John Diefenbaker

John Diefenbaker
John George Diefenbaker
John George Diefenbaker
Mandats
13e Premier ministre du Canada
21 juin 195718 février 1958
Monarque Elizabeth II
Gouverneur Vincent Massey
Georges Vanier
Prédécesseur Louis Saint-Laurent
Successeur Ellen Fairclough
21 février 195822 avril 1963
Monarque Elizabeth II
Gouverneur Vincent Massey
Georges Vanier
Prédécesseur Ellen Fairclough
Successeur Lester Bowles Pearson
Biographie
Date de naissance 18 septembre 1895
Lieu de naissance Drapeau : Canada Neustadt (Ontario)
Date de décès 16 août 1979
Lieu de décès Drapeau : Canada Ottawa (Ontario)
Nationalité canadienne
Parti politique Parti progressiste-conservateur du Canada
Conjoint Edna Brower
Profession avocat
Signature John Diefenbaker Signature-.svg
Premiers ministres du Canada

Le très honorable John George Diefenbaker, C.H., C.P., C.R., B.A., M.A., LL.B., LL.D., D.C.L., M.S.R.C., F.R.S.A., D.LITT., D.S.L. (né le 18 septembre 1895, décédé le 16 août 1979) était le treizième premier ministre du Canada du 21 juin 1957 au 22 avril 1963.

Diefenbaker fut affublé de plusieurs surnoms durant sa carrière, incluant "Dief", "Dief the Chief", "J.G.D.", et "The Leader" (il continua à traîner ce dernier même après son départ du poste de premier ministre).

Sommaire

Origines

Né à Neustadt (Ontario) de ses parents William et Mary (Bannerman), il compléta son baccalauréat en 1915, une maîtrise en science politique et en économie en 1916, et une licence en droit en 1919 à l'Université de la Saskatchewan. Diefenbaker épousa Edna Brower (1901-1951) en 1929. En 1953, après la mort d'Edna, il s'est remarié à Olive Palmer (1902-1976), qui avait une fille d'un précédant mariage. Diefenbaker n'engendra aucun enfant.

Début de carrière

John George Diefenbaker fit du service dans l'armée canadienne brièvement dans la Première Guerre mondiale, du mois de mars 1916 à juillet 1917, acquérant le rang de lieutenant dans le 29e Light Horse. Il fut envoyé en Angleterre pour de l'entraînement de pré-déploiement. Il ne fut jamais déployé en France, ayant subi une blessure qui lui faisait tousser du sang. Il fut déclaré invalide et renvoyé au Canada, où il fut libéré de son service militaire, étant médicalement inapte au service à cause d'irrégularités cardiaques. Il fut reçu au barreau de la Saskatchewan en 1919, et devint avocat en droit criminel. En 1920, Diefenbaker fut élu alderman pour le conseil municipal de la ville de Wakaw (Saskatchewan). Il fut initié à la franc-maçonnerie[1] le 11 septembre 1922. Il échoua dans sa tentative de se faire réélire en 1923. À cette époque, sa carrière d'avocat réussissait mieux que sa carrière politique, et il fut nommé au Conseil du Roi en 1929.

Diefenbaker dirigea le Parti conservateur de la Saskatchewan de 1936 à 1938, prenant les rênes du parti après son anéantissement total lors de l'élection provinciale de 1934 qui fit tomber le gouvernement conservateur du premier ministre James T.M. Anderson. La carrière de Diefenbaker, à ses débuts, fut marqué surtout par une absence singulière de succès ; il se présenta, sans succès, dans plus d'une douzaine d'élections au niveau municipal, provincial et fédéral, tant en Saskatchewan qu'en Alberta, avant de se faire finalement élire de nouveau.

Diefenbaker fut élu pour la première fois à la Chambre des communes du Canada à l'élection fédérale de 1940. Il fut parmi une petite poignée de conservateurs de l'Ouest à être élus députés sous la plateforme infructueuse d'un Gouvernement national avancée par le parti. Le parti conservateur passa les années entre 1935 et 1957 dans l'opposition, sans aucune chance au pouvoir, et Diefenbaker fut un des rares députés inspirants de l'opposition durant cette période. En 1952, il fut le délégué du Canada à l'ONU.

Diefenbaker fut candidat lors de quatre courses à la direction du Parti progressiste-conservateur. En 1943, il fut vaincu par le premier ministre manitobain John Bracken. En 1948, il fut défait par le premier ministre ontarien George Drew. Il remporta finalement la victoire en 1956. Il fut également défait par le premier ministre néo-écossais Robert Stanfield dans sa tentative de demeurer à la direction du parti en 1967.

Premier ministre du Canada

Diefenbaker dirigea le Parti progressiste-conservateur du Canada de 1956 à 1967, et fut premier ministre du Canada du 21 juin 1957 au 22 avril 1963. Il mena son parti à la victoire à l'élection de 1957, ce qui lui permit de former un gouvernement minoritaire. Diefenbaker mena de nouveau son parti à l'élection de 1958 et remporta la plus grande majorité parlementaire dans l'histoire du Canada jusqu'alors. Il nomma Ellen Fairclough comme première femme ministre au Canada.

Diefenbaker prit ce que certains considèrent comme l'une des décisions politiques les plus controversées du dernier siècle au Canada, le 20 février 1959, quand son gouvernement annula le développement et la production du Avro CF-105 Arrow. Le Arrow était un avion de chasse technologiquement avancé pouvant atteindre des vitesses supérieures Mach 2, construit par A.V. Roe Canada (Avro) à Malton, en Ontario (à l'ouest de Toronto). 40000 emplois directs et indirects furent perdus. Le Canada, de ce fait, qui avait toutes les cartes pour devenir leader mondial en aéronautique, redevint dépendant dans ce domaine. Après avoir annulé le projet, le gouvernement canadien acheta des missiles Bomarc et des intercepteurs F-101 Voodoo, tous usagés, aux Américains, pour défendre le Canada dans l'éventualité d'une attaque de bombardiers nucléaires soviétiques en provenance du Nord. Toutefois, bien que le gouvernement ait initialement approuvé les Bomarc et Voodoo, il rechigna, réalisant que les deux seraient équipés d'ogives nucléaires. Le refus de Diefenbaker de permettre la présence d'armes nucléaires sur le sol canadien mena à plusieurs démissions des membres de son cabinet et la chute de son gouvernement en 1963.

Son hostilité envers le gouvernement américain et son agacement envers le président John F. Kennedy lorsque celui-ci omit de le consulter à l'avance sur la question rendit Diefenbaker sceptique quant à la gravité de la crise des missiles de Cuba. Il fut également lent à réagir à la demande américaine de hausser le niveau d'alerte des forces armées canadiennes au Defcon 3. Le ministre de la défense, Douglas Harkness, défia Diefenbaker et mit l'armée en état d'alerte deux jours avant la décision du cabinet de l'y autoriser.

Diefenbaker joua un rôle important dans l'adoption de la Déclaration canadienne des droits en 1960. Ceci était la première tentative d'énoncer les droits fondamentaux des citoyens canadiens dans un projet de loi. Parce que la Déclaration des droits était une simple loi, et non une partie de la constitution canadienne, les droits n'étaient pas codifiés d'une manière légalement applicable, puisque les tribunaux ne pouvaient l'utiliser pour annuler des lois fédérales ou provinciales qui y étaient contradictoires. Donc son effet sur les décisions des tribunaux, contrairement à la Charte canadienne des droits et libertés de 1982, était limité.

Les progressistes-conservateurs perdirent leur majorité parlementaire aux élections de 1962. Immédiatement après, le gouvernement minoritaire de Diefenbaker entama un programme pour réduire les dépenses gouvernementales et hausser les tarifs douaniers et les taux d'intérêt des banques. Il réorganisa son cabinet, transférant son ministre des finances Donald Fleming au poste de ministre de la justice, le remplaçant par George C. Nowlan.

En septembre 1962, Diefenbaker assista à la conférence des premiers ministres du Commonwealth à Londres. Il y attaqua l'adhésion britannique à la Communauté économique européenne, déclarant que ce serait au frais du Canada qui deviendrait de plus en plus dépendant économiquement des États-Unis. Il critiqua également la politique de l'apartheid en Afrique du Sud, et s'opposa avec succès à la réadmission de ce pays au Commonwealth après sa transformation en république.

Chef de l'opposition

Diefenbaker fut battu dans l'élection fédérale de 1963 par les libéraux de Lester B. Pearson.

Diefenbaker demeura chef du Parti progressiste-conservateur après l'élection de 1963. Au débat sur le drapeau en 1964, Diefenbaker mena l'opposition à l'unifolié, préférant garder le Red Ensign canadien comme drapeau national. À la surprise de plusieurs, il mena une campagne agressive en 1965, confinant les libéraux de Pearson à un gouvernement minoritaire. Pearson avait déclenché l'élection en s'attendant à récolter une majorité. L'intervention la plus passionnée de Diefenbaker comme chef de l'opposition fut son opposition au drapeau unifolié proposé, qu'il appelait le Pearson Pennant (fanion de Pearson).

Toutefois, une insatisfaction grandissante envers lui mena à une dissension ouverte dans le parti. Le président du parti, Dalton Camp, demanda un vote de confiance, une éventualité qui n'était pas prévue dans la constitution du parti. Les efforts de Camp menèrent à une course à la direction du parti en 1967. Bien qu'il fut candidat à sa propre succession, Diefenbaker fut battu par le premier ministre néo-écossais Robert Stanfield. Il retint toutefois son siège au parlement pour les douze prochaines années, jusqu'à sa mort. En 1969, il fut nommé chancelier à l'Université de la Saskatchewan à Saskatoon.

Décès

Diefenbaker décéda le 16 août 1979 à Ottawa, en Ontario. En conformité avec ses dernières volontés, sa dépouille fut transportée par train d'Ottawa jusqu'à Saskatoon pour y être enterrée. Des milliers de canadiens s'assemblèrent près des rails du chemin de fer pour faire leurs adieux à "Dief" avant qu'il fusse enterré à côté du Right Honourable John G. Diefenbaker Centre à l'Université de la Saskatchewan. Il avait prévu une cérémonie spéciale selon laquelle l'unifolié couvrirait son cercueil en premier, qui serait ensuite couvert par le Red Ensign canadien qu'il avait défendu avec tant d'intensité au parlement. Ses funérailles d'État eurent lieu comme il les avait planifiées des années auparavant. Elles furent présidées par le gouvernement éphémère du premier ministre Joe Clark, un collègue conservateur qui l'avait exclu de son cabinet, non sans controverse. Pendant les services funéraires, Clark prononça un éloge funèbre.

Legs

En 1967, la maison d'enfance de Diefenbaker fut déménagé de Borden (Saskatchewan) au parc Wascana à Régina, Saskatchewan. En 2001, le Wascana Centre Authority interdit le site aux visiteurs, et en 2004 il fut déménagé au musée Sukanene Ship and Pioneer Village, à 13 km au sud de Moose Jaw.

Le lac Diefenbaker porte le nom de l'ancien premier ministre. C'est un réservoir sur la rivière Saskatchewan Sud créé suite à la construction du barrage Gardiner. On a aussi baptisé l'aéroport de Saskatoon le John G. Diefenbaker International Airport en son honneur. Une planète dans l'univers de BattleTech Wargame porte également son nom.

Le 28 août 2008, le premier ministre du Canada Stephen Harper a annoncé la construction d'un brise-glace pour la Garde côtière canadienne, portant le nom de Diefenbaker.

Entre 1993 et 2003 Diefenbaker fut souvent présenté comme un "père spirituel" ou comme un symbole des valeurs Red Tory, ou le conservatisme progressiste prôné par le Parti progressiste-conservateur chancelant. Dans un livre publie en 2000 et intitulé In Defence of Civility (Défense de la politesse), le stratège tory et ancien candidat à la direction progressiste-conservatrice, le sénateur Hugh Segal déclare que Diefenbaker "a défini le conservatisme progressiste comme l'ultime balance entre la libre entreprise, les profits et la croissance économique d'un côté, et la justice sociale et le respect pour les intérêts des hommes et femmes ordinaires de l'autre." (Diefenbaker defined Progressive Conservatism as the ultimate balance for free enterprise, profit-making and economic growth on the one hand, and social justice and respect for the interests of the common man on the other.) Plusieurs progressistes-conservateurs red tory, comme David Orchard et Heward Grafftey, embarrassés ou peu friands des premiers ministres progressistes-conservateurs récents comme Joe Clark, Brian Mulroney et Kim Campbell, identifiaient leurs propres traditions politiques, valeurs et positions à l'ère Diefenbaker. Néanmoins, bien que le némésis politique de Diefenbaker, le chef libéral Lester B. Pearson, fut quelque peu éclipsé par le charisme flamboyant de Diefenbaker au cours de la dixième décennie de la confédération, la réputation de Diefenbaker n'a cessé de pâlir avec le temps, alors que celle de Pearson n'a cessé de s'embellir.

Dans ses mémoires, Diefenbaker affirma qu'il n'avait jamais aimé le nom "progressiste-conservateur" adopté par le parti en 1943. Dans le premier tome de son autobiographie One Canada Diefenbaker déclare : "Depuis ses origines en tant que tout premier parti politique national au Canada en 1854, le parti s'est appelé conservateur. Le nom fut changé sous le Dr. Robert Manion. Dans l'élection de 1940, le mot 'conservateur' ne fut jamais mentionné. Le parti devint le Parti du gouvernement national. Plus important encore fut l'exigence de John Bracken en 1943 pour que le parti adopte le nom de progressiste-conservateur. Le sens de ces manœuvres m'échappe. J'ai toujours préféré le nom de conservateur." (From its inception as Canada's first national political party in 1854, the Party has been called Conservative. The name was changed under Dr. Robert Manion. In the 1940 election, Conservative was nowhere mentioned. The party became the National Government Party. Perhaps more important was John Bracken's demand in 1943 that the Party change its name to Progressive Conservative. The sense of these moves escape me. I have always preferred the name Conservative.)

Faits divers

À l'exception des premiers ministres récents Kim Campbell, Jean Chrétien et le premier ministre sortant Paul Martin, Diefenbaker est le seul ancien premier ministre vivant au temps de la création de l'Ordre du Canada qui ne l'a pas reçue. Les politiciens en fonction ne sont pas admissibles à recevoir l'ordre, et puisque Diefenbaker ne quitta pas la chambre des communes avant sa mort, il ne fut jamais admissible.

Les abris nucléaires construits pour le gouvernement canadien furent surnommés les Diefenbunkers, un nom qui persiste à ce jour.

La série télévisée canadienne-anglaise Due South avait un personnage, un loup, qui s'appelait Diefenbaker.

Notes et références

Bibliographie

Liens externes


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