Juda ibn Koreish

Juda ibn Koreish

Juda ibn Quraysh

Yehouda ibn Quraysh (ou Qoreish) est un pionnier de la philologie hébraïque des IXe et Xe siècles[1],[2].

Éléments biographiques

Natif de Tahort (l'actuelle Tiaret, en Algérie), Juda ibn Quraysh a selon toute probabilité rejoint la communauté juive de Kairouan, qui était alors l'un des centres juifs les plus florissants du monde musulman et le plus florissant d'Afrique du Nord ; c'est là qu'il aurait rencontré Eldad ha-Dani, un marchand voyageur, célèbre pour ses récits fabuleux mais aussi pour ses expressions hébraïques inhabituelles[3].

Œuvre

Son travail principal est la Risāla (Lettre ou épître), adressé à la communauté juive de Fès dans le second quart du Xe siècle[1].

Dans la préface à cette lettre, il adjure ses destinataires à ne pas négliger l'étude des Targoumim, traductions judéo-araméennes, souvent interprétatives, de la Bible hébraïque, car ils sont nécessaires à la bonne connaissance de la Bible, qui contient de nombreux aramaïsmes.
Si l'aspect grammatical de la Risāla n'offre que peu d'intérêt, elle est au contraire d'une grande valeur pour la philologie comparée. Juda ibn Quraysh reconnaît la parenté commune des diverses langues sémitiques et le fait qu'elles partagent, bien que leur développement soit différent, les mêmes règles linguistiques. Sa Risāla est donc la première contribution connue à l'étude critique des langues sémitiques.
Les conclusions d'ibn Quraysh lui sont propres et il les maintient même lorsqu'elles s'écartent des enseignements de la Mishna et du Talmud ; certains en ont erronément déduit qu'il était karaïte (mouvement juif scripturaliste, adversaire du judaïsme rabbinique traditionnel).
La Risāla a été éditée pour la première fois par Bargès et Goldberg (Paris, 1857). Une traduction hébraïque, sous le titre d’Iggeret, a été réalisée par Katz (1952). Une autre traduction hébraïque, avec édition critique a été préparée par D. Becker (1964).

Juda ibn Quraysh aurait écrit, outre la Risāla, un dictionnaire complet d'hébreu biblique, mais rien n'est certain à ce sujet, bien que Juda mentionne ce dictionnaire dans la Risāla. Toutefois, selon Y. Blau[4], c'est précisément cette partie de la Risāla qui constituerait le dictionnaire.
Il aurait en outre écrit un livre sur les commandements, disparu lui aussi jusqu'à son nom.

Notes et références

  1. a  et b LINGUISTIC LITERATURE, HEBREW, un article de l’Encyclopedia Judaica, dans la Jewish Virtual Library, accédé le 03/04/2009
  2. The Risala of Yehuda Ibn Quraysh and its Place in Hebrew Linguistics in The History of Linguistics in the Near East, accédé le 03/04/2009
  3. Richard Gottheil & Max Schloessinger, KAIRWAN, un article de la Jewish Encyclopedia, éd. Funk & Wagnalls 1901-1906
  4. Article de l’Encyclopedia Judaica sur Juda ibn Quraysh

Cet article comprend du texte provenant de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906, article « JUDAH IBN ḲURAISH » par Joseph Jacobs & Jacob Zallel Lauterbach, une publication tombée dans le domaine public.


  • Portail de la culture juive et du judaïsme Portail de la culture juive et du judaïsme
Ce document provient de « Juda ibn Quraysh ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Juda ibn Koreish de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Aechmalotarcha — Exilarque Le « chef de l exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Æchmalotarcha ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola[1] ou galout[2] étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le… …   Wikipédia en Français

  • Exilarque — Le « chef de l exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Æchmalotarcha ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola[1] ou galout[2] étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le représentant… …   Wikipédia en Français

  • Exilarques — Exilarque Le « chef de l exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Æchmalotarcha ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola[1] ou galout[2] étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le… …   Wikipédia en Français

  • Resh Galouta — Exilarque Le « chef de l exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Æchmalotarcha ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola[1] ou galout[2] étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le… …   Wikipédia en Français

  • Rosh HaGola — Exilarque Le « chef de l exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Æchmalotarcha ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola[1] ou galout[2] étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le… …   Wikipédia en Français

  • Rosh ha-gola — Exilarque Le « chef de l exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Æchmalotarcha ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola[1] ou galout[2] étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le… …   Wikipédia en Français

  • Æchmalotarcha — Exilarque Le « chef de l exil » (araméen ריש גלותא Resh Galouta ; grec : Æchmalotarcha ; hébreu ראש הגולה Rosh HaGola, les termes de gola[1] ou galout[2] étant circonscrits à la Babylonie) ou exilarque, était le… …   Wikipédia en Français

  • Judéo-araméen — Le judéo araméen (hébreu: ארמית aramit, « araméen ») désigne en linguistique l’ensemble des langues et dialectes araméens parlés par les Juifs. Comme pour beaucoup de langues juives, ces idiomes sont influencés en mesure variable par… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”