louise féminisme ou Thelma Louise film culte pour obtenir de nombreux témoignages en ce sens sur des blogs et des sites dédiés au cinéma. Un simple exemple: http://tendrekalinka.canalblog.com/archives/2007/09/08/6142307.html
  84. A titre d'exemple: (en) Sarah Projansky, Feminism and the Popular, Readings of Rape and Postfeminisme in Thelma & Louise in Watching Rape: Film and Television in Postfeminist Culture, NYU Press, 2001; (en) Shirley A. Wiegand, Deception and Artifice: Thelma, Louise, and the Legal Hermeneutic, Oklahoma City University Law Review, Volume 22, Number 1, 1997.
  85. Patricia Reining, Un si lumineux cauchemar, éd. Le Manuscrit (ISBN 2748159039), p. 42.
  86. (en) Shirley A. Wiegand, Deception and Artifice: Thelma, Louise, and the Legal Hermeneutic, Oklahoma City University Law Review, Volume 22, Number 1, 1997, p. 37.
  87. (en) Film commenté par Susan Sarandon, Geena Davis et Callie Khouri, DVD Thelma & Louise, édition Collector, MGM, 15 mai 2002.
  88. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 16.
  89. (en) Bernie Cook, Thelma & Louise Live ! The Cultural Afterlife of an American Film, University of Texas Press, 2007
  90. « L'exemple même du film lesbien qui ne l'était pas à l'origine, c'est Thelma et Louise de Ridley Scott (1991). C'était pas prévu, mais le film a été décodé comme ça. En fait, les pratiques de réappropriation de films ne se situent pas seulement du côté de la production d'images. Ce sont aussi des lectures ancrées politico-sexuellement : des pédés et des gouines qui lisent, des lectures alternatives de la culture de masse, du cinéma straight. Ces lectures détournent, sortent les films du placard, pointent l'homosexualité sous l'hétérosexualité, procurent au public gay le plaisir non négligeable de queeriser les films straight. Elles sont un jeu conscient avec les possibilités d'identification qui dépassent le film (…) », Marie-Hélène Bourcier, Q comme Queer, 1998, (ISBN 2908050463), p. 38.
  91. « C'est le premier film que je n'ai jamais vu qui raconte la vérité véritable » dit Mary Lucey, une activiste lesbienne de Los Angeles, in (en) Richard Schickel, Cover storie: Gender bender, Time Magazine, 24 juin 1991.
  92. Sondage au pays des lesbiennes, chapitre « culture »
  93. Lire les propos de Joe Bob dans Playboy, in (en) David Russell, "I'm Not Gonna Hurt You": Legal penetrations in Thelma and Louise, Americana: The Journal of American Popular Culture (1900-present), volume 1, issue 1, printemps 2002.
  94. Didier Roth-Bettoni, dans L'homosexualité au cinéma (éd. La Musardine, 2007 -(ISBN 2842712714) ne mentionne que deux fois ce film, et n'y développe à son propos aucun paragraphe spécial. Le titre Thelma et Louise apparaît à deux endroits différents, mais très brièvement (même si illustré par une petite photo des deux visages en gros plan) puisqu'à chaque fois parmi une petite énumération d'œuvres (sur les 736 pages que contient l'ouvrage) constituée comme relevant d'une « utilisation allusive d'une homosexualité potentielle ».
  95. Didier Roth-Bettoni, L’Homosexualité au cinéma, éd. La Musardine, 2007.
  96. François Forestier, Le Nouvel Observateur - Télécinéobs, 2 déc. 2006.
  97. « L'Humanité », 29 mai 1991 et 7 juin 1997.
  98. Pierre Murat, p. 951 in « Le guide du cinéma chez soi - 10 000 critiques pour mieux choisir vos films », Télérama Hors-série, Édition 2002, 1 150 p., (ISBN 2-914927-00-2)
  99. Frédéric Strauss, p. 65 in « Cahiers du Cinéma », n° 445, juin 1991
  100. NOW Store --button Thelma and Louise Live
  101. Merle Hoffman, "Thelma and Louise Live."
  102. (en)Bernie Cook, Thelma & Louise Live ! The Cultural Afterlife of an American Film, University of Texas Press, 2007.
  103. Il fait partie de la collection « les classiques modernes » du British Film Institute: (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000.
  104. Steven Jay Schneider, 1001 films à voir avant de mourir, Omnibus, 3e éd. 2007, p. 808.
  105. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 41.
  106. Petite histoire du road movie.
  107. (en) Steven Cohan and Ina Rae Hark, The road movie book, eds Steven Cohan and Ina Rae Hark, 1997, p.12, cité par Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 41.
  108. (en) Steven Cohan and Ina Rae Hark, The road movie book, eds Steven Cohan and Ina Rae Hark, 1997, p.12, cité par Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p. 41.
  109. (en) Dirty week-end
  110. Helen Zahavi, Dirty week-end, Département d'Havas Poche, 1992 (1ère édition pour la traduction française); Helen Zahavi, Dirty week-end, Phébus libretto, 2000, (ISBN 2859406743) (réédition).
  111. Helen Zahavi, Dirty week-end, Phébus libretto, 2000, (ISBN 2859406743), 4e de couverture.
  112. Virginie Despentes, Baise-moi, Grasset, 1999, (ISBN 2246587115)
  113. (en) Gerald Peary, Baise-moi
  114. The Simpsons Park, références Thelma et Louise
  115. Laurence Villani, La muselière, éd. Le Manuscrit, (ISBN 2748101715), page 165.
  116. (en) Tori Amos Quote
  117. Musique
  118. Jamendo : On verra plus tard ...
  119. (en) Marita Sturken, Thelma & Louise, British Film Institute, 2000, p.18.
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