Journal d'un avocat

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Maître Eolas

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URL http://www.maitre-eolas.fr
Description Blog de Maître Eolas
Commercial non
Type de site juridique
Langue(s) Français

Maître Eolas est le pseudonyme d'un avocat au barreau de Paris[Note 1],[1], auteur d'un blog juridique français, Journal d'un avocat, ouvert en 2004. Il y traite de l'actualité de sujets juridiques et raconte « l'envers du décor du Palais[2] ». Il s'agit d'un des blogs les plus lus en France (15 000 visiteurs par jour en 2008)[3].

Sommaire

Le personnage et son activité

Pour Eolas, l'anonymat « est un choix pour distinguer le fait que c'est un blog et pas un site professionnel de cabinet d'avocat ». Il ne voulait pas « qu'on l'accuse de faire de la publicité ». Eolas se définit comme « un avocat qui aime le rugby, qui fait du vélo et qui est marié à une Espagnole[1] ».

Le pseudonyme du blogueur vient du mot gaélique irlandais eolas qui signifie « connaissance, information ». Son pseudo exact est « Eolas » tout court ; l'ajout du « maître » est dû à des contraintes techniques pour son nom de domaine. Ce sont ses lecteurs qui ont pris l'habitude de l'appeler « maître Eolas ». Depuis, Eolas a lui-même adopté l'expression en deux mots dans l'URL de son blog.

Ses billets relatent des anecdotes d'audience, expliquent des décisions dont la presse se fait écho — voire les rectifient en cas d'erreur d'interprétation des journalistes[4], commentent des réformes législatives. En outre ils proposent à ses lecteurs de se glisser à la place du juge et de proposer la décision qu'ils auraient eux-mêmes prise dans une affaire où les faits sont exposés, les plaidoiries et réquisitions résumées, et où il explique finalement les possibilités qu'offre la loi (rubrique « Soyez le juge »).

Ce blog a connu d'année en année un succès grandissant, et est notamment régulièrement lu par d'autres avocats, des magistrats, des greffiers, et d'autres intervenants du monde judiciaire qui établissent souvent un dialogue avec l'auteur (rectifiant parfois un propos erroné…) et les autres lecteurs, faisant des commentaires une valeur ajoutée de ce blog[5].

Depuis la fin de l'année 2007, le blog est également ouvert à de nouveaux intervenants qui se sont précédemment démarqués par la qualité de leurs commentaires[3] : deux magistrats, signant respectivement des noms de Dadouche et de Gascogne, et un avocat empruntant son pseudonyme à la super-héroïne Fantômette, à qui l'on doit des billets sur la commission disciplinaire dans les prisons ou encore sur le rôle du Parlement dans la Révolution de 1789.

D'autres intervenants ponctuels ont également fait leur apparition : une journaliste, qui signe « Aliocha[6] », un universitaire, Serge Slama, maître de conférence à l'Université d'Évry-Val d'Essonne, qui est le seul à signer de son véritable nom, et un troisième magistrat, qui signe « Anatole Turnaround ».

Billets commentés ou controversés dans les médias

  • Le 27 septembre 2005, dans sa chronique « blogs à part » diffusée par France Inter, Alexandre Boussageon[7] évoque un billet d'Eolas, publié le 20 septembre 2005 et intitulé « Eduardo »[8]: « c’est un gamin de neuf ans, de nationalité colombienne... Ses parents, en France depuis six ans, et sans papiers, payent l’impôt sur le revenu. Ce couple pensait pouvoir obtenir sa régularisation... Il a déposé une demande en bonne et due forme... Résultat, il est l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière... Si celui-ci est exécuté, Eduardo, bon élève à l’école de la République, aura le choix entre suivre ses parents en Colombie et un placement à la DDASS... »
  • Le vendredi 30 mai 2008, Eolas écrit un billet controversé intitulé « N'y a-t-il que les vierges qui puissent se marier ? »[9] sur l'Affaire de l'annulation d'un mariage pour mensonge sur la virginité de l'épouse. Il approuve le jugement, en l'expliquant, tout en regrettant l'ampleur de la polémique créée. Ce billet est suivi en 4 jours par plus de 1500 commentaires. Marianne relève des commentaires qui éclaireraient « l’hypocrisie de l’argument juridique » et s'interroge sur « le contenu de ce mensonge »[10]. Dans un débat animé par Catherine Pottier, diffusé le 3 juin 2008 par France Info[11], Aurélie Filipetti, député PS, dénonce « le fondement de cette décision judiciaire » qui serait « contraire aux principes de la république » et « de la dignité de la personne, de l'égalité entre hommes et femmes » et craint une jurisprudence. Pour Maître Eolas, « le mariage est une affaire profondément privée », « la société n'a pas à s'intéresser aux causes ».
  • Pour L'Express qui publie le 24 octobre 2008 un entretien avec Eolas [17], « le blog de Maître Eolas s'est transformé en quelques heures en véritable tribune pour magistrats en colère. Les magistrats avaient manifesté le 23 octobre 2008 contre la politique de la garde des Sceaux, Rachida Dati ». Ce jour là Eolas mettait en ligne sur son blog, 64 billets[18] de magistrats, procureurs, policiers, gendarmes, avoués, jurés, justiciables, etc., dénonçant pour la plupart des carences de la justice mais aussi des directives du ministère de la Justice.
  • Les 16 et 18 février 2009, Eolas écrit deux billets[19], [20] en réponse à la tribune, publiée par Le Monde, du producteur de cinéma Luc Besson[21] et la suite donnée par le porte parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre[22], qui dénoncent « le piratage de films via le web et la complicité » de certains sites web qui seraient, selon eux, des « dealers ». Pour Ecrans.fr et la journaliste de Libération Astrid Girardeau[23], Eolas « montre point par point, via un argumentaire juridique ou du simple bon sens, les bêtises » et les erreurs dans les propos de Luc Besson et Frédéric Lefebvre. Aussi elle souligne l'intérêt pédagogique d'un troisième billet qu'Eolas publie le 20 février 2009, « Les droits d'auteur pour les nuls »[24].
  • Le mercredi 18 mars 2009 dans un billet intitulé « La (Bonne) Parole est à la défense »[25], Eolas (qui se définit comme catholique) revient sur les controverses suscitées par les récentes prises de position de l'Église catholique (levée de l'excommunication de l'évêque traditionaliste et négationniste R. Williamson, excommunication d'une Brésilienne qui avait fait avorter sa fille de 9 ans victime de viol répété par son beau-père), et plus particulièrement par les propos du pape Benoit XVI sur le préservatif et le SIDA en Afrique[26], [27]. Controverses reprises dans des médias français (Le Monde[28], France Info[29], Le Figaro[30]). Eolas prend le parti de défendre la parole de Benoit XVI, et de l'Église catholique, contre des journalistes français qui, selon Eolas, font « de la désinformation ». Après une journée et plus de 400 commentaires, Eolas clôt la discussion controversée sur son blog. La Croix souligne que « des blogueurs se font les avocats du pape »[31]. L'Express dénonce « la contre-attaque en ligne des supporters du pape »[32]. Sur son blog, le magistrat Philippe Bilger écrit sur cette polémique médiatique et le billet de Maître Eolas[33].

Le « prix Busiris »

Depuis 2006, Eolas a attribué son prix parodique à plusieurs personnalités politiques[34], en récompense de propos remplissant les conditions : être « une affirmation juridiquement aberrante, si possible contradictoire, teintée de mauvaise foi et mue par l'opportunité politique plus que par le respect du droit »[35]. Le nom du prix renvoie au personnage de Busiris, spécialiste du droit de la Guerre dans la pièce La guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux, qui après avoir démontré à la demande de Démokos que la manœuvre des navires grecs lors de leur arrivée était une insulte à Troie, et ne pouvait être réparée que par la guerre, démontre aussitôt le contraire quand Hector menace de l'emprisonner (Acte II scène 5), et cela en tenant des arguments tout aussi convaincants.

Rachida Dati, garde des Sceaux, ministre de la justice, a reçu le « prix Busiris » à sept reprises, dont cinq fois consécutivement en l'espace de quelques semaines. Éric Besson et Christine Albanel ont également reçu plusieurs fois le « prix Busiris ».

Daniel Schneidermann dans une tribune publiée le 23 juin 2006 par Libération s'interroge sur un possible « effet Eolas » lorsque celui-ci décerne au CSA un « prix Busiris »[36].

Notoriété

  • Maître Eolas est devenu « champion du 1er Big Buzz Blogs »[37] en mars 2009.
  • Début 2007, un billet de Maître Eolas a été cité en référence dans un blog tenu par des enseignants en droit[40].
  • Eolas est régulièrement interviewé par la presse écrite[41] et radiodiffusée[42], et fait l'objet d'articles[43],[44].

Notes et références

Notes

  1. Bien que l'identité de Maître Eolas ne soit pas publique, des articles de presse, interviews radiophoniques et télévisées confirment cette affirmation.

Références

  1. a  et b « Maitre Eolas, champion du 1er Big Buzz Blogs », Le Post, 18 mars 2009.
  2. Olivier Zilbertin, « 15 blogueurs leaders d'opinion sur la toile », Le Monde, 6 avril 2006.
  3. a  et b Pascale Robert-Diard, « Justice : le blog qui libère la parole », Le Monde, 17 octobre 2008.
  4. Brèves de justice : « On ne peut être juge et partie, mais peut-on être juré et partie ? »
  5. « Les blogs juridiques français arrivent à maturité » 20 septembre 2006
  6. « La plume d'Aliocha », sur le blog de Maître Eolas.
  7. « Un avocat et son blog pour raconter des audiences et débattre, le plus sérieusement du monde, de la justice… » in blogs à part, France Inter, 25 septembre 2009.
  8. « Eduardo »
  9. « N'y a-t-il que les vierges qui puissent se marier ? »
  10. "Mariage annulé : les Mariannautes unis pour le meilleur et pour le pire" in Marianne 8 juin 2008
  11. "Débat entre Aurélie Filipetti et Maître Eolas" in France Info, 3 juin 2008.
  12. « Dénonciation »
  13. Le Monde du 27/06/2008: « Une assistante sociale dénonce un Sénégalais sans papiers à la police »
  14. Libération du 29/06/2008 : « Quand une assistante sociale dénonce un sans-papiers »
  15. 20 Minutes du 29/06/2008 « Une assistante sociale a dénoncé un sans-papiers à la police »
  16. L'Express du 30/06/2008: « Une assistante sociale dénonce un sans-papiers à la police »
  17. "Le journal des magistrats en colère", Entretien avec Eolas, in L'Express, 24 octobre 2008.
  18. Les 64 billets.
  19. « Quelques leçons de droit (et même un peu d'économie) à l'attention de Luc Besson »
  20. « Tout le monde n'a pas le talent de Luc Besson »
  21. "Halte au piratage à grande échelle via Internet! par Luc Besson in Le Monde, 14 février 2009.
  22. "Les sites comme BeeMotion sont des dealers" Interview de Frédéric Lefebvre, porte parole de l'UMP in 20 Minutes, 14 février 2009
  23. "Maître Eolas et les droits d'auteur pour les nuls" in Ecrans.fr, 20 février 2009
  24. « Les droits d'auteur pour les nuls »
  25. « La (Bonne) Parole est à la défense »
  26. « Préservatif : ce que le Pape a vraiment dit », Libération, 23 mars 2009.
  27. « Entretien du pape Benoît XVI accordé aux journalistes » le 17 mars 2009, sur le site officiel du Vatican.
  28. « Un Pape qui suscite la polémique », Le Monde, 18 mars 2009
  29. « SIDA : le Pape conteste l’efficacité du préservatif », France Info, 18 mars 2009
  30. « Pour Benoît XVI, le préservatif « aggrave le problème » du sida. », Le Figaro, 17 mars 2009
  31. « Sur Internet, des blogueurs se font les avocats du Pape », La Croix, 18 mars 2009.
  32. Marie Amélie Putallaz, « Préservatif - La contre-attaque en ligne des supporters du Pape », L'Express, 20 mars 2009.
  33. « On s'est bien payé le Pape », Justice au singulier, le blog de Philippe Bilger, magistrat, 22 mars 2009.
  34. Liste des prix Busiris sur le blog de Maitre Eolas
  35. Définition du prix busiris à sa création le 9 mai 2006
  36. Libération, Baudis, la rue Parmentier et les blogs 23 juin 2006
  37. Interview du Post le 18 mars 2009.
  38. Commentaire au billet du 20/09/2007 « La justice s'acharne contre José Bové »
  39. Jury 2007 des Big Brother Awards
  40. « Une indigne soupe de cochons » - Le blog Droit administratif
  41. "Le journal des magistrats en colère", Entretien avec Eolas, in L'Express, 24 octobre 2008.
  42. « Votre serviteur sur France Info »
  43. Articles du Monde sur Maitre Eolas
  44. « Sur Journal d'un avocat de Maître Eolas : extension du domaine du prétoire », La Croix, 26/08/2008.
  45. Eolas au Journal Officiel

Liens externes

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