Lalie walker

Lalie walker

Lalie Walker

Lalie Walker est une auteure de roman noir et psychothérapeute française.

Sommaire

Enfance et jeunesse

Lalie Walker voit le jour en 1964, à Versailles, sous un autre nom, mais qui restera secret tout au long de sa vie d’auteur. Née de mère franco-lettone et de père hongrois, Lalie Walker ignore jusqu’à ses 18 ans que l’homme qu’elle prenait pour son père ne l’est pas. Elle portera successivement un nom de naissance, un nom d’adoption, différents pseudos, jusqu’à ce qu’elle décide « de remettre les pendules à l’heure » et de se rebaptiser. Par cet acte symbolique, elle notifie clairement son désir de liberté et son choix d’intervenir sur son avenir.

Dans la famille où elle grandit, les femmes sont les figures maîtresses d’un monde où les couples se font et se défont d’un bout à l’autre de la planète, de Los Angeles à Acapulco. Elle passe son enfance auprès de sa grand-mère, personnage haut en couleurs, et pilier de vie du futur écrivain. Les aléas de la vie qu’elle observe ou qu’elle subit durant son enfance et sa jeunesse marqueront indubitablement son œuvre. Pour devenir l’actrice de sa vie, Lalie Walker s’affranchit du quotidien normatif, l’étudie pour le maîtriser et l’éviter avec soin.

Le point de départ d’une vie d’auteur et de chercheuse riche et exaltée prend probablement racine dans le récit de la vie extraordinaire de son arrière grand-mère et de sa grand-mère. Mais aussi dans l’absence d’un père puis l’arrivée d’un autre, le tout sur fond de non-dit.

On suppose que ces vies qui l’ont précédée ont transmis à cet écrivain toutes les qualités requises et l’énergie pour mener une existence exceptionnelle. La mettant ainsi à l’abri d’un quotidien qui aurait pu l’enfoncer dans un anonymat à même de l’empêcher de suivre sa devise :

« Faire de sa vie une œuvre d’art, et de l’hédonisme un art de vivre ».

Le déclic, le désir de marge

Lalie Walker connaît très tôt le désir de conquérir son identité propre. Elle décrit ainsi son émancipation intellectuelle :

« De 14 à 16 ans, Nuit et brouillard de Resnais, Dostoïevski, Nietzsche et Foucault me renversent. Je flirte avec la politique et la psychanalyse, m’intéresse à la justice et aux injustices. Ne pense qu’à fuir la maison familiale et aimerais me faire émanciper, envisage de faire une Capacité de droit, abandonne en découvrant la faculté d’Assas, milite pour la libération du Plateau du Larzac, m’enflamme pour la vie de George Sand, plus que pour ses écrits, me jette dans le rock et l’opéra. Tout ce qui aiguise ma curiosité. Tout ce qui me permet de tenir debout ».

Les années d’observation

Le goût de l’exil, l’amour de Paris la passion pour l’Italie.

L’année de ses vingt ans, Lalie Walker part en Italie, où elle pense pouvoir puiser une énergie nouvelle, transposer ses questions à un autre monde, confronter son quotidien à celui des autres.

Comme certains auteurs français du 19 siècle, Lalie Walker découvre l’art de la flânerie et ses vertus. Au bout de 18 mois, et après une première expérience d’écriture, l’auteur décide de se réinstaller à Paris, tiraillée entre son amour pour cette ville et l’Italie.

Il n’est alors plus rare de croiser l’écrivain dans les bars, les cafés ou les rues de Paris, partout où il est possible d’écouter le monde, de brèves de comptoirs en confidences désespérées. Le monde a besoin d’être soulagé et les humeurs de Paris semblent le lui rappeler chaque jour un peu plus.

D’autres villes (Lisbonne, Rome, Budapest, Prague, Edimbourg ou Montréal) seront portées au palmarès de ses exils fréquents et volontaires où se conjuguent, tout au long de son existence, le désir d’ailleurs et la rencontre du monde qui l’entoure.

Le goût des autres

Animée par le désir de contribuer à l’idée d’un monde où l’humain serait au centre de tout, défiant le consumérisme tout puissant, Lalie Walker décide de consacrer une partie de sa vie à la recherche dans les domaines de la psychologie qui restent inexplorés ou selon elle, trop orthonormés.

Pour ce faire, elle reprend des études et devient psychothérapeute. Interrogeant et réinterrogeant en permanence son histoire, et celle des autres, et poursuit ses recherches pour devenir tour à tour sophrologue, psychanalyste et psychogénéalogiste. Empirique, elle est le premier sujet de ses propres expériences et recherches, avant de jeter une passerelle entre elle et les autres. Considérant la position du thérapeute comme politique, c’est-à-dire qu’elle se doit d’être au cœur de la vie de la cité et de ses habitants, Lalie Walker ne se contente pas des murs d’un cabinet mais effectue ses enquêtes en allant à la rencontre des autres, à la manière d’un sociologue. D’ailleurs, elle considère que les sciences humaines auraient tout à gagner en se réunissant au lieu de se vivre cloisonnées. Lalie Walker veut innover pour soulager ceux qui souffrent en élaborant des protocoles thérapeutiques, en explorant les champs du rêve, de la physique quantique et des neurosciences.

Au fil des ans, pleinement consciente de ses choix, la thérapeute part à la conquête de son statut d’écrivain, en étudiant et élaborant diverses théories sur les causes de la maladie et de la dépression individuelle et collective. Elle entrevoit et établit les liens étroits qui existent entre l’univers intérieur, la cohérence avec le psychisme d’un individu et le monde qui l’entoure. Elle explore les univers parallèles créés par la psyché pour parer à un monde extérieur qui ne semble pas convenir à tous les individus, elle invite ses patients à devenir des « actants » ou « thérapistes » quand ils sont en possession de leur raison et explore le cheminement de ceux qui ont perdu l’entendement commun.

Après quelques années d’exercice fructueux au sein de plusieurs associations (soutien aux malades du sida, du cancer, études des troubles graves de l’alimentation) en tant que psychothérapeute et coordinatrice de programmes, pour mieux se consacrer à l’écriture, Lalie Walker renonce à la pratique, mais poursuit ses recherches sur le rêve (en particulier le rêve lucide), le rapport à la maladie, aux symptômes et à la symbolique, à la manipulation. Ses domaines de prédilections, qui serviront désormais son univers d’auteur et de chercheuse, se définissent très clairement : l’écriture, l’art, la thérapie. D’où la création virtuelle, faute de moyens matériels, et de temps, d’un espace, la Walkerstreet, qui accueille sur le site de l’auteur des artistes et-ou des chercheurs, mais des personnalités pluridisciplinaires qui ont su attiser sa curiosité et susciter son adhésion.

Le goût de la liberté, le rêve accessible

Lalie Walker est un écrivain atypique qui, à la ville, comme à la scène, défendra toujours l’idée que le rêve fait partie intégrante de la vie, qu’il la conditionne et que nous pouvons agir sur lui comme il agit sur nous. La prise de conscience de ses désirs et la volonté d’engagement devant ainsi contribuer à organiser une pensée et des actes en fonction d’objectifs définis comme pouvant correspondre de la façon la plus exacte possible à la vie que chaque individu souhaite mener.

Lorsque l’analyse est bien menée, la progression des actes devrait tendre vers un accomplissement de l’individu qui, capable d’œuvrer en harmonie avec ses désirs pourrait réagir en fonction d’un libre-arbitre et pas seulement en adoptant une position défensive, adaptative, limitative et subalterne.

Les hypothèses thérapeutiques et les prises de position de Lalie Walker engagent la voie d’un discours libérateur et profondément humaniste.

Une œuvre littéraire paradoxalement assassine et humaniste

Forte de ses expériences diverses et variées, après avoir écrit quelques pièces pour la littérature jeunesses et une pièce radiophonique, Lalie Walker s’attaque au polar ou roman noir. Dans son œuvre, la réalité est un point de départ sur lequel s’arrime une narration usant d’une fonction psychique vitale : l’imaginaire. Dans l’œuvre de cet auteur, la fiction semble articuler un mode de vie en adéquation avec l’envie de créer un univers où il devient difficile de déceler la part de fiction de celle de la réalité.

Les interférences entre le monde réel et la fiction sont donc bien présentes dans cette œuvre.

À titre d’exemple, dans ses premiers romans, elle décline des conditions climatiques, poussant à l’extrême les averses ou les changements brutaux de température. Une atmosphère toute particulière qui fonctionne avec l’humeur des personnages, toujours nombreux et dont les histoires se croisent et se décroisent (réf. Folio policier n° 374, 429, 472).

La qualité dramatique de la structure narrative a fait l’objet d’une attention particulière dans les milieux cinématographiques. Cité dans des revues telles que Synopsis, Lalie Walker est vue comme un auteur potentiellement « cinématographiable ». Ce n’est pas qu’elle écrit par anticipation pour le cinéma, mais ces romans ont cela de spécifique qu’ils donnent autant à voir qu’à ressentir, autant à entendre qu’à penser (réf. L’Atelier in8, A l’ombre des humains).

Un écrivain contemporain, remarquée et remarquable, qui ne cache pas son intérêt pour des auteurs comme, Carlos Juan Somoza et Timothy Findley, ou des metteurs en scènes tels que Federico Fellini ou Tadeusz Kantor dont on connaît l’extrême habileté avec laquelle ils ont mis les arts en abîme.

Lectrice assidue de Nietzsche, Jung ou David Bohm, grâce à qui elle découvrira la physique quantique, autre passion de l’auteur, elle n’hésite pas non plus à remettre par ailleurs en question les théories freudiennes, dont elle reconnaît néanmoins quelques raisonnements éclairés, telle que cette phrase qu’elle cite : « le crime ne commence psychiquement qu’avec l’effacement de ses traces, car alors, on s’approprie son acte » (Freud).

Dans cette reconnaissance de l’appropriation d’un acte à travers l’effacement des traces, Lalie Walker exprime également son désir de progression grâce à l’acte d’appropriation, laquelle pouvant alors être identifiée comme la conséquence d’une volonté d’effacer ce qui a précédé.

Quand certains personnages de Lalie Walker tuent pour posséder les autres (ou s’approprier leur vie), d’autres retracent la genèse du crime pour restituer l’identité de ceux qui sont morts, comme le fait de manière récurrente, son personnage fétiche : Jeanne Debords.

Les peintres tels que Jérôme Bosch appartiennent également à l’univers de Lalie Walker. Ils existent dans un chaos total et organique, débordants parfois sur le domaine onirique et fantastique, pour ne pas dire fantasque.

On pourra lire également, une note de pragmatisme et d’athéisme appartenant à un esprit résolument tourné vers le souci du bien être de la condition humaine terrestre. Quand certains de ses personnages narguent les croyances religieuses ou expriment leur colère face à leur inaptitude à se réaliser quand leur église leur promet simplement le bien être dans l’au-delà et l’enfer sur terre.

Les courants de pensée religieux ne font pas l’adhésion de cet auteur pour qui le lien social est l’essence même de l’existence. Il faudrait nouer des liens avec les êtres vivants et ne pas accorder trop d’importance à la mort : « Pourquoi ai-je le goût des liens et des réseaux, moi qui suis indéfectiblement électron libre et n’adhère à aucune organisation ou structure ? Sans doute parce que je suis avant tout motivée par un désir de liberté, de savoir qui je suis, qui s’est toujours manifesté, et consolidé, au revers des nombreuses rencontres de ma vie. Mais, aussi, en vertu de la manière empirique dont j’aborde les choses, ce qui réclame que je sois à la fois sujet, critique et observateur de l’expérimentation. Un équilibre aléatoire et fascinant ».

Le personnage récurrent : Jeanne Debords

Le personnage récurrent de Lalie Walker se nomme Jeanne Debords. Dans les catacombes, elle buta un jour sur les corps mutilés de ses parents. L’enquête n’avait rien donné. Le néant. Une totale incompréhension doublée d’une détestable impression de non-dit et d’affaire méticuleusement et énigmatiquement classée… chargée des crimes non résolus, Jeanne, qui ne peut oublier, comprendra une décennie plus tard que d’autres meurtres seraient à rapprocher de ce drame.

Loin de faire l’apologie de la police ou de ses services, paradoxalement, malgré une forte présence, ce personnage de flic ne crève pas l’écran, puisque le choix de Lalie Walker semble clairement mettre en avant tous les autres personnages, certains revenant d’un livre à l’autre. Jeanne Debords apparaît à la fois en tant que protagoniste majeure et centrale, mais elle permet également aux autres personnages de s’appuyer sur elle et de prendre ainsi toute leur place dans le récit. Toujours en marge, traînant dans des bureaux que l’auteur lui invente au fur et à mesure des besoins de l’enquête ou des développements. L’une des caractéristiques qui fait dire à certains que Lalie Walker fait du thriller psy, c’est cette approche « psyorganique », ainsi que l’a souligné la journaliste Josiane Guégan du journal Ouest France, vraiment propre à l’auteur. Le lecteur est à la fois dans la tête, le corps, les émotions et les pensées de chaque personnage. Il peut ainsi s’approprier pleinement l’univers de Lalie Walker, les personnages mais aussi les ambiances. Mais, force est de constater, au fil des romans, que ce qui fait la marque de cet écrivain c’est son aptitude à mettre en scène le drame humain.

Auteurs contemporains ou mouvement pouvant se rattacher à Lalie Walker

Bibliographie

  • La Stratégie du fou, éditions Gallimard, Folio policier, 2008
  • À L’ombre des humains, éditions de l’Atelier In8, 2008
  • Vivre le rêve, accéder au rêve lucide, éditions La Martinière, 2007
  • L'appel du barge, éditions Baleine, 2007
  • N'oublie pas, éditions Gallimard, Folio policier, 2007
  • Portées disparues, éditions Gallimard, Folio policier, 2006
  • Pour toutes les fois, éditions Gallimard, Folio policier, 2004
  • To the Zoo…, éditions Retz, 2000
  • Best-seller, éditions Hors Commerce, 2005

Tous les titres parus en Folio policier aux éditions Gallimard ont été auparavant publiés en grand format aux éditions Hors Commerce.

Prix et sélections littéraires

  • N’oublie pas : lauréat du Prix du Zinc 2004, prix des lecteurs de la ville de Montmorillon (nommé pour le Prix Cognac 2004, pour Sang d'encre à Vienne 2003, pour le Prix polar de Montigny-lès-Cormeilles 2003)
  • Portées disparues : nommé pour le Prix du livre de Cognac 2002, pour le Prix polar de Montigny-lès-Cormeilles, pour les Prix « meilleure adaptation cinématographique » de Saumur et du Prix d’Aquitaine-Synopsis)
  • Pour toutes les fois : Le Grand livre du mois

Lien externe

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