Lutte sénégalaise

Lutte sénégalaise
Combat au stade Demba Diop de Dakar.

La lutte sénégalaise (ou lamb, laamb en wolof) est un sport traditionnel très populaire au Sénégal, tout particulièrement dans les régions du Sine-Saloum et de la Casamance. On le pratique aussi en Gambie.

Sport de contact, la lutte sénégalaise intègre en plus la boxe d'où l'appellation de « lutte avec frappe ». Le lutteur peut à la fois donner des coups et recourir au corps à corps pour terrasser son adversaire[1].

En sus de sa dimension sportive elle intègre une dimension culturelle et folklorique (bakk) qui met en œuvre au travers d’animations la tradition culturelle sénégalaise. On peut la considérer comme l'un des « gardiens du temple »[Quoi ?].

Au départ sport amateur, la lutte sénégalaise est devenue aujourd'hui un sport professionnel qui attire de plus en plus de jeunes sportifs et le public[2]. Les cachets de lutteurs s'élèvent à des dizaines de millions de FCFA. Les lutteurs sont regroupés en écuries et adhérent à la fédération qui est l'organe de gestion de ce sport[3].

Sommaire

Histoire

Combats dans un village de Gambie.

Traditionnellement, les premiers combats de lutte se déroulaient après la saison des pluies et opposaient les lutteurs de villages environnant dans des championnats appelés mbaapat. C’est le cas notamment dans les régions du nord, du Sine-Saloum et de la Casamance. Le vainqueur du tournoi pouvait remporter avec lui du bétail, des céréales et autres biens en jeu.

Au fil du temps et du succès, les combats deviennent de plus en plus importants, les cachets des lutteurs aussi.

De grands noms marquent l’histoire de la lutte sénégalaise : Falaye Baldé, Double Less, Mbaye Gueye (Tigre de Fass), Manga 2 (ancien roi des arènes) entre autres.

Mais c’est avec l’avènement de Mouhamed Ndao (Tyson) que la lutte a pris son envol pour devenir un sport professionnel avec des cachets de millions de francs et un grand nombre de spectateurs. Aujourd’hui les combats sont de grands événements sportifs mobilisant les médias et l’attention des résidents et de la diaspora.

Depuis mai 2010, Fabrice Allouche (ex-champion du monde de kickboxing) est le premier blanc à intégrer une école de lutte sénégalaise comme coach de boxe, préparateur physique et mental auprès de l'école Ndakaru[4]. Il travaille en collaboration avec le grand entraîneur Katy Diop en faisant des allers et retours entre Paris et Dakar[5]. Les médias sénégalais surnomment Fabrice Allouche "Le sorcier blanc" suite aux nombreuses victoires acquises par les lutteurs qu'il a entrainé. Pour cette saison 2010/2011, Il a d'ailleurs fait un bilan de 14 victoires et 4 défaites des lutteurs qu'il a coaché. Il a d'ailleurs fait remporter à l'ecurie Ndakaru le prestigieux trophée du Claf avec malick Niang et une prometteuse 3éme place sur 32 participants au championnat Arena de la chaine Rdv avec le lutteur Ndofféne.

Rituel

Avant le combat

Les jeux commencent par des chants guerriers puis par des cérémonies censées éloigner les mauvais esprits[6]. Puis viennent les prières et les bains rituels[6].

Règles

Le règlement est très rigoureux et complexe. Il est appliqué par trois juges arbitres.

Un combat dure quarante-cinq minutes en trois tiers temps avec des pauses de cinq minutes . Les lutteurs combattent à mains nues et sans aucune protection[7]. Le combat se termine dès qu'il y a une chute d'un des lutteurs. On considère qu'il y a chute lorsque la tête, les fesses ou le dos du lutteur touchent le sol ou qu'il y a quatre appuis (deux mains et deux genoux) sur le sol. La victoire peut aussi être attribuée à un lutteur lorsque son adversaire ne présente plus les conditions physiques ou médicales aptes à la lutte.

Quelques champions

(ordre alphabétique)

  • Arenas Zacharie, dit «la hyène», de l'écurie des indiens indomptables
  • Balla Beye 1 Birahime ndiaye DE FASS
  • Balla Beye 2, « l'Ouragan de Pikine, le chef de file de l'écurie hal-puular
  • Balla Gaye 2, le Lion de Guédiawaye
  • Falaye Baldé
  • Fabrice Allouche le coach de Ndakaru premier occidental admis dans une écurie.
  • Bombardier (Serigne Ousmane Dia)[8]
  • Robert Diouf (Mohamed Ndiaye)
  • Fodé Doussouba
  • Falang
  • Eumeu Sène
  • Gris Bordeaux (Ibrahima Dione)
  • Lac De Guiers 2
  • Mbaye Guèye
  • Tapha Guèye
  • Manga
  • Mame Gorgui Ndiaye
  • http://www.modoukharagnelo.com/portrait.html,« kharagne lô
  • Doudou Baka Sarr
  • Tyson (Mouhamed Ndao)
  • Yékini (Yakhya Diop)[9]
  • Demba Thiaw Diene
  • Ousmane N'dir
  • Talla Diagne
  • Manga 2
  • Abdoulaye Diop
  • Aliou Faye dit Pakala
  • Modou Lo dit Kharagne lo[10]

Compétitions

Les combats ont lieu tout au long de l'année, généralement le samedi ou le dimanche, notamment dans le Stade Demba Diop, mais la rencontre la plus populaire se déroule le 1er janvier au Stade Léopold Sédar Senghor de Dakar, et le 4 avril, date anniversaire de l'accession à l'indépendance du Sénégal.

Philatélie

Albert Decaris a créé pour les Postes sénégalaises un timbre "Luttes africaines".

Filmographie

Bibliographie

  • (fr) A. Badji, La lutte traditionnelle joola. Étude et perspectives, Dakar, INSEPS, 1982, p. 47 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) I. Bidiar, La lutte traditionnelle avec frappe à Dakar : quelles perspectives ?, Dakar, INSEPS, 1990, p. 72 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) Philippe Bordas, Au combat : les boxeurs du Kenya, les lutteurs du Sénégal, Filigranes, 1997, p. 20 (ISBN 291068234X)
  • (fr) Philippe Bordas, L'Afrique à poings nus, Paris, Seuil, 2004, p. 352 (ISBN 2020556723)
  • (fr) A. O. Diallo, La lutte tarditionnelle sans frappe (essai d'identification de quelques problèmes liés à son développment en milieu urbain, Dakar, INSEPS, 1986, p. 42 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) J. V. Faye, La lutte traditionnelle : son importance, sa signification en fonction des éthos et des habitus ethniques au Sénégal, Dakar, INSEPS, 1984, p. 34 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) Oussaynou Faye, « Sport, argent et politique : la lutte libre à Dakar (1800-2000) » in Momar Coumba Diop (dir.), Le Sénégal contemporain, Khartala, 2002, p. 309-339 (ISBN 2845862369)
  • (fr) O. Ly, De la dépréciation de nos activités sportives traditionnelles : la lutte sénégalaise, Dakar, INSEPS, 1996, p. 34 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) S. Ndour, Pour une catégorisation de la lutte avec frappe, Dakar, INSEPS, 2000, 49 p. (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) N. F. Sarr, Approche socio-culturelle de la lutte dans le "Kassa". Pour une meilleure vulgarisation de cette pratique, Dakar, INSEPS, 1987, p. 42 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) Moustapha Sène, La Lutte sénégalaise, Comité de participation du Sénégal au Premier Festival mondial des arts nègres, 1966
  • (fr) O. Soumaré, Le dopage dans la lutte au Sénégal. Contrôle et assainissement, Dakar, INSEPS, 1980, p. 43 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) K. Sow, Problématique de l'enseignement de la lutte traditionnelle dans les établissements publics moyens et secondaires de Dakar : état de la question et perspectives, Dakar, INSEPS, 1994, p. 99 (Mémoire de Maîtrise STAPS)
  • (fr) "Lutteurs sénégalais", de Laurent Gudin et Éric Breton (ISBN:9782846172776)

Notes et références

10. Video = http://www.youtube.com/watch?v=f9uQADrLvro&feature=player_embedded#at=82

Voir aussi

Liens externes


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