Joseph Malègue

Joseph Malègue
Joseph Malègue
Nom de naissance Joseph Malègue
Activités écrivain
Naissance 8 décembre 1876
La Tour-d'Auvergne
Décès 30 décembre 1940
Nantes
Langue d'écriture français
Genres roman, essais théologiques
Œuvres principales

Joseph Malègue est un écrivain français catholique (né le 8 décembre 1876 à La Tour-d'Auvergne, mort le 30 décembre 1940). Il est surtout connu pour la publication de Augustin ou le Maître est là en 1933. Il laissa, à sa mort, un roman inachevé, qui fut publié en 1958 par les soins de son ami, le philosophe Jacques Chevalier, sous le titre Pierres noires, les classes moyennes du salut. Il prolongea sans fin des études dont il tira cependant « le meilleur parti intellectuel[1]» : outre le doctorat en droit dont la thèse fut publiée, une licence en géographie et une licence en philosophie. Deux grands théologiens de l'Université catholique de Louvain le considèrent comme un des leurs (voir plus bas). Chose assez rare pour un écrivain, sa pensée de romancier fut considérée comme convergeant sur divers points avec celle d'un grand philosophe, Henri Bergson, par le professeur américain William Marceau qui écrivit (en français), l'essai publié en 1987 par l'Université de Stanford Henri Bergson et Joseph Malègue. La convergence de deux pensées (Stanford French and Italian Studies, Amna Libri, 1987). La plupart des critiques littéraires, dès la sortie de Augustin ou le Maître est là, l'ont comparé à Proust, ce que font aussi les analyses plus récentes.

Sommaire

Biographie

Les monts du Cantal vus de Saint-Illide

Fils d'un notaire et d'une mère qui était une sainte (selon Claude Barthe), il fit ses humanités au lycée de Clermont-Ferrand, les acheva à Saint Jean de Béthune à Versailles. Les paysages du Cantal de ses vacances d'enfant et de son Auvergne natale peuplent ses deux énormes romans. Tous les personnages ou quasiment en sont issus, qu'il s'agisse d' Augustin ou de Pierre Noires:'« Originaire de la haute Auvergne, Malègue trouve , dans les paysages de son terroir et dans leurs relations profondes avec les êtres, la source d'une exceptionnelle synthèse de réalisme, de symbolisme et de spiritualité. Car la nostalgie et la quête d'une spiritualité de la transcendance, qui n'est autre que celle d'un christianisme redécouvert dans sa pureté, n'excluent pas, bien au contraire, un enracinement tout barrésien des personnages, surtout dans Pierres noires[2]. »

Études

Jusqu'à l'âge de 12 ans, Malègue fréquenta l'école primaire de La Tour-d'Auvergne. De 1888 à 1892, il fit ses études au lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand. De 1892 à 1895, il fut chez les Eudistes à Sain-Jean de Versailles. Il est reçu à la première partie du baccalauréat en juillet 1894. En 1895 à la deuxième partie, la philosophie, avec la mention très bien. En octobre 1895, il entre dans la classe de rhétorique supérieure au Collège Stanislas où il resta jusqu'en 1897. C'est au Collège Stanislas que selon Pierre Moreau il est lié à l'aventure du journal Le Sillon de Marc Sangnier. En 1896, au concours général, il obtint un premier accessit en composition française et l'année suivante, le 3 avril, il termina une licence ès lettres. A la fin de l'année scolaire 1896-1897, il contracta un grave pleurésie. Et toute l'année 1898, il fut soigné dans sa famille à Maringues et dut faire deux saisons à La Bourboule, ville d'eau du Puy-de-Dôme.

Il prépara ensuite l'Ecole Normale Supérieure au lycée Henri-IV mais il ne l'intégra jamais du fait de sa santé défaillante. Il eut Bergson comme professeur durant quelques semaines au début de l'année scolaire 1899-1900 , et Victor Delbos jusqu'à la fin de l'année[3]. Mais, en raison de sa mauvaise santé , il échoua deux fois au concours d'entrée à l'École normale supérieure, en 1900 et en 1901.

En 1902, « il acquiert le certificat d'études physiques, chimiques et naturelles en vue de poursuivre des études de médecine[4].». Puis, il se lança dans de longues études juridiques de 1904 à 1911, tout en exerçant des fonctions de précepteur dans la très riche aristocratie (les Talhouët-Roy). Il prépare le fils de cette famille à son examen de rhétorique puis de philosophie et suit avec lui les cours de Charles Vélain, passe ensuite un certificat de licence en géographie en 1910. « C'est de lui qu'il [Malègue] doit le don d'interpréter les paysages[5]

Le travail casuel dans les ports anglais

Il obtint le doctorat en droit : sa thèse fut rédigée en 1912 et publiée en 1913 : Une forme spéciale de chômage : le travail casuel dans les ports anglais, Librairie A. Rousseau, Paris, 1913 : version numérisée (mais consulatble par extraits) sur Google Books- Google Livres. C'est durant un séjour londonien pour la rédaction de cette thèse qu'il écrit une nouvelle dont le titre est La Pauvreté, dont le héros s'appelle Michel puis Augustin Méridier dont Jean Lebrec estime que c'est la première esquisse du premier roman de Malègue Augustin ou le Maître est là (dont le héros est Augustin Méridier) : « Nous possédons bien ici, la première esquisse d' Augustin[6].».

Il s'intéresse surtout à l'économie selon Claude Barthe et à la doctrine sociale. Selon Elizabeth Michaël, c'est ce type d'études, à mi-chemin entre le droit et l'économie, qu'il approfondira le plus bien après l'obtention de son doctorat, notamment dans la direction de l'économie politique qu'il dit encore, en 1934, être son violon d'Ingres : E. Michaël, cite dans Joseph Malègue, sa vie son son œuvre, un interview où il l'affirme à André Rousseaux journaliste à Candide[7].

Selon Henri Vénard, Malègue s'emportait contre les misères et les abus rencontrés et saisi de pitié devant les déshérités voulait être l'un d'entre eux. Vénard cite la thèse de Malègue parlant des taudis infects « où la pauvre mère non seulement travaille, mais mange, dort, élève et soigne ses petits enfants et quelquefois les met au monde[8].» « Aussi », écrit Henri Vénard, cité par E. Michaël[9], « sera-t-il toujours occupé des lois scientifiques induites des faits par la sociologie moderne et de leurs applications possibles au relèvement des misérables[10].» Parlant du deuxième roman de Malègue Pierres noires. les classes moyennes du Salut, Benoît Neiss insiste sur le fait que Malègue y décrit remarquablement l'évolution d'une société rurale et catholique au moment où l'industrialisation va miner ses fondements. Il considère qu'en sociologie Malègue « fut un des premiers spécialistes français de cette discipline[11]

La Première Guerre mondiale

Malègue obtint un « prix de thèse » pour sa thèse de doctorat en droit le 27 juillet 1914. Le 1er août 1914, il quitte Paris avec son frère pour Issoire où celui-ci devait rejoindre son régiment. Malègue voulait absolument servir. Mais l'Armée qui l'avait réformé en 1899, « continua de le laisser en disponibilité[12].»Il assure un service d'infirmier bénévole à l'hôpital d'Issoire jusqu' à la fin août 1915. Le médecin aide-major de l'hôpital estime dans un rapport qu'il possède les connaissances nécessaires « pour offrir un concours efficace lors des interventions chirurgicales[13].» Le 26 août 1915, il est incorporé au 105e régiment d'Infanterie et affecté aux fonctions de secrétaire à l'État-Major des 1re et 2e subdivisions de la 13e région. En mai 1916, il est affecté au contrôle postal de Pontarlier, la Commission de réforme de Besançon le maintenant dans le service auxiliaire. Finalement il partit pour Londres le 3 mars 1917 comme attaché à la Commission internationale du ravitaillement, délégué du Commissariat des transports maritimes. C'est là qu'il se lie au général de la Panouse, attaché à l'ambassade France et à Paul Cambon. C'est probablement à cette époque estime Elizabeth Michaël qu'il fut le précepteur des enfants du général de la Panouse, soit jusqu'en 1919. Le 12 avril 1919, il reçut « son tire de congé illimité de démobilisation, avec comme adresse parisienne, 4 rue du Puits de l'Ermite » [14] Durant toute cette années Malègue fit plusieurs allers et retours de Paris à Londres et de Londres à Paris.

Carrière et mariage

Il s'était inscrit avant la guerre « naïvement comme avocat à la Cour d'Appel de Paris, profession pour laquelle il est aussi mal doué que possible » (selon C.Barthe). Sur l'insistance d'un de ses professeurs de droit, M. Rist, il se prépare à l'agrégation de droit à partir d'octobre 1919. Il travaille comme un forcené, présente le début de l'épreuve le 4 octobre 1920, mais le premier examinateur lui conseille de ne pas continuer simplement à cause du volume insuffisant de sa voix[15]. Désemparé il retourne, le 16 janvier 1921 à Londres chez son ami le général de la Panouse en vue de lui demander conseil. On lui proposa un emploi de correspondant à Londres pour l'Écho de Paris, mais en raison de son sommeil toujours difficile, Malègue pensa qu'il ne pouvait accepter ce travail. « IL dut connaître alors des mois d'angoisse, puisqu'à quarante-cinq ans il se trouvait sans situation[16]

Professeur à l'École normale pour instituteurs de Savenay

Grève en France (en 1906) pour les 8 heures maximum de travail par jour

Il avait prêté serment d'avocat à la fin de l'année 1913 : c'est la première profession qu'il choisit, mais il ne l'exerce pas réellement. En février 1922, enfin, il obtient un poste de professeur dans une école normale d'instituteurs par piston, à Savenay[17]. Les Talhouët-Roy firent appel au marquis de la Ferronnays influent politiquement dans cette région et qui lui obtint ce poste [18]. Il y demeurera de 1922 à 1927[19]. Ce qui est très particulier dans ses cours c'est qu'il y défend l'importance des syndicats pour la classe ouvrière: « Il faut un certain enthousiasme chez l'ouvrier pour l'intérêt de sa classe; une certaine générosité altruiste pour accepter les grèves, tandis que son intérêt serait de profiter de la grève pour se faire engager. Le syndicat représente un haut degré, une haute réalisation de morale ouvrière, et ceci à deux points de vue: en ce qu'il implique de loyauté, de désir de tenir sa parole dans l'exécution du contrat de travail; en ce qu'il implique de désintéressement et de sacrifice de l'individu au groupe[20].» Dans le domaine de la sociologie religieuse, Malègue dans une certaine tradition thomiste que l'on retrouve aussi chez Pascal ou Kant, tenait à l'ndépendance respective de la religion et de la science. Et on retrouvera cette volonté de rigueur dans Augustin ou le Maître est là : « Il faut d'une part que l'esprit scientifique reconnaisse l'autonomie de l'esprit religieux et sa valeur morale, depuis les formes moins évoluées jusqu'aux formes contemporaines. Il faut que, de son côté, l'esprit religieux reconnaisse, comme le voulait Pascal l'entière autonomie de l'esprit humain dans la tâche de la recherche des causes secondaires[21]

Son mariage avec la première femme médecin des hôpitaux

Le 29 août 1923, il épouse Yvonne Pouzin, née en 1884. Elizabeth Michaël qui a longuement enquêté sur la vie de Joseph Malègue pense que le professeur de l'École normale de Savenay avait séduit le Cercle catholique d'universitaires de Nantes par son engagement religieux. La fondatrice de ce cercle, Marthe Homéry, envisagea l'idée d'un mariage entre Yvonne Pouzin et Malègue. Elle écrit à l'auteure « Quelques petites manœuvres et ils furent fiancés[22]  » Yvonne Pouzin est de huit ans la cadette de Malègue[23]. Yvonne Pouzin, fille d'un industriel fabricant de pâtes de Nantes, fut selon les annales du Pays nantais, la première femme de France à devenir Médecin des hôpitaux, à Nantes, précisément, après la publication de sa thèse de doctorat. Ce que confirme Elizabeth Michaël : « C'était la première femme de France à être nommée médecin des hôpitaux[24] » Vu ses compétences médicales elle participa au premier Congrès des femmes phtisiologues organisé à New York dans les années 20.

Selon C.Barthe, c'est ce mariage qui permit à Malègue de se consacrer à plein à l'écriture d'Augustin. Les Annales du pays nantais précisent que les époux vécurent à Nantes au 15, rue Arsène Leloup: Dans cette vaste maison, l'écrivain médita et composa ses œuvres majeures[25]... E.Michaël le confirme: « Après une année de ménage, s'étant mieux encore rendu compte de la grande valeur de son mari, elle « dut en quelque sorte l'obliger à prendre le temps de terminer l'œuvre ébauchée[26] » Elle lui persuada de quitter son poste d'enseignement pour se conscacrer à la rédaction de son roman. Elle prépara « l'accouchement d’Augustin[27],[28] » Selon Pierre Moreau cette ébauche aurait pu être Les Voies particulières, manuscrit qu'a retrouvé Jean Lebrec[29]

Le 9 septembre 1926, son ami Jacques Chevalier s'entretient avec lui à Cérilly, conversation dont il garda des notes qui rappelle la façon dont Malègue voyait l'importance de Dieu dans sa vie mais où perce aussi une confidence : Il y a quelque chose de cassé en moi[30]. En 1928, une fièvre typhoïde le met à deux doigts de la mort. En 1930, il soumet le manuscrit de Augustin ou le Maître est là à son ami Jacques Chevalier.

Le succès d’Augustin ou le Maître est là

C'est donc en 1930 que le manuscrit d’Augustin ou le Maître est là est achevé. Notons que dans la version publiée en 1933, le livre est daté de la manière suivante : Londres 1921, Leysin 1929. Il le remet à Jacques Chevalier le 2 juillet 1930 pour qu'il le lise et pour que celui-ci l'aide à trouver un éditeur.

Succès éditorial

Mauriac sur Augustin et le Maître est là « L'histoire de la foi et de sa reconquête (...) cela n'a jamais été fait[31]. »

 Mais ce fut fort difficile, car tous craignaient que ce livre ne se vende pas, autrement dit que ce fût un four. Jacques Chevalier nous apprend que c'est Malègue lui-même qui dût prendre en charge les frais de l'impression. Maurice Bourdel et Gabriel Marcel refusèrent de publier le livre chez Plon. Selon Pierre Moreau le manuscrit fut refusé chez l'éditeur Plon en raison aussi de l'influence très forte d'un membre de l'Action française et c'est Daniel-Rops qui en aurait informé Malègue[32] Pierre Moreau ajoute que le nom de cette personne est citée deux fois dans le livre de Jean Lebrec, mais sans le nommer. La seule personne qui corresponde, dans l'index des noms de personne du livre, aux indices donnés par P.Moreau, c'est Gonzague Truc.

Malègue accepta d'en financer la première édition à trois mille exemplaires[33]. Selon René Wintzen, ils furent épuisés en quelques mois et Jean-Marie Brissaud dans Histoire de la littérature française du XXe siècle, estime qu'en dix ans de ce succès on en était aux 80 000 exemplaires. Elizabeth Michaël, est plus précise : aux 3 000 exemplaires payés par Malègue et publiés le 22 février 1933, s'ajoutent de nouveaux tirages : 10 000 le 5 décembre 1933, 9 000 en juin 1935 6 000 en mars 1940, 5 000 en février 1942, 5 000 en octobre 1943, 16 000 en juillet 1944, 15 000 en février 1947, 5 000 en octobre 1953, première édition ou tirage en seul volume sur papier similibible[34]. Il s'y ajoutera un deuxième tirage de cette édition en un volume de 5 000 exemplaires en janvier 1960 et de 5 000 exemplaires en janvier 1966[35].

Succès critique lors de la parution

Claude Barthe souligne que Malègue fut alors considéré « comme un grand de la littérature ». Jacques Chevalier a vu sur le bureau de Bergson en 1933 l'exemplaire dédicacé d’Augustin que Malègue lui avait fait parvenir « bourré de marques et de feuilles intercalées » et rapporte l'éloge qu'en fit le philosophe : « c'est un livre tout à fait remarquable dont le seul défaut pour les lecteurs pressés - pour des lecteurs français - est d'être trop long : ce qui explique qu'on n'en ait point parlé comme on aurait dû le faire et comme il le mérite[36]André Bellesort écrit dans Je suis partout : « Depuis le célèbre Sous le soleil de Satan (...) aucun roman ne m'avait donné une pareille sensation de vigueur et d'originalité[37]Franc-Nohain estime dans L'Écho de Paris que « M. Malègue (...) a écrit ici « tous les livres » comme cet autre les avait tous lus. Et cela peut suffire (...) cela suffit d'être, d'avoir été l'auteur d'Augustin[38] » Jacques Madaule estime que « Ce livre est le plus grand roman qui ait paru en France depuis À la recherche du temps perdu[39]... »

Plusieurs critiques rapprochèrent le nouvel écrivain de Marcel Proust comme La Vie, le 26 août 1933, Les Nouvelles littéraires, le 9 décembre 1933, La Revue catholique d'Alsace en janvier 1934. Le critique liégeois Léopold Levaux considère même Malègue comme supérieur à Proust parce que l'extrême ténuité de ses analyses ne débouchent pas sur le « vide » et le « mat » mais « sur le mystère substantiellement inhérent à la vie » écrit-il dans les 300 pages manuscrites consacrées à Augustin que cite Philippe van den Heede dans une récente thèse de doctorat[40]. Pour Levaux, Malègue est supérieur de même à Bernanos et à Mauriac[41] Fernand Vandérem, juif incroyant, ne tarit pas d'éloges à son égard dans Le Figaro du 17 juin 1933 et revient sur ce livre à deux reprises dans Candide, le 29 juin et le 13 juillet.

Léopold Levaux l'estime même supérieur aux deux auteurs cités par ce critique américain[42]. Une Critique protestante prend pour titre Mieux qu'un livre[43]. Un quotidien norvégien va plus loin : « Il n'y a aucun doute que Malègue, dont Augustin est l'œuvre unique, ne soit un des noms les plus illustres de la littérature française de ce siècle[44]. »

Un romancier catholique amoureux de l'intelligence

Maurice Blondel a longuement correspondu avec le romancier. Paul Doncoeur analyse le roman dans Études, 1934 n° t. CCXVIII. « J. Malègue managed to treat the problem of belief more intellectually than Bernanos and Mauriac. » dira un jour un commentateur américain[45]. Victor Brombert écrit à propos d' Augsutin ou le Maître est là : « Malègue ne se contente pas de parler de la crise religieuse d'un intellectuel. Il pose le problème religieux en termes intellectuels, il explore patiemment un un homme au tempérament religieux dans un contexte intellectuel et d'un point de vue intellectuel - et il réussit à le faire sans rien perdre du point de vue de l'intensité dramatique ou psychologique[46].» Brombert estime que les intellectuels et le drame de l'intelligence apparaissent d'habitude sous un autre éclairage dans le roman catholique. Il cite à cet égard l'abbé Cénabre du Bernanos de L'imposture disant à l'abbé Chevance : « L'univers intellectuel est une solitude claire et glacée... Oui, l'intelligence peut tout traverser, ainsi que la lumière l'épaisseur du cristal, mais elle est incapable de toucher, ni d'étreindre. Elle est une contemplation stérile [47].» Avec Malègue, on est dans un tout autre climat romanesque, inhabituel chez un romancier catholique de cette période.

Un succès qui se prolonge

Pour Charles Moeller (1953), le roman « est de ces livres dont la lecture fait date dans une vie »[48]. Le pape Paul VI confie à Jean Guitton le profit qu'il en a tiré et raconte une anecdote qui le souligne[49]. Le pape ajoute : « Un de mes amis me racontait que le livre de Malègue l'avait tellement séduit qu'il n'avait pas pu dormir de la nuit : il avait passé la nuit à le lire, c'était notre propre histoire de l'âme qui y était racontée. Malègue a fait un autre livre, sur les saints des classes moyennes. Je ne l'ai pas lu, je suis sûr que c'est un très beau livre ». Le Professeur Jacques Vier, qui dirigea le travail de Jean Lebrec paru en 1969, considère aussi Augustin comme « le chef d'œuvre du roman catholique ». Geneviève Mosseray, en 1996, dit la même chose que Moeller en 1954[50].

William Marceau estime que Joseph Malègue est un penseur et, en 1987, il compare cette pensée avec la philosophie de Bergson[51]. Le style de Malègue continue à être comparé à celui de Proust chez presque tous ses critiques : Di Wanda Rupolo dans Malègue e la « Lege della dualità» en 1985[52]» ; Henri Lemaître en 1994[53]. Quant à Claude Barthe, il écrit en 2004 : « Considéré comme un des grands de la littérature », son style «  sous la floraison proustienne des métaphores (où la plaisanterie « spongieuse et un peu mouillée  » de l'instituteur s'accorde avec son autorité « volumineuse et molle»), est celui d'un scrupuleux de génie : « Je conservais à ma mère une égale amertume de mes rancunes à moi qui était des vices, et de ses rancunes à elle qui étaient des souffrances. Entre ces deux ressentiments existait une sorte de réciprocité amère, un don de création réciproque. » (Pierre noires)[54].

Jean Lebrec, pense que c'est un roman où il ne se passe rien ou si peu de choses[55], si bien que sa force, « comme la force balzacienne, est dans la peinture d'un état de la société, d'un milieu ou de plusieurs milieux[56]. »

Les raisons du relatif oubli de Malègue

Claude Barthe dit aussi de Malègue que ses succès furent toujours biaisés. Ainsi il reçoit le prix de la littérature spiritualiste (le prix Claire Virenque) d'un montant de 3 000 F, prix octroyé par un jury présidé par Henry Bordeaux, pour Augustin ou le Maïtre est là. Ce qui eut pour effet de l'empêcher d'obtenir le prix Fémina qu'on voulait lui décerner la même année[57]. Il meurt le 30 décembre à 7h30 du matin après avoir demandé qu'on lui récite la prière du soir. Un cancer le minait et il travailla comme un forcené pour achever Pierre noires. Les classes moyenne du salut qui resta inachevé. Il continua à manquer de chance après sa mort (selon l'opinion de Claude Barthe), puisque le soir de celle-ci, Jacques Chevalier, à l'époque ministre du gouvernement du Maréchal Pétain, lui rendit un vibrant hommage à la radio de Vichy.

Un lecteur de Malègue: le Pape Paul VI

Analyse de l'œuvre

Augustin ou le Maître est là : la tristesse qui n'aimait pas d'être consolée

Article détaillé : Augustin ou le Maître est là.

Si l'on prend le seul roman de Malègue publié de son vivant Augustin ou le Maître est là, on se rend compte qu'il est pénétré de bout en bout du savoir si étendu de Malègue dont parle Claude Barthe, de ses intuitions théologiques et philosophiques, mais aussi d'un savoir sur l'économie, le fonctionnement des sociétés humaines, la musique, la géographie des paysages, l'histoire etc. Mais ceci ne transforme-t-il pas ses écrits proprement romanesques en roman à thèse ? Franz Weyergans, Geneviève Mosseray, Charles Moeller, Jean Lebrec et bien d'autres critiques le contestent: « « Augustin » est l'histoire d'un homme qui a perdu et retrouvé la foi en Jésus-Christ. Ces événements ne sont pas de ceux qui se laissent capter facilement dans la fiction romanesque. Il faut pour les rendre sensibles, une certaine épaisseur du réel et aussi une exploration de ce réel en profondeur. C'st pourquoi le roman est long. C'est (...) le roman d'un homme, mais d'un homme lié à d'autres êtres. Le lien reste subtil et ténu (...) d'autant plus que cet Augustin est, socialement, un solitaire. C'est une des grandes victoire du romancier d'avoir pu nous présenter ce solitaire sans en faire un isolé [58]

Augustin est le fils d'un humble professeur de lycée d'une petite ville du Cantal. Il vit dans une famille profondément religieuse, notamment à cause de l'influence de sa mère, la position exacte de son père étant assez difficile à définir. Il ressent durant son adolescence l'appel au don total à Dieu, qui prend souvent chez Malègue la forme de la vocation religieuse, sans cependant que la sainteté vraie se résume à cette condition religieuse pour Malègue. D'ailleurs, plusieurs critiques considèrent que la mère d'Augustin de même que sa sœur sont des saintes alors qu'elles ne seront jamais des religieuses. Cet appel, Augustin s'y refuse. Au cours de son année terminale de philosophie, il éprouve les premiers doutes sur sa foi, mais y demeure malgré tout fidèle.

Puis lorsqu'il entre à l'École normale supérieure ces doutes redoublent notamment face à la critique de la valeur historique des témoignages évangéliques telle que Alfred Loisy l'a développée. Et sa foi finit par s'effondrer. Selon Malègue lui-même, Augustin a pris les habitudes d'esprit d'un logicien abstrait. Il devient d'ailleurs un spécialiste d'Aristote. Il est aussi par son esprit un peu étranger à celui des méthodes expérimentales, humbles devant les faits. Il doit à son ascendance de paysan cantalien une certaine ivresse de la réussite sociale, une raide assurance en lui-même, la volonté de chercher seul les solutions et une sorte de sourde et hautaine satisfaction de sa souffrance intellectuelle et de sa noblesse d'âme, une obscure conscience de l'incontestable distinction morale dont elle la marque[59]. Malègue a cette formule pour caractériser son héros : Sa tristesse est au fond une de ces tristesses qui n'aiment pas être consolées[60]. Cette tristesse qui n'aime pas être consolée, c'est celle qu'il éprouve d'avoir perdu la Foi de son enfance. Elle se retrouve aussi dans la passion amoureuse muette, n'osant se déclarer - au cours de longues pages qui font presque le tiers du roman mais ne sont que quelques semaines de la vie d'Augustin - pour la jeune et belle aristocrate, passionnée de philosophie et profondément croyante, Anne de Préfailles. Il rencontre alors la vraie souffrance avec la mort de sa mère, la mort de l'enfant de sa sœur (qui sont ses deux dernières parentes proches). Puis la douleur avec la découverte qu'il est tuberculeux, le lendemain de l'enterrement de son neveu. Ceci l'amène quasiment à rompre (par devoir dit-il), avec cette Anne de Préfailles dont la famille et elle-même lui ont fait savoir qu'une réponse favorable pourrait être donnée à sa passion muette. Cette tristesse qui n'aime pas être consolée se prolongera jusqu'aux derniers jours de sa maladie contre la progression de laquelle il ne lutte pas vraiment. Mais, cependant, dans les dernières semaines avant sa mort, la venue à son chevet d'un ancien de l'École normale et son plus grand ami, Largilier, devenu prêtre, va l'aider à se débarrasser de l'amour orgueilleux de sa tristesse, à voir plus clair dans l'intelligence d'une foi qu'il a déjà commencé à retrouver et à laquelle il comprend avec cette même intelligence qu'il ne peut qu'y consentir à nouveau, enfin à se donner à Dieu totalement dans la Mort.

Pierres noires. Les classes moyennes du Salut

Jean Lebrec écrit à propos de ce roman posthume: « Si, pour l'essentiel, Augustin demeure un roman de la foi, roman pascalien dans la ligne des Pensées, Pierres Noires voulut être ce roman de la sainteté. Un roman bergsonnien pourrait-on dire, dont la structure vise à mettre en relief ce propos de Bergson: que le saint ouvre une voie où d'autres hommes pourraient passer, leur indiquant par là même « d'où venait et où allait la vie». La pensée des Deux sources de la morale et de la religion  apparaît comme l'épine dorsale de Pierres Noires, qui en tire en même temps que sa haute signification spirituelle sa rare originalité, parmi les romans de la recherche religieuse en ce siècle[61].» Claude Barthe considère qu' Augustin est « un grand texte de la littérature du XXe siècle », mais que Pierres noires est un roman inachevé « dont la qualité est peut-être encore supérieure[62]...»

Divers points de vue critiques

Un critique comme Jean-Pierre Jossua croit d' Augustin qu'il s'agit bien là d'un roman à thèse et, en tout cas, écrit de Malègue et de son Augustin (comme de l'écrivain italien Fogazzoro), qu'il oppose à la plupart des grands écrivains chrétiens, à même de construire des récits vrais et vivants: « Peut-être le bon écrivain qu'était Fogazzoro, et cet autre plus médiocre, Malègue, font-ils exception en raison du souci lourdement idéologique qui les distrait du travail romanesque et du travail d'écriture[63].» En revanche, Geneviève Mosseray, travaillant cette objection écrit : « On pourrait à juste titre se méfier d'un « roman d'idées » dans lequel les héros ne seraient que les porte-parole des thèses de l'auteur, des caricatures ou des allégories dépourvues de vie. Il n'en est rien. Si riche qu'il soit de substance intellectuelle, Augustin est un vrai roman, ses personnages sont de chair et de sang et vivent d'une vie autonome[64].» Claude Barthe estime « que le grand reproche que l'on peut faire à cet intellectuel fait romancier est de trop faire raisonner ses personnages. De même que tous les héros de Bernanos parlent tous comme Bernanos, les premiers rôle de Malègue sont tous des esprits extrêmement déliés, dont la conversation et les méditations, certes, pétillent d'intelligence et de finesse, mais au risque, du fait de la fréquence, de quitter le genre romanesque[65].» Cependant, il concède que ces conversations adoptent un rythme plein de « ramifications psychologiques ». Et il ajoute aussi que, « après tout », le livre de Malègue a pour thème «  une crise d'abord intellectuelle, le péché d'Augustin étant d'avoir refusé l'appel de Dieu comme le jeune homme riche de l'Évangile « parce qu'il avait de grands biens », biens intellectuels en l'espèce[66].» On peut lire ce jugement sur le livre de Jean Lebrec Joseph Malègue romancier et penseur, paru en 1969 : « Joseph Malègue s'effoça de traiter du problème de la foi plus intellectuellement que Bernanos et Mauriac[67]»

Le style « proustien » de Malègue

Innocento Spinazzi: La statue de voilée de la Foi qui figure en couverture de Pénombres

Le critique italien Di Wanda Rupolo reproche par exemple à Charles Moeller de n'examiner l'œuvre que presque seulement d'un point de vue religieux[68] Mais ce même critique admire le style de Malègue et rappelle que la comparaison du style de Malègue avec celui de Proust est devenu quasiment un « lieu commun ». Il cite à cet égard les critiques de La vie catholique, le 26 août 1933 (Un Proust catholique par Soulairol), de Les Nouvelles Littéraires, le 9 décembre 1933 (Un Proust catholique par Ancelet-Hustache), de La revue catholique d'Alsace en janvier 1934 (Un rival heureux de Proust par Lorson)[69] Ou encore Jacques Madaule dans Un Proust catholique, provincial et petit-bourgeois en 1959 qui écrit que « ce qui fait la grandeur d'Augustin, ce n'est pas surtout de rappeler Proust, ni même de s'y opposer, je ne pense pas que le livre de Malègue eût été beaucoup différent si Marcel Proust n'avait jamais écrit. La nécessité qui le dicte parle plus haut que toutes les influences. Cette nécessité qui devrait être la seule excuse des écrivains catholiques est celle du témoignage[70]. »

Henri Lemaître trouve difficilement compréhensible l'oubli de l'œuvre de Malègue, « Œuvre située au confluent de de courants divers, assimilés dans une technique romanesque qui multiplie les contrepoints de toutes sortes, entre un sens tout proustien de la durée intérieure et une attention précise aux aspects sociaux du drame spirituel, entre un réalisme bergsonien et une ferveur où se mêlent, dans une synthèse stylistique de haute qualité, les influences de Barrès et de Péguy, et bien d'autres choses encore : de sorte que ce roman est comme un exemplaire presque unique d'une alliance rarement poussée aussi loin entre symbolisme et spiritualité, entre un réalisme tout charnel et résent dans les descriptions et les paysages, et un psychologisme original fondé sur un sens tragique de la durée, plus pascalien encore que bergsonien[71]

Un théologien laïc reconnu

Tout en préparant Pierres noires, Malègue publia un ouvrage de théologie, Pénombres aux éditions Spes en 1939, reconnu comme tel, notamment du fait qu'il obtint l’imprimatur du diocèse de Paris en vue de sa publication et parce que Roger Aubert le salue du titre de laïc théologien dans sa thèse de maîtrise en théologie à l'UCL, Le problème de l'acte de foi[72] Roger Aubert cite en particulier la deuxième partie de l'ouvrage Vertu de foi et péché d'incroyance tandis que Charles Moeller, autre théologien louvaniste, considère que l'ouvrage contient des chapitres remarquables et, écrit-il, « spécialement le premier » intitulé Ce que le Christ ajoute à Dieu[73].

Distinctions

Quoique l'auteur d'un seul roman de son vivant, Malègue pressenti pour obtenir le Prix Fémina 1933 eut le tort (selon Claude Barthe) d'accepter un autre prix. Il obtint un prix également pour son deuxième roman obtint également à titre posthume.

  • Prix Claire Virenque 1933 (Prix de littérature spiritualiste) pour Augustin ou le Maître est là
  • Prix littéraire 1959 de la Maison d'Auvergne à Paris, dit Prix des volcans pour Pierres noires, le jury déclara que ce grand prix littéraire d'Auvergne était de caractère exceptionnel.

Œuvres

Thèse

Une forme spéciale de chômage: le travail casuel dans les ports anglais, A.Rousseaux, Paris, 1913.

Romans

Essais

  • De l'Annonciation à la Nativité, essai, Flammarion, Paris 1935
  • Le drame du romancier chrétien , conférence prononcée en 1935 (à luniversité de Mimègue, à La Haye dans le cadre des Amitiés françaises internationales, à Ruremonde sur l'invitation de l'Alliance française, à l'Université de Louvain), reproduite dans Jean Lebrec, L'art de la nouvelle selon Joseph Malègue, H.dessain et Tolra, Paris, 1969, pp. 113-119.
  • Petite suite liturgique, essai, Spes, Paris,1938
  • ''Pénombres, glanes et approches théologiques, essai, Spes, Paris, 1939.
  • "Saint Vincent-de-Paul, Librairie de l'Arc, Paris, 1939.
  • Le Sens d' "Augustin", Spes, Paris, 1947 (reproduit en appendice posthume dans Augustin ou le Maître est là dans la 9e édition en un volume pp. CCMXXI-CCMXLVI)

Nouvelles et contes

  • L'orage, nouvelle publiée dans la revue L'idée nationaliste et régionaliste, avril 1903, pp. 197-224 et reproduite également dans L'art de la nouvelle de Jean Lebrec, op. cit., pp. 85-89.
  • La pauvreté (manuscrit de 1912), publié dans Jean Lebrec L'art de la nouvelle selon Joseph Malègue, op. cit. pp. 93-95.
  • Rêverie autour de la peine de mort (manuscrit de 1934), publié dans Jean Lebrec, op. cit., pp. 99-103.
  • La mort d'Adam (manuscrit de 1923), reproduit dans Sous la meule de Dieu et autres contes, pp. 43-75, lisible en ligne
  • Notes d'urbanisme moral, publié dans La Vie intellectuelle, juillet 1934 et reproduit dans Jean Lebrec, op. cit., pp. 105-109.
  • Celle que la grotte n'a pas guérie, reproduite dans Pénombres, Spes, Paris, 1939, pp. 201-234.
  • La Révolution, (manuscrit de 1929), publié dans Sous la meule de Dieu et autres contes et dans Pierres noires, pp. 416-442.
  • Sous la meule de Dieu et autres contes, Editions du Châtelet, Lyon, 1965. En fait ce volume contient aussi Celle que la grotte n'a pas bénie (qui est également publiée dans Pénombres et La mort d'Adam, Sous la meule de Dieu est le dernier écrit de Malègue avant sa mort (il l'acheva en août 1940), et raconte l'histoire d'un avocat de Nantes meurtri par la mort de son fils, blessé grièvement dans les combats de juin 1940, et qui mourra comme un saint).

Sources

  • Jean Wahl, Augustin ou le Maître est là par Jean (sic) Malègue, in La Nouvelle Revue Française, janvier 1934.
  • Paul Doncœur, L'Augustin de M.Malègue. Un témoignage,Études, janvier 1934, pp 95-102.
  • André Molitor, Joseph Malègue, Augustion ou le Maître est là, Pax, Liège, février 1934.
  • Jacques Madaule, Âme collective et salut personnel, in Esprit, mars 1934, pp. 157-169.
  • Léopold Levaux Un grand romancier catholique se révèle in Devant les œuvres et les hommes, Desclée de Brouwer, Paris, 1935
  • Roger Aubert, Le problème de l'acte de foi, Walry, Louvain, 1945 (en particulier pp. 631-636).
  • Yvonne Malègue : Joseph Malègue 1947
  • Dom Germain Varin : Foi perdue et retrouvée, la psychologie de la perte de la foi et du retour à Dieu dans "Augustin ou le Maître est là" de Joseph Malègue, Editions Saint-Paul, Fribourg, 1953.
  • Article de Jean-Marc Brissaud dans Histoire de la littérature française du XXe siècle
  • Charles Moeller, Malègue et la pénombre de la foi in Littérature du xxe siècle et christianisme. t. II La foi en Jésus-Christ, Casterman, Tournai-Paris, 1953
  • Catholica Presse
  • Elizabeth Michaël : Joseph Malègue, sa vie, son œuvre, Spes, Paris, 1957
  • G. Roger : Joseph Malègue professeur 1959
  • Léon Emery : Joseph Malégue romancier inactuel, Les Cahiers Libres, Lyon, 1962
  • Jean Lebrec : Joseph Malègue romancier et penseur (avec des documents inédits), H.Dessain et Tolra, Liège, 1969
  • Franz Weyergans, Joseph Malègue dans Théâtre et roman contemporain. Choix de textes à l'usage des classes de première, pp. 89-107 (Note critique de Weyergans et long extrait d' Augustin ou le Maître est là, Éditions universitaires, Bruxelles, 1970.
  • Elise-Hélène Moulin, Joseph Malègue et la liturgie ; Présence de Dieu caché dans "Augustin ou le Maître est là" [texte imprimé] , Toulouse : s.n., 1972.
  • Malègue parmi nous in Renaissance de Fleury n° 114, juin 1980.
  • Wanda Rupolo, Malègue e la "Lege della dualità" in Wanda Rupolo Stile, romanzo, religione: aspetti della narrativa francese del primo Novecento, Edizioni di storia e letteratura, Rome, 1985.
  • Victor Brombert, The Intellectual Hero. Studies in the French Novel, 1880-1955, The University of Chicago Press, 1974, ISBN 0-226-07545-1.
  • Jean-Pierre Jossua, Pour une histoire religieuse de l'expérience littéraire, volume 1, Beauchesne, Paris, 1985.
  • William Marceau, Henri Bergson et Joseph Malègue : la convergence de deux pensées, Saratoga, CA, Amna Libri, coll. « Stanford French and Italian studies » (no 50), 1987, couv. ill. ; 24 cm, 132 p. (ISBN 0-915838-66-4 et 978-0915838660) (notice BNF no FRBNF34948260n) [présentation en ligne] 
  • Geneviève Mosseray, "Au feu de la critique", J. Malègue lecteur de Blondel in Les Écrivains et leurs lectures philosophiques: Le chant de Minerve, publié par Bruno Curatolo, L'Harmattan, Paris, 1996.
  • Agathe Chepy Joseph Malègue, (1876-1940), Augustin ou le Maître est là in La vie spirituelle, Cerf, Paris, 2002, pp. 119-133.
  • Claude Barthe, Joseph Malègue et le « roman d'idées » dans la crise moderniste in Les Romanciers et le catholicisme, Les cahiers du roseau d'or, n° 1, Editions de Paris, Paris, 2004. ISBN 2-85162-107-6
  • Philippe van den Heede, Réalisme et vérité dans la littérature, Academic Press Fribourg, Fribourg, 2006.
  • Pauline Bruley Le clair-obscur de la Bible dans deux romans de la crise moderniste, « Augustin ou le maître est là » de Joseph Malègue et « Jean Barois » de Roger Martin du Gard in Jean-Yves Masson et Sylvie Parizet (directeurs), Les écrivains face à la Bible, Cerf Paris, 2011, ISBN 9782204091831

Liens externes

Notes et références

  1. Claude Barthe, Joseph Malègue et le « roman d'idées » dans la crise modeniste in Les Romanciers et le catholicisme, Editions de Paris, 2004, p. 83-97, p. 85.
  2. Henri Lemaïtre, article Malègue , in Dictionnaire Bordas de la littérature française, Bordas, Paris, 1994.
  3. E. Michaël, Joseph Malègue, sa vie son son œuvre (préface de Jacques Madaule), Spes, Paris, 1957, p. 26.
  4. Dom Germain Varin, Foi perdue et retrouvée. La psychologie de la perte de la foi et du retour à Dieu dans Augustin ou le Maître est là de Joseph Malègue, Editions Saint-Paul, Fribourg, 1953, p. 11.
  5. Lettre du comte de Talhouët du 30 décembre 1947 à l'auteure, citée par Elizabeth Michaël, Joseph Malègue, sa vie, son œuvre (préface de Jacques Madaule), Spes, Paris, 1957, p. 38.
  6. Jean Lebrec : Joseph Malègue romancier et penseur (avec des documents inédits), H.Dessain et Tolra, Liège, 1969.p.110.
  7. E. Michaël, op. cit., p. 45.
  8. Joseph Malègue, Une forme spéciale de chômage: le travail casuel dans les ports anglais, Librairie A. Rousseau, Paris, 1913, p. 171.
  9. E. Michaël, op. cit., p. 47.
  10. Henri Vénard, Joseph Malègue, Peintre des activités vivantes et philosophe des fins dernières, in Construire, VII, 1942, p. 130.
  11. Benoît Neiss, Malègue parmi nous, in Renaissance de Fleury, Abbaye de Fleury, juin 1980, p. 1-12, p. 9.
  12. Jean Lebrec, op. cit., p 86.
  13. J. Lebrec, op. cit., p. 85.
  14. Jean Lebrec, op. cit., p.88.
  15. Jean Lebrec, op. cit., p. 49.
  16. Jean Lebrec, op. cit., p. 90.
  17. C. Barthe,Joseph Malègue..., p. 85.
  18. Jean Lebrec, op. cit., p.90.
  19. Jean Lebrec, Joseph Malègue, romancier et penseur, op. cit. p. 90.
  20. Cours de sociologie de J. Malègue 1922-1923, pp.35-36, cité par J. Lebrec, op. cit., p. 94.
  21. Texte relevé dans le cahier de sociologie de l'ancien élève de J. Malègue M.G. Roger, cité par J.Lebrec, op. cit., p. 95. Le contexte appellerait que le mot « secondaire » soit plutôt « seconde », dans la mesure où il est question avant cette citation de la « Cause première »
  22. Lettre de Marthe Homéry du 24 octobre 1947, citée dans Eizabeth Michaël, Joseph Malègue, sa vie, son œuvre (préface de Jacques Madaule), Spes, Paris, 1957, p. 75.
  23. Xselon les Annales du pays nantais Malègue aurait rencontré sa future femme dans un compartiment de chemin de fer : « Un gant tombé à terre, relevé timidement, mais avec empressement, par un homme cultivé et épris d'absolu, décida de l'amour exclusif que se vouèrent pendant dix-huit ans ces deux êtres dont la modestie cachait les caractères exceptionnels.» Voir Joseph et Yvonne Malègue in Les Annales de Nantes et du Pays nantais, n° 224, année 1992, p. 19-20. Fichier pdf de archives.nantes.fr
  24. E. Michaël, op. cit., p. 57.
  25. Les Annales du pays nantais, p. 19.
  26. Lettre de Mademoiselle Homéry du 24 octobre 1947, citée oar E.Michaël.
  27. Selon le chanoine Pineau, cité par E. Michaël.
  28. E. Michaël, op. cit., p. 54.
  29. P. Moreau, compte rendu de Jean Lebrec, Joseph Malègue, romancier et penseur dans Revue d'histoire littéraire de la France n° 3, 1971, p. 328.
  30. Cité par Jacques Chevalier dans sa préface Mon souvenir de Joseph Malègue au roman inachevé Pierres noires, Spes, Paris, 1958, p. IX-XXIII, p. XXII.
  31. L'Echo de Paris, 13 novvembre 1933.
  32. P. Moreau, compte rendu de Jean Lebrec, Joseph Malègue, romancier et penseur dans Revue d'histoire littérairede la France n° 3, 1971, p. 328.
  33. René Wintzen, Joseph Malègue, in Littérature de notre temps. Écrivains français, recueil, tome IV, Tournai-Paris, 1970, p. 141-143.
  34. Elizabeth Michaël, Joseph Malègue, sa vie, son œuvre (Préface de Jacques Madaule), Spes, Paris, 1957, p. 64, note 44.
  35. J.Lebrec, op. cit., p. 117.
  36. Jacques Chevalier, Entretiens avec Bergson, Plon, Paris, 1959, p. 197-198.
  37. Je suis partout 2 septembre 1933.
  38. L'Écho de Paris, 26 octobre 1933.
  39. Bulletin Joseph Lotte, 1er décembre 1933.
  40. Philippe van den Heede, Réalisme et vérité dans la littérature, Academic Press Fribourg, Fribourg, 2006, p. 94.
  41. Léopold Levaux Un grand romancier catholique se révèle in Devant les œuvres et les hommes, Desclée de Brouwer, Paris, 1935, p. 176.
  42. Un grand romancier catholique se révèle in Devant les œuvres et les hommes, Desclée de Brouwer, Paris, 1935, p. 176.
  43. Marie Dutoit, Mieux qu'un livre in Cahiers protestants (publié en Suisse romande), octobre-novembre 1934, p. 452-456.
  44. Gunnar Host écrit dans le journal Aftenposten d'Oslo du 25 mai 1935.
  45. « J. Malègue travaille à traiter du problème de la foi plus intellectuellement que Bernanos et Mauriac » in A critical bibliography of French literature: The twentieth century edited by Douglas W. Alden and Richard A. Brooks. General subjects and principally the novel before 1940 (nos. 1-6789), Syracuse University, 1980, p. 578.
  46. Victor Brombert, The Intellectual Hero. Studies in the French Novel, 1880-1955, The University of Chicago Press, 1974,p. 113 : « Malègue deals not merely with the religious crisis of one intellectual. He poses the reigious problem in intellectual terms, patiently explores a religious temperament in an intellectual context and from an intellectual point of view - and succeeds in doing so without loss of either dramatic or psychological intensity.»
  47. Georges Bernanos, L'imposture, Plon, Paris 1927, in Le livre de poche, 1965 pp.59-60. CIté par Victor Brombert, in op. cit., p. 223.
  48. Charles Moeller, Malègue et la pénombre de la foi in Littérature du xxe siècle et christianisme. t. II La foi en Jésus-Christ, Casterman, Tournai-Paris, 1953, p.219.
  49. Jean Guitton, Paul VI secret, p. 79.
  50. Geneviève Mosseray, « Au feu de la critique », J. Malègue lecteur de Blondel in Les écrivains et leurs lectures philosophiques : Le chant de Minerve, publié par Bruno Curatolo,, L'Harmattan, 1996 , « Ses lecteurs ne sont pas légion, mais ceux - dont je suis - qui l'ont découvert à l'adolescence ou même plus tard en ont été profondément marqués ». p. 73.
  51. William Marceau, Henri Bergson et Joseph Malègue: la convergence de deux pensées, Stanford French and Italian studies, University of Stanford,1987, p. 99.
  52. Di Wanda Rupolo Stile, romanzo, religione: aspetti della narrativa francese del primo Novecento, Edizioni di storia e letteratura, Rome, 1985
  53. Il trouve quelque chose de proustien dans ce qu'il appelle « l'exploration tragique du Temps » chez Malègue : in Henri Lemaïtre, Dictionnaire Bordas de littérature française, Paris 1994, p. 523.
  54. Claude Barthe, op. cit., p. 86.
  55. Jean Lebrec Joseph Malègue romancier et penseur. H.Dessain et Tolra, Paris, 1969, p. 160.
  56. Pierre Moreau, article cité, p. 329.
  57. Claude Barthe, Le Roman d'idées dans la crise moderniste in Les Romanciers et le catholicisme, Editions de <Paris, 2004, p. 86.
  58. Franz Weyergans, Joseph Malègue dans Théâtre et roman contemporain. Choix de textes à l'usage des classes de première, pp. 89-107 (Note critique de Weyergans et long extrait d' Augustin ou le Maître est là, Éditions universitaires, Bruxelles, 1970, p. 89.
  59. Joseph Malègue, Le Sens d'Augustin, appendice posthume de la 2e édition de l'ouvrage, p. CCMXXIII-CCMXXXVI, p. CCMXXXIV
  60. Ibidem.
  61. Jean Lebrec, op. cit., p.428.
  62. C.Barthe, op. cit., p. 83.
  63. Jean Pierre Jossua, Pour une histoire religieuse de l'expérience littéraire, Volume 1, Paris Beauchesne, 1985, p. 211.
  64. Geneviève Mosseray, "Au feu de la critique", J. Malègue lecteur de Blondel in Les écrivains et leurs lectures philosophiques: Le chant de Minerve, p. 73.
  65. C.Barthe, Joseph Malègue et le « roman d'idées » dans la crise moderniste, p. 87.
  66. op. cit., p. 87-88.
  67. J. Malègue managed to treat the problem of belief more intellectually than Bernanos and Mauriac. in A critical bibliography of French literature: The twentieth century edited by Douglas W. Alden and Richard A. Brooks. General subjects and principally the novel before 1940 (nos. 1-6789), Syracuse University, 1980, p. 578.
  68. « Malègue et la pénombre de la foi del Moeller" (...) si limia all'esame, da un punto di vista quasi esclusivamente religioso » in Stile, romanzo, religione: aspetti della narrativa francese del primo Novecento in Malègue e la "Lege della dualità" in Di Wanda Rupolo Stile, romanzo, religione: aspetti della narrativa francese del primo Novecento, Edizioni di storia e letteratura, Rome, 1985, p. 135.
  69. Stile, romanzo, religione, p. 154.
  70. In la revue La table ronde, juillet 1959, soit aussi, comme le fait remarquer Di Wanda Rupolo, après la publication de Pierres noires, les classes moyennes du salut
  71. Article Joseph Malègue in L'Aventure littéraire du XXe siècle. Deuxième époque 1920-1960 Bordas, Paris, 1984. ISBN 2-86311-096-9.
  72. Éditions Warny, Louvain, 1945, p. 630 : le professeur louvaniste lui consacre plusieurs pages élogieuses ( pp. 630-636).
  73. Charles Moeller, Malègue et la pénombre de la foi in Littérature du XXe siècle et christianisme. t. II La foi en Jésus-Christ, Casterman, Tournai-Paris, 1953, p. 219.

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