Jeux olympique

Jeux olympique

Jeux olympiques

Jeux olympiques
Olympic Rings.svg
Création 1896 (rénovation des Jeux antiques)
Organisateur(s) Comité international olympique
Périodicité 4 ans entre chaques Jeux d'été ou d'hiver et 2 ans entre les Jeux Olympiques d'été et ceux d'hiver
Nations 205
Statut des participants amateurs et professionnels ( homme ou femme )
Première, dernière édition en date et prochaine édition des Jeux olympiques d'été Athènes 1896
Pékin 2008
Londres 2012
Première, dernière édition en date et prochaine édition des Jeux olympiques d'hiver Chamonix 1924
Turin 2006
Vancouver 2010
Site Web officiel www.olympic.org
Crystal Clear app kworldclock.png
Pour la compétition à venir, voir :
Jeux olympiques d'hiver de 2010

Les Jeux olympiques (appelés aussi les JO ou les Jeux ; en grec ancien Οἱ Ὀλυμπιακοὶ ἀγῶνες [hoi Olympiakoí agônes]) sont un ensemble de compétitions sportives mondiales organisées tous les quatre ans (une olympiade est une période de quatre ans).

Originellement tenus dans la Grèce antique (voir Jeux olympiques antiques), les jeux ont été rénovés par le baron Pierre de Coubertin à la fin du XIXe siècle. Les Jeux olympiques modernes ont lieu depuis 1896 tous les quatre ans, hormis lors des deux guerres mondiales. Les Jeux olympiques sont souvent considérés comme la compétition sportive la plus prestigieuse.

Les Jeux olympiques modernes comprennent deux compétitions :

Il existe aussi des Jeux paralympiques d'hiver et d'été.

Sommaire

Histoire

Les Jeux olympiques antiques

Article détaillé : Jeux olympiques antiques.
Vue de l’ancien stade d’Olympie.

De nombreux mythes entourent l'origine des Jeux olympiques antiques. L'une raconte qu'Héraclès construisit le stade olympique ainsi que les bâtiments alentours en l'honneur de son père Zeus, après avoir accompli ses douze travaux. Il aurait marché 600 pieds et nommé cette distance un stade, en sachant que le demi dieu chaussait du 46 on en déduis qu'un stade fait environ 192 m.

Les premiers Jeux olympiques sont réputés avoir pris place en 776 av. J.-C. sur l'initiative d'Iphitos, roi d'Élide. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en olympiades. C’est également l'an 1 du calendrier grec adopté en 260 av. J.-C. Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte-tenu de l'abondance des offrandes de l'époque géométrique retrouvées à Olympie. Dès lors, les Jeux gagnèrent en importance dans toute la Grèce antique, mais il existe près de 300 réunions sportives du même type, les agônes. On passe à plus 500 sous l'empire romain. Les Jeux olympiques forment, avec les Jeux pythiques, les Jeux néméens, et les Jeux isthmiques, le periodokines, le « Grand Chelem » du sport grec.

Le programme des compétitions comprend des épreuves hippiques (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves athlétiques dites de gymnastique (course à pied sur plusieurs distances, lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, pentathlon[1], lutte, pugilat et pancrace). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte[2].

Coroebos[3] ouvre le palmarès olympique officiel en remportant la course pédestre du stade en 776 av. J.-C. Parmi les autres principaux athlètes Grecs des Jeux antiques, citons notamment Milon de Crotone (lutte, VIe siècle av. J.-C.), Diagoras de Rhodes (boxe, Ve siècle av. J.-C.), Polydamas de Skotoussa (pancrace, VIe siècle av. J.-C.), Léonidas de Rhodes (course, IIe siècle av. J.-C.) et Melankomas de Caria (boxe, Ier siècle).

À partir de la septième olympiade (752 av. J.-C.), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, un ruban de laine rouge, la tænia, et une branche de palmier. Le Messénien Daikles est le premier champion olympique honoré ainsi.

Réservés d'abord aux seuls citoyens grecs masculins et riches, les Jeux génèrent une trêve olympique. Cette dernière n'arrête pas les conflits, mais autorise les athlètes et spectateurs à traverser librement des zones de guerre sans être inquiétés[4]. La portée d'un titre olympique est considérable. Les champions sont d'authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité. Ils sont de plus pleinement professionnels[5] depuis le Ve siècle av. J.-C. et peuvent changer de cité dont ils défendent les couleurs. Ces véritables transferts provoquent souvent des troubles, parfois importants, dans la cité « trahie ». On peut ainsi citer le cas de Astylos de Crotone (6 titres olympiques), qui passe de Crotone à Syracuse en 484 av. J.-C. provoquant de graves troubles à Crotone.

Discobole Lancellotti, copie romaine, vers 120 ap. J.-C., palais Massimo alle Terme.

Un serment olympique en quatorze points[6] régit l'organisation des Jeux depuis 338 av. J.-C. Le 10e point concerne les cas de tricheries qui sont nombreux et durement sanctionnés.

  • I. Être sujet hellène libre, ni esclave, ni métèque.
  • II. N'être ni repris de justice, ni d’une moralité douteuse.
  • III. S’inscrire à l’avance au stage d’un mois du gymnase d’Ellis.
  • IV. Tout retardataire sera hors concours.
  • V. Interdiction aux femmes mariées d’assister aux jeux ou de se montrer dans l’Altis sous peine d’être précipitées du rocher du Typaion.
  • VI. Pendant les exercices, les maîtres (entraîneurs) des athlètes devront être parqués et nus.
  • VII. Défense de tuer son adversaire ou de chercher à le tuer.
  • VIII. Défense de le pousser hors des limites.
  • IX. Défense de l’intimider.
  • X. Toute corruption d’arbitre ou d’adversaire sera punie du fouet.
  • XI. Tout concurrent contre lequel ne se présentera pas l’adversaire désigné sera déclaré vainqueur.
  • XII. Défense aux concurrents de manifester contre le public ou contre les juges.
  • XIII. Tout concurrent mécontent d'une décision peut en appeler au Sénat contre les arbitres : ceux-ci seront punis ou leur décision annulée si elle est jugée erronée.
  • XIV. Sera hors concours tout membre du Collège des Juges.

Suite à l'invasion romaine, les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs. Le prestige des Jeux est tel que plusieurs empereurs y prennent part. Sur les conseils de l'évêque de Milan (Ambroise), l'empereur Théodose Ier interdit les Jeux en 393-394 en raison de leur caractère païen.

La rénovation des Jeux

Baron Pierre de Coubertin

Les Jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'Olympie, et la fin du XIXe siècle. Citons ainsi l'Olympiade de la République qui se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul De Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le CIO honora la mémoire de ce visionnaire en 1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du Rondeau en Dauphiné à partir de 1832, les Jeux scandinaves (en 1834 et 1836), les festivals olympiques britanniques (depuis 1849) comme les Jeux de Much Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à Montréal (Canada) en 1843 et qui sont rebaptisés Jeux olympiques pour les éditions 1844 et 1845 et les Jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870. L'Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminant en matière d'archéologie sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation.

La fédération omnisports française USFSA fête son cinquième anniversaire le 26 novembre 1892 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. À cette occasion, Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques.

Deux ans plus tard, du 16 au 23 juin 1894, se tient également à la Sorbonne le « Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande ou la Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.

Les Jeux olympiques modernes

Carte des pays ayant accueilli les jeux      Pays ayant accueilli jeux d'hiver et jeux d'été      Pays ayant accueilli seulement les jeux d'été      Pays ayant accueilli seulement les jeux d'hiver

À l'origine, les Jeux sont exclusivement estivaux. Le patinage artistique et le hockey sur glace font ainsi des apparitions au programme olympique avant même la création de Jeux d'hiver, en 1924.

Après le succès initial des épreuves à Athènes en 1896, les olympiades de Paris en 1900 (qui virent pour la première fois des femmes participer aux épreuves) et de Saint Louis en 1904 sont noyées dans les programmes des expositions universelles. Les jeux intercalaires de 1906 à Athènes, non reconnus par le CIO, marquèrent un regain d'intérêt du public et des athlètes, avec une participation très internationale alors que 80 % des sportifs ayant pris part aux jeux de Saint Louis étaient américains. Les nations européennes avaient en effet renoncé à faire le long et coûteux déplacement outre-Atlantique.

De 241 athlètes de 14 en 1896, les Jeux passent à 10 500 sportifs représentant 200 délégations lors des derniers Jeux olympiques d'été. C'est désormais l'un des événements les plus médiatisés. Les jeux de Sydney en 2000 réunissent ainsi plus de 16 000 journalistes et diffuseurs. La dimension de l'épreuve est telle que cela pose des problèmes aux villes hôtes, que le sponsoring ne couvre que partiellement. Les villes hôtes profitent en effet des Jeux pour s'équiper en transports en commun et autres équipements sportifs, notamment. À titre d'exemple, le budget estimé des Jeux de Londres en 2012 est de 9 milliards de livres sterling.

Localisation des éditions des Jeux olympiques modernes

  Jeux olympiques d'été   Jeux olympiques d'hiver
Année No Ville hôte Pays No Ville hôte Pays
1896 I Athènes (1) Grèce Grèce (1)
1900 II Paris (1) France France (1)
1904 III Saint Louis (1) États-Unis États-Unis (1)
1906 Intercalés Athènes Grèce Grèce
1908 IV Londres (1) Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni (1)
1912 V Stockholm (1) Suède Suède (1)
1916 VI Berlin (annulés) Empire allemand Allemagne (annulés)
1920 VII Anvers (1) Belgique Belgique (1)
1924 VIII Paris (2) France France (2) I Chamonix (1) France France (1)
1928 IX Amsterdam (1) Pays-Bas Pays-Bas (1) II Saint-Moritz (1) Suisse Suisse (1)
1932 X Los Angeles (1) États-Unis États-Unis (2) III Lake Placid (1) États-Unis États-Unis (1)
1936 XI Berlin (1) Allemagne Allemagne (1) IV Garmisch-Partenkirchen (1) Allemagne (1)
1940 XII Tōkyō (annulés) Japon Japon (annulés) (V) Sapporo (annulés) Japon Japon (annulés)
1940 XII Helsinki (annulés) Finlande Finlande (annulés) (V) Garmisch-Partenkirchen (annulés) Allemagne (annulés)
1944 XIII Londres (annulés) Royaume-Uni Royaume-Uni (annulés) (V) Cortina d'Ampezzo (annulés) Italie Italie (annulés)
1948 XIV Londres (2) Royaume-Uni Royaume-Uni (2) V Saint-Moritz (2) Suisse Suisse (2)
1952 XV Helsinki (1) Finlande Finlande (1) VI Oslo (1) Norvège Norvège (1)
1956 XVI Melbourne (1) Australie Australie (1) VII Cortina d'Ampezzo (1) Italie Italie (1)
1960 XVII Rome (1) Italie Italie (1) VIII Squaw Valley (1) États-Unis États-Unis (2)
1964 XVIII Tōkyō (1) Japon Japon (1) IX Innsbruck (1) Autriche Autriche (1)
1968 XIX Mexico (1) Mexique Mexique (1) X Grenoble (1) France France (2)
1972 XX Munich (1) République fédérale d'Allemagne RFA (2) XI Sapporo (1) Japon Japon (1)
1976 XXI Montréal (1) Canada Canada (1) XII Innsbruck (2) Autriche Autriche (2)
1980 XXII Moscou (1) URSS Union soviétique (1) XIII Lake Placid (2) États-Unis États-Unis (3)
1984 XXIII Los Angeles (2) États-Unis États-Unis (3) XIV Sarajevo (1) République fédérale socialiste de Yougoslavie RFS Yougoslavie (1)
1988 XXIV Séoul (1) Corée du Sud Corée du Sud (1) XV Calgary (1) Canada Canada (1)
1992 XXV Barcelone (1) Espagne Espagne (1) XVI Albertville (1) France France (3)
1994 XVII Lillehammer (1) Norvège Norvège (2)
1996 XXVI Atlanta (1) États-Unis États-Unis (4)
1998 XVIII Nagano (1) Japon Japon (2)
2000 XXVII Sydney (1) Australie Australie (2)
2002 XIX Salt Lake City (1) États-Unis États-Unis (4)
2004 XXVIII Athènes (2) Grèce Grèce (2)
2006 XX Turin (1) Italie Italie (2)
2008 XXIX Pékin (1) République populaire de Chine Chine (1)
2010 XXI Vancouver (1) Canada Canada (2)
2012 XXX Londres (3) Royaume-Uni Royaume-Uni (3)
2014 XXII Sotchi (1) Russie Russie (1)
2016 XXXI Rio de Janeiro (1) Brésil Brésil (1)
2018 XXIII
2020 XXXII

Programme sportif

Les Jeux olympiques antiques

Le programme des compétitions se met progressivement en place. Lors de la première édition des Jeux (776 av. J.-C.), une seule épreuve est disputée : c'est la course pédestre du stade (environ 192 m). En 776 av. J.-C., la course pédestre du double stade (diaulos) est introduite dans le programme, puis quatre ans plus tard, la première épreuve de fond fait son apparition : le dolichos, soit 24 stades (environ 4 600 m). Le pentathlon est introduit au programme olympique en 708 av. J.-C. en même temps que la lutte. Le pugilat arrive en 688 av. J.-C. et le pancrace en 648 av. J.-C. La course d’hoplites (course pédestre en tenue militaire) fait son entrée au programme en 520 av. J.-C.

Du côté des course hippique, les courses de quadriges (quatre chevaux) figurent au programme olympique depuis 680 av. J.-C. Les courses montées se disputent depuis 648 av. J.-C.

Des épreuves de course et de lutte réservées aux juniors sont ajoutés au programme olympique en 632 av. J.-C. Un concours de pentathlon (628 av. J.-C.) et un autre de pugilat (616 av. J.-C.) viennent ensuite compléter le programme olympique des juniors.

En plus de ce programme sportif, des concours culturels étaient organisés. Platon est ainsi sacré deux fois « olympionique ».

Les Jeux olympiques modernes

Contrairement aux Jeux antiques, le programme olympique moderne est beaucoup moins stable. Chaque édition des Jeux apporte ainsi son lot de nouveautés, nouvelles disciplines et nouvelles catégories. Le CIO est seul décisionnaire sur l'admission d'une discipline au programme olympique et il doit composer avec les Fédérations internationales gérant les disciplines. Ainsi, le programme des compétitions sportives ne propose pas l'ensemble des disciplines sportives, ni même la totalité des différentes épreuves possibles. Les Jeux d'été comptent 302 podiums, et c'est un plafond que le CIO ne souhaite pas dépasser. Ainsi, nombre de sports sont écartés du programme, comme cela sera le cas du baseball et du softball après le Jeux de 2008, tandis que d'autres disciplines souhaitant profiter de la vitrine olympique sont priées d'attendre. Les Jeux mondiaux rassemblent certains de ces sports non-olympiques mais dont les fédérations internationales sont reconnues par le CIO. Jusqu'en 1996, ces sports pouvaient profiter du statut de sport de démonstration.

Le nombre des participants aux Jeux olympiques d'hiver est plus modeste avec environ 2 500 athlètes à Turin en 2006. Et du côté du programme, on cherche plutôt à l'étoffer. Certaines disciplines de salle ont été approchées pour passer des JO d'été à ceux d'hiver mais les fédérations internationales concernées ont refusé.

Afin de contenir l'expansion, le nombre d'athlètes participants aux Jeux est désormais plafonné à 10 500 en été et les participants doivent désormais réaliser des minima dans les disciplines chiffrées ou profiter de quotas olympiques gagnés lors des grandes compétitions précédant les Jeux. Pour permettre à toutes les nations de participer, les minima sont à géométrie variable selon les nations et un Comité olympique n'ayant aucun athlète qualifié aux Jeux profite d'invitations, généralement en athlétisme, natation, judo ou haltérophile pour les Jeux d'été.

Les femmes aux Jeux

Durant l'antiquité Grecque, les femmes étaient exclues des Jeux olympiques. Elles disposaient en revanche de leur propre calendrier sportif. La société grecque était très rigide sur ce point. Les femmes mariées n'avaient pas le droit d'assister aux épreuves, seule la grande prêtresse de Déméter et les jeunes filles avaient ce droit. Les femmes mariées qui assistaient aux jeux pouvaient être condamnées à mort.

En ce qui concerne les épreuves, les femmes ne pouvaient pas participer. On retrouve tout de même des noms de femmes dans les palmarès des vainqueurs de courses de chars. Cela tient au fait qu'on n'inscrivait pas le nom du conducteur, mais celui du propriétaire de l'attelage.

La nudité des athlètes lors des épreuves est parfois expliquée comme une conséquence de la victoire d'une femme lors d'une olympiade, alors que les participants concouraient encore vêtus. Cette pratique serait donc une tentative pour exclure les femmes des épreuves. Mais aucune explication sérieuse sur ce sujet n'a encore été donnée, les Grecs se contentant eux-mêmes d'anecdotes peu convaincantes[7].

Organisation

Le Comité international olympique

Article détaillé : Comité international olympique.
Monument en face du siège du CIO à Lausanne.

Le CIO est fondé lors du Congrès olympique de 1894 à Paris. Il a pour mission d'organiser les jeux. Composé de 115 membres qui se réunissent au moins une fois par an, et élisent un président pour une durée de huit ans, le CIO est décisionnaire au niveau du choix des villes olympiques et du programme des épreuves, en collaboration avec les différentes fédérations internationales gérant les disciplines.

Le CIO reconnaît 205 comités nationaux, selon des critères différents de ceux définissant un État au sens du droit international. De nombreuses dépendances prennent ainsi part aux Jeux sous leur propre drapeau, tel que les Bermudes, Porto Rico ou Hong Kong, alors qu'elles sont légalement parties intégrante d'un autre État. Depuis 1980, Taïwan participe sous le nom de Chine de Taipei, la République populaire de Chine refusant sa propre participation si Taïwan était présent sous le nom de République de Chine. Les Îles Marshall ont quant à elles été reconnues par le CIO le 9 février 2006.

De l'ouverture à la clôture

Cérémonie d'ouverture à Sydney.

Le calendrier olympique, le déroulement des cérémonies et leur symbolique est le résultat d'une évolution. Ainsi, il n'y a pas de cérémonie d'ouverture en 1900 à Paris. Le drapeau olympique dessiné par Coubertin en 1913 apparaît aux Jeux de 1920 tout comme le Serment olympique. La flamme olympique, symbolisant le lien entre jeux antiques et jeux modernes, est en usage depuis 1928 et elle effectue un parcours sous forme de relais avant la tenue des jeux depuis 1936. Un hymne olympique existe depuis 1896. Cette pièce de musique grecque est officiellement hymne olympique depuis 1960. Le défilé des athlètes est la plus longue des séquences des cérémonies d'ouverture et de clôture. Le défilé est toujours ouvert par la délégation grecque et le pays qui accueille les Jeux ferme la marche.

Entre les cérémonies d'ouverture et de clôtures, deux semaines de compétitions se tiennent sur différents sites, parfois assez éloignés. Les athlètes sont logés dans un village olympique exclusivement réservé aux athlètes et aux entraîneurs. Les journalistes sont regroupés au sein d'un centre médias et ont un accès limité au village olympique des athlètes. L'organisation fait appel à des milliers de volontaires bénévoles afin d'assister les athlètes, les officiels, les journalistes et les spectateurs. L'une des traditions typiques des Jeux est l'échange de Pin's entre délégations et médias. Les volontaires terminent souvent les Jeux couverts de ces épinglettes.

Une volontaire assiste les officiels lors de la cérémonie de remise des médailles.

La mascotte olympique apparaît officiellement pendant les Jeux d'hiver de 1968 à Grenoble. Depuis, chaque édition crée sa propre mascotte afin de symboliser les valeurs de l'olympisme.

La devise latine des Jeux olympiques est, depuis 1894, année du premier congrès olympique : citius, altius, fortius… (plus vite, plus haut, plus fort…). C'est Pierre de Coubertin qui proposa cette devise, empruntée à son ami l'abbé Henri Didon.

Les langues en usage pendant les Jeux sont, dans cet ordre, le français, l'anglais et la langue locale. À l'usage, le français recule pourtant clairement devant l'anglais au niveau de la signalisation sur les sites olympiques tandis que l'anglais est privilégié dans les discours des cérémonies d'ouverture et de clôture. C'est pourtant bien en français que débute la cérémonie de remise des médailles, comme le prévoit le protocole olympique.

L'extinction de la flamme olympique marque la fin de la parenthèse olympique.

Les récompenses

Si un(e) athlète fait partie, dans le classement définitif des huit premiers, il(elle) est récompensé(e) par la première partie du diplôme olympique. Après la finale, un speaker annonce les noms des huit premiers en commençant par la fin, et ils sont récompensés par la deuxième partie du diplôme. Quand le speaker annonce le(s) nom(s) du(des) troisième(s) il(s) grimpe(nt) sur la marche du podium à gauche on lui(leur) remet la(es) médaille(s) de bronze. Le seconde grimpe sur la marche de droite et gagne la médaille d'argent et le premier grimpe sur la plus haute marche du podium et gagne la médaille d'or.

Enjeux économiques et médiatiques

Les Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles furent les premiers jeux bénéficiaires. Aujourd'hui[Quand ?], la majorité des recettes viennent des droits télévisuels et des partenaires commerciaux.

Les retombées touristiques et en infrastructures (équipements sportifs, mais aussi ouvrages de génie civil, hôtellerie…) sont également cruciales pour les villes organisatrices. Plusieurs villes sont donc candidates pour les prochaines échéances, et la compétition entre elles est féroce. L'impact économique est tel que la tentation de recourir à la corruption est grande pour emporter la décision du CIO et se voir attribuer l'organisation des Jeux.

Olympisme et politique

Malgré les vœux de Coubertin, les deux guerres mondiales empêchèrent la tenue du rendez-vous olympique. Les Jeux de 1916 furent ainsi annulés pendant la Première Guerre mondiale, et ceux de 1940 et 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale.

La politique s'empare parfois du symbole olympique. D'abord opposé à la tenue des Jeux olympiques en Allemagne, Adolf Hitler utilise cette manifestation à des fins de propagande. C'est également le cas à Moscou en 1980. L'Union Soviétique entra pourtant tardivement au sein du mouvement olympique. L'URSS arrêtera de participer aux Spartakiades, pour les Jeux olympiques en 1952, à Helsinki, afin d'apaiser les relations Ouest-Est et les menaces de la Guerre froide.

Boycotts politiques des jeux entre 1976 et 1984.

Le tout premier boycott des Jeux eut lieu lors de la rénovation en 1896. La Turquie refusa d'y participer compte tenu des nombreux antagonismes existant entre elle et la Grèce.

En 1956, les Jeux sont boycottés par les Pays-Bas, l'Espagne et la Suisse qui manifestent ainsi leur désaccord avec la répression soviétique de l'époque en Hongrie. Lors de ces mêmes Jeux, l'Italie, l'Égypte, l'Irak et le Liban furent absents en raison de la crise de Suez.

En 1968, 1972 et 1976, de nombreux pays africains boycottent les Jeux afin de protester contre les régimes d'apartheid sud africain. L'exclusion de la Nouvelle-Zélande est également réclamée, car son équipe de rugby s'était rendue en Afrique du Sud pour y jouer des matches. À Montréal, 21 pays africains et le Guyana manquent à l'appel. Précisons que le Président Senghor (alors Président d'honneur de la Fédération Mondiale des Cités Unies) avait célébré le jumelage symbolique du village olympique avec toutes les villes du monde pour en faire un village de paix et de fraternité, 4 ans après l'assassinat des athlètes Israéliens dans le village olympique de Munich. Il avait souhaité que la politique soit exclue des JO, c'est pourquoi le Sénégal et la Côte d'Ivoire sont restés et ont participé aux JO de Montréal. C'est aussi lors de ces Jeux que pour la première fois des athlètes ont été reçus chez l'habitant et que le soir ils étaient célébrés par les municipalités du Québec - fait unique dans l'hisoire des jeux olympiques.

En 1972, lors des Jeux olympiques de Munich, un commando de terroristes palestiniens prit en otage onze membres de la délégation israélienne dans le village olympique. Peu préparée à ce type d'action, la police allemande a rétabli l'ordre au prix d'un massacre. Depuis cet incident, les polices des pays occidentaux comprennent des sections antiterroristes très pointues. De plus, la sécurité est renforcée autour des grands événements comme les Jeux olympiques. Le village olympique est parfois comparé à un bunker.

En 1980, les États-Unis et 64 autres délégations boycottent les Jeux de Moscou en raison de l'intervention soviétique en Afghanistan. La France ou encore le Royaume-Uni ne sont pas solidarisés à ce mouvement et se rendent à Moscou avec quatorze autres nations occidentales. Le Comité olympique américain a tenté de passer outre l'ordre de boycott donné par la Maison Blanche. Il fallut que le président américain menace les athlètes d'interdiction de sortie de territoire pour faire plier l'USOC. En réplique à ce boycott, l'URSS et 14 de ses pays satellites boycottent les Jeux de Los Angeles quatre ans plus tard sous prétexte que la sécurité des délégations n'était pas garantie et à cause de l'installation de fusées Pershing américaines en Europe de l’Ouest. La Roumanie se distingua du bloc de l'Est en se rendant à Los Angeles.

En 1988, Cuba, l'Éthiopie et le Nicaragua boycottent les Jeux de Séoul pour protester contre la mise à l'écart de la Corée du Nord dans l'organisation des Jeux.

En 1996, lors des Jeux olympiques d'Atlanta, une bombe explose sur la place principale de la ville blessant plus de cent personnes.

Escalier olympique à Hong Kong.

Un mouvement de protestation, mené par Reporters sans frontières, tente de convaincre le plus de pays possible de boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux de Beijing en 2008 pour protester contre le bafouement des droits de l'homme en République populaire de Chine.

Palmarès

Médailles par nations

Actualisé après les Jeux Olympiques d'été de 2008 :

Légende Jeux olympiques d'été Jeux olympiques d'hiver Été + hiver Participations
Rang Équipe Or Argent Bronze Total Or Argent Bronze Total Or Argent Bronze Total Été+hiver
1 Flag of the United States.svg États-Unis [8] 930 730 638 2298 78 80 58 216 1008 810 696 2514 45
2 Flag of the Soviet Union.svg Union soviétique [9] 395 319 296 1010 78 57 59 194 473 376 355 1204 18
3 Flag of the United Kingdom.svg Royaume-Uni [8],[10] 207 255 253 715 8 3 10 21 215 258 263 736 46
4 Flag of France.svg France [8] 191 212 233 636 25 24 34 83 216 236 267 719 46
5 Flag of Germany.svg Allemagne [11],[8] 163 163 203 529 60 59 41 160 223 222 244 689 22
6 Flag of Italy.svg Italie 190 158 174 522 36 31 34 101 226 189 208 623 45
7 Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est [12] 153 129 127 409 39 36 35 110 192 165 162 519 11
8 Flag of Sweden.svg Suède [8] 142 160 173 475 43 31 44 118 185 191 217 593 45
9 Flag of the People's Republic of China.svg Chine 163 117 106 386 4 16 13 33 167 133 119 419 16
10 Flag of Hungary.svg Hongrie 159 141 159 459 0 2 4 6 159 143 163 465 44

Médaillés olympiques

Athlète Pays Sport Années Or Argent Bronze Total
Michael Phelps Flag of the United States.svg États-Unis Natation 2004–2008 14 0 2 16
Larissa Latynina Flag of the Soviet Union.svg Union soviétique Gymnastique artistique 1956–1964 9 5 4 18
Paavo Nurmi Flag of Finland.svg Finlande Athlétisme 1920–1928 9 3 0 12
Mark Spitz Flag of the United States.svg États-Unis Natation 1968–1972 9 1 1 11
Carl Lewis Flag of the United States.svg États-Unis Athlétisme 1984–1996 9 1 0 10
Bjørn Dæhlie Flag of Norway.svg Norvège Ski de fond 1992–1998 8 4 0 12
Birgit Fischer Flag of Germany.svg Allemagne Canoë-kayak 1980–2004 8 4 0 12
Sawao Kato Flag of Japan.svg Japon Gymnastique artistique 1968–1976 8 3 1 12
Jenny Thompson Flag of the United States.svg États-Unis Natation 1992–2004 8 3 1 12
Matt Biondi Flag of the United States.svg États-Unis Natation 1984–1992 8 2 1 11
Ray Ewry Flag of the United States.svg États-Unis Athlétisme 1900-1908 8 0 0 8

Médaillés multisport

Été et Hiver

Seuls quatre sportifs ont remporté une médaille à la fois aux Jeux d'hiver et aux Jeux d'été :

  • États-Unis Edward Eagan, médaille d'or en boxe (1920) et médaille d'argent en bob à 4 (1932).
  • Norvège Jacob Tullin Thams, médaille d'or au saut à ski (1924) et médaille d'argent en yachting à 8 (1936).
  • Allemagne Christa Luding-Rothenburger, médailles en patinage de vitesse (1984, 1988 et 1992) et médaille d'argent en cyclisme (1988).
  • Canada Clara Hughes, médaille de bronze en cyclisme (1996) et médaille de bronze en patinage de vitesse (2002).
Été

liste non exhaustive

  • Autriche Otto Herschmann, médaille d'argent en natation (1896) et médaille d'argent en escrime (1912).
  • Allemagne Carl Schuhmann, médailles en gymnastique et lutte (1896).
  • Royaume-Uni Paul Radmilovic, médailles en natation et waterpolo (1908, 1912 et 1920).
  • États-Unis Johnny Weissmuller, médailles en natation et waterpolo (1924 et 1928).
  • Allemagne Roswitha Krause, médailles en natation (1968) et handball (1976 et 1980).
  • États-Unis Tim Shaw, médaille en natation et waterpolo (1976 et 1984).
  • États-Unis Carl Lewis, médailles en sprint et saut en longueur.
  • Royaume-Uni Rebecca Romero, médaille d'argent du quatre de couple (2004) et médaille d'or de la poursuite individuelle (2008).
Hiver

liste non exhaustive

Références

  1. Joachim Ebert, « Sur le pentathlon de l'Antiquité » [pdf], 1963, version française, sur le site de la Fondation LA84.
  2. Wolfgang Decker et Jean-Paul Thuillier, Le sport dans l'Antiquité, Paris, Picard/Antiqua, 2004, p. 97.
  3. Revue Les Cahiers de l'histoire, « Les olympiades de la mythologie à 1912 », revue éditée à Paris, no 78, septembre 1968, p. 16.
  4. Decker et Thuillier, op. cit., p. 85-87 (chapitre : la proclamation de la fête et la trêve).
  5. Violaine Vanoyeke, La naissance des Jeux olympiques et le sport dans l'Antiquité, Paris, Les Belles Lettres, 1992, chapitre « Le professionnalisme sportif antique », p. 78-80, (ISBN 2251338128).
  6. Les Cahiers de l'histoire, op. cit., p. 31.
  7. Maurice Sartre, « Les athlètes couraient aussi pour l'argent... », Les collections de l'Histoire, N°40, juillet-septembre 2008, p. 40.
  8. a , b , c , d  et e N'inclut pas les médailles gagnées avec des athlètes d'autres nations par des équipes mixtes (1896–1904).
  9. Entre 1952 et 1988. Ne prend pas en compte les médailles de l'équipe unifiée des JO de 1992 (EUN, 1992), ni les totaux des républiques pré ou post-soviétiques. (Russie, Ukraine ...)
  10. Inclut les médailles gagnées par les athlètes du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et Irlande (1896-1920) et celles du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et Irlande du Nord (1924 à aujourd'hui), les deux entités concourant sous le nom de "Grande-Bretagne" (GBR).
  11. Entre 1896 et 1952 et de 1992 à aujourd'hui. N'inclut pas les médailles de l'équipe unifiée d'Allemagne (EUA, 1956–1964), ni les résultats entre 1968 et 1988 de l'Allemagne de l'Est (GDR) et de l'Allemagne de l'Ouest (FRG).
  12. Entre 1968 et 1988. Total non confondu avec celui de l'Allemagne (GER).

Annexes

Bibliographie

  • V Vanoeke, La naissance des Jeux Olympiques et le sport dans l'Antiquité, Paris, Les Belles Lettres, 1992
  • A Arvin-Bérod, Les enfants d'Olympie (1796-1896), Paris, Cerf, 1996
  • Coll., Les Jeux Olympiques d'Athènes à Athènes (1896-2004), Paris, Calmann-Lévy, 2004
  • H Charpentier et E Boissonnade, 100 ans de Jeux Olympiques, Paris, France-Empire, 1996
  • D Costelle et E Berlioux, Histoire des Jeux Olympiques, Paris, Larousse, 1980
  • R Marcillac, Les champions Olympiques, Paris, Fernand Nathan, 1967
  • R Pointu, Les Marathons olympiques, Paris, Calmann-Lévy, 2003
  • Les Cahiers de l'histoire, Revue éditée à Paris, N°78, septembre 1968, « Les olympiades de la mythologie à 1912 »
  • J Brohm, 1936, Les Jeux olympiques à Berlin, Bruxelles, André Versaille éditeur, 2008.
  • Les Collections de l'Histoire, Revue éditée à Paris, N°40, juillet-septembre 2008, « Les Jeux olympiques d'Athènes à Pékin ».
  • Philippe Chollet, Dicolympique, Éditions Atlantica 2009.

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