Jean-jacques garnier

Jean-jacques garnier

Jean-Jacques Garnier

Jean-Jacques Garnier, (18 mars 1729, Gorron - 15 février 1805, Bougival), historien, historiographe de France.

Sommaire

Biographie

Ainé de 6 enfants, il est élève au collège de Mayenne. Il est le fils de Guillaume Garnier, Sieur du Grappay et de Marie-Madeleine Galesne.

Pour n'être pas à la charge de ses parents, il se rendit à Paris à l'âge d'environ dix-huit ans, dans l'espoir de trouver quelque place[1].

En 1749, il se présente au collège du Mans à Paris, muni d'un certificat de Chabrun, principal du collège de Mayenne, attestant qu'il avait étudié en philosophie. Il poursuit ses études jusqu'en 1754, ayant entre temps pris la tonsure, seul degré de la cléricature qu'il ait franchi. Il apprend le grec, l'hébreu, le syriaque, sans négliger les lettres modernes.

La protection du ministre Saint-Florentin lui obtint ensuite la place de professeur d'hébreu au collège de France, et ; ensuite celle d'inspecteur. C'est en cette qualité qu'il a rendu les plus grands services à ce collège ; aide par l'astronome Lalande, il parvint, à force d'efforts et de démarches, à relever cet établissement et à le rendre à sa dignité première. Garnier, en obtint un prix proposé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres, sur la question qui consistait à examiner « ce qui est resté en France, sous la première race de nos rois, de la forme du gouvernement qui subsistait dans les Gaules sous la domination romaine. »

II fut admis dans cette compagnie le 4 avril 1761, dont il remplit toutes les espérances par son zèle et par ses travaux ; les mémoires qui se trouvent, de lui dans son recueil sont en grand nombre, et se recommandent presque tous par l'importance des sujets et par la manière dont ils sont traités. Ils sont relatifs aux paradoxes philosophiques chez les anciens, aux lois militaires des Grecs, surtout à la philosophie de Platon, auteur pour lequel Garnier avait une admiration qui allait jusqu'à l'enthousiasme. II aimait aussi les stoïciens et son mémoire sur la vie et les ouvrages d'Epictète montre combien il était profondément versé dans la connaissance de leurs écrits.

Sa conduite a prouvé encore mieux combien il s'était pénétré de leurs maximes et combien il était digne de les pratiquer. Il vendit une maison de campagne qui faisait ses délices, pour secourir un négociant de ses amis, qui éprouvait de l'embarras dans ses affaires. L, débiteur mourut insolvable. Quelque tempq après on pressa Garnier de paraître, avec les autres, créanciers ; il s'y refusa opiniâtrement, « Puisque quelqu'un doit perdre, dit-il, la préférence appartient à ses amis ; Je la réclame à ce titre. »

Lorsqu'on vint en 1790 lui annoncer qu'il fallait prêter serment à la nouvelle constitution acceptée par le roi, il ne balança pas entre ses principes et ses intérêts, et sortit du collège royal aussi pauvre qu'il y était entré.

Il avait publié en 1764 un ouvrage intitulé l'Homme de lettres, dans lequel il s'est peint lui-même. II donna l'année suivante un Traité de l'éducation civile, qui est comme la suite du précédent. Ces deux ouvrages eurent peu de succès, parce que, dit M. Dacier, la philosophie qui en est l'âme n'étant pas au ton de la philosophie du jour, parut âpre, sauvage et surannée. Il publia ensuite l'Origine du gouvernement français, 1765, in-18.[2]

Après la mort de Villaret, Garnier fut choisi pour continuer l' Histoire de France commencée par l'abbé Velly. Garnier a écrit la moitié du règne de Louis XI, et a terminé à peu près à la moitié du règne de Charles IX ; il avait composé le reste de ce règne ; mais, par délicatesse il ne voulut pas publier des faits peu honorables ; pour la royauté dans un temps où l'on en sapait les fondements ; et ce même motif l'a vraisemblablement déterminé à détruire son manuscrit. Le 20 mars 1768, il obtient le titre d'inspecteur du collège royal.

Le 12 novembre 1771, il est nommé historiographe de France. En 1788, il participe à la seconde assemblée des notables à Versailles. Historien et philosophe, il était titulaire de la chaire d'Hébreu au Collège de France.

La Révolution le ruine et affirme ses convictions chrétiennes. Il refuse le serment à la Constitution et encourage son jeune frère, curé de Hercé, à suivre son exemple. La révolution française, en forçant Garnier d'interrompre ce travail, le rendit à ses anciennes études, pour lesquelles il était plus propre ; et il lut à l'Institut, dans lequel il fut admis lors de la nouvelle organisation, deux mémoires, dont un a été inséré dans le tome 2 du recueil de la classe d'histoire et de littérature anciennes.

Il devient professeur de l'histoire philosophique des peuples sous le Directoire. On a encore de lui des Éclaircissements sur le Collège de France, in-12 (1789), ouvrage dont le Journal des Savants de 1790 donne un extrait fort détaillé.

Barbier lui attribue :

  1. le Commerce remis à sa place, 1756 in-12 ;
  2. le Bâtard légitime ou le Triomphe du comique larmoyant, 1757, in-12.

Lalande, toujours, ami de Garnier, lui avait fait obtenir du ministre une pension de 1200 francs, au moment où, avant d'avoir été admis dans l'Institut, il était réduit à la plus grande détresse.

Il mourut peu d'années après au château de la Chausée, à Bougival, le 21 février 1805, dans la 75e année de son âge. Il a mérité par ses écrits l'estime de la postérité ; et ses vertus inspirent l'admiration et le respect (voir: Boisgelin).

Bibliographie

  • L'Homme de Lettres. À Paris, chez Panckoucke, 1764. [3] ;
  • Traité de l'origine du gouvernement françois; où l'on examine ce qui est resté en France sous la première Race de nos Rois, de la forme du gouvernement qui subsistoit dans les Gaules sous la domination romaine. Paris, Chez Vente, 1765 ;
  • Mémoires pour le peuple français. 1789.

Le texte explicatif des figures dans l' Histoire de France de Moreau le jeune, ainsi que le discours en tête de l'ouvrage sont expressément signés de l'abbé Garnier. C'est l'abbé Villenave [4] qui avait reçu des notes maintenant perdues de l'historiographe relatives à l'histoire de France.

La Vie de Jean-Jacques Garnier par son neveu avait paru d'abord dans l' Annuaire de la Mayenne de 1841.

Notes et références

  1. Il y rejoint ses compatriotes Pierre Seigneur et Jean Georget. Quoiqu'il eût voyagé à pied et avec la plus stricte économie, il n'avait que vingt-quatre sous dans sa poche lorsqu'il arriva dans la capitale. En passant par la rue de la Harpe, il vit des enfants de différents âges se précipiter en foule par une porte qu'une inscription en lettres d'or placée au-dessus lui apprit être la porte du collège d'Harcourt. Il entre avec eux ; tous se dispersent aussitôt dans les classes ; il reste seul dans la cour. Le sous-principal, qui le prend pour un élève, lui ordonne d'entrer avec les autres. Garnier lui répond qu'il a terminé son cours d'études, et qu'il vient à Paris pour tirer parti du peu qu'il sait ; il ne lui dissimule pas sa situation. Le sous-principal l'interroge, et, satisfait de ses réponses, lui procure une place au collège d'Harcourt c'est là que, moyennant plusieurs années d'un travail assidu, le jeune Garnier se mit en état d'aspirer à prendre rang parmi les hommes capables de servir utilement les lettres par leurs travaux et leurs veilles.
  2. Ce petit ouvrage est le mémoire qui avait remporté le prix sur la question proposée par l'Académie, dont nous avons parlé plus haut. Aussi érudit et moins systématique que Dubos, l'auteur s'appuie de faits incontestables, et n'admet que des conséquences rigoureuses.
  3. Il traite successivement de la nature de l'Homme de Lettres, du principe fondamental de toutes les sciences, de la culture des esprits, de l'utilité des Gens de Lettres, des récompenses littéraires, etc. La seconde partie examine en particulier l'influence réciproque des Lettres sur le Gouvernement, avec des chapitres consacrés aux prêtres de l'ancienne Égypte, et aux Mages orientaux. Selon Quérard, il s'agit là du tableau du caractère de Garnier... tracé par lui-même.
  4. Et non Cosenave.

Source partielle

  • « Jean-Jacques Garnier », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
  • « Jean-Jacques Garnier », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition], t. II, p. 249-252.
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