Nelson Rolihlahla Mandela

Nelson Rolihlahla Mandela

Nelson Mandela

Nelson Mandela
10e président de la République d'Afrique du Sud
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Nelson Mandela, le 4 juillet 1993 à Philadelphie.

Actuellement en fonction
Mandat
27 avril 1994 - 14 juin 1999
Depuis le 27 avril 1994
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Élu(e) le 10 mai 1994
Parti politique Congrès national africain
Vice-président Frederik de Klerk
Thabo Mbeki
Prédécesseur Frederik de Klerk
Successeur Thabo Mbeki
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Autres fonctions
Secrétaire général
du Mouvement des non-alignés
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3 septembre 1998 - 14 juin 1999
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Prédécesseur Andrés Pastrana Arango
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Biographie
Nom de naissance {{{nom naissance}}}
Naissance 18 juillet 1918 (91 ans)
Mvezo, Afrique du Sud Afrique du Sud
Décès {{{décès}}}
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Nature du décès {{{nature}}}
Nationalité Sud-africaine
Conjoint(s) {{{conjoint}}}
Enfant(s) {{{enfants}}}
Diplômé Université du Witwatersrand
Profession Avocat
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Religion {{{religion}}}
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Prix Nobel de la Paix 1993
Présidents de la République d'Afrique du Sud

Nelson Rolihlahla Mandela, né le 18 juillet 1918 à Mvezo (aux environs de Mthatha) dans le bantoustan du Transkei en Afrique du Sud[1], actuel Cap-Oriental, est l'un des meneurs historique de la lutte contre le système politique d'apartheid en Afrique du Sud, et président de la république sud-africaine de 1994 à 1999, à la suite des premières élections générales non ségrégationnistes de l'histoire du pays.

Nelson Mandela intègre l'African National Congress (ANC) en 1944[1] afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée par celle-ci. A partir de 1948, il participe à la lutte non-violente contre les lois de l'apartheid qui commencent à être mises en place par le nouveau gouvernement sud-africain afrikaner. Cette lutte ne donnant pas de résultats tangibles, il fonde et dirige la branche militaire de l'ANC, le Umkhonto we Sizwe, en 1961 et commence une campagne de sabotage. Arrêté par le gouvernement sud-africain, grâce à l'aide de la CIA[2], il est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité mais est relaché 27 ans plus tard. Il est devenu entre temps une célébrité bénéficiant d'un soutien international, symbole de la lutte pour l'égalité raciale.

Après sa sortie de prison en 1990, Mandela soutient la reconciliation et la négociation avec le pouvoir afrikaner et en 1993, il reçoit avec le président sud-africain de l'époque, Frederik Willem de Klerk, le Prix Nobel de la paix pour leurs actions en faveur de la fin de l'apartheid et l'établissement d'une démocratie multiraciale dans le pays.

Élu premier président noir d'Afrique du Sud, il continue avec succès la politique de reconciliation nationale mais néglige la lutte contre le SIDA très présent en Afrique du Sud[3], et après un mandat annonce sa retraite de la vie politique. Nelson Mandela continue depuis le combat contre le SIDA qui lui a fait perdre un fils et est une personnalité mondialement écoutée au niveau des droits de l'homme.

Sommaire

Biographie

Famille et études

Rolihlahla Mandela est né le 18 juillet 1918 dans le village de Mvezo, au bord de la rivière Mbashe au Transkei dans la province du Cap-Oriental de l'Afrique du Sud[4]. Il est le fils d'une famille royale Thembu de l'ethnie Xhosa, qui règne sur ce Bantoustan[4]. D'après le généticien Luigi Cavalli-Sforza, il est pour moitié Hottentot, c'est-à-dire un bochiman, une population le plus souvent méprisée par les Xhosas qui font partie des Bantous[5]. Son arrière grand-père paternel est Inkosi Enkhulu, ou roi du peuple Thembu[6]. Un des fils du roi, qui s'appelait Mandela, est le grand-père du futur Nelson et l'origine de son nom de famille. Cependant les descendants de cette branche de la famille n'étaient pas éligibles à la succession du trône Thembu.

Le père de Mandela, Gadla Henry Mphakanyiswa, est chef du village de Mvezo[7]. Cependant il s'aliène les autorités coloniales qui le déchoient de sa fonction et exilent sa famille dans le village de Qunu. Malgré cela, Mphakanyiswa reste un membre du conseil privé du roi, et a un rôle capital dans l'ascension du nouveau régent Jongintaba Dalindyebo au trône Thembu. Dalindyebo se souviendra de son aide en adoptant Mandela de manière informelle à la mort de son père[8]. Le père de Mandela à quatre femmes[8] qui lui donneront 13 enfants[8]. Mandela est né de sa troisième femme (troisième d'après un système de classement royal complexe), Nosekeni Fanny du clan Mpemvu Xhosa, sur les terres duquel Mandela passera la plus grande partie de son enfance[9]. Le prénom de Mandela, Rolihlahla signifie « enlever une branche d'un arbre » ou plus familièrement « fauteur de trouble »[10],[11].

Rolihlahla Mandela devient le premier membre de sa famille à aller à l'école, où son institutrice Miss Mdingane lui donne le nom anglais de Nelson, pratique courante à cette époque[12].

Son père décède d'une tuberculose alors qu'il n'a que neuf ans[8] et le régent, Jongintaba devient son tuteur[8]. Il va alors à l'école d'une mission méthodiste située à côté du palais du régent. Suivant la coutume Thembu, il est initié à l'âge de seize ans et va au Clarkebury Boarding Institute[13]. Nelson Mandela passe son Junior Certificate en deux ans au lieu des trois ans habituels[13]. Désigné pour hériter de la fonction de conseiller de son père, Mandela va en 1937 à l'école méthodiste d'Healdtown à Fort Beaufort où étudie la plupart de la la famille royale Thembu[14]. A 19 ans il pratique la boxe et à la course à pied dans cette école[9].

Les méthodes non-violentes de Gandhi avaient inspiré Nelson Mandela (Face à face d'un policier et de Gandhi alors qu'il mène la grève des mineurs indiens en Afrique du Sud, 1913).

Diplômé, il rejoint l'université de Fort Hare pour un Baccalauréat en arts. Il y rencontre Oliver Tambo qui devient son ami et collègue. Il y découvre le nationalisme africain, n'est pas convaincu par le marxisme diffusé par le Parti communiste sud-africain et adhère à la doctrine de non-violence pronée par Gandhi[15]. Gandhi, qui avait commencé sa résistance non-violente alors qu'il était en Afrique du Sud, influence non seulement les méthodes de Nelson Mandela mais aussi celle de plusieurs générations d'activistes anti-apartheid qui y voient une méthode pour lutter contre l'oppression et le colonialisme[16],[17]. À la fin de sa première année, en tant que membre du conseil représentatif des étudiants, il est impliqué dans le boycott du règlement universitaire qui veut transformer le conseil en simple chambre d'enregistrement. Il est alors renvoyé de l'université[18].

Peu après avoir quitté Fort Hare, Jongintaba annonce à Mandela et Justice, son fils et héritier au trône, qu'il a organisé un mariage arrangé pour chacun d'eux. Les deux jeunes hommes, mécontents de cet arrangement, choisissent de s'enfuir à Johannesburg[19] A son arrivée, Nelson Mandela trouve un emploi de garde dans une mine[20]. Cependant, l'employeur annule vite le contrat quand il s'aperçoit que Mandela est le fils adoptif en fuite du régent. Nelson Mandela travaille ensuite comme employé dans un cabinet d'avocat grace à ses relation avec son ami et mentor Walter Sisulu[20]. Tout en travaillant, Nelson Mandela complète son diplôme de Baccalauréat en arts à l'Université d'Afrique du Sud par correspondance, et après commence des études de droit à l'Université du Witwatersrand où il rencontre de nombreux futurs activistes anti-apartheid.

Activité politique contre l'apartheid

Résistance Non-Violente

Apartheid et ségrégation raciale: panneau interdisant l'accès d'une plage aux personnes de couleur et aux chiens.

C'est en 1944 que Nelson Mandela rejoint le Congrès national africain (ANC)[1] et fonde la Ligue de jeunesse de l'ANC avec Walter Sisulu et Oliver Tambo qui incite aux actions de masse afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale qui s'uniformise sur l'ensemble des 4 provinces depuis la fondation de l'Union Sud-Africaine. Depuis 1913, le Native Land Act (« loi sur la propriété foncière indigène ») interdit aux Africains d’être propriétaires de terres en dehors des « réserves » indigènes existantes, seul 7 % de la superficie totale de l’Union sud-africaine sont alors attribuées aux Noirs[21]. Cette loi provoque l’expropriation de nombreux paysans indépendants noirs et la constitution d’un prolétariat agricole. En 1923, le Native Urban Areas Act (« loi sur les régions urbaines indigènes ») introduit la ségrégation résidentielle. Ensuite en 1936 est abrogé le Representation of Natives Act (loi sur la représentation des indigènes), ce qui remet en cause le droit de vote des Noirs dans la province du Cap[22]. Enfin, en 1942, les grèves des travailleurs noirs sont interdites[23]. Mandela se marie en 1944 avec Evelyn Ntoko Mase. Le couple aura 4 enfants.

Aux élections générales de 1948, la victoire du Parti national, un parti alors exclusivement Afrikaner, entraîne la mise en place d'une nouvelle politique de ségrégation sous le nom d'apartheid[24], où le rattachement territorial puis la nationalité et le statut social dépendent du statut racial de l'individu, défavorisant largement la population noire et interdisant les mariages mixtes, entre autres. En 1951, Olivier Tambo et Nelson Mandela sont les deux premiers avocats noirs de Johannesburg[15]. En 1952, Nelson Mandela est élu président de l’ANC du Transvaal et vice président national[15]. Il mène avec l'ANC la «defiance campaign» qui prône la désobéissance civile contre les lois considérées injustes, qui culmine avec une manifestation le 6 avril 1952, date du 300e anniversaire de la fondation du Cap par le néerlandais Jan van Riebeeck et de la première installation de blancs en Afrique du Sud. Sur les 10 000 manifestants, 8 500 sont arrêtés, y compris Nelson Mandela. La «défiance campaign», continue en octobre avec des manifestations contre les lois de ségrégation et contre le port obligatoire de laissez-passer pour les noirs. Le gouvernement Malan modifie alors la loi sur la sécurité publique (public safety act de 1953) autorisant le pouvoir à suspendre les libertés individuelles, à proclamer l'état d'urgence et à gouverner par décrets[25]. Mandela est condamné à neuf mois de prison avec sursis, se voit interdit toute réunion et est placé en résidence surveillée chez lui à Johannesburg. Il organise pendant ce temps l’ANC en cellules clandestines[15]. En 1955 a lieu le congrès du peuple qui adopte la charte de la liberté qui donne les bases fondamentales du mouvement anti-apartheid[26],[27]. Pendant cette période, Nelson Mandela et son ami Oliver Tambo, dirigent le cabinet d'avocat Mandela & Tambo qui fournit un conseil juridique gratuit ou à bas-coût pour les nombreux noirs qui ne peuvent payer les frais d'avocats[28].

Nelson Mandela assouplit son fort anti-communisme chrétien pour demander l’union entre les nationalistes noirs et les blancs du parti communiste sud-africain dans le combat contre l'apartheid. Le Supression communist act du gouvernement qui considère comme communiste quiconque «cherche à provoquer un changement politique, industriel, économique ou social par des moyens illégaux», alors qu'il n'existe aucune possibilité, hors le système judiciaire, pour les Noirs de lutter contre l'apartheid, contraint tous les courants allant du nationalisme au révolutionnaire à s'unir[15]. Au niveau législatif, seuls le Parti Uni représentant l'opposition blanche et les métis, et le parti libéral de Margareth Ballinger essayent de lutter contre l'apartheid[29],[30],[31]. Alors qu'ils sont engagés dans une résistance pacifique, Nelson Mandela et 156 autres personnes sont arrêtés le 5 décembre 1956 et accusés de trahison. Un procès marathon qui dure de 1957 à 1961 s'ensuit, où tous les défendants, bien défendus notamment par des fonds internationaux, exploitent habilement toutes les imprécisions de la législation[32] et sont finalement progressivement relâchés puis finalementacquittés par la justice sud-africaine[33].

En 1957, Nelson Mandela divorce et épouse en 1958 Winnie Madikizela-Mandela[34].

De 1952 à 1959, une nouvelle sorte d'activistes noirs connus sous le nom d'Africanistes troublent les activités de l'ANC dans les townships, demandant une action plus drastique contre la politique du gouvernement[35]. La direction de l'ANC, qui comprend Albert Luthuli, Oliver Tambo et Walter Sisulu, pense que non seulement les africanistes veulent aller trop vite, mais aussi qu'ils remettent en question leur autorité[35]. L'ANC renforce donc sa position en faisant des alliances avec des petits partis politique blancs, indiens et colorés dans une tentative d'apparaître plus rassembleur que les africanistes[35]. En 1959, l'ANC perd son plus grand son soutien militant quand la plupart des africanistes, qui ont l'aide financière du Ghana et politique des Basothos, font sécession pour former le Congrès panafricain (PAC) sous la direction de Robert Sobukwe[36].

Campagne de sabotage et préparation à la lutte Armée

Peinture représentant des victimes du massacre de Sharpeville.

Le 21 mars 1960 a lieu le massacre de Sharpeville, un township de Vereeniging dans le sud du Transvaal. Lors d'une manifestation du Congrès panafricain contre l'extension aux femmes du passeport intérieur (Pass book), que les hommes noirs sont obligé de porter constamment sur eux sous peine d'être arrêté ou déporté[37], une soixantaine de policiers[38] sur un effectif total de 300 hommes retranchés dans un local de la police et appuyés par des véhicules blindés, tirent sans sommations sur une foule d'environ 5 000 personnes dont seuls 300 sont encore à proximité des policiers, le reste de la foule ayant commencé à se disperser[39],[38]. Il y a 69 morts dont 8 femmes et 10 enfants ainsi que 180 blessés dont 31 femmes et 19 enfants[40]. La majorité des blessures par balles sont faites dans le dos sur une foule en fuite et qui n'était pas armée[39],[37]. Selon les policiers, les tirs ont été dus à la panique et à l'inexpérience suite à des jets de pierres alors que la Commission de la vérité et de la réconciliation conclura selon les témoignages de manifestants que les tirs étaient délibérés[39],[41],[42]. Le gouvernement déclare l'état d'urgence face aux manifestations qui s'ensuivent et interdit l'ANC et le PAC, dont les leaders sont emprisonnés ou assignés à résidence. Albert Lutuli, le président de l'ANC, obtient le prix nobel de la paix la même année[15].

La stratégie non-violente de l'ANC est abandonnée par Nelson Mandela qui fonde en 1961 Umkhonto we Sizwe (MK), réseau prônant l'action armée[43]. En mai 1961, il lance avec succès une grève générale où les grévistes restent à leurs domiciles, le «stay at house», obligeant le gouvernement à faire intervenir la police et l'armée[15]. Il écrit et signe un plan de passage graduel à la lutte armée[15]. Il coordonne des campagnes de sabotage contre des cibles militaires et gouvernementales, préparant des plans pour une possible guérilla si les sabotages ne suffisaient pas à mettre une fin à l'apartheid[44]. Nelson Mandela décrit le passage à la lutte armée comme un dernier recours; l'augmentation de la répression, des violences policières et de l'état le convainc que des années de lutte non-violente contre l'apartheid n'ont apporté aucun progrès[45],[11].


Nelson Mandela favorise le sabotage qui «n’entraîne aucune perte en vie humaine et ménage les meilleures chances aux relations interraciales» avant de s'engager dans «la guérilla, le terrorisme et la révolution ouverte»[15]. Un membre de l'ANC Wolfie Kadesh explique la campagne de sabotage à la bombe menée par Mandela: « (...) faire exploser des lieux symboliques de l'apartheid, comme des bureaux du passeport interne, court de justice pour natifs, et des choses comme ça... Des bureaux de poste et... Des bureaux du gouvernement. Mais nous devions le faire d'une telle façon que personne ne serait blessé, personne ne serait tué. »[46]. Mandela dira de Kadesh: « Sa connaissance de la guerre et son expérience de première main du combat m'ont été extrêmement précieuse. »[11].

Mandela collecte aussi des fonds à l'étranger pour le MK et organise l'entrainement paramilitaire du groupe[44]. Il suit une formation militaire dans l'Algérie nouvellement indépendante et étudie Clausewitz, Mao Zedong, Che Guevara et les spécialistes de la Seconde Guerre des Boers [15].

Arrestation et procès de Rivonia

Hutte à Rivonia où ont été arrêtés les dirigeant de l'ANC en 1963.

Le 5 août 1962, Nelson Mandela est arrêté après 17 mois de clandestinité et est emprisonné au fort de Johannesburg[47]. L'arrestation a été rendue possible par la Central Intelligence Agency (CIA) qui a renseigné la police sur la cachette et le déguisement de Mandela en chauffeur de voiture[2],[48]. Il est en effet considéré comme «terroriste» et «communiste» dans le contexte de guerre froide où l’apartheid veut se se présenter comme une défense contre le communisme en Afrique Australe[15]. Trois jours plus tard, les accusations d'organiser une grève en 1961 et quitter le pays illégalement lui sont lus. Le 25 octobre, Nelson Mandela est condamné à cinq ans de prison.

Pendant son emprisonnement, la police arrête plusieurs dirigeants de l'ANC à Rivonia, au nord de Johannesburg, où est situé le quartier général de la direction d’Umkhonto, le 11 juillet 1963. Parmi les 11 personnes arrêtées figurent Walter Sisulu et Govan Mbeki. Nelson Mandela est lui-aussi mis en cause et avec ses compagnons, est accusé non seulement de sabotage et de trahison mais aussi de comploter une invasion du pays par l'étranger, ce que Mandela dément[49]. Le procès de Rivonia débuta le 9 octobre 1963 et s’acheva le 12 juin 1964. Dans sa déclaration pour sa défense le 20 avril 1964, devant la Cour suprême de l’Afrique du Sud à Pretoria, Nelson Mandela expose clairement le raisonnement qui l'a fait recourir à la violence comme tactique[50]. Il révèle comment l'ANC a utilisé des méthodes pacifiques pour résister à l'apartheid pendant des années, jusqu'au massacre de Sharpeville, la déclaration d'état d'urgence et l'interdiction de l'ANC par le gouvernement, qui leur a montré que leur seul choix était de résister à travers des actes de sabotage[37]. Faire autrement aurait été pour eux pareil à une capitulation sans condition. Nelson Mandela explique comment ils ont écrit le manifeste du Umkhonto we Sizwe avec l'intention de montrer l'échec des politiques du Parti National quand l'économie serait menacée par le manque de volonté des étrangers à risquer des investissements dans le pays[51]. Il finit sa déclaration par ces paroles:

« Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J'ai combattu contre la domination blanche, et j'ai combattu contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et accomplir. Mais si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir[45]. »

L'avocat afrikaner Bram Fischer fait partie de l'équipe de la défense qui représente les accusés[52] Ils sont tous jugés coupable, à l'exception de Lionel Bernstein (acquitté), mais échappent à la peine de mort et sont condamnés à la prison à vie le 12 juin 1964[53]. Ils sont condamnés pour implication dans des actions armées, en particulier quatre sabotages, ce que Mandela admet, et aussi pour conspiration en vue d'aider d'autres pays à envahir l'Afrique du Sud, ce que Mandela dément[53].

Emprisonnement

Cellule de Nelson Mandela dans la prison de Robben Island.
Manifestation de solidarité à Nelson Mandela en Allemagne, 1986.
Timbre soviétique (1988) à l'effigie de Nelson Mandela à l'occasion de son 70e anniversaire.

Nelson Mandela est emprisonné dans l'île-prison de Robben Island où il restera 18 de ses 27 années de prison[54]. Alors qu'il est en prison, sa réputation grandit et il devient connu de manière internationale comme le plus important dirigeant noir d'Afrique du Sud[1]. Sur l'île, lui et d'autres prisonniers doivent effectuer des travaux forcés dans une carrière de chaux[55]. Les conditions de vie dans la prison sont très rudimentaires. Les prisonniers sont séparés par couleur de peau, les prisonniers noirs recevant les plus petites rations. Les prisonniers politique dont fait partie Nelson Mandela sont séparés des criminels de droit commun et ont encore moins de privilèges[56]. Mandela étant un prisonnier de classe D (la plus basse classe), il n'a droit qu'à un visiteur et une lettre tous les 6 mois[57]. Quand il reçoit une lettre, c'est souvent après qu'elle ait été retardée durant une longue période et rendue illisible par la censure de la prison[11].

En 1971, il quitte la carrière de chaux et est transféré au ramassage du guano, d'où il peut voir la mer[34]. En septembre 1977, Steve Biko, fondateur du Mouvement de Conscience noire meurt torturé en prison par la police. En novembre, le Conseil de sécurité des Nations unies impose un embargo sur les ventes d'armes à destination de l'Afrique du Sud. Nelson Mandela ainsi que d'autres militants sont placés en isolement carcéral, où radio et journaux sont interdits ou bien censurés[34]. En 1979, il revoit après 15 ans sa deuxième femme, Winnie, qui subit aussi la prison ou l'assignation à résidence et le bannissement [34].

Pendant son emprisonnement, Mandela étudie par correspondance avec l'Université de Londres via son programme externe, et reçoit un diplôme de Bachelor of Laws. Il est même présélectionné pour le titre de Chancelier de cette université mais perd face à la princesse Anne du Royaume-Uni[58].

Dans ses mémoires publiées en 1981, l'agent secret Gordon Winter dévoile son implication dans un complot pour faire évader Mandela en 1969: le groupe des comploteurs avait été infiltré par Winter pour le compte du gouvernement sud-africain. Celui-ci voulait que Mandela s'échappe pour qu'il puisse ensuite être abattu pendant la poursuite. Le complot avait été déjoué par les services secrets britannique[59].

En Mars 1982, Mandela est transféré, en compagnie des principaux dirigeant de l'ANC à la prison de Pollsmoor[57], dans la banlieue du Cap. S'il a été envisagé un moment que ce transfert avait été réalisé afin d'éloigner ces dirigeants de la nouvelle génération de noirs emprisonnés à Robben Island, surnommée l'Université Mandela[1], le ministre de la justice Kobie Coetsee a dit au contraire que ce transfert avait été accompli afin de pouvoir établir un contact discret entre eux et le gouvernement sud-africain[60].

Pendant les années 1980, le MK lance une guerilla contre le régime de l'apartheid, dans laquelle de nombreux civils sont tués[44]. En février 1985, le président Pieter Willem Botha offre à Nelson Mandela, contre l'avis de ses ministres, la liberté conditionnelle en échange d'un renoncement à la lutte armée[61]. Mandela rejette l'offre, disant dans un communiqué transmis par sa fille Zindzi: « Quelle liberté m'est offerte alors que l'organisation du peuple demeure interdite ? Seuls les hommes libres peuvent négocier. Un prisonnier ne peut pas faire de contrats. »[60]. La même année, Botha annule les lois sur les laissez-passer et les mariages mixtes. Mais cela est considéré comme trop timide par Nelson Mandela qui réclame toujours avec l’ANC clandestin «un homme, une voix»[34].

La première rencontre entre Nelson Mandela et le gouvernement a lieu en novembre 1985 quand le ministre de la justice, Kobie Coetsee, rencontre Mandela à l'hôpital Volks au Cap, où il est opéré de la prostate[62]. Le long des quatre années suivantes, une série de rencontres posent les bases pour de futures négociations, mais aucun progrès réel n'est réalisé[60]. Il est en partie libéré le 7 décembre 1988 et mis en résidence surveillée.

Pendant toute la durée de l'emprisonnement de Nelson Mandela, la pression locale et internationale pour sa libération augmente sur le gouvernement sud-africain, sous le slogan « Libérez Nelson Mandela ! »[63]. En juin 1988 à lieu le Concert hommage des 70 ans de Nelson Mandela à Wembley regardé par 600 millions de téléspectateurs dans 67 pays, qui expose au niveau mondial la captivité de Mandela et l'oppression de l'apartheid, et qui, selon l'ANC, force le régime sud-africain à libérer Mandela plus tôt que prévu[64]. En 1989, tout en précisant que «la question de [sa] libération n’en est pas une», il écrit à Pieter Botha que «face au spectre d’une Afrique du Sud coupée en deux camps hostiles se massacrant mutuellement», il veut faire négocier «les deux principales organisations du pays», le gouvernement et l'ANC. Il détermine les principaux points à traiter : «premièrement, la revendication de la règle de la majorité dans un Etat unitaire, deuxièmement, les inquiétudes de l’Afrique du Sud blanche face à cette demande». Ils ont un entretien le 5 juillet 1989 dans la résidence de Botha[34]. Cette même année, l'Afrique du Sud arrive à un moment décisif lorsque Botha suite à une attaque cérébrale est remplacé comme président par Frederik Willem de Klerk[65]. Le 15 octobre 1989, De Klerk libère sept dirigeants de l’ANC qui avaient chacun passés 25 ans en prison. En novembre, Nelson Mandela dit de De Klerk qu'il est «le plus sérieux et le plus honnêtes des leaders blancs» avec qui il ait pu négocier[34]. De Klerk annonce la libération de Nelson Mandela en février 1990[66].

Libération, prix Nobel et négociations constitutionnelles

Le 2 février 1990, F.W. de Klerk prononce la levée de l'interdiction de l'ANC et des autres organisations anti-apartheid, et annonce que Mandela sera libéré sous peu[67]. Nelson Mandela est libéré le 11 février 1990 et l'événement est retransmit en direct dans le monde entier[68].

Le jour de sa libération, Nelson Mandela fait un discours adressé à la nation. Il y déclare son engagement pour la paix et la réconciliation avec la minorité blanche du pays, mais annonce clairement que la lutte armée de l'ANC n'est pas terminée[69]:

« Notre recours à la lutte armée en 1960 avec la formation de l'aile militaire de l'ANC était purement une action défensive contre la violence de l'apartheid. Les facteurs qui ont rendu nécessaire la lutte armée existent toujours aujourd'hui. Nous n'avons aucune options à part continuer. Nous espérons qu'un climat propice à une solution négociée existera bientôt, ce qui rendra inutile la lutte armée. »

Mandela dit aussi que son objectif principal est de donner la paix à la majorité noire et de lui donner le droit de vote aussi bien aux élections nationales que locales[69]. Le 26 février 1990 il demande cependant à ses partisans: "Jetez dans la mer vos fusils, vos couteaux et vos machettes"», afin de pacifier les relations entre l'ANC et le gouvernement mais aussi la rivalité entre l’ANC et l’Inkhata zoulou qui a fait de nombreuses victimes. Le 6 août, Mandela confirme les accords avec De Klerk, et l’ANC proclame la fin de la lutte armée[34]. Le 30 juin 1991, le parlement vote la supression des dernières lois pilliers de l'apartheid encore en vigueur qu'étaient la loi sur la classification raciale et celle sur l'habitat séparé[70].

En 1991, l'ANC tient sa première conférence nationale depuis sa légalisation, et Nelson Mandela est élu président de l'organisation. Son vieil ami Oliver Tambo, qui avait dirigé l'ANC en exil pendant la captivité de Mandela, devient secrétaire national[71]. Nelson Mandela mène le parti dans les négociations sur le démantèlement de l’apartheid en Afrique du sud entre 1990 et 1994[72].

Le président américain Bill Clinton et Nelson Mandela à Philadelphie, États-Unis, le 4 juillet 1993.

Les négociations sont parfois tendues comme lorsqu'en 1991 Mandela qualifie De Klerk de « dirigeant d'un régime illégitime, discrédité et minoritaire ».

Au début de 1992, les élections législatives partielles de Potchefstroom, provoquées par la mort du député et ancien ministre Louis Le Grange, virent au désastre pour le parti national au bénéfice du candidat conservateur. Le président de Klerk, qui avait fait de cette élection un enjeu national organise alors pour le 17 mars 1992 un ultime référendum auprès des électeurs blancs par lequel il sollicite leur appui. Mandela intervient pour appuyer De Klerk et calmer les ardeurs et les impatiences des militants de l'ANC. De Klerk obtient sans ambiguité un soutien de l'ensemble de la communautée blanche (68,7% de oui) à l'exception de celle du nord-Transvaal. Lors de son discours de victoire devant le parlement du Cap, il déclare que les électeurs blancs ont eux-mêmes décidé de refermer définitivement le livre de l'apartheid (« Today we have closed the book on apartheid - and that chapter is finally closed »)[73] [74].

Les pourparlers s'arrêtent suite au massacre de Boipatong en juin 1992 où Mandela rompt les négociations accusant le gouvernement de De Klerk de complicité de ces tueries[75]. Les négociations reprennent cependant en juin 1992 après le massacre de Bisho, quand les menaces de confrontations sanglantes rendent claires que les négociations sont la seule issue[11]. Les avancées de Nelson Mandela et du président F.W. de Klerk, sont reconnus mondialement quand ils reçoivent conjointement le Prix Nobel de la Paix en 1993.

Quand Chris Hani, un des dirigeants du MK et du Parti communiste sud-africain est assassiné en avril 1993 avec la complicité d'un membre du Parti conservateur d'Afrique du Sud opposé à la fin de l'apartheid, il y a des craintes que le pays soit à nouveau plongé dans la violence[76]. Nelson Mandela lance un appel au calme au pays, un discours considéré comme présidentiel bien qu'il n'ai pas encore été élu:

« Je m'adresse ce soir à tous les sud-africains, noirs et blancs, du fond de mon être. Un homme blanc, plein de préjugés et de haine, est venu dans notre pays et à accompli une action si ignoble que notre nation tout entière se situe au bord du précipice. Une femme blanche d'origine Afrikaner a risqué sa vie pour que nous puissions reconnaître et traduire en justice cet assassin. Le meurtre de sang-froid de Chris Hani a créé un choc dans tout le pays et dans le monde... Il est maintenant temps pour tous les sud-africains de s'unir contre ceux, de n'importe quel camp, espèrent détruire ce pour quoi Chris Hani a donné sa vie : la liberté pour chacun d'entre nous[77] »

Bien que des émeutes aient lieu après l'assassinat, les négociateurs sont galvanisés et parviennent à un accord pour des élections démocratiques le 27 avril 1994, un an après le meurtre de Chris Hani[60].

Président d'Afrique du Sud

Le président Nelson Mandela à Brasilia, Brésil, juillet 1998.

À la suite des premières élections générales multiraciales du 27 avril 1994, remportées largement par l'ANC (62,6% des voix), Nelson Mandela est élu Président de la république d'Afrique du Sud et prête serment aux Union Buildings de Pretoria le 10 mai 1994 devant une grande partie des responsables politique internationaux, d'Al Gore à Fidel Castro. Il préside au premier gouvernement non racial du pays, en l'occurrence un gouvernement d'unité nationale entre l'ANC, le Parti National et le parti zoulou Inkatha Freedom Party. Ses deux vice-présidents sont alors Thabo Mbeki (ANC) et Frederik de Klerk (NP)[78]. Dans son discours d'investiture, Mandela célèbre la fin de l'apartheid dont « doit naître une société dont toute l'humanité sera fière », le retour de l'Afrique du Sud dans la communauté internationale et l'amour commun du pays et l'égalité raciale qui seront le ciment de la nouvelle « nation arc-en-ciel en paix avec elle-même et avec le monde ». Il évoque les défis de son mandat que sont la lutte contre la pauvreté, les discriminations et « qu'il n'y a pas de voie facile vers la liberté »[79]. La date du 27 avril devient un jour férié en Afrique du Sud, le Jour de la Liberté.

Commission de la vérité et de la réconciliation

Conformément aux négociations de la période de transition, une commission de la vérité et de la réconciliation, présidée par l'archevêque anglican et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, est créée pour entendre des exactions et des crimes commis sous l'apartheid par le gouvernement, les forces de sécurité mais également par les mouvements de libération comme l'ANC[80]. La commission entend de nombreux récits sur les violences extrêmes et des injustices commises par les deux camps et offre une catharsis aux personnes et communautés blessées par les événements passés[81]. Il s'agit de confronter le passé afin de tourner la page historique douloureuse, de permettre d'exposer la vérité et aux coupables de se confesser, une amnistie étant offerte en cas d'aveux. En l'absence de confession ou de non-apparition devant la commission, des poursuites judiciaire peuvent être engagée si les autoritées ont assez de preuves.

Si des policiers, soldats ou citoyen ordinaires confessent leurs crimes, peu de responsables de haut niveau comparaissent devant la commission. Si l'ancien ministre de la loi et de l'ordre Adriaan Vlok accepte de comparaitre et de se repentir, l'ancien président P.W. Botha et le vice-président Thabo Mbeki refusent. Nelson Mandela admettra plus tard que dans sa lutte contre l'apartheid, l'ANC avait aussi violé les droits de l'homme, et il critiquera ceux de son propre parti qui essayaient de supprimer des éléments des rapports de la commission allant dans ce sens[82].

La commission vérité et réconciliation et la méthode Mandela de «dialogue sans exclusion» fait école en Afrique[34].

Réconciliation nationale

Prônant la réconciliation nationale, il se rend à Orania pour rencontrer la veuve d'Hendrik Verwoerd et organise une tea party à Pretoria réunissant les épouses des anciens premiers ministres et présidents du pays avec les épouses des anciens prisonniers de Robben Island. Mandela encourage les Sud-Africains noirs à soutenir l'équipe de rugby des Springboks lors de la coupe du monde de rugby 1995 qui a lieu dans le pays[83]. Après la victoire, Mandela presente le trophée au capitaine de l'équipe Francois Pienaar, un Afrikaner. Mandela porte le maillot avec le numéro de Pienaar, et l'événement est vu comme un grand pas dans la reconciliation entre les noirs et les blancs d'Afrique du Sud[84].

Internationalement, Mandela redonne une légitimité à l'Afrique du Sud qui est donnée en exemple en matière de réconciliation nationale.

Reconstruction économique

Maison construite par le RDP à Soweto.

Le gouvernement d'union nationale entame dès 1994 le programme de reconstruction et de développement (RDP) pour combattre les conséquences socio-économiques de l'apartheid, comme la pauvreté et le grand manque de services sociaux, des problèmes qui requièrent selon le gouvernement un environnement macroéconomique plus fort[85]. L'amplitude du programme est comparé à celle du New deal mis en place par le gouvernement américain lors de la Grande Dépression et est soutenu par tous les partis politiques[86].

Entre 1994 et début 2001 selon le gouvernement sud-Africain, plus de 1,1 million de maisons à bas coût pouvant bénéficier de l'aide gouvernementale ont été construites, accueillant 5 millions d'Africains du Sud sur les 12,5 millions mals logés [87]. Entre 1994 en 2000, 4,9 million de personnes pour la plupart habitant les anciens homelands bénéficient d'un accès à l'eau potable et 1.75 million de foyers sont raccordés au réseau électrique, la proportion de foyers ruraux avec l'électricité passant de 12 à 42%[87]. En 1999, 39 000 familles ayant bénéficié de la réforme agraire se partagent 3550 km². Selon le gouvernement en quatre ans 250 000 personnes ont reçu des terres [87]. D'avril 1994 à fin 1998, 500 nouvelles cliniques donnent un accès aux soins à 5 million de personnes et un programme de vaccination contre la poliomyélite-hépatite qui débute en 1998 immunise 8 million d'enfants en deux ans[87]. Un programme de l'emploi par les travaux public par la construction de routes, égouts ou réservois donne du travail à 240 000 personnes sur 5 ans[87]. Le RDP est cependant critiqué pour la faible qualité des maisons construites dont 30% ne respectent pas les normes[87], un approvisionnement en eau dépendant beaucoup des rivières et des barrages[88] et dont la gratuité pour les ruraux pauvres est couteuse[87]. A peine 1% des terres envisagé par la réforme agraire ont été effectivement distribué et le système de santé est impuissant à combattre l'épidémie de SIDA qui fait baisser l'espérance de vie moyenne des africains du Sud de 64,1 à 53,2 ans de 1995 à 1998[87].

Politique intérieure et internationale

Nelson Mandela avec le 14e dalaï-lama

En 1995, la constitution transitoire, élaborée pendant les négociations pour mettre fin à l'apartheid, est remplacé par une nouvelle constitution, adoptée au parlement par la quasi unanimité des députés de l'ANC et du parti national. En juin 1996, ce dernier quitte le gouvernement peu après son adoption.

Nelson Mandela accepte d'être médiateur de plusieurs négociations de paix, notamment dans l'Afrique des grands lacs. En 1997, Mandela quitte la présidence de l'ANC qui échoit à Thabo Mbeki. La peine de mort est abolie la même année.

Dans la première opération militaire post-apartheid, Mandela ordone aux troupes sud-africaines d'intervenir au Lesotho en Septembre 1998 pour protéger le gouvernement du premier ministre Pakalitha Mosisili[89].

Le président Mandela intervient également pour régler le procès des deux Libyens accusés par les Etats-Unis et le Royaume-Uni de l'attentat de Lockerbie qui avait fait 270 victimes en 1991[90]. Dès 1992, Mandela propose de manière informelle au président George H.W. Bush de juger les Libyens dans un pays tiers. Bush accepte la proposition, ainsi que le président français François Mitterrand et le roi Juan Carlos Ier d'Espagne[91] En Novembre 1994, six mois après son élection, Mandela propose que l'Afrique du Sud soit le pays qui héberge le procès mais le premier ministre britannique John Major rejette l'idée, disant que son gouvernement n'avait pas confiance en une cour de justice étrangère[92]. Mandela renouvelle son offre trois ans plus tard à Tony Blair en 1997. La même année à la conférence des responsables des chefs de gouvernement du Commonwealth à Edinburgh, Mandela avertit qu'« Aucune nation ne devrait être à la fois plaignante, procureur et juge. »

Un compromis est trouvé pour un procès aux Pays-Bas et le président Mandela commence les négociation avec le colonel Kadafi pour la remise des deux accusés Megrahi et Fhimah en avril 1999[93]. Le 31 janvier 2001, Fhimah est acquité mais Megrahi est jugé coupable et condamné à 27 ans de prison. Nelson Mandela va le visiter en juin 2002 et dénonce ses conditions d'emprisonnement en isolement total[94]. Megrahi est ensuite transféré dans une autre prison et n'est plus soumi à une incarcération en isolement[95].

Lutte contre le Sida

Nelson Mandela est critiqué pour l'absence d'efficacité de la politique de son gouvernement dans la lutte contre le SIDA par le juge Edwin Cameron[96],[97]. Mandela admet après son mandat qu'il peut avoir manqué à son devoir envers son pays en apportant pas plus d'attention à l'épidémie du SIDA[98],[99]. Pendant son mandat, le pourcentage de femmes enceintes séropositives triple, passant de 7.6 à 22.8% [100], le nombre de morts estimé par an passant la barre des 100 000 en 1999[101].

Autres événements de la présidence

Après avoir été élu président, une des caractéristiques de Mandela est l'utilisation de chemises en Batik, connues sous le nom de « chemise Madiba », même lors d'événements officiels, ce qui influence la mode du pays[102].

Il est affectueusement surnommé Madiba par les sud-africains, son nom du clan Xhosa [97].

Nelson Mandela publie son autobiographie Un long chemin vers la liberté en 1995 et raconte son enfance, son engagement politique, ses longues années de prison et son accession au pouvoir.

Après la présidence

Statue de Nelson Mandela à Johannesburg

Comme il s'y était engagé lors de son élection, Nelson Mandela, qui était le plus vieux président élu à l'age de 77 ans, n'est pas candidat à un second mandat en 1999 et quitte la vie politique, laissant la présidence de la république à Thabo Mbeki. Sa retraite n'est cependant pas inactive, il participe à de nombreuses œuvres caritatives et a toujours une forte influence nationale et internationale, prenant position sur de nombreux sujets.

Santé et retrait progressif

En juillet 2001, Nelson Mandela est soigné par radiothérapie pendant 7 semaines pour un cancer de la prostate[103]. A l'age de 85 ans, en juin 2004, Mandela annonce qu'il se retire de la vie publique. Sa santé décline et il veut passer plus de temps avec sa famille. Il dit qu'il ne veut pas se cacher du public, mais qu'il veut être dans la posture « de vous appeler pour demander si je suis le bienvenu, plutôt que d'être appelé pour intervenir ou participer à des événements. Ma demande est donc : ne m'appelez pas, je vous appelerai » [104].

A mesure que les années passent, Nelson Mandela prends de moins en moins souvent position sur les problèmes internationaux et nationaux[105].

Le 90ème anniversaire de Nelson Mandela le 18 juillet 2008 est célébré dans tout le pays[106] avec un concert hommage à Hyde Park dans le cadre de la série de concerts 46664. Dans son discours d'anniversaire, Mandela demande aux personnes riches d'aider les pauvres du monde entier[106].

Organisations caritatives et lutte contre le SIDA

Pour continuer de lutter pour les valeurs qui lui tiennent à cœur, il fonde un fond d'aide à l'enfance en 1994[97] et la Fondation Nelson-Mandela en 1999 pour favoriser l'éducation, le devoir de mémoire et l'une des priorité, la lutte contre le SIDA. La fondation est financée en partie par une série de concerts internationaux, les concerts 46664, dont le nom vient du numéro de prisonnier de Mandela[107].

Mandela devient le porte parole de nombreuses organisations d'aide sociale ou de défense des droits de l'homme. Il soutient le mouvement international Make Poverty History duquel fait parti la campagne ONE[108]. Le tournois de golf de charité Nelson Mandela, soutenu par Gary Player, a rapporté plus de 20 million de rands pour l'aide à l'enfance depuis sa création en 2000[109]. Mandela soutient également SOS Villages d'Enfants, la plus grande organisation mondiale dédiée à l'éducation des enfants orphelins ou abandonnés[110]. Nelson Mandela entre en conflit ouvert avec son successeur Thabo Mbeki à propos du SIDA, lui reprochant en 2002 de « continuer à débattre alors que des gens meurent », quand Mbeki questionne encore le lien entre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et le SIDA[97]. Il participe à plusieurs conférence internationales contre le SIDA et se prononce plusieurs fois contre la maladie, notamment lors de la mort de son fils qui en a été lui-même victime le 6 janvier 2005[111],[112].

Conseil des Global Elders

Le 18 Juillet 2007, Nelson Mandela, Graça Machel, et Desmond Tutu convoquent à Johannesburg une assemblée de dirigeant influents du monde entier qui veulent contribuer à l'aide de leur expérience et de leur sagesse à résoudre les problèmes les plus importants de la planète. Nelson Mandela annonce la formation de ce conseil des Global Elders (les anciens, ou sages, universels) dans un discours lors de son 89ème anniversaire [113].

Desmond Tutu est président du conseil et ses membres fondateurs incluent également Kofi Annan, Ela Bhatt, Gro Harlem Brundtland, Jimmy Carter, Li Zhaoxing, Mary Robinson et Muhammad Yunus[114].

Mandela explique que « ce groupe peut parler librement et avec audace, travaillant aussi bien de manière publique que de manière officieuse sur toutes sortes de mesures qui doivent être prises. Nous travaillerons ensemble pour soutenir le courage là où il y a la peur, pour encorager la négociation là où il y a le conflit, et donner l'espoir là où règne le désespoir »[115].

Politique internationale

Médiateur pour la paix au Burundi

Il devient médiateur au Burundi en février 2000 où il remplace le président tanzanien Julius Nyerere qui avait commencé les négociation en 1998 et était mort peu auparavant. Les accords de paix sont signé en août 2000. Mandela refuse ensuite d'être médiateur au Kosovo et en République démocratique du Congo mettant en avant son age élevé face au poids de négociations extrêmement fatigantes[34].

Opposition à la guerre en Irak et à George W. Bush

En 2002 et 2003, il critique la politique étrangère du président américain George W. Bush dans plusieurs discours[116]. En janvier 2003, lors d'un discours au International Women's Forum, Mandela s'oppose fermement à l'attaque des États-Unis et de ses alliés contre l'Irak, déclenchant la guerre du même nom sans l'aval des Nations unies. Il accuse le président George W. Bush de vouloir « plonger le monde dans l'holocauste »[117]. l'acusant d'arrogance[118] et de manque de vision et d'intelligence[119]. Il pense que cette action va diminuer l'influence des Nations-Unies, soulignant que lui même aurait soutenu une action contre l'Irak si cela avait été demandé par les Nation-Unies, et encourage le peuple américain à manifester contre la guerre et les pays dotés d'un droit de véto au conseil de sécurité à l'utiliser[119]. Nelson Mandela accuse Bush d'aller en Irak seulement pour le pétrole, insinue que son attitude et celle du premier ministre britannique Tony Blair de négliger les recommandations du secrétaire général Kofi Annan est motivée par le racisme, et attaque les États-Unis sur leur passé de violations des droits de l'homme et pour les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki lors de la seconde guerre mondiale[119].

« Si il y a un pays dans le monde qui a commis des atrocités indescriptibles, ce sont les Etats-Unis d'Amérique. Ils s'en fichent. »[119]

En novembre 2001, Nelson Mandela avait présenté ses condoléances suite aux attentats du 11 septembre et soutenu les opérations en Afghanistan. En juillet 2002, le président Bush l'avait décoré de la Médaille présidentielle de la liberté, l'appelant « l'homme d'état le plus révéré de notre temps. »[119]

Zimbabwe et Robert Mugabe

En 2000, Nelson Mandela critique Robert Mugabe, le président du Zimbabwe. Mugabe préside depuis 20 ans aux destinées de l'ancienne colonie britannique de Rhodésie du Sud. Il a été très critiqué internationalement pour sa politique répressive, son népotisme et son administration incompétente responsable de l'effondrement économique du pays[120],[121].

Mandela lui reproche de s'accrocher au pouvoir après 20 ans de mandat, et de favoriser le recours à la violence contre les fermiers blancs, propriétaires de la plus grande partie des terres commerciales du pays[122]. En 2007, Mandela essaye de persuader Mugabe de quitter le pouvoir « plus tôt que plus tard », « avec un minimum de dignité », avant d'être « poursuivi comme l'ancien dictateur Augusto Pinochet ». Il engage les Global Elders avec Kofi Annan comme médiateur mais Mugabe ne fait aucune réponse à ces approches [123]. En juin 2008, au plus fort de la crise des élections présidentielles zimbabwéennes, Nelson Mandela condamne « le tragique manque de leadership » au Zimbabwe[124].

Commercialisation de son image et litige juridique

Nelson Mandela est aussi l'objet d'une commercialisation de son image qui va depuis la vente de tee-shirts à son effigie, 500 livres publiés à son sujet, mais aussi d'objets liés à ses fondations contre la pauvreté et le SIDA, que certains sud-africains considèrent comme un excès de consumérisme ou une iconisation à la Che Guevara. Mandela a demandé que son visage soit enlevé de tous les produits mis en vente par sa fondation[125].

En mai 2005, Nelson Mandela demande à Ismail Ayob, son avoué et ami depuis 30 ans, d'arrêter de vendre des lithographies réalisées et signées Mandela et de comptabiliser le produit des ventes. Le conflit mène à des poursuites judiciaires de la part de Mandela [126]. Ayob clame son innocence mais le conflit refait la une en 2007 quand Ayob promet en justice de rembourser 700000 rands au fond d'investissement de Mandela, qu'il avait transféré sans autorisation à un fond pour les enfants et petits enfants de Mandela, et lui fait des excuses publiques[127].

Autres événements

Dans une lettre à Edward Zwick, le réalisateur du film Blood Diamond, Nelson Mandela exprime sa crainte que le public fasse l'amalgame entre les diamants de conflits dénoncés par le film, exploités en temps de guerre et au détriment des population, et les diamants légalement extraits des mines d'Afrique du Sud, et que cela pénalise les exploitation minières du pays. Le magazine américain The New Republic pense au contraire que cette lettre favorise les producteurs de diamants de conflits, et que la démarche de Mandela est motivée par l'intérêt national et son amité avec l'ancien directeur de De Beers[128].

En septembre 2004, il fut plébiscité en tant que première personnalité sud-africaine.

Jusqu'au 1er juillet 2008, Nelson Mandela ainsi que plusieurs autres responsables politique de l'ANC ne pouvaient entrer aux États-Unis sans visas spéciaux, car l'ANC faisait partie de la liste des organisations considéré terroriste par le gouvernement américain[129]. Cette situation remontait aux décennies de violence qu'a connu le pays lors de la lutte de cette organisation alors considéré communiste contre le régime de l'Apartheid dans le contexte de la guerre froide, même si le pays avait de bonne relation avec l'ANC, parti au pouvoir en Afrique du Sud et Nelson Mandela, lauréat du prix Nobel de la paix depuis 15 ans[130].

La pensée de Nelson Mandela

Lutte contre la ségrégation raciale et l'oppression

De la résistance non-violente à la lutte armée

Le pouvoir du dialogue

Ubuntu, « nous sommes les autres »

Lutte contre la pauvreté

Lors d'un discours pour la réception du prix Ambassadeur de la conscience remis par Amnesty International, Nelson Mandela déclare que « Vaincre la pauvreté n'est pas un geste de charité. C'est un acte de justice » [131].

Héritage

Hommages

Outre le prix Nobel de la Paix qui lui a été décerné conjointement avec Frederik Willem de Klerk en 1993, Nelson Mandela a reçu plus de 250 prix et récompenses nationales et internationales sur plus de 40 ans[132].

En 1980 il reçoit le prix Nehru pour la Paix et neuf ans plus tard le premier à recevoir le Prix Kadhafi des droits de l'Homme. En 1990 il est le deuxième étranger à recevoir le Bhârat Ratna, la plus haute distinction indienne[133]. C'est pour la fin du régime de l'apartheid qu'il reçoit avec le président Frederik de Klerk le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix en 1991. En 1992 il refuse le prix Atatürk de la paix décerné par la Turquie à cause des violations des droits de l'homme qui ont été commises à cette époque, puis accepte finalement le prix en 1999[134]. En 2001 il est la première personne vivante à être fait citoyen honoraire du Canada[135]. En 2002 il a reçoit la Médaille présidentielle de la liberté de George W. Bush[136]et est fait la même année membre de l'Ordre du Mérite par la reine Elizabeth II d'Angleterre[137].

Partisans et influence

En 2009, à l'occasion de ses 91 ans, le président américain Barack Obama a déclaré de Mandela que « sa vie nous enseigne que l'impossible peut se réaliser »[138].

Critiques

Famille

Mandela a été marié trois fois, est père de six enfants, a 20 grands-enfants et un nombre croissant de petits enfants[139].

Premier mariage

Mandela se marie en 1944 avec Evelyn Ntoko Mase qui est originaire de la même région que lui, mais qu'il rencontre à Johannesburg[140]. Le couple divorce en 1957 après 13 ans de mariage à cause des nombreuses absences de Mandela, sa dévotion à la cause révolutionnaire et le fait qu'elle est une témoin de Jéhovah, une religion qui prone la neutralité politique[141]. Le couple a deux fils, Madiba Thembekile (Thembi) (1946-1969) et Makgatho (1950-2005), et deux filles, toutes les deux nommées Makaziwe (Maki; nées 1947 et 1953). Leur première fille meurt à l'age de 9 mois, et il baptisent leur deuxième fille du même nom en son honneur[142]. Thembi est tué dans un accident de voiture en 1969 à l'age de 25 ans et Mandela alors prisonnier n'est pas autorisé à assister aux funérailles[143]. Evelyn Mase décède en 2004[144] et Makgatho meurt du SIDA en 2005.

Second mariage

Winnie Madikizela-Mandela est aussi originaire du Transkei et ils se rencontrent aussi à Johannesburg, où elle est le premier travailleur social noir [145]. Il l'épouse en 1958[34]. Ils ont deux filles, Zenani (Zeni), née le 4 février 1958, et Zindziswa (Zindzi) Mandela-Hlongwane, née en 1960[145]. Zindzi a seulement 18 mois quand son père est emprisonné à Robben island. Plus tard, Winnie est très affectée par la discorde familiale qui reflète les conflits politiques du pays; alors que Mandela est emprisoné, son père devient le ministre de l'agriculture du Transkei[145]. Le marriage se termine par une séparation en avril 1992 et un divorce en mars 1996 à cause de divergence politique liées à la radicalisation de Winnie[146].

Bien que sa fille Zindi ait des souvenirs de son père, les autorités sud-africaine ne lui autorisent aucune visite de l'âge de 4 à 16 ans[147]. ZindziMandela-Hlongwane devient célèbre mondialement quand à l'age de 14 ans elle lit les discours de Nelson Mandela refusant sa liberté conditionnelle en 1985.

Troisième mariage

Mandela se remarie le jour de ses 80 ans en 1998 avec Graça Machel née Simbine, veuve de Samora Machel, ancien président du Mozambique et allié de l'ANC qui a été tué dans un accident aérien 12 ans auparavant[148]. Le mariage suit des mois de négociations internationales pour établir le montant du prix exceptionnel qui doit être remis au clan de Machel. Les négociations sont conduite par le souverain traditionnel de Mandela, le roi Buyelekhaya Zwelibanzi Dalindyebo[149].

Œuvres

Image d'une plume : Source utilisée pour la rédaction de l'article

  • (en) Mandela, Nelson (1996). The Illustrated Long Walk to Freedom., Little, Brown and Company, 1996 ISBN 0-316-88020-5 Image d'une plume

Influence dans la culture populaire

Musique

De nombreux artistes ont évoqué Nelson Mandela ou lui ont rendu hommage:

Cinéma

  • Récemment libéré, Nelson Mandela lui même joue le rôle d'un professeur de Soweto à la fin du film Malcolm X de Spike Lee sorti en 1992 et qui est une libre adaptation de la biographie de Malcolm X[153]. Il récite une partie d'un des discours les plus connus de Malcolm X, dont la citation: « Nous déclarons notre droit sur cette Terre à être des êtres humains, d'être respectés comme êtres humains, de nous voir accordés les droits des êtres humains dans cette société, sur cette Terre, en ce jour, ce que nous avons l'intention d'amener à exister... ». Les célèbres mots de la fin de cette phrase sont «  par tous les moyens nécessaires »[154]. Mandela informe Spike Lee qu'il ne peut pas prononcer cette phrase devant la caméra, craignant que le gouvernement de l'apartheid ne l'utilise contre lui s'il le faisait. Lee est d'accord avec lui et les dernières secondes du film montrent un montage en noir et blanc de Malcolm X lui-même prononçant la phrase[154].
  • Le film Mandela and De Klerk (1997) raconte la libération de Mandela dont le rôle est interprété par Sidney Poitier[155].
  • Goodbye Bafana (2007), sur son emprisonnement à Robben Island, avec Dennis Haysbert dans le rôle de Mandela, et qui raconte sa relation avec son gardien James Gregory[156].

Bibliographie

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Sources de traduction

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais intitulé « Nelson Mandela ».

Notes et références

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Frederik de Klerk
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Président de l'Afrique du Sud
1994 à 1999
Thabo Mbeki


Drapeau de l'Afrique du Sud de 1928 à 1994 Présidents d'Afrique du Sud Drapeau de l'Afrique du Sud depuis 1994

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