Almaz

Almaz
Dessin d'une station russe Almaz

Le programme Almaz (russe : Алмаз - « diamant ») était une série de stations spatiales militaires lancées par l'Union soviétique sous le couvert du programme Saliout. Trois stations Almaz ont été lancées : Saliout 2, Saliout 3 et Saliout 5. Saliout 2 a échoué peu après avoir atteint son orbite, mais les Saliout 3 et 5 ont toutes deux conduits des tests habités réussis. Après Saliout 5, l'armée soviétique a estimé que le temps passé à la maintenance des stations dépassait les bénéfices.

Sommaire

Développement

Almaz a été mis en avant par Vladimir Chelomei en réponse aux projets américains des Manned Orbital Laboratory (MOL) de l'US Air Force et du laboratoire orbital (Skylab). Dans leurs configurations originales, Almaz et MOL étaient très similaires, avec une station lancée par une fusée avec un équipage de deux hommes qui redescendraient en capsule après un mois d'observation militaire.

Les plans initiaux prévoyaient l'utilisation des capsules TKS (conçus elles aussi par Vladimir Chelomei) pour la rentrée atmosphérique de l'équipage. Cependant, contrairement aux MOL américaines, les stations Almaz devaient assurer une relève d'équipage et étaient donc équipées d'un port d'amarrage pour les équipages suivants. Les stations et les vaisseaux TKS étaient lancées par la fusée Proton, également conçue par Chelomei.

De plus, de petites capsules de rentrée, lancées avec les stations, qui pourrait être chargées avec un film développé pour le retour immédiat sur Terre ont été développées, d'une conception unique pour le programme Almaz.

Stations Almaz

Les caractéristiques basiques de conception des stations Almaz OPS sont un diamètre de 4,15 mètres et un poids de 20 tonnes. De 1965 à 1970, 8 modèles d'essai et 2 vols spaceframes prêts ont été construits. 5 missions ont été exécutées avec 2 considérées comme un succès. Le temps total passé dans l'espace dans le programme a été de 81 jours[1].

OPS-1 (Saliout 2)

Article principal : Saliout 2.

La première station Almaz (OPS-1 ou Almaz 101.1), était Saliout 2 et a été lancée le 3 avril 1973. Pour des raisons de secret militaire, elle a été désignée publiquement sous le nom "Saliout 2". Un équipage était prêt à rejoindre la station mais un accident après le lancement rendit OPS-1 handicapée et dépressurisée.

OPS-2 (Saliout 3)

Article principal : Saliout 3.

OPS-2 (ou Almaz 101.2), était Saliout 3 et a été lancée le 25 juin, 1974. L'équipage du Soyouz 14 a passé 15 jours à bord de la station en juillet 1974. Une seconde expédition a été lancé vers l'OPS-2 en août 1974, mais n'est pas parvenu à s'amarrer. La station a conduit avec succès un test de tir sur un satellite cible avec un canon, tandis que la station était inoccupée. Saliout 3 a été désorbitée en janvier 1975[1].

OPS-3 (Saliout 5)

Article principal : Saliout 5.

OPS-3 (ou Almaz 103), fut annoncée après son lancement sous le nom Saliout 5, est entrée en orbite le 22 juin 1976. Elle a été visité par deux équipages en été 1976 et en hiver 1977.

OPS-4

La prochaine station Almaz, OPS-4, devait être la première station lancée avec un radar à synthèse d'ouverture Mech-A et avec un véhicule de retour d'équipage réutilisable TKS VA, mais le VA a été remplacé par un deuxième port d'amarrage TKS. Le canon de défense Shchit-1 23 mm devait également être remplacé par un canon avancé Shchit-2 espace-espace. Le Shchit-2 a été rapporté à un système à deux projectiles, mais aucune photo de celui-ci n'a jamais été publiée et il ne semble pas que ce système n'a jamais été installé sur la station. OPS-4 a été conservé au sol lorsque le programme Almaz habité a été annulé[2].

Les mesures de défense

En plus de l'équipement de reconnaissance, Almaz embarquait un canon aérien Nudelmann NR-23 de 23 mm (d'autres sources affirment qu'il s'agissait d'un canon Nudelmann NR-30 de 30 mm) monté en position stationnaire au ventre avant de la station[3]. Ce canon autolubrifiant a été modifié à partir du canon de queue du bombardier Tu-22, et a été capable de tirer 950 coups par minute. Chaque projectile de 200 grammes a volé à une vitesse de 690 m/s par rapport à la station[4]. Pour viser, la station entière serait rapidement réorientée face à la menace.

Saliout 3 a conduit avec succès un test de tir sur un satellite missile, lorsque la station était inoccupée, à cause de préoccupations concernant les vibrations excessives et le bruit.

OPS-4 devait comporter deux missiles non guidés au lieu du canon d'avion, mais ce système n'a pas été montré publiquement et peut-être jamais été entièrement construit.

Almaz-T (sans pilote)

Satellite radar Almaz (basé sur la station spatiale Almaz).

Après l'annulation du programme Almaz habité, les stations Almaz ont été reconfigurées comme radars sans pilote lourds de transport de satellite de reconnaissance. Trois de ces satellites ont été lancés, dont deux ont fonctionné avec succès en orbite.

Almaz-T

  • Almaz-T - La première Almaz-T a décollé de Baïkonour le 29 octobre 1986. Elle n'a pas atteint son orbite à cause de l'échec de séparation du premier et du deuxième étage du lanceur Proton. Le système de sécurité détruisit le véhicule.

Cosmos-1870

  • Cosmos-1870 - Le 25 juillet 1987, le deuxième vaisseau spatial Almaz-T atteignit son orbite avec succès, avec une inclinaison de 71,92 degrés vers l'équateur et il a été formellement identifié comme Cosmos-1870.Le satellite a fonctionné pendant deux ans, fournissant des images radars avec une résolution allant jusqu'à 25 mètres, jusqu'à ce qu'il soit désorbitée le 30 juillet 1989.

Almaz-1

  • Almaz-1 - Le troisième satellite Almaz-T a été lancé le 31 mars 1991 sous le nom Almaz-1. Après le lancement, un échec de l'antenne de communication destinée à la transmission des images via le satellite de relais Luch a été noté. De plus, l'un des panneaux solaires ne s'est pas déployé complètement, laissant le panneau radar principal partiellement bloqué. Après 18 mois de travail avec succès, Almaz-1 a été désorbitée le 17 octobre 1992 sur l'océan Pacifique.

Almaz-2

  • Almaz-2 (Almaz-1V) - N'a pas été lancé. Il avait un nouveau radar qui aurait fourni une résolution de 5 à 7 mètres. En outre, une charge utile optique-électronique sur la station aurait été capable de produire des images avec une résolution de 2,5 - 4 mètres.

Autres usages

Le module FGB du TKS a formé la base des modules connectés à la station Mir et des composants russes de la Station spatiale internationale.

Actuellement, la société privée Excalibur Almaz a racheté du matériel Almaz (des capsules TKS) pour effectuer des vols orbitaux commerciaux, après remise aux normes et rénovation de ces capsules.

Notes et références

  1. a et b Astrospies.
  2. http://www.russianspaceweb.com/almaz_ops4.html
  3. В. А. Поляченко, На Море и в Космос, МОРСАР АВ, 2008, page 133
  4. Михаил Жердев «Популярная механика», 12/2003

Voir aussi

Articles connexes

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