Jardin des plantes de Paris

Jardin des plantes de Paris
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Plan du Jardin des plantes

Le jardin des plantes de Paris est un jardin botanique ouvert au public, situé dans le Ve arrondissement de Paris, entre la mosquée de Paris, le campus de Jussieu et la Seine. Il appartient au Muséum national d'histoire naturelle et est, à ce titre, un campus.

Placé sous le patronage de Buffon jusqu'en 1788, il s'étend sur une superficie de 23,5 hectares.

Sommaire

Attractions du jardin

La perspective

La grande galerie de l'évolution vue du Jardin des plantes

Une grande perspective (500 m de long pour 3 ha) s'étend de la grande galerie de l'évolution à la place Valhubert, près des quais de Seine. Ses parterres à la française sont bordés de rideaux de platanes. À partir du mois d'avril, les parterres sont fleuris. Les collections de fleurs changent régulièrement, totalisant près de mille plantes cultivées.

La perspective se divise en deux esplanades : l'esplanade Milne-Edwards, du nom du directeur du Muséum de 1890 à 1900, qui se trouve face à la Galerie, et l'esplanade Lamarck, du côté de la Seine. L'esplanade Milne-Edward recouvre la zoothèque située en sous-sol, qui regroupe des centaines de milliers d'animaux naturalisés, insectes, poissons, reptiles ou mammifères. Face à la Galerie, en tête de cette esplanade, se trouve une statue en bronze de Buffon, œuvre de Jean Carlus (1908).

Les grandes serres

La Serre des cactées construite en 1834-36 par Rohault de Fleury.

Quatre serres à armature métallique sont alignées le long de la perspective. Après cinq ans de travaux, 1 300 m² de verreries démontées et huit millions d'euros investis, les serres du Jardin des plantes accueillent de nouveau le public depuis juin 2010. Elles offrent aux visiteurs :

  • un jardin d'hiver (750 m²), à climat chaud et humide (22 °C). De style art déco, la serre est l'œuvre de l'architecte René Berger (1937). Elle comprend un ruisseau, des ficus, des palmiers, des bananiers, des plantes grimpantes et épiphytes...
  • une serre dite mexicaine, œuvre de Rohault de Fleury (18341836), précurseur de l'architecture métallique en France. Elle regroupe des espèces caractéristiques des milieux arides d'Amérique, Afrique méridionale et Madagascar : cactus, euphorbes, agaves, avocatiers, caféiers, poivriers...
  • une serre australienne et néo-calédonienne, également dessinée par Rohault de Fleury...
  • et une serre dite paléobotanique qui présente les étapes du développement de la flore depuis l'apparition des plantes terrestres, il y a 430 millions d'années.

Les jardins spécialisés

L'école de botanique, au centre du Jardin des Plantes.

Située le long de la Galerie de Minéralogie, la roseraie a pour but d'étudier et de présenter au public les différentes sous-espèces de roses, classées de manière raisonnée. Elle comprend 170 variétés de roses européennes, plantées le long de l'allée Haüy (du nom de l'abbé Haüy, pionnier de la minéralogie), qui longe la galerie de botanique et de géologie. Elle est ornée de deux statues, L'Amour prisonnier de Félix Sanzel et Venus genitrix de Charles Dupaty.

Une École de Botanique et un Jardin écologique s'alignent entre les serres et la Seine : la première présente les végétaux par familles et permet d'appréhender leurs caractéristiques, le second est un milieu composite des régions tempérées, où l'on observe les populations végétales et animales dans leur évolution naturelle.

Regroupant 4 500 variétés d'arbustes et de plantes, l'école de botanique a été créée par le botaniste André Thouin au XVIIIe siècle. Elle vise à présenter de manière raisonnée au public et aux botanistes les espèces susceptibles de vivre en plein air en Europe. Elle comprend également des arbres historiques. Plusieurs cours hebdomadaires y sont dispensés par les jardiniers du Muséum.

Entre l'école de botanique et la ménagerie, le jardin alpin, créé en 1931 (à la place d'une pépinière), vise à étudier les plantes arbustives et herbacées des milieux montagnards du monde entier (Himalaya, Alpes, Corse). Il compte plus de 2 000 plantes sur deux zones reliées par un passage souterrain. Ce jardin comporte un pistachier mâle à partir duquel le botaniste Sébastien Vaillant mit en évidence la sexualité des végétaux au XVIIIe siècle.

La ménagerie

Article détaillé : Ménagerie du Jardin des plantes.
Peintres animaliers au Jardin des plantes en 1902.
Magazine L'Illustration (août 1902).

La ménagerie est le second plus ancien parc zoologique du monde. Elle fut créée en 1793 à l'initiative de Bernardin de Saint-Pierre, par le transfert des animaux de la ménagerie royale de Versailles et les ménageries privées et foraines. Lors de la commune de Paris (1871), les animaux furent mangés par les Parisiens assiégés.

Au cours de son histoire, elle a présenté d'innombrables espèces animales, dont la première girafe présentée en France (1826), des éléphants, des ours bruns et blancs, des phoques.

Beaucoup de constructions, parfois sophistiquées pour l'époque, ont été édifiées à cet effet au XIXe et au début du XXe siècle, succédant aux enclos et cages sommaires du début : rotonde, fosses aux ours, singeries, fauveries, maisons des rapaces et des reptiles, faisanderies. La plus vaste d'entre elles est sans doute la grande volière édifiée en 1888 par Alphonse Milne-Edwards pour l'Exposition universelle de 1889[1] et toujours utilisée.

Au milieu du XXe siècle, la ménagerie est entrée dans une période de déclin, éclipsée par des parcs zoologiques plus modernes (Zoo de Vincennes, Parc de Thoiry), puis contestée par les mouvements anti-zoos, alors que pratiquement aucune rénovation ne pouvait être entreprise, faute de moyens (c'était aussi l'époque où la Grande galerie de Zoologie, aujourd'hui de l'Évolution, a dû fermer parce qu'il pleuvait à travers sa verrière). Les animaux vivaient dans des installations généralement mal entretenues, souvent dégradées et exiguës.

C'est à partir des années 1980 qu'une politique de réhabilitation de la ménagerie a été mise en place, avec plusieurs rénovations successives (Volières à Rapaces, Rotonde, Maison des Reptiles, etc.), et une nette préférence accordée à la présentation d'espèces de petite et moyenne taille, généralement peu connues et/ou menacées d'extinction.

Les plus grandes espèces (éléphant, girafe, lion, tigre, gorille, chimpanzé, ours), impossibles à maintenir correctement dans des installations de petite taille et impossibles à agrandir au centre de Paris, ont progressivement quitté la ménagerie dans les années 1970 à 2000.

Actuellement, elle héberge 1 100 animaux, mammifères, reptiles et oiseaux, sur 5,5 hectares. Elle s'est spécialisée dans plusieurs groupes d'animaux : chez les mammifères, le cheval de Przewalski, l'orang-outan, plusieurs espèces de caprins (chèvre des montagnes rocheuses, takin, bharal, bouquetin d'Éthiopie), des petits carnivores, des rongeurs et des cercopithèques ; chez les oiseaux, les vautours et les rapaces nocturnes sont bien représentés, de même que les faisans et certains échassiers (spatules, ibis, grues, agamis et le très rare kagou huppé) ; de nombreux reptiles (dont des tortues géantes de plus de 100 ans), des batraciens et des insectes sont élevés dans la maison des reptiles et le vivarium (construit par souscription grâce à René Jeannel).

Histoire et particularités du jardin

Plan détaillé du jardin des plantes en 1851.
Enluminure représentant le Jardin du Roi en 1636
Le Jardin du roi en 1730, plan de Paris de Roussel.

Créé en 1635, le Jardin du roi présente dès le début le dessin général de l'actuel jardin. Il sera à la Révolution rebaptisé Jardin des plantes de Paris[2].

Article détaillé : Jardin du roi.
  • Traditionnellement, le Jardin des plantes est ouvert au public du lever au coucher du Soleil, ce qui fait que ses horaires ne sont pas les mêmes au long de l'année.
  • La butte sur laquelle se trouve aujourd'hui le "Labyrinthe", connue sous le nom de butte des Copeaux[3], était, au Moyen Âge, une décharge à ciel ouvert, ultérieurement recouverte de terre. Le tombeau de Daubenton s'y trouve (voir plus bas).
  • Rétif de la Bretonne décrit dans Les Nuits de Paris le libertinage qui avait lieu à la fin du XVIIIe siècle dans le labyrinthe après la fermeture du jardin: "Je ne décrirais pas leurs amusements; ils avaient raison de tenir les portes fermées".
  • Des catacombes s'ouvrent à gauche de l'entrée de l'Hôtel de Magny, bâtiment du XVIIIe siècle abritant des bureaux et le "Cabinet d'Histoire du jardin des plantes".
  • En 1789, le capitaine marseillais Pierre Blancard rapporte d'un voyage en Chine, pour la première fois, en France des boutures de chrysanthèmes.
  • La Révolution éclate un an après la mort de Buffon, intendant du Jardin du roi, et entraîne de nombreux changements dans l'organisation de jardin. Voici le début du texte fondateur rédigé par les savants eux-mêmes, à la demande de l'Assemblée nationale :
    • Article 1er : L'établissement sera nommé Muséum National d'histoire Naturelle.
    • Article II : Le but principal de l'établissement sera l'enseignement public de l'histoire naturelle, pris dans toute son étendue et appliquée à l'avancement de l'agriculture, du commerce et des arts.
    • Article III : Le Muséum d'Histoire Naturelle sera sous la protection immédiate des représentants de la Nation.
    • Article IV : Tous les officiers du Muséum d'Histoire Naturelle porteront le titre de professeurs.
    • Article V : Tous les professeurs du Muséum seront égaux en droits et en appointements.
  • Afin de conserver le salaire élevé de Daubenton, les savants le nomment avec Buffon fondateur du Museum, et Daubenton, alors âgé de 74 ans, est nommé directeur à vie. Il s'ensuit des temps plutôt confus, le gouvernement révolutionnaire ayant des affaires plus urgentes à traiter. En 1791, Bernardin de Saint-Pierre est nommé intendant du jardin.
  • La Bièvre coulait jadis au sud du Jardin des Plantes ; des tanneries s'y étaient installées ; recouverte au milieu du XIXe siècle, son parcours forma une rue ultérieurement nommée Nicolas Houël ; lors de la guerre de 1870 un hôpital de campagne fut bâti à la hâte le long de cette rue et de la rue Buffon ; enfin la Troisième République rendit au Muséum l'usage de cet ensemble de terrains (pour partie, hérités des ducs d'Orléans) et de bâtiments, qui abritent depuis lors des laboratoires, des collections parmi les plus importantes au monde (lithothèques, entomothèques, malacothèques et carcinothèques) et des bibliothèques. Lors de la Première Guerre mondiale, la partie ouest de la rue Nicolas Houël devînt l'allée centrale de cet ensemble, appelé Îlot Poliveau, qui fut alors clos. Cette partie du Muséum, située au sud de la rue Buffon, risque de voir la plupart de ses laboratoires démolis en 2011 pour faire place à la faculté de Censier à compter du désamiantage de celle-ci[4].
  • Au XXe siècle, Charles Trenet racontait[5] que le Jardin des Plantes avait inspiré deux textes de ses chansons: C'est un jardin extraordinaire et Un petit oiseau et un petit poisson s'aimaient d'amour tendre, ce dernier né d'une observation qui avait ému les visiteurs dans les années 1930 : une mésange nourrissait les poissons rouges du bassin aux Nymphéas (aujourd'hui disparu, il se trouvait à la place de l'actuelle Zoothèque), sans que les profanes puissent s'expliquer ce comportement, que les éthologues décrivent comme un report sur les poissons, suite à la perte de sa nichée, de l'instinct nourricier de la mésange, déclenché par la similitude entre les lèvres des poissons et les becs larges ouverts des mésangeaux au nid.
  • Le Jardin des Plantes a inspiré le titre Le Jardin des Plantes d'un roman de Claude Simon.
  • Le Jardin des Plantes et la galerie de Paléontologie ont été le décor de certains épisodes de la bande dessinée de Tardi: Adèle Blanc-Sec, dont un film, en partie tourné en ces lieux par Luc Besson, est sorti en avril 2010.
  • Dans le cadre de l'opération de mécénat « Parrainez un banc du Jardin des plantes de Paris », et à l'occasion du renouvellement du mobilier urbain du jardin entrepris en 2009, il est possible de faire un don au Muséum. En échange de ce don, une plaque de reconnaissance sera apposée sur le banc choisi, plaque sur laquelle seront gravés le nom du donateur et le message de son choix - soumis cependant à l'approbation du Muséum[6].

Galerie

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Accès

Notes et références

  1. Selon "La Revue de Paris"
  2. Michel Van Praët, Geneviève Meurgues: Le Cabinet d'Histoire du jardin des plantes, MNHN Paris, 2006; Yves Laissus: Le Muséum national d'histoire naturelle, Gallimard, Paris, 1995; Stéphane Déligeorges, Alexandre Gady et Françoise Labalette: Le Jardin des Plantes et le Muséum national d'histoire naturelle, Monum, Paris, 2004, ISBN 2-85822-601-6; Philippe Jaussaud et Édouard Raoul Brygoo, Du Jardin au Muséum en 516 biographies, MNHN Paris, 2004, ISBN 2-85653-565-8.
  3. Paris : Ve arrondissement
  4. Rapport final de Bernard Larrouturou : L'îlot Poliveau pour Paris-III et la convention de dévolution ; le Muséum considère qu'il va « perdre sur deux tableaux » car d'une part, une portion significative de la parcelle Poliveau qui lui est affectée aujourd'hui sera affectée à Paris-III ; d'autre part, le « reliquat de constructibilité » sur le site, qui aurait été d'environ 10 000 m² après réalisation du « projet de réhabilitation du Muséum », sera pratiquement réduit à zéro après affectation de la majeure partie de l'îlot Poliveau à Paris III.
  5. Interview par Jacques Chancel le jeudi 30 mars 1978 au "Grand Échiquier".
  6. Site officiel du Muséum.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

48°50′38″N 02°21′34″E / 48.84389, 2.35944


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