Lacurne

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Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye

La Curne de Sainte-Palaye et son jumeau.

Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye, né le 6 juin 1697 à Auxerre et mort 1er mars 1781 à Paris, est un historien, philologue et lexicographe français.

D’une ancienne famille, son père avait été gentilhomme du duc d’Orléans, puis receveur du grenier à sel d’Auxerre.

D’une santé délicate, La Curne de Sainte-Palaye ne commença ses études classiques qu’à l’âge de quinze ans, mais il se livra avec tant d’ardeur et de succès aux recherches érudites, que, dès 1724, il était reçu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, à vingt-sept ans, et entreprit l’étude des chroniqueurs du Moyen Âge, qui le conduisit à rechercher l’origine de la chevalerie.

À part une année (1725) passée auprès du roi Stanislas, comme chargé de la correspondance de la cour de France auprès de ce prince, il s’occupa presque exclusivement, jusqu’au delà de sa quatre-vingtième année, de l’étude et du dépouillement des manuscrits relatifs à l’histoire de la langue et des institutions françaises.

D’abord, il s’occupa d’un mémoire sur deux passages de Tite-Live et de Denys d'Halicarnasse (1727), puis il dirigea ses recherches sur nos origines nationales.

Dans ce dessein, il retourna en 1749 en Italie (il y avait fait un premier voyage en 1739), en rapporta quatre mille pièces inédites ou peu connues, apprit seul la langue provençale et forma de ses immenses matériaux une collection de 23 volumes in-folio. Il s’intéressa à divers dépôts littéraires de France. Finalement il réunit plus de 4 000 notices de manuscrits et des copies des documents les plus précieux.

La lecture qu’il faisait des chroniqueurs et des romanciers le conduisit à former une triple et vaste entreprise : expliquer d’abord une des institutions les plus remarquables du moyen âge, la chevalerie ; ensuite, composer un dictionnaire des antiquités françaises et un glossaire complet des variations de la langue française. Au premier de ces ouvrages, où l’intérêt l’emporte sur l’érudition, il voulut joindre une histoire des troubadours.

Son ouvrage le plus considérable est le Dictionnaire des antiquités françaises, qui ne forme pas moins de 40 volumes in-folio. Cette collection, acquise par M. Moreau, se trouve actuellement à la Bibliothèque nationale, et ses dimensions ne permettent point de songer à la publier.

Ses publications, elles, ne donnent pas la mesure d’un tel travail, elles comprennent :

  • Lettre à M. de Bachaumont sur le bon goût dans les arts et dans les lettres (1751), in-12 ;
  • une édition d’un fabliau, les Amours du bon vieux temps, Aucassin et Nicolette (Vaucluse [Paris], 1756, in-12);
  • et surtout son recueil de Mémoires sur l’ancienne chevalerie, considérée comme un établissement politique et militaire.
  • Il faut y joindre la série d’excellents et précieux Mémoires, insérés dans le recueil de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (t. VII, X, XIII, XIV, XV, XVII, XX, XXIV).
  • La Curne de Sainte-Palaye a en outre laissé une centaine de volumes in-folio de manuscrits, que se partagent la Bibliothèque nationale et celle de l’Arsenal, contenant les matériaux d’un Glossaire français, dont il publia lui-même le Projet (1756, in-4°) et dont il confia l’exécution à Georges-Jean Mouchet : de cet important ouvrage, rédigé en dix ou douze volumes in-folio, il ne fut imprimé de son vivant qu’une partie du tome Ier. L’impression en fut reprise au siècle suivante (Paris, 1875).

La Curne de Sainte-Palaye fut élu membre de l’Académie française en 1758 ; il faisait aussi partie des Académies de Dijon et de de Nancy et était correspondant de l’Accademia della Crusca.

La Curne avait un frère jumeau auquel l’unissait un lien indéfectible au point de refuser de se marier. Jamais ils ne se séparèrent : ils eurent le même logement, les mêmes habitudes les mêmes sociétés, les mêmes amusements.

Œuvres

  • Lettre à M. de Bachaumont sur le bon goût dans les arts et dans les lettres (1751), in-12
  • Mémoires sur l’ancienne chevalerie 1750, chevalerie considérée comme un établissement politique et militaire . 1753.
    Ces Mémoires sur l’ancienne chevalerie furent d’abord imprimés dans le vingtième volume du recueil de l’Académie des Inscriptions ; ils furent publiés en trois vol. in-12, de 1759 à 1781, mais il n’y aurait aucun exemplaire à la BNF et un seul exemplaire répertorié à la Bibliothèque de Troyes. Nouvelle édition en 1826, 2 vol. in-8°, planches, Mémoires sur l’ancienne chevalerie, par La Curne de Sainte-Palaye, avec une introduction et des notes historiques par M. Ch. Nodier. Nouvelle édition, Paris : Girard, 1826, 2 vol. (474, 487 p.) : pl. ; 22 cm. D’après Quérard, cette "Introduction" et ces "Notes" seraient l’œuvre de Alexandre Barginet (1797-1843), qui, selon J. Larat, n’aurait été que le collaborateur de Nodier. - Un prospectus, joint à l’ouvrage, contient une notice signée : "Ch. Nodier". Il avait entrepris l’étude des chroniqueurs du Moyen Âge ce qui l’avait conduit à rechercher l’origine de la chevalerie ; dans cette suite de mémoires, il effectue une description à la fois politique et militaire. La dernière partie contient Les Mémoires historique sur la chasse, où l’on trouve en abondance d’intéressants documents sur l’histoire de la chasse en France. Elles contiennent une analyse détaillée du livre de Gace de La Bigne, Des Déduits de la chasse, p. 389-419, et le volume se termine par une table des matières.
  • Dictionnaire historique de l’ancien langage françois 1749

Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1809

Lien externe


Précédé par
Louis de Boissy
Fauteuil 6 de l’Académie française
1758-1781
Suivi par
Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort
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