Algérie française

Algérie française

Algérie

18301962

Drapeau
Blason

Drapeau de la France et Armoiries du Gouvernement Général de l'Algérie (1865)

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Informations générales
Statut Nord: Colonies françaises (1830-1848)
Départements d'Algérie (1848-1962)
Sud: Territoires français (1902-1957)
Départements du Sahara (1957-1962)
Capitale Alger
Langue français (officielle et véhiculaire)
arabe, berbère, pataouète (populaire)
Autres:valencien, castillan
Monnaie Budju (circa 1830-1848)
Franc algérien (1848-1960)
Nouveau franc (1960-1962)
Démographie
Population environ 5 millions en 1849[1]
Indigènes: 2 598 517
(musulmans & Juifs)
[1]
Européens : 117 366
(français & étrangers)[1]
Superficie
Superficie 2 381 741 km2

Entités suivantes :

L'Algérie française est le nom d'usage – la désignation officielle étant, simplement, « Algérie » – donné aux colonies françaises sur la côte d'Afrique du Nord (1830 à 1848) puis aux anciens départements d'Algérie (1848 à 1962) et départements du Sahara (1957 à 1962) – bien que ce dernier territoire soit distinct à proprement parler. Les algériens emploient le terme de Istiʿmar (occupation) pour désigner cette période de leur histoire.

Leur annexion à la France est antérieure à celle de territoires métropolitains tels que le comté de Nice (devenu le département des Alpes-Maritimes) et la Savoie (divisée en deux départements, Savoie et Haute-Savoie) - cédés en 1860 par le Royaume de Sardaigne et l'Italie en 1947 - et résultent de conquêtes françaises réalisées sur la régence d'Alger (1830), l'État d'Alger (1847), de la Kabylie (1871), la confédération Kel Ahaggar du Sahara (1902), ainsi que du partage de l'Afrique par la Conférence de Berlin (1884). L'Algérie française (1830-1962) précède ainsi la République algérienne démocratique et populaire souverainement proclamée en 1962.

Remise en cause par la résistance et le nationalisme algérien, puis ébranlée par la Guerre d'Algérie, la présence française en Algérie est abrogée par des accords mutuels (plus exactement une « Déclaration générale ») au XXe siècle. L'Algérie dite française demeure au XXIe siècle une affaire irrésolue, le point de départ d'une diplomatie égalitaire franco-algérienne et une problématique parlementaire d'actualité; comme en atteste une proposition de loi algérienne déposée le 13 janvier 2010, soit 32 ans après le départ des derniers militaires français du sol algérien et 48 ans après l'indépendance de l'Algérie. La période de « l'Algérie française » concerne à la fois l'histoire de l'Algérie et de la France.

Sommaire

Origine du nom « Algérie »

Histoire du nom Algérie : des Zirides à la colonisation française

L'entité qui existe avant la conquête française porte le nom de « Régence d'Alger » ou « État d'Alger »[2] (en turc Cezayir-i Garp[3], en arabe Oualiyat el-Djezair, ou Mamelakat el-Djezaïr qui se traduit par Royaume d'Alger[4]), état autonome de l'Empire ottoman dont elle arbore l'étendard[5], et fondée en 1515 par le corsaire ottoman Arudj Barberousse.

Mamelakat el-Djezaïr (Royaume d'Alger) est lui-même tiré de Al-Djezaïr (littéralement les iles), nom donné par Bologhine ibn Ziri[6], fils du fondateur de la dynastie Ziride, lorsqu'il bâtit la ville en 960 sur les ruines de l'ancienne ville au nom romain Icosium : Djaza'ir Beni Mezghenna (Les iles des Beni Mezghana)[7].

L'appellation Algérie est un néologisme formé sur le nom francisé de la ville d'Alger, emprunté littéralement aux Catalans, « Alger » se prononçant Aldjère pour un Catalan, ce qui est une contraction d'Aldjezira[8], ou Al-Djaza'ir, nom donné par Bologhine ibn Ziri à la ville.


Alger au début de la colonisation française. 1830

En 1771, le Marquis André Guillaume Contant d'Orville (1730-1800) en résume l'Histoire[9]:

« On ignore l'étymologie du nom d'Alger, que portent ce royaume & sa capitale. Ce pays, qui répond à la Numidie & à deux des Maurétanies des Anciens, a eu des rois particuliers, & entre autres Juba & Massinissa: il fut conquis par les Romains, par les Vandales & enfin par les Arabes, qui le divisèrent en quatre parties, soumises à un pareil nombre de princes, qui pendant quelques siècles vécurent entre eux dans la meilleure intelligence, mais qui finirent par se faire la guerre. Les plus faibles appelleront les Espagnols à leur secours, &, comme il arrive presque toujours en semblables circonstances, les libérateurs des Arabes en devinrent bientôt les maîtres & les tyrans. »

L'administration coloniale nomme cette nouvelle « conquête française » de diverses manières dont principalement « Possessions françaises sur la côte septentrionale de l'Afrique »[2] (documents officiels de 1834), l'emploi du pluriel se justifie par le fait que la conquête du territoire se fait en plusieurs étapes, dans un premier temps seules des villes côtières sont prises. Un autre nom, plus simple, est utilisé: « ex-régence d'Alger » (idem)[2].

« France algérienne » et « Algérie française »

Le parlementaire Orléaniste François Guizot utilise, le premier, l'expression « France algérienne » en 1846. circa 1850

« France algérienne » est une appellation alternative courante utilisée dès 1834[10], y compris par des députés français à l'occasion de débats parlementaires. Ainsi, l'Orléaniste François Guizot, futur Président du Conseil,l'utilisa à la Chambre des députés durant la séance du 11 juin 1846[11]. Cette expression est formulée dans les circonstances de la colonisation et est donc à l'origine employée pour différencier la « France métropolitaine » du territoire français Nord-Africain (qui devient départements en 1848); par la suite les colons se l'approprient pour en faire le nom d'un journal d'Algérie[12] puis c'est au tour des métropolitains comme en 1886 avec la « France-Algérienne » qui est le nom d'une compagnie dont le siège est à Paris[13]. Par la suite, E. Bozom publie l'ouvrage au titre explicite La France algérienne : ressources et puissance que l'Algérie apporte à la France (1889)[14].

Le nationaliste FLN Larbi Ben M'hidi détourne, le premier, l'expression « France algérienne » en 1957[15],[16]. 25 Février 1957

Au XXe siècle elle réapparait, d'abord sous le titre d'un ouvrage de Jules Corréard (1938) [17] qui paraît à la veille de la Seconde Guerre mondiale et dans lequel l'auteur formule : « Et toi, France algérienne, revendique hautement ta place entre deux mondes. » Puis brutalement sa connotation change, se colorant au gré des problématiques parlementaires du moment.

Ainsi, dans le contexte particulier des luttes liées à la décolonisation de l'Algérie - processus initié par le président Charles de Gaulle sous une contestation employant des moyens violents allant jusqu'à l'attentat et l'assassinat -, la locution est réintroduite dans l'hémicycle sous la Ve République par le Premier Ministre Michel Debré (4 juin 1959)[18] puis reprise par le député du Rhône Guy Jarrosson (14 octobre 1959)[19], Georges Bidault (7 décembre 1960)[20] ou encore Guy Mollet (15 décembre 1961)[21], ce dernier la tournant en dérision:

« Je vous offre une réponse; vous la retiendrez si vous voulez : c'est que les chefs révoltés - je ne parle pas de la population - qui se prennent pour des révolutionnaires, qui parlent « d'Algérie française » quand ils ne rêvent que d'une « France algérienne », savent bien eux que, s'ils veulent réussir, il leur faut compter sur beaucoup plus que sur les Européens d'Algérie. »[21]

Enfin, et dans un contexte là aussi particulier, celui post-colonial de l'immigration algérienne en France, le député Front national Jean-François Jalkh (9 juillet 1986)[22] réutilise l'expression mais cette fois selon un sens détourné:

« En accordant sous la pression de la subversion, l'indépendance à des contrées qui n'y était pas préparées - Afrique noire, Maghreb - le général de Gaulle n'a fait qu'accélérer l'arrivée massive de leurs ressortissants en métropole, confirmant les pronostics de ceux qui, comme certains hommes politiques français assuraient qu'en refusant l'Algérie française, on aboutirait à faire la France algérienne. »

Cet inversion du sens de « France algérienne » est, semble-t-il, formulée pour la première fois en mars 1957 par le Français musulman d'Algérie et responsable politique du groupe nationaliste et indépendantiste FLN, Larbi Ben M'hidi (4 mars 1957). Ses dernières paroles, avant d'être exécuté durant la bataille d'Alger, seraient:

« Vous parlez de la France de Dunkerque à Tamanghasset, je vous prédis l'Algérie de Tamanrasset à Dunkerque. Vous voulez l'Algérie française et moi je vous annonce la France algérienne. »[15],[16]

« Algérie »

En 1848, année de la création des départements français d'Algérie, Camille Leynadier publie Histoire de l'Algérie française[23].

C'est finalement la dénomination « Algérie », dérivation lexicale d'« Alger » capitale de la régence et également d'usage courant, qui devient l'appellation officielle à l'instigation de Virgile Schneider, Secrétaire d'Etat à la Guerre et gouverneur général d'Algérie le 14 octobre 1839 comme l'atteste un courrier écrit par lui à cette date[24].

Dès lors le terme est utilisé de manière durable sur tout ce qui s'y rapporte, telle la nouvelle monnaie locale, Franc algérien, introduite en 1848 et dont le verso des pièces est frappé à l'effigie de Marianne et de la mention « République française », alors que le recto comporte la mention « Algérie » précédée de la valeur en « Francs » et de l'année d'émission.

Le 25 septembre 1962, avec l'avènement d'un nouvel État, souverain, qui hérite de frontières dessinées par la France après que celle-ci a, aux moyens de conquêtes successives sur les indigènes turcs (Hussein Dey en 1830), berbères (Abd el-Kader en 1847), touaregs (Kel Ahaggar en 1902) et en accord avec les Britanniques (Conférence de Berlin en 1884), réalisé l'unité entre la rive méditerranéenne (territoire de la régence) et le Sahara (territoires des nomades), la « République algérienne démocratique et populaire » (ou dans la nouvelle langue officielle «لجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية») se substitue à l'appellation « Algérie » en vigueur depuis 122 ans .

« Algérie » et « République algérienne »

À la suite des attentats de la Toussaint rouge, Pierre Mendès France, président du Conseil déclare : « L'Algérie, c'est la France ! ». 1954
« L'Algérie, c'est la France ! »
(Pierre Mendès France, président du Conseil, à l'Assemblée nationale le 9 novembre 1954)[25]

De fait, la célèbre déclaration de Pierre Mendès France[26] à l'Assemblée nationale est officiellement vraie, du moins en regard de l'Histoire, et si l'on considère les dates historiques du 14 octobre 1839, marquant l'adoption d' « Algérie » comme désignation officielle de la nouvelle « conquête française » se substituant à la « régence d'Alger » (1515-1830), et du 25 septembre 1962 date de proclamation de la République algérienne démocratique et populaire, ou plus exactement لجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية [27], l'arabe étant la langue officielle du nouvel État souverain en substitution du français; ce dernier étant la langue de l'entité précédente du temps de son annexion à la France par la création de départements (1848-1962).

Dès lors, l'« Algérie » ne se confond avec la « République algérienne » que par analogie politique (comme le GPRA prend pour modèle le GPRF), qu'elle soit fallacieuse ou "inconsciente", avec la « France » et la « République française » qui elles sont synonymes et officiellement utilisées en tant que telles[28]. Reste la courte période transitoire du 5 juillet 1962, date de proclamation de l'indépendance de l'« Algérie » par rapport à la France, au 25 septembre 1962 date de son abolition; période postérieure à la déclaration de Mendès France et où l'Algérie n'est plus la France.

Pour l'anecdote, durant cette période circule encore une monnaie française émise en 1949 et frappée de la mention « ALGERIE »[29], mention qui par la suite disparaît définitivement avec l'adoption d'une monnaie de substitution en 1964[30]; c'est le cas des pièces[31] .Par contre, les billets sont d'abords libellés en français (1964 & 1970)[32] puis exclusivement en arabe à partir de 1977[33], année d'échéance du bail français renouvelable mais non reconduit[34]; exceptée la base militaire française secrète B2-Namous qui subsiste jusqu'en 1978.

Histoire

Régence d'Alger

Colonie française de La Calle (1560-1829)

Articles détaillés : Bastion de France et Échelles du Levant.
Vue de la colonie de La Calle, chef-lieu de la compagnie royale d'Afrique sur la côte de la barbarie. 1788
Fichier:Plan de la colonie française de la calle 1788.jpg
Plan de la colonie française de La Calle, 1788

La colonie de La Calle, près de Bône est un comptoir français existant dans la Régence d'Alger depuis le XVIe siècle, soit bien avant la conquête française de 1830. Un marseillais d'origine corse, Thomas Lenche, y fonde le Bastion de France (ou « Bastion français »), basé sur l'exploitation du corail, en 1560[35]. La côte algérienne concédée à la France se trouve sur la portion de territoire comprise entre la rivière de Seybouse et la frontière avec la régence de Tunis[36]. Ces principaux points sont le Bastion de France, le Fort de La Calle, le Cap Roux, le Cap Rose et le Cap Nègre[36].

La Compagnie royale d'Afrique est créée en 1741 par le Conseil du roi[36].

Enlevée par la Régence d'Alger en 1806, la concession est restituée à la France par le Traité du 26 août 1817; le montant de la redevance envers la régence est surévalué par le Traité du 24 juillet 1820[36].

Le dey d'Alger fait détruire les fortifications de La Calle en complément du bombardement de La Provence en août 1829.

Seconde Restauration (1827-1830)

Affaire de l'éventail (1827)

Articles détaillés : Affaire de l'éventail et Conquête de l'Algérie par la France.
Le coup d'éventail porté par l'Ottoman Hussein Dey au Consul de France Pierre Deval à Alger le 30 avril 1827 est lourd de conséquences; il entraîne la chute de la Régence d'Alger et l'avènement de l'Algérie française pour 132 ans.

L'« affaire de l'éventail » ou « affaire d'Alger » est liée à un retard de paiement de la part de Paris vis-à-vis d'Alger; l'« affaire Bacry »[37]. Cet impayé contracté durant la campagne d'Égypte (1798-1801) de Napoléon Bonaparte concerne les créances d'un tonnage de blé acheté par l'Empire à un négociant israélite d'Alger, nommé Nathan Bacry et entre-temps établi à Paris et naturalisé français[37], dont la dette s'élève à 7 millions de francs[38].

Durant une discussion houleuse à propos de ce vieux contentieux, l'Hussein Dey, souverain du protectorat turc nommé régence d'Alger et vassal du sultan Ottoman, donne un coup d'éventail (plus précisément de chasse-mouches, symbole régalien ottoman) au consul-général et chargé d'affaires de France Pierre Deval, venu lui rendre hommage pour la fête musulmane du Baïram (l'équivalent turc de l'Aïd) le 30 avril 1827.

Blocus maritime d'Alger (1827-1830)

La nouvelle de l'Affaire de l'éventail arrivant à Paris, le monarque Charles X, qui a d'autres griefs envers l'État pirate qu'est la régence[37] « ce ne fut point un cas isolé qui amena la rupture entre la France et la régence d'Alger »[39] (pratiquant le piratage de navire marchands européens en méditerranée et l'esclavage des chrétiens), décide de venger cet affront en soumettant un ultimatum de réparation, le 11 juin 1827, dont le rejet par le pacha Hussein entraîne le blocus naval d'Alger par la marine royale française .

Affaire du bombardement de La Provence (1829)

La Provence devant Alger, le 3 août 1829. Le bombardement du navire royal par les Ottomans est le casus belli de la prise d'Alger.

À la suite d'une tentative de négociation infructueuse avec l'Hussein Dey, l'amiral de la Bretonnière quitte Alger à bord du navire royal La Provence battant pavillon parlementaire. Alors qu'il quitte le port, le navire est bombardé par les batteries ottomanes. Cette seconde provocation est le casus belli qui déclenche la guerre d'Alger en 1830.

Guerre d'Alger (1830)

Une expédition punitive est organisée afin de prendre Alger en débarquant les troupes de l'Armée d'Afrique à Sidi-Ferruch. Cette première campagne de la conquête est à l'époque nommée « guerre d'Alger »[40] et se déroule selon un plan établi en 1808 par l'espion français Vincent-Yves Boutin venu secrètement reconnaître le terrain à l'initiative de Napoléon Bonaparte.

Monarchie de Juillet (1830-1848)

Possessions françaises sur le Nord de l'Afrique (1830-1848)

L'arrivée des colons Français (1830-1868)

Charge du colonel Louis Morris du 4e régiment de chasseurs d'Afrique contre la smala d'Abd el-Kader. 1843
Un jongleur Arabe à Alger, deux soldats français en uniforme (en bas) s'approchent de trois colons pieds-noirs en habits bruns et chapeaux mous; . circa 1899

En 1830, la monarchie de Juillet hérite des conquêtes réalisées en Algérie par la Restauration finissante et qui cherchait dans l'aventure coloniale un peu de gloire militaire dans l'espoir de reconquérir quelque popularité. Louis-Philippe aurait probablement renoncé à ce legs encombrant, dont la conservation mobilise des moyens militaires importants à un moment où le nouveau régime est vivement attaqué de l'intérieur. Mais il doit flatter les sentiments patriotiques en France, notamment ceux de l'aile gauche de ses partisans. Au départ, le roi des Français souhaite donc le maintien du statu quo en Algérie, c'est-à-dire une occupation française limitée à quelques enclaves côtières (Alger, Bône, Bougie, Oran, Arzew et Mostaganem) comme l'avaient fait précédemment les Espagnols avec leurs présides.

Le 6 juillet 1830, lendemain même de la prise d'Alger, une Commission de gouvernement, présidée par l'intendant général, le Baron Denniée (1787-18??), fut constituée pour établir les besoins et les ressources du pays, les institutions qu'il s'agissait de modifier ou de remplacer.
Les membres de cette Commission furent :

  • Le général Tholozé (1781-1853), commandant la place d'Alger,
  • Le consul Alexandre Deval, neveu de celui qui avait jadis été insulté par le dey,
  • Le payeur général Firino (1779-1868),
  • L'officier-interprète Colonel d'Aubignosc. Ce dernier, qui avait longtemps résidé dans les pays barbaresques, fut nommé lieutenant-général de police et devint de fait le premier chef de l'administration algérienne.

Une Commission municipale composée de Maures et de Juifs fut chargée de renseigner la Commission de gouvernement ; elle était présidée par Ahmed Bouberba, un maure qui vivait à Marseille (et était marié à une marseillaise), homme d'esprit fin et rusé, mais sans moralité aucune et plus tracassier qu'habile.

Durant les quatre premières années de présence française, on vit arriver un nombre important de colons qui furent divisés en trois classes :

  • Ceux qui avaient assez de ressources pour construire leurs maisons, à qui on donna 10 hectares ;
  • Les anciens militaires, qui reçurent 6 hectares
  • Les colons sans ressources à qui on attribua 4 hectares.

Cependant, l'afflux important de colons fut tel que les autorités militaire ne purent fournir des terres à tous les nouveaux arrivants. Le Général Savary, alors commandant militaire de l'Algérie, prit des mesures drastiques, obligeant les nouveaux venus à avoir de quoi subvenir à leurs besoins pendant un an.

L'arrivée des colons Espagnols (1830-1845)

La politique d'attentisme (1830-1836)

Cavaliers rouges d'Abd-el-Kader. circa 1854

Mais, alors que les autres colonies relèvent du ministère de la Marine, celles-ci sont placées sous la supervision du ministère de la Guerre, dirigé à partir de novembre 1830 par le maréchal Soult. Ce dernier va s'intéresser de près à ces possessions françaises. Il organise sur place des unités militaires spécialisées, adaptées au pays – spahis, zouaves, chasseurs d'Afrique, bataillons d'Afrique – et crée les « bureaux arabes », conçus par le général Trézel et dont le rôle sera clarifié plus tard par le capitaine de Lamoricière en 1844.

La haute hiérarchie militaire pousse ainsi à un renforcement de la présence française en Algérie. En juin 1833, le maréchal Clauzel – qui avait été gouverneur de l'Algérie en 1830-1831 – plaide, à la tribune de la Chambre des députés, pour la colonisation de l'Algérie, dont il affirme qu'elle ferait autant pour la prospérité de la France que la conquête de l'Inde a fait pour celle du Royaume-Uni. Interpellé, Soult dément que le gouvernement aie la moindre intention d'entreprendre cette opération, mais il ajoute qu'il en laisserait volontiers la réalisation à des entreprises privées concessionnaires.

L'ordonnance royale du 24 février 1834 attribue une nationalité française limitée aux « indigènes » d'Algérie, juifs ou musulmans, dans le cadre légal de l'indigénat.

Le 22 juillet 1834, une ordonnance du roi confie le commandement général et la haute administration des possessions françaises en Algérie à un gouverneur général placé sous les ordres du ministre de la guerre. Le général Drouet d'Erlon est nommé quelques jours après gouverneur général des possessions françaises du Nord de l'Afrique. Mais la situation des enclaves françaises en Algérie est rendue précaire par les ambitions du bey de Mascara, l'émir Abd el-Kader qui, fort du traité qu'il a conclu avec le général Desmichels le 26 février 1834, étend en 1835 sa domination dans le Titteri, au centre de l'Algérie, depuis le Maroc jusqu'aux confins du beylicat de Constantine.

En juin 1835, Abd el-Kader attaque une tribu de l'Oranais qui s'est placée sous la protection de l'armée française. Cette dernière, commandée par le général Trézel, riposte, mais elle est décimée dans une embuscade au défilé de la Macta le 28 juin 1835. À la suite de ce désastre, Drouet d'Erlon est rappelé et remplacé par le maréchal Clauzel, qui revient en Algérie comme gouverneur général.

L'armée du maréchal Clauzel, dans laquelle combat le duc d'Orléans, venge l'affront de la Macta par une opération punitive réussie sur Mascara en décembre 1835, puis sur Tlemcen en janvier 1836. Mais les effectifs sont insuffisants pour occuper ces deux villes, et l'armée doit se replier sur Oran sans faire aucune conquête durable. Le général Bugeaud inflige ensuite de lourdes pertes aux troupes d'Abd el-Kader à la Sikka, près de Tlemcen, le 6 juillet 1836. Avec 7 000 hommes, Clauzel tente ensuite de s'emparer de Constantine, mais il échoue le 24 novembre et rentre à Bône le 1er décembre, en ayant perdu officiellement un millier d'hommes.

Première campagne de pacification (1836-1837)

Articles connexes : Pacification et Bataille de la Sikkak.

Le 6 juin 1836, le général Bugeaud est envoyé en Algérie avec la double mission de combattre Abd el-Kader et de faire la paix avec lui. Il remporte un premier succès à la Sikkak le 6 juillet 1836. La campagne prend fin avec le traité de Tafna signé conjointement par Bugeaud et l'émir Abd-el-Kader.

L'option pour une politique de colonisation limitée (1837)

Parc de Philippeville. (c.1860-1900)
Article connexe : Traité de Tafna.

À la suite de cet échec, Clauzel est rappelé en février 1837 et remplacé par le général Damrémont, à qui le président du Conseil, le comte Molé, donne les instructions suivantes : « Le but que le gouvernement se propose n'est pas la domination absolue de la Régence. Ce que la France a surtout en vue, c'est son établissement maritime [...], la sécurité de son commerce [...], l'accroissement de son influence dans la Méditerranée. La France a surtout intérêt à être maîtresse du littoral. Le reste doit être abandonné à des chefs indigènes. »[41]

C'est dans cet esprit que Bugeaud conclut avec Abd El-Kader, le 30 mai 1837, le traité de Tafna qui ne mentionne la souveraineté française que sur les enclaves côtières, quitte à paraître abandonner tout le reste du territoire à l'émir. Ce traité sembla avoir particulièrement avantagé Abd El Kader, auquel sont reconnus des avantages territoriaux très supérieurs à ceux qu'il exerçait initialement. Il est possible que Bugeaud se soit laissé corrompre dans cette négociation, et qu'il ait trouvé ainsi les ressources nécessaires à l'agrandissement de ses propriétés en Vendée.[réf. nécessaire]

Le passage à une politique de conquête généralisée (1837-1840)

Nègres jouant aux échecs à Alger. (c.1899)
Le Souvenir à Nancy, allégorie monumentale commémorant la perte de l'Alsace et de la Lorraine dans la guerre franco-prussienne. 2006
Le Prince-Président de la République rend la liberté à Abd el-Kader, Château d'Amboise, 16 octobre 1852. 1861

Abd El Kader ayant renforcé son armement et étendu les territoires soumis à son influence à la faveur des traités conclus avec la France, il apparaît que tous les ménagements que lui ont manifesté les autorités françaises aient joué contre ces dernières. Aussi une politique générale de conquête des territoires compris entre la mer et le Sahara est-elle mise en œuvre. À l'été 1837, Louis-Philippe Ier et le chef de son gouvernement, le comte Molé décident une nouvelle expédition sur Constantine, à un moment où, avec la consolidation de la monarchie de Juillet et le rétablissement de la prospérité économique, le roi envisage une dissolution de la Chambre des députés. Comme Charles X en 1830 avec l'expédition d'Alger, le roi des Français cherche à obtenir un meilleur résultat aux élections en offrant au pays un peu de gloire militaire et en vengeant l'échec de l'expédition de 1836.

L'armée française part de Bône le 1er octobre. Le 13 octobre, l'assaut victorieux est commencé par le général Damrémont, qui est emporté par un boulet, et achevé par son successeur, le général Valée. Ce dernier est élevé à la dignité de maréchal de France le 11 novembre et nommé gouverneur général de l'Algérie le 1er décembre.

En septembre 1838, au terme d'une longue négociation avec Louis-Philippe, le pape Grégoire XVI accepte la création d'un évêché à Alger. Pour la monarchie de Juillet, il s'agit d'éviter un vicariat apostolique relevant à Rome de la Congrégation pour la propagation de la foi et confié à une congrégation religieuse. Mais cette décision, qui entraîne l'application à l'Algérie du régime concordataire, est aussi la première étape vers la francisation du territoire.

À l'automne 1839, le duc d'Orléans, fils aîné du roi, part pour l'Algérie pour réaliser, avec le maréchal Valée, la prise de possession par la France de la partie intérieure du pays. Partie de Constantine le 16 octobre, trois jours après le deuxième anniversaire de la prise de la ville, la troupe gagne Alger le 2 novembre en passant par Sétif et le défilé des Portes de Fer.

Abd el-Kader y voit une violation du traité de Tafna et déclenche la guerre sainte contre les Français. S'enclenche ainsi une escalade qui aboutira à l'occupation totale de l'Algérie par la France. Dès la fin de 1839, l'émir lance des raids meurtriers sur la Mitidja.

Redevenu chef du gouvernement au début de 1840, Adolphe Thiers, pour se démarquer de ses prédécesseurs et conquérir un peu de gloire pour redorer le blason de la monarchie de Juillet, dénonce la politique consistant à limiter l'occupation française aux enclaves côtières en abandonnant de fait l'intérieur des terres à l'émir. Il se livre à une critique sévère du traité de Tafna. Pour lui, la France n'aura la paix en Algérie qu'en soumettant entièrement le territoire . Elle peut ainsi réaliser une excellente affaire puisque le pays était riche et prospère au temps de l'Empire romain. Louis-Philippe épouse cette conception car il a compris que l'Algérie forme un terrain idéal sur lequel ses fils peuvent cueillir les lauriers militaires qui consolideront le prestige de sa dynastie. Le roi et son gouvernement vont donc braver les oppositions de ceux qui, à droite comme à gauche, craignent de voir l'armée engagée sur un théâtre lointain et contestent la valeur économique de l'Algérie.

Pour accomplir son dessein, Thiers pousse le général Bugeaud, qui présente l'inconvénient d'être furieusement impopulaire auprès de la gauche, pour qui il est l'« homme du massacre de la rue Transnonain », comme auprès des légitimistes, qui voient en lui le geôlier de la duchesse de Berry à Blaye, mais qui passe pour un spécialiste du dossier algérien. Au départ réservé, Bugeaud s'est convaincu de la nécessité d'une colonisation jusqu'aux limites du désert. Louis-Philippe, qui se méfie du général, en qui ses fils voient un rival potentiel, finit par se laisser convaincre et nomme Bugeaud gouverneur général de l'Algérie le 29 décembre 1840, alors que Thiers a quitté le pouvoir depuis quelques mois.

Seconde campagne de pacification (1841-1847)

Articles connexes : Enfumades d'Algérie et Bataille d’Isly.

Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie par le ministre Thiers en 1840. Il embarque à Toulon pour Alger sur le Phaéton, le 19 février 1841, en compagnie de son aide de camp Eynard, chef d'escadron, et de Louis de Rochemore, son officier d'ordonnance.

Le jour même de son arrivée à Alger, le 22 février 1841, Bugeaud adresse une proclamation aux habitants de l'Algérie ainsi qu'à l'armée. Aux habitants, il expose qu'il a été l'adversaire de la conquête absolue en raison des moyens humains et financiers qu'elle exige, mais qu'il s'y consacrera désormais tout entier, A l'armée, il dit que son but n'est pas de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre.

Bugeaud obtient la permission d'attaquer le Maroc, qui aidait l'émir Abd El-Kader dans sa résistance. Le 14 août 1844, les troupes marocaines sont surprises par Bugeaud sur l'oued d'Isly . S'ensuit la bataille éponyme, non loin de la frontière. Sa victoire met fin à l'aide marocaine, les spahis continuent de pourchasser Abd El-Kader jusqu'au 21 décembre 1847 date de sa reddition. Sa soumission officielle à la France a lieu le 23 décembre 1847.

Deuxième République (1848-1852)

Prise de Bône, 26 mars 1832. 1835

L'Algérie est déclarée territoire français (1848)

À la suite de la proclamation de la IIe République Française à Paris le 24 février 1848, la constitution de 1848 est adoptée le 4 novembre 1848. Celle-ci consacre le rattachement de l'Algérie à la France.

« Constitution de 1848: Chapitre X — Dispositions particulières
Article 109. — Le territoire de l'Algérie et des colonies est déclaré territoire français, et sera régi par des lois particulières jusqu'à ce qu'une loi spéciale les place sous le régime de la présente Constitution. »

Les articles 21, 46, 64, 109 dénotent un statut spécial concernant l'Algérie, ainsi les constitutionalistes parlent tantôt « des départements français et de l'Algérie », tantôt « de l'Algérie et des colonies ».

L'arrivée des insurgés des journées révolutionnaires de juin (1848)

Sur les barricades de la Rue Soufflot, 25 juin 1848. Horace Vernet circa 1848~1849

Durant les journées révolutionnaires de Paris du 23 juin 1848 au 26 juin 1848, en tant que ministre de la Guerre, le général Louis Eugène Cavaignac donne l'ordre au général Damesme de mater la révolte . Les insurgés survivants (dont le communiste Louis Auguste Blanqui), qui avaient dressé des barricades en signe d'opposition à la fermeture des Ateliers nationaux sont mis aux arrêts par la Garde nationale et la Garde mobile pour être déportés ou plus exactement « transportés » (avec leur famille ou pas) par un décret de l'Assemblée nationale le 27 juin 1848[42]. La déportation se substitue à la peine de mort pour les crimes contre la sûreté de l'État en cas de circonstances atténuantes; elle a été abolie en 1960 par le président Charles de Gaulle.

Le décret du 27 juin 1848 stipule[42]:

« Article premier : Seront transportés par mesure de sûreté générale, dans les possessions d’outre-mer autres que celles de la Méditerranée, les individus actuellement détenus qui seront reconnus avoir pris part à l’insurrection des 23 juin et jours suivants.
Les femmes et les enfants des individus ainsi transportés hors du territoire seront admis à partager le sort de leurs maris et pères.
 »

Sur les 11 671 individus susceptibles d'être concernés par le décret de juin 1848, seulement 459 sont finalement détenus, à Belle-Île, avant d'être transférés à la casbah de Bône, en Algérie, deux ans plus tard ; avec trois autres incarcérés[43]. Les frégates à vapeur affectés à ces transports, le Gomer et l'Asmodée, partent des ports de Cherbourg et Brest le 21 février 1850[43]. La liste des « transportés » de 1848 a été établie par le chercheur du CNRS Louis-José Barbançon et est consultable[44]; les détenus en question sont majoritairement des provinciaux (environ 57 %) et sont originaires de 64 départements français, environ 41 % sont originaires de la région parisienne, tandis qu'onze d’entre eux sont nés à l’étranger (Belgique, Allemagne, Italie et Pays-Bas)[43].

Créations des départements français d'Algérie (1848)

L'arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849 (article 1[45]), crée un département sur le territoire civil de chacune des provinces d'Oran, Alger et Constantine[46].

Second Empire (1852-1870)

Immeubles haussmanniens, Place de la République à Alger. (c.1899)
Scène à l'arrivée d'un bateau à vapeur, à Alger. (circa 1899)
Un pêcheur sur le môle, au fond le phare d'Alger (c.1899).

En 1858 a lieu la création d'un Ministère de l'Algérie et les Colonies par Napoléon III[47].

Troisième République (1870-1940)

Révolte des Henanchas (1871)

Les conflits où la France était impliquée virent des contingents d'algériens envoyés au front jusqu'en Ukraine et même au Mexique, toujours aux premiers rangs. Le 18 janvier 1871, quand le ministre de la guerre donna l'ordre d'envoyer plus de régiments de spahis algériens sur le front prussien, il ne restait plus que les contingents de Souk Ahras et celui de la région de Moudjbeur.

Ces derniers refusant de partir, un premier accrochage tua un brigadier français. Trois jours plus tard, l'insurrection débuta et certains prêchaient la guerre sainte et l'indépendance du pays. Plusieurs tribus auressiennes se regroupèrent autour de Ahmed Salah ben Resqui cheikh des Hnenechas et effectuèrent plusieurs razzias sur Souk Ahras. A l'arrivée des renforts français, une bataille eut lieu à Ain Sennour. Manquant de munitions et d'effectifs, les algériens ne purent résister. Ils furent jugés, condamnés à mort ou expatriés. Cette affaire eut un retentissement dans tous le pays et plusieurs révoltes éclateront durant l'année 1871[48].

Révolte des Mokrani (1871)

Article connexe : Révolte des Mokrani.

En 1871, 200 000[réf. nécessaire] Kabyles se révoltent en Algérie. Le Gouverneur Général envoie 80 000 soldats[réf. nécessaire] mener une opération de pacification; la révolte est matée et de nombreux chefs de tribus sont déportés en Nouvelle-Calédonie[49].

« Dès le commencement de la révolte, Adolphe Thiers nomma son ami, l'amiral Gueydon, Gouverneur Général de l'Algérie. Monsieur Thiers fort de sa victoire sur les insurgés de la Commune de Paris, donnait à l'amiral une seule directive: « Opérez en Algérie comme on l'a fait à Paris »[49]. »

L'arrivée des rapatriés de la guerre franco-prussienne (1871-1872)

Avec la défaite française contre la Prusse en 1870 s'amorce l'annexion de l'Alsace-Lorraine par celle-ci en 1871; selon le Traité de Francfort. Une clause de ce traité permet aux Alsaciens-Lorrains de conserver la nationalité française s'ils quittent la région avant le 1er octobre 1872. Une partie d'entre eux vient s'installer en Algérie française[50].

« Le décret du 15 juillet 1871 permit de reconnaître la responsabilité collective des tribus insurgées. Ce décret permis le séquestre légal de plusieurs centaines de milliers d'hectares ainsi que l'imposition d'une amende de trente six millions de francs. Une partie de cet argent et de ces terres servirent à l'accueil des Alsacien-Lorrains refusant de devenir Allemands. »[49]

La révolte des Aurès de 1879

Article connexe : Histoire des Aurès.

La résistance des Aurès de 1879 fut déclenchée sous la direction de Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane d'une part et Med Ameziane[51] de l'autre démontrant que l'ère des résistances n'était pas révolue en Algérie. Que le régime fût militaire ou civil, il s'agissait en effet toujours de colonisation avec des populations auressiennes particulièrement pauvres.

Par ailleurs, sous le régime civil, les colons avaient eu le champ libre pour appliquer leur politique sous prétexte qu'ils avaient tout mis en œuvre pour le mettre en place, le régime militaire n'ayant pas satisfait leurs revendications, constituant même une entrave à leurs intérêts.

Cette révolte est donc intervenue pour démontrer une fois de plus que les Aurès, à travers leur résistance qui ne s'est pas interrompue tout au long du dix-neuvième siècle, rejetaient toute forme d'occupation.

Campagne du Sahara (1900-1903)

Le décret du 1er avril 1902 crée un corps spécial composé d'indigènes musulmans et nomme la Compagnie des Oasis Sahariennes[52]. Celle dernière est placée sous le commandement du lieutenant Georges Guillo-Lohan, chargé d'ouvrir la route commerciale du massif du Hoggar et des Territoires du Sud, domaine des guerriers nomades Touareg. Guillo-Lohan doit occuper les oasis Ain Salah et Aoulef et mener une contre-offensive face aux Touareg qui se livrent à la tactique de la razzia contre les caravanes traversant ces contrées désertiques[52].

Opérations de la Triple Alliance en Algérie (1914)

Le port d'Alger vu depuis le phare. circa 1890~1905

Le 4 août 1914, les villes de l'Est algérien Bône et Philippeville sont bombardées par les croiseurs de la kriegsmarine allemande, Goeben et Bresland, faisant de nombreux morts.

Les appelés musulmans d'Algérie (1914-1918)

Au cours de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs et spahis algériens ont mené avec courage les mêmes combats que les soldats « français ». Les Algériens ont laissé 26 000 des leurs sur les champs de bataille d'Orient et d'Occident de la Première Guerre mondiale. De la nécropole nationale de Notre Dame de Lorette aux champs de bataille de l'Hartmannswillerkopf, en passant par l'ossuaire de Douaumont, le sacrifice consenti par les troupes d'Afrique du Nord et plus particulièrement par les Algériens, est encore de nos jours perceptible ??. Les Algériens ont été de toutes les grandes batailles de l'armée française de la Première Guerre mondiale. Ils se sont distingués notamment dans la Verdun, sur la Somme en 1916, ou encore au chemin de Dames en 1917. De par leur ardeur au combat, ils ont toujours suscité l'admiration. Les tirailleurs et spahis algériens ont été, pendant ces quatre années de guerre, mêlés à toutes les batailles de l'armée française. La devise du 2e régiment de tirailleurs algériens résume bien, à elle seule, l'esprit des Algériens de 1914, soldats de la liberté «Dieu est avec nous, pour notre drapeau et pour la France».

Les appelés Européens d'Algérie (1914-1918)

Certificat de décès du caporal André Dupont (9e régiment de zouaves), pied-noir de Constantine, mort pour la France, « tué par l'ennemi » à l'âge de 20 ans, le 6 octobre 1915 à Rouvroy dans la Marne durant la Première Guerre mondiale. circa 1918

Comme leurs compatriotes musulmans ou juifs, les Algériens de souche européenne ont participé à l'effort de guerre. Entre 1914 et 1918, 155 000 Européens d'Algérie sont mobilisés dans l'armée française. Un tiers d'entre sont affectés dans des régiments de tirailleurs algériens à des fins d'encadrement. Au total, 22 000 Européens d'Algérie sont tués pendant le conflit[53].

Les appelés Israélites d'Algérie (1914-1918)

Nationalisme algérien (1919-1931)

Une des premières ébauches du drapeau algérien.

L'Emir Khaled (petit-fils de l'émir Abd El Kader) à partir de 1919, milite pour les changements basés sur l'égalité promis par la France, suite à la mobilisation des algériens pour la première guerre mondiale.

En 1926 , est fondée l'Étoile nord-africaine par des travailleurs immigrés dont la moitié sont originaires de Kabylie[54]. Dirigée par Messali Hadj l'organisation se rapprocha un temps du PCF. Elle fonda aussi le journal El Oumma afin de servir à propager les idées du parti et faire connaître les activités de ce dernier. Les revendications du parti portaient essentiellement sur l'indépendance totale de l'Algérie, l'évacuation des troupes françaises, l'abrogation du Code de l'indigénat, la récupération par les Algériens de leurs biens sous séquestre, le droit des Algériens à l'enseignement avec l'ouverture du champ médiatique et la liberté d'exercice des droits politiques et syndicaux. Très tot les autorités française exerceront une pression sur cette organisation[55]. Ce parti serait aussi à l'origine des premières ébauches du drapeau algérien[56].

En 1931, est fondé l'Association des oulémas musulmans algériens par Ben Badis, dont le programme est la restauration de la place de la culture islamique en Algérie, notamment par le biais de la création d'écoles et de deux instituts à Tlemcen et Constantine[57].

Seconde Guerre Mondiale (1939-1940)

L'Armistice du 22 juin 1940, signée par le Haut-Commandement des armées françaises de terre, de mer et de l'air et l'ambassadeur de France au nom du Gouvernement Philippe Pétain à Rethondes, porte sur une série d'obligations affectant aussi bien la métropole que l'Algérie française. Elle ordonne la cessation des hostilités contre les Allemands y compris en Algérie et sur mers (Article premier). En outre, toutes les unités de la flotte de guerre française se trouvant en dehors des eaux territoriales françaises devront être rappelées en France pour y être démobilisées et désarmées sous le contrôle de l'Allemagne ou de l'Italie (Article 8)[58].

Par ailleurs, le Gouvernement français s'engage à n'entreprendre à l'avenir aucune action hostile contre les Allemands avec aucune partie des forces armées qui lui restent en Algérie, garder ces forces sur le sol français et empêcher le transfert de matériels de guerre aux Alliés, interdire aux ressortissants français de combattre l'Allemagne aux côtés des Alliés (Article 10)[58]. Les aérodromes, les installations terrestres de l'aviation militaire en territoire non occupé seront placés sous contrôle allemand ou italien et les avions étrangers devront être livrés aux autorités allemandes (Article 12). Le Gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le Gouvernement allemand et qui se trouverait en Algérie. Le Gouvernement français s'engage à empêcher le transfert de prisonniers de guerre ou de prisonniers civils allemands de la métropole vers l'Algérie et l'étranger (Article 19).

L'unique concession faite par les allemands concerne la flotte de guerre française dont « une partie, à déterminer, est laissée à la disposition du Gouvernement français pour la sauvegarde des intérêts français dans son empire colonial » (Article 8)[58].

L'Algérie sous Vichy (1940-1942)

Carte de l'Opération Torch. 1941
"Près d'Alger, vue de la plage "Surcouf" maintenant nommée village côtier "Aïn Chrob", les troupes de l'"Opération Torch" prennent pied sur les plages derrière un large drapeau américain (à gauche) dans l'espoir que l'armée française ne tirera pas dessus. (11 août 1942)"
Des habitants d'Arzew vont à la rencontre des Américains durant l'Opération Torch. 1942
Photographie de propagande, un sergent américain distribue des canettes de lait (rations) à des enfants français à Oran. circa 1942

À la suite de l'armistice du 22 juin, l'Algérie est administrée par un gouvernement vichyste. Début juillet 1942, Le village Deni-Abram, en Kabylie, est rebaptisé "Maréchal Pétain" par le Gouverneur Général d'Alger Yves Châtel[59].

Les Musulmans sous Vichy

Article connexe : Légion nord-africaine.

Durant l'Occupation en France métropolitaine, 300 nord-africains s'engagèrent dans la Milice française, constituant la Légion nord-africaine[60].

Début octobre 1942, à Fort-de-l'eau, en Algérie, la promotion des jeunes cadres musulmans des Chantiers de la jeunesse française (CJF) prête serment au gouverneur général vichyste Châtel par le salut fasciste, « je le jure » remplace le salut à Hitler[61]. Globalement la population musulmane sera hostile à la politique de Vichy concernant la persécution des juifs. Ainsi dans la Casbah d'Alger, à Laghouat, Constantine, Tlemcen, les juifs exclus des écoles et de l'administration française, n'étaient pas dénoncés aux autorité et fréquentaient les « écoles arabes »[62].

Les Européens sous Vichy

Des Européens et musulmans d'Alger participent aux Chantiers de la jeunesse française mis en place par l'administration vichyste.

Les Juifs sous Vichy

Article connexe : statut des Juifs.

Le décret Crémieux ayant accordé la nationalité française aux « israélites indigènes » le 24 octobre 1870 est abrogé le 7 octobre 1940. Il est remplacé par le statut des Juifs pris à l'initiative de Marcel Peyrouton, ministre de l'Intérieur du régime de Vichy et ancien secrétaire général du Gouvernement général à Alger[63].

Un exemple type de la ségrégation des Juifs est illustré par une anecdote autobiographique racontée par André Micaleff dans Petite histoire de l'Algérie alors que l'auteur est élève au lycée Bugeaud d'Alger (pour le nom de l'établissement voir l'Armée & l'Algérie):

« Un matin à la fin du cours d'allemand, le proviseur entra dans la classe. Avec la gravité d'un médecin de famille allant annoncer à des parents que leur enfant est leucémique, il demanda: « Que les Juifs lèvent la main ». Une dizaine de mains se levèrent, surprises mais confiantes. Le proviseur, Monsieur Lalande, n'était-il pas un Français de France ? Le proviseur avait en main la liste des élèves juifs. [...] Le proviseur lut les noms: « Bacri, Benhaïm, Belaïch, Cohen, Guedj, Hadjadj, Moatti, Zenatti, Zerbib, Zmirou... demain vous ne viendrez pas au Lycée, ni après-demain, ni jamais plus... ». Silence « Et vous, Micaleff, vous n'avez pas levé la main ? » C'est par cette interrogation condescendante et méprisante que le professeur brisa le silence. Pourquoi en rajoutait-il au malheur ? « Monsieur je ne suis pas Juif ! » Devant le proviseur et toute la classe, le professeur changea brusquement de ton et, comme s'il s'adressait au prix d'excellence, il bredouilla une excuse. L'adolescent n'avait pas été scandalisé par l'exclusion des Juifs [...] mais troublé par les excuses de ce professeur fraîchement débarqué de France et qui n'avait pas encore la connaissance de l'origine des noms de ses élèves.[49] »

Si les autorités coloniales ont choisis la collaboration, les indigènes refusèrent de livrer les juifs et de collaborer. C'est le cas notamment à Laghouat où la population s'oppose à la demande des autorités de livrer les juifs. Les enfants juifs à qui les écoles républicaines étaient interdites vont fréquenter les écoles « arabes » où la population les accepte et dissimule leur identité aux autorités de Vichy. Les indigènes musulmans adopteront donc une position radicalement différente de celles des autorités de Vichy permettant la protection de nombreux juifs d'Algérie[62].

L'immigration algérienne et les milieux nationalistes algériens seront globalement sur la même position. Ainsi Messali Hadj s'opposera a toute forme de collaboration et aux persécutions des juifs; il fera d’ailleurs exclure du P.P.A. en mai 1939 les zélateurs d'une alliance avec les Allemands regroupés dans le CARNA (Comité d'action révolutionnaire nord-africain)[64], et sera emprisonné par le régime de Vichy en 1941. La mosquée de Paris, un des haut lieux de l'immigration algérienne en France, sauvera aussi de nombreux juifs en leur délivrant des faux papiers et en les faisant passer pour des musulmans, les dissimulant ainsi aux autorités nazi[65].

Camps d'internement

Article détaillé : Camp d'internement français.

Comme c'est le cas dans les départements de métropole, des camps d'internement sont créés en Algérie, notamment à Djelfa, Boghari et Berrouaghia[66]. Ils sont fermés en 1943.

Opérations Alliées en Algérie (1940-1942)

Article connexe : Bataille de Mers el-Kébir.

Le 3 juillet 1940 la Bataille de Mers el-Kébir, près d'Oran, oppose la flotte britannique à la marine française loyaliste[67].

En 1941, le président américain Roosevelt charge le diplomate Robert Murphy d'une mission de renseignement en Algérie. Elle consiste à entrer en liaison avec des officiers de l'armée vichyste et les recruter pour soutenir un débarquement Allié. Une délégation d'officiers français, dont le général Charles Mast commandant-en-chef à Alger, accepte un rendez-vous clandestin avec son homologue américaine à Cherchell le 21 octobre 1942. Le général Henri Giraud est également recruté par les Alliés qui le préfèrent à de Gaulle et souhaitent lui confier le commandement de l'Armée d'Afrique à l'issue du débarquement. A la base britannique de Gibraltar, le 7 novembre 1942, Giraud réclame le commandement en chef du débarquement Allié mais celui-ci incombe à l'américain Eisenhower.

Articles connexes : Opération Torch, Opération Reservist et Opération Terminal.

400 résistants français occupent, dans la nuit du 7 au 8 novembre, les points stratégiques d'Alger, et mettent aux arrêts les plus hauts dirigeants civils et militaires vichystes, tels que le général Juin et l'amiral Darlan; c'est le premier putsch d'Alger.

Pendant ce temps se déroule l'Opération Torch qui dure jusqu'au 10 novembre. Deux corps expéditionnaires Alliés débarquent en Algérie, le premier à Oran et Arzew le second à Alger. Tandis que le débarquement d'Alger est un succès pour les Alliés, la partie qui concerne Oran est mitigée. L'Opération Reservist, dans le cadre de "Torch", constitue le premier conflit historique armé entre les Etats-Unis et la France. Il s'agit d'une tentative Alliée de débarquer les troupes directement sur le port d'Oran, afin d'épargner les utiles installations portuaires et les bâtiments de la flotte vichyste s'y trouvant. La Marine française riposte à l'invasion anglo-américaine en utilisant les quatre batteries placées sur les môles et l'artillerie des 31 navires de l'escadre qui infligent des dégâts importants. Les pertes Alliées dépassent 90%. Sur 393 hommes engagés, 183 sont tués et 157 blessés aux rangs desquels on compte 113 marins britanniques morts, et 86 blessés, ainsi que 5 marins américains morts et sept blessés[68]. Le navire britannique HMS Walney parvint à débarquer quelques hommes, les survivants sont fait prisonniers. Une tentative similaire est menée à Alger Opération Terminal, deux navires britanniques tentent de débarquer 600 hommes directement sur le port, les forces vichystes ripostent. L'HMS Malcolm a 10 membres d'équipage morts, davantage sont blessés, et le bâtiment endommagé bat en retraite. Au troisième essai l'HMS Broke débarque ses troupes sur le Quai de Fécamp sous le feu des loyalistes, le navire se retire mais atteint par les batteries et finalement coule le 10 novembre.

Une célèbre affiche de propagande vichyste de l'époque représentait un marin français demandant assistance et portait la mention « Souvenez-vous d'Oran! » en référence à l'attaque survenue à Mers el-Kébir.

Article connexe : Opération Villain.

En parallèle à "Reservist" est menée l'Opération Villain, première opération aéroportée américaine, destinée à prendre le contrôle des aérodromes de Tafaraoui et La Senia près d'Oran et à les maintenir jusqu'à l'arrivée des troupes débarquées au port d'Oran. Cette opération d'envergure engageant 556 parachutistes américains et 39 avions C-47 décollant de nuit de deux pistes d'atterrissage basées au sud de l'Angleterre, à destination d'Oran est un fiasco. Seuls 13 avions atteignent l'Algérie dont 10 larguent les parachutistes derrière la sebkha d'Oran, où ils sont immédiatement fait prisonniers par les troupes de Vichy. Les trois C-47 restant atteignent la zone de largage prévue mais sont accueillis par la DCA vichyste de La Senia qui les déroute et les condamne à un atterrissage d'urgence sur un champ d'herbe où ils manquent de s'écraser, les parachutistes poursuivent leur périple à pied tentant de regagner la côte en esquivant les balles des tireurs loyalistes qui les pourchassent la matinée durant.

Commandement civil et militaire d'Alger (1942-1943)

Généraux Henri Giraud et Charles de Gaulle, à la conférence de Casablanca le 14 janvier 1943
Les Nazis bombardent un couvent-orphelinat d'Alger faisant 18 victimes le 17 avril 1943.
La Région économique d'Algérie a émis de la monnaie de nécessité comme ce billet de 2 francs algériens le 31 janvier 1944. Lors de la Première Guerre mondiale les chambres de commerce d'Algérie ont émis des contre-valeurs.

Le Commandement civil et militaire d'Alger (26 décembre 1942 au 7 juin 1943) est l'organe gouvernemental dirigé par le général Giraud à la suite de la libération des départments français d'Algérie et du Protectorat français du Maroc par le débarquement Allié du 7 au 10 novembre 1942 (Opération Torch).

Le général Giraud adresse un discours aux Alsaciens-Lorrains d'Algérie, le 14 mars 1943, depuis la salle Pierre Bordes à Alger[69].

Le général de Gaulle, chef de la France libre basée à Londres, arrive à Alger le 30 mai 1943[69].

Une réunion franco-anglaise est organisée à Alger le 4 juin 1943[69].

Opérations de L'Axe en Algérie (1942-1943)

Articles connexes : Zone libre et Opération Anton.

L'Opération Torch, de fait, établit un avant-poste des Alliés en méditerranée en même temps qu'elle fournit une nouvelle capitale à la France libre, Alger, qui succède à Londres. Cette opération donne lieu à des représailles en métropole et en Algérie de la part de l'Axe.

La zone libre est envahie le 11 novembre 1942 (Opération Anton) par les Allemands et les Italiens. Dès lors la métropole est entièrement occupée.

Article connexe : Bombardements de l'Algérie française.

De 1942 à 1943, la Luftwaffe décollant depuis la colonie italienne voisine de Libye se livre à des bombardements civils sur les villes algériennes de Bône et Djidjelli[70]. Le président Vincent Auriol remet la Croix de guerre à la ville en juin 1949 et le 28 février 1950, c'est au tour de la ville de Djidjelli de recevoir la Croix de guerre avec étoile d'argent des mains du Gouverneur Général de l'Algérie, Marcel-Edmond Naegelen. Mais ces deux villes ne sont pas les seules à être bombardées.

Le 17 avril 1943, les bombardiers en piqué allemands prennent pour cible le port d'Alger détruisant au passage un couvent-orphelinat. 15 sœurs catholiques sont tuées, trois autres sont blessées. Le général Henri Giraud décerne la Légion d'honneur, à titre posthume, à la Mère Supérieure Marie Duval qui était au couvent depuis 31 ans.

Conférence de Casablanca (1943)

Article connexe : Conférence de Casablanca.

L'aide américaine au réarmement (1943)

Les Etats-Unis procèdent au réarmement de l'Armée d'Afrique, placée sous le commandement du général Giraud. La première livraison de chars américains à Alger a lieu dès le 17 avril 1943[69] et la remise des chaînes de montage par les autorités américaines le 29 avril[69]. Cependant la cérémonie de remise du premier convoi de matériel américain aux forces françaises d'Afrique du Nord se déroule au champ de manœuvres d'Alger, le 8 mai 1943[69].

Abolition du statut des Juifs (1943)

Article connexe : Décret Crémieux.

Le 22 octobre 1943, le décret Crémieux est rétabli, marquant l'abolition du Statut des juifs. Les israélites d'Algérie redeviennent Français[71].

Les Algériens dans l'Armée d'Afrique (1942-1944)

De nombreux Algériens furent engagés dans les forces alliées au sein de l'armée française de la Libération et engagés sur les fronts italiens et français. En Algérie, la conscription engagea environ autant de musulmans que de Français d'Algérie (européens, juifs) dans l'armée française d'Afrique. Les futurs présidents de l'Algérie Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaffurent engagés volontaires et décorés. Mostefa Ben Boulaïd, l'artisan du déclenchement de la révolution algérienne 1954, fut, pendant la campagne d'Italie, en 1944, distingué par son courage, ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre. Krim Belkacem se retrouve mobilisé en 1943 dans le 1er régiment des tirailleurs algériens où il est promu caporal-chef.

Comité français de la Libération nationale (1943-1944)

Le Comité français de la Libération nationale (CFLN) (7 juin 1943 au 2 juin 1944) est l'organe gouvernemental co-présidé par les généraux Henri Giraud et Charles de Gaulle à la suite de la fusion des deux autorités françaises participant à la guerre au côté des Alliés, le Commandement civil et militaire d'Alger (général Giraud) et le Comité national français de Londres (général de Gaulle).

AMGOT (1944)

Le général Eisenhower, commandant en chef des Armées Alliées en Afrique du Nord, et le général Giraud commandant des Forces Françaises (et "favori" des Américains), saluant les drapeaux des deux nations au quartier général des Alliés à Alger. 1943
Article connexe : AMGOT.

Le 22 janvier 1944, les autorités militaires américaines créent un poste des "Affaires Civiles" (Civil Affairs) à Alger.

Conférence de Brazzaville (1944)

Article connexe : Conférence de Brazzaville.

La conférence de Brazzaville, se tenant en Afrique-Équatoriale française du 30 janvier au 8 février, abolit le code de l'indigénat et introduit une nouvelle monnaie en Algérie ou « contre-valeur » par la délibération du 31 janvier 1944.

Procès d'Alger (1944)

Le procès d'Alger, portant notamment sur les responsabilités militaires et civiles des camps d'internement, a lieu au Palais de Justice d'Alger en 1944[66]. Parmi les condamnés, Pierre Pucheu qui est exécuté à Alger le 20 mars 1944[72].

Gouvernement provisoire de la République française (1944-1946)

Article connexe : GPRF.

Le 2 juin 1944, à Alger, le Comité français de la Libération nationale (CFLN) change de nom et devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), organe gouvernemental unissant la Résistance intérieure (métropole) et extérieure (l'Armée Nationale de Libération). Il est créé officiellement le 3 juin 1944[73],[74] quelques jours avant le débarquement en Normandie[75].

Effort social et politique de l'Après-guerre (1945-1946)

Article connexe : État-providence.

Sous la présidence du Gouverneur général Yves Chataigneau, un effort social et politique est entrepris en faveur de la population musulmane d'Algérie de 1945 à 1946. Concrètement cela se traduit par une aide humanitaire apportée aux populations militaires et civiles. Avec le rapatriement des prisonniers, les Service de santé et Service social de l'armée organisent la Journée du blessé musulman le 25 février 1945 à Alger[76]. Les bénéfices du grand gala organisé pour cette journée spéciale sont reversés à un nouvel établissement militaire, l'Hôpital musulman d'Alger[76]. Une initiative comparable a lieu en octobre de la même année avec l'ouverture de maisons claires dont la Maison du blessé de guerre musulman[77].

L'entraide métropolitaine se traduit aussi par un ravitaillement en nourriture et vêtements de la population musulmane démunie des douars, telle celle peuplant l'oasis Bou-Saâda[78], de pareilles distributions ont aussi lieu dans les centres urbains via les écoles. Des Missions médico-sociales sont dépêchées dans les centres du sud avec assistantes sociales, médecins et médicaments. Un centre de transfusion sanguine est ouvert à Alger, un hôpital moderne est aménagé à Sétif[79]. Des secours sont également organisés contre les catastrophes naturelles, telles le tremblement de terre dans le sud-ouest Constantinois en février 1946 (500 victimes), ou la crise du blé qui se traduit par l'envoi par bateaux d'une partie des stocks de blé de la métropole pour contrebalancer la destruction des récoltes céréalières d'Algérie[79].

L'administration tient aussi compte des aspects urbains, religieux et politique avec une reconstruction basée sur un urbanisme neuf visant à réduire le phénomène de taudification, l'édification de la mosquée Beni Ounif dans le sud-Oranais (malgré la loi de 1905), et la création d'assemblées avec la participation des hautes personnalités musulmanes[79].

Massacres de Sétif & Guelma (1945)

Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma.

En mai 1945, à la suite des revendications indépendantistes de la population musulmane et à des exactions[80], meurtres, viols commis sur des européens[81],[82], l'armée exerce sa répression en divers endroits de l'Est algérien, dit Constantinois. A Sétif, la mort d'un jeune scout, Saal Bouzid, abattu par un policier alors qu'il brandit, à la tête d'un groupe de manifestants, un drapeau "algérien", sera l'élément déclencheur de massacres et de répressions violentes.

Crise du blé (1945)

Du fait de la sècheresse et d'une invasion de criquets, une sévère crise du blé s'abat sur l'Algérie durant l'été 1945 causant le chômage des agriculteurs. Les journaux de l'époque titrent: « Il ne reste que six jours de blé à l'Algérie, si des blés d'importation n'arrivent pas cette semaine nous serons sans pain », ou encore « L'Algérie engage la 3e bataille du blé, plusieurs dizaines de milliers de quintaux ont déjà été livrés », « Appel du préfet d'Alger aux détenteurs de grains: Nous sommes à la veille de manquer de pain. Les stocks de céréales disponibles ne permettent d'assurer l'alimentation des populations que pendant quelques jours. »[83] La métropole vient en aide à « ce pays d'outre-mer qui est aussi la France »[83].

Quatrième République (1946-1958)

Articles connexes : Quatrième République et Guerre d'Algérie.

Toussaint Rouge (1954)

Article détaillé : Toussaint rouge.

Le 1er novembre 1954, jour de la fête catholique de la Toussaint, l'autocar de tourisme qui assure la ligne Arris-Biskra est arraisonné à hauteur de Tighanimine par un commando du F.L.N.. Ils abattent un musulman, le caïd de M’chounèche, Hadj Sadok, et un européen, l'instituteur métropolitain, Guy Monnerot; la femme de ce dernier, également institutrice originaire de métropole, Jacqueline Monnerot, est blessée. Cet attentat est le casus belli qui marque le début de la guerre d'Algérie (1954-1962) dont l'issue est la fin de l'Algérie française, l'exode ou le rapatriement des Français d'Algérie (Européens, Israélites et Musulmans loyalistes), l'indépendance de l'Algérie, la purge des musulmans algériens dont l'épisode le mieux connu est le massacre d'Oran et la proclamation de la République algérienne, nouvel État souverain, aux frontières héritées des conquêtes françaises.

Guerre d'Algérie (1954-1958)

Article détaillé : Guerre d'Algérie.

Cinquième République (1958-1962)

Proposé sous la présidence de la République de René Coty et du gouvernement dirigé par Charles de Gaulle, le Référendum du 28 septembre 1958 demandait aux Français de ratifier le projet de Constitution préparé par le Comité Consultatif Constitutionnel et le Parlement sous l'égide de Michel Debré et du Président du Conseil, le général De Gaulle. Ce texte celui de la constitution posait les fondements de la Cinquième République. Confortée par plus des quatre cinquièmes des voix, la constitution fut promulguée le 4 octobre 1958 et la Ve République proclamée le jour suivant.

Dans les colonies françaises le référendum vise également à la création de la Communauté française. La Guinée est la seule à rejeter le référendum et à accéder à l'indépendance.

En Algérie, 96% des habitants de l'Algerie, Européens, Juifs et Musulmans, (75% des 4 184 110 électeurs inscrits) disent OUI à la nouvelle Constitution[84].

Guerre d'Algérie (1958-1962)

Article détaillé : Guerre d'Algérie.

Plan de Constantine (1959-1963)

Article principal : Plan de Constantine.

Le délégué général du gouvernement en Algérie, Paul Delouvrier, est chargé par l'Elysée de mettre en œuvre le Plan de Constantine, plan de développement économique et social qui prévoit, entre autres, de « fertiliser le Sahara »[85].

Plan Challe (1959-1961)

Une entreprise de « pacification » est menée entre 1959 et 1961 par le général Maurice Challe, successeur de Raoul Salan au commandement militaire de l'Algérie. Concrètement, il s'agit d'opérations militaires d'envergure destinées à réduire l'ALN, bras armé du FLN.

Après le 3 juillet 1962

Proclamation d'indépendance (1962)

Le GPRA proclame l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet 1962, jour du 132e anniversaire de la signature de l'accord de soumission par le Dey d'Alger au Comte de Bourmont.

Massacre du 5 juillet (1962)

Article détaillé : Massacre du 5 juillet 1962.

République algérienne (1962)

Article détaillé : Algérie.

Le 25 septembre 1962, l'Algérie française cesse d'exister et cède la place à un nouvel État nommé République algérienne démocratique et populaire.

Émulation du mouvement indépendantiste algérien (1976-2010)

Le Front de libération nationale corse (F.L.N.C.) est créé en 1976 et revendique à la France l'indépendance de la Corse en utilisant les mêmes moyens que le F.L.N.
Articles détaillés : Mouvements indépendantistes en France et Mouvement corse.

En 1976, se forme le Front de libération nationale corse (F.L.N.C.), groupe indépendantiste terroriste créé en émulation du Front de libération nationale (F.L.N.) algérien dont il imite le nom et le modus operandi, des attentats terroristes et assassinats politiques dans le but d'obtenir l'indépendance de la Corse[86]; territoire annexé à la France le 8 mai 1769 après la Bataille de Ponte Novu et la défaite du général Paoli et ses partisans contre l'armée française envoyée par le roi Louis XV.

Il existe depuis le FLN et le FLNC d'autres mouvements indépendantistes français qui, sans utiliser les moyens extrêmes des deux fronts historiques, en reprennent néanmoins le nom et le principe d'indépendantisme vis-à-vis de la France. Une mouvance plus récente concerne cette fois les départements d'outre-mer tel le Front de libération nationale kanak et socialiste (F.L.N.K.S.), créé en 1984 et revendiquant à la France l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie[86], le Front populaire de libération nationale (F.P.L.N.) revendiquant au même pays l'indépendance de la Réunion. Plus anecdotique, le Front de libération des nains de jardin (F.L.N.J.), créé en 1996 à Alençon, tourne en dérision la multiplication des mouvements indépendantistes revendiquant à la France la désintégration de son territoire national.

Loi française du 23 février 2005

La Loi française du 23 février 2005, proposée par le ministre délégué aux anciens combattants Hamlaoui Mekachera, a suscité une vive polémique pour sa mention faite au « rôle positif de la colonisation ». Ce passage a été abrogé sous l'impulsion du président, Jacques Chirac.

Rodomontades réciproques

Proposition de loi algérienne du 13 janvier (2010)

Le 10 février 2010, le quotidien français Le Figaro reformule une dépêche de l'AFP en ces termes:

« Cent vingt-cinq députés de différents partis politiques algériens, dont le FLN au pouvoir, ont signé une proposition de loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962).[87] »

L'instigateur de cette proposition de loi, le député FLN Moussa Abdi, déclare « nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux »[88]. La particularité de la situation qui accentue son impact diplomatique dans les relations franco-algériennes, le journaliste français Simon Benichou le décrit comme de « nouvelles crispations entre Paris et Alger »[88], tient au fait que les partis politiques au pouvoir, dans les deux pays respectifs, sont les mêmes qui étaient aux affaires lors de la "résolution" de l'« Affaire algérienne »[88], au siècle précédent.

Proposition de loi française du 29 avril 2010

Le député Thierry Mariani dépose une proposition de loi, reconnaissant les crimes contre l'humanité commis contre les Français de toutes confessions du 19  mars 1962 au 31 décembre 1963 :

Citation : « La France reconnaît les souffrances subies par les citoyens français d’Algérie victimes de crimes contre l’humanité commis du 19 mars 1962 au 31 décembre 1963 du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique[89]. »

Dans une interview accordée alors, il accuse le FLN, et met également en cause l'inaction des autorités françaises, à cette époque:

Citation : « ...rien n’a jamais été fait pour protéger les citoyens français habitant en Algérie à l’époque. Rien n’a jamais été fait pour rétablir la loi et l’ordre. Au contraire, des ordres stricts ont été donnés aux forces de l’ordre et à l’armée française pour ne pas intervenir[90]. »

Cette proposition de loi n'a pas été prise en considération[91].

Économie

Gare de Guelma au XIXe siècle.
Le grand pont El Kantara de Constantine contient l'inscription « construit sous le règne de Napoléon III Empereur des Français 1861-1865 »[92]. circa 1899
Alger vue depuis l'Amirauté. circa 1899

Monnaie

Trois unités monétaires singulières sont utilisées en Algérie française. La première est basée sur le système monétaire ottoman, elle couvre la période de transition de 1838 à 1848, les deux autres sont basées sur le système français; le dernier, introduit en 1960, couvre par ailleurs la période de transition de 1962 à 1964.

Boudjou (1830-1848)

Article principal : Boudjou.

Le boudjou, ou « piastre d'Alger », est la monnaie turque utilisée dans la régence d'Alger lors de la colonisation ottomane de l'Algérie qui précède l'annexion du territoire à la France en 1848.

« Franc » algérien (1848-1960)

Article principal : Franc algérien.

Avec la création des départements français d'Algérie en 1848 est introduite une nouvelle monnaie, le Franc algérien qui supplante le budju, monnaie ottomane de la régence d'Alger.

Banque de l'Algérie (1861-1964)

La Banque de l'Algérie émet les premiers billets en 1861.

Monnaies de nécessité (1915-1923, 1944)

Articles connexes : Franc algérien et Monnaie de nécessité.

De 1915 à 1923, lors de la grave crise interne générée par la Première Guerre mondiale, les chambres de commerce d'Alger, Bône, Constantine et Oran émettent de la monnaie de nécessité, billets et pièces, à la place de la Banque de l'Algérie.

A nouveau en 1944, durant la seconde guerre mondiale, des contre-valeurs sont mises en circulation en Algérie; cette fois l'émetteur est la région économique d'Algérie.

« Nouveau Franc » (1960-1964)

Article principal : Nouveau franc.

Une réforme monétaire dite Plan Pinay-Rueff introduit le nouveau franc en métropole et en Algérie. Cette monnaie survit à l'Algérie française jusqu'au 31 mars 1964, veille de l'adoption du dinar algérien.

Entrepreneurs d'Algérie

Article connexe : Orangina.
Alger, café maure, intérieur. circa 1899

L'entrepreneur pied-noir Léon Beton natif de Boufarik (près de Blida), commercialise le soda Orangina à la foire d'Alger en 1936. Son fils Jean-Claude Beton, natif de la même ville, initie l'industrialisation de la marque avec la création de la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO) le 23 janvier 1951. En 1837, le soldat gênois de l'armée d'Afrique,Gaétan Picon, créé le Picon, un apéritif Bitter (amer). La première distillerie produisant l'amer africain est ouverte à Philippeville, d'autres suivent à Constantine, Bône et Alger.

Le lobby colonial d'Algérie

L'historienne Jeannine Verdès-Leroux, chercheur au CNRS, a répertorié 45 000 grands exploitants agricoles sur un total de 1 200 000 Européens d'Algérie[93].

Après un séjour en Algérie, des autorités telles que le général et futur gouverneur Bugeaud jugent l'aventure algérienne dispendieuse, ce dernier la décrit comme une « possession onéreuse dont la nation serait bien aise d'être débarrassée »[94]. Cependant d'autres voix se font entendre à Paris en faveur de la conquête généralisée de l'Algérie, l'aménagement du territoire lors de la colonisation constitue une opportunité de développer les affaires de familles d'entrepreneurs métropolitaines formant le « lobby colonial » d'Algérie.

Une fois la conquête achevée et le territoire annexé par la création de départements, le Sahara devient particulièrement la source d'enjeux économiques importants pour un cartel d'entreprises françaises, à titre d'exemples le duopole Total et Elf se partage l'exploitation pétrolière, Renault et Citroën se disputent l'hypothétique marché du transport transsaharien et Thomson bénéficie en sous-main d'un contrat militaire pour gérer une installation secrète.

Répartition des lots

Bureaux arabes

Etat des directions et bureaux arabes. Chambre des députés. 10 juin 1846
Article détaillé : Bureaux arabes.

Les bureaux arabes sont créés le 4 avril 1844.

Grands travaux publics

De grands travaux permettent le développement et la modernisation des infrastructures d'Alger, la capitale.

Axes de communication et transports

Voie ferrée (1857-1962)

L'histoire du réseau ferré d'Algérie commence le 8 avril 1857, avec un décret du gouvernement français autorisant la construction de 1,357 km de chemins de fer dans le département d'Alger. Le premier chantier, démarré le 12 décembre 1859, porte sur la construction de la ligne Alger-Blida.

Voie postale (1830-1962)

Voie maritime

La Compagnie générale transatlantique (ou French Line), dont le siège est à Paris, relie les protectorats français aux départements français méditerranéens par la ligne maritime Corse-Algérie-Tunisie-Maroc[95].

Enjeux économiques sahariens

Homme (Touareg) sur un chameau près d'un palmier. Algérie, 1860-1900

Diplomatie française (1961)

« Le pétrole, c'est la France et uniquement la France, le Sahara algérien est une fiction juridique et nationaliste sans fondement historique.
On peut accepter beaucoup de choses, on ne peut pas abandonner le Sahara purement et simplement au F.L.N. »
Président de la Ve République française Charles de Gaulle, instructions à la délégation française en mai 1961[96],[97],[98]

Cette instruction du président Charles de Gaulle à sa délégation participante à la première conférence d'Évian en mai 1961 peut se comprendre à la lumière de l'analyse contemporaine de la diplomatie française par la Commission de publication des documents diplomatiques français (Documents diplomatiques français, 1961)[99]:

« L'organisation des Territoires du Sud, comme leur conquête, fut graduelle ainsi que l'établiront l'analyse des textes qui les concernent et l'examen de leur évolution. Les richesses du Sahara, dès 1936 mais surtout depuis 1950 et 1951, ont provoqué les convoitises du colonialisme, et d'abord du colonialisme français : de là, la tentative de distraire de l'Algérie sa partie saharienne au moyen de quelques subterfuges juridiques inopérants et à l'aide de slogans tel que celui de « Dunkerque à Tamanrasset ». »

Explorations & exploitations du Sahara (1822-1971)

Articles connexes : Sahara français, Territoires du Sud et Départements du Sahara.
Plaque commémorative du massacre de la mission Flatters par les Touaregs, parc Montsouris de Paris. 2006

L'exploration du Sahara par les Européens commence au XIXe siècle, la traversée nord-sud est ainsi réalisée en 1822 par les deux explorateurs anglais Hugh Clapperton et Dixon Denham. L'explorateur français René Caillié les imite en 1828[100].

Dès l'année 1879, la région du Sahara, territoire désertique hostile indépendant de la régence d'Alger et placé sous l'autorité de tribus nomades, constitue un centre d'intérêt majeur pour les autorités parisiennes. Les premières missions d'exploration après la conquête de l'Algérie ont lieu de 1857 à 1861 (Henri Duveyrier), en 1880 et 1881 (Paul Flatters), suivis de deux autres en mai et décembre 1902; date à laquelle le lieutenant Georges Guillo Lohan de la Compagnie des Oasis sahariennes parvient à faire reconnaître l'autorité du gouverneur des Territoires du Sud nouvellement créés sur la population indigène[52]. Dès lors le Sahara français attire de nouvelles générations d'explorateurs, français dont le savant naturaliste Théodore Monod, mais l'enjeu du « grand désert » n'est pas seulement scientifique.

Le lobby de l'hydrocarbure en Algérie (lobbies pétrolier & gazier) naît au lendemain de la seconde guerre mondiale et est à l'origine de la renégociation des Accords d'Évian, connue sous le nom d'Accords d'Alger de 1965. Lors de la tractation des Accords d'Évian avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne, le président Charles de Gaulle a refusé de reconnaître la souveraineté de la future Algérie sur le Sahara, essayant à la place d'en faire une région autonome, sans succès[101]. L'échec de la treizième réunion, établie dans le cadre de la première conférence d'Évian débutant le 20 mai 1961, entre Krim Belkacem, principal responsable du G.P.R.A. et Louis Joxe, Ministre des Affaires algériennes, est directement lié à la question du statut du Sahara[101]. Lors de la conférence de presse consécutive, Belkacem déclare alors:

« nous nous sommes trouvés en face d'un gouvernement français qui veut bien décoloniser mais à moitié; c'est-à-dire maintenir l'Algérie sous une domination coloniale à peine déguisée »[101].

Le président de Gaulle avait émis des recommandations à ses délégués[98]. Déjà durant la IVe République un Président du Conseil avait publiquement déclaré:

« La France est et demeure une grande puissance. Elle mobilisera ses forces pour que se réalise le miracle saharien. De grandes richesses, en charbon, en fer, en pétrole, en gaz naturel, des Territoires du Sud, seront mises en valeur. La Métropole apportera sa technique et ses investissements; l'Algérie apportera sa main d'œuvre de plus en plus qualifiée et demain ses cadres. La mise en valeur du désert c'est la grande tâche de notre génération »[102].

De fait, l'Histoire lui a donné raison en 1956 avec la découverte par la compagnie française C.F.P.A. d'importants gisements de pétrole et gaz dans le Sahara nommés respectivement Hassi Messaoud et Hassi R'mel. Plus tard un Ministre de la Ve République ajoute « la France ne pourrait poursuivre son extension sans l'Afrique et les richesses du sous-sol africain ne pourraient être exploitées sans la France »[101].

Pourtant les affaires pétrolières franco-algériennes ont survécu à l'Algérie française jusqu'en 1971, année de la nationalisation des installations françaises du Sahara par Houari Boumédiène, président de la nouvelle République algérienne[103].

Etude du chemin de fer transsaharien (1879-1881)

Article détaillé : Paul Flatters.
Le lieutenant-colonel Paul Flatters est tué par les touaregs du Sahara durant le massacre de la mission Flatters en 1881.

En 1879, les autorités françaises décident de créer une nouvelle route commerciale par l'établissement d'une ligne de voie ferrée entre l'Algérie française et le Soudan français. Une commission d'étude est nommée par Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics[104]. Le lieutenant-colonel Paul Flatters mène une première mission d'exploration dans le Sahara en 1880, suivie d'une seconde en 1881 au cours de laquelle il tombe dans un traquenard, son guide indigène le trahit et les guerriers touaregs lui tendent une embuscade le 16 février 1881; il périt avec son équipe dans le massacre qui s'en suit[105].

La traversée du Sahara en auto-chenilles (1922-1923)

Louis Audouin-Dubreuil, ex-officier méhariste ici portant le casque colonial, il devient adjoint de Georges-Marie Haardt lors de l'expédition transaharienne de Citroën. 1924

Dans les années 1920 les deux industriels français Renault et Citroën rivalisent pour la conquête automobile du Sahara et ainsi s'attirer les faveurs des commandes de l'armée française avec l'élaboration d'un nouveau matériel de transport adapté aux conditions extrêmes du désert[106]. L'industrie cinématographique relie les prouesses technologiques nationales avec « le grand film documentaire » intitulé Raid Citroën: La traversée du Sahara en auto-chenilles diffusé dans les cinémas Gaumont et narrant la Mission Haardt-Audouin Dubreuil[106].

L'aboutissement ultime de cette mission transsaharienne en est sa version sportive contemporaine le rallye-raid, et plus particulièrement le rallye Paris-Dakar créé en 1978 à l'initiative de Thierry Sabine, en remplacement de sa Croisière verte, avec le soutien du pétrolier Total et dont le logo est un touareg.

Compagnie Générale Transsaharienne Citroën (1924-1925)

Article détaillé : Compagnie Générale Transsaharienne Citroën.

En 1924, l'industriel automobile français, André Citroën, se lance dans une opération de promotion internationale jumelée destinée à promouvoir à la fois sa nouvelle automobile, l'autochenille dont l'inventeur Adolphe Kégresse a cédé les droits d'exploitation, et l'empire colonial français. A cette fin il organise un projet de « services réguliers par automobiles et par avions » devant relier la mer Méditerranée au golfe de Guinée et passant par la création de la Compagnie générale transafricaine (CEGETAF), puis de la Compagnie Générale Transsaharienne Citroën (CITRACIT), toutes deux à des fins de transport et de tourisme de luxe à travers le Sahara.

Le départ de cette expédition devant relier le sud de l'Algérie française au nord du Soudan français (AOF) est fixé au 6 janvier 1925 mais est finalement annulé, ce qui constitue un échec financier pour l'entreprise Citroën perdant à hauteur de 15 millions de francs[107] dans l'affaire. Si André Citroën met un terme définitif à sa ligne régulière transsaharienne il en adapte le concept pour créer les fameuses croisières Citroën, de 1924 à 1934, nommées respectivement Croisière noire, Croisière jaune puis Croisière blanche.

Société Nationale de Recherche et d'Exploitation de Pétrole en Algérie (1946-1965)

Article principal : SN REPAL.

La Société nationale de recherche et d'exploitation de pétrole en Algérie ou SN REPAL (qui devient par la suite ELF Aquitaine) est créée en 1946 par la IVe République française dans le but de disposer d'un approvisionnement national en pétrole.

Compagnie Française des Pétroles "Algérie" (1949-1971)

En 1949, la Compagnie française des pétroles ou CFP (renommée Total en 1985) débute son activité dans le Sahara algérien[103]. Le 21 juin 1951, celle-ci signe un accord préliminaire avec la SN REPAL en prévision du partage des gisements répartis sur un périmètre de 250 000 km²[103]. La Compagnie française des pétroles "Algérie" (C.F.PA.), filiale de la C.F.P., est créée en 1953[103]. Avec 35% des parts de son capital, l'État français est l'actionnaire majoritaire de la C.F.P.A[103]. dont les travaux mettent à jour Hassi Messaoud ("le puits du bonheur") en 1956. De cette date à 1970, ce seul gisement produit 128 millions de tonnes d'or noir[101].

Complexe militaro-énergétique du Hoggar (1957-1978)

En réponse à la crise de Suez de 1956 qui a mis à jour, à la fois, les limites de la coopération entre Alliés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les prétentions internationales des nouvelles superpuissances États-Unis et Union des républiques socialistes soviétiques, ainsi que le passage au second rang des obsolètes grandes puissances coloniales Britannique et Française, le gouvernement français décide la création d'un champ d'expérimentation au Sahara en 1957[108]. La France consacre ainsi à sa défense nationale l'exploitation d'un terrain de 108 000 km² afin d'y mener des expériences[108].

De cette entreprise d'élaboration d'une force de dissuasion atomique au sein des départements français du Sahara (Territoires du Sud) découle la politique énergétique nucléaire de la France. L'exploitation des quatre installations militaires françaises principales, Colomb-Béchar, Hammaguir, Reggane et In Ekker s'achève en 1967. La dernière, à Namous, bénéficie d'une couverture civile la Sodéteg, et poursuit ses activités jusqu'en 1978.

Politique

Algériens (musulmans) dans un café d'Alger. circa 1899
Juif algérien. circa 1901~1906

Politique algérienne de la France (1827-1978)

Politique de représailles (1827-1830)

Articles connexes : Affaire de l'éventail et Siège d'Alger.

Politique de conquête limitée (1830-1834)

Article connexe : Traité Desmichels.

Politique d'attentisme (1834-1837)

Article connexe : Traité de Tafna.

Politique de conquête généralisée (1837-1847)

Politique d'assimilation (1848-1944)

Assimilation territoriale
Vue d'Alger depuis Notre Dame d'Afrique. circa 1899

Cette politique vise à assimiler le territoire algérien au territoire français et débute officiellement avec l'ordonnance du 22 juillet 1834. Son application n'est dans un premier temps que partielle, puis s'applique à l'ensemble de la colonie une fois la conquête totale du territoire décidée en 1841.

La Deuxième République établit la Constitution française de 1848 qui consacre l'appartenance de l'Algérie au territoire national.

« Constitution du 18 novembre 1848:
Chapitre IV — Du pouvoir législatif:
Article 21. — Le nombre total des représentants du peuple sera de sept cent cinquante, y compris les représentants de l'Algérie et des colonies françaises.
Chapitre X — Dispositions particulières:
Article 109. — Le territoire de l'Algérie et des colonies est déclaré territoire français, et sera régi par des lois particulières jusqu'à ce qu'une loi spéciale les place sous le régime de la présente Constitution. »

Concrètement, cela se traduit par l'abandon du statut de colonie française pour une administration civile et une représentation politique dans l'Assemblée nationale, les Départements français d'Algérie[109] créés le 9 décembre 1848:

Assimilation démographique

La loi du 26 juin 1889 institue la naturalisation automatique, au nom du droit du sol, des enfants d'étrangers nés en territoire français (s'ils ne la refusent pas à 21 ans, âge de leur majorité).

Politique d'intégration (1944-1958)

Collège électoral unique (1958)
Article connexe : collège électoral.

Le décret n°58-569 du 3 juillet 1958, émanant du président du Conseil Charles de Gaulle, établit un collège électoral unique[110].

« Art. 1er. - Il sera établi dans chaque commune d'Algérie une liste électorale unique sur laquelle seront inscrits d'office tous les citoyens et citoyennes sans distinction de statut, domiciliés ou résidant dans la commune et remplissant à la date de clôture des listes les conditions exigées par la législation électorale en vigueur. »

Auparavant ce décret existent un 1 ° Collège réservé aux citoyens français et un 2 ° Collège pour les sujets français.

Politique d'autodétermination (1959-1962)

Référendum sur l'autodétermination en Algérie (1961)

Rejetant la politique d'intégration, le président Charles de Gaulle propose une politique d'autodétermination qui se traduit par un référendum tenu en métropole et en Algérie le 8 janvier 1961.

« Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant l'autodétermination des populations algériennes et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie avant l'autodétermination ? »

Sur les 23 665 444 suffrages exprimés, 74.99% est un « oui », 25.01% est un « non ». 2.22% (du nombre d'inscrits) exprime un vote nul qui n'est pas comptabilisé et 8 533 520 inscrits s'abstiennent de voter (26.24% du nombre d'inscrits).

Proposition de partition de l'Algérie (1961)

En août 1961, le député UNR Alain Peyrefitte rédige un rapport sur un projet de partition de l'Algérie[111]. 1964
Article connexe : Sécession (politique).

Le Premier Ministre Michel Debré évoque la partition de l'Algérie, comme dernier recours, dans la déclaration à l'Assemblée nationale du 28 juin 1961[112]. Il argumente sur la « séparation » en s'appuyant sur l'exemple d'autres partitions réussies faisant implicitement référence à Israël.

« S'il devait arriver que toutes les voies raisonnables apparussent comme fermées il faudrait en tirer la leçon. Sur la carte sont déjà dessinées les portions de territoire où l'emporte la population d'origine européenne. Faute de la coopération et de l'association, la sécurité, non seulement de cette population mais aussi de celle de la population musulmane résolue à demeurer à nos côtés, ne serait alors assurée que par la séparation et une organisation autonome, le reste des habitants vivant désormais sans que la France ait à y pourvoir. Une telle séparation ne serait point du tout un phénomène nouveau dans le monde et notre siècle en donne maints exemples. Il est même arrivé que ce soit au bénéfice de populations de religion musulmane et afin d'éviter qu'elles ne soient livrées à d'autres en qui elles ne pouvaient se confier, que des divisions géographiques ont été pratiquées et ont réussi. [...] Le risque de sécession et de partage n'est pas notre fait. Si tous ceux qui parlent de l'Algérie avaient le même soucis de son avenir que nous-mêmes, et comprenez que rien ne s'édifie sans la fraternité, alors l'affaire serait gagnée pour le plus grand bien de tous. »

Les annonces de Paris ont des répercussions en Algérie, le FLN hostile à l'idée de partition organise une manifestation le 5 juillet 1961.

En août 1961, le député UNR Alain Peyrefitte émet à son tour la proposition d'une partition de l'Algérie. Hubert Beuve-Méry directeur du journal Le Monde publie le projet de Peyrefitte dans quatre éditions de son journal à la fin septembre 1961. Le président Charles de Gaulle reçoit Alain Peyrefitte à l'Elysée le 19 novembre 1961 et lui commande un rapport sur sa proposition. Peyrefitte énumère quatre points[111]:

« 1. On regroupe entre Alger et Oran tous les Français de souche, avec tous les musulmans qui se sont engagés à nos côtés et veulent rester avec nous.
2. On transfère dans le reste de l'Algérie tous les musulmans qui préfèrent vivre dans une Algérie dirigée par le FLN.
3. On garde un libre accès au Sahara, qui doit devenir un territoire autonome par rapport aux deux premiers.
4. Tout le reste est négociable. On pourra partager Alger, comme Berlin ou Jérusalem : la Casbah d'un côté, Bab El-Oued de l'autre, une ligne de démarcation au milieu. »

Ce à quoi le président de Gaulle lui répond[111], révélant ainsi une partie du contenu de son entretien avec le Premier ministre d'Israël le 5 juin 1961[113]:

« En somme, vous voulez faire un Israël français. C'est ce à quoi voulait me pousser Ben Gourion, quand il est venu me voir. Mais il m'avait bien averti : "Ça ne marchera que si vous envoyez en masse d'autres colons français, s'ils s'installent définitivement, et s'ils s'engagent comme soldats pour combattre." Vous imaginez ça ! Les pieds-noirs veulent que notre armée les défende, mais ils n'ont jamais éprouvé le besoin de se défendre eux-mêmes ! Vous les voyez se poster à leurs frontières pour prendre la relève de l'armée française ? »

Il met fin à la conversation en rejetant définitivement la proposition dévoilant par la même occasion son anticolonialisme et son projet de rapatriement des colons européens[111]:

« Si nous suivons votre solution, nous dresserons la Terre entière contre nous. Le tiers-monde va se solidariser avec les Arabes. Nous aurons créé un nouvel Israël. Tous les cœurs, dans le monde arabe, en Asie, en Amérique latine, battront à l'unisson des Algériens. Les Juifs ont une bonne raison : c'est sur cette terre qu'ils ont eu leurs racines, bien avant les Arabes; et ils n'ont pas d'autre foyer national. En Algérie, les Arabes ont l'antériorité ; tout ce que nous avons fait porte la tache ineffaçable du régime colonial ; le foyer national des Français d'Algérie, c'est la France. »

Des responsables nationalistes de l'OAS souhaitent négocier avec de Gaulle les modalités de la partition de l'Algérie, mais l'état-major de l'OAS refuse et fait exécuter deux chefs partitionistes; ce qui met fin au débat idéologique au sein de l'organisation[114].

Pour Maurice Allais, si la solution de la partition, dont on a souvent dressé des « images caricaturales », a rencontré peu de faveur c'est pour la seule raison qu'elle a été farouchement rejétée par les extrémistes des deux camps. Selon lui, cette partition était « cependant la seule solution raisonable »[115].

Politique de négociation (1961-1962)

Article connexe : Accords d'Évian.

Politique de coopération (1962-1978)

Article connexe : B2-Namous.

Principales mouvances politiques (1830-1962)

Colonialisme français

La conférence de Berlin de 1884-1885 donne lieu au partage de l'Afrique par les empires coloniaux européens. 1885

Une idéologie coloniale, dominante au XIXe siècle, conduit la Monarchie française à débuter l'aventure algérienne, en mai 1830, et la République française lui succédant, en février 1848, à la continuer.

Anticolonialisme français

Affiche de propagande du Parti communiste algérien reprenant la symbolique de la faucille et le marteau de l'Union des républiques socialistes soviétiques (toutefois en position inversée). 1963

Dès le début de la guerre d'Algérie une (infime) partie de la population européenne d'Algérie manifeste son soutien au F.L.N., ce qui donne lieu à des actes de sabotage et des attentats terroristes contre l'armée française ou les intérêts français. Ces faits sont une répétition - ou plus exactement une continuation - des évènements survenus en métropole durant la guerre d'Indochine (1946-1954) dont le plus célèbre est l'Affaire Henri Martin, mais qui inclut aussi des manifestations, blocages de trains de munitions en partance pour le front par des militants communistes, sabotage de munitions françaises et propagande pacifiste. L'aboutissement extrême de cette politique de "retournement d'allégeance", ou de haute trahison selon le degré pratiqué d'intelligence avec l'ennemi, est illustré par l'affaire Boudarel, un militant du Parti communiste français puis Parti communiste indochinois, par ailleurs professeur au lycée de Saïgon, qui torture des prisonniers militaires français internés dans le camp de rééducation Việt Minh n°113[116].

C'est dans cette lignée anticolonialiste que se situe l'Affaire Maillot du nom de l'aspirant Maillot, un militant pied-noir du Parti communiste algérien (P.C.A.), par ailleurs collaborateur au journal Alger républicain.Il détourne un camion d'armes de l'armée française pour aller le livrer à l'ennemi, chose qu'il fait en approvisionnant un camp du F.L.N. le 4 avril 1956. L'aspirant Maillot considéré comme déserteur, est interpellé par l'armée, se défend et est finalement abattu[117].

Une seconde affaire célèbre est celle de Fernand Iveton, également militant du P.C.A., ouvrier syndicaliste CGT à l'usine à gaz d'Alger où il dépose une bombe qui lui a été remise par des camarades indépendantistes le 14 novembre 1956; date de son arrestation[118]. La bombe n'explosera pas. Il n'y aura ni dégâts ni victimes. En vertu des Pouvoirs spéciaux il est condamné à mort par le Tribunal militaire d'Alger pour "tentative de destruction par substance explosible d'édifices habités"[119] et guillotiné le 11 février 1957[117].

La troisième affaire notable implique Maurice Audin, européen militant du P.C.A. qui, à la différence des deux autres, est né au protectorat français de Tunisie auquel la France accorde son indépendance le 20 mars 1956. Audin est par ailleurs enseignant à l'université d'Alger, quand il est interpellé à son domicile par l'armée française lors de la bataille d'Alger le 11 juin 1957 et est depuis porté disparu.

Cette mouvance anticolonialiste existante en Algérie est relayée en France métropolitaine par les intellectuels du Réseau Jeanson ou du Manifeste des 121. La conduite des affaires algériennes par le président de Gaulle s'inscrit, de fait, dans la mouvance anticolonialiste; c'est ainsi lui qui initie la décolonisation française et le démantèlement du second empire colonial dès novembre 1943 en accordant son indépendance au Liban, le général de Gaulle co-préside alors le Comité français de la Libération nationale.

Anticommunisme et antifascisme français

Affiche de propagande "On ne passe pas!" créée par le philanthrope français Maurice Neumont (République de Montmartre) et utilisée à l'encontre de la Paix blanche proposée par le Reichstag allemand durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Le slogan est repris en espagnol (parfois sous-titré en allemand) "Ils ne passeront pas! Nous Passerons!" par le Parti communiste espagnol (Dolores Ibárruri) et les anarchistes à l'encontre du Camp nationaliste et de son allié nazi durant la guerre civile espagnole (1936-1939). Il est repris en français "Le fascisme ne passera pas!" par le Parti communiste français et les anarchistes à l'encontre des gaullistes et des nationalistes français puis de l'OAS durant la guerre d'Algérie (1954-1962). circa 1918

Au sortir de la seconde guerre mondiale, dans un contexte de guerre froide, faisant suite à l'émergence de « deux blocs idéologiques » symboliquement séparés par un « rideau de fer », se dessine une nouvelle tendance politique. Celle-ci se traduit par l'opposition et la confrontation violente de deux courants idéologiques et comparables, bien que paradoxalement opposés, chaque force se présentant comme "antiextremiste" et accusant l'autre respectivement de « fasciste » ou de « soviétique ». Le premier terme est principalement employé par la gauche française et son aile la plus radicale regroupant les communistes et les syndicats ouvriers gravitant autour (telle la C.G.T.), le second terme est usité par la faction de l'armée en accord avec (et/ou sous les ordres du) général Maurice Challe; par exemple dans l'appel lancé par ce dernier à l'adresse des forces françaises lors du Putsch du 22 avril 1961 (« Voudriez-vous que Mers el-Kébir et Alger soient demain des bases soviétiques? »)[120]. Au dogme anticommuniste des uns répond celui, antifasciste, des autres.

C'est à la clameur de « Front populaire! », « non au fascisme » ou « les fascistes ne passeront pas », paraphrasant ainsi le fameux slogan des anarchistes contre les nationalistes soutenant Franco durant la guerre civile espagnole (1936-1939) « No pasarán! Pasaremos! » (lit. "ils ne passeront pas! nous passerons!"), que défilent les communistes et leurs alliés durant les manifestations métropolitaines à compter de 1958. Ces manifestations sont le plus souvent organisées en contre-manifestation ou réaction d'opposition face aux actions les plus spectaculaires et médiatisées des nationalistes Européens d'Alger et d'Oran, actions désapprouvées et alors qualifiées d'« activisme ». Le terme « fasciste » est abondant dans la propagande communiste anti-gaulliste et anti-nationaliste de l'époque; ce qui n'empêche pourtant pas les communistes membres du Réseau Jeanson de soutenir les nationalistes algériens (indigènes favorables à la création d'une Algérie indépendante) contre leurs compatriotes nationalistes français (colons et métropolitains favorables au maintien des départements d'Algérie française).

Illustration de la « théorie des dominos » ou expansion communiste en Asie. Le général putschiste Maurice Challe fait référence à cette théorie, qu'il applique à l'Algérie en cas d'indépendance, dans son appel du 22 avril 1961: « Voudriez-vous que Mers-el-Kébir et Alger soient demain des bases soviétiques? »[120]

C'est en tant que "croisade" anticommuniste et "ambassade" du Monde Libre que le célèbre officier parachutiste français Marcel Bigeard décrit la mission de l'Armée française durant l'opération de « pacification » préconisée par le gouvernement et nommée Plan Challe. Les termes équivoques employés de « croisés » et « Occident » renvoient par ailleurs à un conflit de civilisations celui des croisades lancées par le Monde chrétien contre le Monde musulman, conflit amorcé un siècle plus tôt par l'émir Abd-el-Kader et sa Guerre sainte (ou fatwa) contre les colons catholiques. Ainsi, lors d'une entrevue filmée dans le cadre de l'émission télévisée Cinq colonnes à la une du 2 octobre 1959 et ayant pour thème "L'Algérie des combats" (filmée par Pierre Schoendoerffer), le colonel Bigeard déclare au journaliste Jean Lartéguy:

« Nous faisons une guerre, pas pour nous, pas une guerre colonialiste, Bigeard n'a pas de chemise [il montre son uniforme entrouvert] mes officiers non plus. Nous nous battons ici pour eux, pour l'évolution, pour voir l'évolution de ces gens-là et cette guerre est à eux. Pour défendre leur liberté au même titre que, à mon avis, nous défendons la liberté de l'Occident. Nous sommes ici des ambassadeurs, des croisés; qui nous accrochons, pour que nous puissions continuer à parler, et avoir le droit de nous exprimer. »[101]

Bien que globale, comme l'atteste l'émergence du Maccarthisme en Amérique (et au Japon sous AMGOT) et la manifestation de la « Théorie des dominos » en Asie, cette tendance s'applique particulièrement à la France métropolitaine et à l'Algérie française où elle s'illustre par de fréquentes et successives manifestations politiques dans les capitales parisienne et algérienne. Elle est aussi institutionnelle comme en témoigne la nature « tripartiste » de la IVe République. De cette division, état de fait politique, découle les évènements historiques clés de l'Algérie française au XXe siècle tels que la crise de mai 1958, la conduite gaulliste des affaires algériennes lui succédant, le putsch des Généraux en 1961 et son échec.

Par ailleurs, l'affaire Sapphire (fictionalisée en 1969 dans Topaz) impliquant Philippe Thyraud de Vosjoli, bien que peu médiatisée, excepté par le Le Canard enchaîné et la presse étrangère dont le Time, a mis en évidence la présence d'espions soviétiques au sein du service de renseignement SDECE et du gouvernement français en 1962[121];

Loyalisme indigène

Article détaillé : #Situation.

Dès le début de la conquête française une (infime) partie de la population indigène manifeste son soutien à la France. Le loyalisme indigène musulman perdure durant la guerre d'Algérie et place ceux qui ont fait le choix de la République française à la faveur d'un République algérienne dans une indélicate situation; qui par ailleurs se pérennise en se transmettant aux générations suivantes. Même apres le 19 mars, il restera 1,5 million et demi de musulmans qui voulaient venir en France:harkis,moghaznis, fonctionnaires, deputés et leurs familles.

Indépendantisme indigène

Refusant de se soumettre à l'autorité française se substituant à la régence ottomane d'Alger en 1830, l'émir berbère Abd el-Kader lance une guerre sainte (« Fatwa ») contre les envahisseurs catholiques Européens (le catholicisme étant alors la religion d'État en France). Plus tard, en 1959, le terme équivoque mais explicite de « Croisés » est employé par le colonel français Marcel Bigeard pour décrire le Plan Challe[101].

Le Mouvement nationaliste algérien - et sa Némésis française - est issu de cette mouvance indépendantiste, présente dès la conquête de 1830 et que les campagnes de pacification dont était mandaté le général Bugeaud (campagne de 1836 & campagne de 1841) étaient parvenues à marginaliser et à contenir jusqu'aux massacres de Sétif en mai 1945.

Nationalisme algérien

Au début du XXe siècle, plusieurs leaders algériens revendiquent à la France le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre le droit des algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l'a été l'émir Khaled el-Hassani ben el-Hachemi en Égypte puis en Syrie.

Messali Hadj, fondateur de l’Étoile nord-africaine revendique publiquement l'indépendance de l'Algérie le 2 août 1936 à Alger[109].

Malek Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Messali Hadj, Ben Badis, Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane, etc., tous vont diverger sur la question algérienne, ce qui provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens : Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l' Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc.

Le massacre du 8 mai 1945

Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma.

Le 8 mai 1945, jour de la signature de l'armistice en Europe, ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (à Sétif et dans le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » juifs et chrétiens  : 27 Européens sont assassinés (103 autre "Français" trouveront la mort dans les jours suivants).Des noyablers musulmans sont assassinés à Constantine.900 musulmans seront tués par les émeutiers. La répression de l'armée française dans la région de Sétif sera faite par voie terrestre, aérienne et par bombardements navals. Le bilan varie selon les historiens entre 10.000 et 45.000 Algériens tués mais il est généralement estimé à plus d'une dizaine de millier.

La révolte algérienne de 1945 à 1954

À la suite de la mort de Ben Badis en 1940, de l'emprisonnement de Messali Hadj en 1945 et de l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique le statut d'égalité ou d'indépendance pour les Algériens en 1948. Aussi, l'Association des oulémas musulmans algériens est-elle interdite. C'est alors qu'apparaît l'Organisation spéciale qui a pour but de rassembler les armes en vue d'organiser la lutte armée. Mohamed Belouizdad en est le premier chef, puis Hocine Aït Ahmed prend la tête du mouvement et continue à œuvrer pour l'achat d'armes. La poste d'Oran est attaquée par les membres de l'OS.

En 1949Ahmed Ben Bella prend la place de Hocine Aït Ahmed. Le plan de l'Organisation est dévoilé et une vague d'arrestations est réalisée par les autorités françaises en 1950. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques nie toute relation avec l'Organisation spéciale pour mettre un terme aux arrestations.

Le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) est fondé en mars 1954, il organisera la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien (MNA) est fondé en juillet de la même année par les messalistes[122]. Par la suite, le Front de libération nationale (FLN) est fondé en octobre 1954 émanant de CRUA. Le FLN et le MNA deviendront rivaux pour le contrôle du pouvoir de la révolution. Quant à Messali Hadj il est libéré en 1958 et est assigné à résidence en France.

La Révolution algérienne (1954 à 1962)

Article détaillé : Guerre d'Algérie.

A ce propos consulter les annexes.

Mouvement libéral d'Algérie

Le Cartel libéral d'Algérie est constitué des fédérations algéroises de la SFIO (représentée par Williams Lévy), du M.R.P. (Ange Florès), du Parti socialiste autonome (Fernand Moschetti), de la Ligue des droits de l'homme (Gérard Lévy-Valensi) et de la Fédération des Libéraux (Roger Albou)[123]. Son Secrétaire général est une figure médiatique, le pied-noir Pierre Popie[123] (alias Maître Popie), avocat d'Alger et un temps collaborateur au journal L'Effort algérien en tant que membre de l'Association de la Jeunesse Algérienne pour l'Action Sociale (AJAAS) qu'il a fondé en 1952. La mouvance libérale prônée par Maître Popie se veut une alternative amicale et fraternelle à l'affrontement des mouvements nationalistes qui s'opposent en Algérie. Le 2 décembre 1960, durant une entrevue télévisée pour l'émission Cinq colonnes à la une dont le thème est Qu'en pense Alger ?[124], il déclare souhaiter l'avènement d'une « République algérienne » qu'il décrit comme un « État neuf ». Interrogé sur les habitants du quartier européen d'Alger, nommé Bab el Oued, il ajoute « je suis persuadé que nous arriverons à les persuader car pour eux il n'y a pas d'issue, l'Algérie française est morte il faut qu'ils se tournent vers l'avenir ». Par ailleurs il remet en cause l'authenticité de la "fraternisation" entre Européens et musulmans le 18 mai 1958 sur le Forum d'Alger[125].

Assassinat de Pierre Popie (1961)

Article connexe : Assassinat de Pierre Popie.

Le corps sans vie de Maître Popie est retrouvé dans son cabinet le 25 janvier 1961, il est poignardé de 14 coups de couteau[126]. L'auteur de l'assassinat est Claude Peintre[127] du FAF[128], mouvement nationaliste qui est dissout par les autorités d'Alger le mois précédent. Plusieurs thèses s'affrontent au sujet de l'affaire Popie, ainsi il est dit que la victime est pressentie pour témoigner au procès des barricades contre son principal instigateur Pierre Lagaillarde[129], plus jeunes les deux hommes sont avocats à Alger et rivalisent pour la direction de l'Union des Étudiants Européens - que Lagaillarde remporte -[130], il est également dit que la victime est un sympathisant du F.L.N. et du G.P.R.A[131]., une autre source affirme que son « cabinet est une officine du renseignement gaulliste »[132].

Assassinat de Château-Royal (1962)

Article détaillé : Assassinat de Château-Royal.

Le 15 mars 1962, un commando Delta de l'OAS commet un attentat à El-Biar, près d'Alger, six dirigeants des Centres Sociaux Éducatifs (CSE) d'Algérie, organe créé par décret le 27 octobre 1955 à l'initiative de Germaine Tillion, sont tués. Les domaines de compétences de ces centres sociaux sont l'éducation, la santé et la formation professionnelle. Le décret stipule[133]:

« Le centre social a pour buts: - De donner une éducation de base aux éléments masculins et féminins de la population qui n’ont pas bénéficié ou qui ne bénéficient pas de la scolarisation. - De mettre à la disposition de ces populations des cadres spécialisés dans les techniques de l’éducation de base et spécialement de l’éducation agricole. - De mettre à la disposition de ces populations un service d’assistance médico-sociale polyvalente [...] - Et d’une manière générale de susciter, de coordonner et soutenir toutes les initiatives susceptibles d’assurer le progrès économique, social et culturel des populations de son ressort [...] »

Les centre sociaux deviennent populaires auprès de la population indigène et le FLN entre en contact avec Germaine Tillion.

Mouvement nationaliste français (1956-1962)

Organisation de la Résistance de l'Algérie française (1956-1957)

Article connexe : Affaire du Bazooka.

L'Organisation de la résistance de l'Algérie française (ORAF) est un groupe de contre-terroristes européens, émanant de l'armée française en Algérie, qui est créé en 1956. Il est dédié à la lutte contre les attentats terroristes du FLN en employant les méthodes de la guerre non conventionnelle.

En représailles à l'attentat commis à Bab El-Oued, quartier européen d'Alger, par le FLN le 19 juillet 1956, le commando de Boudhries avait mitraillé des civils faisant un mort et trois blessés[134], un commando de l'ORAF place une bombe au 9 rue de Thèbes, à proximité du bain maure appartenant à Boudhries et situé dans le quartier Arabe de la Casbah d'Alger[114],[134],[134]. La déflagration provoque l'effondrement d'un immeuble du quartier et cause 15 morts et plusieurs blessés[134].

Le 16 janvier 1957 un attentat au bazooka est commis à l'état-major contre le général Raoul Salan, commandant de la 10e région militaire et commandant interarmées à Alger depuis décembre 1956[114]. Salan absent en réchappe mais son chef de cabinet le commandant Rodier, assis dans son fauteuil, est tué[114]. Les auteurs de l'attentat sont Philippe Castille et Michel Fechoz ; le commanditaire, René Kovacs, un médecin algérois militant pour l'Algérie française, et voulant remplacer Salan par le général René Cogny, réputé plus énergique. Castille et Frechoz sont interpellés et condamnés à 12 années de prison mais ils s'évadent[135]. En 1961 ils rejoignent l'OAS et son chef Salan[135].

Une purge est opérée au sein des cadres de l'armée, des officiers sont alors mutés. L'enquête sur l'affaire du bazooka ne remonte pas très haut pour ne pas inquiéter les milieux gaullistes préparant le retour aux affaires du général de Gaulle et les actions de l'ORAF se font désormais plus discrètes[114].

Naissance du mouvement nationaliste (1958)

« Évènements du 11 novembre 1960 »: des Français affrontent d'autres Français. Insurrection des étudiants et vétérans Européens d'Alger (FAF) affrontant les Gardes mobiles français en signe de protestation à l'annonce faite par le président de Gaulle de proposer le choix de l'autodétermination de l'Algérie. 100 personnes sont blessées et 70 sont arrêtées. Le climax est la perte de contrôle d'un autobus qui vient s'écraser contre un bâtiment.
Article connexe : Putsch d'Alger (1958).

La crise de mai 1958 fait naître chez des Européens d'Algérie la crainte d'une « politique d'abandon » de l'Algérie française; en retour de cette angoisse existentielle se cristallise un mouvement nationaliste d'envergure. Sa composition est hétérogène (voire antagoniste avec des pro & anti-gaullistes) et comprend divers courants issus de l'aile droite française dont l'Union pour le Salut et le Renouveau de l'Algérie Française (U.S.R.A.F.) du gaulliste Jacques Soustelle et le Comité de vigilance d'un second gaulliste, Léon Delbecque. Ce dernier représente 17 associations prônant le maintien de l'Algérie française au rang desquelles on décompte d'anciens résistants gaullistes, des poujadistes, des royalistes, des radicaux moriciens, des Anciens combattants (dont des musulmans loyalistes ou "Harkis"), des militants d'extrême droite, l'Association Générale des Étudiants d'Algérie (A.G.E.A.) et « (Le Groupe des Sept ». Les deux dernières composantes sont sous la direction de Pierre Lagaillarde un jeune avocat né en métropole mais qui a grandi en Algérie[136].

L'émeute des nationalistes se transforme en putsch le 13 mai 1958 Putsch d'Alger. Ceux-ci se décrivent comme des « nationaux » mais la presse contemporaine métropolitaine, de gauche, les nomme les « activistes » ou « ultras ». Ces Français d'Algérie sont soutenus par une partie des officiers de l'armée française à la suite d'une série de déconvenues politico-militaires : gestion malheureuse de la guerre d'Indochine à laquelle ont participé des officiers tels que Raoul Salan et Marcel Bigeard ; rembarquement des parachutistes de Jacques Massu bien que victorieux durant la crise de Suez) dans un contexte de guerre froide avec une majorité gouvernementale de gauche. Tous rejettent la conduite des affaires algériennes par les gouvernements successifs de la Quatrième République.

Insurrection (1960)

Une partie de l'armée et de la population dresse des barricades à Alger en signe de soutien au général Massu muté en métropole pour avoir exprimé ses doutes quant à la gestion des affaires algériennes. 1960
Articles connexes : semaine des barricades et OAS.

La semaine des barricades en janvier 1960 marque un échelon supplémentaire dans l'insurection des nationaux. Une conséquence de cet évènement est la création de l'OAS en décembre 1960.

Front Algérie Française (1960)

Article principal : Front Algérie française.

Le Front Algérie Française (FAF) est un mouvement politique en faveur du maintien de l'« Algérie française » créé le 16 juin 1960 à Alger, à la suite de la semaine des barricades, sous la présidence du député et Harki Saïd Boualam. Il affichera très vite 500 000 adhérents dont 200 000 Musulmans[137].

Le 13 décembre 1960 au soir, Jean Morin, délégué du gouvernement, annonce la dissolution du FAF et des associations d'étudiants gravitant autour[101].

Attentats (1961-1962)

Les commandos Delta de l'OAS ont appliqué la tactique de leurs adversaires révolutionnaires en perpétrant des attentats contre tous « rebelles », intellectuels, politiques ou sympathisants de la cause indépendantiste (les "porteur de valises"). La branche métropolitaine de l'OAS responsable de l'attentat manqué contre André Malraux ayant par accident entraîné la cécité d'une fillette a contribué à isoler l'OAS et à la priver du soutien du reste de la population.

Politique de la terre brûlée (1962)

Article connexe : Opération Rock and Roll.

Au mois de juin 1962, derniers jours précédents l'indépendance, et alors que débutait le rapatriement vers la métropole (parfois l'exode) des algériens de souche européenne, des activistes de l'OAS tentèrent d'effacer toute trace de la présence française en détruisant des ouvrages d'art, des bâtiments publics, des archives des administrations... Des pourparlers s'engagèrent alors entre des représentants de l'OAS et du FLN à Alger, accompagnés d'une trêve tacite, qui se rompit bientôt par une nouvelle vague d'incendies. Les activistes d'Oran furent les derniers à s'incliner, mettant le feu le 25 juin à des millions de litres de mazout des dépôts du port d'Oran (10 à 30 millions selon les sources). D'énormes panaches de fumée noire recouvraient la ville.

Mouvement pour la communauté (1959-1962)

Article détaillé : Mouvement pour la communauté.

Le Mouvement pour la coopération est un mouvement gaulliste actif en Algérie et fondé par Jacques Dauer[138].

Défense

L'armée française & l'Algérie (1830-1978)

« L'Armée et la Population d'Algérie au Duc d'Orléans, Prince royal, 1842 », statue équestre de Carlo Marochetti à la mémoire du prince Ferdinand-Philippe dressée sur la Place du Gouvernement à Alger en 1845[139]. circa 1890~1905

L'armée française a une place prépondérante, particulière et historique en Algérie[140]. C'est elle qui conquiert le territoire au nom de la France, qui lui fournit ses premiers colons (les familles des militaires dont sont issus les maréchaux Franchet d'Espèrey et Juin et les généraux Grossin et Jouhaud), qui administre la conquête à titre exceptionnel (par le Ministère de la guerre et non le ministère de la Marine comme c'est le cas dans les autres colonies) et qui a autorité sur le Sahara (territoire sous administration militaire depuis sa conquête en 1902 jusqu'en 1947). De fait l'Algérie, tout au long de son Histoire, du XIXe siècle comme au XXe siècle, est principalement administrée par des généraux et maréchaux.

Par ailleurs l'armée marque définitivement les lieux de son empreinte en baptisant les villes conquises d'après d'illustres généraux de la campagne d'Algérie ou des victoires napoléoniennes, c'est le cas entre autres d'Aumale (d'après le duc d'Aumale), Bugeaud (d'après le général Bugeaud), Damesme (d'après le général Damesme), Bréa (d'après le général Bréa), Cavaignac (d'après le général Cavaignac), Changarnier (d'après le général Changarnier), Cérez (d'après le général Cérez), Chanzy (d'après le général Chanzy) Palestro (d'après la Bataille de Palestro), Arcole (d'après la Bataille du pont d'Arcole) et Castiglione (d'après la Bataille de Castiglione). De même, le plus ancien lycée d'Alger, créé en tant que collège en 1835, est renommé Lycée Bugeaud en 1848[141].

C'est également par le biais de cette même armée que la plupart des Français métropolitains découvrent le pays et se forgent une expérience de l'Algérie. Ils en feront part à leurs contemporains, avec l'arrivée du contingent dans les années 1960; les milliers d'appelés de la guerre d'Algérie.

Ainsi, l'Histoire de l'Algérie française explique l'attachement particulier de l'armée à ce territoire (putsch de 1958, putsch des généraux) et en retour l'attachement que lui porte une partie de la population d'Algérie, européenne (la semaine des barricades, l'engagement dans l'OAS) mais aussi musulmane (les Harkis, les SAS, les GMS); attachement durable comme en atteste la Loi française du 23 février 2005.

Partie du port de Toulon, le 25 mai 1830, et arrivée la première avec le débarquement de Sidi Ferruch, le 14 juin 1830, c'est également elle qui quitte l'Algérie, devenue indépendante, la dernière en 1965 pour le plus gros des effectifs, soit douze ans avant l'expiration de la première échéance (1977) d'un bail renouvelable consenti mutuellement par les Accords d'Évian[34]. Toutefois, des effectifs et installations françaises stratégiques sont maintenus sur le sol de la République algérienne, souveraine, jusqu'en 1967 et 1970. La seule exception est la base militaire française secrète de B2-Namous dans le Sahara, qui bénéficie de négociations particulières et confidentielles entre gouvernements français et algérien, son bail est reconduit en 1967 puis 1972; elle est finalement évacuée en 1978.

Algérie

Armée d'expédition (1830)

L'armée d'expédition, aussi appelée Armée d'Afrique, qui participe à la « Guerre d'Alger » en 1830 est un corps expéditionnaire commandé par le général Bourmont et offre un effectif de 37 639 hommes disposant de 3 853 chevaux et 70 bouches à feu de gros calibre[142].

La flotte est aux ordres de l'amiral Duperré et présente un total de 644 bâtiments dont 107 appartenant à la Marine royale[142].

Garde nationale (1831)
Article connexe : Garde nationale (1831).

Un bataillon de la Garde nationale comprenant 500 hommes est créé à Alger en 1831 lors de l'expédition de Blida[142]. Il est habillé, armé et équipé comme celui de la métropole. Il est composé d'Européens domiciliés à Alger et placé sous le commandement d'un négociant en vin qui est un ancien officier français de la Grande Armée[142].

Armée d'occupation

En 1831 l'armée d'occupation est de 749 officiers.

19e corps d'armée
Article détaillé : 19e corps d'armée (France).

Le 19e corps d'armée est un corps de l'armée française, créé par décret du JO du 13 août 1874, qui regroupe les différentes unités militaires d'Algérie française. Il comprend trois divisions, respectivement, Division d'Alger, Division d'Oran et Division de Constantine. Durant les deux guerres mondiales, les mobilisés d'Algérie, Européens comme indigènes Musulmans et Israélites, sont répartis dans l'une d'entre d'elles en fonction de leur propre domicile.

Base navale de Mers el-Kébir (18??-1968)

La base navale de Mers el-Kébir située à l'Ouest d'Oran est célèbre pour la bataille qui s'y déroule, le 3 juillet 1940. La France étant pratiquement défaite, la marine britannique, pourvue du double de navires, attaque son ancienne alliée française dans la rade du port, craignant qu'elle ne tombe aux mains des Forces de l'Axe. Après la Seconde Guerre mondiale, la France utilise Mers-el-Kébir comme base de soutien pour ses essais atomiques. Les accords d'Évian du 18 mars 1962, qui reconnaissent l'indépendance de l'Algérie en mettant fin à l'Algérie française, autorisent la France à conserver sa base jusqu'en 1977, mais la marine se retire officiellement le 1er février 1968[143].

« Déclaration générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie: Chapitre III. Du règlement des questions militaires »[34]
« L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers-el-Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays » »
Base aérienne de Bou-Sfer (18??-1970)
Articles connexes : Bou-Sfer et Liste des bases aériennes en Algérie française.

L'Armée de l'air française établit plus d'une vingtaine de bases aériennes en Algérie[144]. Elle conserve l'une des plus stratégiques d'entre elles, l'escale aérienne de Bou-Sfer dotée d'un important aérodrome et située sur la côte à l'Ouest de la base navale de Mers el-Kébir, jusqu'en 1970. Bou-Sfer est également la ville natale d'Edmond Jouhaud, général de l'Armée de l'air, célèbre pour sa participation aux putsch de 1958 et 1961.

Sahara

Le Sahara, ou Territoires du Sud, est un territoire autonome sous administration militaire depuis sa conquête sur les tribus indigènes Touareg en 1902 jusqu'à son passage à une administration civile en 1957.

Unités sahariennes françaises (1894-1962)
Article détaillé : Unités sahariennes françaises.

Les unités sahariennes furent des unités de l'armée française affectées au Sahara. Elles furent dissoutes à la suite des Accords d'Évian, en 1962.

Compagnies méharistes sahariennes (1902-1962)
Article détaillé : Compagnies méharistes sahariennes.

Unités de l'armée française destinées à contrôler les territoires du Sahara

Compagnies des Oasis sahariennes (1902-1962)
Article détaillé : Compagnies des Oasis sahariennes.

Corps spécial de l'armée française et composé d'indigènes musulmans; il est créé par décret le 1er avril 1902.

Installations militaires du Sahara (1947-1978)
Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux (1947-1967)

En avril 1947, le Centre d'Essais d'Engins Spéciaux (C.E.E.S.) est créé à Colomb-Béchar, il est renommé Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux (C.I.E.E.S.) en 1948. Par la suite un second polygone est créé à 120 km à Hammaguir. Les deux bases sont évacuées en 1967.

Centre Saharien d'Expérimentations Militaires

La base de Reggane, située dans le Hoggar, héberge le Centre Saharien d'Expérimentations Militaires (C.S.E.M.). La première bombe atomique Gerboise bleue y explose le 13 février 1960, l'évènement est filmé[145],; c'est la première d'une série de tests atomiques atmosphériques. La France devient la quatrième puissance nucléaire au monde. Le C.S.E.M. est officiellement colmaté et évacué en mai 1967[146].

Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis (19??-1967)
Article connexe : Accident de Béryl.

À la suite des protestations internationales contre les essais atmosphériques du C.S.E.M. un second centre d'essai atomique destiné à des explosions confinées est créé à In Ekker, à 150 km de Tamanrasset, et porte le nom de Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis (C.E.M.O.). Le 1er mai 1962 l'explosion crée une brèche dans le mont Taourirt et provoque une fuite radioactive, c'est l'accident de Béryl; le vingt-neuvième incident de ce type connu dans le monde. Le Ministre de la Défense Pierre Messmer et celui de la Recherche et des Technologies Gaston Palewski sont dans la tribune de la délégation officielle pour assister au tir, ils sont irradiés avec le reste de la délégation lorsqu'un changement soudain de direction du vent oriente le nuage radioactif vers eux. Les deux ministres décèdent respectivement 45 ans et 22 ans plus tard (à 91 ans et 83 ans). Neuf appelés du contingent, membres du 621e Groupe d'Armes Spéciales sont également sur les lieux, mal protégés ils sont encore plus fortement irradiés. Le C.S.E.M. est abandonné en 1967.

Centre B2-Namous (1965-1978)
Article détaillé : B2-Namous.
L'ancien centre B2-Namous. Au Nord son point de contrôle et l'unique route qui y mène reliée à l'une des deux voies d'accès en direction de Beni Ounif, à l'Est ses installations principales avec son héliport, à l'Ouest ses baraquements et tout autour le périmètre défensif interdisant l'accès à la base. 2008.

Le Ministère de la Défense installe une base secrète d'essais d'armes chimiques et bactériologiques dans l'oued Namous au Sahara. Le polygone d'essai de B2-Namous est remis en activité en 1965 à l'initiative du président Charles de Gaulle et le reste jusqu'en 1978, soit quinze ans après l'indépendance de l'Algérie et au terme de deux échéances (1967 et 1972) du bail concédé à la France par les Accords d'Evian de 1962. Officiellement gérée par une entreprise civile, la Sodéteg (groupe Thomson), pour ne pas indisposer les autorités d'Alger traitant avec l'armée française, B2-Namous est la dernière installation militaire étrangère, connue, à être restée en activité après la fin de l'Algérie française.

Contrat à bail (1962-1977)
En 1956, durant la crise de Suez, le soviétique Nikolaï Boulganine menace d'utiliser l'arme atomique contre la France. En réponse, René Coty initie le programme de Force de dissuasion nucléaire française dont le champ d'expérimentations est le Sahara. 1955

Le Sahara est le lieu des premiers essais nucléaires français[147] avec 4 tirs aériens et 13 tirs en galerie dans le massif granitique du Hoggar entre 1960 et 1966. Ces installations spéciales bénéficient d'un sursis de la présence française une fois la République algérienne proclamée. Ce sursis est légalement établi par le biais de clauses annexes aux Accords d'Évian mettant fin à l'Algérie française en 1962:

« Déclaration générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie: Chapitre III. Du règlement des questions militaires »[34]
« L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers-el-Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays »
« L'Algérie concède également à la France l'utilisation de certains aérodromes, terrains, sites et installations militaires qui lui sont nécessaires. »

Le Ministère de la Défense estime ce délai nécessaire pour achever son programme de Force de frappe initié en 1957[108] par le président René Coty à la suite du changement d'équilibre géostratégique survenu au cours de la crise de Suez et notamment la menace directe émise le 5 novembre 1956 par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev via son Président du Conseil des ministres le maréchal Nikolaï Boulganine de procéder à un bombardement atomique de Paris et Londres en cas de refus du retrait du corps expéditionnaire anglo-français[148]. A son homologue français Guy Mollet, Boulganine, explicite, écrit[149],[150]:

« Dans quelle situation se trouverait la France si elle était attaquée par un pays disposant de moyens de destruction terribles et modernes ? »

Le chef du gouvernement soviétique est encore plus précis dans sa menace formulée à l'encontre du premier ministre britannique Anthony Eden dans laquelle il fait mention de missiles balistiques intercontinentaux; six ans plus tard ils sont l'enjeu de la crise de Cuba[151]:

« Il y a des pays qui n’ont pas besoin d’envoyer des forces navales ou aériennes sur les côtes de Grande-Bretagne, mais pourraient utiliser d’autres moyens, tels que des fusées ».

La présence militaire et scientifique française dans le Sahara permet d'assurer le développement et l'expérimentation de nouveaux types d'armements : fusées du C.I.E.E.S. (à Colomb-Béchar et Hammaguir), bombes atomiques du C.E.M.O. et C.S.E.M. (à In-Ekker et Reggane) jusqu'en 1967, armes bactériologiques et chimiques à Namous jusqu'en 1972 et 1978 respectivement. Tous furent donc testés avec le plein accord des autorités gouvernant l'Algérie souveraine puis la République algérienne depuis 1962. Le bail est ainsi reconduit en 1967 et 1972, pour le site de Namous uniquement; les quatre autres centres ferment en 1967.

Outre le progrès de la défense civile, les retombées directes de ces expériences incluent la création du CNES (Centre National d'Études Spatiales) en 1961 et la mise en orbite du satellite artificiel Astérix en 1966 (depuis Hammaguir); la France devenant alors la troisième puissance spatiale autonome après l'Union Soviétique et les États-Unis et la première au niveau Européen.

Transfert technologique & matériel à l'armée algérienne (1967, 1978)

Les Indigènes algériens & l'Armée française (1830-1964)

Article détaillé : Armée d'Afrique (France).
Tirailleurs algériens ou Turcos: Tambour, Officier arabe, Porte-Étendard (officier français), Soldat indigène, Cantinière. 1852

Après la prise d'Alger aux Ottomans en 1830 par le corps expéditionnaire français du comte de Bourmont, des indigènes algériens prêtent allégeance à la France. C'est d'abord le cas des cavaliers « Sibahis » ("cavalier libre") Turcs du général Joseph Vantini, alias Youssouf, qui se rallient aux Troupes d'Afrique sous le nom de Spahis. C'est ensuite le cas de la confédération tribale berbère de Kabylies, Zouaoua, qui donne son nom à un nouveau type de corps d'infanterie nommée zouave. Un second corps d'armée composé majoritairement d'indigènes musulmans est ensuite créé en 1842 sous le nom de Tirailleurs algériens; les mobilisés Européens et Israélites constituent alors l'infanterie zouave.

Dès lors ces troupes se battront pour la France dans toutes les campagnes coloniales, y compris contre d'autres indigènes, aussi bien que pour la défense de la métropole, notamment durant les campagnes de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Elles se battront également pour la défense des intérêts français durant les guerres d'indépendance sous-tendues pas la guerre froide (1946-1962).

Paradoxalement, ces combattants et leurs familles ont à répondre de leur choix politique pris en temps de guerre aussitôt advenu le temps de la paix établie par la signature de traités d'armistices. Au XIXe siècle cela se traduit par le traité de Tafna et le massacre des Ben Zetoun, au XXe siècle ce sont les Accords d'Évian et le massacre d'Oran. Au XXIe siècle, ce choix des parents et grands-parents de soutenir la République française est l'enjeu d'un conflit générationnel dont les répercussions se manifestent encore dans la France contemporaine des années 2000[152].

Cavalerie

Chasseurs algériens (1830-1831)
Article principal : Chasseurs algériens.

Après la conquête d'Alger est formée, le 21 octobre 1830, une cavalerie indigène, les « Chasseurs algériens »[153], commandée par le chef d'escadron Marey-Monge et le capitaine Joseph Vantini (converti à l'Islam il change son prénom Joseph en Youssouf). Le 17 novembre 1831 (ou en 1832 selon les sources), les Chasseurs algériens sont incorporés dans les deux régiments de Chasseurs d'Afrique crées le même jour à l'aide de Chasseurs à cheval provenant des trois escadrons débarqués de France en 1830 et de volontaires provenant de la cavalerie métropolitaine.

Chasseurs numides (1830-18??)
Zouaves à cheval (1830-1831)

Créés en 1830, les deux escadrons de Zouaves à cheval sont formés, mais ils intègrent les corps des Chasseurs d’Afrique en 1831.

Chasseurs indigènes (1831-1841)
Article connexe : Mamelouks.

La loi du 9 mars 1831 autorise les généraux commandant les pays occupés à former des corps militaires composés d’indigènes et d’étrangers. Dix ans plus tard ils deviennent des Spahis en application de l'ordonnance du 7 décembre 1841 créant un corps unique de cavaliers indigènes.

Chasseurs d'Afrique (1830-1834)
Article principal : Chasseurs d'Afrique.

La formation des Chasseurs d'Afrique date de décembre 1830[154]. Le 1er régiment de chasseurs d'Afrique est créé le 1er mars 1832 par ordonnance royale avec 2 escadrons de Chasseurs algériens ou Zouaves à cheval dont 20 Turcs ayant servi sous les ordres de Joseph Vantini (Youssouff). Il livre sa première bataille le 6 avril 1832, dans l'affaire d'El Ouffia sous le commandement du colonel Schauenbourg[154]. De 1830 à 1834 le nouveau corps de cavalerie, des Chasseurs d'Afrique, est mixte ou « franco-arabe »[154], il est composé de Français et d'indigènes algériens Arabes[154].

Spahis (1834-1962)
Spahis d'Algérie à Furnes, en Belgique. circa 1915
Article principal : Spahis.

Le corps des cavaliers Spahis est créé par l'ordonnance du 10 septembre 1834 prescrivant la formation à Alger d'un corps de cavaliers indigènes sous la dénomination de « spahis réguliers ». Les unités de Chasseurs indigènes et Mamelouks sont transférées dans le corps des Spahis à la suite de l'ordonnance du 7 décembre 1841 qui crée un corps unique de cavaliers indigènes. Les Spahis sont dissous en 1962, à l'exception de l'historique 1er régiment de spahis marocains, stationné à Valence, Rhône-Alpes, et qui subsiste en 2009 comme arme blindée-cavalerie.

Méharistes (1902-1962)
Article détaillé : Méharistes.

Les méharistes constituent un corps de cavalerie à dos de dromadaire créé en 1901 sous l'impulsion du commandant François-Henry Laperrine. Plusieurs unités sont successivement créées telles les Compagnies des Oasis sahariennes qui forment un corps spécial de l'armée française, créé par décret le 1er avril 1902, et composé d'indigènes, à l'origine des Mozabites de la tribu Chaamba. Il s'oppose aux tribus Touaregs (ennemis des Chaamba) et opère sous les ordres du lieutenant Guillo Lohan durant la campagne du Sahara (1902-1907).

Infanterie

Zouaves (1830-1842)
La marche de Zouaves algériens prisonniers des Allemands durant la Première Guerre mondiale. circa 1914~1916
Article principal : Zouaves.

Le corps des zouaves, composé originalement de deux bataillons, est créé le 1er octobre 1830 par le général Clauzel[155]. Les membres de ce corps sont transférés dans celui des Tirailleurs Algériens à la création de ce dernier en 1842, les troupes zouaves cessent alors d'être composées d'indigènes.

Tirailleurs algériens (1842-1964)
Article principal : Tirailleurs algériens.

Les Tirailleurs algériens (surnommés « Turcos ») est un nouveau corps de l'Armée de terre composés d'indigènes en remplacement des Zouaves. Par la suite, le combattant Tirailleur est adopté dans les troupes coloniales françaises, dont les célèbres Tirailleurs sénégalais et les Tirailleurs indochinois.

Harkis (1954-1962)
Portrait d'un Harki en uniforme, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. 1961
Article détaillé : Harkis.

Les Harkis sont des volontaires s'engageant comme supplétifs de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962). Pour une perspective détaillée voyez l'article consacré aux Harkis pendant la guerre d'Algérie.

Moghaznis (1958-1962)
Article principal : Moghazni.

Les Moghaznis sont des supplétifs des Sections administratives spécialisées (SAS) et les sections administratives urbaines de l'armée française durant la guerre d'Algérie.

Gendarmerie

Gendarmes maures (18??-18??)

Situation

La situation des indigènes dans l'armée française est particulièrement délicate, ils ne sont pas reconnus comme citoyens français à part entière par les autorités, leur progression hiérarchique est ainsi plus lente que celle de leurs compatriotes français. En même temps ils sont considérés comme des « traîtres » par leurs congénères indigènes qu'ils combattent au nom de la France.

Représailles algériennes (1837-1962)
Articles connexes : Massacre des Ben Zetoun et Massacre d'Oran.

Comme cela est le cas pour les « collaborateurs » vichystes durant la seconde guerre mondiale ou les « fantoches » Indochinois anticommunistes durant la guerre d'Indochine, les troupes algériennes loyalistes sont victimes de règlements de compte et de représailles de la part de leurs opposants, en l'occurrence de la part des partisans d'Abd-el-Kader au XIXe siècle, puis des indépendantistes du F.L.N. au XXe siècle. En 1837, à la suite du Traité de Tafna qui confère l'autorité du Centre et Ouest algérien à l'émir Abd-el-Kader, celui-ci fait massacrer la tribu des Ben Zetoun, se trouvant sur son nouveau territoire, au motif qu'elle est favorable aux intérêts français. Plus tard dans les Aurès, le 1er novembre 1954, la première victime de la guerre d'Algérie est un indigène musulman, le caïd de M'chounèche, Hadj Sadok se trouvant dans l'autobus de la ligne Arris-Biskra quand il est arraisonné par un commando de l'Armée de libération nationale qui lui intime l'ordre de déclarer son allégeance; il est fusillé.

Abandon français (1962-1977)

Le 26 décembre 1959, le président de Gaulle et son ministre Mesmer, instaurent le gel des pensions des Anciens combattants indigènes algériens (entre autres)[156]:

« Après l'indépendance de leur pays, les pensions d'invalidité et de retraite de ces anciens combattants avaient été gelées par le général de Gaulle en 1959. Elles étaient souvent réduites à des montants symboliques, jusqu'à dix fois inférieures aux sommes perçues par les Français. »

A ce sujet, le sénateur Guy Fischer déclare lors de la séance du 30 novembre 2000[157]

« Notre amendement porte sur le douloureux et récurrent problème de la cristallisation des pensions des anciens combattants venus défendre notre pays au cours des deux dernières guerres mondiales. Ces soldats, issus d'Afrique noire, du Maghreb, d'Indochine ou d'autres colonies, ont participé courageusement à la défense et à la libération de la France. Or, la loi de finances pour 1960, du 26 décembre 1959, qui a institué la cristallisation des pensions, dispose qu'à compter du 1er avril 1961 les pensions, rentes ou allocations viagères imputées sur le budget de l'Etat ou d'établissements publics dont sont titulaires les nationaux des pays ou territoires ayant appartenu à l'Union française ou à la Communauté, ou encore ayant été placés sous le protectorat ou la tutelle de la France, seront remplacées par des indemnités calculées sur la base des tarifs en vigueur à la date de leur transformation. Concrètement, dès 1962, la cristallisation s'appliquait à la quasi-totalité des Etats d'Afrique noire et aux trois Etats du Maghreb. »
Camp de Rivesaltes où est « accueilli » le reliquat du 1er régiment de tirailleurs algériens et leurs familles d'octobre 1962 à février 1977. 2007

En juillet 1962, les autorités françaises parisiennes font désarmer les troupes loyalistes indigènes (dont les Harkis) et imposent un nombre limité de « rapatriés » durant l'évacuation des populations refusant de vivre dans une République algérienne. En 1963, lors du procès du Petit-Clamart, l'avocat de la défense (le colonel Bastien-Thiry et les autres conspirateurs régicides) et parlementaire français Jean-Louis Tixier-Vignancour déclare:

« [...] Il est possible que le général de Gaulle, dans une vue panoramique du monde, ait estimé qu'il était superflu de ramener en France plus de trois mille harkis. Le Conseil des Ministres avait en effet déclaré: on en ramènera trente mille. Et au Conseil des Ministres suivant, on s'est aperçu que trente mille harkis ou moghaznis, cela faisait trois cent mille personnes, parce qu'il fallait compter avec la femme, la mère et les enfants! A peu près dix personnes par harki ou par moghazni. Alors M. Louis Joxe a tranché, et avec son air toujours un peu excédé, et sa courtoisie lassée, il a dit: "Réduisons à trois mille." Il en est revenu quatre mille cinq cents, parce que la marine présente cette particularité exceptionnelle d'avoir des bateaux pour transporter et des traditions à respecter. »[158]

A leur arrivée en métropole, les anciens combattants indigènes sont mis à l'écart avec leur famille dans le camp d'internement de Rivesaltes, Languedoc-Roussillon, sous ordre du gouvernement; ils subissent le même sort que les réfugiés indochinois en 1956 quand ils sont "accueillis" dans le camp de transit de Sainte-Livrade-sur-Lot, Aquitaine[159],[160].

Controverses & incidents contemporains (2001-2008)

La controverse autour des combattants musulmans loyalistes, particulièrement les Harkis, perdure en France métropolitaine au XXIe siècle au travers de faits divers médiatisés, la situation des Harkis demeurant sensible, autant auprès des proches des anciens combattants que des associations attachées à la mémoire de leurs actions et à la défense de leurs intérêts (tels les vétérans et politiciens français Saïd Boualam, Rabah Kheliff, Hamlaoui Mekachera ou l'écrivain français Fatima Besnaci-Lancou).

Le sportif de renommée internationale, Zinedine Zidane, est au cœur d'une controverse liée au rejet des Harkis en 2001[161]. 2003

En octobre 2001, le célèbre sportif français Zinedine Zidane, dont le père Kabyle Amazigh d'Algérie Smaïl quitte l'Algérie française avant la guerre en septembre 1953[162], est au centre d'une controverse médiatique et d'autant plus médiatisée du fait de la popularité internationale du concerné[163]. Un incident se produit lors du match amical aller France-Algérie se déroulant le 6 octobre 2001 au Stade de France à Saint-Denis, outre le fait que l'hymne français, la Marseillaise, soit conspué par la majorité des supporters algériens venue soutenir son équipe nationale, ce qui constitue un incident diplomatique en soi résultant sur un article de la loi du 18 mars 2003 et le début d'une série de Marseillaises sifflées (2001-2008), outre le fait que le match soit finalement annulé à cause des mêmes supporters venus envahir la pelouse alors que leur équipe perdait, ce qui constitue un second incident, des bannières « Zidane, harki » sont déployées par les supporters algériens[164]; au-delà de l'anecdote sportive, le match a une valeur symbolique puisque présenté comme la « rencontre de la réconciliation »[164],[165] entre les deux nations à la suite de la guerre d'Algérie, réconciliation qui n'a de fait pas lieu à la suite du rejet symbolique de la France par les supporters algériens. Le terme « Harki » est ici utilisé en tant qu'offense et fait référence au père de Zidane dont une rumeur tenace mais fausse, lancée en 1998 par le politicien français Bruno Gollnisch[161],[166], le fait passer pour un Harki; devant l'ampleur de la rumeur, Zinédine Zidane se dit « déconcerté » par les banderoles[164] et tient lui-même à la démentir:

En 2006, le politicien Georges Frêche créé une incident lié aux Harkis qu'il qualifie de « sous-hommes » à Montpellier[167]. 2008
« Je tiens à préciser une fois pour toutes : mon père n’est pas un harki (…). Parce que j’entends partout qu’on dit qu’il est harki (…). Moi, je n’ai rien contre les harkis, je ne veux pas me mêler de ce qui se passe mais simplement mon père n’était pas un harki, mon père était un Algérien, fier de l’être et je suis fier que mon père soit un Algérien (…). Le seul truc, c’est que mon père, il n’a pas combattu contre son pays.[161] »

Par ailleurs, outre les banderoles à son encontre, le joueur Zidane reçoit des menaces de mort à la veille du match France-Algérie selon une dépêche de Paris reprise par deux sites d'information francophones marocains[168],[169], un site sportif suisse[170] et le journal britannique The Observer[164].

En février 2006, un parlementaire français, Georges Frêche, cause une célèbre controverse portant offense à l'honneur des Harkis à Montpellier, Languedoc-Roussillon; il est condamné par la justice française a verser une amende de 15,000 Euros[167].

Le carré musulman du cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette près d'Arras est trois fois profané de 2007 à 2008[171]. 2004

Des carrés musulmans sont périodiquement sujets à profanation en France métropolitaine, tel celui du cimetière militaire Notre-Dame-de-Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, Nord-Pas-de-Calais en avril 2007, puis avril et décembre 2008[171]. Ce cimetière héberge les tombes de 576 soldats musulmans de l'Armée française morts pour la France durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). De nouveau, en octobre 2009, huit tombes de soldats musulmans appartenant à la célèbre 2e division blindée du général Leclerc, morts pour la France au cours des combats qui ont suivi le débarquement de Normandie, ont été profanées et recouvertes d'inscriptions néo-nazies au cimetière de Montjoie-Saint-Martin, un village situé en Basse-Normandie[172].

La controverse liée aux anciens combattants indigènes loyalistes réfugiés en France métropolitaine ne se limite pas aux Français de souche européenne. La situation conflictuelle de ces anciens combattants perdure au XXIe siècle et transcende l'Algérie française parce qu'elle se transmet "par atavisme" aux générations suivantes. Leurs descendants, avec les jeunes issus de l'immigration.

Dans les années 2000, se crée un conflit générationnel franco-algérien entre descendants des anciens combattants indigènes d'Algérie rapatriés en métropole et descendants des immigrations algériennes en France après la fin de l'Algérie française et la création de la République algérienne[152].

Ce conflit de générations est illustré par les propos de Rachid, citoyen français et descendant d'Harki, qui revient sur la polémique de Zidane et plus globalement renvoie à leurs propres contradictions ceux qui emploient le terme « Harki » comme un propos offensant et un synonyme de « traître ». La teneur de ces propos est publiée en 2008 par, le sociologue et chercheur au CADIS (Centre d’Analyse et d’Intervention Sociologique), Régis Pierret dans son ouvrage Les filles et fils de harkis: entre double rejet et triple appartenance[152]; ce dernier évoque le conflit comme une « dualisation de la société et de mise en compétition »[152]:

« Moi, je suis français à part entière, je n'oublie pas ce qu'on était, ce que mes parents étaient, on est français. Un immigré, il dit qu'il est français, Zebda, qu'est-ce qu'il dit ? Il dit qu'il est français. Regardez Zidane, il dit qu'il est français, quand on lui a dit s'il était fils de harki, il a dit « surtout pas », « je n'ai rien à voir avec ces gens il a dit ». Rachid TAHAR [sic], nous a insulté à la télé, il a dit : « c'est des collabos, c'est des traîtres ». Il a craché dans la soupe, il nous insulte, il chante ici, il n'a pas honte de parler comme ça ! Ce qui m'énerve, c'est qu'ils viennent ici, ils manquent de respect, ce n'est pas nous les traîtres, c'est eux les traîtres, qu'est-ce qu'ils viennent faire en France ? Nos parents ont choisi la France, ils étaient français, ils sont ici eux, ils sont venus faire quoi ? Encore, ils osent nous insulter.[152] »

L'armée révolutionnaire algérienne (1954-1962)

Article détaillé : Armée de libération nationale.

Administration

Sièges des institutions locales

Le Gouvernement Général d'Algérie (G.G.), immeuble monumental de 600 bureaux et de salles de réunions, centralise les services généraux de l'Algérie française. Cet édifice en forme de H est bâti entre 1929 et 1934, avec aménagements postérieurs jusqu'en 1955, à Alger boulevard Laferrière, rue Berthèse, rue Saint-Augustin et boulevard du Maréchal Foch, par l'Entreprise Perret Frères selon les plans de l'architecte Jacques Guiauchain[173] et couvre une superficie supérieure à 4 400 m.

Le bâtiment principal est surmonté d'un large balcon à deux étages donnant sur la cour intérieure adjacente au boulevard Lafferière et faisant face au Forum (place Clemenceau).

Sa valeur hautement symbolique lui vaut d'être le siège d'un premier putsch d'Alger le 13 mai 1958 à l'occasion duquel est proclamé le Comité de Salut Public présidé par le général Jacques Massu, puis d'un second, nommé putsch des Généraux, le 23 avril 1961, sous la conduite des généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller.

C'est également de ce balcon qu'est prononcée la phrase historique du président du Conseil Charles de Gaulle « Je vous ai compris », introduction de son discours aux habitants de l'Algerie d'alors, le 4 juin 1958[174].

En plus du G.G., la capitale Alger héberge l'Assemblée d'Algérie[175].

Institutions

Statue de Marianne dans le pavillon de l'Algérie française à l'Exposition universelle de Paris de 1889.

L'Algérie sera d'abord placée sous la responsabilité de commandants militaires, assistés d'administrateurs civils dont l'un des premiers d'entre eux, le Baron André Pichon (nommé en 1831), conseiller d'état, posa les premières assises de la législation algérienne.

Une ordonnance de 1845 divisa l’Algérie en trois provinces (Alger, Oran, Constantine), beyliks ottomans, récemment conquises, chacune divisée en territoire civil, territoire mixte et territoire arabe.
La première, officiellement pacifiée, fut administrée à la française par des fonctionnaires civils; les deux autres où les indigènes gardèrent leurs lois furent administrées par des officiers.

Le 9 décembre 1848 des départements français, subdivisés sur le modèle français, en arrondissements et communes, se substituèrent aux territoires civils des trois provinces[176]. Les provinces furent totalement départementalisées au début de la IIIe République. La loi du 24 décembre 1902 en fixa les limites définitives. Le sud algérien non départementalisé forma 6 territoires regroupés au sein des Territoires du Sud en 1902; leur nombre fut réduit à 4 en 1905.

À partir de 1955, le nombre de départements s'accrut passant à 4, puis à 18 deux ans plus tard (avec le remplacement des « Territoires du Sud » par deux départements « sahariens »), et à 21 un an après, pour retomber à 18 à la veille de l'indépendance en 1962.

L’organisation communale française fut transposée pour la première fois, dans la zone civile, par l’ordonnance du 28 septembre 1847, mais, à la différence de ce qui se passait en France, les maires et les conseillers municipaux étaient nommés et non élus.

Parallèlement à l’expansion de la zone civile au nord de l’Algérie, le mouvement municipal se développa et donna naissance à deux types de communes :

  • les communes de plein exercice (C.P.E), territoire où la population européenne était assez nombreuse pour pouvoir gérer elle-même ses affaires.
  • les communes mixtes (C.M) territoires où la population européenne installée n’était pas assez compacte et dense pour former une C.P.E.
  • les communes indigènes, formées de tribus où l'élément européen n'avait pas encore pénétré. Elles étaient administrées par des commissions mi-partie indigènes mi-partie européennes, fonctionnant sous la surveillance de généraux de brigade. Ces communes indigènes étaient toutes situées en territoire militaire.

Cette organisation municipale révélait bien le sens de l’assimilation administrative qui s’opérait en fonction et au profit de l’élément européen. Ce système demeura à peu près inchangé de 1870 à 1956. Ainsi l'institution communale coloniale présentait une physionomie spéciale. La présence de deux populations distinctes européenne et musulmane inspirait non seulement deux types d’administration communale, mais aussi deux types de structures infra-communales, plus réduites :

  • les centres de colonisation, administrés par un adjoint spécial européen.
  • les douars qui avaient à leurs têtes un adjoint indigène. Un ensemble de plusieurs douars constituait une ferka, administrée par un cheikh. Un certain nombre de ferkas composaient la tribu, à la tête de laquelle se trouvait un Caïd. Les tribus étaient groupées en aghaliks, avec un agha pour chef.

Ce qui expliquait parfois la présence côte-à-côte de deux communes homonymes, mais ayant un statut différent l'une de l'autre, comme à Aïn Témouchent.

Ministères rattachées à l'Algérie

Article détaillé : Liste des gouverneurs d'Algérie.
  • 1830: Ministère de la guerre
  • 1858: Ministère de l'Algérie et des Colonies (décret du 24 juin 1858)
  • 1957: Ministère de l'Algérie (décret du 13 juin 1957)
  • 1957: Ministère du Sahara (décret du 13 juin 1957)
  • 1960: Ministère rattachée aux affaires algériennes (décret du 22 novembre 1960)

Organisation administrative

Carte des trois provinces d'Algérie (d'Oran en vert, d'Alger en rose, de Constantine en orange) avant leur remplacement par les départements français d'Algérie et au sud le Sahara ou «Grand désert» avant sa conquête. circa 1848

Formation territoriale (1830-1902)

Article connexe : Conquête de l'Algérie.

Provinces (1848)

Article détaillé : Provinces d'Algérie.

Avec la victoire des Troupes d'Afrique sur l'État d'Alger dirigé par Abd-el-Kader le 21 décembre 1847, et la soumission de ce dernier à la France le 23 décembre 1847, cette dernière procède en 1848 à l'unification du territoire et par création de trois provinces nommées respectivement, province d'Oran (à l'ouest), province d'Alger (au centre) et province de Constantine (à l'est).

Territoires (1958-1962)

Article détaillé : Territoires autonomes d'Algérie.

La loi cadre du 5 février 1958 porte sur la création de cinq territoires autonomes: Territoire d'Alger, Territoire du Chéliff, Territoire de Constantine, Territoire des Kabylies et Territoire d'Oran. Chaque territoire se subdivise en plusieurs départements eux-mêmes composés de divers arrondissements.

Départements (1848-1962)

L'arrêté du 9 décembre 1848 remplace les trois provinces par les Département d'Alger (91), Département d'Oran (92) et Département de Constantine (93).

En Algérie, le département est subdivisé en arrondissements et communes, (article 11) mais en confirmant l'institution des Commissaires civils, l'arrêté du 9 décembre a implicitement reconnu une troisième division administrative, celle du district. Le département est administré par le préfet, qui rend compte au Gouverneur de la situation générale du pays notamment en ce qui concerne l'ordre et la sûreté publique (article 12), et il est assisté d'un Conseil de préfecture remplaçant le Conseil de direction[46].

Arrondissements

Communes

Citoyenneté et droits civiques en Algérie française

Libération des esclaves d'Alger par Jérôme Bonaparte en 1806.
Un musulman de la régence d'Alger conduit des esclaves chrétiens à l'aide d'un grand fouet. Le capitaine britannique Walter Croker (HMS Wizard) assiste à la scène en juillet 1815.
L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises en 1848.
Scène dans le quartier Juif de Constantine en 1846. 1851
Juif et Juive à Constantine. circa 1856-1858

Statut d'esclave

L'ouvrage officiel des Annales maritimes et coloniales ayant reçu l'approbation du Ministre de la Marine et des Colonies et publié en 1845 par l'imprimerie royale fait état de la pratique limitée de la traite des Noirs dans les colonies algériennes[177], activité justifiée par le général Daumas[178]:

« La question de l'esclavage dans les possessions françaises du Nord de l'Afrique a été, en 1844, entre M. le duc de Montmorency, président de l'Institut d'Afrique, et M. le maréchal Bugeaud, l'objet d'une controverse [...]. Le journal l'Afrique, du 2 décembre 1844, prétend que le commerce des esclaves conserve encore une certaine activité à Oran. Les juifs en sont les courtiers ordinaires. Le nombre des esclaves répandus en Algérie paraît être en réalité très peu considérable, et tend, à ce qu'il paraît, à diminuer tous les jours. Le Moniteur Algérien des 11 février 1845 et 26 février 1845 dit que, d'après un relevé dressé par la direction de l'intérieur, le total des esclaves en Algérie ne dépasse pas 1,187 individus, dont 112 hommes, 942 femmes, et 133 enfants. La plupart sont originaires du Bornou, du pays de Haoussa et de Tombouctou. Le même journal prétend que d'anciens marchands, qui faisaient le commerce des esclaves avant 1830, ont été obligés d'y renoncer, attendu qu'il ne leur offrait plus de bénéfices.[177] »

Le Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 met officiellement fin à l'esclavagisme perdurant dans les départements d'Algérie depuis la régence d'Alger; c'est-à-dire avant l'arrivée des colons français. Le décret du 15 juillet 1906 relatif à la répression de la traite des Noirs met un terme définitif à l'esclavagisme dans les départements de l'Algérie et du Sahara.

Statut de Dhimmi

Article détaillé : Dhimmi.

Citoyenneté & Nationalité françaises

En Algérie française il existe une distinction entre citoyenneté et nationalité française; ainsi les indigènes musulmans sont de nationalité française, mais ne peuvent être, jusqu'en 1944, citoyens que s'ils renoncent à leur statut personnel coranique. L'adoption de deux collèges électoraux sous le régime républicain, au lieu d'un seul, en est l'illustration.

Le 14 juillet 1865, un sénatus-consulte (et non pas le Code de l'indigénat de 1881) de l'empereur Napoléon III fixe le statut civique des musulmans : « l'Indigène musulman est français, néanmoins, il continuera à être régi par la loi musulmane. ». Pour Napoléon III, faire des musulmans des sujets français sans les rendre citoyens français, découlait du souci impérial de préserver leur particularisme coranique. Il s'agissait non pas de les priver des avantages de la citoyenneté française, mais de protéger leur identité culturelle. Le sénatus-consulte prévoyait par ailleurs que les musulmans qui voudraient jouir des droits des citoyens français pourraient le faire sur leur demande en renonçant à leur statut personnel coranique. Entre 1865 et 1891, seuls 783 musulmans firent cette démarche. Ce faible nombre pouvant s'expliquer par le fait que le renoncement au statut coranique était considéré comme une apostasie[179].

La citoyenneté française est reconnue aux musulmans par l'ordonnance du 7 mars 1944 et la loi du 20 septembre 1947 portant statut organique de l'Algérie qui instaure l'égalité à l'égard de tous les citoyens français. Les musulmans recevaient ainsi la citoyenneté par une naturalisation collective sans renoncement au statut personnel coranique[180].

Le collège électoral unique, égalitaire, est introduit par décret, le 3 juillet 1958, sous l'impulsion du président du Conseil Charles de Gaulle dans le cadre d'une politique d'intégration.

Certains auteurs considèrent cependant que « les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l'indigénat en Algérie pratiquement jusqu'à l'Indépendance »[181], ou encore, qu'en 1962 « seuls 10000 musulmans sont pleinement français  »[182]. Et, en effet, les Accords d'Evian, puis l'accession de l'Algérie à l'indépendance ont rétabli radicalement les différences sur le critère du statut civil des citoyens: les « citoyens français de droit local » (ci-devant indigènes) perdant leur nationalité française pour accéder à la citoyenneté algérienne, alors que les « citoyens français de droit commun » conservent leur nationalité française[183].

Ordonnance royale du 24 février 1834

À la suite de la Conquête de 1830, l'Algérie est officiellement annexée à la France en 1834. De fait, les Indigènes musulmans et juifs deviennent sujets français puisque « placés sous la souveraineté directe et immédiate de la France, ils sont dans l’impossibilité de pouvoir en aucun cas revendiquer le bénéfice ou l’appui d’une autre nationalité : d’où il suit nécessairement que la qualité de Français pouvait seule désormais être la base et la règle de leur condition civile et sociale »[184].

Décret impérial du 21 avril 1866

À la suite du Sénatus-consulte du 14 juillet 1865 sur l'état des Personnes et la Naturalisation en Algérie inspiré par le saint-simonien Ismayl Urbain, Napoléon III décrète que les trois millions d'indigènes musulmans, les 250 000 Etrangers (justifiant de trois années de résidence en Algérie), ainsi que les 30 000 Indigènes israélites peuvent demander à « jouir des droits de citoyen français » et à bénéficier de la « qualité de citoyen français »[184].

Décret Crémieux du 24 octobre 1870

Article détaillé : Décret Crémieux.

Le 24 octobre 1870, le décret Crémieux est promulgué attribuant la citoyenneté française aux 37 000 juifs d'Algérie, tout en leur retirant d'office leur statut civil religieux particulier, et les soumet au service militaire généralisé comme tous les autres citoyens français. Les "indigènes musulmans" sont astreints pour leur part à un service militaire de deux ans c'est-à-dire d'une durée plus longue et pour un solde moindre[185]

Les « lobbies » colonialistes n'eurent de cesse de demander l'abrogation du décret Crémieux[réf. nécessaire], jusqu'à ce qu'ils l'obtiennent enfin de Pétain en 1940. C'est eux qui se déclarèrent indignés de "l'inégalité ainsi créée entre juifs et Arabes"[réf. nécessaire]. Et la meilleure preuve du caractère décolonisateur du décret Crémieux, c'est qu'il allait être invoqué, après la guerre de 1914-1918, par les patriotes algériens, comme l'émir Khaled el-Hassani ben el-Hachemi (petit-fils de l'émir Abd el-Kader), Messali Hadj, Ferhat Abbas et Ben Badis, pour obtenir l'égalité politique.

Ajoutons qu'à la même époque les leaders des citoyens français juifs, comme les professeurs Henri Aboulker et Raymond Bénichou, ainsi que le docteur Loufrani allaient revendiquer l'égalité de vote pour les indigènes musulmans, et créer, à cet effet, l'association des Croyants monothéistes, avec le cheikh El-Okbi des oulémas algériens, et d'autres Algériens chrétiens, juifs ou musulmans.

Code de l'indigénat

Article détaillé : Indigénat.
Départ d'une caravane à Biskra. (1860~1890)

Le Code de l'indigénat instauré par la loi française du 28 juin 1881 était une sorte de code pénal destiné aux musulmans. Il s'inspirait du régime militaire issu de la conquête et comportait une série de dispositions sévères dont une autorisation de voyages pour les musulmans. Il n'avait rien à voir avec la citoyenneté, celle-ci étant definie par le Sénatus-consulte de 1865[186].

À partir de 1881, surtout en Kabylie, le Code de l'indigénat imposera une arabisation forcée des patronymes aux populations locales qui jusqu'à cette époque portaient encore pour certains des noms à consonance latine. Les noms patronymiques des Algériens d’aujourd’hui ne sont donc pas ceux de leurs ancêtres dans une proportion de plus des trois-quarts[187].

Le Code était assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles d'emprisonnement ou de déportation. Après la loi du 7 mai 1946 (loi Lamine Gueye) abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones (Nouvelle-Calédonie, Madagascar, Algérie, etc.) purent à nouveau circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement[188].

Loi du 23 mars 1882

Elle crée l'état civil algérien, après plusieurs tentatives infructueuses (en 1854 et 1873).

Statut des Juifs (1940-1943)

Article détaillé : Statut des Juifs.

Situation au XXe siècle

Maison d'un juge Arabe (cadi), ou chef de tribu (caïd) à Mostaganem. (1860~1890)
Visite de touristes américains à Alger en 1936. « Alger, ville de contrastes! Le quartier moderne français. Nous avons vu d'étranges sites dans les vieux quartiers arabes. »

La France a fait venir des colons pour exploiter les terres afin de lancer la machine économique de l’empire français et d’envoyer outre méditerranée des éléments sociaux potentiellement dangereux pour l’ordre social[189],[190]. Les indigènes de culture musulmane ou issus de cette culture étaient sous le régime de l’indigénat et pouvaient en théorie accéder à la citoyenneté française en renonçant à leurs traditions. Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS, note toutefois que le musulman algérien, originaire d’un département français, était juridiquement inférieur à un étranger dans la mesure où il était soumis à une procédure beaucoup plus complexe pour obtenir le statut de citoyen français[191].

Souvent répartis dans des zones pauvres, nombreux sont ceux qui sont devenus ouvriers agricoles dans de grandes exploitations créées par les colons dans des zones gagnées sur les marécages autour de la région de Bône ou dans l’algérois et en Oranie. En marge de la société, ils avaient rarement accès à l’enseignement. Leur culture et leurs langues étaient opprimées, les écoles indigènes ont été supprimées au profit d’écoles françaises en nombre très insuffisant. En 1929, 6 % seulement des enfants « indigènes » allaient à l’école primaire.

Les colons et certains immigrés français purent dominer la société algérienne et imposer leur langue qui devint quasi exclusive dans l’administration, l’enseignement et l’affichage. Selon le géographe Yves Lacoste, « en Algérie ont été soigneusement oubliés non seulement les principes de laïcité de la IIIe République, mais surtout les lois sur l’instruction primaire obligatoire qui, dans l’intérêt même de la colonisation, auraient été des plus utiles pour essayer de franciser la population « indigène ». L’application de ces lois se heurta non pas au refus des musulmans, mais à celui des « pieds-noirs », les citoyens français d’Algérie (venus pour une grande part d’Espagne et d’Italie) qui, jusqu’aux années 1950 et en fait jusqu’à la guerre d’Algérie, s’opposèrent par tous les moyens à l’ouverture d’écoles pour les « Arabes ». Le but d’une telle obstruction, proclamé sans vergogne dans la presse, était que les musulmans n’apprennent pas le français, qu’ils ne puissent pas lire de livres qui leur donneraient des idées subversives, et aussi qu’ils ne puissent pas prétendre à des fonctions que les Français entendaient se réserver[190]. L'administration coloniale a supprimé toutes les écoles indigènes pour les remplacer par des écoles françaises en nombre insuffisant.

Durant l'entre deux guerres, le gouverneur général Charles Jonnart crée plusieurs réformes, en faveur des algériens musulmans, qui sont adoptées sous la loi du 4 février 1919, aussi appelée "loi Jonnart".

En 1930, le gouvernement colonial célébra avec faste le Centenaire de l’« Algérie française ». Bien que la France disposait d’écoles, et de services publics efficaces, la majorité des Algériens étaient pratiquement dépourvus de toutes garanties sociales ou juridiques et constituaient une population presque sans droits[192],[193].

En 1936, le projet de loi Blum-Viollette, pour l'octroi de droits politiques à certains musulmans, est présenté mais il sera refusé à l'unanimité lors du congrès d'Alger du 14 janvier 1937.

Justices

La cathédrale Saint-Philippe d'Alger (ancienne mosquée). circa 1899
Tribunal arabe d'Alger. circa 1860~1890

Il n'y a pas un système judiciaire en Algérie française mais trois systèmes indépendants qui coexistent et sont pertinents en fonction de la confession des intéressés.

Justice entre Européens

Article connexe : Code Napoléon.

En 1835, la justice entre Européens est administrée à Alger par une cour de justice, un tribunal de police correctionnelle et une justice de paix[142]. Les affaires criminelles entre Français sont instruites par la cour de justice mais les prévenus sont renvoyés en France pour y être jugé[142].

Tribunaux musulmans

Articles connexes : Charia et Cadi.

Les tribunaux musulmans continuent de juger d'après le Coran -comme au temps de la régence d'Alger- les procès des Maures et des Arabes entre eux[142].

Tribunal israélite

Article connexe : Loi de Moïse.

Il connait en dernier ressort des causes entre Juifs, tant au civil qu'au criminel; il est composé de quatre membres[142].

La transportation en Algérie

L'Algérie et la Guyane constituent des terres d'accueil pour les « déportés » ou « transportés » français, du XIXe siècle au XXe siècle. Il s'agit souvent d'exilés politiques: c'est le cas de milliers d'opposants à Napoléon III[43]. La casbah de Bône reçoit les « transportés » des journées révolutionnaires de 1848[43].

Population & société

En 1832 les Français, catholiques, convertirent la Mosquée Ketchaoua en Cathédrale Saint-Philippe d'Alger. Elle redevint une mosquée après le départ des Français d'Algérie en 1962.
Mendiants devant la mosquée Sidi Abderrahmane à Alger. c.1899

Composition

Indigènes: Musulmans & Israélites

Musulmans
Articles connexes : Berbères, Arabes et Maures.

En 1830, à la suite de la prise d'Alger, les Français mettent fin à l'autorité Ottomane et expulsent les 10 000 Turcs de la place[194], y compris l'Hussein Dey qui avait offensé le consul Pierre Deval dans l'Affaire de l'éventail. Il les reconduisent au port Ottoman de Smyrne[194].

La population algérienne musulmane du XIXe siècle est hétérogène. Les Français distinguent trois principales ethnies qu'ils nomment « types Algériens », les Kabyles (terme donné aux Berbères montagnardes), les Arabes (terme donné aux populations arabo-berbère d'origine nomade) et les Maures (terme donné aux citadins de tradition arabo-andalou)[142]. Les minorités ethniques sont distinctes et comprennent les Mozabites( groupe religieux musulman berbérophone).

Israélites

La quatrième principale ethnie indigène est celle des Juifs (ou Israélites).

Européens: Français & Étrangers

Article principal : Pieds-Noirs.

Ce que les médias, parlementaires et l'État civil[195] français nomment les « européens » est la partie de la population algérienne composée des « Français de France » (ou « Français de souche ») et des « Français d'Algérie »; ces derniers revendiquant l'appellation de « Pieds-Noirs » (à l'origine incertaine et la définition imprécise) après l'exode depuis leur terre natale et ancestrale en 1962.

Français
Quatre enfants sur un chariot tiré par deux ânes communs. circa 1905
Article connexe : Annexions de l'Alsace-Lorraine.
Étrangers

L'origine des « étrangers » en Algérie est majoritairement espagnole mais est plus globalement européenne (Allemagne, Suisse et Angleterre) et méditerranéenne (outre Espagne, Italie et Malte alors occupée par les Britanniques).

Démographie

XIXe siècle

Dans son Atlas National Illustré (Région du Sud, N°87), l'ingénieur géographe Victor Levasseur publie les statistiques sur la population de l'« Algérie, colonie française ». « La Population Totale de l'Algérie peut-être évaluée à 5 millions d'habitants. Voici d'après les recherches officielles mais très incomplètes le chiffre de la Population au 31 mars 1849: »[196]

La population totale est divisée en deux parties distinctes :

  • La « Population Indigène » (2 598 517 habitants), qui incluent les musulmans et les israélites
  • Les « Européens » (117 366 habitants), qui incluent les Français et les étrangers dont le tableau ci-dessous donne la répartition précise :
Européens (1849) dont : Français Espagnols Italiens Allemands Suisses Anglo-Maltais Anglais
117 366
54 958 35 222 8 115 6 040 3 237 8 908 882

Le Dr Pierre Goinard donne les chiffres suivants pour la population européenne et israélite en 1886[197] :

Européens et Israélites (1886) dont : Français de souche Israélites Espagnols Italiens Maltais Autres
480 000
220 000 43 000 142 000 44 133 15 333 15 000

Après l'application du double droit du sol (jus soli) de la loi de 1889, beaucoup d'étrangers dont les ancêtres sont présents depuis deux générations reçoivent la citoyenneté française. Au recensement de 1891, il y a ainsi 267 672 Français contre 215 793 étrangers et en 1896, 331 137 contre 211 580[198].

XXe siècle

Durant le XXe siècle, l'estimation précise de la population est inconnue selon l'INSEE (La statistique coloniale en Algérie (1830-1962)).

Au cours du XXe siècle, Alger devient la deuxième ville française en termes de nombre d'habitants.

Population non musulmane en 1954, juste avant les évènements, par Départements:

Blanc: 0 à 2% → Départements de Oasis, Saoura, Batna et Tizi-Ouzou
Bleu clair: de 2 à 5% → Départements de Sétif, Medea et Orléansville
Bleu: de 2 à 5% → Départements de Constantine, Mostaganem, Tiaret, Saïda et Tlemcen
Bleu foncé: de 10 à 30% → Département de Bône
Noir: + de 30% → Départements de Oran et Alger

Langues

La langue officielle est le français.

Religions

Intérieur de la Mosquée de Sidi Boumediene à Tlemcen. c.1860~1890

De sa conquête en 1830 à la loi sur la laïcité en 1905, la religion officielle de l'Algérie française est le catholicisme. La loi de séparation des Églises et de l'État est proclamée par la Troisième République le 9 décembre 1905.

Les trois principales religions coexistantes en Algérie française sont l'islam, le catholicisme et judaïsme.

Islam en Algérie

Article connexe : Conquête musulmane du Maghreb.

L'islam est introduit par la Conquête musulmane du Maghreb au VIIe siècle; il est la religion de la majorité indigène musulmane.

Marabout
Article détaillé : Marabout (islam).

Lalla Fatma N'Soumer est une célèbre marabout de Kabylie.

Catholicisme en Algérie

Basilique Notre-Dame d'Afrique construite de 1858 à 1872 par l'architecte Fromageau à Alger. Au dessus de l'autel figure la mention: « AVE MARIA PRIEZ POUR NOUS ET POUR LES MUSULMANS ». c.1899

La religion catholique est introduite en Algérie au VIe siècle par l'Empire romain d'Orient jusqu'à la conquête musulmane de l'Algérie. Le catholicisme est réintroduit par l'Empire colonial espagnol dans les présides d'Alger (1510~1529), Bougie (1510~1554), Mers El-Kébir (1508~1708, 1732~1792) et Oran (1509~1708, 1732~1792) jusqu'à la conquête de l'Algérie par l'Empire ottoman du XVIe au XVIIIe siècle.

Le catholicisme est réintroduit au XIXe siècle par la conquête française de l'Algérie. Il est la religion majoritaire des colons européens et la religion d'État en France jusqu'en 1905. ===== Missionnaires du Sahara =====

Article détaillé : Pères blancs.

En 1867, le père Charles Martial Lavigerie devient archevêque d'Alger. L'année suivante il fonde la Société des missionnaires d'Afrique et entreprend une entreprise d'évangélisation des indigènes. La Préfecture apostolique du Sahara et du Soudan est créée la même année 1868, elle change de nom en 1891 pour devenir le Vicariat apostolique du Sahara.

Ermitage du Sahara (1901-1916)
Article principal : Charles de Foucauld.
Ermitage de Charles de Foucauld dans le Hoggar. 2006
Statue du cardinal Lavigerie à Alger. 2004

En 1901, le Père de Foucauld, militaire alsacien, quitte sa communauté pour vivre en ermite à Béni-Abbés, une oasis située sur la rive gauche de la Saoura au sud de l'Oranie dans le Sahara occidental. En 1910 il construit un ermitage sur le plateau de l'Asskrem à 2 780 m, dans le Hoggar (situé à 80 km de Tamanrasset) et y vit en étudiant la culture traditionnelle et le langage des touaregs jusqu'au 1er décembre 1916 où il est assassiné à sa porte par des maraudeurs liés au bédouin Sanūsiyya, il a alors 58 ans. Sa vie et ses écrits inspirent une nouvelle congrégation catholique, les Petits Frères de Jésus[199], qui prends racine à Daïra d'El Abiodh Sidi Cheikh et est formée en 1933 par cinq séminaristes français assistés de Louis Massignon. Le 13 novembre 2005, Charles de Foucauld est béatifié par le pape Benoît XVI.

Judaïsme en Algérie

Articles connexes : Histoire des Juifs en Algérie, Séfarade, Décret de l'Alhambra, L'arrivée des Juifs d'Afrique du Nord, Grande synagogue d'Oran et Les synagogues d'Afrique du nord.
Synagogue d'Oran. circa 1918

Le judaïsme est la religion de la minorité indigène israélite. Oran héberge la Grande synagogue.

Dhimmi
Article détaillé : Dhimmi.

Le statut de Dhimmi qui régit les indigènes israélites est maintenu en Algérie française jusqu'à son abolition définitive aux alentours de 1848.

Éducation

École arabe d'Alger. circa 1856-1858

À la fin du XIXe siècle, Jules Ferry a rendu l'école laïque, obligatoire et gratuite en France. Depuis la réforme Berthouin en 1959, l’instruction est obligatoire de six à seize ans.

Médias

Article principal : Médias d'Algérie française.

Journaux

Le Nador, L'Écho d'Oran, le Tlémcénin, l'Écho de l'Atlas, Le Courrier d'Afrique, la France algérienne, l'Africain, l'Indépendant de Constantine[200].

Censure

Article connexe : Censure en France.

La censure est présente en Algérie française en différentes époques, elle se manifeste des 1846 comme en témoigne L'Ami de la religion, Volume 130[201]:

« La France Algérienne, qui avait toujours défendu M. Bugeaud avec le plus grand zèle contre les attaques de la presse parisienne, et qui, naguère encore, soutenait contre le Courrier d'Afrique et les autres journaux d'Alger victimes de la censure, que les journaux de la colonie étaient parfaitement libres, vient de suspendre ses publications. Voici le motif de sa détermination : « Dans l'état d'incertitude où se trouve placée la presse en Algérie, dont les droits à l'existence légale n'ont pas de limites arrêtées, nous ne pouvons, au moment d'une lutte qui commence, justifier le titre que nous avons pris sérieusement de Journal du Commerce et de la Colonisation. En conséquence, la France Algérienne suspend sa publication jusqu'à ce que le gouvernement ait accordé la liberté de la presse en Algérie, ou un règlement qui lui trace régulièrement la conduite qu'elle doit tenir.» Son rédacteur en chef va se rendre à Paris pour y solliciter avec ardeur et par tous les moyens légaux la prompte exécution de ces mesures. »

Sports

Le célèbre boxeur français Marcel Cerdan est natif de Sidi-bel-Abbès, en Algérie française. 1948

De célèbres sportifs voient le jour en Algérie française; parmi eux les boxeur Marcel Cerdan (natif de Sidi-bel-Abbès), Robert Cohen, Alphonse Halimi, tous trois champions du monde, l'athlète Alain Mimoun (natif de El Telagh), le nageur Alfred Nakache, recordman du monde du 200m papillon, en 1941, ainsi que le multiple vainqueur de rallye-raid et du Paris-Dakar, Pierre Lartigue.

Jours féries

Rapatriement & exode

Européens (1962)

Articles détaillés : Exode des Pieds-Noirs et Pied-Noir.

Musulmans (1962)

Patrimoine culturel

Gastronomie

Les habitudes alimentaires auront retenu : - le couscous, devenu quasiment un "plat national" en métropole. - la boisson Orangina, originaire de Boufarik. - l'oranais, pâtisserie aux abricots. - les vins d'Algérie (notamment celui de Médéa). - le Picon, boisson alcoolisée tirée d'un mélange d'oranges amères, de quinquina, inventée par Gaétan Picon, soldat gênois de l'armée française lors de la colonisation de 1830. Elle fut produite à Philippeville (aujourd'hui Skikda). Voir également l'article Cuisine pied-noir.

L'Algérie dans l'art et la littérature

Sculpture

Annexes

Remarque historiographique (1954-1962)

Les archives officielles ne sont encore que partiellement disponibles et accessibles aux chercheurs. Une loi devrait permettre en France l'accès aux archives classifiées « secret défense » postérieure à 1948 à l'horizon 2012, malgré la proposition d'un amendement par le sénat français visant à prescrire un délai de 75 ans concernant les pièces « susceptibles de porter atteinte à la vie privée »[202]. Cet amendement vivement critiqué par les historiens amène le Parlement français à se prononcer à nouveau pour un délai réduit à cinquante ans[203], texte qui doit à nouveau passer au Sénat[204].

Rassemblement de troupes (ALN)
« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954. Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Mourad Didouche et Mohamed Boudiaf.Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'hidi à droite.

En 1954, l’Algérie compte huit millions d´autochtones et un million de « Français d'Algérie » (Pieds-Noirs et Juifs d'Algérie naturalisés).Elle est composée de 4 départements français.

À partir de 1954, le combat armé pour l’indépendance de l’Algérie se traduit par des exactions répétées contre les populations civiles qu'elles fussent d’origine musulmane, européenne ou juive. Il s'ensuit une guérilla, des maquis et des affrontements avec l’armée française, qui comprend également des unités de supplétifs "musulmans" appelés « Harkis ». Le FLN organise son combat sur deux fronts. Sur le plan interne, il met en place une résistance à travers sa branche armée l’ALN, tandis que sur le front diplomatique, il chapeaute ses activités sous la bannière du GPRA, qui orchestre une campagne tous azimuts en vue de plaider la cause algérienne . Il réussit en 1958 à introduire pour la première fois dans l’agenda des Nations unies la question algérienne, ce qui représenta un franc succès pour la diplomatie algérienne. Ce conflit fut inscrit dans le cadre du processus de décolonisation qui se déroule après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, cela concerne entre autres l’Indochine française, Madagascar, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Afrique-Équatoriale française et l’Afrique occidentale française. Le cas de l’Algérie se différencie des autres en ce sens qu’elle appartenait officiellement au territoire français, avec un million de citoyens dits "du Premier Collège" (les « Pieds-Noirs), dont certains, les Juifs d'Algérie et de huit millions de citoyens du Deuxième Collège (dit les musulmans), avant l'arrivée du général de Gaulle. Ce dernier négociera directement avec les chefs du FLN lors des Accords d'Évian et organisera le référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Cette fois-ci les algériens voteront pour l'indépendance de l'Algérie tandis que la consigne de boycott du scrutin était bien appliquée par les Algériens d'origine européenne.

Le bilan de la guerre d’Algérie[205] fait état de 25 000 tués chez les soldats français et 2 000 morts de la légion étrangère, quelque quatre milliers de disparus, et 1 300 soldats morts des suites de leurs blessures. Environ 450 000 Algériens sont morts durant le conflit (le FLN le chiffre de 1,5 million de morts), mais c’est sans compter les 8 000 villages incendiés, un million d’hectares de forêts incendiés avec le napalm, 2,1 millions de musulmans déplacés dans des camps de regroupement et les dizaines de milliers de harkis massacrés, après le 19 mars par les "révolutionnaires" algériens. C'est sans compter les 2300 pieds noirs enlevés et jamais retrouvés, les victimes civiles de toutes confessions du FLN et les purges entre les mouvements nationalistes ,la torture pendant la guerre d'Algérie ou les exactions des fellaghas qui ont laissé de profonds traumatismes.

Les évènements de la guerre d'Algérie, la déclaration d'indépendance - qui déclenche la décolonisation -, le climat de violence générale qui régnait dans les derniers mois de la guerre[206] ou encore des évènements traumatisants comme la fusillade de la rue d'Isly,les 2200 pieds noirs enlevés par le FLN,et le massacre des Harkis, le massacre d'Oran[207] amèneront la plupart des pieds-noirs à quitter le pays : sur plus d'un million deux cent mille[208], cent cinquante mille partent avant 1962, six cent cinquante et un mille au cours de cette année. L'histoire des deux-cent mille pieds noirs encore présents après 1962 reste à écrire, selon l'historien Benjamin Stora[209].

Autres faits importants du conflit (1954-1962)

Président Charles de Gaulle en 1961.

Le terme de Révolution algérienne est utilisé en Algérie pour désigner ce que la France appelle la Guerre d'Algérie (et appelait officiellement évènements d'Algérie jusqu'en 1999). Ensuite, un vaste mouvement de révoltes s'enchaîne au fil des ans dans le territoire. Par la suite après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis imposent aux Européens de se retirer de toutes les colonies dans le Plan Marshall. Cela débouche par l'indépendance de l'Algérie.?? (c'est faux, l'AMGOT -occupation américaine- était prévu pour l'Algérie, des billets drapeaux ont été émis en janvier 1944!)

  • Lors du XXe siècle, 75% des Algériens n'étaient pas scolarisés. La majorité de la population était au chômage. Les colons faisaient leurs affaires. L'Algérien était « sujet de la France » et non un « citoyen français »[210].
  • Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par des activistes du FLN. Cette nuit sera appelée par les historiens français (Toussaint rouge). Un caïd et deux enseignants français sont assassinés sur la route de Biskra et Arris. Des attentats sont enregistrés dans les trois districts : Batna, Biskra, Khenchela et le reste du pays.
  • 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès . Plus tard, ils seront plus de 400 000 en Algérie. Le général Cherriere donne l'ordre de faire le ratissage des Aurès. Il croit gagner, mais il va subir une grosse défaite[210].
  • Le massacre de Skikda (ex Philippeville ou Skikda) voit la la mort d'une centaine de manifestants algériens, le 20 au 26 du mois d'août 1955.
  • 1955: l'affaire algérienne est inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'O.N.U.
  • Des intellectuels français vont aider le FLN[210]. Maurice Audin est torturé et tué par les services français[213].
  • Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne et a des contacts avec certains officiers de l'ALN (Armée de libération nationale) et avec la direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en particulier. Il donne sa démission de médecin-chef de l'hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 au gouverneur Robert Lacoste, puis est expulsé d'Algérie en janvier 1957.
  • La Tunisie va être le théâtre d'affrontements entre les différents chefs. Le président Bourguiba devait intervenir pour pacifier les choses. Les Aurès, le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, etc., seront les zones les plus cruciales de la révolution compte tenu de l'importance stratégique et logistique de chaque région. Le Maroc aussi va jouer un rôle important dans l'histoire de la guerre d'Algérie, notamment lors du passage des armes et des réunions du F.L.N et l'hébergement des troupes militaires algériennes. Les deux pays(le Maroc et la Tunisie) sont sous protectorat français. Ils hébergeront les deux armées de l'ALN aux frontières et plusieurs chefs du FLN comme Ferhat Abbas contesteront leurs rôles.
  • L'armée française fait construire le barrage de la mort, 320 km de long, 7 000 volts, un poste de contrôle chaque 15 km, des milliers de mine terrestre, etc., pour empêcher le passage des armes dans les Aurès et dans tout l'est de l'Algérie. Mais les éléments de l'ALN (Armée de libération nationale) vont déjouer toute la stratégie militaire française. [réf. nécessaire].
  • Certaines villes (population algérienne) seront sous le contrôle de l'Armée de libération algérienne. La bataille d'Alger fera la une de la presse internationale et interne. Le conflit est porté jusqu'à L'ONU. Plusieurs grèves et manifestations sont organisées par le FLN dans les villes.
  • Le colonel Amirouche Aït Hamouda fera un massacre dans les Aurès en voulant intervenir pour l'unification des zones des Aurès[215]. L'Aurès fut le lieu de passage des armes vers l'intérieur du pays. Le colonel Amirouche Aït Hamouda réussira à faire passer les armes, qui provenaient d'Égypte en passant par les frontières de Tunisie et de l'Algérie. Il franchira les Aurès pour rejoindre la Kabylie. Une vingtaine de chaouis vont être du voyage, mais à la fin, ils abandonneront les troupes du colonel Amirouche pour revenir aux Aurès. Krim Belkacem voulait contrôler la région des Aurès pour établir l'union des forces. Et les hommes de Ben Bella et de Abdelhafid Boussouf, eux aussi désiraient avoir le pied dans les Aurès.
  • Au même moment, la France connaîtra une crise interne (chute de plusieurs gouvernements) jusqu'à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle, à cause de la situation en Algérie. Les ultras européens veulent garder l'Algérie française. Mai 1958 verra, à la suite de l´exécution de trois prisonniers par le FLN, un putsch populaire des Européens d´Alger ,fortement appuyé par des "gaullistes" et des membres de l'armée, en réaction à l´incapacité du gouvernement français à terminer les "Opérations". La prise du Gouvernement Général par les manifestants sera suivie des journées de fraternisation entre civils européens et "Français musulmans" dans les villes algériennes..
  • L'Armée française décide de créer les zones interdites sous contrôle des SAS (sections administratives spécialisées) et entame une lutte contre les Djounoudes (maquisards) au sein de la population locale, dans les villes, dans les villages, dans les douars et sur tous les territoires de l'Algérie sensibles au FLN. Les SAS ont pour rôle de "manier la carotte et le bâton" (peu encyclopédique!!) [réf. nécessaire] puisqu´ils servent aussi la population en servant souvent de médecins et parfois de maitres d´école. Les bombardements massifs, les tueries, les massacres, la torture, les viols, etc., tous les crimes (torture pendant la guerre d'Algérie) ont été employés dans cette guerre .
  • Plusieurs attentats seront organisés par l'ALN dans les villes et les villages, dans les zones interdites et dans les zones montagneuses des Aurès.
  • Selon Yves Courrière, Abane Ramdane s'opposera sévèrement aux militaires. Il choisira de prendre le maquis et désignera un homme de l'Aurès ,Hadj Ali, pour renverser le CCE à Tunis. Mais, Abane Ramdane sera condamné à la prison au Maroc par le CCE. Plus tard, il sera tué au Maroc, mais les souces de F.L.N diront qu'il aurait été tué lors d'un accrochage contre l'Armée française.
  • Le général Charles de Gaulle à la tête du pouvoir français engage une lutte contre les éléments de l'armée de libération nationale algérienne et apporte les réformes tant attendues pour donner tous les droits aux Algériens.
  • Dès 1956, Jean-Paul Sartre et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. Sartre s'élève contre la torture[217], revendique la liberté pour les peuples de décider de leur sort, analyse la violence comme une gangrène, produit du colonialisme[218]. En 1960, Lors du procès des réseaux de soutien au FLN, il se déclare « porteur de valises »[219] du FLN[220]. Cette prise de position n'est pas sans danger, son appartement sera plastiqué deux fois par l'OAS et Les Temps modernes saisis cinq fois.
Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte).
  • Les Algériens en France organisent des attentats et des manifestations en France en faveur du F.L.N.
  • Le général de Gaulle annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Les Algériens sont invités à se prononcer.
  • 1960: l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien.
  • Le 17 octobre 1961 débute la "nuit noire" à Paris, appelée aussi la bataille de Paris (Massacre du 17 octobre 1961). Plusieurs Algériens sont tués en métropole lors d'une manifestation du FLN. Il y aura aussi des milliers d'arrestations au sein des Algériens pendant cette nuit. Ce fait survient à la suite de l'instauration du couvre-feu à Paris pour les Algériens à la suite de l'assassinat de 21 policiers français par le FLN.
  • À Alger, le peuple algérien sort dans les rues pour manifester sa joie à l'indépendance. Il y aura plusieurs morts et blessés par la police française[210].
  • Le 26 mars 1962, l'OAS appelle les Algérois à manifester contre le régime Rue d'Isly et au Plateau des Glières. Cette manifestation interdite est violemment réprimée (bilan allant de 46 morts -R.Branche en 2001[222]- à 61 morts « au moins » -G.Pervillé en 2004[223]). L'armée a-t'elle riposté à des tirs de manifestants? La question reste ouverte, et discutée[224]. Selon les journalistes de la radio nationale française (Inter Actualités,journal radio de 17 H, le 26 mars 1962) , on dénombre 35 morts (une quarantaine selon d'autres) et 125 blessés. (reportage de Michel Honorin et Claude Joubert[225].
  • L'Organisation armée secrète (OAS) organise des attentats contre les Algériens malgré l'accord de cesser le feu et les résultats du référendum pour l'indépendance . L'indépendance de l'Algérie est proclamée après les résultats[226].
  • 25 juin: Des activistes de l'OAS incendient les dépôts de mazout au port d'Oran. Selon les sources divergentes, de 10 à 30 millions de litres s'envolent en fumées très noires, et risquent de mettre le feu aux entrepôts environnants.
  • Des éléments de l'armée française restent en Algérie pour faciliter l'évacuation de 700 000 personnes ,en majorité françaises, natives d'Algérie pour la plupart (Pieds-Noirs, les Juifs,.....). Les Harkis sont abandonnés: leur rapatriement organisé hors de la hiérarchie est interdit, ceux qui en avaient bénéficié sont refoulés, leurs officiers sanctionnés (directive de Louis Joxe du 16 mai 1962)[227].

Le 5 juillet 1962, le FLN tue à Oran et dans ses environs 350 pieds noirs, sans que l'armée française n'intervienne. Les harkis non évacués (et leurs familles) subissent des exécutions et diverses exactions de la part du FLN.

  • Un million de réfugiés algériens reviennent en Algérie.

Voir aussi

Liens internes

Sources

Documents officiels

Bibliothèque numérique consultable en ligne et libre de droit

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. a, b et c Atlas National Illustré (Région du Sud, N°87), par l'ingénieur géographe Victor Levasseur
  2. a, b et c Colonisation de l'ex-régence d'Alger: Documents officiels déposés sur le Bureau de la Chambre des Députés avec une carte de l'État d'Alger, Projet d'Ordonnance par M.Laurence rapporteur, 1834, numérisation Google: page 91
  3. Tal Shuval , « Remettre l'Algérie à l'heure ottomane. Questions d'historiographie », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée , 95-98, avril 2002 , Lire en ligne, mis en ligne le 12 mai 2009, Consulté le 02 octobre 2011
  4. Alger, Algérie : documents algériens Série culturelle : toponymie les appellations successives de l'Algérie 8 pages - n°74 - 30 novembre 1954
  5. Jaume Ollé, Regency of Algiers, (en) Site crwflags
  6. Origines d'Alger par Louis Leschi, conférence faite le 16 juin 1941 publié dans Feuillets d'El-Djezair, juillet 1941 [(fr) lire en ligne]
  7. Beni, pluriel de Ben qui signifie « fils », et suivi du nom de la tribus, est la forme pour désigner les gens d'une même tribu. Les Mezghenna étaient, selon certains, un ensemble de tribus berbères qui habitaient la région d'Alger.
  8. René Lespès, L'origine du nom français d'Alger traduisant El-Djezaïr, Revue Africaine 1926, p.83, Lire en ligne
  9. Histoire des différens peuples du monde : contenant les cérémonies religieuses et civiles, l'origine des religions, leurs sectes et superstitions, les moeurs et les usages de chaque nation, Volume 4, Chapitre V : État d'Alger, Par André Guillaume Contant d'Orville, édition Herissant, page 174, 1771
  10. Almanach populaire de la France, Volume 14, 1834
  11. Histoire parlementaire de France : recueil complet des discours prononcés dans les Chambres de 1819 à 1848, Volume 5, page 264, par Guizot (François, M.), Michel Lévy frères, 1861
  12. Revue africaine, Numéros 382-389, page 387, Société historique algérienne, La Société, 1863
  13. Journal officiel de la République française, Volume 7, Journaux officiels, 1886
  14. La France algérienne: ressources et puissance que l'Algérie apporte à la France, Par E. Bonzom, Casabianca, 1889
  15. a et b Histoire du F.L.N. (Ordre du jour), Jacques C. Duchemin, Table ronde, 1962, p.76]
  16. a et b Les mots des uns, les maux des autres : la France et l'Algérie, Michel Delenclos, Godefroy de Bouillon, 2008, p.199
  17. France algérienne, Par Jules Corréard, Larose éditeurs, 1938, page 93
  18. Journal Officiel (18), page 772
  19. JOURNAL OFFICIEL (4), page 1761
  20. Journal Officiel (74), page 4411
  21. a et b Journal officiel (86), page 5705
  22. Journal Officiel (12)
  23. Histoire de l'Algérie Française, Camille Leynadier, Edition H. Morel, 1848
  24. Le 14 octobre 1839 est née l’ALGÉRIE Document extrait du journal « notre journal info »
  25. Archives de l'Assemblée Nationale, Déclaration d'Alain Peyrefitte à l'Assemblée nationale dans la séance du mercredi 21 mars 1962, Journal Officiel, page 511
  26. François Mitterrand, ministre de l'intérieur, reprendra le 12 novembre 1954 devant l'Assemblée Nationale la formule du Président du Conseil
  27. Site officiel de la République Algérienne - Histoire
  28. Par exemple le site web www.france.fr est le portail officiel de la France et arbore le logo de la République française; l'équivalent n'existe pas pour la République algérienne. Dans le même ordre d'idée, le domaine Internet de la France est ".fr" (de France) alors que celui de l'Algérie est ".dz" (de Dzayer)
  29. Pièce de 20 & 100 Francs, Pièce de 100 Francs "algériens", type 1949 émise en 1950]
  30. Site officiel de la Banque centrale d'Algérie - Pièces & Billets algériens
  31. Voir les pièces de dinar algérien émises à partir de 1964
  32. Voir les billets de 10, 50 et 100 dinars algériens émis par la Banque Centrale d'Algérie en 1964, 5, 10, 100 et 500 dinars émis en 1970
  33. Voir les billets de dinars algériens émis à partir de 1977
  34. a, b, c et d Ve République - Déclaration générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie
  35. XVIe siècle - 2003 : année de l'Algérie - France-Algérie : cinq siècles de relations passionnées, article du magazine Historia, 01/08/2003
  36. a, b, c et d France militaire, volume 5, Abel Hugo, 1838, page 320
  37. a, b et c La bacriade, ou La guerre d'Alger: poème héroi-comique en cinq chants, par Joseph Méry Barthélemy, A. Dupont, 1827, page 90
  38. Censure de 1827, Volume 1, Par Narcisse-Achille Salvandy, s.n., 1827, page 25
  39. Guerre d'Alger, page 257
  40. France pittoresque: ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, Abel Hugo, édité par Delloye, 1835, page 257
  41. cité par Guy Antonetti, Op. cit., p. 776
  42. a et b Transportation des Insurgés de Juin 1848 (décret du 27 juin 1848), CRIMINOCORPUS, CNRS, 2006
  43. a, b, c, d et e Les transportés de 1848 (statistiques, analyse, commentaires), CRIMINOCORPUS, CNRS, 2008
  44. "Les transportés de 1848", Tableau réalisé par Louis-José Barbançon
  45. Dictionnaire de la législation algérienne -1830 1960 - p.26 Lire en ligne « La division actuelle de l'Algérie en trois provinces est maintenue. Chaque province sera divisée en territoire civil et en territoire militaire. Le territoire civil de chaque province formera un département »
  46. a et b Dictionnaire de l'administration française, Par Maurice Block, page 56, Berger-Levrault et fils, 1856
  47. Campagne de reconnaissance du lieutenant Guillo Lohan au Sahara archives du Ministère de la Défense - ECPAD
  48. http://books.google.com/books?id=hQwfr86aBMkC&pg=PA84&lpg=PA84&dq=souk+ahras+caledonie&source=bl&ots=HRYAzidDZj&sig=VdHRedZkgCoBvbA2RfIxPDRNHnQ&hl=en&ei=2trOTYeuKsX5sgby8ZGvCw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
  49. a, b, c et d Petite histoire de l'Algérie (1830-1962): comment formez-vous le futur?, Par André Micaleff, page 229, Editions L'Harmattan, 1998]
  50. Alsaciens et Lorrains en Algérie: histoire d'une migration, 1830-1914 Par Fabienne Fischer
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  52. a, b et c Dossier 2009: Campagne au Sahara (1900-1903) - Ministère de la Défense - ECPAD
  53. RIVET Daniel, Le Maghreb à l'épreuve de la colonisation, Hachette, Paris, 2002, p 198
  54. Mahfoud Kaddache, « L’utilisation du fait berbère comme facteur politique dans l’Algérie coloniale », Actes du premier congrès international d’études des cultures méditerranéennes d’influence arabo-berbère, Alger, SNED, 1972, p. 269-276.
  55. http://www.1novembre54.com/histoire_algerie.php?cat=Dossiers&id=LE%20PARTI%20ETOILE%20NORD-AFRICAINE
  56. Article de El Watan en ligne, Le vert, le blanc, l’étoile et le croissant. Qui a conçu le drapeau algérien ?
  57. http://www.universalis.fr/encyclopedie/oulemas-oulamas-ulemas/5-l-association-des-oulemas-algeriens/
  58. a, b et c Armistice 1940, France Allemagne, MJP, université de Perpignan
  59. VILLAGE MARECHAL PETAIN, Les Actualités Mondiales - 03/07/1942, INA
  60. Pascal Ory, Collaborateurs, Seuil, 1977, p.258
  61. LE SERMENT DES CHEFS MUSULMANS, France Actualités - 09/10/1942
  62. a et b Jean-Jacques Deldyck, Le processus d'acculturation des juifs d'Algérie, Paris, L'Harmattan, 2000, p.  54
  63. Les trois exils. Juifs d’Algérie, Benjamin Stora, Hachette Littératures
  64. Guy Pervillé, Le 8 mai 1945 et sa mémoire en Algérie et en France (2005), note 36, en ligne. Ils seront cependant réintégrés dès 1943, et Mohamed Lamine Debaghine, connu pour ses sympathies à l'égard du régime nazi, reste très influent à la tête du PPA pendant toute la période de la guerre (Jean-Charles Jauffret, cité par Roger Vétillard, Sétif, mai 1945, massacres en Algérie, p.507
  65. « Quand la Mosquée de Paris sauvait des juifs », Article du Nouvel Observateur.
  66. a et b Le procès d'Alger, Office Français d'Informations Cinématographiques - 01/01/1944
  67. Opération Catapult à Mers El Kebir vidéo d'actualités - INA
  68. Rick Atkinson, An Army at Dawn. Henry Holt and Company, LLC, 2002 (ISBN 0-8050-7448-1), p. 76.
  69. a, b, c, d, e et f Fondation Jean Monnet pour l'Europe >> Photographies >> 1923 - 1945
  70. Djidjelli : Les bombardements de 1942-1943... (Déc.2005)
  71. Benjamin Stora, « L’abolition, puis le rétablissement du décret Crémieux », Ligue des droits de l'Homme, section de Toulon, 18 octobre 2007. Consulté le 25 avril 2008
  72. LE PROCES PUCHEU, rush des Actualités françaises (vidéo inédite), INA
  73. Gouvernement provisoire de la République française (GPRF)
  74. Ordonnance du 3 juin 1944 substituant au nom du Comité français de la Libération nationale celui de Gouvernement provisoire de la République française, sur le site de la digithèque MJP de l'université de Perpignan
  75. Antony Beevor (trad. Jean-François Sené, Raymond Clarinard et Isabelle Taudière), D-Day et la bataille de Normandie, éd. Calman-Lévy, Paris, 2009, 636 p. (ISBN 978-2-7021-4016-1), p. 28-30
  76. a et b POUR NOS SOLDATS MUSULMANS, Les Actualités Françaises - 09/03/1945, INA
  77. LA MAISON DU BLESSE MUSULMAN, Les Actualités Françaises - 19/10/1945, INA
  78. LA FRANCE AU SECOURS DE L'ALGERIE ( RAVITAILLEMENT); 1946 vidéo d'actualité de l'INA (rush: séquence filmée, jamais montée ni diffusée)]
  79. a, b et c ALGERIE MODERNE, Films Documentaires, circa 1946, INA
  80. Mémoires de Ferhat Abbas: "...tels des chiens sauvages se sont jetés sur Albert Denier le secrétaire de la section communiste auquel un salaud sectionnera les mains à coups de hache." (Cité page 55 de l'article de Charles Robert Ageron - Mai 1945 en Algérie. Enjeu de mémoire et histoire.
  81. Extrait du rapport Tubert, §1: "...102 européens ont été assassinés, plusieurs femmes, dont une de 84 ans, ont été violées. Les cadavres, dans la plupart des cas, ont été affreusement mutilés, les parties sexuelles coupées et placées dans la bouche, les seins des femmes arrachés et les émeutiers s'acharnaient sur les cadavres pour les larder de coups de couteaux ."
  82. Voir page 340 in A history of the Maghrib in the Islamic period, Jamil M. Abun-Nasr,Cambrigde University Press, 1987
  83. a et b DU BLE POUR L'ALGERIE, Les Actualités Françaises - 29/06/1945, INA
  84. Lucien Neuwirth, Référendum du 28 septembre 1958, vidéo sur Ina.fr
  85. FERTILISER LE SAHARA : UNE REALITE D'AUJOURD'HUI - vidéo d'actualités - INA
  86. a et b Le Français dans le monde, Numéros 278-285, Librairies Hachette et Larousse, 1996, page 48
  87. Colonialisme/Algérie : Chatel tempère, article du Figaro via dépêche AFP, 10/02/2010
  88. a, b et c Nouvelles crispations entre Paris et Alger, de Simon Benichou, article du Figaro avec AFP, le 9 février 2010
  89. lhumanite La Provence
  90. http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/soci%C3%A9t%C3%A9/thierry-mariani-%E2%80%9C-fln-coupable-de-crime-contre-l%E2%80%99humanit%C3%A9%E2%80%9D20100520.html Valeurs actuelles
  91. Renvoyée à la commission de la défense nationale et des forces armées, à défaut de constitution d'une commission spéciale dans les délais prévus.
  92. Pont El Kantara - Constantine (Algérie)
  93. Raphaël Delpard, 2000 ans d'Histoire: Les Pieds-Noirs quittent l'Algérie, France Inter, 5 avril 2007
  94. Bugeaud, par Jean-Pierre Bois, Fayard, 1998, ISBN 978-2-213-59816-1
  95. Voyez la reproduction du coupon de la Compagnie générale transatlantique
  96. L'honneur de la guerre, Par Déodat Puy-Montbrun, page 255, Albin Michel, 2002
  97. La guerre d'Algerie Tome IV : Les feux du desespoir, Par Yves Courrière, page 383, Fayard, 1971
  98. a et b La Guerre d'Algérie: Des complots du 13 mai à l'indépendance Par Henri Alleg, page 352, Temps actuels, 1981
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  101. a, b, c, d, e, f, g et h La Guerre d'Algérie, Yves Courrière & Philippe Monnier, Reganne Films, 1972
  102. SAHARA: Terre de demain, page 248, Par PIERRE CORNET, Nouvelles Editions Latines, 1956
  103. a, b, c, d et e Les Accords d'Évian: en conjoncture et en longue durée, Par René Gallissot, Chapitre 6: Les intérêts pétroliers en Algérie: la Compagnie Française des Pétroles (1953-1965) par Marie-Bénédicte DESJUZEUR, page 59
  104. Mission Flatters
  105. Campagne de reconnaissance dans le Sahara (1900-1903), Ministère de la Défense - ECPAD
  106. a et b L'avancée automobile au Sahara
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  108. a, b et c Délégation à l'Information et à la Communication de la Défense: Dossier de présentation des essais nucléaires et leur suivi au Sahara, Ministère Français de la Défense, janvier 2007
  109. a et b La politique algérienne de la France, de 1830 à 1962 (1995) dimanche 17 septembre 2006. Guy Pervillé
  110. décret n°58-569 du 3 juillet 1958 - collège électoral unique
  111. a, b, c et d Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, Quarto Gallimard, 2002
  112. Vidéo Ina - DISCOURS DEBRE A L'ASSEMBLEE NATIONALE, vidéo DISCOURS DEBRE A L'ASSEMBLEE NATIONALE, vidéo Histoire et conflits Décolonisation - Archives vidéos Histoire et conflits Décolonisation : Ina.fr
  113. Arrivée de Monsieur Ben Gourion à Orly, vidéo d'actualités, INA
  114. a, b, c, d et e Grands Reporters - Histoire de l’OAS
  115. Maurice Allais, L'Algérie d'Evian (1962), Jeune Pied-Noir, 1999, p. 104
  116. Biographie de Georges Boudarel, site officiel de l'ANAPI]
  117. a et b Deuxième bataille d'Alger, 2002-2007, la bataille judiciaire, Par Maurice Schmitt, Editions L'Harmattan, 2008, page 110
  118. Histoire du drame algérien: 1956-1958, Volume 2, Par Bernard Michal, éditions de Crémille, 1971, page 70
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  121. France: The Sapphire Affair, Time magazine, vendredi 26 avril 1968
  122. 1er novembre 1954
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  124. Qu'en pense Alger ?, Cinq colonnes à la une - 02/12/1960, archives INA
  125. Le sable des racines: journal de route d'Alger à Tamanrasset Par Jean-Louis Marçot, Editions L'Harmattan, 1991
  126. La Guerre d'Algérie: Des complots du 13 mai à l'indépendance Par Henri Alleg, pages 318 & 319, Temps actuels, 1981
  127. Procès du Petit Clamart et condamnation de l'assassin de maître POPIE, JT 20H - 17/02/1963
  128. MANIFESTATION A LA MEMOIRE DE MAITRE POPIE, JT 20H - 23/02/1962
  129. La Guerre d'Algérie: Des complots du 13 mai à l'indépendance, Par Henri Alleg, pages 318 & 319, Temps actuels, 1981
  130. Time Magazine: Volume 77, Henry Robinson Luce, Time Inc., 1961
  131. Apuntes para la historia politica de Africa, Par Teodoro Ruiz de Cuevas, Imnasa, 1971
  132. Le courage est leur patrie, Par François d' Orcival, page 160, Collection "Action", 1965
  133. Voyez Bulletin économique et juridique, Numéros 217-228, Par Algeria, Office algérien d'action commerciale, 1958, page 413
  134. a, b, c et d 1956 la bataille d'alger et des djebels Guy Mollet
  135. a et b 1957 les porteurs de valises Felix Gaillard Lacoste
  136. [Gaullisme et antigaullisme en Aquitaine Par Pierre Guillaume, page 132, Institut d'Études politiques de Bordeaux/Sciences-Po Bordeaux, Presses Univ de Bordeaux, 1990]
  137. Marianne Cornevin, Histoire de l'Afrique contemporaine: de la Deuxième Guerre mondiale à nos jours, Payot, 1978, p.247
  138. Barbouzes-FLN, une alliance inavouée, article du magazine Historia, 01/03/2002, vol.76
  139. Les feuillets d'El-Djezaïr, Henri Klein, Commémorations urbaines et extra-urbaines - Statue du Duc d'Orléans]
  140. « il faut souligner que l'Algérie a toujours été un terrain d'entente et de relations très profondes entre la population, européenne mais aussi musulmane, et l'armée ; liens qui avaient été davantage encore renforcés durant la Seconde Guerre Mondiale. » in Militaires et guérilla dans la guerre d'Algérie, Jean-Charles Jauffret, Maurice Vaïsse, Charles Robert Ageron, Volume 863 de Éditions Complexe, Éditions Complexe, 2001, p.518
  141. Lycée Bugeaud à Alger
  142. a, b, c, d, e, f, g, h et i France pittoresque: ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, par Abel Hugo - 1835
  143. Consulat Général d'Algérie à Lille
  144. Listes des bases aériennes et des terrains en A F N.
  145. L'EXPLOSION DE LA BOMBE " A ", vidéo originale (non montée et jamais diffusée)
  146. Consulat Général de l'Algérie à Lille
  147. LES ESSAIS NUCLÉAIRES FRANÇAIS, rapport publié par le Sénat français
  148. Affaire de Suez, Le Pacte Secret, Peter Hercombe & Arnaud Hamelin, France 5/Sunset Presse/Transparence, 2006
  149. Histoire de la guerre froide: De la guerre de Corée à la crise des alliances (1950-1967), Volume 2, par André Fontaine, Fayard, Paris, 1967, page 279
  150. Études Soviétiques, Numéros 100-105, 1956, page 27
  151. Les crises internationales de Pékin (1900) à Bagdad (2004), Par Jean-Louis Dufour, page 129, Editions Complexe, 2004
  152. a, b, c, d et e Les filles et fils de harkis: entre double rejet et triple appartenance, Régis Pierret - Google Livres, Editions L'Harmattan, 2008, page 148
  153. Revue des deux mondes, Numéro 5: Historique des Chasseurs d'Afrique, page 205
  154. a, b, c et d Revue des deux mondes, Numéro 5, s.n., 1860, page 205
  155. Histoire du Monde → Zouaves
  156. Pensions: les soldats coloniaux à égalité avec les soldats français, Le Figaro avec AFP, Reuters et AP, 15/10/2007
  157. Sénat: SEANCE DU 30 NOVEMBRE 2000, archives du site officiel du Sénat:
  158. [J'ai choisi la défense, Jean-Louis Tixier-Vignancour, éd. Éditions de la Table ronde, 1964, chap. Le procès de l'attentat du Petit-Clamart, p. 254]
  159. Le camp des oubliés: Les réfugiés vietnamiens en France, par Marie-Christine Courtès & My Linh Nguyen, Production : Grand Angle Productions
  160. Les oubliés d'Indochine du Camp de Saint-Livrade
  161. a, b et c L’homme du jour Zinedine Zidane, article paru dans le journal L'Humanité, le 30 avril 2002, par C. D."
  162. voyez Zidane: le dieu qui voulait juste être un homme, Par Baptiste Blanchet & Thibaut Fraix-Burnet, édition Ramsay, 2006, page 31
  163. Voyez Zidane n'oublie pas l'Algérie, article du journal Le Parisien, du 4 octobre 2001, par G.V., rubrique Sport
  164. a, b, c et d ZZ Top, article du journal The Observer (groupe Guardian), par Andrew Hussey, paru le dimanche 4 avril 2004
  165. Match France-Algérie: Contre-enquête sur un fiasco, article de L'Express, par Jérôme Dupuis & Eric Mandonnet & Sébastien Dekeirel, publié le 14/02/2002
  166. «Pour moi, la France a triché. C'est trop louche leur histoire». Récit d'une soirée de match dans un bar d'extrême droite., article paru dans Libération, par Bertrand Olivier envoyé spécial à Noyon (Oise), paru le 20/07/1998
  167. a et b Harkis: Frêche condamné, L'Express, par LEXPRESS.fr avec Reuters, publié le jeudi 25 janvier 2007
  168. Zinédine Zidane menacé de mort par une lettre anonyme et incohérente, brève publiée dans Actu.ma, le 5 octobre 2001
  169. Zinédine Zidane menacé de mort par une lettre anonyme et incohérente, site Atlas Vista, brève publiée le 05/10/2001
  170. Zidane menacé de mort par une lettre anonyme et incohérente, brève publiée dans Fussball.ch, le 5 octobre 2001
  171. a et b De nouvelles tombes musulmanes profanées dans la région d'Arras, Nouvel Observateur, NOUVELOBS.COM | 08.12.2008
  172. Montjoie-Saint-Martin. Les huit tombes du carré musulman profanées, journal ouest-france, le 21 octobre 2009
  173. Objet PERAU-334. Bureaux du gouvernement général d'Algérie, Alger. 1929-1934
  174. Discours du Forum d' Alger, 4 juin 1958
  175. Université d'été: Comprendre et enseigner la guerre d’Algérie et le Maghreb contemporain -(29 août 2001). Brigitte RAMBAUD, Professeur au lycée Boissy d'Anglas
  176. Arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849, article 1: « La division actuelle de l'Algérie en trois provinces est maintenue. Chaque province sera divisée en territoire civil et en territoire militaire. Le territoire civil de chaque province formera un département »
  177. a et b Annales maritimes et coloniales: publiées avec l'approbation du ministre de la marine et des colonies, Imprimerie royale, 1845, page 427
  178. Présentation et justification de l'esclavage en Algérie en 1840 d'après l'œuvre du Général Daumas, Le grand désert, Paris, 1848
  179. Jean Monneret, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, 2008, p.55
  180. Pascal Le Pautremat, La politique musulmane de la France au XXe siècle, Maisonneuve et Larose, p.455
  181. Source Jacques Leclerc. « Le Code de l’indigénat » dans L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval
  182. Patrick Weil - Le statut des musulmans en Algérie coloniale - page 14 - Lire en ligne
  183. Cf. le statut particulier de ces derniers prévu par les Accords d'Evian legifrance.gouv.fr
  184. a et b La Justice en Algérie 1830-1962, La Documentation française, Collection Histoire de la Justice, Paris, 2005, pp.95-109.
  185. Yves Lacoste, Vive la nation
  186. Jean Monneret, La guerre d'Algérie en trente-cinq questions, L'Harmattan, 2008, p.53
  187. Colonel Jean DUMAURIER, A.B.C.D., La Mémoire d'un peuple, 1999
  188. Source LECLERC, Jacques. « Le Code de l'indigénat » dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, université Laval, Le Code de l'indigénat
  189. Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'État colonial, Olivier Le Cour Grandmaison, éd. Fayard, 2005 (ISBN 2213623163).[réf. incomplète]
  190. a et b Vive la nation!, Yves Lacoste, éd Fayard, 1998 (ISBN 2213596131).[réf. incomplète]
  191. (fr) - http://www.iue.it/, Le statut des musulmans en Algérie coloniale - une nationalité française dénaturée.
  192. Cent ans de capitalisme en Algérie 1830–1930, Robert Louzon, Acratie, 1998 (ISBN 2-909899-14-4)
  193. Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'État colonial, Olivier Le Cour Grandmaison, éd. Fayard, 2005 (ISBN 2213623163)
  194. a et b Européens, "indigènes" et juifs en Algérie (1830-1962), par Kamel Kateb, page 50, 2001
  195. Archives Nationales - Territoire d'Outremer (Algérie) — Registres paroissiaux et d'état civil numérisés - 2009
  196. Atlas National Illustré: Algérie, Colonie Française - Région du Sud, N°87, Géographie et Statistique par V.Levasseur, Ingénieur Géographe. Rue de Malte, 24. Illustré par A.M. Perrot attaché au Génie et Raymond Bonheur, peintre. Gravé par Laguillermie et Rainaud. Rue St. Jacques, 82.
  197. Pierre Goinard, Algérie : l'œuvre française, Robert Laffont, 1984, p.318
  198. Patrick Weil, Le statut des musulmans en Algérie coloniale, in La Justice en Algérie 1830-1962, La Documentation française, Collection Histoire de la Justice, Paris, 2005, pp.95-109.
  199. Petits Frères de Jésus
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  201. Librairie Ecclésiastique d'adrien le clere et cie, page 454, 1846
  202. Chloé Leprince, Archives: Vichy et la guerre d'Algérie bientôt inaccessibles?, in Rue89, 17/04/2008, article en ligne
  203. Communiqué officiel de l'ambassade de France à Alger, 02/05/2008, communiqué en ligne
  204. Mohamed Salah Boureni, Un nouveau projet de loi : Les archives algériennes reviennent à l'Assemblée française, in Le Quotidien d'Oran, 04/05/2008, article en ligne
  205. (fr) - « Combien de morts ? », LDH de Toulon (juillet 2003).
  206. Aurel et Pierre Daum, Sans valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie, mai 2008, article en ligne
  207. Pierre Daum, Sans valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie : Trois événements traumatisants, in Le Monde diplomatique, mai 2008, article en ligne
  208. Soit environ 10% de la population totale du pays
  209. Pierre Daum, Sans valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie : Combien sont-ils ?, in Le Monde diplomatique, mai 2008, article en ligne
  210. a, b, c, d, e, f, g et h Yves Courrière, La Guerre d'Algérie
  211. Le MTLD le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, 1947-1954, De Jacques Simon
  212. Jacques Simon, Le MLDT
  213. Le Parti communiste français dans la lutte contre le colonialisme. Par Monique Lafon.Publié par Éditions sociales, 1962. page 140
  214. Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, page 78
  215. Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, page 92
  216. Fragments d'un combat: 1938-1940, Alger. Républicain, le Soir Républicain : articles par Albert Camus, Jacqueline Lévi-Valensi, André Abbou. Publié par Gallimard, 1978 Notes sur l'article: v. 1-2. page 565
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  219. Sympathisant du FLN chargé du transport de fonds et de documents confidentiels à l'intérieur de la métropole
  220. http://expositions.bnf.fr/Sartre/arret/1952.htm Exposition Bnf sur Sartre
  221. La Fédération de France de l'union syndicale des travailleurs algériens, USTA: son journal. Par Jacques Simon, Union syndicale des travailleurs algériens. Fédération de France. Publié par L'Harmattan, 2002. ISBN 2-7475-3083-3. page 134
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  226. a et b ALGÉRIE 1962 - La grande dérive: la grande dérive. Par M-Ali Haroun. Publié par L'Harmattan, 2005. ISBN 2-7475-8865-3.Page 53
  227. Guy Pervillé, Les conditions du départ d’Algérie, 1995, Lire en ligne

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