Amélie Pareyre

Amélie Pareyre

Henri Matisse

Henri Matisse
Henri Matisse le 20 mai 1933, photographié par Carl van Vechten.
Henri Matisse le 20 mai 1933, photographié par Carl van Vechten.

Naissance 31 décembre 1869
Le Cateau-Cambrésis, France
Décès 3 novembre 1954 (à 84 ans)
Nice, France
Nationalité France Française
Profession(s) Peintre
Dessinateur
Sculpteur
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Famille Marguerite, sa fille, Jean et Pierre Matisse, ses fils
Compléments
Chef de file du fauvisme

Henri Matisse, (Henri Emile Benoit Matisse) né le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis et mort le 3 novembre 1954 à Nice, est un peintre, dessinateur et sculpteur français.

Il fut le chef de file du fauvisme ; Pablo Picasso le considérait comme son grand rival et néanmoins ami[1].

Sommaire

Biographie

Sa jeunesse

Henri Matisse a grandi à Bohain-en-Vermandois dans la graineterie tenue par ses parents. Il commence sa vie professionnelle comme clerc de Maître du Conseil. À vingt ans, à la suite d'une crise d'appendicite, il est contraint de rester alité pendant de longues semaines. Pour occuper ses journées, sa mère lui offre une boîte de peinture. Il découvre alors le plaisir de peindre.

Dès son rétablissement, tout en réintégrant l'étude, il s'inscrit au cours de dessin de l'école Quentin de La Tour destinée aux dessinateurs en textile de l'industrie locale.

En 1890, Henri abandonne définitivement les études de droit pour se consacrer à la peinture et l'année suivante, il s'installe à Paris. Après avoir été admis à l'école nationale supérieure des beaux-arts, il fréquente l'atelier de Gustave Moreau en 1895. Il y rencontre Georges Rouault, Albert Marquet et visite les expositions de Jean-Baptiste Camille Corot et celles de Paul Cézanne.

L'artiste

Signature de Matisse
Signature de Matisse

En 1896, Matisse expose pour la première fois au « Salon des Cent » et au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts dont il devient membre associé sur proposition de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer et rencontre l'australien John Peter Russell qui l'introduit auprès de Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg.

En 1894 naît sa fille Marguerite (d'un de ses modèles nommé Caroline Joblau). En 1898, il épouse Amélie Noellie Parayre (née en 1872) avec qui il aura deux enfants : Jean en 1899 et Pierre en 1900. Il passe une semaine à Londres où, sur les conseils de Pissarro, il découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner. En séjour à Ajaccio puis à Toulouse il expérimente la méthode de Turner. À partir de 1900, Matisse travaille à l'Académie de la Grande Chaumière sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Derain et de Jean Puy. Derain qui lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des Indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903). Il expose en 1904 chez Ambroise Vollard.

Au début de 1905, il présente une importante exposition particulière chez Bernheim-Jeune et participe au Salon des Indépendants. Au Salon d'automne de 1905, l'accrochage des œuvres de Matisse, Albert Marquet, Vlaminck, Derain et Kees Van Dongen provoque un scandale par leurs couleurs pures et violentes posées en aplat. À la vue de ces tableaux regroupés dans une même salle, le critique Louis Vauxcelles compare l'endroit à une « cage aux fauves ». L'appellation de « fauve » est aussitôt adoptée et revendiquée par les peintres eux-mêmes. Cette période marque également la reconnaissance de son travail, lui permettant enfin une relative aisance matérielle. Matisse devient le chef de file du fauvisme. La même année il rencontre Edmond-Marie Poullain.

Il entreprend de nombreux voyages qui seront autant de sources d'inspiration : Algérie, Italie, Allemagne, Maroc, Russie, États-Unis et Tahiti.

En 1908, Matisse ouvre une académie libre (au couvent des Oiseaux, puis à l'hôtel de Biron) où se pressent les étudiants étrangers. L'académie ferme en 1911.

Entre 1908 et 1912, ses œuvres sont exposées à Moscou, Berlin, Munich et Londres. En 1913, Matisse est exposé à l'Armory Show de New York à côté d'œuvres de Marcel Duchamp et Francis Picabia, comme autant de représentants de l'art le plus moderne qui soit.

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La fenêtre ouverte à Nice, 1919, Musée Albert-André, Bagnols sur Cèze, Gard

Dès le déclenchement de la Première Guerre mondiale, il quitte Collioure qu'il fréquentait régulièrement depuis 1905. Après avoir passé une partie de l'hiver 1916-1917 à Nice, Matisse décide de rester plus longuement sur la Côte d'Azur, qu'il considère comme un paradis, dont il recherche la transcription dans ses toiles. En 1919, il reçoit la commande d'Igor Stravinski et Serge Diaghilev pour dessiner les costumes et les décors du ballet « Le Chant du rossignol » présenté à Londres.

En 1925, Matisse est nommé chevalier de la Légion d'honneur. À New York, on organise en une rétrospective (1927). Après un séjour aux États-Unis, il revient à Paris pour la mise en place de La Danse à Merion, pour la Fondation Barnes en 1933. Il travaille à l'illustration du roman de James Joyce « Ulysse » et aux décors et aux costumes de Rouge et noir pour les Ballets russes de Monte-Carlo (1934-1938).

En 1941, atteint d'un cancer, il est hospitalisé à la clinique du Parc de Lyon. Ses médecins lui donnent six mois à vivre. S'il ne peut plus voyager, il utilise alors les étoffes ramenées de ses voyages pour habiller ses modèles originaires du monde entier. Son infirmière, Monique Bourgeois accepte d'être son modèle. Matisse utilise la technique des gouaches découpées et commence la série Jazz.

Il s'installe à Vence et renoue avec le dessinateur et écrivain André Rouveyre, connu à l'atelier de Gustave Moreau, une amitié épistolaire assidue[2].

En 1944, Marguerite, ainsi que sa mère, sont arrêtées par la Gestapo, pour fait de résistance. Marguerite reste six mois, en prison, tandis que sa mère parvient à s'enfuir du train qui l'emmène dans un camp. Elle se réfugie dans la forêt vosgienne.

En 1945, une grande rétrospective est organisée au Salon d'Automne. Il réalise les cartons de tapisserie Polynésie, le Ciel et Polynésie, la Mer (1946) et commence à travailler à partir de 1949 au décor de la chapelle du Rosaire de Vence[3]. En 1952 a lieu l'inauguration du musée Matisse du Cateau-Cambrésis, sa ville natale.

Il réalise la gouache découpée La Tristesse du roi, tableau « plus proche même de la peinture classique que Matisse ne l'a jamais été..., son dernier autoportrait..., le portrait d'un vieillard».

Tombe de Matisse et de sa femme au cimetière Cimiez de Nice

Henri Matisse est enterré au cimetière de Cimiez.

Son fils, Pierre Matisse fut un important et influent marchand d'art installé au Fuller Building de New York.

Connu et reconnu de son vivant, la cote de Matisse n'a cessé depuis de monter ainsi que le montre en 2009 la valeur historique de 32 millions d'euros atteinte par Les coucous, tapis bleu et rose, oeuvre mise en vente dans le cadre de la vente Bergé/Saint Laurent à Paris[4].

Le legs de Matisse

Jackson Pollock, Mark Rothko, Barnett Newman ... Tous ont partagé une même vénération pour Matisse. La confrontation des collections du musée de sa ville natale avec des oeuvres de ces génies de l'abstraction met en valeur cette filiation.

Quelques œuvres

  • Nature morte au pichet, vers 1896-1897, Musée Malraux, Le Havre
  • Le mur rose (de l'hôpital d'Ajaccio), 1897-1898, Centre Pompidou MNR, Paris. Ce tableau, disparu en 1914, a été retrouvé en 1948 dans une cache de l'ancien SS Kurt Gerstein, près de Tübingen[5].
  • Luxe, calme et volupté, 1904, Musée d'Orsay, Paris
  • La Femme au chapeau, 1905, Museum of Modern Art, San Francisco
  • Le Bonheur de vivre, 1905-1906, Barnes Fondation, Merion
  • Portrait de Madame Matisse, dit La Raie verte, 1905
  • La Desserte rouge, 1908, sa version originelle était en bleue mais fut livrée en rouge au collectionneur moscovite Sergueï Chtchoukine
  • La Joie de vivre, 1908
  • La Danse et La Musique, pour le collectionneur moscovite Sergei Shchukin, 1909-1910, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
  • Nature morte au géranium, 1910, Pinakothek der Moderne, Munich
  • L'Intérieur aux aubergines, 1911, Musée de Grenoble
  • La porte de la casbah, 1912, musée Pouchkine, Moscou, 116*90 cm
  • Porte-fenêtre à Collioure, 1914, Musée National d'Art Moderne, Paris
  • Le Fenêtre, 1916, Institute of Arts, Détroit
  • Les demoiselles à la rivière, 1916-1917, Art Institute of Chicago, Chicago
  • Portrait d'Auguste Pellerin, 1917, Musée National d'Art Moderne, Paris
  • La fenêtre ouverte à Nice, 1919, Musée Albert-André, Bagnols-sur-Cèze
  • Paysage ou Rue dans le Midi, 1919, Musée des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre
  • Femme assise, le dos tourné vers la fenêtre ouverte vers 1922, Huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Montréal, Montréal
  • Figure décorative sur fond ornemental, 1925, Musée National d'Art Moderne, Paris
  • la Danse 1933 triptyque 1037 x 450 cm. Deux versions au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, version finale à la fondation Barnes à Philadelphie USA.
  • Tahiti II, 1935-1936, Musée Matisse - Le Cateau-Cambrésis
  • Grand nu couché 1935 Huile sur toile, 66x93 cm. Baltimore Museum of art
  • Deux jeunes filles, robe jaune, robe écossaise, 1941, Musée Matisse - Le Cateau-Cambrésis
  • L'Asie, 1946, Kimbell Art Museum, Fort Worth
  • Nu Bleu I, 1952, Fondation Beyeler, Bâle
  • Vigne, 1953, Musée Matisse - Le Cateau-Cambrésis
  • Odalisque gris et jaune vendu 14,7M$ en 2007
  • Danseuse dans le fauteuil, sol en damier mise au enchère en juin 2007.
  • La chapelle du Rosaire de Vence, qui est une œuvre architecturale qu'il considérait comme son chef-d’œuvre, réalisé sur la fin de sa vie et synthétisant toute sa recherche artistique.

L'œuvre comprend également d'importantes séries de sculptures tirées en bronze (bustes de Jeannette, 1910-1913 ; quatre Nus de dos, bas reliefs, 1909-1930), près de 500 pièces gravées (eaux-fortes, bois, lithographies), des illustrations de livres : Poésies de Mallarmé (1932), Lettres de la religieuse portugaise (1946), Florilège des Amours de Ronsard (1948).

Bibliographie

  • Gaston Diehl, Henri Matisse Matisse, Publié par Hyperion Press, 1953, 47 pages
  • Henri Matisse, Écrits et propos sur l'art, texte, notes et index établis par Dominique Fourcade, Hermann, 1972
    nombreuses rééditions
  • Henri-Matisse, Elie Faure, Jules Romains, Charles Vildrac, Henri Matisse, Publié par G. Crès, 1920, 1975 48 pages
  • Lawrence Gowing Matisse, Publié par Oxford University Press, 1979, ISBN 0-19-520157-4, 9780195201574
  • Jean Guichard-Meili, Henri Matisse: Matisse,Publié par Club France Loisirs, 1986 ISBN 2-7242-2982-7, 9782724229820
  • Gilles Néret, Matisse, Taschen 1997 ISBN 3-8228-8276-3, 9783822882764 256 pages,
    nombreuses rééditions
  • Barnes Foundation, De Cezanne à Matisse: chefs-d'oeuvre de la Fondation Barnes, Publié par Gallimard/Electa, 1993 ISBN 2-07-015014-3, 9782070150144 317 pages
  • Henri Matisse, André Rouveyre, Hanne Finsen, Matisse Rouveyre: correspondance, Publié par Flammarion, 2001 ISBN 2-08-010183-8, 9782080101839 667 pages
  • René Percheron Christian Brouder, Matisse de la couleur à l'architecture, Citadelles et Mazenod 2002 ISBN 2-85088-182-1
  • Jacqueline Duhême. Petite main chez Henri Matisse. Paris : Gallimard jeunesse, 2009, 64 p. ISBN 978-2-07-062047-0

Liens externes

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Notes et références

  1. Matisse and Picasso: the story of their rivalry and friendship Par Jack D. Flam Publié par Westview, 2004 ISBN 0-8133-9046-X, 9780813390468 296 pages
  2. Leur correspondance représente plus de 1200 lettres - Matisse Rouveyre: correspondance Par Henri Matisse, André Rouveyre, Hanne Finsen Publié par Flammarion, 2001 ISBN 2-08-010183-8, 9782080101839
  3. La Chapelle de Vence: journal d'une création Par Henri Matisse, Marie-Alain Couturier, Louis-Bertrand Rayssiguier, Marcel Billot Publié par A. Skira, 1993 ISBN 2-204-04551-9, 9782204045513 477 pages
  4. http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/culture/20090223.FAP6667/vente_saint_laurentberge_un_matisse_a_32_millions_deuro.html
  5. Henri Matisse, Le mur rose, catalogue « Musées nationaux récupération ».
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