Anatoli Karpov

Anatoli Karpov
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Anatoli Ievguenievitch Karpov
Анатолий Евгеньевич Карпов
Anatoli Karpov, 2006
Anatoli Karpov, 2006

Naissance 23 mai 1951 (1951-05-23) (60 ans)
Zlatooust, URSS
Nationalité Drapeau de Russie Russie
Profession Joueur d'échecs
Distinctions Champion du monde d'échecs

Anatoli Ievguenievitch Karpov (en russe : Анатолий Евгеньевич Карпов), né le 23 mai 1951 à Zlatooust, dans l'oblast de Tcheliabinsk en URSS, est un joueur d'échecs russe. Il est grand maître international d'échecs depuis 1970 et ancien champion du monde. Il a disputé dix finales du championnat du monde de 1978 à 1998 et possède un des plus grands palmarès de l'histoire du jeu avec, en juillet 2005, plus de 160 premières places[1],[2],[3] seul ou ex æquo, en tournoi, compétition par équipes ou match à son actif.

Sommaire

Carrière aux échecs

Années de formation

Anatoli Karpov (Tolia), né en 1951, apprit à jouer à l'âge de 4 ans et à 11 ans il devenait candidat à la maîtrise. À 12 ans, il fut admis dans la prestigieuse école d'échecs de Mikhaïl Botvinnik à Moscou. Ce dernier aurait alors dit à son sujet : « Ce garçon ne comprend rien aux échecs et il n'a aucun avenir dans cette profession ». Mais l'enseignement du père des échecs soviétiques développa rapidement sa compréhension de la théorie, puisque, à l'âge de 15 ans, Karpov devenait Maître des sports de l'URSS (1966) et égalait ainsi le record de précocité que Boris Spassky avait établi en 1952. De 1964 à 1967, Karpov disputa quatre championnats d'URSS junior, sans jamais dépasser la cinquième place[4].

Champion d'Europe et champion du monde junior (1968-1969)

Après une victoire lors du tournoi international de Třinec (+9 =4) en 1966-1967, Karpov remporta en 1967-1968 le championnat d'Europe junior de Groningue (+4 =3) et, en 1969, le championnat du monde junior à Stockholm avec dix points sur onze en finale (+9 =2). Grâce à cette victoire, il obtint le titre de maître international et devenait le premier Soviétique depuis Boris Spassky en 1955 à remporter ce championnat.

En 1968, il entra à l'Université d'État de Moscou pour étudier les mathématiques, puis il demanda son transfert vers l'Université d'État de Léningrad d'où il sortit avec un diplôme d'économie. La raison principale de ce déménagement était de se rapprocher de son entraîneur Semion Fourman.

Premiers succès dans les tournois internationaux (1970-1972)

Son classement (4e - 6e avec +8 -2 =7) au tournoi international de Caracas lui fit obtenir le titre de grand maître international en 1970. En 1971, il remporta la demi-finale du 39e championnat d'URSS avec 13 points sur 17 (+9 =8), puis s'adjugea la quatrième place de la finale dudit championnat à Léningrad (+7 -2 =12) qui le qualifia pour l'un des deux tournois interzonaux.

Sa première grande sortie parmi l'élite internationale lors du Mémorial Alekhine à Moscou en 1971 fut couronnée de succès. Il partagea la première place (+5 =12) ex æquo avec Leonid Stein en devançant Vassily Smyslov, Tigran Petrossian, Boris Spassky et Mikhaïl Tal, tous quatre ex-champions du monde. Et trois semaines plus tard, il remportait, ex æquo avec Viktor Kortchnoï, le tournoi de Noël d'Hastings (+8 -1 =6). L'année 1972 fut surtout consacrée aux compétitions par équipes (Olympiade des Étudiants à Graz et Olympiade de Skopje). Il ne participa qu'au tournoi de San Antonio (Texas, États-Unis) où il termina 1er ex æquo avec Tigran Pétrossian et Lajos Portisch (+7 -1 =7).

Le style de Karpov

Durant sa prime jeunesse, Karpov avait pour livre de chevet un recueil de parties de José Raúl Capablanca. Les parties du grand joueur cubain influencèrent profondément son jeu qui s'orienta vers un pur style positionnel.

Karpov a toujours dit jouer « aux vrais échecs » et ne pas laisser place au « hasard » comme le faisait, par exemple, Mikhaïl Tal avec ses attaques virevoltantes et ses sacrifices invraisemblables, quoique parfois douteux, qui ébranlaient psychologiquement ses adversaires. John Nunn a écrit[5] : « Il est cependant capable de sacrifices s'il pense que ces derniers sont corrects. Il n'est pas un « théoricien » des ouvertures remarquable, et préfère retarder la lutte principale au milieu de jeu. C'est là que son talent se fait jour. Son point fort est sa capacité à restreindre le contrejeu adverse, mais à la différence de Petrossian, il ne s'agit pas là d'une stratégie passive, mais d'un moyen de mener à bien ses propres plans sans être contrarié. Souvent, ses adversaires en sont réduits à s'empêtrer sans pouvoir réagir, incapables de trouver un plan actif, alors que les desseins à long terme mais finalement mortels de Karpov prennent forme progressivement. » La particularité de Karpov était d'obtenir un petit, voire minuscule avantage dans l'ouverture, puis de l'accroître progressivement par la pression sur une faiblesse créée dans le camp de l'adversaire jusqu'à ce que la position de ce dernier s'écroulât. Il était aussi un excellent joueur de finales.

En outre, il se distinguait à ses débuts par la grande rapidité et la précision de ses calculs, ce qui lui permettait de jouer vite et d'empêcher ainsi ses adversaires d'élaborer leurs plans sur son propre temps de réflexion (cela a changé avec l'âge venant). Une autre évolution de Karpov avec le temps est qu'il est passé de 1. e4 à 1. d4 comme premier coup (alors que Kasparov prenait le chemin inverse).

John Nunn conclut[6] : « A bien des égards, Karpov fait preuve de la grande combativité caractéristique de la période post-Fischer. La seule exception est qu'il se contente habituellement de la partie nulle avec les Noirs lorsqu'il rencontre un fort grand-maître ; par exemple, de nombreuses de ses parties se sont déroulées ainsi (Karpov ayant les Noirs) : 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 a6 4. Fa4 Cf6 5. 0-0 Fe7 6. Te1 b5 7. Fb3 d6 8. c3 0-0 9. h3 Fb7 10. d4 Te8 11. Cg5 Tf8 12. Cf3 Te8 13. Cg5 Tf8 1/2-1/2. »

Vainqueur du cycle des candidats et champion du monde (1973-1975)

L'année 1973 débuta avec une deuxième place à Budapest (+4 =11), puis Karpov commença sa route vers les matches des candidats en remportant ex æquo avec Viktor Kortchnoï le tournoi interzonal de Léningrad (+10 =7). En octobre 1973, il finit 2e-6e, ex æquo avec Viktor Kortchnoï, Tigran Petrossian, Lev Polougaïevski et Guennadi Kouzmine, du 41e championnat d'URSS remporté par Boris Spassky, à Moscou. À la fin de l'année, Karpov remporta le tournoi de Madrid (+7 =8) et reçut son premier oscar des échecs (prix du meilleur joueur de l'année décerné par des journalistes).

Lors des matches des candidats, en 1974, il battit successivement Lev Polougaïevski (+3 =5), Boris Spassky (+4 -1 =6), puis Viktor Kortchnoï (+3 -2 =19) et devint champion du monde d'échecs en 1975 à la suite du forfait du tenant du titre, Bobby Fischer.

Champion d'URSS (1976, 1983 et 1988)

En 1976, Karpov fut le premier champion du monde en titre soviétique à disputer un championnat d'URSS, depuis la participation de Botvinnik en 1955. Il remporta son premier titre de champion national en 1976, puis à nouveau en 1983 et en 1988 (ex æquo avec Kasparov).

  • 1970 : 5e-7e à Riga
  • 1971 : 4e à Léningrad
  • 1973 : 2e-6e à Moscou
  • 1976 : champion d'URSS à Moscou ,
  • 1983 : champion d'URSS à Moscou
  • 1988 : champion d'URSS à Moscou (avec Kasparov)

Victoires dans les tournois internationaux

1975-1985

En 1971, quatre ans après le tournoi de Trinec 1966-1967, Karpov remportait son premier tournoi international important à Moscou : le mémorial Alekhine, En 1972, il gagna les tournois de Hastings (1971-1972) et San Antonio, puis, en 1973, celui de Madrid ainsi que le tournoi interzonal de Léningrad.

Karpov fut le premier champion du monde depuis 1948[7] à conquérir son titre sans avoir pu livrer de match contre son prédécesseur. Sa victoire contre Fischer obtenue « sur le tapis vert » et les moqueries qui s'ensuivirent en Occident, où la presse le qualifiait de « champion de papier », amenèrent Karpov, dans le souci d'asseoir définitivement sa légitimité, à concourir dans les tournois où l'opposition était la plus forte. Il devint ainsi le champion en titre le plus actif de l'après-guerre.

De 1972 à 1985, rares furent les tournois où la victoire lui échappa, mais dans la même période (de 1976 à 1984), il refusa, comme les autres joueurs soviétiques, de participer aux tournois où jouait le dissident et numéro deux mondial Viktor Kortchnoï[8]. De 1975 à 1985, Karpov ne concéda la première place que dans sept tournois sur trente sept disputés : à Manille 1976 (2e), Leningrad 1977 (4e-5e), Buenos Aires 1980 (4e-5e), Amsterdam 1981 (2e-3e), Mar del Plata 1982 (4e-5e), Linares 1983 (2e-3e) et Bath 1983 (battu par Miles lors de la finale).

Durant cette période il remporta les tournois suivants:

1986-1996

À partir de 1987, Karpov dut souvent laisser la première place dans les tournois à Garry Kasparov. Dans toute sa carrière, les seuls tournois où Karpov devança Kasparov sont les tournois de Moscou 1981 et de Linares 1994.

Anatoli Karpov à Dortmund en 1993
  • 1986 : vainqueur des tournois de Bugojno et de Bruxelles (mars, SWIFT)
  • 1987 : vainqueur du tournoi de Bilbao et co-vainqueur du tournoi d'Amsterdam (avec Jan Timman)
  • 1988 : vainqueur des tournois de Wijk aan Zee, de Bruxelles (avril, Coupe du monde) et de Tilburg
  • 1989 : co-vainqueur du tournoi de Skellefteå (coupe du monde, avec Kasparov)
  • 1990 : vainqueur du tournoi de Bienne

À partir de 1991, la nouvelle génération de joueurs (Vassili Ivantchouk, Boris Gelfand, Nigel Short, Viswanathan Anand, Gata Kamsky, Vladimir Kramnik, Michael Adams ...) priva Karpov de nombreux premiers prix dans les tournois

  • 1991 : vainqueur du tournoi de Reggio Emilia (janvier 1991) et co-vainqueur du tournoi de Reykjavik (avec Vassili Ivantchouk)
  • 1992 : vainqueur des tournois de Madrid, de Bienne et de Baden-Baden
  • 1993 : vainqueur des tournois de Dos Hermanas, de Dortmund, de Wijk Aan Zee (tournoi K.O.) et de Tilburg (tournoi K.O.)
  • 1994 : vainqueur du tournoi de Linares (+9 -0 =4) : 11 / 13
  • 1995 : vainqueur du tournoi de Groningue
  • 1995 : co-vainqueur du tournoi de Dos Hermanas (avec Michael Adams et Gata Kamsky)
  • 1996 : co-vainqueur des tournois de Vienne (avec Boris Gelfand et Veselin Topalov) et de Bienne (avec Milov).

Après 1996, Karpov ne remporta qu'un seul tournoi individuel en cadence lente : le mémorial Najdorf de Buenos Aires en 2001, devant Kortchnoï, Radjabov, Short et Judit Polgar.

Championnats du monde

Matchs contre Kortchnoï (1978 et 1981)

En 1978, son ami et entraîneur depuis 1968 Semion Fourman décéda et, la même année, à Baguio (Philippines), Karpov défendit son titre contre Viktor Kortchnoï qui avait fui l'URSS en 1976, était devenu apatride et avait perdu ses soutiens et secondants habituels. La fédération soviétique des échecs faisait tout pour écarter le dissident du circuit professionnel. Le match prit des allures de guerre psychologique, car Karpov aurait utilisé les services d'un para-psychologue, le Dr Zoukhar, et deux yogis locaux vinrent pour aider Kortchnoï à contrer son influence. Ce dernier joua même avec des lunettes aux verres réfléchissants censés renvoyer les ondes négatives. Il protesta aussi, au début du match, contre l'apport, durant les parties, de yoghourts à Karpov où ses secondants auraient pu dissimuler des suggestions (suivant la couleur du yoghourt) sur la meilleure tactique à adopter. Ce match dura trois mois (94 jours), marqué tant par les tentatives de déstabilisation psychologique que par les parties elles-mêmes. Cette confrontation, qui se jouait en six parties gagnantes, fut remportée à la 32e partie par Karpov, sur le score de 6 victoires à 5 (+6 -5 =21).

Au cycle suivant, en 1981 à Merano (Italie), Karpov affronta le même adversaire dans un match plus court et conserva le titre « à la régulière » en 18 parties sur le score de 6 victoires à 2 (+6 -2 =10).

Matchs contre Kasparov (1984-1985, 1985, 1986, 1987 et 1990)

Championnat du monde 1985

D'octobre 1984 à février 1985, à Moscou, Karpov rencontra Garry Kasparov dans un match marathon. Comme précédemment, le championnat du monde s'achevait dès qu'un joueur obtenait six victoires, les parties nulles ne comptant pas. Après 9 parties, Karpov menait 4 - 0, puis s'ensuivit une série de 17 parties nulles. Karpov gagna la 27e partie (5 - 0), puis Kasparov gagna la 31e partie (5 - 1). Mais, après une nouvelle série de 15 parties nulles, quand Kasparov remonta à 5 - 3, le match fut interrompu après la 48e partie, sans qu'un vainqueur fût désigné. On accusa le président de la Fédération internationale des échecs, Florencio Campomanes de protéger Karpov. Certains, comme Boris Spassky, surnomment alors ce dernier Karpomanès[9].

En septembre – novembre 1985, le match fut rejoué en 24 parties, Kasparov l'emporta : 13 à 11 (+5 –3 =16). En 1986 eut lieu le match revanche, disputé à Londres et Léningrad, qui vit la victoire de Kasparov sur le score de 12,5 à 11,5 (+5 –4 =15).

Par la suite, Karpov tenta deux fois de récupérer la couronne :

En 1987, après qu'il eut écarté Andreï Sokolov de la course (+4 –0 =7), sa confrontation de Séville contre Kasparov se disputa en 24 parties et s'acheva sur une égalité 12 à 12 (+4 –4 =16) qui favorisait le tenant du titre (Kasparov égalisa dans la dernière partie, conservant son titre de justesse).

Durant le cycle des candidats suivant, en 1988-1989, il élimina successivement Johann Hjartarson (+2 –0 =3), Arthur Youssoupov (+2 –1 =5) et Jan Timman (+4 –0 =5) et se qualifia à nouveau pour la finale de 1990, disputée à New York et Lyon, qu'il perdit 11½ - 12½ (+3 –4 =17).

Au cours de leurs cinq matchs, Karpov disputa un total de 144 parties contre Kasparov avec un résultat de +19 –21 =104.

Championnats du monde FIDE (1993, 1996, 1998 et 2001)

En 1991-1993, après avoir battu Viswanathan Anand (+2 -1 =5), il perdit, en 1992, contre toute attente son match en demi-finale des candidats contre Nigel Short (+2 -4 =4), mais put récupérer le titre laissé vacant par Kasparov, en battant Jan Timman (+6 -2 =13), en 1993, car Garry Kasparov, qui s'était brouillé avec la FIDE, avait quitté la FIDE et créé un championnat du monde « parallèle » (PCA, Professional Chess Association) avec Nigel Short.

Lors de deux finales, il réussit à défendre son titre : en 1996, après avoir écarté Boris Gelfand (+4 -1 =4), il battit en finale Gata Kamsky (+6 -3 =9) ; et, en février 1998, en disposant de Viswanathan Anand, visiblement épuisé par les matchs de sélection, après des parties de départage (+4 -2 =2).

Karpov conserva son titre jusqu'au tournoi de Las Vegas en 1999 qui vit l'instauration d'un nouveau système à élimination directe pour décerner le titre et non plus un match entre le champion et un candidat. Karpov poursuivit la FIDE devant le tribunal arbitral du sport de Lausanne car son titre lui était acquis pour deux ans, mais un accord à l'amiable fut finalement trouvé. Il refusa cependant de participer à cette nouvelle formule et perdit son titre au profit du méconnu Aleksandr Khalifman.

En 2001, il fut rapidement éliminé au premier tour du championnat du monde FIDE à Moscou par le Chinois Zhang Pengxiang sur le score de 1 à 3 (=2, -2). La finale fut disputée en janvier 2002 et remportée par Ruslan Ponomariov.

Victoire au tournoi de Linares en 1994

En 1994, motivé par les critiques qui dévalorisaient son nouveau titre de champion du monde FIDE acquis en 1993 face à Jan Timman, il remporta le prestigieux tournoi de Linares qu'il n'avait jamais gagné seul[10] et qui regroupe traditionnellement les meilleurs joueurs d'échecs au monde. Il établit au passage un record[11]. En effet, lors de ce tournoi auquel participaient entre autres Garry Kasparov, Vladimir Kramnik et Viswanathan Anand, il ne perdit aucune partie et marqua 11 points sur 13 possibles (+9 -0 =4). Sa performance, qui laissait ses poursuivants Garry Kasparov et Alexeï Chirov à 2½ points, équivalait à un classement Elo de 2977[12]. Ce fut, avec le tournoi de Moscou en 1981, le seul tournoi où il devança Garry Kasparov.

Depuis 2002

Après son échec lors du championnat du monde FIDE en 2001, Karpov s'est fait plus rare devant les échiquiers, disputant principalement des tournois à cadence rapide. Il a battu Kasparov lors d'un match rapide en quatre parties disputé à New York en 2002. Ses dernières apparitions en tournoi ne lui apportèrent pas de grands succès et il termina en fin de classement au Championnat du monde de blitz de novembre 2007. Son activité échiquéenne est plus dirigée vers l'enseignement. Il a fondé de nombreuses écoles dans les pays de la CEI, mais aussi en Europe, aux États-Unis et en Amérique du Sud. Il était classé 17e joueur russe au classement Elo d'avril 2008 avec un coefficient de 2655. À cette date, son classement international le situait à la 66e place mondiale. En 2008, les deux adversaires historiques Karpov et Kortchnoï, ont joué pour la même équipe Ioujniï Oural de Tchéliabinsk dans la première division du Championnat de Russie par équipes. En 2009, il a disputé un nouveau match rapide et blitz contre Kasparov à Valence où Kasparov a obtenu sa revanche de sa défaite en 2002.

Karpov a fondé en 1999 une petite compagnie pétrolière nommée Pétromir. Au début 2007, celle-ci annonça la découverte d'un énorme gisement de gaz naturel en Sibérie orientale, dans la région d'Irkoutsk, mais est accusée de fraude.

Le 1er mars 2010, Karpov a annoncé sa candidature à la présidence de la Fédération internationale des échecs[13]. En mai 2010, la fédération russe des échecs le nomme candidat à la présidence de la FIDE, aux dépens de Kirsan Ilioumjinov[14],[15]. Ce même mois, Karpov obtient le soutien de Gary Kasparov et Magnus Carlsen pour sa campagne[16] mais en septembre, Kirsan Ilioumjinov est réélu President de la FIDE, par 95 voix contre 55.

Le philatéliste

Karpov est aussi un éminent philatéliste, spécialiste de la Belgique, dont il possède la plus riche collection au monde, et de la Russie / l' Union soviétique (dont sa collection se situe au 3e rang mondial). Il possède aussi une grande collection thématique sur les échecs.

Son activité philatélique le place sur le plan mondial parmi les dix plus grands collectionneurs actuels.

Engagements politiques

À l'époque de l'Union soviétique, il était membre de la Commission des Affaires étrangères du Soviet Suprême et très engagé dans l'organisation des jeunesses communistes Komsomol.

Par ailleurs, il fut durant de nombreuses années Président de l'Association Internationale des Fonds de la Paix (AIFP) qui fut créée dans les premières années de l'Union Soviétique. Depuis la disparition de l'URSS, il conserve toujours cette fonction dans la structure russe analogue.

Palmarès individuel et par équipes

Anatoli Karpov

Sources :

  • A. Karpov, Parties choisies (jusqu'en 1978) ; My 300 Best Games (jusqu'en 1996)
  • site de Mark Weeks (1985-2001 et 1960-1984) (avec la base des parties disputées jusqu'en 2001),
  • site de Chessbase (depuis 2001).

Titres

  • Maître ès sport de l'URSS en 1966
  • Maître international en 1969 et maître émérite ès sport de l'URSS en 1974
  • Grand maître de l'URSS et grand maître international depuis 1970
  • Champion du monde FIDE en 1975, 1978, 1981, 1993, 1996 et 1998
  • Champion d'URSS en 1976, 1983 et 1988 (ex æquo avec Kasparov)
  • Vainqueur (avec l'URSS) des Olympiades en 1972, 1974, 1980, 1982, 1986 et 1988
  • Détenteur de l'Oscar du meilleur joueur de l'année à neuf reprises, en 1973, 1974, 1975, 1976, 1977, 1979, 1980, 1981 et 1984.

1965–1971 : champion du monde junior et grand maître international

Année Seul vainqueur Deuxième à sixième
1965 Championnat d'URSS junior[17] (6e-7e)
(Moscou, système suisse) : 4,5 / 8
1966 Tournoi maîtres–candidats maîtres[18] (Léningrad) : 10 / 15 (+5 =10)
1966-1967 : Trinec (tournoi de maïtres) : 11 / 13 (+9 =4)
Championnat d'URSS junior[19] (5e-6e)
(Moscou, système suisse) : 6 / 9 (+4 -1 =4)
1967 Spartakiade des jeunes[20] (2e échiquier, Léningrad) : 7 / 9 (+5 =4)
1967-1968 : Championnat d'Europe junior (Groningue) : 10 / 14 (+6 =8)
Demi-finale (2e-5e) : 4,5 / 7 (+2 =5) ; finale (+4 =3)
Demi-finale du championnat d'URSS junior[21] (5e)
(Moscou) : 3,5 / 7 (+3 -3 =1[22])
1968 Match URSS-Yougoslavie contre Vujakovic (Sotchi, 2e éch. junior) : 3,5 / 4
Championnat d'URSS par équipes (échiquier junior, Riga) : 10 / 11 (+9 =2)
1968-1969 : Championnat de l'université de Moscou : 10 / 13 (+7 =6)
Match URSS–Scandinavie junior contre Jakobsen
(Tallinn) : 0,5 – 1,5
1969 Tournoi triangulaire de sélection pour le championnat du monde junior[23]
(Léningrad) : 7,5 / 12 (+5 -2 =5) ; matchs gagnés
contre Vaganian : 3,5-2,5 (+2 –1 =3) et Shteinberg : 4-2 (+3 –1 =2)
Match URSS–Yougoslavie junior contre Evrosimovski (Moscou, +2 –0 =2)
Championnat de l'armée par équipes (Léningrad[24]) : 5,5 / 7 (+5 -1 =1)
Championnat du monde junior (Stockholm) : 14,5 / 17 (+12 =5)
Demi-finale : 4,5 / 6 (+3 =3) ; finale : 10 / 11 (+9 =2)
Match Hongrie-R.S.F.S.R. (3e) : 1 / 4 (+0 -2 =2)
(Budapest, match-tournoi avec Adorján et Ribli)
1970 Championnat de la R.S.F.S. de Russie (Kouibichev)
(demi-finale du championnat d'URSS) : 12,5 / 17 (+8 =9)
Championnat de l'armée par équipes (Riga, Léningrad) : 6 / 10
Demi-finale : 4,5 / 6 (+3 =3) ; finale : 1,5 / 4 (+1 -1 =2[25])
Caracas (4e-6e) : 11,5 / 17 (+8 -2 =7)
(victoire de Kavalek devant Panno et Stein)
Championnat d'URSS (5e-7e) : 12 / 21 (+5 -2 =14)
(Riga, tournoi remporté par Kortchnoï)
1971 Championnat d'URSS par équipes (Rostov, éch. junior) : 6,5 / 7[26]
Championnat de l'armée par équipes[27] (Léningrad) : 4 / 7 (+2 -1 =4)
Match contre Kortchnoï (entrainement) : 3–3 (+2 -2 =2)
Tournoi blitz de Moscou[28] (4e-6e) : 9,5 / 15
(victoire de Petrossian devant Kortchnoï)

1971–1976 : la conquête du championnat du monde

Année Seul vainqueur ou ex æquo Deuxième à quatrième
1971 Daugavpils (demi-finale du championnat d'URSS) : 13 / 17 (+9 =8)
Olympiade universitaire (Mayaguez) (3e échiquier) : 7,5 / 8 (+7 =1)
Mémorial Alekhine (Moscou) : 11 / 17 (+5 =12) (ex æquo avec Stein)
1971-1972 : Hastings : 11 / 15 (+8 -1 =6) (ex æquo avec Kortchnoï)
Championnat d'URSS (4e) : 13 / 21 (+7 -2 =12)
(Léningrad, tournoi remporté par Savone)
1972 Moscou (tournoi blitz) : 24 / 32
Olympiade universitaire (Graz[29]) : 7 / 9 (+5 =4)
Olympiade de Skopje (1re réserve) : 13 / 15 (+12 -1 =2)
San Antonio : 10,5 / 15 (+7 -1 =7) (ex æquo avec Portisch et Petrossian)
Olympiade d'URSS (3e au 2e échiquier)
(Moscou) : 5,5 / 9 (+4 -2 =3)


1973 Moscou (tournoi des sélections[30], 1er échiquier) : 3 / 4 (+2 =2)
Léningrad (interzonal) : 13,5 / 17 (+10 =7) (ex æquo avec Kortchnoï)
Championnat d'Europe par équipes (4e échiquier) (Bath) : 5 / 6 (+4 =2)
Tournoi de Madrid : 11 / 15 (+7 =8) ; Oscar des échecs
Budapest (2e derrière Geller) : 9,5 / 15 (+4 =11)

Championnat d'URSS (2e-6e derrière Spassky[31])
(Moscou) : 10,5 / 17 (+5 -1 =11)
1974 Tournoi des candidats :
(Moscou) : match contre Polougaïevski : 5,5–2,5 (+3 –0 =5),
(Léningrad) : demi-finale contre Spassky : 7–4 (+4 –1 =6)
(Moscou) : finale contre Kortchnoï : 12,5–11,5 (+3 –2 =19)
Olympiade de Nice (1er échiquier) : 12 / 14 (+10 =4)
1975 Champion du monde (par forfait) ;
Portoroz et Ljubljana : 11 / 15 (+7 =8) ; Milan : 12 / 21 (+4 -1 =16)
(Milan) : demi-finale contre Petrossian : 2–2 (+0 –0 =4) ;
(Milan) : finale contre Portisch : 3,5–2,5 (+1 –0 =5)
Spartakiade d'URSS (Riga) : 5,5 / 7 (+4 =3)
Tournoi préliminaire de Milan
(2e-4e derrière Portisch) : 6,5 / 11 (+3 –1 =7)
1976 Skopje : 12,5 / 15 (+10 =5) ; Amsterdam[32]  : 4 / 6 (+2 =4)
Montilla-Moriles : 7 / 9 (+5 =4)
Championnat d'URSS (Moscou) : 12 / 17 (+8 -1 =8)
Coupe d'URSS par équipes (2e après Kortchnoï)
(Tbilissi) : 4 / 6 (+2 =4)
Manille (2e derrière Torre) : 3 / 6 (+1 –1 =4)

1977–1984 : la défense du championnat du monde

Karpov obtint ses plus mauvaises performances lors de compétitions par équipes en 1980 : la coupe d'URSS (Rostov-sur-le-Don) : 3 / 7 (+0 –1 =6) et le championnat d'Europe par équipes à Skara : 2 / 5 (+0 –1 =4) où il perdit une partie célèbre contre Tony Miles.

Année Seul vainqueur ou co-vainqueur Deuxième à quatrième
1977 Bad Lauterberg : 12 / 15 (+9 =6) ; Moscou[33] : 5 / 5
Las Palmas : 13,5 / 15 (+12 =3)
Tilburg : 8 / 11 (+5 =6) ; Londres (TV[34]) : 4,5 / 6 (+3 =3[35])
Léningrad[36] (4e-5e) : 10 / 17 (+5 -2 =10)
(victoire de Tal et Romanichine devant Smyslov et Vaganian)
1978 Bugojno : 10 / 15 (+6 -1 =8) (ex æquo avec Spassky)
Championnat du monde contre Kortchnoï
(Baguio) : 6-5 (+6 -5 =21)
1979 Munich (tournoi interrompu) : 3,5 / 5 (+2 =3)
Montréal : 12 / 18 (+7 –1 =10) (ex æquo avec Tal)
Waddinxveen : 5 / 6 (+4 =2) ; Tilburg : 7,5 / 11 (+4 =7)
Moscou (spartakiade d'URSS) : 4,5 / 7 (+3 –1 =3)
1980 Bad Kissingen : 4,5 / 6 (+3 =3) ; Bugojno : 8 / 11 (+5 =6)
Amsterdam (tournoi IBM) : 13 / 14 (+7 –1 =6)
Tilburg : 7,5 / 11 (+5 –1 =5)
Buenos Aires (4e-5e) : 7,5 / 13 (+4 –2 =7)
(victoire de Larsen devant Timman, Ljubojevic et Andersson)
Olympiade de Malte (4e) : 9 / 12 (+6 =6)
1981 Moscou (tournoi international) : 9 / 13 (+5 =8)
Linares[37] : 8 / 11 (+5 =6) (ex æquo avec Christiansen)
Championnat du monde contre Kortchnoï
(Merano) : 6-2 (+6 –2 =10)
Moscou (tournoi quadrangulaire des sélections) : 3,5 / 6 (+1 =5)
Amsterdam (2e-3e) : 7 / 11 (+4 –1 =6)
(victoire de Timman devant Portisch)
1982 Londres : 8,5 / 13 (+5 –1 =7) (ex æquo avec Andersson)
Turin : 7 / 12 (+3 –1 =8) (ex æquo avec Andersson)
Hambourg : 7 / 10 (+5 –1 =4) ; Tilburg : 7,5 / 11 (+5 –1 =5)
Mar del Plata (3e-5e[38]) : 7,5 / 13 (+4 –2 =7)
(victoire de Timman devant Portisch, Polougaïevski et Seirawan)
Olympiade de Lucerne : 6,5 / 8 (+5 =3)
1983 Championnat d'URSS (Moscou) : 9,5 / 15 (+5 -1 =9)

Hanovre : 11 / 15 (+8 -1 =6)
Tilburg : 7 / 11 (+3 =8)
Linares (2e-3e) : 6 / 10 (+2 =8) (victoire de Spassky devant Andersson)
Championnat d'Europe par équipes : 2,5 / 4 (+1 =3)
Moscou (spartakiade d'URSS) : 3,5 / 5 (+2 =3)
Bath (2e derrière Miles) : 5 / 7[39],[40],[41] (+4 -1 =2)
1984 Oslo : 6 / 9 (+3 =6)   ;   Londres : 9 / 13 (+6 -1 =6)
Match URSS-Reste du Monde contre Andersson
(Londres) : 2,5-1,5 (+1 –0 =3)

1985–1990 : la lutte contre Kasparov

En 1986, à l' olympiade de Dubaï, au 2e échiquier, Karpov marqua 6 / 9 (+4 –1 =4) et termina douzième.

Année Vainqueur Deuxième ou troisième
1985 septembre 1984-février 1985 : match annulé contre Kasparov
(Moscou) : 25–23 (+5 −3 =40)
Amsterdam (tournoi OHRA) : 7 / 10 (+4 =6)
octobre-novembre 1985 :Championnat du monde
contre Kasparov (Moscou) : 11 à 13 (+3 −5 =16)
1986 Bruxelles (tournoi SWIFT) : 9 / 11 (+7 =4)

Bugojno : 8,5 / 14 (+4 −1 =9)

Championnat d'Europe par équipes : 1,5 / 2 (+1 =1)
Open de Vienne (3e-9e après Kortchnoï et Beliavski) : 6 / 9 (+3 =6)
Championnat du monde, match revanche contre Kasparov
(Londres et Léningrad) : 11,5-12,5 (+4 −5 =15)
Tilburg (3e) : 7,5 / 14 (+2 −1 =11)
(tournoi remporté par Beliavski devant Ljubojevic)
1987 Finale des candidats contre Andreï Sokolov
(Linares) : 7,5-3,5 (+4 −0 =7)
Amsterdam[42] : 4 / 6 (+2 =4) (ex æquo avec Timman)
Bilbao : 7 / 9 (+5 =4)
Bruxelles (3e) : 7 / 11 (+3 =8)
(tournoi SWIFT remporté par Kasparov et Ljubojevic : 8,5 / 11)

Championnat du monde (Séville) : 12-12 (+4 −4 =16)
1988 Tournoi de Wijk aan Zee : 9 / 13 (+6 −1 =6)
Bruxelles (SWIFT, coupe du monde GMA) : 11 / 16 (+7 −1 =8)

Championnat d'URSS (Moscou) : 11,5 / 17 (+6 =11)
(ex æquo avec Kasparov)
Tilburg : 10,5 / 14 (+7 =7) ;
Olympiade de Thessalonique (2e échiquier) : 8 / 10 (+6 =4)
Amsterdam (mémorial Euwe, 2e-3e) : 3,5 / 6 (+2 −1 =3)
(tournoi remporté par Short devant Ljubojevic)
Amsterdam (Optiebeurs, 2e après Kasparov) : 6,5 / 12 (+3 −2 =7)
Belfort (GMA, 2e après Kasparov) : 10,5[43] / 15 (+7 −1 =7)



1989 Skelleftea (GMA) : 9,5 / 15 (+4 =11) (ex æquo avec Kasparov)
Match contre Andersson (Marostica) : 2,5–1,5 (+1 −0 =3)

1989-1990 : Tournoi des candidats :
(Seattle) : match contre Hjartarsson : 3,5-1,5 (+2 −0 =3)
(Londres) : demi-finale contre Youssoupov : 4,5-3,5 (+2 −1 =5)
(Kuala Lumpur) : finale contre Timman : 6,5 - 2,5 (+4 −0 =5)

Bienne : 9,5 / 14 (+5 =9)
Linares (2e derrière Ivantchouk) : 7 / 10 (+5 −1 =4)
Rotterdam (GMA, 2e après Timman) : 9,5 / 15 (+7 −3 =5)
Championnat du monde par équipes (Lucerne) : 3 / 4 (+2 =2)
Reggio Emilia (3e) : 6 / 10 (+2 =8)
(tournoi remporté par Ehlvest devant Ivantchouk)
1990 Haninge (2e-3e) : 7,5 / 11 (+5 −1 =5)
(tournoi remporté par Seirawan devant Ehlvest)
Championnat du monde contre Kasparov
(New York et Lyon) : 11,5 -12,5 (+3 −4 =17)

1991–1995 : vainqueur du tournoi de Linares

Au début 1991, à Linares, pour la première fois depuis 1982, un joueur (Ivantchouk) devança Kasparov (deuxième) et battit dans le même tournoi Karpov et Kasparov. Dans le tournoi de Linares, Karpov ne marqua que la moitié des points (6,5 points sur 13, +4 –4 =5) et termina 7e-8e. Peu de temps après, Karpov et Kasparov étaient relégués à la troisième place dans le tournoi d'Amsterdam remporté par Short et Salov. À la fin de l'année, Anand et Gelfand devancèrent Karpov et Kasparov au tournoi de Reggio-Emilia .

En 1992, Karpov perdit un match des candidats contre Nigel Short.

Année Vainqueur Deuxième à septième
1991 Reggio Emilia : 7,5 / 12 (+3 =9)
Quart de finale des candidats (Bruxelles) :
match contre Anand : 4,5–3,5 (+2 –1 =5)
Reykjavik (coupe du monde GMA) : 10,5 / 15 (+7 -1 =7)
(ex æquo avec Ivantchouk)
Match contre Agdestein (Gjovik) : 2–2 (+1 –1 =2)
Linares (7e-8e) : 6,5 / 13 (+4 –4 =5)
(victoire de Ivantchouk devant Kasparov, Beliavski, Youssoupov et Salov)
Amsterdam (3e-4e) : 5,5 / 9 (+2 =7)
(tournoi remporté par Short et Salov devant Kasparov)
Tilburg (4e) : 7,5 / 14 (+4 -3 =7)
(tournoi remporté par Kasparov devant Short et Anand)
1992 Madrid : 7,5 / 9 (+6 =3)

Bienne : 10,5 / 14 (+8 -1 =5)

Baden Baden : 9,5 / 11 (+8 =3)
1991-1992 : Reggio Emilia (4e) : 5 / 9 (+2 -1 =6)
(tournoi remporté par Anand devant Gelfand et Kasparov)
Linares (4e) : 7,5 / 13 (+5 -3 =5) (victoire de Kasparov devant Timman)
Match des candidats contre Short (Linares) : 4–6 (+2 –4 =4)
Moscou (mémorial Alekhine) (4e-6e) : 3,5 / 7 (+2 –2 =3)
(victoire de Anand et Gelfand devant Kamsky, Youssoupov et Salov)
1993 Wijk Aan Zee (tournoi k.o.) : 9 / 14 (+6 –2 =6)
Tilburg (tournoi k.o.) : 7,5 / 12 (+3 =9)[44]
Tournoi de Dortmund : 5,5 / 7 (+5 -1 =1)
Dos Hermanas : 7,5 / 9 (+6 =3)
Championnat du monde FIDE contre Timman
(Pays Bas et Djakarta) : 12,5–8,5 (+6 –2 =13)
Linares (2e-3e) : 8,5 / 13 (+6 -2 =5)
(tournoi remporté par Kasparov devant Anand)

León (3e-5e) : 5,5 / 9 (+2 =7)
(victoire de Youdassine devant Vyjmanavine, Léko et Topalov)
1994 Match contre Morovic (Las Palmas) : 5–1 (+4 –0 =2)

Tournoi de Linares : 11 / 13 (+9 =4)

Match contre Lautier (Ubeda) : 4–2 (+2 –0 =4)
Dos Hermanas (2e derrière Gelfand) : 6 / 9 (+4 -1 =4)
Las Palmas (2e derrière Kamsky) : 6 / 9 (+4 -1 =4)
Dortmund (4e-7e) : 4,5 / 9 (+2 -2 =5) (victoire de Piket
devant Adams, Epichine, Youssoupov, Dreïev et Kortchnoï)
Tilburg (tournoi k.o.) : 7,5 / 10 (demi-finaliste)
(finale remportée par Salov contre Bareïev)
Buenos Aires (5e-6e) : 6,5 / 14 (+2 –3 =9) (tournoi thématique)
(victoire de Salov devant Anand, J. Polgar et Ivantchouk)
1995 Match des candidats contre Guelfand : 6–3 (+4 -1 =4)
Groningue : 7,5 / 11 (+4 =7)
Dos Hermanas (1er-3e) : 5,5 / 9 (+3 -1 =5)
(ex æquo avec Kamsky et Adams)
Linares (2e derrière Ivantchouk) : 9 / 13 (+5 =8)

Dortmund (2e derrière Kramnik) : 6,5 / 9 (+4 =5)

1996–2003 : champion du monde FIDE

Karpov (à droite) face à Kramnik à Dortmund en 1999.

En 1998, Karpov remporta le tournoi blitz de Wijk Aan Zee. En 2003, Karpov termina 11e-12e du tournoi de Wijk aan Zee (remporté par Anand) et dernier du tournoi Essent (remporté par Judit Polgar). En 2004, il se retira de la finale du championnat de Russie. En 2007, il termina dernier de la ligue des champions d'échecs (remportée par Topalov).

Année Vainqueur ou ex æquo Deuxième à septième
1996 Championnat du monde FIDE contre Kamsky
(Elista) : 10,5–7,5 (+6 -3 =9)
Bienne : 7,5 / 11 (+4 =7) (ex æquo avec Milov)
Vienne (1er-3e) : 5,5 / 9 (+3 -1 =5)
(ex æquo avec Topalov et Gelfand)
Match contre Ivanovic (Podgorica) : 3–1 (+2 –0 =2)
Belgrade (3e-4e) : 2,5 / 5 (+1 -1 =3)
Tilburg (6e-7e) : 5,5 / 11 (+2 -2 =7)
(tournoi remporté par Gelfand et Piket)

Las Palmas (5e-6e) : 4 / 10 (+0 -2 =8)
(tournoi remporté par Kasparov devant Anand)
1997 Dos Hermanas (3e-5e) : 5 / 9 (+2 -1 =6) (victoire de Kramnik et Anand)
Bienne (2e derrière Anand) : 7 / 10 (+5 -1 =4)
Dortmund (6e-8e) : 4 / 9 (+1 -2 =6)
(victoire de Kramnik devant Anand, Topalov, Ivantchouk et J. Polgar)
1998 Championnat du monde FIDE contre Anand
(Lausanne) : 3 – 3 (+2 –2 =2), puis 2 – 0 (rapide)
Wijk Aan Zee (6e-10e) : 6,5 / 13 (+2 -2 =9) (victoire de Anand et Kramnik)
Polanica Zdroj (mémorial Rubinstein) (7e-8e) : 4 / 9 (+1 -2 =6)
(victoire de Gelfand devant Chirov, Leko, Krasenkow, Roublevski et Ivantchouk)
1999 Match contre Piket (Monaco) : 4–4 (=8) Dos Hermanas (5e-6e) : 4,5 / 9 (+1 -1 =7)
(tournoi remporté par Adams devant Kramnik)
Dortmund (3e-5e) : 4 / 7 (+1 =6)
(victoire de Leko devant Kramnik, Adams et Anand)
VAM Hoogeveen (3e) : 3 / 6 (+1 –1 =4) (victoire de J. Polgar et Timman)
2000 Match contre Xie Jun : 4–2 (+2 –0 =4)
Match contre Ye Jiangchuan
(Shenyang) : 3–1 (+2 –0 =2)
Match contre Bacrot (Cannes) : 3–3 (+2 –2 =2)
Bali (2e-3e) : 6 / 9 (+3 =6) (victoire de J. Polgar devant Khalifman)

Buenos Aires (mémorial Najdorf) (4e) : 5,5 / 9 (+3 -1 =5)
(tournoi remporté par J. Polgar et Bologane)
2001 Buenos Aires : 6,5 / 9 Linares (2e-6e derrière Kasparov) : 4,5 / 10 (+1 -2 =7)
Championnat du monde FIDE (Moscou, éliminé au 1er tour)
2002 Match contre Kosteniouk : 3–1 (+3 -1) Cannes (3e-7e) : 4,5 / 9 (victoire de Gelfand et Topalov)

Compétitions blitz et rapides

1988-2001

Karpov à Berlin en 1988.

En 1988, Karpov remporta les tournois rapides de

  • Mazatlan (championnat du monde Active Chess blitz 5' au Mexique) : 9 / 13 puis (K.O.) (+8 -2 =12) ;
  • Gijon (championnat d'Europe rapide 20 ') : 10 / 13 (+8 –1 =4),
  • Lugano (blitz) : 13,5 / 15
  • Berlin (20') : 5 / 6 (+4 =2).

En 1988-1989, il battit Ljubojevic à Belgrade[45] dans un match rapide (20') (+2 –1 =3). En 1991 et 1992, il fut éliminé lors du tournoi rapide de Paris (Immopar, 25', +1 –3 =2 et +1 –2 =0). En 1992, il disputa les tournois rapides de Roquebrune (3e-5e), Bruxelles (+0 –1 =2) et Moscou (vainqueur avec 10,5 / 13, +8 =5).

En 1995, Karpov remporta le tournoi rapide de Monaco (25') : 16 / 22 (+13 –3 =6) ainsi que le classement combiné (aveugle et rapide).

En 2000, il fut battu en finale du tournoi rapide du Cap d'Agde par Mikhaïl Gourevitch.

2002–2009 : tournois et matchs rapides

En 2003, Karpov termina dernier de son groupe au tournoi du Cap d'Agde. En 2007, il termina 18e du championnat du monde de Blitz.

Anatoli Karpov lors d'une simultanée à Zurich en 2009
Année Vainqueur Deuxième à sixième
2002 Match contre Kasparov (rapide)
(New York) (+2 -1 =1)
Cannes (3e-5e) : 4,5 / 9
Dubaï (tournoi k.o.) (5e)
Prague (tournoi rapide k.o.) (finaliste)
Cap d'Agde (tournoi rapide k.o.) (finaliste)
Open Corsica (tournoi rapide k.o.) (finaliste)
Benidorm (rapide) (3e-4e) : 7,5 / 11
2003 Match contre Macieja (rapide) (+4 -2 =2)
2004 Match contre Judit Polgar (rapide) (+1 =1)
Grand Prix d'Aix en Provence (rapide)
2005 Match contre Istratescu
(+2 -1 =1) et 3,5-0,5 (rapide)
Mayence[46] (rapide) (+3 -2 =1)
(ex æquo avec Kortchnoï)
Tallinn (rapide) (4e-5e) : 3,5 / 7
2006 Tallinn (rapide) (1er-3e) : 7 / 9
(ex æquo avec Ivantchouk et Kasimdzhanov)
Zurich (blitz) (ex æquo avec Kasparov)
Match contre Leko (rapide) : 3,5 / 8
Cap d'Agde (rapide, groupe B) (6e) : 3,5 / 7
2007 Valjevo (3e) : 5,5 / 9
Corsican Circuit (rapide) (demi-finaliste)
2008 Cap d'Agde (rapide) (demi-finaliste)
2009 Match contre Ghaem Maghami
(+1 -1 =2), (+2 -2, rapide) et (6,5 - 5,5, blitz)
Match contre Kasparov (Valence)
(+1 -3, rapide) et (2 à 6, blitz)

Compétitions par équipes

Matchs URSS et Russie contre le Reste du monde (1984 et 2002)

Trop jeune et inexpérimenté pour participer à la première rencontre URSS - Reste du monde de Belgrade en 1970, Karpov joua au premier échiquier lors du second match disputé à Londres en 1984, où il domina Ulf Andersson (+1 =3) dans leur match individuel.

Après la disparition de l'URSS, la Russie fut à nouveau opposée (à cadence rapide) aux meilleurs joueurs non russes à Moscou en 2002. Karpov ne marqua que 5 points sur 9 (+3 -2 =4) contre neuf adversaires différents. L'équipe de Russie fut défaite par l'équipe du Reste du monde.

Olympiades (1972-1988)

Karpov, Tal et Seirawan à l'olympiade de Malte 1980
Beliavski et Karpov face à Ciocaltea et Gheorghiu à l'olympiade de Lucerne 1982

A six reprises, Karpov représenta l'URSS lors des Olympiades, considérées jusqu'au milieu des années 1980 comme le Championnat du monde par équipes. À chaque fois, l'URSS remporta la médaille d'or.

En 1972, à Skopje, en 1er remplaçant, il marqua 13 points sur 15 (+12 -1 =2) et obtint la médaille d'or individuelle pour les cinquième échiquiers. A Nice, en 1974, au 1er échiquier, il obtint 12 points sur 14 (+10 =4) et la médaille d'or individuelle.

En 1976, les Olympiades furent organisées à Haïfa en Israël et l'Union soviétique refusa d'y participer pour raisons politiques. En 1978, à Buenos Aires, Karpov ne joua pas pour son équipe, car il avait été épuisé par son match de championnat du monde qui venait de s'achever. Son absence eut pour conséquence que, pour la première fois depuis 1952, l'URSS dut se contenter de la 2e place, devancée par la Hongrie.

Karpov fut de retour au 1er échiquier, en 1980, à La Valette et marqua 9 points sur 12 (+6 =6). A Lucerne, en 1982, toujours au 1er échiquier, il marqua 6½ points sur 8 (+5 =3). Karpov ne participa pas à l'Olympiade de Thessalonique de 1984, car il disputait alors son premier match contre Kasparov qui dura cinq mois (de septembre 1984 à février 1985).

En 1986 à Dubaï, au 2e échiquier, Karpov inscrivit 6 points sur 9 (+4 -1 =4) et termina douzième au deuxième échiquier. Pour sa dernière participation, au 2e échiquier, en 1988 à Thessalonique, Karpov marqua 8 points sur 10 (+6 =4), obtint la médaille d'or individuelle au deuxième échiquier et réalisa la deuxième meilleure performance absolue (Elo).

Au total, lors de ses six participations, dont trois au premier échiquier, Karpov disputa 68 parties dans le cadre des olympiades, pour un résultat de 54,5 / 68 (+43 -2 =23).

Autres compétitions internationales par équipes

Compétitions juniors
  • 1968 : Match URSS - Yougoslavie à Sotchi - 2e échiquier junior (+3 -0 =1 contre Branko Vujaković)
  • 1969 : Match URSS - Yougoslavie junior à Moscou - 3e échiquier (+2 -0 =2 contre Evrosimovski)
  • 1969 : Match Hongrie - RSFSR à Budapest - 1er échiquier junior (+1 -1 =2)
Olympiades universitaires
  • 1971 : XVIIIe Olympiade universitaire à Mayaguez (Porto Rico) - 3e échiquier (+7 -0 =1)
  • 1972 : XIXe Olympiade universitaire à Graz - 1er échiquier (+5 -0 =4)
Championnats d'Europe par équipes

A quatre reprises, Karpov joua au Championnat d'Europe par équipes pour l'URSS qui remporta la médaille d'or.

  • 1973 : Bath - 4e échiquier (+4 -0 =2) - Médaille d'or
  • 1977 : Moscou - 1er échiquier (+5 -0 =0) - Médaille d'or
  • 1980 : Skara - 1er échiquier (+0 -1 =4)
  • 1983 : Plovdiv - 1er échiquier (+1 -0 =3)
Championnats du Monde par équipes à Lucerne

De même, l'URSS s'imposa lors des deux participations de Karpov.

  • 1985 : 1er échiquier (+3 -0 =4) - Médaille de bronze
  • 1989 : 1er échiquier (+2 -0 =2)

Compétitions soviétiques par équipes

Championnats d'URSS par équipes / coupe d'URSS

Karpov joua à chaque fois dans l'équipe des Forces Armées.

  • 1968 : à Rīga - échiquier junior : 10 / 11 (+9 -0 =2)
  • 1971 : à Rostov-sur-le-Don - échiquier junior : 7,5 / 8 (+7 -0 =1)
  • 1976 : à Tbilissi - 1er échiquier : 3 / 6 (+2 -0 =4)
  • 1980 : à Rostov-sur-le-Don - 1er échiquier : 3 / 7 (+0 -1 =6)
Matchs-tournois des équipes d'URSS à Moscou
  • 1973 : 1er échiquier de l'équipe Jeunesse contre Boris Spasski (+1 -0 =1) et contre Mark Taimanov (+1 -0 =1)
  • 1981 : 1er échiquier de l'équipe 1 contre Garry Kasparov, Vassili Smyslov et Oleg Romanichine (+1 -0 =5)
Olympiade de l'URSS à Moscou
  • 1972 : 2e échiquier de la RSFSR : 5,5 / 9 (+4 -2 =3)
Spartakiades des peuples de l'URSS

Karpov joua à chaque fois au 1er échiquier de l'équipe de Léningrad.

  • 1975 : VIe Spartakiade à Riga : 5,5 / 7 (+4 -0 =3)
  • 1979 : VIIe Spartakiade à Moscou : 4,5 / 7 (+3 -1 =3)
  • 1983 : VIIIe Spartakiade à Moscou : 3,5 / 5 (+2 -0 =3)

Quelques parties remarquables

Quinzième partie du match Karpov-Kasparov, 1987

Karpov - Gary Kasparov, Championnat du monde 1987, Séville, 15e partie

La partie ci-dessous, jouée durant le Championnat du monde qui a vu Karpov marquer le même nombre de points que Kasparov, a été jugée par Raymond Keene comme « l'une des plus aiguës et des plus excitantes disputées entre ces deux grands champions »[47] .

1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 d5 4. Cf3 Fg7 5. Db3 d5xc4 6. Dxc4 0-0 7. e4 Ca6 8. Fe2 c5 9. d5 e6 10. 0-0 e6xd5 11. e4xd5 Ff5 12. Td1 Te8 13. d6 h6!! (coup extraordinaire, joué après 23 minutes de réflexion, mais ce coup d'attente a forcé Karpov a réfléchir pendant 29 minutes[48]) 14. h3 Cb4 15. Ff4 Cd7 16. Td2!! (la réponse du berger à la bergère: le pion d6 survivra dans toute sa gloire) a6 17. Db3 b5 18. Dd1 c4 19. a4 Cc5 20. a4xb5 Cbd3 21. Fxd3 Cxd3 22. Txd3 c4xd3 23. Cd5 a5xb6 24. Ce7+ Rh7 25. Txa8 Dxa8 26. Cxf5 g6xf5 27. Dxd3 De4 28. Dxb5 Ta8 29. Fd2 Td8 30. Dc5 De6 31. Ff4 Fxb2 32. Ch4 Ff6 33. Dxf5+ Dxf5 34. Cxf5 h5 35. g4 h5xg4 36. h3xg4 Rg6 37. Rg2 Fb2 38. Ce7+ Rf6 39. Cc6 Td7 40. Cb8 Td8 41. d7 Re6 42. Rf3 Fa3 43. Fc7 1/2-1/2.

Karpov-Topalov, Linares 1994

Chess zhor 26.png
Chess zver 26.png
a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
Chess zver 26.png
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19. Dxd7 Tc8 : Dans cette position, Karpov (blancs), avec déjà un léger avantage, initie le premier des 3 sacrifices de tours

Karpov - Veselin Topalov, Tournoi de Linares, 1994

La partie ci-dessous, jouée durant le meilleur tournoi de la carrière de Karpov, voit ce dernier offrir sa tour à trois reprises. Elle a remporté le concours de la meilleure partie de l'Informateur d'échecs n° 60[49].

1. d4 Cf6 2. c4 c5 3. Cf3 cxd4 4. Cxd4 e6 5. g3 Cc6 6. Fg2 Fc5 7. Cb3 Fe7 8. Cc3 O-O 9. O-O d6 10. Ff4 Ch5 11. e3 Cxf4 12. exf4 Fd7 13. Dd2 Db8 14. Tfe1! g6 15. h4 a6 16. h5 b5 17. hxg6 hxg6 18. Cc5 dxc5 19. Dxd7 Tc8 (Diagramme)

20. Txe6!! Ta7 [20...fxe6 21.Fxc6 Ta7 22.Dxe6+ Rg7 23.Fd7 les blancs gardent leur avantage matériel] 21. Txg6+! fxg6 22. De6+ Rg7 23. Fxc6 Td8 24. cxb5 Ff6 25. Ce4 Fd4 26. bxa6 Db6 27. Td1 Dxa6 28. Txd4!! Txd4 [28...cxd4 29.Df6+ Rh6 30.Dh4+ Rg7 31.Dxd8 Dxc6 32.Dxd4+ et les blancs sont mieux] 29. Df6+ Rg8 30. Dxg6+ Rf8 31. De8+ Rg7 32. De5+ Rg8 33. Cf6+ Rf7 34. Fe8+ Rf8 35. Dxc5+ Dd6 36. Dxa7 Dxf6 37. Fh5 Td2 38. b3 Tb2 39. Rg2 1-0

Karpov-Kramnik, Linares 1994

Karpov - Vladimir Kramnik, Tournoi de Linares, 1994

1. d4 d5 2. c4 c6 3. Cf3 Cf6 4. Cc3 e6 5. e3 Cbd7 6. Fd3 dxc4 7. Fxc4 b5 8. Fd3 a6 9. e4 c5 10. d5 c4 11. dxe6 fxe6 12. Fc2 Fb7 13. 0-0 Dc7 14. Cg5 Cc5 15. e5[50]! Dxe5 16. Te1 Dd6 17. Dxd6 Fxd6 18. Fe3! (TN) Ce coup a été jugé la plus importante Nouveauté Théorique dans l'Informateur d'échecs n° 60, qui a ainsi décerné ses deux principales récompenses à la même personne pour le même Tournoi. Karpov aurait déclaré[51] : « Cela survient très rarement dans l'histoire de ces compétitions! ». 18. Fe3 est une idée originale, de nature stratégique plutôt que tactique, dans une ouverture dont les arcanes étaient alors un des prés carrés de Vladimir Kramnik. Ce dernier mit près de 50 minutes pour répondre[51] 18...0-0 19. Tad1 Fe7 20. Fxc5 Fxc5 21. Cxe6 Tfc8 22. h3! "un coup modeste, typique de Karpov, qui prépare une offensive à grande échelle sur l'aile-roi" (Kasparov) Ff8? (Viktor Kortchnoï recommanda 22...Tab8!) 23. g4 h6 24. f4! Ff3 25. Td2 Fc6 26. g5 hxg5 27. fxg5 Cd7 28. Cxf8! Cxf8 29. Td6! b4 30. Ce4 (30. Cd5!) Fe8 31. Cg3! Td8 32. Cf5 Txd6 33. Cxd6 Fg6? (33...Ff7) 34. Fxg6 Cxg6 35. Cxc4 Td8 36. Te4! b3 37. axb3 Td3 38. Rg2 Txb3 39. h4 Cf8?! 40. Te8! et les Noirs perdirent au temps dans une position difficile 1-0

Contributions à la théorie des ouvertures

Idées stratégiques

Dès son plus jeune âge, Karpov était un spécialiste de la partie espagnole avec les Blancs et avec les Noirs.

Karpov s'est fait le champion de lignes positionnelles telles que 4...Cd7 dans la défense Caro-Kann[52], 3. Cd2 contre la défense française ou bien des lignes avec le modeste coup Ff1-e2 contre la défense sicilienne. Ces ouvertures existaient déjà avant Karpov, mais il a démontré, grâce à son excellente technique, qu'elles pouvaient avoir du mordant. Cela n'était pas évident car une opinion communément répandue était notamment qu'en jouant 1. e4, les Blancs devaient adopter des lignes agressives pour l'emporter[53].

Par conséquent, si Karpov n'était pas un grand découvreur de nouveautés théoriques, il a popularisé une nouvelle approche du milieu de jeu, plus patiente et moins spectaculaire. On peut ainsi lire dans le livre de poche Les échecs de Frits van Seters[54]: « Ses matchs victorieux contre Kortchnoï (Baguio 1978 et Mérano 1981), sa défaite contre Kasparov laissent à la postérité un matériel où des idées stratégiques souvent inédites foisonnent ». Michel Roos a écrit[55]: « Dans une série de parties brillantes, le champion du monde a montré qu'il n'est pas tellement important de pénétrer dès l'ouverture dans le camp adverse avec ses pièces. Bien plus important est de contrôler visuellement les déplacements de l'adversaire et, pendant ce temps, de s'efforcer de créer dans son propre camp un "organisme échiquéen" élastique, flexible, de modifier l'agencement des pièces à l'affût de futures actions et attaques. Cette nouvelle conception modifie le jugement porté sur un certain nombre d'ouvertures qui, considérées jusqu'ici comme passives, sont à présent reconnues comme favorables parce ce que permettant de souples préparations à des plans futurs ».

Deuxième partie du match des candidats Karpov-Kortchnoï, 1974

Plusieurs apports de Karpov à la théorie des ouvertures sont détaillés par Gary Kasparov dans son ouvrage On my great predecessors, Part V [56], même si beaucoup de ces nouveautés théoriques étaient en fait dues aux nombreux secondants de Karpov, qui se contentait de « réciter sa leçon ».

Chess zhor 26.png
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a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
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Karpov-Kortchnoï avant 16. Cde2

Un exemple en est donné par la célèbre dexième partie entre Karpov et Viktor Kortchnoï (avec les Noirs) du match des candidats à Moscou en 1974 où Karpov « déballa » tout un lot de nouveautés théoriques préparées par son équipe :

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 g6 6. Fe3 Fg7 7. f3 Cc6 8. Dd2 O-O 9. Fc4 Fd7 10. h4 Tac8 11. Fb3 Ce5 12. 0-0-0 Cc4 13. Fxc4 Txc4 14. h5! (bon coup) Cxh5 15. g4 Cf6 (voir diagramme)
16. Cde2 !? (Nouveauté théorique)
16... Da5? (coup douteux, 16...Te8! est meilleur) 17. Fh6! Fxh6 18. Dxh6 Tfc8
19. Td3! (une autre nouveauté théorique)
19... T4c5? 20. g5!! (très bon coup) Txg5 21. Td5!! Txd5 22. Cxd5 Tce8 23. Cef4 Fc6 24. e5!! Fxd5 25. exf6 exf6 26. Dxh7+ Rf8 27. Dh8+ 1-0.

Cette partie superbe a reçu 89 points sur un maximum possible de 90 accordés par le Jury de l'Informateur d'échecs n° 18 (8 des 9 juges votèrent pour qu'elle soit la meilleure partie, et le neuxième (Max Euwe) la classa seconde). Une telle unanimité est rare. La partie a également été élue meilleure nouveauté théorique du numéro 18 de l'informateur.

Liens externes

Publications

en français
  1. Recueils de parties
    • Parties choisies, 1969-1979, ed. du Progrès (Moscou), 1981 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    • Mes meilleures parties, mes analyses, mes commentaires, ed. Garnier, 1982
    • Des échecs à l'infini, ed. Grasset, 1984 (co-écrit avec A. Guik) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    • Mes plus belles victoires (1969-1994), ed. Economica, 1996
    • 101 glorieuses victoires, ed. Economica, 2009
  2. Théorie des ouvertures
    • Comment jouer les débuts semi-fermés, ed. A. Colin, 1992
    • Comment jouer les débuts semi-ouverts, ed. A. Colin, 1992
    • La défense Grünfeld, ed. A. Colin, 1992
    • La partie espagnole, ed. A. Colin, 1992
    • La défense Pétroff - partie russe, ed. A. Colin, 1992
en anglais
  1. Recueils de parties
    • Chess at the top (1979-1984), ed. Pergamon Press, 1984 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    • Learn from your defeats, Batsford, 1985
  2. Théorie des ouvertures
    • The Open Game in Action, The Semi-Open Game in Action, Batsford, 1988
    • The Closed Openings in Action, The Semi-Closed Openings in Action, Batsford, 1989
    • (co-écrit avec Mikhaïl Yakovlevich Podgaets) Karpov's Caro-Kann:
      • Advance and Gambit Systems, Batsford Chess Books, 2006
      • Panov's Attack, Batsford Chess Books, 2006
avec des symboles
  • My 300 Best Games, Chess Stars, 1997 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
en russe
  • (ru) Сто победных партий, Fizikoultoura i sport, 1984 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (ru) А. Е. Карпов (гл. ред.), Шахматы энциклопедический словарь, Советская энциклопедия, Москва, 1990, ISBN 5-85270-005-3 .

Sources

  • (fr) M. Botvinnik, Trois matchs de Anatoli Karpov, champion du monde, ed. du Rocher, 1976
  • (fr) Le Monnier, Karpov Vers Les Sommets. 80 Parties De Karpov, L'impensé Radical - 1978
  • (fr) Nicolas Giffard, Alain Biénabe, Le Guide des échecs. Traité complet, collection Bouquins, Robert Laffont, 1993, 2e édition : 2009
Sources en anglais
  • David Levy, Karpov's collected Games, Robert Hale, 1975
  • K. J. O'Connell, D. N. L. Levy, J. B. Adams,
    • (en) The Complete Games of World Champion Anatoly Karpov (1961-1974), B. T. Batsford, 1976
    • (en) Anatoly Karpov's Games as World Champion 1975-77, B.T. Batsford, 1978
  • (en) Andrew Soltis, Soviet Chess 1917-1991, McFarland & Company, Jefferson, États-Unis, 2000
  • (en) Garry Kasparov, My great predecessors, Part V : Korchnoi, Karpov, Everyman Chess, 2006


Notes et références

  1. Karpov, 101 glorieuses victoires, éd. Economica, 2009
  2. Dans Mes 64 plus belles victoires, il avait écrit en 1994, p. 1 : « Au court de ma vie échiquéenne déjà assez longue, j'ai disputé quelque deux cents tournois et matches (sans compter les rencontres par équipes, les tournois de parties rapides et semi-rapides) et j'en ai emporté plus d'une centaine. »
  3. Dans My Great Predecessors V, Garry Kasparov écrit page 202 : « Karpov aime compter le nombre de premières places qu'il a remportées ou partagées dans divers tournois, y-compris les compétitions par équipes et même les compétitions les plus insignifiantes. Là, il a dépassé largement les cent et il se considère le détenteur du record — et ce pourrait être le cas (...). Mais si un décompte aussi scrupuleux devait être fait pour Kortchnoï — qui sait si ce dernier ne dépasserait pas son rival historique. »
  4. soviet base
  5. dans The development of chess style, Batsford, 1997, ISBN 0-7134-8167-6, page 189
  6. dans The development of chess style, Batsford, 1997, ISBN 0-7134-8167-6, page 190
  7. En 1948, Botvinnik succeda à Alekhine (qui venait de décéder) en remportant un tournoi disputé entre cinq joueurs.
  8. Karpov céda la place au premier échiquier lors de la coupe d'URSS par équipes en 1976 pour ne pas le rencontrer. De même, il ne participa pas à l'olympiade d'échecs de 1978 à Buenos Aires (où jouait Kortchnoï) et lors de l'olympiade d'échecs de 1982 à Lucerne, il laissa Garry Kasparov affronter Kortchnoï au premier échiquier lors du match URSS-Suisse.
  9. (en)Soviets sheds no light on halted chess match New York Times, 17 février 1985
  10. Karpov fut 1er-2e en 1981
  11. Chess Records donne le classement des performances Elo FIDE : 1971 Candidates semi-final, Dallas, Fischer-Larsen +6 3060 ; 1971 Candidates 1/4-final, Vancouver, Fischer-Taimanov +6 3020 ; 2001 Europe v. Asia Rapid, Batumi, Kasparov 3017 ; 1994 Linares, Karpov 11/13 84.6% 2942
  12. ChessBase.com - Chess News - FIDE WCC R6-2: Slow day in Tripoli Karpov's TPR at Linares 1994 would be 2977 - sur chessmetrics.com Jeff Sonas utilise une métrique différente du classement Elo international de la FIDE
  13. Article sur le site d'Europe-Echecs
  14. Breaking news: Karpov nominated by Russian Chess Federation, Chessbase. Consulté le 15 mai 2010
  15. Anatoly Karpov nommé par la Russie?!. Consulté le 15 mai 2010
  16. Article Chessbase
  17. Moins de 18 ans, RUSbase
  18. Chacun des cinq candidats maître affrontait trois fois les cinq jeunes maîtres soviétiques (Rusbase)
  19. RUSbase
  20. Mark Weeks et Karpov's collected games, p. 62
  21. Demi-finale A ; Karpov's collected games, p. 60. RUSbase dit que la finale du 16e championnat d'URSS junior eut lieu à Toula et fut un système suisse.
  22. Karpov vers les sommets, p.168
  23. Match-tournoi éliminatoire pour le champion du monde junior contre Vaganian et Shteinberg

  24. 2e échiquier à Léningrad
  25. My 300 Best Games donne comme score de la finale (+2 –2 =3).
  26. Karpov vers les sommets, p. 168 ; RUSbase
  27. (1er échiquier)
  28. Tournoi disputé en mars 1971 d'après Korchnoi's Chess Games, p. 266
  29. médaille d'or au premier échiquier
  30. Tournoi triangulaire, Karpov jouait dans l'équipe jeune.
  31. Championnat d'URSS remporté par Spassky devant Karpov, Kortchnoï, Kouzmine Petrossian et Polougaïevski.
  32. Tournoi pour le 75e anniversaire de Max Euwe
  33. Championnat d'Europe par équipes.
  34. Trophée annuel, disputé en 1977 et organisé par le programme télévisé anglais : The Master Game diffusé sur la chaîne BBC2.
  35. Parties choisies (1969-1979) et My 300 Best Games (1966-1996)
  36. Tournoi anniversaire de la révolution d'octobre
  37. vainqueur au départage
  38. ex æquo avec Polougaïevski et Seirawan, d'après Kasparov, (en)My Great Predecessors, tome V, p. 382.
  39. site de Mark Weeks
  40. (en)Chess at the Top de Karpov.
  41. Chessmetrics.com donne un score de 5 / 6 lors du tournoi de sélection, puis Karpov perdit une partie lors de la finale télévisée par la BBC contre Miles.
  42. Mémorial Euwe, disputé à Amsterdam en mai 1987, tournoi quadrangulaire avec Kortchnoï, Timman et Van der Wiel
  43. Giffard, Le Guide des échecs et Karpov, My 300 Best Games
  44. Départages 20' : 5 / 6 (+4 =2).
  45. My 300 Best Games, p. 269.
  46. tournoi jubilé de Unzicker, ex æquo avec Kortchnoï
  47. dans Showdown in Seville: Kasparov-Karpov IV, Batsford, 1987, ISBN 0-7134-5657-4, page 75
  48. Showdown in Seville: Kasparov-Karpov IV, Raymond Keene, David Goodman & David Spanier, Batsford, 1987, ISBN 0-7134-5657-4, page 76
  49. revue Europe Échecs n° 594 (décembre 2009) spécial Karpov, page 47
  50. annotations de Gary Kasparov dans On my Great Predecessors Part V, Everyman Chess, 2006, ISBN 978-1-85744-404-9, p. 454
  51. a et b On my Great Predecessors Part V, Everyman Chess, 2006, ISBN 978-1-85744-404-9, p. 455
  52. Il a (co-)écrit plusieurs ouvrages de référence sur cette ouverture
  53. Ainsi, dans son ouvrage The Soviet Chess Conveyor (ed. Semko, 1994, 2002 : ISBN 978-1-931921-22-0), Mikhaïl Chereshevski a écrit (page 5): « Let's assume that White tries to play a slow positional game in some sharp variation of the Sicilian Defence. That strategy can only be successful against an unprepared opponent. Accordingly, the initiative might be gradually seized by Black. »
  54. ed. Marabout, 2002, ISBN 978-2-501-02694-9, page 312
  55. dans le Que sais-je ? n° 1592 de 1990 intitulé Le jeu d'échecs, page 60
  56. ed. Everyman Chess, 2006, ISBN 978-1-85744-404-9


Précédé de :
Julio Kaplan
Champion du monde junior
1969
Suivi de :
Werner Hug
Précédé de :
Bobby Fischer
Champion du monde d'échecs
1975–1985
Suivi de :
Garry Kasparov
Précédé de :
Garry Kasparov
Champion du monde FIDE
1993–1999
Suivi de :
Aleksandr Khalifman



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