Lamborghini Gallardo Superleggera

Lamborghini Gallardo Superleggera
Article principal : Lamborghini Gallardo.
Lamborghini Gallardo Superleggera
Gallardosuperleggera.jpg

Constructeur Drapeau : Italie Lamborghini
Classe Super-sportive
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) V10, 40 soupapes
Position du moteur Centrale arrière
Cylindrée 4 960,7 cm3
Puissance maximale à 8 000 tr/min : 530 ch
Couple maximal à 4 250 tr/min : 510 Nm
Transmission Intégrale
Boîte de vitesses 6 rapports à commande séquentielle robotisée
Poids et performances
Poids 1 330[Note 1] kg
Vitesse maximale 335 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 4,0 s
Consommation mixte 17,0 ℓ/100 km
Émission de CO2 400 g/km
Châssis - Carrosserie
Carrosseries Coupé 2 places
Dimensions
Longueur 4 300 mm
Largeur 1 900 mm
Hauteur 1 165 mm
Empattement 2 560 mm
Chronologie des modèles
Lamborghini Gallardo LP570-4 Superleggera

La Lamborghini Gallardo Superleggera est un modèle automobile produit par le constructeur italien de voitures de sport Lamborghini. Très étroitement dérivée de la Gallardo « classique », elle en constitue une version dépouillée et radicale. Son moteur V10 retravaillé et sa structure allégée font de la Gallardo Superleggera un véhicule beaucoup plus destiné à la piste qu'au grand tourisme. Une vocation sportive clairement revendiquée : en reprenant une appellation chargée d’histoire, la Superleggera se veut l’héritière d’une longue lignée sportive, puisant ses racines dans les origines du sport automobile.

Très puissante et efficace malgré une certaine tendance aux compromis dans sa définition, la Gallardo Superleggera se positionne sur le créneau des sportives extrêmes et concurrence des modèles à la « philosophie » comparable, principalement la Porsche 911 GT3 RS et la Ferrari 430 Scuderia. Confrontée à ces rivales, la Lamborghini tient son rang en opposant à l'agilité de la Porsche sa puissance, son adhérence et sa motricité. Mais elle s’avère toutefois moins aboutie que la Ferrari, redoutable sur route comme sur circuit.


Superleggera : aux origines d’un concept

De l’histoire ancienne

La dénomination Superleggera renvoie à un passé automobile lointain, bien antérieur non seulement à la Gallardo, mais également à la marque Lamborghini elle-même. La première apparition du mot remonte en effet à 1937 ; elle ne désigne alors pas un modèle sportif en particulier mais un nouveau procédé de conception de la structure des automobiles, mis au point par le carrossier italien Touring[1].

Cette technique, qui pose les premières bases des futurs châssis tubulaires, permet à l’époque un gain de poids tel que son inventeur, l'Italien Felice Bianchi Anderloni[2], la baptise tout naturellement « super-légère », « superleggera » dans sa langue maternelle. Le concept développé par Anderloni, le fondateur de Touring, est une telle révolution technique et esthétique qu'il va devenir une solution incontournable pendant près de deux décennies[3].

Les prémisses de Lamborghini

Une Lamborghini 350 GT de 1964.

Divers constructeurs étrangers, dont certains de grande renommée, recourent aux services de Touring ; Aston Martin lui confie ainsi le design de sa DB4, présentée en 1958[4]. Par la suite, Ferruccio Lamborghini demande à Carlo Bianchi Anderloni – fils de Felice, qui reprend les rênes de l'entreprise à la mort de son père – de revoir le dessin de son tout premier modèle, la 350 GT[5]. Initialement dessinée par Bertone et présentée au salon de Turin de 1963, la 350 GT n'a pas donné entière satisfaction et Touring est chargé d’en modifier les lignes. De nouveau présentée un an plus tard au salon de Genève, la 350 GT est un succès qui lancera la carrière du constructeur italien[5].

De manière assez ironique, cette première Lamborghini est une des dernières créations de Touring[5]. Rattrapées par les progrès techniques et industriels, les carrosseries Superleggera – dont la coûteuse fabrication manuelle exige du temps et le concours de personnel hautement qualifié – sont bien peu compatibles avec l’essor des automobiles de grande série, devenant rapidement obsolètes dans le courant des années 1960. Mise sous contrôle judiciaire en 1964, la société Touring ferme ses portes trois ans plus tard[2]. Brevetée, l’appellation « Superleggera » disparaît avec ses créateurs et ne sera plus utilisée pendant près de quarante ans. Jusqu’à ce que Lamborghini la tire de l’oubli[1]...

Une évolution de la Gallardo

De par sa conception moderne, la Gallardo Superleggera n’a plus rien à voir avec l’œuvre de Felice Bianchi Anderloni. Mais la reprise de l’appellation qui a fait la réputation du carrossier italien n’est pas anodine pour autant. Au-delà de l'hommage, c'est une déclaration : sur le modèle des machines de course d’avant-guerre, Lamborghini entend faire de sa Superleggera une nouvelle référence en termes d’automobile sportive[1].

Réduction du poids

La fibre de carbone fait l'objet d'un emploi intensif, ici pour le revêtement intérieur des portières.
Une des jantes Scorpius fabriquées par OZ Racing.

Pour la mise au point de la Superleggera, les ingénieurs de Lamborghini s’en sont notamment remis à l’un des axiomes les plus classiques de la quête de performance en automobile : réduire le poids.

La chasse aux kilos « superflus » s’est portée dans un premier temps sur la structure du véhicule, et concerne principalement la carrosserie dont bon nombre d’éléments métalliques cèdent la place à des pièces en fibre de carbone. Ce sont ainsi le capot moteur, le diffuseur arrière, les rétroviseurs extérieurs, le tunnel de transmission, l’aileron arrière (optionnel) et le carénage du soubassement qui cèdent la place à des équivalents en carbone[6]. De la même manière, la surface vitrée du capot moteur exposant la mécanique aux regards, à l'origine en verre, est remplacée par une plaque de polycarbonate[7], tout comme les vitres latérales, désormais en Lexan[8].

En ce qui concerne les dessous de la Gallardo, les modifications sont plus restreintes. La petite Lamborghini ne fait notamment pas l’économie de sa transmission intégrale, qui est pourtant une source potentielle de gains de poids importants quand on la remplace par une « simple » propulsion ; une telle modification permet par exemple à Porsche d'économiser plus de 50 kg sur sa 911 GT2 par rapport à la version Turbo dont elle est issue[9]. Une partie importante du gain provient de l’emploi de matériaux légers pour les trains roulants, avec un effort particulier concentré sur les masses non-suspendues ; la Superleggera est ainsi équipée de nouvelles jantes spécifiques de 19 pouces de diamètre, créées par OZ Racing et baptisées Scorpius[10]. Forgées en magnésium, elles sont équipées d’écrous en titane. Les échappements sont eux aussi concernés par la cure d’allègement ; totalement inédits, ils offrent, outre un gain de poids, une sonorité plus marquée et plus agréable[11].

L'habitacle de la Superleggera. Fibre de carbone et alcantara sont omniprésents.

Les efforts des ingénieurs de Lamborghini se sont également portés sur l’habitacle de la Gallardo. Là encore, les concepteurs ont privilégié un recours massif à la fibre de carbone[7], que l’on retrouve à divers endroits du poste de conduite : coque des sièges baquets, frein à main, volant, panneaux intérieurs des portières, console centrale, etc[12]. Autre matériau privilégié par les concepteurs de la Superleggera : l’alcantara[13], tissu synthétique produit par la firme italienne du même nom, qui présente l’avantage d’être bien plus léger que le cuir tout en autorisant un aspect haut de gamme grâce à son toucher agréable[14]. En sont notamment recouverts le tableau de bord, les sièges et la jante du volant.

Au final, le gain de poids obtenu par rapport à la Gallardo atteint 100 kg[9],[12], notamment grâce à l’emploi intensif de fibre de carbone[11]. Lamborghini annonce que 47 % de ce gain se situe dans l’habitacle, le reste provenant essentiellement de la carrosserie (17 %), des trains roulants (17 %) et du compartiment moteur (12 %)[9]. Ces valeurs sont révélatrices du fait que la Superleggera reste fondamentalement très proche de la Gallardo de série ; la grande majorité des gains de poids sont obtenus sur des points de détail, et notamment par le remplacement d’éléments « standards » par leurs équivalents réalisés dans des matériaux plus légers. Le résultat de cette cure d’allègement est néanmoins qualifié d’« énorme » par le pilote Anthony Beltoise[11].

Modifications mécaniques

Vue du compartiment moteur de la Superleggera.
Une des sorties d'échappement, surplombant le diffuseur arrière en carbone.

Outre la réduction du poids, l'autre principale avancée proposée par la Superleggera concerne son évolution mécanique. C’est le second axiome clé de la recherche de performances : augmenter la puissance et améliorer son exploitation.

Principal objet du travail des ingénieurs de Lamborghini, le moteur V10 ne présente aucun changement majeur par rapport à celui de la Gallardo « standard » – la cylindrée notamment est inchangée – mais a reçu diverses modifications de détail. La principale évolution à y être apportée concerne la cartographie moteur – en quelque sorte la loi de programmation du boîtier électronique qui contrôle l’injection d’essence dans les cylindres. Revue, celle-ci permet de dégager un excédent de dix chevaux par rapport à la Gallardo de série, portant la puissance du moteur à 530 chevaux[1]. Une progression qui peut sembler minime car ne représentant que 2 % de puissance en plus par rapport à la version SE, mais néanmoins importante compte-tenu du rendement spécifique atteint par le moteur – plus de 106 chevaux par litre de cylindrée, une valeur élevée pour un moteur atmosphérique – et qui offre une sensation de punch accrue dans les hauts régimes[15].

Autre élément retravaillé spécifiquement pour la Superleggera, la boîte de vitesses à commande séquentielle robotisée E-Gear est fournie de série, alors qu’il s’agit d’une option sur les autres modèles de Gallardo. Il est toutefois possible d’équiper la Superleggera d’une commande de boîte mécanique « traditionnelle », disponible sur simple demande en « option négative » gratuite[9]. Entièrement revue, autorisant de meilleurs passages des rapports à la montée comme à la descente des rapports, la boîte E-Gear voit son fonctionnement amélioré et optimisé dans le cadre d’une utilisation sportive[16] – elle en devient même brutale lorsque réglée sur le mode Sport, générant des à-coups et de légères pertes de motricité[17].

Par ailleurs, de nombreux éléments périphériques de l’ensemble moteur-boîte se voient retouchés et optimisés. C’est notamment le cas des échappements, qui inaugurent de nouveaux collecteurs combinés à des silencieux réduisant les phénomènes de perte de puissance par contre-pression[15],[18]. L’admission – toujours variable, c’est-à-dire équipée d’un système permettant de faire varier le temps d’ouverture des soupapes en fonction du régime moteur et de la charge afin de permettre de combiner une certaine souplesse d’utilisation à bas régime avec une recherche de nervosité et de puissance dans les tours[19] – est également revue[20] pour permettre un meilleur remplissage des chambres de combustion et ainsi optimiser le rendement du moteur.

Une démarche inaboutie

La Superleggera en Orange Borealis.
Le logo Superleggera sur le seuil de porte conducteur.

Toutes ces évolutions ont été opérées par Lamborghini dans le but de transformer la GT qu’est la Gallardo en pure sportive. Mais le constructeur italien a dû faire des choix entre sportivité et confort d’utilisation.

La Lamborghini Gallardo Superleggera s’inscrit – avec ses deux principales rivales, la Ferrari 430 Scuderia et la Porsche 911 GT3 RS[21] – dans une tendance actuelle consistant à réaliser des déclinaisons allégées de modèles à vocation sportive[22]. Pourtant, malgré de nombreuses modifications, la Superleggera ne diffère au final que relativement peu de la Gallardo « normale »[23] tant ses spécificités portent sur des éléments de détail. La plus visible concerne les teintes disponibles, au nombre de quatre : Jaune Midas, Orange Borealis, Gris Telesto et Noir Noctis[24],[Note 2]. Pour le reste, l’identité particulière de la Superleggera provient essentiellement des pièces remplacées par des éléments en fibre de carbone : rétroviseurs, diffuseur arrière, aileron optionnel, etc[12]. Mais la silhouette générale et la structure de la Gallardo demeurent inchangées.

En ce qui concerne son ramage, le principal reproche adressé à la Superleggera concerne son poids, qui s’avère nettement sous-évalué par le constructeur. Bien qu’annoncée à 1 330 kg à sec, soit environ 1 400 kg en ordre de marche, la Superleggera est contrôlée par le magazine Sport Auto à 1 528 kg une fois les pleins de carburant et de lubrifiants effectués[25] ; contrairement à ce que son blason peut laisser supposer, la Lamborghini s’avère donc finalement n’être « super-légère » que d’une manière toute relative[20]. Sont notamment en cause en ce domaine les nombreux équipements pouvant être embarqués à bord de la Superleggera, Lamborghini s’étant retrouvé pris dans une sorte de paradoxe constitué d’une part de la nécessité de dépouiller le véhicule pour respecter son cahier des charges de pure sportive, et d’autre part de celle de proposer malgré tout un équipement digne de celui que peut attendre l’acquéreur d’un modèle valant aux environs de 190 000 €[9]. La liste des options témoigne de cette contradiction : il est ainsi possible d’équiper la Superleggera d’un système audio complet[8], d’un GPS multimédia ou encore d’une caméra de recul[1].

Une autre limite au concept de modèle « super-léger » réside dans la présence en série de freins classiques en fonte d’acier, le système en carbone/céramique demeurant une option facturée aux alentours de 12 000 €. Plus « high-tech », et bien que proposant d’excellentes performances[11], ces derniers ne sont pourtant pas plus efficaces que les freins de série[10],[Note 3] mais ils procurent un gain de poids très net, grâce à leur densité deux fois moins élevée que celle de leurs homologues en acier[26]. Un gain de poids d’autant plus important qu’il s’agit de masse non suspendue et en rotation, générant donc une inertie importante et de l’effet gyroscopique. D’une manière plus générale, la Gallardo Superleggera est au final trop dans le compromis entre sportivité et confort d’utilisation, et ne remplit pas sa mission de « super-sportive » aussi bien que ne le fait, par exemple, la Ferrari 430 Scuderia[23].

La Superleggera en piste

Bilan

Le tachymètre de la Gallardo Superleggera, gradué jusqu'à 340 km/h.

Une fois au volant, la Superleggera se révèle être une automobile capable d’un haut niveau de performances, tant en termes d’accélérations que de vitesse de pointe. Cette dernière atteint 315 km/h[27], valeur mesurée qui s’avère parfaitement conforme à celle annoncée par Lamborghini ; à cette allure, l’aiguille du tachymètre vient se caler sur l’ultime graduation prévue sur le compteur, soit 340 km/h[28]. Une fois sa vitesse maximale atteinte, ce qu’elle réalise avec une « étonnante facilité » d’après le magazine Sport Auto, la Superleggera conserve une bonne stabilité et une tenue de cap qualifiée d’« imperturbable », tout en préservant un confort de roulement acceptable[29].

Les accélérations sont également de haut niveau, avec notamment le 0 à 100 km/h abattu en 4,0 secondes, soit deux dixièmes de seconde de plus que la valeur annoncée par Lamborghini. Les barres des 160 et 200 km/h sont quant à elles franchies après respectivement 8,9 et 13,6 secondes[16]. Ce sont là des valeurs de haut niveau, mais parfaitement « normales » compte tenu du niveau de puissance du véhicule – 530 chevaux, bien plus qu'une Ferrari F40 par exemple. La particularité de la Superleggera tient surtout dans son caractère mécanique. Fréquemment qualifiée de « brutale », la poussée générée par le moteur V10 est très franche[22], au point qu’un journaliste dit de la Superleggera qu’elle « explose en vous faisant reculer d’un cran dans le baquet[30] ». Pour l’essayeur de l’émission Turbo, parler de « coup de pied au cul » est la meilleure manière de décrire les accélérations de la Lamborghini[7].

Sur circuit, la Superleggera fait preuve d’efficacité, notamment grâce à sa transmission à quatre roues motrices. Celle-ci lui confère une adhérence « inattaquable » en entrée de virage ainsi qu’un niveau de grip « phénoménal »[30], autorisant des vitesses de passage en courbe élevées, que le journaliste-essayeur du magazine Sport Auto qualifie de « surprenantes ». Pourtant, en dépit de sa transmission intégrale, son comportement reste proche de celui d’une propulsion, en raison du réglage du différentiel central dont le visco-coupleur envoie 60 % du couple sur les roues arrière en conditions d’adhérence normale[17],[30]. D’une manière générale, le comportement dynamique de la Superleggera – qualifié comme étant d'une « précision de scalpel[31] » – est salué en raison de son haut niveau de motricité et de sa facilité de conduite[23] ; pour Anthony Beltoise, il est toutefois préférable d’avoir de solides notions de pilotage pour pouvoir en tirer la quintessence[11].

Face à ses rivales

La Ferrari 430 Scuderia.

De par son positionnement de pure sportive et son niveau de performances, la Gallardo Superleggera est souvent comparée aux modèles similaires de deux des principaux concurrents de Lamborghini : d’une part la 911 GT3 RS de Porsche, et d’autre part la 430 Scuderia de Ferrari[11].

Au premier abord, la Lamborghini semble distancer ses deux rivales de par ses caractéristiques. Que ce soit en termes de puissance ou de couple, la Superleggera – avec ses 530 ch et ses 52,0 mkg – se place devant la Ferrari et la Porsche, qui disposent respectivement de 510 ch et 47,9 mkg pour l’Italienne et de 415 ch et 41,3 mkg pour l’Allemande. Toutefois, cet avantage purement mécanique est contrarié par le fait que la Gallardo est plus lourde que ses rivales ; elle est en effet mesurée à 1 528 kg contre 1 424 kg pour la Porsche[25], tandis que la Ferrari revendique 1 350 kg seulement[Note 4].

La Gallardo Superleggera partage la même architecture et la même silhouette générale que la 430 Scuderia : large et basse[Note 5], avec un moteur en position centrale arrière. Face à la 911, la Lamborghini se montre en revanche plus « spectaculaire » en termes d’ambiance intérieure, notamment en raison des nombreux éléments en carbone, de sa position de conduite très basse, ses faibles surfaces vitrées ou son pare-brise très incliné[32]. Cependant, la Ferrari est visuellement beaucoup plus typée « sport » que la Gallardo, notamment grâce à son habitacle extrêmement dépouillé qui lui donne l’air d’être véritablement « née pour la piste », et pas seulement préparée pour la piste[23].

En termes de comportement, la Gallardo tire parti de sa transmission intégrale, la Ferrari et la Porsche étant toutes deux de « simples » propulsions. Face à la Porsche 911 GT3 RS, la Lamborghini se montre plus facile à mener à vive allure en raison de son haut niveau d’adhérence et de sa motricité sans faille[30], la Porsche étant quant à elle plus radicale, « demandant davantage de doigté » et suscitant « quelques gouttes de sueur » lorsque menée à la limite[16]. Dans cette comparaison, la Superleggera se démarque également par « son ambiance et ses sensations plus marquées[27] ».

En revanche, lorsque confrontée à la Ferrari 430 Scuderia, la Gallardo est en difficulté – d’une manière générale, la Ferrari surclasse d’ailleurs l’ensemble de ses concurrentes au niveau des sensations mécaniques[33] en raison de la « parfaite homogénéité » qui règne entre son moteur V8 retravaillé et sa boîte de vitesses, très perfectionnée[34]. Plus pointue techniquement avec sa boîte robotisée F1 ultra-rapide, ses suspensions pilotées et son différentiel électronique réglable[23], la 430 est plus extrême, plus aboutie dans sa démarche de pure sportive[11]. Malgré sa stabilité dont lui fait bénéficier sa transmission intégrale, la Superleggera se montre moins « enthousiasmante » et « gratifiante à piloter » que la Ferrari, pourtant beaucoup plus pointue, exigeante et, au final, plus rapide sur circuit[23].

Héritage

La Superleggera LP570-4 au Salon de Genève 2010.

Le succès de la Gallardo Superleggera a incité Lamborghini à lui donner une descendance ; ainsi, l'évolution de la gamme Gallardo, baptisée LP560-4, donne à son tour naissance à une version plus radicale : la Gallardo LP570-4 Superleggera. Celle-ci, tout en préservant les qualités de sa devancière en termes de comportement, évolue en puissance et en performances, notamment grâce à sa mécanique encore plus énergique et la gestion de sa boîte de vitesses E-Gear, nettement optimisée[35].

Comparée à sa nouvelle concurrente Ferrari et descendante de la 430 Scuderia, la 458 Italia, la LP570-4 Superleggera propose un niveau de performances brutes identiques, avec notamment une accélération effectuée de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et une vitesse de pointe de 325 km/h, mais prend l'avantage en termes de comportement routier, grâce à des réglages de châssis jugés « plus tranchants » que ceux de la Ferrari, et plus exploitables grâce à sa transmission intégrale[36].

Caractéristiques techniques

NB : sauf indication contraire, toutes les valeurs mentionnées ci-dessous proviennent du site officiel de Lamborghini[37].

Bloc motopropulseur

Moteur

  • Position centrale arrière longitudinale.
  • Système d'ouverture variable des soupapes à l'admission et à l'échappement.
  • Alésage x course : 82,5 x 92,8 mm.
  • Régime maximum : 8 200 tr/min.
  • Couple maxi : 510 Nm (52,0 mkg) à 4 250 tr/min.
  • Couple spécifique : 102,8 Nm/l[Note 8].

Transmission

  • Rapport de pont : 1,320
  • Rapports de boîte :
    • Première vitesse : 3,313
    • Seconde vitesse : 2,053
    • Troisième vitesse : 1,458
    • Quatrième vitesse : 1,138
    • Cinquième vitesse : 0,939
    • Sixième vitesse : 0,784
    • Marche arrière : 2,813

Structure

Châssis

Dimensions

  • Longueur : 4 300 mm.
  • Largeur : 1 900 mm.
  • Hauteur : 1 165 mm.
  • Empattement : 2 560 mm.
  • Voies avant & arrière : 1 622 & 1 592 mm[17].
  • Poids à sec annoncé par le constructeur : 1 330 kg.
  • Poids en ordre de marche annoncé par le constructeur : 1 400 kg.
  • Poids contrôlé en ordre de marche : 1 528 kg[25].

Suspensions

Freinage

Performances

Vitesse maximale

  • Vitesse maximale annoncée : 315 km/h.

Accélérations

  • 0 à 100 km/h : 4,0 s[27].
  • 0 à 160 km/h : 8,9 s[27].
  • 0 à 200 km/h : 13,6 s[27].

Reprises

  • 80 à 120 km/h en quatrième : 3,7 s[38].
  • 80 à 120 km/h en cinquième : 5,3 s[38].
  • 80 à 120 km/h en sixième : 7,5 s[38].

Consommation

  • Normalisée en cycle urbain : 24,8 l./100 km.
  • Normalisée en cycle extra-urbain : 12,4 l./100 km.
  • Normalisée en cycle mixte : 17,0 l./100 km.
  • Constatée en conduite sportive : 25,0 l./100 km[27].
  • Autonomie à ce rythme : 324 km[Note 10].
  • Émissions de CO2 : 400 g/km.

Notes et références

Notes

  1. Valeur à sec annoncée par Lamborghini, non-vérifiée.
  2. En anglais : Midas Yellow, Borealis Orange, Telesto Gray et Noctis Black.
  3. Le freinage de 100 à 0 km/h est réalisé en 33 mètres aussi bien avec les freins acier qu’avec le système en carbone/céramique.
  4. Valeur annoncée par Ferrari, non-vérifiée.
  5. 1 900 mm de large et 1 165 mm de haut pour la Lamborghini, contre 1 923 mm de large et 1 199 mm de haut pour la Ferrari.
  6. Valeur exacte calculée d'après les valeurs d'alésage et de course.
  7. Calculée à partir de la cylindrée exacte et de la puissance annoncée de 530 ch.
  8. Calculé à partir de la cylindrée exacte et du couple annoncé de 510 Nm.
  9. Calculé à partir du poids contrôlé de 1 528 kg.
  10. Calculée à partir de la contenance du réservoir moins 10 % de réserve, soit 81 l.

Références

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  2. a et b (fr) Gilles Bonnafous, Motorlegend, Historique de la Carrosserie Touring. Mis en ligne le 03/01/2005
  3. (fr) Gilles Bonnafous, Motorlegend, La carrosserie Superleggera. Mis en ligne le 03/01/2005
  4. (fr) Gilles Bonnafous, Motorlegend, L’Aston Martin DB4. Mis en ligne le 08/11/2006
  5. a, b et c (fr) Gilles Bonnafous, Motorlegend, La Lamborghini 350 GT. Mis en ligne le 09/01/2005
  6. (fr) Auteur anonyme, Unica Strada, Lamborghini Gallardo Superleggera. Mis en ligne le 22/07/2008
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  10. a, b, c et d (fr) Yves Bey-Rozet, essai de la Gallardo Superleggera dans Sport Auto, numéro 544, mai 2007, page 91
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  12. a, b et c (fr) Vincent Vaillant, Caradisiac, Lamborghini Gallardo Superleggera : officielle. Mis en ligne le 26/02/2007
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  14. (fr) Université de Rennes, Fichier PDF sur l'alcantara. Consulté le 09/08/2009
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  16. a, b et c (fr) Laurent Chevalier, essai-match entre la Lamborghini Gallardo Superleggera et la Porsche 911 GT3 RS, dossier « Light is right » dans Sport Auto, numéro 550, novembre 2007, page 71
  17. a, b, c, d et e (fr) Yves Bey-Rozet, essai de la Gallardo Superleggera dans Sport Auto, numéro 544, mai 2007, page 92
  18. (fr) Auteur inconnu, essai de la Lamborghini Gallardo Superleggera dans Evo, numéro 20, juin 2007
  19. (fr) Jérôme Tordjmann, L’automobile sportive, Distribution variable : puissance et souplesse. Date de mise en ligne inconnue
  20. a et b (fr) Vincent Desmonts, Motorlegend, Lamborghini Gallardo Superleggera. Mis en ligne le 13/03/2007
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  25. a, b et c (fr) Laurent Chevalier, essai-match entre la Lamborghini Gallardo Superleggera et la Porsche 911 GT3 RS, dossier « Light is right » dans Sport Auto, numéro 550, novembre 2007, page 67
  26. (fr) Auteur anonyme, Histomobile, Les freins en céramique. Date de mise en ligne inconnue
  27. a, b, c, d, e, f, g et h (fr) Laurent Chevalier, essai-match entre la Lamborghini Gallardo Superleggera et la Porsche 911 GT3 RS, dossier « Light is right » dans Sport Auto, numéro 550, novembre 2007, page 74
  28. Zone Rouge Organisation, Essai à grande vitesse de la Lamborghini Gallardo Superleggera. Mis en ligne le 25/10/2007
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  30. a, b, c, d et e (fr) Laurent Chevalier, essai-match entre la Lamborghini Gallardo Superleggera et la Porsche 911 GT3 RS, dossier « Light is right » dans Sport Auto, numéro 550, novembre 2007, page 68
  31. (fr) Laurent Chevalier, essai de la Lamborghini Gallardo LP570-4 Superleggera dans Sport Auto, numéro 579, avril 2010, page 44
  32. (fr) Laurent Chevalier, essai-match entre la Lamborghini Gallardo Superleggera et la Porsche 911 GT3 RS, dossier « Light is right » dans Sport Auto, numéro 550, novembre 2007, page 66
  33. (fr) Laurent Chevalier, essai de la Ferrari 430 Scuderia, dossier « Light is right » dans Sport Auto, numéro 550, novembre 2007, page 58
  34. (fr) Laurent Chevalier, essai de la Ferrari 430 Scuderia, dossier « Light is right » dans Sport Auto, numéro 550, novembre 2007, page 62
  35. (fr) Laurent Chevalier, essai de la Lamborghini Gallardo LP570-4 Superleggera dans Sport Auto, numéro 579, avril 2010, page 48
  36. (fr) Jorge Clavell, essai de la Lamborghini Gallardo LP570-4 Superleggera, dossier « Nos sportives préférées 2010 » dans Échappement, numéro 517, septembre 2010, page 52
  37. (en) (it) Site officiel Lamborghini, Fiche sur la Gallardo Superleggera
  38. a, b, c et d (fr) Auteur anonyme, ZePerf, Lamborghini Gallardo Superleggera : fiche technique et performances. Date de mise en ligne inconnue

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