Saint-michel de gignac

Saint-michel de gignac

Saint-Michel de Gignac

La seigneurie de Marignane s’étendait à des villes aujourd’hui détachées : Vitrolles, Saint-Victoret et Gignac-la-Nerthe jusqu’à la Méditerranée. Le site de Saint-Michel de Gignac, aujourd'hui sur la commune Le Rove, était donc dans cette possession.

Les Templiers sont arrivés sur les côtes provençales pour « y rejeter à la mer les Sarrasins » qui y avaient débarqué en 1119, 1148, 1176, 1178 et 1197. Raimond de Saint-Gilles était membre de l’ordre de 1094 à 1105. Il est l’auteur de la 1re croisade en Palestine, à l’appel du pape Urbain II qui était venu le voir à Saint-Gilles pour lui expliquer que l’on devait repousser « l’Islam » des côtes provençales. Cet appel est aussi à l’origine de la création des ordres militaires en Provence. Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, à la tête du groupe des nobles, partit en 1095 en croisade avec son ami Guillaume des Baux, seigneur de Marignane et Raimond des Baux son filleul, fils du précédent. Ils découvriront la Sainte Lance au palais de Boucolon et périront en 1105, à l’exception de Raimond des Baux devant les remparts de Tripoli en Palestine. Ce XIIe siècle est le siècle des grandes donations pour l’ordre des Templiers. Nul doute donc que vraisemblablement le site de Saint-Michel n’ait été au moins en partie, largement financé par le seigneur des Baux local. En 1204, 1205, déjà des actes témoignent des Templiers à Fos. D’autres actes de 1216, citent Michaël comme leur Commandeur, qui pourrait bien être à l’origine de ce site de saint Michel. Mais, alors que les biens templiers de Marignane dépendaient de la maison de Fos, il semble que ceux de Saint-Michel dépendaient de Marseille. Il faut dire que les rattachements se faisaient au fil des créations par exemple au XIIe siècle : Fréjus (1124), Richerenches (1136), Arles (1138), Aix (1143), Gréoux (1144), Nice (1146), Saint Gilles (1150), Lorgues (1156). A l’époque, ce lieu faisait partie de la seigneurie de Marignane qui s’étendait jusqu’à la mer. Les Templiers en prirent possession au XIIe siècle, choisi du fait de sa position stratégique qui les rendaient maîtres de la plaine et des lieux de passages. En y édifiant un château fort, ils en firent un des maillons de la chaîne de leurs citadelles qui s’étendaient de Fos aux Pyrénées. En éperon barré, de remparts reliés de tours carrées, les Templiers avaient là une commanderie militaire, avec un commandeur de Chevaliers, qui avec ses hommes assuraient la protection du littoral et de l’étang de Berre, permettant de lutter contre les incursions sarrasines et les bandes de pillards entre Marseille et Martigues qui rançonnaient les voyageurs. Nous connaissons deux commandeurs de la forteresse : Umbert de Bioth en 1173 et Ismidion de Gordolan en 1202, qui auraient construit la chapelle (restaurée en 1874).

La chapelle du château fort s’appelait à l’origine « Sainte-Marthe et Saint Michel ». Elle aurait été construite par les Compagnons de Saint-Blaise, ordre de constructeurs affilié à l’Ordre du Temple. D’une nef unique de deux travées, poursuivie d’une abside pentagonale, elle est normalement orientée.

En 1307, le site était abandonné des templiers et sa population essuya peste, famine, insécurité.

En 1308, un an après la suppression de l’Ordre, un inventaire a été dressé sur la possession de la maison de Fos. La commanderie passera en 1309 à l’ordre des chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, fondé par Gérard Tenque. On retrouvera un acte de 1350 sur la décime levée sur l’église de Gignac adressée au « Précepteur de la maison du Temple de Gignac » : « Préceptor domus Templi quon dam de Ginhaco ». « Furieux de se voir dépouillé par Louis II de plusieurs terres qu'il avait reçues de la reine Jeanne, Raymond de Turenne, de la famille des Baux, rassemble autour de lui, dit Honoré Bouche, les anciennes bandes de Charles de Duras, tous les meurtriers, voleurs, larrons, brigands, faux monnayeurs et autres gens de sac et de corde, qu'il réunit à ses troupes, et se met à faire des courses par toute la Provence ».

En 1388, il met le siège devant Saint-Michel, met à sac du village partiellement déserté, incendit les maisons et rase entièrement les remparts et les tours de défense en respectant la chapelle. C’était au début des exactions de cet ancien chef des « Grandes Compagnies » qui ravagea la région pendant plus de 10 ans, tant et si bien qu’en août/septembre 1396 s’ouvrirent au Parlement de Provence les Chapîtres de l’union du pays contre Raymond de Turenne : « En nom de nostre senhor Jhesus Christ et de la gloriosa Verges Maria, sa mayre, et de tota la cort celestial sia, amen ! Al laus et gloria del sobeyran Rey et a honor et exaltacion de la tres redoctabla dona nostra, madama la reyna Maria de Jerusalem et de Sicilia, contessa dels contas de Provhensa et de Forcalquier et del excellent prince lo rey Loys, nostre redoctable senhor, son filhe, … ». Sont cités les noms des participants, avec une première liste des religieux dont le révérend père monseigneur Johan Bonnin, abbé du monastère de Saint-Victor, une seconde avec les noms des barons et gentilshommes, au titre desquels figurent « lo senhor de Marinhana , per si et sa terra et « lo dich magnific home nonssenhor George de Marles, chivalier, senhor en part del Luc et de Rocabruna, per si et sa terra », qui sera le commandant de cette coalition, enfin une troisième liste avec les représentants des communautés diverses du territoire Marignane – Monaco – Sisteron…en tout, près d’une centaine de personnages appuyés par leurs hommes. Raymond de Turenne, traqué, aurait fini noyé dans le Rhône à Tarascon. Outre la chapelle du XIIIe siècle, normalement orientée, appelée à l’origine chapelle sainte Marthe et saint Michel (patrons des templiers) et qui fut utilisée jusqu’au XVIIIe siècle, il reste des vestiges des remparts, des tours carrées et d’une citerne qui devait servir de réserve d’eau en cas de siège. Son mobilier a été transféré dans les églises de Gignac-la-Nerthe, Le Rove et Ensuès. A quelques pas de là, au lieu de Laure, se trouve un grand puits rectangulaire, la « Pousaraco », qui servait à alimenter les lieux en eau.

Après l’extermination des Templiers, leurs biens furent attribués aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et ce lieu à la Commanderie que les Hospitaliers possédaient à Marseille.

D'après Marcel Germain, Marignane, histoire en brèves, à paraitre en 2008.

Ce document provient de « Saint-Michel de Gignac ».

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-michel de gignac de Wikipédia en français (auteurs)

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