Jean-Marie Muller

Jean-Marie Muller
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Jean-Marie Muller
Jean-Marie Muller en 1991 au Liban
Jean-Marie Muller en 1991 au Liban

Activités Philosophe, écrivain.
Naissance 21 octobre 1939
Vesoul, Haute-Saône
Langue d'écriture français

Jean-Marie Muller est un philosophe français, spécialiste de Gandhi et de la non-violence. Il est directeur des études à l'Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits. Il est aussi un membre fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente, et membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI.

Sommaire

Biographie

Carrière professionnelle

Jean-Marie Muller est né le 21 octobre 1939 à Vesoul (Haute-Saône), il est marié et père de deux enfants.

Professeur de philosophie jusqu'en 1970, il quitte alors l'enseignement pour se consacrer à plein temps à des travaux de recherche sur la non-violence, ainsi qu'à sa mise en œuvre au niveau de l'information, de la formation et de l'action. Depuis 1974, il assure cette tâche en liaison étroite avec le Mouvement pour une alternative non-violente (MAN) dont il est l'un des membres-fondateurs et l'un des animateurs.

En 1983, le ministre de la Défense lui demande de conduire une étude sur la défense civile non-violente. Cette étude, réalisée en collaboration avec Christian Mellon et Jacques Sémelin, a été publiée en 1985 par la Fondation pour les Études de Défense Nationale sous le titre "La dissuasion civile". Il participe en 1984 à la création de l'Institut de Recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (IRNC), dont il est actuellement le Directeur des études. Depuis 1985, l'IRNC participe à des réunions de travail avec des représentants du Secrétariat général de la défense nationale (SGDN).

De 1985 à 1992, il est chargé de cours de l'Institut d'Études Politiques de l'université de Lyon où il a donné un enseignement sur la stratégie de l'action non-violente.

Il écrit régulièrement dans Alternatives non-violentes.

Objection de conscience

En 1967, alors qu'il est officier de réserve, il demande à bénéficier du statut des objecteurs de conscience. Après le refus de la commission juridictionnelle de le lui accorder, il renvoie son livret militaire au Ministre de la Défense. Il manifeste ainsi sa volonté d'assumer désormais ses responsabilités civiques dans le cadre d'une défense civile non-violente. Le 8 janvier 1969, il comparaît devant le Tribunal correctionnel d'Orléans qui le condamne à trois mois de prison avec sursis, mille francs d'amende et cinq ans de privation de ses droits civiques.

Jean-Marie Muller participe au Comité consultatif créé en 1982 par le Premier Ministre en vue d'établir une concertation sur le dossier relatif au vote d'une nouvelle loi sur l'objection de conscience. Parmi les réformes qui seront adoptées, il est désormais possible aux réservistes d'obtenir le statut légal des objecteurs de conscience.

Actions publiques

Jean-Marie Muller, Lanza del Vasto et Jacques Pâris de Bollardière (à droite) sur le plateau du Larzac.

Jean-Marie Muller entreprend en juin 1970, avec Jean Desbois, une grève de la faim de deux semaines pour protester contre la vente de seize avions « Mirage » de Dassault au gouvernement des généraux brésiliens. Cette action a un grand retentissement dans l'opinion publique et reçoit de soutien de nombreux mouvements et personnalités.

En 1973, il participe à l'action du « Bataillon de la Paix » menée dans le Pacifique pour protester contre les essais nucléaires français. Il se trouve, en compagnie de Jacques de Bollardière, de Jean Toulat et de Brice Lalonde, à bord du FRI, le bateau contestataire de l'organisation Peace Media, lorsque celui-ci est arraisonné par la marine nationale à l'intérieur de la zone interdite. Lorsque la bombe explosera, il sera détenu dans la prison militaire de la base de Hao. Ce sera la dernière fois que le gouvernement français procédera à des essais nucléaires en atmosphère.

En octobre 1978, il participe à une grève de la faim de quatre jours avec Lanza del Vasto, Jacques de Bollardière, Jean Toulat, Jean Goss et quatre paysan(ne)s du Larzac afin d’interpeller l’opinion et les pouvoirs publics sur l’affaire du camp militaire. François Mitterrand leur rend visite et les assure de sa solidarité. En 1981, élu Président de la République, il rendra le Larzac aux paysans.

Voyages, rencontres, formations

En 1972, Jean-Marie Muller fait un séjour prolongé aux États-Unis où il rencontre de nombreux responsables des mouvements non-violents américains qui sont alors engagés dans la résistance à la guerre du Viêt Nam. Il rencontre également plusieurs dirigeants du mouvement noir, ainsi que César Chávez, le leader de la lutte des travailleurs agricoles.

Il participe à Moscou au Congrès Mondial des Forces de Paix en octobre 1973. Puis en février 1974, il prend part à Medellín (Colombie) à la « Conférence pour la stratégie non-violente de libération en Amérique Latine ». Il anime ensuite un séminaire de formation sur l'action non-violente à Riobamba (Équateur), à l'invitation de Mgr Proano, l'évêque des Indiens. En mars 1975, il séjourne en Grèce où il donne des conférences sur la non-violence. En 1977, il séjourne deux mois en Inde sur les traces de Gandhi.

En 1987, il fait un séjour de deux semaines en Pologne où il rencontre les principaux dirigeants du syndicat Solidarité et du mouvement Liberté et Paix[1].

En août 1988, en tant que consultant étranger de l'Université de Paix de San Jose (Costa Rica), il participe à une mission chargée par le gouvernement du Nicaragua de faire connaître aux dirigeants les théories et les pratiques de la défense civile non-violente.

En 1990, à l'invitation de l'Action sociale culturelle (ASC), il fait un séjour de trois semaines au Liban où il participe à une session de formation. Il retourne au Liban en 1991, en 1993 et en 1997. Plusieurs de ses livres sont traduits en arabe et publiés au Liban.

En octobre 1990, il participe à l’Assemblée Européenne des Citoyens à Prague (Tchécoslovaquie).

Il séjourne au Tchad en mars 1993 à l'invitation du mouvement Tchad non-violence. Il fait un nouveau séjour au Tchad en février 1994 où il anime deux séminaires de formation. En décembre 1993, il participe et intervient à l’Assemblée Européenne des Citoyens à Ankara (Turquie).

Il séjourne en avril 1994 à Washington (USA), où il rencontre le président de la République d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, et plusieurs personnalités politiques haïtiennes en exil pour étudier la possibilité d’une résistance non-violente en Haïti qui vit alors sous le régime militaire du général Cédras.

Toujours en 1994, Jean-Marie Muller participe à l’Assemblée Européenne des Citoyens à Bratislava (Tchécoslovaquie), au Séminaire international sur la négociation dans les conflits armés de Villa de Leyva (Colombie), à la Triennale de l'Internationale des résistant(e)s à la guerre (IRG) à Sao Leopoldo (Brésil).

Il rencontre Jean-Pierre Shumacher, l’un des deux survivants des moines de Tibhirine, en janvier 1997 au Maroc. En 1998, il participe à la triennale de l’Internationale des Résistants à la Guerre à Poreč (Croatie), puis à une mission de paix en Colombie au sein d'une délégation française qui rencontre les « communautés de paix » de la région de l'Uraba.

En janvier 2001, il séjourne à Montréal où il donne des conférences sur la non-violence dans le cadre de la préparation de la résistance civile au Sommet des Amériques qui doit se tenir au Canada au mois d'avril suivant. Puis il se rend en Inde où il visite l’ashram de Gandhi à Ahmedabad.

En 2004, Jean-Marie Muller anime des sessions de formation à Maroua, Mokolo et Yaoundé au Cameroun. Il y retourne en 2006 à deux reprises, pour des ateliers et conférences à Bafoussam et à Mbalmayo.

Il donne en 2004 la conférence inaugurale au Colloque sur l’action non-violente organisé à Magdebourg (Allemagne) ; puis intervient au Colloque sur la résistance non-violente à Saint-Sébastien puis au colloque sur l’intervention civile à Figueras (Espagne). Il se rend en Colombie fin 2004, pour un séminaire international organisé par la municipalité de Bogota sur le thème : « La non-violence et la résistance civile comme instruments pour la réconciliation ». Puis il anime un séminaire pour les étudiants en science politique de l’université de Pise (Italie) à l’occasion de la publication en italien de son livre Le principe de non-violence.

Il participe en janvier 2005 à Porto Alegre au Forum Social Mondial où il donne une conférence sur le thème « L’option non-violente dans les luttes sociales et politiques ». En novembre 2005, il est à nouveau au Brésil, à Sao Paulo, à l’invitation de l’association Palas Athena. Il y retourne en mai 2006, à Recife pour animer un atelier et une conférence au Congrès de la santé et de la culture de paix et de non-violence.

En décembre 2005, il participe et intervient lors de la rencontre internationale sur la résistance palestinienne non-violente organisée à Bethléem (Palestine). Puis en janvier 2006, il anime à Amman (Jordanie) une session de formation à la non-violence pour des Irakiens travaillant pour la promotion des droits de l’homme au sein de la société civile. Il y retourne en octobre-novembre pour participer à l’animation de deux sessions de formation à la non-violence pour des Palestiniens, des Irakiens, des Syriens et des Libanais[2].

Il réalise de nombreux voyages, ponctués d'ateliers, d'animation de conférence ou de cours sur le thème de la non violence, comme à Amman en Jordanie en 2006, à Bafoussam et Mbalmayo au Cameroun en mai 2006, à Recife au Brésil lors d'une conférence au Congrès de la santé et de la culture de paix et de non-violence, en novembre 2006 en Jordanie, en décembre 2006 à Bafoussamau Cameroun, en octobre 2007 au Brésil pour la 1ère Journée internationale de la non-violence, en Syrie en 2008 pour des conférences au Centre culturel français de Damas et à l’ambassade de France en Syrie, au Liban en 2008 et en août 2009 pour la première session de l’Université académique pour la non-violence et les droits humains dans le monde arabe (AUNOHR) de Beyrouth

En 2008, il a participé à un atelier de travail sur la non-violence organisé par la maison d'édition Maaber de Damas, où il a formé des jeunes gens à l'action non-violente. Il a également signé la traduction en arabe de son ouvrage Dictionnaire de la non-violence (Quamous al-la'unf) traduit par Mohamed Ali Abdel Jalil, et ce à la suite de la conférence prononcée au CCF de Damas

En novembre 2009, il participe au premier Forum national irakien pour la non-violence à Erbil (Irak), et y revient en avril 2010.

Le 4 juin 2011, il participe à la Journée de la non-violence dans le monde arabe à Beyrouth (Liban)

Œuvres

  • L'Évangile de la non-violence, Fayard, 1969. (ISBN 978-2-213-00119-7)
  • Le Défi de la non-violence, Le Cerf, 1976.
  • César Chávez, un combat non-violent (en collaboration avec Jean Kalman), Fayard/Le Cerf, 1977.
  • Stratégie de l'action non-violente, Le Seuil, 1981. (ISBN 978-2-02-005777-6)
  • Vous avez dit : « Pacifisme ? », de la menace nucléaire à la défense civile non-violente, Le Cerf, 1984.
  • La Dissuasion civile, (en collaboration avec Christian Mellon et Jacques Sémelin), Fondation pour les Etudes de défense nationale, 1985.
  • Lexique de la non-violence, IRNC, 1988.
  • La Nouvelle Donne de la paix, Ed. du Témoignage Chrétien, 1992.
  • Désobéir à Vichy, la résistance civile des fonctionnaires de police, PU de Nancy, 1994.
  • Gandhi, la sagesse de la non-violence, Desclée de Brouwer, 1994. (ISBN 978-2-220-03554-3)
  • Simone Weil, l'exigence de non-violence, Desclée de Brouwer, 1995. (ISBN 978-2-220-03623-6)
  • Comprendre la non-violence, Ed. NVA, 1995.
  • Le Principe de non-violence. Parcours philosophique, Desclée de Brouwer, 1995. (ISBN 978-2-220-03733-2)
  • Guy Riobé et Jacques Gaillot. Portraits croisés, Desclée de Brouwer, 1996. (ISBN 978-2-220-03801-8)
  • Paroles de non-violence, Albin Michel, 1996. (ISBN 978-2-226-08238-1)
  • Principes et méthodes de l'intervention civile, Desclée de Brouwer/Éditions Charles Léopold Mayer, 1996, (ISBN 978-2-220-03983-1).
  • Gandhi l'insurgé. L'épopée de la Marche du sel, Albin Michel, 1997. (ISBN 978-2-226-09408-7)
  • Vers une culture de non-violence avec Alain Refalo, Dangles, 1999. (ISBN 978-2-7033-0503-3)
  • Le courage de la non-violence, Editions du Relié, 2001. (ISBN 978-2-909698-69-4)
  • Charles de Foucauld : Homme de paix ou moine-soldat, La Découverte, 2002. (ISBN 978-2-7071-3854-5)
  • De la non-violence en éducation, Paris, 2002, UNESCO, Préface de Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO, 72 p. (Traduit en anglais et en espagnol).
  • Quelle éthique après le 11 septembre ?, Collectif, 2003 (ISBN 9782747551250)
  • Délégitimer la violence, Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées, Colomiers, 2004, 42 p.
  • Dictionnaire de la non-violence, Les Editions du Relié, 2005, 401 p. (ISBN 9782914916561)
  • Choisir la non-violence pour rendre un autre monde possible, Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées, Colomiers, 2006, 56 p.
  • La non-violence en action, Éditions du Man, Paris, 2007, 88 p.
  • Gandhi, sage et stratège de la non-violence, en coll. avec Alain Refalo, Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées, Colomiers, 2007, 88 p.
  • Désarmer les dieux, Le christianisme et l'islam, au regard de l'exigence de non-violence, Le Relié Poche, 2010.
  • Supplique à un prix Nobel en guerre, Editions des îlots de résistance, Paris, 2010.
  • Les Français peuvent-ils vouloir renoncer à l'arme nucléaire ?, Les Editions du Mouvement pour une Alternative non-violente, 2010.
  • L'impératif de désobéissance, Fondements philosophiques et stratégiques de la désobéissance civile, Editions le passager clandestin, 2011, 288 p., (ISBN 9782916952550)

Notes

  1. En 1985, son livre Stratégie de l'action non-violente avait été publié en polonais dans une édition clandestine.
  2. boycotter Israel, une lutte pour une paix juste, sur le site lemonde.fr

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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