Joseph Hélie Désiré Perruquet De Montrichard

Joseph Hélie Désiré Perruquet De Montrichard

Joseph Hélie Désiré Perruquet de Montrichard

Joseph Hélie Désiré Perruquet de Montrichard
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Origine France France
Hommage nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

Joseph Hélie Désiré Perruquet de Montrichard, né le 24 janvier 1760 à Thoirette (Jura), militaire français.

Élève surnuméraire d'artillerie à l'École de Metz le 16 août 1781, il passa comme élève d'artillerie à Besançon le 1er septembre 1782.

Nommé lieutenant en second d'artillerie au régiment de Strasbourg le 1er septembre 1783, lieutenant en premier le 11 juin 1786, il entra en qualité dé capitaine en second d'artillerie au régiment de Metz le 1er avril 1791, et y fut fait capitaine-commandant le 1er juin 1792. Il fit dans les armées du Haut-Rhin, du Bas-Rhin, du Nord et de Rhin-et-Moselle, les premières campagnes de la Révolution française, et déploya dans plusieurs affaires une énergie peu commune. Promu chef de bataillon adjudant-général le 30 juillet 1793, il continua à donner des preuves de bravoure et de talent. Toujours aux armées actives, Montrichard. attira l'attention des généraux dans les guerres des ans II et III, et fut créé chef de brigade adjudant-général le 25 prairial de cette dernière année.

En l'an IV, au passage du Rhin, devant Kehl, le 15 thermidor, il s'embarqua avec un petit nombre d'hommes, traversa audacieusement le fleuve sous le canon de l'ennemi, s'empara de vive force de la rive opposée, fit un grand nombre de prisonniers, occupa la position qu'on lui avait ordonné de prendre, et contribua beaucoup au succès de cette brillante journée; sa conduite lui mérita le grade de général de brigade sur le champ de bataille.

Au passage du Lech, effectué le 7 fructidor suivant, il se jeta dans le fleuve à la tête des colonnes qu'il enflamme par son exemple, se précipita sur l'ennemi et le mit en déroute après une vigoureuse résistance. Il reçut dans cette action hardie les félicitations du gouvernement. Si le général Montrichard montra dans ces diverses attaques de l'audace et de l'énergie, il sut aussi faire preuve de talents dans la défense. C'est ainsi qu'il ajouta à sa réputation lors de la retraite de l'armée de Rhin-et-Moselle à la fin de cette campagne.

Employé en l'an V aux armées du Rhin et d'Allemagne, il fut appelé, le 24 thermidor an VI, aux fonctions de chef d'état-major général à l'armée de Mayence.

Lorsque le Directoire fit choix du général Joubert pour commander l'armée d'Italie, Montrichard l'y suivit, et l'aida dans l'exécution du plan qui avait pour but de s'assurer de l'entière possession du Piémont; lorsque le roi de Sardaigne signa sa renonciation à la couronne, le 23 vendémiaire an VII, il était chef d'état-major à l'armée d'Italie.

Promu au grade de général de division le 17 pluviôse, il commandait la place de Bologne peu de jours avant que Scherer ne prît le commandement en chef de cette armée. Scherer ayant été défait à Magnano, le 5 floréal, le général Montrichard se vit chargé de prévenir les suites de cette défaite en couvrant la Toscane et la Ligurie, mission dont il s'acquitta avec un plein succès; il battit les Impériaux en plusieurs rencontres, et les força d'abandonner le siège du fort Urbino. Ce commandement était d'autant plus difficile que les Autrichiens avaient en Toscane de nombreux partisans et fomentaient des insurrections parmi les habitants; mais son caractère ferme maintint partout le calme et la tranquillité ; il rétablit la communication de Bologne avec Ferrare que les insurgés avaient momentanément interceptée. Ce fut alors qu'il eut une altercation assez vive avec le général Lahoz, commandant les troupes cisalpines, par suite de laquelle il suspendit cet officier de ses fonctions, en déliant les troupes sous son commandement de l'obéissance militaire ; cette mesure, peut-être trop rigoureuse, fit oublier à Lahoz ce qu'il devait à la France et le jeta dans les rangs des ennemis.

Le général Montrichard commandait la division de droite de l'armée à la bataille de la Trebbia, livrée aux Français par les Austro-Russes le 20 prairial, et qui dura trois jours.

Le générai Montrichard fit ensuite les campagnes des ans VIII et IX à l'armée du Rhin. Il prit la part la plus active aux victoires remportées par le général Moreau, et se trouva, à la tête de sa division, aux combats d'Engen, Moeskirch, Hochstedt; il se distingua surtout aux batailles de Stockach, Memmingen et Oberhausen. Il prit ensuite le commandement de l'une des trois divisions chargée de couvrir la haute Souabe, le pays des Grisons et le Voralberg, et, le 27 brumaire an X, celui des troupes françaises en Helvétie. Au mois de thermidor suivant, il était gouverneur du duché de Lunebourg, lorsqu'il reçut l'ordre de passer en Italie. Le 27 brumaire an XII, Montrichard prit le commandement de la Indivision du corps d'armée employé dans les États de Naples.

Nommé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire, l'Empereur l'éleva au grade de commandeur de l'Ordre le 25 prairial.

Au mois de brumaire an XIV, ce général était en marche avec sa division, quand deux courriers extraordinaires lui apportèrent des ordres du lieutenant-général Gouvion-Saint-Cyr pour se rendre très-promptement à Ancône, y prendre le commandement supérieur de cette place, faire sans délai occuper militairemnent tous les forts et postes qui en dépendaient, former en quinze jours un approvisionnement de siège pour trois mois, en tout genre, relever tous les ouvrages qui avaient été établis dans la dernière guerre, mettre la place dans le meilleur état de défense, et pousser les travaux avec la plus grande activité.

Le général Montrichard ayant frappé une contribution de 100 000 piastres sur la marche d'Ancône. L'Empereur, instruit de cette circonstance, lui fit ordonner, le 16 mars 1806, de cesser ses fonctions et de venir à Paris rendre compte de sa conduite.

Mis en non-activité, cet officier général adressa au comte Dejean, ministre de la guerre, une lettre pour sa justification, dont nous donnons ici quelques fragments :

« Lorsque j'annonçai, dit le général Montrichard, à M. le gouverneur pontifical, que j'allais faire occuper militairement la place d'Ancône et dépendances, en vertu des ordres de l'Empereur et roi, il me répondit qu'il réclamait contre cette occupation comme contraire à la neutralité, mais que, ne pouvant s'y opposer par la force, il se bornait à en rendre compte à sa cour par un courrier extraordinaire. Après avoir fait relever les troupes pontificales dans tous leurs postes et prendre possession des magasins du génie et de l'artillerie, je m'empressai d'écrire à M. le délégué apostolique pour l'inviter à me donner connaissance des mesures qu'il avait prises pour la formation de l'approvisionnement de siège que l'ordonnateur Colbert lui avait demandé, d'après les ordres du général en chef. Il me répondit verbalement qu'il n'avait aucune instruction, ni aucun pouvoir de sa cour relativement à cet approvisionnement.

« M. le délégué m'annonça qu'il avait ordre de déclarer, de la manière la plus positive, que Sa Sainteté, déjà étonnée de l'occupation d'Ancône, sans en avoir été prévenue en aucune manière, ne l'était, pas moins des demandes faites .pour un approvisionnement de siège, d'entretien journalier de troupes, de fournitures d'hôpitaux, etc.

« Enfin, qu'il ne serait rien fourni aux troupes étrangères restées sur son territoire au delà du 27.brumaire, époque à laquelle le passage de l'armée de Naples, dans ses États, devait être entièrement effectué. Le surintendant pontifical me. fit aussi connaître qu'il avait ordre de cesser toute espèce de fournitures, à compter du même jour.

« S. E. le cardinal Fesch, ministre de S. M. l'Empereur et roi près le Saint-Siège, m'écrivit en même temps que le Saint-Père, profondément affligé de l'occupation d'Ancône, était dans l'impossibilité absolue de se prêter en rien aux besoins des troupes, et qu'il donnait ordre à son gouverneur à Ancône de protester de la manière la plus formelle contre toute réquisition que je serais dans le cas de faire.

« Cependant il fallait assurer tous les services, commencer les travaux de la place; l'artillerie était dans le plus mauvais état; il n'y avait rien dans les magasins du génie: tout était à faire, et je ne pouvais compter sur d'autres moyens que ceux que je prendrais sur les lieux.

a Cependant, sur de nouvelles insistances, M. le délégué apostolique autorisa la députation à faire des avances pour subvenir aux dépenses des travaux de la place et des troupes ; il proposa de les faire rembourser au moyen d'une réquisition que j'adresserais aux receveurs de la Marche d'Ancône et du duché d'Urbin; il fixa lui-même les sommes à payer par chacun des receveurs et se rendit garant de leur rentrée.

« Je voulais éviter une réquisition et amener la députation à faire de son propre mouvement l'avance des fonds indispensables pour l'exécution des ordres que j'avais reçus, il me fut impossible de la déterminer; elle m'écrivit que, devant rendre compte de ses opérations, elle ne pouvait agir que d'après un arrêté de ma part.

« La mesure proposée par M. le gouverneur fut donc arrêtée en présence de M. le commissaire des.relations commerciales de France, avec qui je devais me concerter, et, le 25 brumaire, je requis les receveurs de la Marche d'Ancône et du duché d'Urbin de faire provisoirement une avance de 100 000 écus romains.

« M. le délégué protesta non-seulement contre cette réquisition, mais il en porta plainte à sa cour comme s'il avait été étranger à cette mesure.

« Malgré toutes les entraves que la députation apportait, cette réquisition s'effectua néanmoins; les travaux du génie et de l'artillerie étaient en bon train, les services courants étaient assurés, on commençait l'approvisionnement de siège.

« Les circonstances devenaient plus impérieuses, les Anglo-Russes étaient débarqués à Naples le 30 brumaire. Je répondais de la sûreté de la place; il était urgent de travailler à sa défense.

« Je fis donc de nouvelles instances auprès de la députation ; je la sommai, au nom de la nécessité, de subvenir à nos besoins; quelques menaces, un petit appareil de forces, rien ne put la déterminer. Les autorités municipales ne voulant plus agir, je pris le parti extrême (je n'en avais pas d'autre) de m'adresser directement aux habitants, et par un second arrêté du 5 frimaire, je répartis les 100 000 écus demandés à la Marche d'Ancône et au duché d'Urbin entre les corporations de la seule ville d'Ancône ; quarante-huit particuliers furent désignés pour en faire les avances, et j'ordonnai qu'elles fussent versées dans la caisse du payeur de la division.

« Quant aux paiements nécessités par le service de la place, ils ont été faits, tant par le payeur de la division que par la députation, sur la démande, des chefs de service, examinés et visés par le commissaire des guerres chargé de l'administration supérieure de la division, et approuvés par moi, à la charge par les parties prenantes d'en rendre compte et de produire les pièces à l'appui.

« Si cette réquisition avait eu, comme le supposait M. le secrétaire d'État, un autre objet que celui d'exécuter promptement les ordres de Sa Majesté, je n'y aurais certainement pas donné suite. »

Le général Montrichard avait joint à ce Mémoire justificatif plusieurs pièces en sa faveur, et notamment une lettre du cardinal Fesch au ministre de la guerre, dans laquelle il reconnaissait que le gouvernement romain, qui voyait d'un mauvais œil l'occupation d'Ancône, n'avait cessé de dénoncer aux ministres le général Montrichard. Le cardinal s'empressait de rendre hommage à la vérité, étant bien persuadé que le général avait été plus malheureux que coupable.

Le comte Dejean fit son rapport sur cette affaire, justifia la conduite de l'ex-gouverneur d'Ancône, et mit le tout sous les yeux de Napoléon Ier.

Il paraît que l'Empereur ne conserva aucun doute à cet égard, car il employa le général Montrichard, le 14 janvier 1808, à l'armée de Dalmatie. Le 30 juin 1809, il reçut l'ordre de se rendre au quartier général impérial, et reçut, le 12 novembre, le commandement de la 2e division du 11e corps. Disponible par suite de l'organisation de l'armée d'Illyrie en 1810, il fut appelé en 1812, au commandement de la division qui s'organisait dans le Frioul. Le 3 mars 1813, il servit dans les provinces illyriennes.

Mis en non-activité à la paix de 1814, le roi le créa chevalier de Saint-Louis la même année, et lui confia le commandement de la 6e division militaire (Besançon) en juillet 1815. Le général Montrichard obtint sa retraite le 4 septembre suivant.

Il mourut le 5 avril 1828.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Nord.

Source

« Joseph Hélie Désiré Perruquet de Montrichard », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)

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