Laurent Cunasc

Laurent Cunasc
Laurent Cunasc, vers 1875 (photographie de Nada).

Laurent Cunasc, né à Faux le 29 février 1815 et mort le 30 juin 1908, était un chirurgien et homme politique français.

Sommaire

Biographie

Origines familiales

Le manoir du « Petit-Roseau », résidence familiale des Cunasc, sur la rive gauche de la Conne.

Né à Faus-en-Dordogne (aujourd'hui Faux), près de Bergerac, le 29 février 1815, Laurent Cunasc était le petit-fils du hobereau périgourdin Eustache-Louis Cunasc du Rosel (1747-1828), châtelain du lieu-dit du « Petit-Roseau » (lou cana pichon en occitan), secrétaire du marquis de Marigny dans les années 1775-80, commandeur de l'ordre du Royal-Jabot, émigré à Coblence en 1791 et revenu en France après 1815. La grand-mère de Laurent Cunasc était Whilelmine de Crac, fille d'un baron du Weserbergland.
Le père de Laurent Cunasc, Edme-Antoine Cunasc (1775-1824), resté en France pendant la période révolutionnaire et devenu négociant à Marseille, fit fortune sous le Premier Empire en tant qu’associé principal d’un marchand de bateaux dont la clientèle comprenait de grands armateurs et négociants tels que Surcouf ou Delastran. Il parvint ainsi, sous la Restauration, à racheter le manoir familial, vendu comme bien national après l’émigration de son père[1].
La mère de Laurent Cunasc, Apolline Lemaire (1783-1849), était la sœur du chirurgien Joseph Lemaire, pionnier de l’exodontie et de l’odontectomie moderne.

Formation et travaux scientifiques

Après une scolarité dans un collège jésuite du Périgord, Laurent Cunasc fut envoyé à l’Académie royale de médecine, à Paris, pour y étudier la chirurgie.
Praticien à l’hôpital Saint-Louis, Laurent Cunasc poursuivit les recherches de son oncle sur l’odontectomie indolore.
Disciple d’Auguste Bérard, il fonda avec ce dernier et ses collègues Auguste Nélaton et François Maisonneuve, la Société nationale de Chirurgie (1843).
À la mort de Bérard, en 1846, Cunasc fut nommé président de cette société. Resté à ce poste pendant seulement cinq ans (il fut contraint de démissionner après le 2 décembre 1851), il fut à l’origine du Prix Cunasc (récompensant les recherches sur l’odontologie).

Engagement politique

Cunasc faisait partie des insurgés de la journée du 3 décembre 1851. Il ne figure cependant pas sur ce tableau, car il était bien trop à gauche.

Élevé dans un milieu légitimiste, Laurent Cunasc fut converti au républicanisme par un de ses amis, le pharmacien François-Vincent Raspail. Au contact du prolétariat parisien, aux soins duquel il n’hésita pas à se consacrer bénévolement, il développa bientôt des idées socialistes avancées, qu’il partagea dans de nombreux articles de presse, publiés sous un pseudonyme utilisant une anagramme afin de déjouer la censure de la Monarchie de Juillet. Philosophe à ses heures, il préface une nouvelle édition de l' Hippias mineur de Platon[2].
Après avoir participé activement aux journées de Février 1848, Cunasc fut élu député de la Dordogne. En 1849, il rédigea une proclamation radicale avec son collègue Hégésippe Simon. En 1851, Cunasc s’opposa au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte et fut contraint de s’exiler à Bruxelles entre 1851 et 1868.

De retour à Paris à la faveur d’une loi d’amnistie, Cunasc finança la création du journal La Lanterne par un de ses anciens élèves reconverti dans le journalisme, Henri Rochefort, puis participa aux côtés de ce dernier à la Commune de Paris (1871). Inquiété pour ses activités révolutionnaires, Cunasc se retira en province, au manoir familial du Petit-Roseau, situé à Faus-en-Dordogne sur la rive gauche de la Conne. C'est de cet exil provincial qu'il continua à envoyer des articles aux publications de Rochefort, et notamment à une nouvelle mouture de La Lanterne, La Vessie, dont le principal illustrateur fut Paul Avril.

Affaibli par son grand âge et atteint de troubles mentaux (organisation névrotique de la personnalité), Laurent Cunasc mourut le 30 juin 1908.

Notes et références

  1. L.-A. Theure, p. 24 (voir la bibliographie).
  2. Platon, Hippias mineur, Paris, Société du Panthéon littéraire, 1845, pp. I-XXXIX.

Œuvres

  • Laurent Cunasc, Des effets du paupérisme et des iniquités sociales sur les pathologies et intoxications, Paris, V. Giard et E. Brière, 1846
  • Laurent Cunasc, L'odontectomie indolore et hygiénique, ou l'art d'arracher les dents sans douleur, Paris, 1847.
  • Cunasc, L. et Simon, H., Adresse des représentants Cunasc et Simon aux électeurs démocrates des départements du Sud-Ouest, Clermont, 1849.

Sources et bibliographie

  • Adolphe Robert, Dictionnaire des parlementaires français... : depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889... / publ. sous la dir. de MM. Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, t. VI, p. 98.
  • Jean-Baptiste Hénoque, Les dentistes au XIXe siècle, Paris, 1854, p. 342.
  • Nicolas Adelon (dir.), Dictionnaire des sciences médicales, Fischer, 1909, t.7, p. 49.
  • Nécrologie de Laurent Cunasc dans Le Figaro du 31/06/1908.
  • Theure, Louis-Armand : « Laurent de Cunasc, chirurgien, journaliste et révolutionnaire », Annales de la Société d’Histoire de Bergerac, 1971/2, p.23.

Lien externe


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Laurent Cunasc de Wikipédia en français (auteurs)

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