Jean-charles pichon

Jean-charles pichon

Jean-Charles Pichon

Jean-Charles Pichon, né en 1920 et mort en 2006, était écrivain, dramaturge, poète, scénariste, philosophe, et mathématicien.

Ecrivain prolifique, son œuvre marquée par l'ésotérisme connut un succès important au cours des années 1960 et 1970.

Entre autres choses, il porta un regard critique sur l'histoire (son Saint Néron parut en 1962), et se pencha sur la cyclologie, en essayant grâce à cette théorie de déterminer à 2150 années de distance les principaux événements à venir.

Son oeuvre reste à découvrir, car de nombreux manuscrits n'ont pas encore été édités.

Portrait de Jean-Charles Pichon à Saintes (16) en 1980

Sommaire

Sa vie

Jean Constant Charles Marie Pichon naît au Croisic (44) le 14 août 1920. Les parents habitent Saint-Nazaire, son père Jean est comptable avec des revenus modestes. Le père étant atteint de tuberculose, l’enfant est confié à ses grands-parents au Croisic où il y restera jusqu’à l’âge de 5 ans. En 1925, son père rétabli, Jean-Charles quitte Le Croisic pour la ville de Saint-Nazaire.

À 9 ans, il découvre la poésie, puis à 13 ans il commence à écrire, et ne cessera plus jusqu’à la fin de sa vie. À l’âge de 17 ans, il commence à se faire publier dans des journaux locaux, Puis deviendra metteur en page notamment dans une revue de La Baule : La Mouette. En 1939, à la veille de la déclaration de guerre il s’engage dans la marine et à l’arsenal de Rochefort il crée une troupe de théâtre.

En 1940, il s’inscrit au conservatoire de Nantes où il y rencontre Alice (Marie Jeanne) Leray, actrice régionale. Ils se marient le 22 avril 1941. Le 30 septembre 1941, naît Jean-Christophe, puis un an après Marie-Chantal. Sous l’influence de sa femme, de son nom de théâtre France Guy, il écrit des pièces qu’elle met en scène dès 1941 à Redon (35), à Nantes (44) et à Paris. À la fin des années 40, Il participe à des cercles littéraires : notamment celui de la Coquille (Paris). Pour compléter ses revenus il est contraint à des boulots alimentaires ; il sera tour à tour correcteur, directeur commercial, représentant en livres, agent de publicité, gérant d’un commerce de vente de machines à tricoter. Le 5 août 1945, naissance de Michel. Il sera Franc-maçon au Grand Orient de fin 1949 à début 1952.

Le 22 février 1951, naissance de Charlotte-Rita, son quatrième enfant. De 1951 à 1952, sa femme Alice installe sa troupe au Théâtre de Poche et crée sa propre compagnie «La Compagnie France Guy». En 1953, malade, elle cesse ses activités théâtrales. Elle se met à écrire. Il ne subsistera que le manuscrit incomplet d’un roman On attend les vacances, ainsi qu’un poème. Alice décède le 5 octobre 1954, au Sanatorium de Cambo (64).

Courant 1957, il co-signe le Manifeste des 121 (le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie), et il rencontre Geneviève Jadkiewicz, qu’il épousera le 30 mai 1964. Son père, Jean, meurt le 15 décembre 1959.

À partir d’octobre 1965, Jean-Charles Pichon s’installe à Neuville (58). Il y restera quatre ans. Avant de quitter la Nièvre, il détruit dans un «autodafé» de nombreux textes et documents.

En automne 1969, il s’installe dans la maison de sa mère à Nantes avec Geneviève, mais quitte fréquemment Nantes ; il passe notamment plusieurs années de suite les 4 mois d’été dans les Cévennes où il rencontrera Fernand Deligny et se passionnera pour son expérience avec les autistes. A partir de 1974, le couple s’installe à l’Estréchure (30) dans une maison au confort sommaire. Il n’y a plus de rentrée d’argent. Le dénuement devient total, surtout à partir de l’hiver 1977.

Fin 1979, le couple se réinstalle à Nantes. Le confort et les conditions économiques s’améliorent. Le 28 juillet 1981, la mère de Jean-Charles décède. En 1982, il est chargé de cours à l’IUT de Nantes et participe à de nombreuses conférences, colloques ou congrès.

Jean-Charles et Geneviève quittent la maison de Nantes pour s’installer dans une petite maison près de Blain (44). Les amis de Jean-Charles ainsi que des membres de la famille créent une association en janvier 1997 Les Portes de Thélème.

En 1998, le couple s'installe à Limoges. La vision de Jean-Charles se détériore, il marche de moins en moins. Le 22 janvier 2003 Geneviève meurt.

Un site internet «Jean-Charles Pichon» est créé en 2003 par Pierre-Jean Debenat.

À l’automne 2004, il ne peut plus écrire lisiblement, ni taper à la machine, il travaille un peu avec sa fille oralement, ainsi qu’avec son ami Pierre-Jean Debenat qui vient le voir régulièrement. Les deux derniers enregistrements importants sont celui de juillet 2005, une conférence sur les vocables, les nombres et les figures, et un entretien de mars 2006 avec Lauric Guillaud.

Le 16 juin, Jean-Charles n’a plus de forces, il s’installe définitivement chez sa fille et s’éteint doucement 5 jours après, le 21 juin 2006.

Le théatre

L'œuvre théâtrale de Jean-Charles Pichon est essentiellement concentrée sur une période de onze ans. Un grand nombre de ses pièces sont hélas aujourd'hui introuvables, les manuscrits ayant disparus. Ceux, aujourd’hui disponibles, permettent de découvrir un auteur original qui par le biais du théâtre montre un sens du dialogue incisif qu’il utilisera plus tard dans le cinéma. Le théâtre de Jean-Charles Pichon contient des thèmes que l’on retrouve dans son œuvre, comme l’histoire revisitée, l’incommunicabilité du couple, les limites entre le fantastique et le réel :

Monsieur de Charrette, Redon, 1941 ; L’enfant et les vieillards, 1 acte, Nantes, 1945 ; Le pain des hommes, 3 actes, théâtre des Noctambules, 1941 ; La dame d’Avignon, 2 tableaux. théâtre Mouffetard, 1949 ; La figue rouge, 4 actes, théâtre du Vieux-Colombier, 1950 ; Le héros sans armure, théâtre Mouffetard, 1951 ; Mort au comptant, 3 actes, théâtre de Poche, 1951 ; La bassinoire, enregistrée pour la radio ; Le plaisir des parents, 3 actes, théâtre de Poche, 1953.

En 1952, le théâtre de Poche, sous la co-direction de sa femme, France Guy, devient une scène parisienne d’avant-garde. De nombreux auteurs y sont joués, tels Tchekhov, Ionesco, Meckert…, Raymond Devos, Silvia Montfort, Sacha Pitoëff, Antoine Vitez, y font leurs débuts.

Babel, 1952 (écrite en collaboration avec Robert Soulat) et Le monde en creux, une farce en deux parties de 1960 ne seront jamais jouées.

À la demande de sa fille, Charlotte-Rita, il reviendra au théâtre en 1995, avec La scandaleuse élection, qui sera jouée au théâtre de l’Entre-texte, à Arles.

Le poète

450 poèmes ont été recensés, écrits dans leur majeure partie entre 1949 et 1951, dont certains ont été publiés dans diverses revues et plaquettes : «Points et Contrepoints», «Le Goéland», «La Coquille», «Périples», «Escales», «La Tour de Feu», «Etabli de l’homme» (édité par Pierre-Jean Débenat en 1983), «Le Survivant», etc. L’ouvrière d’amour sous le pseudonyme de Jean Noll, édité par Lucien Duloux, reçoit le Prix Ronsard en 1941.

Mais la plupart sont inédits et constituent des petits recueils. On y trouve déjà le goût de Jean-Charles Pichon pour la nature, la mythologie, le jeu avec les mots, et parfois une forme de cruauté.

L'œuvre poétique de Jean-Charles Pichon est considérable. Elle habite de manière permanente la totalité de son œuvre, quel qu'en soit le domaine. Par exemple, La dame d’Avignon (pièce en vers) – Les Dieux étrangers (Le Cri articulé) - et plus récemment, Les litanies des Dieux morts, ou bien les poèmes de Le qu’en fera-t-on ? (ouvrage non encore édité)

Le journaliste engagé

Entre 1944 et 1957, le journalisme occupe une partie bien à part dans l'œuvre de Jean-Charles Pichon. C’est comme journaliste qu’il s’oppose aux impostures de l’époque. Il le fera avec l’intransigeance qui sera toujours son mode de vie. À la fois articles littéraires, faits de société, grands reportages sur les faits divers, il multiplie les articles et les occasions de se révolter. Mais c’est aussi un moyen de vivre. Il collabore avec de nombreux journaux ou revues.

En 1945, Jean-Charles devient le rédacteur en chef du journal «Le Pays Gallo» (qui deviendra Le «Patriote de l’Ouest») et fait des émissions à Radio Bretagne. En 1946, il organise un numéro des «Cahiers de Paris», sur la liberté avec, entre autres Hervé Bazin. À la fin 1949, il participe avec Bugat et Garry Davis à l’hebdomadaire «Le Citoyen du Monde» dont il sera le rédacteur en chef et l'un des chroniqueurs jusqu’en avril 1951.

En 1952, il effectue des reportages pour le «Parisien Libéré» qu'il quittera en 1953. Il collabore également, en 1954, aux journaux et revues, «Carrefour», «Les Lettres Françaises», «Les lettres Nouvelles», «L’Information», «Europe», etc. Il publie notamment des articles sur l'affaire Dominici dans "Carrefour" et dans "Les Lettres nouvelles" (fin 1954).

Le cinéma, la télévision et la radio

Jean-Charles Pichon a collaboré à de nombreuses reprises pour le cinéma et l’audiovisuel. Dès 1945, à Radio Rennes, avec une série radiophonique de 13 sketches policiers ; en 1956 avec une émission d’une heure et demie, L’Assassin n’a pas tué ; un film télé, La Jambe de Mouton, 1962 (adaptée des Mille et une nuits) ; un projet d’adaptation de son roman La Loutre, 1962 ; l’adaptation pour la télévision de son roman, Il faut que je tue M. Rumann, 1965 ; un projet avec Mocky, Les Quinze Cents.

En 1956, il écrit les dialogues du film La tête contre les murs de Franju et Mocky. (Jean-Luc Godard appréciait particulièrement le scénario et les dialogues du film (Les Cahiers du Cinéma N°90, 1958). En 1958, Il finalise les dialogues commencés en 1954 des Dragueurs (dont il invente le mot), et en assure l’adaptation. En 1958 également, il compose le scénario, réalise l’adaptation et rédige les dialogues du film ainsi que les paroles de la chanson du premier film de Gérard Oury, La main chaude.

L'autobiographe

La partie autobiographique dans l’œuvre de Jean-Charles Pichon est très importante. Il tient un journal très tôt, dès l’âge de 16 ans, qu’il poursuivra chaque jour tout au long de sa vie. Il se sert de ces petits carnets pour nourrir et pour construire ses autobiographies et ses romans autobiographiques dont la majeure partie est publiée :

La vie impossible (la série des Désanges), 1946 ; L’Epreuve de Mammon (le 2e volume de la série des Désanges), 1947 ; le 3ème volume de la série L’Homme de pitié ne sera pas publié ; Promenade, 1956 ; Venise, 1958 ; L’Enfer bleu, 1958 ; May et le lion, 1966 ; L'Autobiographe, 1956 ; Un homme en creux, 1973 ; La Terrasse du Dôme, 1982 ; Le Rêveur rêvé, écrit en 1987, publié en 2000 ; Reliefs, écrit en 1990, publié à titre posthume en 2009.

Ce sont des œuvres corrosives. Il y dénonce ce qu’il appelle les impostures de son époque ; il porte aussi un regard sans concession sur lui-même. Il y raconte une vie souvent difficile, ses rencontres, son sado-masochisme. Et aussi son parcours d’écrivain et de mythologue.

Le romancier

Essai philosophique

L’Ethique et Les images morales sera publié dans les 4 numéros de la revue «Prétexte» en 1945. Œuvre inclassable où l’on pressent déjà tout ce qui sera écrit plus tard. En 1947, il reprend en la complétant une deuxième version de l’Éthique entre janvier et novembre ; cette version n’est pas publiée à ce jour.

Les principaux romans

Ses premiers romans sont à forte connotation autobiographique. Certains ont des succès.

  • La liberté de décembre (1947) qui reçoit le prix de la Liberté, puis en 1950, Il faut que je tue M. Rumann qui recevra le prix Sainte-Beuve.
  • Paraîtront ensuite La Loutre, en 1951. Le juge l’année suivante.
  • Le livre de la colère et Les anges ne jouent pas aux échecs, seront repris avec Sam le fils du soleil pour donner sous sa forme définitive Sérum & Cie, publié en 1952. Sans doute, de l’avis de l’auteur lui-même son roman le plus abouti.
  • Les clés et la prison, écrit en 1953, est édité en 1954 et obtient le prix de la Société des Gens de Lettres.
  • Après la mort de sa femme, il écrit en 22 jours Je ne veux pas mourir qui sera publié en 1955 sous le titre La soif et la mesure. L’abondance du cœur paraît en 1955. Il écrit une série de nouvelles qui seront regroupées sous le nom 7 femmes et la nuit (dont trois seulement seront publiées).
  • En 1961, paraît le dernier de ses romans, Joseph Maldonna.
Le fantastique
  • En 1949, un essai sur La quatrième dimension ne sera pas publié.
  • Divers textes de science-fiction sont édités : chez Julliard, une nouvelle fantastique les Rayures d’ombre (déjà ébauchée en 1954), L’enfer bleu dans «Les Lettres Nouvelles», et un article sur la science-fiction Science-fiction ou réalisme irrationnel (paru dans la revue «Europe» 1957).
  • La revue Fiction lui publie plusieurs nouvelles : Dieu n’a pas de mémoire paraît en mars 1960 et Perfidies blues en 1961, puis il y aura La machine en 1963 et Un amour absorbant en 1967.
  • En 1964, Les témoins de l’Apocalypse
  • En 1966, Borille.
  • Sous le pseudonyme Ganymède, il écrit Chroniques d’un extra-terrestre dans la revue «Le Miroir du Fantastique» (n°1 à n°10 en 1968 et 1969).
  • Le retour à Nantes, en 1969, lui suscite un ouvrage fantastique Le retour à la ville qu’il finira en 1971 et qui ne sera édité qu’en 2004
  • Le jeu de Bès, une fiction écrite en 1973, ne sera publié qu’en 2001.
  • Il termine L’objet volant identifié en 1976 et sera publié en 2003.
  • Le Fonctionnaire déplacé écrit en 1978, ne sera édité qu'en 2001.
  • La folie Merlin écrit en 1986 ne sera édité qu'en 2006.
Les romans "historiques"

Trois ouvrages préfigurent ses thèses sur l'histoire cyclique :

  • Ceci est mon corps, texte évangélique sur Jésus Christ, sera publié à compte d'auteur en 1950.
  • Nostradamus et le secret des temps en 1959.
  • Saint Néron en 1962.

Le mythologue

En 1962, à la suite d’une commande de Robert Laffont, Jean-Charles Pichon s’intéresse à la vie de Néron, puis au début du christianisme. Saint Néron, publié en 1962, inaugurera dix ans de collaboration et d’amitié avec Robert Laffont.

Commence alors l’élaboration d’ouvrages sur l’histoire des dieux, des civilisations et des mythes. Une immense fresque sur l’histoire cyclique. Ceux-ci seront réédités plusieurs fois et traduits en plusieurs langues. Ce qui apparaît au premier abord dans ces œuvres c’est l’extraordinaire masse de connaissances que Jean-Charles Pichon accumule. Pendant cette période il travaille quotidiennement avec une ténacité monastique. Mais ce qu’il faut surtout retenir de ce travail, c’est la découverte qu’il existe une respiration du temps qui impose à l’humanité des rythmes sur lesquels les civilisations, les croyances, les jours et les nuits se font ou se défont. Cette révélation débouchera quelques années plus tard sur la recherche d’une «machinerie» universelle, une sorte d’équation qui en définirait les règles. Sur ce thème, plusieurs ouvrages sont édités entre 1962 et 1973.

Le temps du Verseau en 1962, après un séjour dans un centre de conférences et d’études à Cap d’Ail où il y rencontre Cocteau. Les cycles du retour éternel, 1963 ; Les témoins de l’Apocalypse, 1964 (ouvrage également fantastique) ; L’homme et les dieux, 1965 ; Le dieu du futur en 1966 ; Celui qui naît en 1967 ; L’histoire universelle des sectes et sociétés secrètes, 1969 ; Un contrat pour un essai Les cycles de la révolte ne sera pas finalisé.

Il reprend ses thèses sur Nostradamus et Néron pour enrichir ses 2 études historiques : Nostradamus en clair, qui propose une interprétation des Centuries, paraît en 1970 ; Néron et le mystère des origines chrétiennes en 1971. (Un extrait spécifique de cet ouvrage, Nero, paraît dans «l’Encyclopedia Britannica» en 1974) ; L’Histoire des mythes, 1971 ; Les 3 volumes de La vie des Dieux, 1972 ; Les Trente années à venir, 1973. Un article Vie et mort des structures mythiques paraît dans la revue «Liberté» en 1973.

L'ésotériste

Les "machines démontées"

Hormis L’homme et les Dieux (1963), Le dieu du futur (1967), Nostradamus en clair (1970), La genèse du Yi-King (1978) et L’Islam dans le Coran (1980), ouvrages dans lesquels Jean-Charles Pichon tente déjà de «démonter» la construction mathématique, mythique ou ésotérique d’œuvres magistrales, il ne s’intéressera plus particulièrement aux clés, «machines», que proposent certains auteurs ou textes, qu’à partir de 1980. Il cherche chez des auteurs ou dans des œuvres «phares» ou «cultes» la volonté d’élaboration d’une forme ou d’un système universel :

Ezechiel, Platon, Lao-Tseu, La Kosmopoïa, Huysmans, Kant, Jung, Jarry, Roussel sont étudiés dans Les Précis ridicules, 1980 ; le Sepher Yetsira, Heidegger dans La Kabbale dénouée, 1984 ; Paracelse dans Les Prophéties de Paracelse, 1985 ; Le Graal, L’Alchimie dans Une Grande Machine littéraire, 1989 ; Beckett dans Si la notion n’est pas maintenue, 1991 ; Hogdson et autres écrivains de fantastique américain dans La Machine de l’éternité, 1991 ; Mallarmé, Teilhard de Chardin, Valéry, Dumézil dans Le petit métaphysicien illustré, 1974-1987 ; Daumal dans Le rêveur rêvé, 1987 ; Poe, Heidegger, Hawthorne, Tchaïkovski dans Reliefs qui est également une œuvre autobiographique, 1991 ; John Heath Stubbs dans Poèmes choisis, 1992.

La "machine de l'éternité"

Dans le souci d’associer une théorie abstraite à une réalité concrète il tente de bâtir une œuvre dont le rôle principal ne serait pas seulement d’expliquer le principe élémentaire de fonctionnement de sa «machine», mais qui serait la machine elle-même.

Mais il s’attaque surtout aux premiers jalons d’un œuvre beaucoup plus importante et qu’il nomme «Une approche thématique de l’être» qui préfigure sa recherche sur la «machine» : Le jeu de la réalité et Deux douze et un, écrit en 1974.

Outre Les litanies des dieux morts, recueil de poèmes ésotériques écrits en 1992 et publié en 2000, ainsi que Des poèmes choisis (une traduction des poèmes de John Heath Stubbs commandée par l’IUT de Nantes en 1992), les écrits réalisés de 1986 à 2006 ne sont pas encore publiés, mais en cours d’édition.

  • En 1987 Le petit métaphysicien illustré, commencé en 1974, augmenté de L’Anthologie ontologique, prend forme et devient un ouvrage monumental.
  • En 1991, Si la notion n’est pas maintenue est également une étude sur Le Dépeupleur de Samuel Beckett, et en 1992, il rédige Les chemins du vent.
  • En 1994, il termine les deux parties constituant Du nouveau chez les gémeaux : Le déménagement zodiacal et Transports en tous genres .
  • En 1996, il écrit un conte, L’âne qui a vendu son maître (illustré par Viviane Maghé).
  • De 1996 à la fin de sa vie, il entreprend sa dernière œuvre, une tentative pour cerner ce qu’il nomme «La Machine universelle». Un ensemble de textes sous le titre La question et le jeu, qu’il renommera Le rire du verseau. Plusieurs versions se succèdent, comportant sans cesse de nouveaux textes agencés selon des structures différentes. Certains de ces textes seront publiés dans la revue "Portes de Thélème", notamment Un handicapé gare de Nantes, ainsi qu’un essai La prophétie de William Hope, et des extraits d’ouvrages inédits.


Les conférences et les entretiens

Plusieurs heures d’entretiens ont été enregistrées en vidéo ou en audio depuis 1980. Il s’agit d’entretiens avec Pierre-Jean et Jean-Paul Debenat, Lauric Guillaud, Lepeltier, Le Goff, ou bien de conférences.

Ces entretiens éclairent d’une façon extrêmement nette la vie, l’œuvre et les recherches de Jean-Charles Pichon, ainsi que toute une partie de son œuvre encore inédite : Entretiens (1980) ; L’Homme et les Dieux (1987) ; L’Homme-oiseau (conférence de Guidel, 1989) ; Une approche mythique de la science (conférence de Guidel, août 1994) ; Les chemins du vent, Le cycle et l’objet (1992) ; Du nouveau chez les Gémeaux (Saintes, juillet 1994), La Question et le Jeu (Blain, juin 1997, Blain) ; Le combat et la pulsion ( ?) ; Entretiens (Limoges, juillet 2007)

Si l’œuvre de Jean-Charles Pichon est aujourd’hui mal connue, c’est sans doute à cause de la diversité de son œuvre qui a brouillé son image. C’est sans doute aussi à la suite de ruptures souvent orageuses avec des amis, relations ou éditeurs qui ont parsemées sa vie. Ruptures qui ont toujours été le point de départ d’une œuvre nouvelle. Il reste aujourd’hui à en recomposer l’ensemble.

Les actes

En juin 2008, puis en mai 2009, Les Rencontres de Berder, autour de l’œuvre de Jean-Charles Pichon ont réuni plusieurs dizaines de personnes.

Bibliographie

Autobiographies

  • 1946 La Vie impossible, Grasset
  • 1956 Promenade, Les Lettres Nouvelles n° 41
  • 1956 L'Autobiographe, Grasset, collection «Rien que la vie»
  • 1958 Venise, (notes de voyage), Les Lettres Nouvelles n° 60
  • 1958 L’Enfer bleu, Les Lettres Nouvelles n° 62
  • 1966 May et le lion, Robert Laffont (La Revue de Poche)
  • 1973 Un homme en creux, Stock
  • 1982 La Terrasse du Dôme, Philippe Camby
  • 2000 Le Rêveur rêvé, Ed. E-dite
  • 2009 Reliefs ou le dernier journal, Ed. E-dite

Chroniques

  • 1968 Chroniques d'un extra-terrestre, (pseudonyme Ganymède), Miroir du Fantastique, n°1 au n°10

Essais

  • 1945 L'Ethique et les Images morales, Prétextes (4 fascicules)
  • 1959 Luttes et jeux, Géralde (collection Grand Pavois)
  • 1959 Nostradamus et le secret du temps, Productions de Paris ; Ed. E-dite, 2002
  • 1962 Saint Néron, Robert Laffont ; Ed. E-dite, 2000
  • 1962 Le Temps du verseau (récit autobiographique), Robert Laffont
  • 1963 Les Cycles du retour éternel (Essai ésotérique): I - Le royaume et les prophètes, Robert Laffont
  • 1963 Les Cycles du retour éternel (Essai ésotérique): II - Les jours et les nuits du cosmos, Robert Laffont
  • 1965 L'Homme et les Dieux, Robert Laffont ; Laffont, 1969 ; Maisonneuve, 1986
  • 1966 Le Dieu du futur (essai ésotérique), Présence Planète ; Ed. E-dite, 2002
  • 1967 Celui qui naît (essai ésotérique), Présence Planète ; Ed. E-dite, 2002
  • 1969 Histoire universelle des sectes et des sociétés secrètes : I – Du Moyen Âge à nos jours, Robert Laffont ; Tchou, 1976 ; Souny, 1993
  • 1969 Histoire universelle des sectes et des sociétés secrètes : II – Les temps antiques, Robert Laffont ; Tchou, 1976 ; Souny, 1994
  • 1970 Nostradamus en clair, Robert Laffont ; Ed. E-dite, 2002
  • 1971 Néron et le mystère des origines chrétiennes, Robert Laffont ; Ed. E-dite, 2000
  • 1971 Histoire des mythes, Petite Bibliothèque Payot ; Ed. E-dite, 2000
  • 1972 La Vie des dieux : I – Les Dieux phénoménaux, Payot
  • 1972 La Vie des dieux : II – Les Dieux humains, Payot
  • 1972 La Vie des dieux : III – Les Dieux étrangers, Payot ; sous le titre Le cri articulé, Ed. E-dite, 2000
  • 1973 Les Trente Années à venir révélées par l'histoire cyclique, Ed. J'ai lu n° A302
  • 1976 La Genèse du Yi-King, Les Cahiers d'acupuncture
  • 1981 L’Islam dans le Coran, Cohérence ; Ed. E-dite, 2000
  • 1982 Le Jeu de la réalité : I - Les précis ridicules, Cohérence
  • 1982 Le Jeu de la réalité : II - La machine de l’éternité, Cohérence
  • 1983 La Règle du jeu, Cohérence, Sophôn
  • 1983 La Kabbale dénouée, Cohérence, Sophôn
  • 1986 Les Prophéties de Paracelse, traduction de Armel Guerne, commentaires de Jean-Charles Pichon, Ed. du Rocher
  • 1990 Une grande machine littéraire, (Le Graal, l’alchimie et la Forme Vide), Université Stendhal Grenoble III, Les Cahiers du G.E.R.F. n° 3
  • 2000 Les Litanies des dieux morts, Ed. E-dite
  • 2009 Reliefs ou le dernier journal, Ed. E-dite

Nouvelles

  • 1945 Quelqu’un venu d’ailleurs, nouvelle (sous le pseudonyme Mona Ockseoud), Prétextes
  • 1946 Le Premier Amour (sous le pseudo de Mona Ockseout), Gaudebert
  • 1946 La Fin de la terre (sous le pseudo de Jean Capé), Gaudebert
  • 1946 Valentin et son démon (sous le pseudo de Jean Desnouelles), Gaudebert
  • 1947 L’Ombre, nouvelle fantastique, Caliban, Quartier Latin
  • 1954 Tenace ami, (nouvelle fantastique), Lettres Nouvelles n° 21
  • 1958 Les Rayures d’ombres, (nouvelle fantastique), Julliard, Nouvelles 3
  • 1960 Dieu n’a pas de mémoire (nouvelle fantastique), Fiction n°76
  • 1961 Perfidies-blues, (nouvelle fantastique), Fiction n° 95
  • 1963 La Machine, (nouvelle fantastique), Fiction spécial n°4
  • 1967 Un amour absorbant, (nouvelle fantastique), Fiction Spécial 12

Œuvres cinématographiques

Romans

  • 1947 L'Epreuve de Mammon, Grasset
  • 1947 La Liberté de décembre (Prix de la Liberté 1947), Ariane
  • 1949 Mortes en camping, roman policier, (sous le pseudo de Jean Desrouelles), Sepe
  • 1950 Il faut que je tue M. Rumann, Prix Sainte-Beuve, Corrêa
  • 1950 Ceci est mon corps, récit évangélique, Orphée (9 hors-texte de Michèle Michaux)
  • 1951 La Loutre, Corrêa
  • 1952 Le Juge, Corrêa
  • 1952 Sérum et Cie, Corrêa
  • 1954 Les Clés et la Prison (Prix de la Société des Gens de Lettres), Stock
  • 1955 La Soif et la Mesure, Stock
  • 1955 L'Abondance du cœur, Amiot-Dumont
  • 1956 A corps et à cris. En collaboration avec Willy de Spens. Ed. de Paris, Série Blonde
  • 1956 Tambour battant, Biographie du comédien Robert Dalban. En collaboration avec Noëlle Fougères [Loriot], Ed. de Paris, Série Blonde
  • 1957 Le Bien du prochain (sous le pseudo de Pascal Pieta-Ghitte, anagramme de Pastiche et Plagiat), Corréa Buchet-Chastel
  • 1961 Joseph Maldonna, Calmann-Lévy
  • 1964 Les Témoins de l’Apocalypse, roman d’anticipation, Robert Laffont
  • 1966 Borille, Grasset
  • 2001 Le Fonctionnaire déplacé, Ed. E-dite
  • 2001 Le Jeu de Bès, Ed. E-dite
  • 2003 L’Objet volant identifié, Ed. E-dite
  • 2004 Le Retour à la ville, Ed. E-dite
  • 2006 La Folie Merlin, Ed. E-dite

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