Jean-pierre camus

Jean-pierre camus

Jean-Pierre Camus

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Jean-Pierre Camus
Jean-PierreCamus.jpg
Activité(s) écrivain
Naissance 3 novembre 1584
Paris
Décès 25 avril 1652
Genre(s) roman, nouvelle

Jean-Pierre Camus est un théologien et écrivain français né, à l'en croire, le jour de la mort de Charles Borromée, c'est-à-dire le 3 ou le 4 novembre 1584[1], à Paris et mort le 25 avril 1652 dans la même ville.

Sommaire

Biographie

Selon toute apparence, Jean-Pierre Camus est le fils aîné de Jean Camus de Saint-Bonnet et de Marie des Contes, parents de vingt enfants, dont seize atteignent l'âge adulte et sept embrassent une carrière ecclésiastique. Né à Paris le 3 ou le 4 novembre 1584, selon ses dires, qui se réfèrent à la date du décès de Charles Borromée, il est baptisé le 5. Élevé une partie de son enfance dans un château normand sur les bords de la Seine, et peut-être un temps page du roi, Jean-Pierre entreprend en 1600 des études juridiques à Paris, obtenant en 1602 une licence en droit canonique, puis un doctorat en droit civil à Orléans. Avocat au Parlement de Paris jusqu'en 1606, il éprouve à cette époque une passion pour une jeune femme qu'il appelle « Saincte », peut-être l'une de ses cousines[1],[2].

En 1608, après une brève expérience monastique chez les Chartreux, il est ordonné prêtre par François d'Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux, puis, la même année, promu par Henri IV, évêque de Belley. N'ayant pas encore l'âge canonique, une dispense papale est demandée, et il reçoit la consécration épiscopale des mains de son maître spirituel et ami François de Sales, le 30 août 1609. Il remplit ces fonctions avec dignité et compétence, même si la sincériété de sa vocation a suscité des controverses parmi ses contemporains, en particulier chez les Jansénistes. Se dépensant son compter, il dirige sa cousine Louise de Marillac, se lie d'amitié avec « le pauvre prêtre » Claude Bernard, correspond avec Angélique Arnauld, fonde trois monastères, dont un des Capucins en 1620 et un de la Visitation en 1622[1].

Il se montre par ailleurs assez critique, dans ses écrits, à l'égard des moines. En 1626, il estime dans Pétronille qu'ils n'ont pas l'exclusivité de la dévotion claustrale et qu'ils ne sont exempts ni de faiblesses ni de blâme. De même, dans Le Voyageur incogneu (1630), il réaffirme qu'ils ne peuvent « prétendre au monopole de la dévotion ». En 1631, son Directeur spirituel désintéressé suscite également une vive polémique et conduit Jeanne de Chantal à lui écrire pour lui demander de ne plus attaquer les Capucins[1].

Ne se voyant pas soutenu par Richelieu, il se démet de son évêché en faveur de Jean de Passelaigue en 1629, après avoir dirigé son diocèse pendant vingt ans et été député du clergé aux États généraux de 1614, et se retire en l'abbaye d'Aunay, près de Caen. Peu après, l'archevêque de Rouen, François de Harlay, qui est malade, le nomme vicaire général de son diocèse[1].

En 1647, il est impliqué, en tant que coadjuteur de l'archevêque, dans l'affaire du frère Saint-Ange, de son vrai nom Jacques Forton. Blaise Pascal et deux jeunes amis (le mathématicien Adrien Auzout et le futur chanoine Raoul Hallé de Monflaines) — ainsi que le théologien Le Cornier de Sainte-Hélène — reprochent à cet ancien capucin, qui a obtenu de Rome des lettres l'autorisant à reprendre la vie de prêtre séculier et du Roi des lettres l'autorisant à recevoir dignités et bénéfices ecclésiastique, de chercher à se faire octroyer, avec la protection du procureur général, son hôte, la cure de Crosvilles. Is mettent également en avant des ouvrages de philosophie et des conférences parisiennes hétérodoxes. L'archevêque et son coadjuteur obtiennent finalement de Saint-Ange deux déclarations condamnant les affirmations que ses adversaires lui attribuent, et il peut prendre possession de sa cure[1],[3].

En 1649, il quitte Rouen et se retire à l'hospice des Incurables, à Paris, où il passe ses jours à en jeûnes, pénitences et prières, tout en venant en aide aux pauvres. C'est ainsi qu'il réserve la plus grande part de sa pension à aider ses compagnons[1].

En juillet 1651, Louis XIV le nomme administrateur du diocèse d'Arras. Toutefois, les bulles le confirmant dans ses nouvelles fonctions tardent à venir, et il meurt aux Incurables le 25 avril 1652[1].

L'écrivain

Page de titre du livre de Jean-Pierre Camus, Moiens de réunir les Protestants à l'Église romaine, édité en 1703 chez Guillaume Vandive et Louis Coignart. (Le chiffre MDCIII de cette édition est erroné et doit se lire MDCCIII)

D’une grande activité d’esprit, il écrivit plus de deux cents volumes, trente-cinq romans entre 1620 et 1630, vingt et une nouvelles de 1630 à 1644, quatre recueils de prône de 1629 à 1652[1]. Camus convenait lui-même avec une rare modestie d’un certain manque de jugement. Son ami François de Sales se plaignant un jour de son peu de mémoire, il lui répondit : « Vous n’avez pas à vous plaindre de votre partage, puisque vous avez la très bonne part, qui est le jugement. Plut à Dieu que je pusse donner de la mémoire, qui m’afflige souvent de sa facilité, et que j’eusse un peu de votre jugement ; car de celui-ci je vous avoue que j’en suis fort court ! » À quoi saint François de Sales répondit : « En vérité, je connais maintenant que vous y allez tout à la bonne foi. Je n’ai jamais trouvé qu’un homme avec vous qui m’ait dit n’avoir guère de jugement, car c’est une pièce de laquelle ceux qui en manquent davantage pensent en être les mieux fournis. »

Les ouvrages de Camus qui intéressent le plus au point de vue littéraire sont le nombre prodigieux de romans pieux qu’il publia dans le dessein d’en faire l’antidote des romans d’amour alors en vogue, comme l'Astrée, la Clélie, etc., et qui lui valurent le surnom de « Lucien de l’épiscopat ». On cite principalement : Dorothée (Paris, 1621) ; Alexis (Paris, 1622, 3 vol. in-8°) ; Spiridion (Paris, 1623, in-12) ; Alcime (Paris, 1625, in-12) ; Daphnide (1620, in-12) ; Hyacinthe (Paris, 1627, in-8°) ; les Événements singuliers (Lyon, 1628, in-8°) ; les Spectacles d’horreur (Paris, 1630, in-8°) ; le Banquet d’Assuère (Paris, 1637, in-8°) ; Hermiante (Rouen, 1639, in-8°) ; Palombe ou la Femme honorable, a été rééditée en 1853.

Ses écrits contre les moines sont : l’Antimoine bien préparé (1632, in-8°) ; le Rabat-Joie du triomphe monacal ; la Désappropriation claustrale, etc.

Ses meilleurs ouvrages théologiques les plus connus sont : l’Avoisinement des protestants de l’Église romaine (Paris, 1640, in-8°), qui fraya la voie à l’Exposition de la foi de Bossuet et fut réimprimé sous le titre Moyens de réunir les protestants avec l’Église romaine (Paris, 1703, in-12, chez Guillaume Vandive) ; l’Esprit de saint François de Sales ; (Paris, 1641, 6 vol. in-8°, plusieurs fois réimprimé ; édition abrégée, in-8°).

Bibliographie

  • John Costa, Le Conflit moral dans l’œuvre romanesque de Jean-Pierre Camus (1584-1652), New York, B. Franklin, 1975 (ISBN 9780891020318).
  • Jean Descrains:
    • Bibliographie des œuvres de Jean-Pierre Camus, évêque de Belley (1584-1652), Société d'étude du XVIIe siècle, 1971.
    • Jean-Pierre Camus (1584-1652), témoin et juge de son temps dans les « Diversités », 1609-1618 (thèse), 1979.
    • Jean-Pierre Camus (1584-1652) et ses Diversités (1609-1618) ou la culture d'un évêque humaniste, Universitá di Catania, 1985 (ISBN 2707810703).
    • Essais sur Jean-Pierre Camus, Paris, Klincksieck, 1992 (ISBN 9782252028063)
  • Albert Garreau, Jean-Pierre Camus, parisien: evêque de Belley, 3 novembre 1584-26 avril 1652, Éditions du Cèdre, 1968.
  • André Pessel, L'«Essay sceptique» de Jean-Pierre Camus, Études philosophiques, 2008/2, mai 2008 (ISBN 978-2-13-056698-4).
  • Sylvie Robic-de Baecque, Le Salut par l'excès : Jean-Pierre Camus (1584-1652) : la poétique d’un évêque romancier, Paris Champion, 1999 (ISBN 9782745300836).
  • Max Vernet, Jean-Pierre Camus : théorie de la contre-littérature, Paris, Nizet, 2001 (ISBN 9782707811882).
  • Joël Zufferey, Le Discours fictionnel : autour des nouvelles de Jean-Pierre Camus, Leuven, Peeters, 2006 (ISBN 9782877239103).
  • Hugues Plaideux, « Un pèlerin du bienheureux Thomas Hélye au XVIIe siècle : Jean-Pierre Camus (1584-1652), évêque de Belley », dans Annales de Biville, n° 50, mars 1995, p. 7-12.

Source partielle

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 370-371

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h  et i Jean-Pierre Camus, Divertissement historique, présentation de Constant Venesoen, Gunter Narr Verlag, 2002, 233 pages, p. 10-14, (ISBN 3823355449).
  2. Albert Garreau, Jean-Pierre Camus, parisien: evêque de Belley, 3 novembre 1584-26 avril 1652‎, 1968, 324 pages, p. 14.
  3. Henri Gaston Gouhier, Blaise Pascal: commentaires, Vrin, 1984, 408 pages, p. 106 (ISBN 2711603261).
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