Jean-baptiste coffinhal

Jean-baptiste coffinhal

Jean-Baptiste Coffinhal

Jean-Baptiste Coffinhal, né en Auvergne à Vic-sur-Cère le 7 novembre 1762, guillotiné à Paris le 18 thermidor an II (6 août 1794), est un révolutionnaire français. Clerc de procureur, il devient juge au Tribunal révolutionnaire, puis vice-président. Par ailleurs, il est élu au Conseil général de la Commune de Paris.

Sommaire

Jeunesse

Jean-Baptiste Coffinhal était le plus jeune des trois fils d'un avocat d'Aurillac. Ses deux frères aînés étudient la jurisprudence. Son frère, Joseph Coffinhal, était lui aussi juge sous la Révolution, mais à la Cour de cassation. Joseph Coffinhal est devenu Baron et Conseiller d'État sous l'Empire, sous le nom de Baron Dunoyer. Lui opte pour la médecine mais, s'en lassant très vite, il se rend à Paris où il trouva une place de clerc de procureur. Percevant un maigre salaire, il vit pauvrement dans l'espoir de jours meilleurs.

Juge au tribunal révolutionnaire

Il s'enthousiasme pour la Révolution, prend une part active à l'agitation politique qui secoue la capitale, mais sans succès. Pendant les trois premières années, il ne fit qu' « agiter la poussière des clubs » selon les mots de Mirabeau. Il remplit les fonctions de commissaire de police dans sa section. Il participe à la prise des Tuileries lors de la journée du 10 août 1792. Peu de temps après il est nommé juge au tribunal criminel extraordinaire (dit du 17 août 1792).

Lors de la création du Tribunal révolutionnaire, le 10 mars 1793, il est nommé juge et devient l'ami de Fouquier-Tinville. Il semble avoir apprécié les divertissements. De temps en temps, on pouvait l'apercevoir, dans le quartier du Palais-Royal à des heures tardives, profitant agréablement de la vie. Un jour, il fut même arrêté et mené au poste avec Fouquier-Tinville, le fils de ce dernier, et un des jurés du tribunal. Ils refusèrent de montrer leurs cartes civiques à une patrouille[1].

Sa carrière de juge prit de l'importance lors du procès de Jacques-René Hébert et des Hébertistes. Il fut chargé avec d'autres juges de l'instruction du procès et de rédiger un journal du procès. En collaboration avec trois autres collègues, son travail ne reflète guère la réalité des débats. En 1795, sous la Convention thermidorienne, la découverte des documents concernant l'instruction des divers procès qu'il eût à charge d'instruire révèle maintes suppressions et des "rectifications" faites par Jean-Baptiste Coffinhal[2]. Lors du procès des parlementaires, il se fit également remarquer par sa sévérité et sa malhonnêteté.

Remplaçant René-François Dumas, il présida les audiences du procès des fermiers généraux parmi lesquels se trouvait Antoine Lavoisier. Il y eut beaucoup de discussions sur la réalité de la célèbre phrase «La République n'a pas besoin de savants ni de chimistes» que Jean-Baptiste Coffinhal aurait adressée à Lavoisier. S'ils sont tous unanimes pour décrire Jean-Baptiste Coffinhal comme un homme sévère et impitoyable dans l'exercice de ses fonctions, les témoignages de cette époque qui ne garantissent pas la véracité de ces paroles, relatent quelques réparties de Jean-Baptiste Coffinhal qui prouvent son humour macabre doublé d'un sadisme glacial[réf. nécessaire]. Le 10 juin 1794, on élimine les mauvais éléments du tribunal révolutionnaire, à cette occasion Jean-Baptiste Coffinhal est nommé premier des trois vice-présidents.

Le 9 thermidor et la fuite

Lors de la chute de Maximilien de Robespierre, Jean-Baptiste Coffinhal eut une attitude hésitante. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Jean-Baptiste Coffinhal, réfugié à l'Hôtel de Ville avec Maximilien de Robespierre et ses partisans, parvient à prendre la fuite, il longe les berges de la Seine et gagne l'île des Cygnes, non loin du quai de Grenelle où des bateliers cantaliens le cachent. Jean-Baptiste Coffinhal demeure caché du 28 juillet au 5 août 1794. Hésitant à regagner son domicile, il frappe à la porte de sa maîtresse, Mme Nègre, résidant rue Montorgueil. Celle-ci refuse de l'héberger. Errant sans but dans les rues de Paris, Jean-Baptiste Coffinhal fait la rencontre d'une personne qui lui devait encore de l'argent. Cet homme accepte de le cacher et l'incite à entrer dans sa demeure puis se précipite à la police pour le dénoncer. Jean-Baptiste Coffinhal est incarcéré à la Conciergerie vers deux heures du matin. Son voisin de cellule, Fouquier-Tinville l'entendit hurler jusqu'au petit matin, accablant de reproches François Hanriot et les autres conjurés. Il est condamné à mort sur simple vérification de son identité par le tribunal criminel du département[3]. Dans la charrette qu'il le transporte de la Conciergerie à la place de Grève, il est seul, debout, la tête haute, de temps à autre il regardait la foule avec indifférence. Celle-ci lui lançait des injures sarcastiques, lui renvoyant les sinistres plaisanteries dont il accablait les accusés. Il gravit les marches qui le menaient à la guillotine d'un pas décidé, sans prononcer un mot, il offrit son cou à Charles-Henri Sanson.

Bibliographie

Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987,1998 [détail de l’édition]

Notes et références

  1. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux narra cet incident. Jean-Baptiste Coffinhal et ses trois amis furent arrêtés dans un état d'ivresse très avancée. Jean-Baptiste Coffinhal, était selon les témoignages dans un état d'excitation extrême. Toujours selon les témoignages de ses contemporains, Jean-Baptiste Coffinhal appréciait les bons vins, sa cave si l'on se réfère à l'inventaire dressé après son exécution, était bien approvisionnée (237 bouteilles pleines, 300 vides, plus une feuillette pleine, soit 225 litres de vin en fût).
  2. Déposition du juge Féral à la date du 9 vendémiaire an III (30 septembre 1794).
  3. Le Tribunal révolutionnaire où avait siégé Jean-Baptiste Coffihal était provisoirement suspendu.
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