Jig-Ai

Jig-Ai

Jigai

La femme de Onodera Junai, l'un des 47 rōnin fidèles, se prépare au suicide pour accompagner son mari dans la mort : les jambes sont liées pour garder une position décente pendant l'agonie; la mort est donnée par une coupe de tanto ou de kaiken à la gorge. Estampe de Kuniyoshi de la série Seichu gishin den ("Histoires de cœurs fidèles"), 1848

Jigai (自害) est un mot japonais désignant une forme de suicide rituel pratiqué par les femmes [1].

« N'ayant pas le droit de se faire seppuku à la manière des hommes, elles (ndr "les femmes nobles et les femmes de samouraïs") se tranchaient la carotide avec un poignard[2],[3]après s'être entravé les jambes afin de garder dans la mort une attitude décente »[4]. Un des derniers fameux exemples de jigai est celui de la femme du général Nogi Maresuke, Nogi Shizuko, qui s'est suicidée de cette façon avec son mari qui lui s'est fait seppuku à la mort de l'empereur Meiji en 1912[5],[6].

Le seppuku étant réservé aux hommes, les femmes japonaises pouvaient avoir recours à une forme codifiée de suicide, lors de la période féodale.

Les rites cérémoniaux n’étaient pas les mêmes. Contrairement au seppuku, le suicide féminin pouvait se pratiquer seul. La femme devait préalablement se nouer les jambes afin de garder une attitude décente après sa mort. Elle se tranchait la gorge ensuite, afin de sectionner la veine jugulaire[7] ou l'artère carotide[8], entraînant une mort rapide. Le petit poignard utilisé était un tanto ou plutôt un kaiken[7], plus petit et qu’elle possédait toujours sur elle.

Cette pratique était normalement réservée aux femmes nobles et de samouraïs.

Cette forme de suicide ne s'effectuait que dans certaines situations[8] :

  • en période de guerre, afin de préserver son honneur, avant l'arrivée des ennemis et en cas de défaite imminente ;
  • une épouse de samouraï était sous l'entière responsabilité de son époux, et non pas de son seigneur. Si son mari venait à mourir, elle pratiquait le jigai en guise de loyauté, afin de le rejoindre dans l'autre monde ;
  • parfois les servantes travaillant chez les familles nobles se donnaient la mort par jigai, suite à de cruelles intrigues ou en signe de loyauté envers leur maîtresse ;
  • dans les temps anciens, il était de coutume que les femmes d'officiers condamnés à mort les précèdent en pratiquant le jigai ;
  • chez les femmes de samouraïs, en guise de protestation morale contre un mari dont le comportement serait intolérable.

Anecdote

Jig-Ai est un groupe de Grindgore tchèque, utilisant la culture nipponne et plus particulièrement le hentaï comme thème principal.

Références

  1. Voir Page 203 in Lafcadio Hearn: Japan's great interpreter : a new anthology of his writings, 1894-1904, Lafcadio Hearn, Louis Allen, Jean Wilson, Routledge, 1992
  2. Elles utilisaient alors un petit poignard du type koshigatana sans garde: un aikuchi mais le plus souvent un plus petit kaiken (anc. kwaiken) (lit. « giron/poche (KAI, futokoro)+ couteau »: car elles le conservaient dans un des plis de leur kimono). Voir page 405 in A glossary of the construction, decoration and use of arms and armor in all countries and in all times, George Cameron Stone, Donald J. LaRocca, Courier Dover Publications, 1999
  3. Voir aussi page 32 in Japanese Sword Mounts, Helen C Gunsaulus, Read Books, 2008] sur le kaiken et son usage dans le suicide des femmes de samourais.
  4. Tiré de l'article jigai, page 490 in Le Japon, dictionnaire et civilisation, Louis Frédéric, Collection Bouquins, Robert Laffont, 1996
  5. « when the Emperor Meiji died in 1912, the old general and his wife committed suicide (harakiri and jigai respectively) » (page 319 in Man's religions, John Boyer Noss, 6e édition Macmillan, 1980)
  6. « At the same time, and in the same room, Lady Nogi performed jigai. Here the purpose was that they might together continue their services to their beloved Emperor » (page 142 in Case history of Japan, Thomas Reginald Guise Lyell, Sheed & Ward, 1948)
  7. a  et b The Role of the Arms-Bearing Women in Japanese History by Ellis Amdur.
  8. a  et b The Religion of Loyalty Japan, an attempt at interpretation, by Lafcadio Hearn, The Macmillan Company, New York [1904]. {p. 288-291}.
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