Jean-Laurent Mosnier

Jean-Laurent Mosnier
Autoportrait (Minneapolis Institute of Arts)
Naissance	1743 Paris
Décès	10 avril 1808 Saint-Pétersbourg
Nationalité	France
Activité(s)	Peintre, miniaturiste
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Jean-Laurent Mosnier, né en 1743 à Paris et mort le 10 avril 1808 à Saint-Pétersbourg, est un peintre et miniaturiste français.

Peintre de cour sous l’Ancien Régime, Mosnier entama, à partir de 1789, une brillante carrière de peintre mondain à Londres, Hambourg et Saint-Pétersbourg. Plusieurs fois académicien, il laisse une œuvre considérable et de très haute qualité, tant en peinture qu’en miniature. Il est paradoxalement un des artistes de l’école française sur lequel on est le moins documenté.

Peintre de la reine

Il fit son apprentissage à l’Académie de Saint-Luc à partir de 1766 et bénéficia très tôt de puissantes recommandations et protections. Depuis ses débuts, Mosnier cultivait avec bonheur l’art de la miniature et c’est d’ailleurs ce talent particulier qui l’a rapidement fait connaître des courtisans. Sa manière agréable et flatteuse fit bientôt remarquer le « Roslin de la miniature » de la reine dont il devint l’un des portraitistes attitrés. Il a ainsi réalisé un certain nombre de portraits de Marie-Antoinette, portraits qui, souvent répliqués, servaient de présents de cour à cour, contribuant à assoir la notoriété de l’artiste à l’étranger.

Il obtint de nombreuses commandes de portraits à l’huile, dont celui somptueux, aujourd’hui conservé à Lamballe, de la princesse de ce nom, une œuvre en grand format, véritable réussite technique mais où l’art prend visiblement le pas sur le réalisme. Largement reconnu, Mosnier fut agréé à l’Académie royale le 29 juillet 1786 et reçu deux ans plus tard, le 23 mai 1788, avec les portraits de Charles-Antoine Bridan, le sculpteur, et de Lagrenée l’Aîné, ancien directeur de l’Académie de France à Rome. Ce dernier portrait et celui de Jean-Sylvain Bailly, fameux scientifique devenu maire de Paris en 1789, furent exposés au salon de 1789 avec le portrait d’une « jeune personne méditant sur sa lecture », et plusieurs autres portraits et études d’enfants.

L’émigration

Inquiet à l’idée de perdre ses plus gros clients tentés par l’émigration, Jean-Laurent Mosnier se résolut à émigrer à son tour et il se rendit à Londres à peu près à l’époque – 1790 – où ses confrères Danloux, Violet ou Ferrières prenaient la même décision. Dès son arrivée, il fut sollicité par la marquise de Grécourt (1790), sir John Carrington et l’amiral Rodney (1791), d’autres personnages en vue, à raison d’une douzaine de portraits par an, ce qui lui assura d’emblée de confortables revenus. Il prit part à cinq expositions successives à la Royal Academy où il présenta trente-deux portraits. Plusieurs d’entre eux sont ceux de Français émigrés, telle Marie-Nicole Vignier de Montreal qui, sauvée par le 9 thermidor, vint à Londres où elle épousa le banquier Walter Boyd junior. Dans le portrait de cette jeune femme connue pour sa séduction – aujourd’hui à Buenos Aires –, Mosnier alors rival de Danloux – pour qui lady Boyd a également posé –, révèle toute l’étendue de son art esthétisant, extrêmement éloigné du réalisme davidien qui était de mise à Paris depuis 1789.

Chassé, comme beaucoup de Français, par l’Alien Bill de 1796, Mosnier se rendit à Hambourg où il sollicita une clientèle distinguée. Comme sa compatriote Vigée-Lebrun à Vienne, il obtint un très grand succès et les musées et collections allemandes conservent de nombreux portraits datant de cette période. Pendant ces quatre années, il peignit entre autres le brillant critique littéraire August Lafontaine et d’autres personnalités de la société allemande et également les émigrés de Wandsbek, Altona et Hambourg qui pouvaient encore s’offrir le luxe d’un portrait de maître.

Après quatre ans passés à Hambourg, Mosnier obtint l’autorisation d’entrer en Russie. c’est à cette occasion qu’il peignit le représentant du tsar à Hambourg, le comte Muvravieff, qui l’avait chaudement recommandé en haut lieu. Contrairement à Vigée-Lebrun qui était arrivée deux ans avant lui, il demeura définitivement en Russie, se faisant apprécier du jeune tsar Alexandre I^er qui posa pour lui et le mit à la mode. Il peignit ensuite l’impératrice Elisabeth, les membres de la famille Stroganoff ou encore la princesse Tatiana Youssoupoff. Nommé professeur à l’Académie impériale en 1806, il mourut deux ans plus tard.

Sources

• Jean-François Heim, Claire Béraud, Philippe Heim, Les Salons de peinture de la Révolution française (1789-1799), Paris, CAC Éditions, 1989.
• Olivier Blanc, Portraits de femmes, artistes et modèles à l’époque de Marie-Antoinette, Paris, Carpentier, 2006. (ISBN 9782841674381)

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• Jean-Laurent Mosnier sur la base joconde