Jean Melchior Dabadie de Bernet

Jean Melchior Dabadie de Bernet
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Jean Melchior d'Abadie, dit Dabadie de Bernet sous la Révolution (né à Castelnau-Magnoac le 6 janvier 1748 - mort à Paris le 8 mars 1820), officier du génie militaire, parlementaire sous la Révolution française et baron de l'Empire, fut directeur des fortifications.

Sommaire

Biographie

Issu d'une famille ancienne et considérée dans sa province, d’Abadie descendait d’une vielle lignée d’abbés laïcs. L’institution de ces abbés laïcs remontait, par delà les croisades, jusqu'à Charlemagne, qui les avait créés pour défendre la frontière contre les Sarrasins. Les abbés laïcs vivaient la lance au poing dans les abbayes du pays basque ; ils avaient le droit de percevoir les dîmes, et prenaient part à la nomination des curés en les désignant au choix de l’évêque. Hugues Capet fut ainsi abbé laïc de Saint-Martin de Tours et de Saint Denis.


Fils du légitime mariage de Joseph d'Abadie, chevalier de Saint-Louis, et d'Anne Marie de Santis d'Auban, d'Abadie fut élève à l'École du génie de Mézières d'où il fut Lieutenant en second en 1768. Il en sortit le 1er janvier 1770 avec le grade d'ingénieur (lieutenant en premier), fut nommé capitaine le 1er janvier 1777.

Après avoir servi, pendant plusieurs années, dans les principales villes frontières, le jeune d'Abadie fut envoyé à la Martinique, et s'y trouvait au moment où les habitants des provinces septentrionales de l'Amérique prirent les armes pour se soustraire de l'Angleterre. Il reçut ordre de se réunir aux militaires français que Louis XVI envoya au secours des insurgés américains et fut intégré dans le corps expéditionnaire de Rochambeau. Après avoir pris part aux guerres d'Amérique de 1780 à 1782 et obtenu la croix de Saint-Louis, d'Abadie revint en France à la paix de 1783. Le ministre de la Guerre l'employa dans diverses places frontières, où il se fit remarquer par un zèle soutenu et beaucoup de talent.

Il fut élu, en 1789, par le pays des Quatre-Vallées, député suppléant de la noblesse de la sénéchaussée de Guienne aux États généraux du royaume, où le 27 août il remplaça M. le comte de Ségur, démissionnaire. S'il ne fut point orateur brillant, il se montra député utile par la part qu'il prit aux travaux du comité militaire, dont il devint membre, et au nom duquel il fit à l'assemblée plusieurs rapports importants.

Il fut inquiété un temps pendant la Terreur, mais, lorsqu'en 1792, la guerre éclata entre la France et les puissances de l'Europe, loin de déserter les drapeaux de son pays, il rejoignit l'armée du Nord, et se distingua dans les opérations offensives et défensives de cette première campagne révolutionnaire.

Attaché au camp de Paris en 1792, il reçut, l'année suivante, l'ordre d'aller prendre le commandement du génie de l'armée de l'Ouest. Il s'est trouvé à l'attaque de vive force du château de Chemillé, à la bataille de Saumur, où il eut un cheval tué sous lui, et à la défense du château de cette dernière place, où il fut fait prisonnier de guerre par les troupes vendéennes.

Nommé chef de bataillon le 26 frimaire an II (16 décembre 1793), il fut employé au camp de Maubeuge jusqu'au mois de ventôse de la même année, et spécialement chargé, le reste de la campagne, de rétablir les fortifications de Nieuport. Les connaissances dont il fit preuve, dans cette circonstance, le firent choisir, en l'an III, pour faire partie d'une commission mixte dont la mission était de déterminer la défense des côtes. Un arrêté du Directoire, du 8 ventôse an IV (février 1793), lui conféra le grade de chef de brigade, et le maintint en qualité de membre de cette commission, au sein de laquelle il rendit les plus importants services.

En l'an V, le colonel d'Abadie fut nommé directeur du casernement de l'Intérieur, et l'année suivante membre du comité chargé d'établir avec précision le système défensif des frontières de la République, fonctions qu'il remplit avec une rare intelligence jusqu'à la fin de prairial an VII. Le 14 thermidor de cette année (août 1799), il reçut les titres de directeur des fortifications et de chef du bureau du personnel du génie au ministère de la Guerre (1800), fut employé, en l'an VIII, à l'armée de réserve, se trouva à l'attaque du fort de Bard, à l'affaire de San Giuliano et à presque tous les engagements qui eurent lieu pendant cette mémorable campagne. Il avait été précédemment chargé des travaux préparatoires nécessaires aux passages de la Sesia et du Tessin : il se signala d'une manière particulière au siège de Peschiera le 29 nivôse an IX, et se montra avec honneur, parmi les combattants, à la journée de Marengo.

Le colonel d'Abadie a été nommé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, officier du même Ordre le 25 prairial suivant et électeur du département des Hautes-Pyrénées.

Il a été employé près le ministre de la Guerre, depuis l'an X jusqu'en l'an XIII, et a fait les campagnes de l'an XIV et de 1806 à la Grande Armée, où ses services, et particulièrement les travaux de défense de l'importante place de Thorn, lui méritèrent le grade de général de brigade le 8 mars 1807.

Il fut envoyé en Espagne à la fin de 1808, pour commander le génie au corps d'armée du général Dupont, il subit les fâcheuses conséquences de la honteuse capitulation de Baylen, et fut fait prisonnier.

Il avait été créé baron de l'Empire le 17 mai 1810.

Appelé à Paris le 12 avril 1813, pour y remplir les fonctions d'inspecteur-général du génie, il en partit bientôt pour se rendre à l'île d'Aix, alors menacée d'un siège. Il repassa de nouveau les Pyrénées, pour diriger l'exécution des grands projets qui devaient être exécutés sur divers points de la péninsule espagnole, ainsi qu'au port du passage la Santona. Les événements militaires interrompirent l'exécution de ces projets.

Le général d'Abadie se trouvait à la défense de Paris, en 1814. À la Restauration, le roi le nomma commandant de la Légion d'honneur (23 août 1814).

Il fut employé pendant les Cent-Jours, en qualité de commandant du génie, au corps d'armée du général Lamarque. Il fut admis à la retraite le 6 octobre suivant.

Le général d'Abadie est mort à Paris le 8 mars 1820. Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise (35e division).

Jean Melchior d'Abadie ne doit pas être confondu avec Jean-Joseph Melchior Dabadie de Bernet, son neveu, qui commanda l'attaque principale au siège de Peschiera en janvier 1801

.

Armoiries

Figure Blasonnement
Blason à dessiner.svg Armes des d'Abadie de Bernet

D'or, à l'arbre de sinople au lévrier de gueules coleté d'argent attaché au tronc par une chaine du même et un chef d'azur.[1]

Devise 
Omnia pro Deo permitta.
Ornements extérieurs Barons de l'Empire français.svg
Blason à dessiner.svg
Armes du baron Dabadie et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 17 mai 1810 (Gand)).

Parti : au I, d'or, à un chêne de sinople, surmonté de trois étoiles d'azur ; au II, d'azur, à trois chevrons d'or ; au canton des Barons militaires de l'Empire brochant.[2],[3],[4],[5],[6]

Livrées : jaune, bleu, rouge et verd, le verd en bordure seulement.[2]

Annexes

Bibliographie

  • Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, vol. 1, L'auteur, 1820 [lire en ligne (page consultée le 19 nov. 2009)]  ;
  • Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy et Jacques Marquet de Norvins, baron de Montbreton, Biographie nouvelle des contemporains : ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrits, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers; précédée d'un tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événemens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour, et d'une table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblée constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés, Librairie historique, 1822 [lire en ligne]  ;
  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, Bureau de l'administration, 1844 [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)]  ;
  • « Jean Melchior Dabadie de Bernet » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] , passage CUNEO_DORNANO_DAHIREL ;

Notes et références

  1. Source : archiver.rootsweb.ancestry.com
  2. a et b PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  3. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, 1861, 1171 p. [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)] , et ses Compléments sur www.euraldic.com
  4. Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy
  5. Classement hiérarchique des personnages présentés sur napoleon-monuments.eu
  6. Source : lesapn.forumactif.fr, Les Amis du Patrimoine Napoléonien

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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