Jean d'Ormesson

Jean d'Ormesson
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Jean d'Ormesson
Jean d'Ormesson
Jean d'Ormesson

Nom de naissance Jean Le Fèvre d'Ormesson
Activités Romancier
Chroniqueur
Journaliste
Naissance 16 juin 1925 (1925-06-16) (86 ans)
Paris VIIe, France France
Langue d'écriture Français
Distinctions Membre de l'Académie française
(fauteuil 12)
Grand Officier de la Légion d'honneur
Grand Prix du roman de l'Académie française
Œuvres principales

Jean Bruno Wladimir François-de-Paule Le Fèvre d’Ormesson (parfois surnommé Jean d’O), né le 16 juin 1925 à Paris VIIe, est un homme de lettres, un romancier et chroniqueur français, membre de l’Académie française. Il est le père de l'éditrice Héloïse d'Ormesson et le cousin d'Olivier d'Ormesson.

Sommaire

Biographie

Jean d'Ormesson est le fils d'André d'Ormesson, ambassadeur de France. Sa mère, née Marie Anisson du Perron, descend des Le Peletier. Parmi ses ancêtres se trouvent le conventionnel Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau ainsi que le juge Olivier Le Fèvre d'Ormesson[1], disgracié suite au procès de Nicolas Fouquet. Il a passé son enfance au château de Saint-Fargeau, qui appartenait à sa mère. Cet épisode de sa vie est évoqué dans Au plaisir de Dieu. Il a aussi passé une partie de sa jeunesse en Bavière (de 1925 à 1933), en Roumanie et au Brésil, à Rio de Janeiro[2].

Élevé par sa mère jusqu'à l'âge de 14 ans[2], il entre à 19 ans à l'École normale supérieure. Licencié en lettres et histoire, il est admis ensuite à l'agrégation de philosophie.

En 1950, il devient secrétaire général du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines à l'UNESCO, puis en devient le président en septembre 1992.

Il est rédacteur en chef adjoint (1952-1971), membre du comité de rédaction (depuis 1971), puis rédacteur en chef de la revue Diogène (sciences humaines). Il est plusieurs fois conseiller dans des cabinets ministériels (dont celui de Maurice Herzog à la Jeunesse et aux Sports) et membre de la délégation française à plusieurs conférences internationales, notamment à l'Assemblée générale des Nations unies en 1948.

En 1970, il devient directeur du Figaro. Il rédigeait chaque semaine un article dans le supplément du dimanche de ce quotidien dont le rédacteur en chef était Louis Pauwels (co-auteur du Matin des magiciens). Ses opinions sur la guerre du Viêt Nam lui vaudront des paroles très dures de Jean Ferrat dans la chanson Un air de liberté.

Les romans de Jean d'Ormesson échappent souvent aux conventions du genre romanesque, en particulier à la construction d'une intrigue autour de quelques personnages. De nombreuses digressions, un défilé permanent d'anecdotes où se déploient l'humour et l'érudition du normalien, quelques motifs récurrents, en font une inlassable méditation sur le temps qui passe, qui peut prendre parfois aussi l'allure d'un traité de vie : La Gloire de l'Empire, Dieu sa vie son œuvre, Histoire du Juif errant, La Douane de mer, Presque rien sur presque tout.
La dimension autobiographique est toujours très présente, en particulier dans Du côté de chez Jean, Au revoir et merci, Le Rapport Gabriel, C'était bien, livres à mi-chemin entre le récit et l'essai où d'Ormesson parle de lui-même, non sans de fortes répétitions, se dépeignant avec une vraie-fausse modestie face à toutes ces embûches qui voudraient nous priver du simple bonheur d'exister.

Dans ses derniers livres, il explore d'autres voies (Casimir mène la Grande Vie), introduisant des personnages différents (Voyez comme on danse) ou brisant l'icône du d'Ormesson gai (Une Fête en larmes).

Jean d'Ormesson continue régulièrement sa collaboration à la rubrique « Débats et opinions » du journal Le Figaro. La première biographie à son sujet, écrite par Arnaud Ramsay, Jean d’Ormesson ou l'élégance du bonheur, a été publiée en 2009[3].

En 2011, il devient le parrain des nouvelles promotions de l'École nationale supérieure des techniques et de l'industrie des mines d'Alès, c'est-à-dire de tous les élèves ayant intégré l'école lors de la rentrée scolaire 2010 sur concours national. Ces promotions sont la 162e promotion par formation initiale, les élèves de la 161e promotion ayant intégré l'école en 2010, la 33e promotion de formation continue et la 3e promotion de formation par apprentissage[4].

Académie française

Jean d'Ormesson a été élu à l'Académie française, le 18 octobre 1973, au fauteuil 12, succédant à Jules Romains, mort le 14 août 1972. Il sera le grand artisan de l'entrée sous la coupole de Marguerite Yourcenar, la première femme admise dans l'illustre compagnie en 1980[2]. Il répond à son discours de remerciement en 1981 et reçoit également Michel Mohrt en 1986 et Simone Veil le 18 mars 2010. Il est doyen d'élection de l'Académie française depuis la mort de Claude Lévi-Strauss en 2009.

Citations

  • « Les passions de la vie, des plus hautes aux plus basses, comme l'argent par exemple, font partie de la vie. » (Extrait d'un entretien avec Pascale Frey - janvier 1994)
  • « Résistez. Résistez aux séductions moutonnières de la médiocrité, à l'ignominie des retournements intéressés, aux murmures de la lâcheté qui ne recule devant l'effort que pour se trouver tout à coup, mais trop tard, acculée à la tragédie. Résistez. Résistez. Gardez par dessus-tout l'amour de la liberté et votre sens critique. Combattez par l'ironie des indignations trop légitimes. Combattez par l'espérance un pessimisme trop justifié. » (4 juillet 1981 dans une lettre ouverte adressée à François Mitterrand et publiée dans le Figaro Magazine)
  • « J'ai toujours défendu l'idée qu'il n'y a pas de devoir de culture et que la littérature est d'abord un plaisir. Un plaisir très haut et qui exige souvent des efforts. Mais enfin, un plaisir. » (Le Figaro, 2007)
  • « Sortez vos mouchoirs : il va y avoir des larmes. Âmes sensibles s'abstenir : le sang va couler à flot sous les coups de machette. » (Jean d'Ormesson évoquait le génocide des Tutsis du Rwanda)
  • « Partout, dans les villes, dans les villages, dans les collines, dans la forêt et dans les vallées, le long des rives ravissantes du lac Kivu, le sang a coulé à flots — et coule sans doute encore. Ce sont des massacres grandioses dans des paysages sublimes. » (Jean d'Ormesson évoquait le génocide des Tutsis du Rwanda)
  • « La littérature, c'est une affaire entendue, est du chagrin dominé par la grammaire. » (Qu’ai-je donc fait aux Éditions Robert Laffont, 2008)
  • « La médiocrité est portée aux nues. Les navets sont célébrés comme des chefs-d'œuvre. Ce qui sera oublié dans trois ans est l'objet d'un tintamarre qui finit par rendre insignifiant pêle-mêle le meilleur et le pire. Les œuvres dignes de ce nom ne manquent pas autour de nous. Elles sont emportées dans les flots de la nullité acclamée. » (Qu’ai-je donc fait aux Éditions Robert Laffont, 2008)
  • « Je n'écris, pour ma part, ni un roman ni des Mémoires. J'essaie de comprendre le peu que j'ai fait et comment tout cela s'est emmanché. Je n'écris pas pour passer le temps ni pour donner des leçons. Je n'écris pas pour faire le malin ni pour ouvrir, comme ils disent, des voies nouvelles à la littérature. Pouah ! Je n'écris pas pour faire joli ni pour défendre quoi que ce soit. J'écris pour y voir un peu plus clair et pour ne pas mourir de honte sous les sables de l'oubli. » (Qu’ai-je donc fait aux Éditions Robert Laffont, 2008)

Œuvre

  • L'Amour est un plaisir (1956)
  • Du côté de chez Jean (1959)
  • Un amour pour rien (1960)
  • Au revoir et merci (1966)
  • Les Illusions de la mer (1968)
  • La Gloire de l'Empire (1971), (Grand Prix du roman de l'Académie française). Premier grand succès d'édition de l'auteur.
  • Au plaisir de Dieu (1974)
  • Le Vagabond qui passe sous une ombrelle trouée (1978)
  • Dieu, sa vie, son œuvre (1981)
  • Mon dernier rêve sera pour vous (1982)
  • Jean qui grogne et Jean qui rit (1984)
  • Le Vent du soir (1985)
  • Tous les hommes en sont fous (1986)
  • le Bonheur à San Miniato (1987)
  • Album Chateaubriand (1988)
  • Garçon de quoi écrire (avec François Sureau, 1989)
  • Histoire du juif errant (1991)
  • Tant que vous penserez à moi (entretien avec Emmanuel Berl, 1992)
  • La fureur de lire la presse (17 octobre 1992)
  • La Douane de mer (1994)
  • Presque rien sur presque tout (1995)
  • Casimir mène la grande vie (1997).
  • Une autre histoire de la littérature française (tome I, 1997 et tome II, 1998)
  • Le Rapport Gabriel (1999)
  • Voyez comme on danse (2001, Prix Combourg)
  • C'était bien (2003)
  • Et toi, mon cœur, pourquoi bats-tu ? (2003)
  • Une fête en larmes (2005)
  • La Création du monde (2006)
  • Odeur du temps (2007) Editions Héloïse d'Ormesson
  • Qu'ai-je donc fait (2008) Éditions Robert Laffont
  • L'enfant qui attendait un train (2009) Editions Héloïse d'Ormesson
  • Saveur du temps (2009) Editions Héloïse d'Ormesson
  • C'est une chose étrange à la fin que le monde (2010) Éditions Robert Laffont
  • La Conversation (2011) Editions Héloïse d'Ormesson

Filmographie

Cinéma

Décorations

Références

  1. Portrait sur TopicTopos-Patrimoine de France, consulté le 23/08/2011
  2. a, b et c Empreintes - Jean d'Ormesson documentaire de Frédéric Mitterrand diffusé sur France 5 le 14 mars 2008.
  3. « Une biographie pour Jean d'Ormesson, l'heureux élégant », Actua Litté.com, 7 février 2009 ; consulté le 23 mars 2010.
  4. Jean d'Ormesson, parrain de la promotion 2011 de l'Ecole des Mines d'Alès

Liens externes

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Précédé par
Jules Romains
Fauteuil 12 de l’Académie française
1973-
Suivi par
Membre actuel

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean d'Ormesson de Wikipédia en français (auteurs)

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