Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty

Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty
Metal Gear Solid 2
Sons of Liberty
Logo de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty

Éditeur Konami
Développeur Konami CE Japan
Concepteur Hideo Kojima
Musique Harry Gregson-Williams
Norihiko Hibino

Date de sortie Drapeau : États-Unis 14 novembre 2001
Drapeau : Japon 29 novembre 2001
Drapeau : Europe 8 mars 2002
Drapeau : Corée du Sud 30 mai 2002
Genre Action-Infiltration
Mode de jeu Un joueur
Plate-forme PlayStation 2
Média 1 DVD-ROM
1 DVD-vidéo (Europe)
Langue Anglais ou japonais sous-titré
Contrôle DualShock 2

Évaluation PEGI : 16+, ESRB : M (Mature)

Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty (MGS2) est un jeu vidéo d'action-infiltration dirigé par Hideo Kojima. Le jeu a été développé par Konami Computer Entertainment Japan et édité par Konami en novembre 2001 sur PlayStation 2. Il s'agit du quatrième opus de la série Metal Gear : il fait suite à Metal Gear Solid (1998) tandis que Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots (2008) en constitue la suite directe.

Sons of Liberty connaît un succès public et critique[1], avec plus de 7 millions d'exemplaires de jeu vendu à travers le monde[2]. Une version étendue du jeu, Metal Gear Solid 2: Substance, est commercialisé en 2002.

Sommaire

Le jeu

Synopsis

Deux ans et demi après les évènements de Shadow Moses, Solid Snake et Otacon œuvrent désormais pour « Philanthropy », une organisation non gouvernementale qui lutte contre la prolifération des Metal Gear. Selon une source anonyme, un tanker en partance de New York abriterait un nouveau prototype de Metal Gear développé par l' US Marines. Tandis que Solid Snake infiltre le pétrolier, au loin son vieil ennemi Revolver Ocelot observe la scène et se réjouit de son arrivée : « Notre pote est pile à l'heure. Il saura bien assez tôt ce qui l'attend. ». Quelques minutes plus tard, un groupe de spetsnaz fait irruption sur l'embarcation et en prend le contrôle...

Système de jeu

Metal Gear Solid 2 est un jeu d'action basé sur le concept d'infiltration. Le gameplay apporte divers innovations qui repoussent les limites du genre. Les développeurs ont notamment particulièrement soigné l'intelligence artificielle des ennemis. L'un des aspects notoires du système de jeu est, qu'en dépit du cadre guerrier du jeu, il laisse toujours au joueur le choix de la non-violence, voire l'incite à cette option[3]. Il est ainsi possible de terminer le jeu en ne tuant quasiment aucun personnage.

Lors d'une première partie, 15 à 20 heures de jeu sont nécessaires pour finir le jeu, mais 4 à 5 heures sont en fait constituées de cinématiques et de dialogues « par codec ». C'est d'ailleurs l'un des reproches les plus fréquents faits au jeu[réf. nécessaire].

La « rejouabilité » du titre (ou replay value) est importante, notamment grâce à la quête des dog tags, qui consiste à prendre par surprise le maximum d'ennemis afin de récupérer leur plaque d'identification et de débloquer de nouveaux accessoires (camouflage optique, nouveaux costumes...). Le jeu recèle également d'innombrables scènes cachées, souvent de nature humoristique. On peut aussi constater l'ajout de nouvelle armes et de nouvelles possibilités d'interaction (comme quand Snake jette les corps en dehors du bateau) qui renforce la volonté des développeurs à faire vivre une expérience unique aux joueurs. Le choix d'un nouveau personnage Raiden montre aussi une nouvelle perception de l'infiltration différente de celle de Solid Snake.Composée de 47 mission.

Univers de jeu

Article connexe : Metal Gear (série).

Le thème central de Metal Gear Solid concernait le processus de l'évolution du point de vue de la génétique : le clonage, la sélection naturelle. Comment échapper à ses entraves, à sa destinée génétique ? Metal Gear Solid 2 traite la question dans son versant culturel : la mémétique. Comment ce qui n'est pas génétique est transmis aux générations futures et quelle influence le traitement numérique de l'information peut avoir sur ce processus ? Par ailleurs, le récit aborde des questions philosophiques relatifs à la liberté, notamment la notion de libre arbitre, et en tire un parallèle avec l'action ludique.

Résumé de l'histoire

L'histoire se déroule en deux parties : celle du tanker en 2007, dans laquelle le joueur incarne Solid Snake, et l'incident de la Big Shell en 2009, dans laquelle le joueur incarne Raiden. Au début du jeu, le joueur se voit demander s'il a déjà joué à Metal Gear Solid. S'il répond que non, il débute la partie directement au second chapitre.

L'incident du tanker

Le jeu s'ouvre sur le George Washington Bridge et l'entrée en scène spectaculaire du héros.

En 2007, deux ans après les incidents de Shadow Moses, Solid Snake et Otacon œuvrent désormais pour « Philanthropy », une ONG qui lutte contre la prolifération des Metal Gear. Solid Snake infiltre le Discovery KSNM-3, un tanker en partance de New-York supposé transporter un nouveau prototype de Metal Gear de l'US Marine Corps. Mais peu après son arrivée, un groupe de spetsnaz investit de force l'embarcation et en prend le contrôle. Sergei Gurlukovich, un colonel du GRU, dirige les opérations en compagnie de Revolver Ocelot. Sur le pont, Snake affronte Olga, la fille de Gurlukovich, qui est enceinte, et la laisse inconsciente. Après avoir atteint les cales, Snake découvre le nouveau Metal Gear, une version amphibie baptisée Metal Gear RAY. Il prend des photos du RAY et les transmet à Otacon. Il assiste ensuite à la trahison d'Ocelot qui tue Gurlukovich et Scott Dolph, le chef des Marines présent sur les lieux, pour s'emparer du Metal Gear. « Je le reprends. (...) Pour les Patriotes » Lorsque Snake tente de s'interposer, Ocelot faillit un instant et sa personnalité se trouve « parasitée » par celle de Liquid Snake, dont il s'était fait greffer le bras après l'incident de Shadow Moses. Liquid Snake semble promettre une revanche à Snake et disparaît avec le Metal Gear après avoir fait couler le tanker. Dans sa fuite, Ocelot — qui a repris ses esprits — prend contact avec le président des États-Unis pour lui indiquer que la mission s'est parfaitement déroulée.

Laissé pour mort, Solid Snake sera officiellement tenu responsable de la catastrophe écologique supposément engendrée par le naufrage du tanker. Sur le lieu de l'incident, à 30 km au large de Manhattan, les autorités érigent une usine de décontamination surnommée « Big Shell » (litt. « grosse coquille »).

L'incident de la Big Shell

Le 29 avril 2009, la Big Shell, devenue un symbole de la lutte écologique, est prise d'assaut par un groupe terroriste lors de la visite du président des États-Unis, James Johnson. Les terroristes, qui se font appeler les « Fils de la Liberté », sont menés par Solidus Snake, le troisième clone de Big Boss et sont composés d'anciens membres de la Dead CellFatman, Fortune et Vamp —, de Revolver Ocelot et de la milice russe d'Olga Gurlukovich. Raiden, une recrue de l'unité de forces spéciales américaine Fox Hound, est infiltré sur les lieux en solo par voie maritime pour sauver les otages et neutraliser les terroristes. En parallèle, des équipes de la Navy SEAL tentent une intervention par voie aérienne mais elle est fortement réprimée par les terroristes. La mission de Raiden prend dès son arrivée une tournure inattendue. Le chef de l'opération, le « colonel », lui parle de la mission en termes de « simulation » et lui apprend que sa petite amie, Rosemary, analyste à la NSA, sera impliquée à distance dans l'opération. Les informations officielles sur les motivations et les menaces des terroristes s'avèrent également rapidement contredites sur le terrain...

Raiden rencontre Iroquois Pliskin, un lieutenant de la SEAL, et Peter Stillman, un expert en déminage du NYPD. Tous trois font équipe pour désamorcer les explosifs posés par Fatman, l'ancien disciple de Stillman et terroriste désormais incontrôlable. La catastrophe est évitée mais Stillman y laisse la vie et une partie de la structure de la Big Shell est endommagée. Avec l'aide d'un mystérieux ninja cyborg, Raiden parvient à rejoindre l'agent Richard Ames, retenu en otage, puis le président Johnson qui lui révèlent les dessous d'une conspiration. La Big Shell n'est pas une usine de décontamination mais le centre de développement de l'Arsenal Gear, un gigantesque sous-marin qui abrite le GW, un système de traitement de données à base de supercalculateurs conçu pour contrôler les flux d'informations numériques transitant sur les réseaux mondiaux. Le président lui explique que la démocratie aux États-Unis est un leurre et que le pays est en réalité contrôlé par une organisation secrète, les Patriotes. « La politique, l'armée, l'économie... ils contrôlent tout. » Lassé de n'être qu'un pion, le président a collaboré avec Solidus Snake, alias Georges Sears, son prédécesseur, pour détourner l'Arsenal Gear et faire pression sur l'organisation. Mais face à la détermination sans borne de Solidus Snake, prêt à générer le chaos pour parvenir à ses fins, Johnson décide de faire volte-face. Il donne à Raiden un disque optique contenant un virus informatique capable de détruire le GW. Revolver Ocelot fait alors irruption dans la pièce et assassine le président.

Le nouvel objectif de Raiden est désormais d'empêcher le détournement de l'Arsenal Gear. Raiden part retrouver Emma Emmerich, ingénieur sur le projet GW et demi-sœur d'Otacon, qui sait comment charger le virus (elle en est le concepteur). Ils font route vers la salle des ordinateurs où les attendent Solid Snake, qui se cachait derrière l'identité d'Iroquois Pliskin, et son compère Otacon. En chemin, Emma est gravement blessée par Vamp et elle meurt quelques minutes plus tard dans les bras de son demi-frère. Le virus injecté dans le système ne semble pas complètement opérant, probablement manipulé par les Patriotes. L'Arsenal Gear s'apprête à être mis en service par les terroristes. Solid Snake charge Otacon d'évacuer les derniers otages par hélicoptère. Snake et Raiden ne pourront entrer à l'intérieur de l'Arsenal Gear sans y être aidés : Olga Gurlukovich, alias le mystérieux ninja cyborg, apparaît soudain aux côtés de Snake. Elle assomme un Raiden décontenancé...

Raiden reprend conscience, nu et ligoté, dans la salle de torture de l'Arsenal Gear. Solidus Snake le reconnaît comme l'enfant soldat d'exception qu'il a formé durant les années 1980. Manipulé par les implants cérébraux et les nanomachines, Raiden avait perdu souvenir de ce passé trouble. Raiden se retrouve en tête à tête avec Olga, qui lui explique être un agent double à la solde des Patriotes. L'organisation a kidnappé son enfant peu après sa naissance et la contraint à aider Raiden dans sa mission : s'il meurt, son enfant mourra aussi. Raiden est libéré par Olga et part retrouver Solid Snake. En chemin, le colonel lui tient des propos de plus en plus incohérents, phénomène qu'Otacon met en relation avec le virus informatique injecté : le chef de l'opération est une intelligence artificielle générée par le GW. Raiden et Snake progressent côte à côte dans les méandres de l'Arsenal Gear. Quand Fortune vient à leur rencontre, Solid Snake décide de l'affronter seul. Plus loin, Solidus Snake lâche un bataillon de Metal Gear RAY sur Raiden. Épuisé, Raiden finit par mettre un genou à terre. Olga intervient mais Solidus Snake tue froidement la jeune femme, dont les derniers mots iront pour Raiden : « Tu dois vivre. »

La Statue de la Liberté.
« Construire l'avenir et préserver le passé sont une seule et même chose. » - Solid Snake, le héros.

Raiden et Solid Snake, tous deux menottés, se retrouvent avec Solidus Snake et Fortune sur le toit de l'Arsenal Gear, désormais émergé et totalement inutile grâce au ver d'Emma. Solidus Snake livre ses véritables intentions : obtenir la liste de noms des Patriotes et détruire l'organisation. Revolver Ocelot entre alors en scène et lève le voile sur la machination dont ils ont tous été victimes. L'incident terroriste est un exercice orchestré par les Patriotes. Les évènements, reproduction de l'incident de Shadow Moses, ont été manigancés dans le cadre du Plan S3, un programme qui viserait à créer le soldat parfait. Tout était scripté, à l'exception de l'apparition du véritable Solid Snake sur la Big Shell. Solidus Snake et Fortune tentent en vain d'éliminer l'espion de Patriotes, qui tue Fortune. « Maintenant que j'ai récupéré suffisamment de données, je peux récupérer l'Arsenal Gear et nettoyer les déchets générés par l'exercice. » Revolver Ocelot prend les commandes d'un Metal Gear RAY et s'apprête à en finir avec eux quand la personnalité de Liquid Snake refait soudain surface. Liquid Snake explique être à l'origine de la présence de Solid Snake sur la Big Shell. Il a l'intention de se débarrasser des Patriotes ainsi que de ses deux frères génétiques : « Il ne peut y avoir qu'un Snake et qu'un Big Boss. » Aux commandes du RAY, Liquid Snake fuit dans l'océan tandis que Solid Snake se jette à sa poursuite. L'Arsenal Gear se met soudain en marche et se dirige droit sur la ville de New York.

La gigantesque masse de l'Arsenal Gear percute Manhattan et stoppe sa course au centre-ville. Solidus Snake et Raiden sont projetés sur le toit du Federal Hall. Solidus Snake explique vouloir lutter contre les Patriotes pour rétablir les principes fondateurs des États-Unis et aussi simplement laisser une trace de son existence. Il pense que le cortex cérébral de Raiden contient des informations sur l'organisation. Raiden reçoit un dernier appel de l'intelligence artificielle qui livre une signification étendue du Plan S3. Le programme viserait en réalité à créer une méthode qui permette de contrôler la volonté et la conscience humaine. Le but poursuivi par les Patriotes serait de stimuler l'évolution de l'espèce humaine : filtrer le cloaque d'informations numériques insignifiantes, lutter contre la perte des valeurs et extirper l'humanité de ses contradictions en réalisant les choix qu'elle ne veut pas faire. Solidus Snake libère Raiden de ses chaînes et l'engage à combattre dans un ultime duel au sabre. Raiden terrasse Solidus Snake, dont le corps s'échoue au pied de la statue de George Washington.

Comme à la sortie d'un étrange rêve, Raiden fait quelques pas sur Wall Street. Snake le rejoint. « Snake, qui suis-je réellement ? Que dois-je croire ? » Snake lui dit qu'il est libre de choisir qui il veut être et quoi retenir de cette expérience. Il attire son attention sur ses plaques d'identité militaires : Raiden n'y reconnaît pas son nom (c'est celui du joueur) et les jette. Solid Snake explique que dans notre monde la réalité absolue n'existe pas vraiment et que, dans un sens, les Patriotes ne sont qu'une fiction ininterrompue. Snake a posé un émetteur sur le RAY de Liquid Snake. Il détient aussi le disque optique contenant le virus et pense pouvoir en tirer la liste des Patriotes. Le héros légendaire disparaît dans la foule et Raiden retrouve Rosemary. Les deux amoureux se promettent de se voir désormais pour ce qu'ils sont vraiment et de trouver quoi transmettre à leur futur enfant.

Après le générique de fin, une communication entre Snake et Otacon révèle le résultat du décryptage du disque optique : les douze membres du Comité des Sages, le haut conseil des Patriotes, sont morts il y a plus d'une centaine d'années et l'un d'entre eux est le principal donateur de « Philanthropy ».

Personnages

Au-delà du jeu

Le Federal Hall, théâtre de l'acte final de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty.

Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty est souvent considéré comme une œuvre hors-norme dans l'histoire du jeu vidéo. Dans un sens, la démarche d'Hideo Kojima rappelle celle de Stanley Kubrick avec 2001, l'odyssée de l'espace[4]. Lorsque le cinéaste s'en prenait à la science-fiction, il lui fallait l'humanité tout entière, un désert sidéral regorgeant de symbôles, de la grande musique... De grands moyens vers l'infini et l'au-delà. Ainsi était 2001, pensé comme une révolution et qui continue aujourd'hui de briller par sa solitude. Révolution technologique destinée à faire tourner le « monolithe noir » au plus haut de ses capacités, transfiguré par un scénario aussi tortueux que porteur[5], le jeu de Kojima demeure « peut-être aussi beau, seul et suffisant que son prédécesseur cinématographique » estime Les Cahiers du cinéma[4].

Entre deux longues cinématiques explicatives, le joueur — qui incarne la recrue Raiden — poursuit ses objectifs de soldat : sauver les otages, neutraliser les terroristes. Snake, le héros légendaire de la série, n'est alors plus qu'une ombre fuyante, une idôle lointaine. C'est pourtant sur ces traces que le joueur doit continuer pour arriver là où le mythe finit par s'étioler : « Désormais, tout le monde peut être Solid Snake » dit l'espion des Patriotes. Une console et une manette suffisent. Par ces va-et-vient constants entre activité et passivité, Kojima tient à mettre le joueur face au jeu plutôt que dedans, réalisant la première expérience d'un « méta-jeu » assez conceptuel[4] (cf. métafiction). De cette permanente incertitude entre jeu vidéo et cinéma[5], il tire une surface puissamment réflexive sur l'action ludique et la condition de joueur[4].

La séquence finale déploie une portée lourdement métaphysique à propos de la civilisation et de son rapport conflictuel à la liberté. « The Sons of Liberty » (en français, « Les Fils de la Liberté ») est le nom du groupuscule qui vise la destruction des Patriotes, un pouvoir secret contrôlant et apportant ses connaissances au monde et déterminant du même coup son évolution. Faut-il détruire toute cette science à partir du moment où elle est surtout un instrument de pouvoir ? Faut-il au contraire l'accepter et envisager la liberté dans les limites d'un contexte immuable ? Solidus Snake la veut totale, osant le chaos inhérent à une vraie révolution (cf. la fin de Los Angeles 2013 où un autre Snake renvoyait in fine l'humanité à l'âge de pierre). Solid Snake semblent se contenter d'une liberté surveillée, certainement parce que cette option semble à Kojima le mieux résumer ce qu'est un jeu vidéo : de l'aléatoire malgré l'enfermement du joueur dans des codes et des calculs préalables[4].

Musique

Les musiques de jeu ont été composées par Harry Gregson-Williams et Norihiko Hibino. La participation d'un compositeur de musique de films, Gregson-Williams, à un jeu vidéo était alors chose peu commune. Steve Jablonsky et Justin Caine Burnett ont également été impliqués. La musique du générique de fin, Can't Say Good Bye to Yesterday, est composé par Rika Muranaka avec la voix de Carla White. La bande-son est proposée dans deux compilations CD : Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty - Original Soundtrack (2001) et Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty - Soundtrack 2: The Other Side (2002).

The Document of Metal Gear Solid 2

The Document of Metal Gear Solid 2 est un making of interactif. Il est sorti le 12 septembre 2002 au Japon et le 24 septembre 2002 en Amérique du nord pour environ 20 USD. Il est offert le 28 mars 2003 en Europe dans la version PlayStation 2 de Metal Gear Solid 2: Substance. Son contenu exhaustif et sa distribution limitée en fait un objet collector très recherché par les fans.

Mêlant documents écrits, vidéos, sonores et séquences interactives, le DVD propose une mine de données : chronique du développement, informations sur le gamedesign, les nouveaux éléments de gameplay, la réalisation, la narration, la programmation, les modèles 3D des personnages et des décors, une description des thématiques, de l'univers, de l'audience-cible,... Il contient aussi cinq VR missions. Réalisé à partir de documents de travail originaux, il rend compte des modifications opérées au cours du développement. Certaines idées de gameplay envisagées ne seront concrétisées que dans Snake Eater (2004) ou même Guns of the Patriots (2008).

Développement

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La décision de créer MGS2 est prise le 6 octobre 1998, soit un mois après la sortie japonaise du premier opus. Le développement s'est échelonné de novembre 1998 à septembre 2001, pour un coût estimé à 10 millions de dollars américains. Le développement a occupé 30 personnes au départ pour monter jusqu'à 70 à la fin.

Les spécifications techniques finales de la PlayStation 2 sont connues en mars 1999 (un an avant son lancement au Japon). La première présentation publique du jeu s'est déroulée en mai 2000 au salon de l'E3 de Los Angeles. Une sortie mondiale fut envisagée mais la sortie européenne a finalement été décalée de quatre mois.

Le script contenait 1500 pages à l'initial pour être réduit à près de 800 pages au final (contre 500 pour MGS). Le jeu contient 580 minutes de dialogues et 170 minutes de cinématiques (la plupart générée en temps réel par le moteur de jeu).

À l'origine, le jeu devait s'appeler « MGS III », les trois chiffres romains symbolisant les trois plus hauts gratte-ciel de Manhattan, cadre du jeu (le chiffre réfère également aux trois clones de Big Boss). Cette appellation a été abandonné, vraisemblablement pour des raisons de marketing. Suites aux attentats du 11 septembre 2001 (le jeu est sorti deux mois plus tard), la séquence finale a subi une coupe franche : on ne voit pas l'Arsenal Gear s'écraser sur la moitié de Manhattan pas plus que la Statue de la Liberté être démolie. Les drapeaux américains ont également été retirés sur Wall Street.

Équipe de développement

Accueil

Après le succès du précédent épisode, l'attente autour de Metal Gear Solid 2 fut très importante dans la communauté de joueurs[6]. La première présentation du jeu, lors de l'E3 2000 à Los Angeles, s'est déroulé dans une ambiance survoltée[7], confirmée quelques mois plus tard lors de la diffusion d'une nouvelle bande-annonce au Tokyo Game Show. Plus d'un an avant sa sortie, le jeu avait déjà acquis un statut culte[7]. Une démo jouable proposé en mars 2001 avec le jeu Zone of the Enders est venu confirmer le potentiel du jeu[7].

Metal Gear Solid 2 a reçu un accueil souvent élogieux de la part de la presse et des joueurs, totalisant une note moyenne de 95% dans les médias spécialisés[1] et plus de 7 millions d'exemplaires de jeu vendus[2]. La critique a mis en exergue les innovations de gameplay, le sens de la mise en scène, l'avancée en matière de réalisation technique, notamment l'utilisation de graphismes en temps réel lors des cinématiques[8]. Le scénario complexe[9], aux thèmes philosophiques et cyberpunk, a cependant reçu des appréciations plus contrastées[10],[11],[12]. Certains louent l'ambition du script d'Hideo Kojima, estimant parfois qu'il est marquée d'une esthétique postmoderniste[13],[14], d'autres le considérent incompréhensible ou simplement trop lourd pour un jeu d'action, notamment compte tenu de l'abondance de dialogues[15].

Critiques

Aperçu des notes reçues
Média Note
EGM US 9,5/10
Famitsu JP 38/40[16]
GamePro US 5/5[17]
GameSpot US 9,6/10[18]
IGN US 9,7/10[19]
Compilations de plusieurs critiques
GameRankings 95 %[20]
Metacritic 96 %[21]

Suite aux nombreux trailers et au grand succès commercial de Metal Gear Solid, la communauté de joueurs attendait grandement l'arrivée de la série sur la PlayStation 2 et du jeu lui-même[22]. Metal Gear Solid 2 a reçu de nombreux éloges tant des critiques que des fans, s'est vendu à 7 millions de copies dans le monde et s'est maintenu à une note de 96% sur Metacritic, où il est le 4e jeu le mieux noté sur PS2[23], et le 20e jeu le mieux noté de tous[24]. Game Informer Magazine a donné au jeu la note de 10/10, et la majorité des magazines et sites Internet ont suivi. Gamespot, notant le jeu à 9,6, qualifie Metal Gear Solid 2 comme un must-play game[25]. Les critiques ont salué le gameplay d'infiltration du titre, en soulignant les améliorations faites depuis MGS, tout comme le niveau de détail graphique, particulièrement le rendu des graphismes dans le jeu dans les cut-scenes[26]. Un sondage du magazine japonais Famitsu classe Metal Gear Solid 2 comme 42e des 100 plus grand jeux de tous les temps[27]. Dans la liste des 200 plus grands jeux de tous les temps du Game Informer Magazine, MGS2 arrive 50e[réf. nécessaire].

Toutefois, si le gameplay est universellement salué, l'histoire a été reçue de façon plus mitigée et fut source de controverse. Celle-ci explore des thèmes philosophiques et cyberpunk très précis, comme la mémétique, l'ingénierie sociale, la sociologie, l'intelligence artificielle, le contrôle de l'information, la théorie du complot, les manœuvres politiques et militaires, l'évolution, l'existentialisme, la censure, la manipulation du libre arbitre, et la nature de la réalité[28],[29],[30],[10],[31],[32]. Le script ambitieux de Kojima a été salué, certains le désignant comme le premier exemple de jeu vidéo postmoderne[28],[33],[34],[29],[35],[30]. L'influence artistique de MGS 2 peut être vue dans des jeux vidéo postérieurs comme killer7 de Goichi Suda[33], tandis que d'autres thèmes apparaissent dans des jeux tels que Eternal Darkness et BioShock[36]. Cependant, certains critiques ont qualifié l'histoire comme « incompréhensible » et bien trop complexe pour un jeu d'action, et ressenti un gameplay cassé par la longueur de certains dialogues, eux-mêmes hors de propos et alambiqué[21],[22]. L'apparition surprise de Raiden comme protagoniste de la majorité du jeu (remplaçant Solid Snake) a été aussi controversée par les fans de la série Metal Gear. Certains des fans ont perçu Raiden comme « un blond efféminé et peu fiable », « prenant la place du "héros acclamé" Snake »[30].

Récompenses

E3 2001 Game Critics Awards

  • Meilleur jeu de console
  • Meilleur jeu d'action/aventure

E3 2000 Game Critics Awards

  • Prix spécial pour les graphismes

IGN Best of 2001

  • Meilleurs graphismes
  • Meilleur son
  • Meilleure histoire

GameSpot 2001 Game of the Year Awards

  • Meilleure musique
  • Plus grande surprise (Introduction de Raiden)

GameSpy 2001 Game Awards

  • Meilleur jeu d'action/aventure sur PS2
  • Jeu de l'année PS2 des lecteurs
  • Meilleures cinématiques
  • Meilleur retour de force

Game Informer 2001: Game of the Year Awards

  • Jeu de l'année[37]

EDGE Magazine

  • "Innovation de l'année" award[38]

Metal Gear Solid 2 est classé septième dans la liste des meilleurs cinématiques d'ouverture de Game Informer[39]

Film

Notes et références

  1. a et b Metal Gear Solid 2 totalise la note moyenne de 94,8% et de 96 % sur les sites Gamerankings et Metacritic. Consulté le 23 janvier 2008.
  2. a et b Metal Gear Solid 3 Exclusive For Sony, Big Gaz, Gameplanet, 15 mai 2003.
  3. Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, David Smith, IGN Entertainment, 16 novembre 2001.
  4. a, b, c, d et e Metal Gear Solid 2 : Au-delà du jeu, Sébastien Benedict, Les Cahiers du cinéma, Spécial Jeux vidéo, n° 209H, septembre 2002.
  5. a et b Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty, Gamekult, 29 janvier 2002.
  6. 25 Most Overrated Games of All Time, GameSpy, 28 décembre 2006.
  7. a, b et c Metal Gear Solid 2 : premier pas dans la version finale., Overgame, 20 novembre 2001.
  8. Metal Gear Solid 2 Review, Gamespot, 28 août 2006.
  9. « D'une complexité digne du Grand sommeil de Raymond Chandler » estime Les Cahiers du Cinéma.
  10. a et b Metal Gear Solid 2: Sons Of Liberty. Cyberpunk Review.
  11. Metal Gear Solid 2 Ending Analysis, Artemio Urbina, Junker HQ, 2002.
  12. MGS2 Story / Ending / Symbolism Analysis, Chris Zimbaldi, metalgearsolid.org, 2004.
  13. Dreaming in an Empty Room: A Defense of Metal Gear Solid 2, insert credit, 30 janvier 2007.
  14. Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty as a Post-Modern Tragedy, Chris Zimbaldi, metalgearsolid.org, 2005.
  15. Most Overrated Games of All Time, GameSpy, 25 janvier 2006.
  16. Famtisu Scores. Consulté le 2009-11-23
  17. (en)Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty sur gamepro.com
  18. (en)Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty Review
  19. (en)Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty sur uk.ps2.ign.com
  20. (en)Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty sur Gamerankings
  21. a et b (en)Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty (ps2: 2001)
  22. a et b (en)25 Most Overrated Games of All Time sur GameSpy, 2003. Consulté le 30 juin 2011
  23. (en)All-Time High Scores - PS2. Consulté le 30 juin 2011
  24. (en)All-Time High Scores sur Metacritic
  25. (en)Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty Reviews
  26. (en)Metal Gear Solid 2 Review sur Gamespot, 13 novembre 2001. Consulté le 30 juin 2011
  27. (en)Japan Votes on All Time Top 100, Edge, 3 mars 2006
  28. a et b (en)Dr. Chris Zimbaldi Konkle, « Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty as a Post-Modern Tragedy », metalgearsolid.org, 30 avril 2004. Consulté le 2007-02-21
  29. a et b (en)Matthew Weise, « How Videogames Express Ideas », Level Up: Digital Games Research Conference, Massachusetts Institute of Technology, 2003. Consulté le 30 juin 2011
  30. a, b et c (en)David Radd, « 'Controversial' Games: Dealing with Fan Backlash », Industry Gamers, 10 novembre 2009. Consulté le 21 novembre 2009
  31. (en)Artemio Urbina, « Metal Gear Solid 2 Ending Analysis », Junker HQ, 21 février 2007
  32. (en)Dr. Chris Zimbaldi, « MGS2 Story / Ending / Symbolism Analysis », metalgearsolid.org, 2004
  33. a et b (en)Mark Ryan Sallee, « Kojima's Legacy », IGN, 29 juin 2006. Consulté le 30 juin 2011
  34. (en)The Kojima Productions Report Session 084, Kojima Productions, 20 mars 2008. Consulté le 30 juin 2011
  35. (en)Games as Art: The videogames that prove Rogert Ebert wrong, IGN, 31 juillet 2007. Consulté le 30 juin 2011
  36. (en)GameSpy's Top MGS Moments: Metal Gear Solid 2 (Day Two), GameSpy, 16 mai 2008
  37. "Games of 2001." Game Informer. janvier 2002: p. 52
  38. METAL GEAR SOLID2 -SONS OF LIBERTY-, 2002-06-12. Consulté le 2008-03-24
  39. "The Top Ten Video Game Openings," Game Informer 187 (novembre 2008): 38.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty de Wikipédia en français (auteurs)

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