J.-A. Grégoire

Jean-Albert Grégoire

Jean-Albert Grégoire (7 juillet 1899 à Paris - 19 août 1992) est un ingénieur français, polytechnicien (X1918), l'un des grands pionniers de la traction avant et de l'utilisation des alliages d'aluminium dans la technique automobile.

Il fut aussi en son temps un champion de France du 100 m^[1] aux championnats interscolaires.

Panhard Dyna X (1948), conçue d'après le prototype Aluminium Français de J.-A. Grégoire

Le joint « Tracta »

Le joint Tracta est un joint de cardan homocinétique qui trouve son application dans la construction des automobiles à traction avant.

Le joint Tracta a été adopté par différentes marques, dont DKW entre 1929 et 1936 et Adler de 1932 à 1939, ainsi que dans des voitures conçues par J.-A. Grégoire.

On le retrouve dans de nombreux véhicules militaires de la Seconde Guerre mondiale : Laffly et Panhard en France, Alvis et Daimler au Royaume-Uni et Willys aux États-Unis qui monta le joint Tracta dans un quart de million de jeeps et nombreux autres véhicules. Ce succès se confirma après la guerre, dans les premiers modèles de Land Rover.

Conception d'automobiles à traction avant

Tracta Gephi

La Tracta Gephi est la première automobile conçue par J.-A. Grégoire pour l'application pratique du joint homocinétique breveté^[2] en décembre 1926 par son associé Pierre Fenaille. Toutes les voitures Tracta (environ 200 fabriquées entre 1927 et 1932) l'utilisèrent. La première d'entre elles courut au Mans en 1927 et parvint à l'arrivée des 24 heures. Les voitures Tracta eurent des moteurs S.C.A.P. de 1100 à 1600 cm³, et des moteurs Continental et Hotchkiss dans la gamme des 2700 à 3300 cm³.

Donnet

J.-A. Grégoire conçut une 11 CV à 6 cylindres pour Donnet en 1932. Seuls quatre prototypes ont été produits, dont l'un fut présenté au Salon de Paris de 1932, avant que Donnet n'eût été mis en liquidation.

Chenard et Walcker

Il a ensuite travaillé avec Lucien Chenard sur la conception de deux voitures pour Chenard et Walcker. Elles étaient de conception avancée, mais n'ont pas eu de succès commercial.

Amilcar Compound

En 1937, il conçut l'Amilcar Compound, produite par Hotchkiss de 1938 à la Seconde Guerre mondiale, époque à laquelle 681 exemplaires furent réalisés. Cette voiture faisait appel à d'autres idées de Grégoire, comme un châssis en Alpax (alliage d'aluminium léger). D'autres fonctionnalités avancées avaient été prévues, comme la direction à crémaillère et la suspension indépendante sur les quatre roues. Mais la voiture avait des faiblesses, comme les freins et le changement de vitesse à câbles, ou encore un moteur à soupapes latérales, bien que ce fût encore la règle sur la plupart des voitures de cette époque. Une version à soupapes en tête est venue plus tard.

Aluminium Français-Grégoire et Dyna X Panhard

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Grégoire travailla en secret avec son équipe d'ingénieurs d'Asnières-sur-Seine sur une petite voiture, l'Aluminium Français-Grégoire (en association avec Aluminium Français, société qui deviendrait plus tard Aluminium Péchiney): elle avait un châssis-cadre en alliage léger, la traction avant, un moteur à deux cylindres à plat (« flat-twin ») à refroidissement par air et une suspension indépendante sur les quatre roues. Cette petite voiture à quatre places, qui pesait seulement 400 kg et pouvait atteindre 100 km/h fut à la base de la construction en grande série de la Panhard Dyna X de 1948.

Hotchkiss-Grégoire

En 1950 apparut l'Hotchkiss-Grégoire, une autre voiture construite en collaboration avec Hotchkiss, qui comportait à nouveau un châssis et une carrosserie en alliage léger. Avec sa suspension à flexibilité variable, son moteur quatre cylindres à plat de 2 litres refroidi par eau en porte-à-faux avant et sa carrosserie aérodynamique, cette voiture était rapide (150 km/h) et sûre, mais son prix trop élevé, entre autres, fit qu'elle ne fut construite qu'en 250 exemplaires, jusqu'en 1954.

Grégoire sport

Début 1956, à Dearborn (EU), Grégoire présenta un cabriolet 3 places équipé du moteur 4 cylindres 2188 cm3 de la Hotchkiss-Grégoire suralimenté par un compresseur Constantin et d'une puissance de 125ch à 4500 tours. Dessiné par le Français Carlo Delaisse, reprenant les principes de la berline (traction avant, suspension à roues indépendantes et flexibilité variable, structure coulée en alliage léger) mais abandonnant toute recherche aérodynamique, il était doté de freins assistés, à disques à l'avant. Moins de dix exemplaires furent produits (cinq cabriolets et un coupé?), leur réalisation étant confiée à la carrosserie Henri Chapron.

Moteur électrique et turbine à gaz

Toutes les voitures mentionnées précédemment étaient à traction avant, mais Grégoire mena également l'étude d'une voiture à moteur électrique central et roues arrières motrices, et réalisa aussi une voiture expérimentale à turbine à gaz, la Socema-Grégoire^[1], avec un groupe moteur avant et des roues arrières motrices.

Publications de J.-A. Grégoire

• 50 ans d'automobile, la traction avant, Flammarion, 1974
• 50 ans d'automobile, Tome 2 : la voiture électrique, Flammarion, 1992, 331 pages, ISBN 2080107518
• Jean-Albert Grégoire, Henri Rouger, Daniel Tard, Marc-Antoine Colin, Toutes mes automobiles, Charles Massin, 1993, 156 pages ISBN 2707202185
• Des autos et des mots, la Table ronde, 1985, 203 pages ISBN 2710302535
• Vivre sans pétrole, Flammarion,1992, 215 pages ISBN 2080641646

Notes et références

1. ↑ ^{a  et b} Voitures réalisées par Grégoire
2. ↑ Brevet Pierre Fenaille FR628309

Voir aussi

Bibliographie

• Jean-Albert Grégoire, Henri Rouger, Daniel Tard, Marc-Antoine Colin, Toutes mes automobiles, Charles Massin, 1993, 156 pages ISBN 2707202185

• Marc-Antoine Colin, Grégoire, Une aventure Hotchkiss, Massin, 163 p. ISBN 2707202339

Liens externes

• Voitures réalisées par Grégoire, avec images, automag.be
• (en) Biographie de Jean-Albert Grégoire

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