- Tai-chi style Chen
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Le style Chen (陳家、陳氏 ou 陳式 太極拳) est le plus ancien et le parent des cinq styles traditionnels de tai-chi-chuan. Il est le troisième style en termes de popularité mondiale. Le style de la famille Chen se caractérise par ses postures plus basses, ses « enroulements de soie » (chan si jin) et ses éclats explosifs (fa jin).
Sommaire
Les origines
Les réponses apportées à la question des origines du Taiji quan varient selon les experts et donnent lieu à des batailles d'écoles et de styles.
Toutefois, le fondateur généralement reconnu serait Chen Wangting (1600 - 1680), appartenant à la neuvième génération de la famille issue de Chen Bu[1]. Il vécut au milieu du XVIIe siècle dans le village de Chenjiagou (district de Wenxian, province du Henan en Chine), où l'on retrouve les premières traces historiques de son existence dans des annales écrites[2]. Une origine plus mythique fait remonter sa création au XIIe ou XVe siècle à l'ermite taoïste Zhang Sangfen. Le nom du style est emprunté à la famille Chen.
On considère que le style Chen est à l'origine du tai-chi style Yang. Le tai-chi style Wu est un descendant du Yang et le tai-chi style Sun est un descendant du Yang et du Chen.
Selon les historiens chinois, à la fois des techniques de kungfu de plusieurs écoles de l'époque et des techniques de santé (tuna, travail respiratoire et Daoyin art de longue vie, dont les origines historiques sont quant à elles attestées dès le Ve siècle av. J.‑C.) auraient été réunies lors de la création du taiji quan.
La pratique
La pratique du style Chen est basée principalement sur le travail de deux enchaînements, Taolu, à mains nues :
- Di yi lu - 1er enchaînement (en 74 mouvements)
- Er lu - 2e enchaînement (ou pao chui - poings canons)
On distingue deux version du Di yi lu :
- Lao jia (ancienne forme)
- Xin jia (nouvelle forme) diffusé par CHEN Fake.
L'enchaînement se compose des mêmes mouvements et la gestuelle est très voisine, mais l'utilisation (applications martiales) des mouvements est souvent très différente.
Il existe également de nombreuses « formes synthétiques » généralement conçues pour la compétition ou comme élément pédagogique, créés par certains maîtres contemporains comme Wang Xi'an, Chen Zheng Lei ou Chen Xiao Wang.
Néanmoins, l'étude des 15 premiers mouvements du di yi lu constitue la base du travail. On retrouve dans ces seuls 15 premiers mouvements tous les principes et changements (directions) qui se déclinent dans la suite de la forme. On dit aussi que le premier mouvement — le Gardien Céleste pile le mortier — constitue la base de la base, et qu'il est impératif pour une bonne progression de l'exécuter correctement avant de poursuivre.
Traditionnellement, ce n'est qu'après avoir bien maîtrisé le di yi lu que l'on peut commencer l'apprentissage du tuishou et des armes (épée, sabre, grande lance, bâton, hallebarde…), et du er lu pao chui. Le deuxième enchaînement est caractéristique du style Chen, il n'y a pas d'équivalent dans les autres styles. Il s'agit d'un travail explosif qui manifeste clairement l'origine et le travail martial.
La différence entre les deux enchaînements à mains nues peut se résumer ainsi :
- dans le di yi lu, le corps emmène la main
- dans le er lu, la main emmène le corps
Cela signifie que l'étude du premier enchaînement est une écoute (attention) portée vers l'intérieur (travail proprioceptif), tandis que le deuxième enchaînement est fait pour porter l'attention vers l'extérieur (l'application martiale).
On qualifie également de « troisième taolu » le tuishou, car il s'agit aussi d'un enchaînement codifié à plusieurs niveaux, et qui peut se travailler seul. Le tuishou est une étape du travail martial qui doit amener à la pratique du sanshou, combat libre.
Maîtres contemporains
Si le taiji quan est d'abord resté au sein de la famille Chen (traditionnellement enseigné uniquement au fils aîné, et à la belle fille), il s'est propagé à partir de 1928, année où Chen Fa Ke débuta son enseignement à Pékin. Il existe une affiliation officielle, de maître à disciple, qui se compte en nombre de générations. Cette reconnaissance est toujours pratiquée aujourd'hui à Chenjiagou. On compte différemment les membres extérieur à la famille.
Il existe aujourd'hui plusieurs maîtres officiels, dont voici une liste très incomplète :
- Wang Xian
- Chen Zheng Lei
- Zhu Tian Cai
- Zheng Xu Dong
- Chen Xiao Wang
- Zhang Dongwu
- Chen Peishan
Notes et Références
- ISBN 2844455530) Wang Xian et Alain Caudine, À la source du taiji quan : transmission de l'école Chen, éditions Trédaniel, 2004, page 158. (
- Une biographie complète de Chen Wangting est disponible dans l'ouvrage « A la source du Taiji Quan, école Chen », pages 161-162
Bibliographie
À la Source du Taiji Quan : Transmission de l'École Chen, Wang Xian et Alain Caudine édition Trédaniel 2005, (ISBN 2-84445-553-0)
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