Jean de Selys Longchamps

Armoiries des Sélys-Longchamps.

Le baron Jean de Selys Longchamps (né le 31 mai 1912 à Bruxelles et mort le 16 août 1943 à RAF Manston (en) en s'écrasant à l'atterrissage au retour d'une mission sur Ostende) était un officier de cavalerie (lieutenant de réserve au 1^er régiment des Guides^[1]) de l'armée belge au début de la Seconde Guerre mondiale. Il réussit à gagner le Royaume-Uni et à s'engager dans la RAF au 609th squadron.

Il doit sa notoriété à l'audacieux mitraillage du siège de la Gestapo, avenue Louise à Bruxelles le 20 janvier 1943. Ayant étudié la position géographique exacte de cet immeuble de 6 ou 7 étages qui était entièrement occupé par les bureaux de la Gestapo, il réalisa que le bâtiment se situait exactement à l'intersection de deux larges artères: la célèbre avenue Louise et l'avenue Emile Demot, l'ensemble formant un T dont la barre terminale était constituée par l'avenue Louise. C'est donc au centre de cette barre que se situait le siège de la Gestapo.

Ce matin du mercredi 20 janvier 1943, après une mission de bombardement d'une gare de triage dans la région de Gand et sans l'autorisation de ses supérieurs, il survola Bruxelles au ras des toits pour déjouer l'artillerie anti-aérienne allemande; ensuite, il fit glisser son Hawker Typhoon de telle sorte qu'il se retrouva en rase motte dans la large avenue Demot, face à l'immeuble de la Gestapo qui, avec quelques bâtiments voisins, lui barraient l'horizon. Très vite, prenant le rez-de-chaussée de la Gestapo dans sa ligne de mire, il ouvrit le feu de ses quatre canons de 20 mm, et au fur et à mesure de son approche, il releva le nez de son avion de telle sorte que son tir balaya la totalité de l'immeuble de bas en haut faisant voler en éclat la baie vitrée de chaque étage, en fait les bureaux des officiers qui donnaient sur l'avenue. Il passa ensuite au ras du toit plat où se tenait une batterie de la Flak qu'il réduisit, au passage, à néant avec ses servants. Dans l'heure qui suivit, le pilote belge atterrissait sain et sauf en Angleterre. La Gestapo releva des morts et blessés à tous les étages et, pendant plusieurs jours, les Bruxellois, en silence et aux sourires contenus, défilèrent sur le trottoir d'en face au grand dam des Nazis qui s'affairaient à restaurer la façade ouverte à tous vents. Le mitraillage de Sélys Longchamps fut d'une telle précision qu'il ne toucha aucun des immeubles voisins, mais il reçut un sermon de ses supérieurs et fut rétrogradé pour cette diversion non prévue dans l'ordre de mission puis une Distinguished Flying Cross pour cette action.

Notes et références

1. ↑ Source : Vox (Magazine de la Défense belge), Edition 10 mai 2004, Auteur inconnu, « S'évader pour combattre 1944-2004 » sur http://www.mil.be, La Défense, 2004. Consulté le 29 décembre 2009

• Mes oiseaux de feu, Charles « Windmill » Demoulin, Julliard, Paris 1982.
• Les as de l’aviation belge, Hervé Gérard, Editions J. M. Collet, Bruxelles 1985.
• Revue « Carnets de vol », brainstorming jamais publié, ca 1987.
• Hawker Typhoon, Mister Kit & C. H. Thomas, Editions Atlas, Paris 1981.« 609 (West Riding) Squadron Archives », Suffolk, England.