Inca

Inca

Inca

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Ville sacrée inca de Machu Picchu.

Le mot inca désigne tout ce qui se rapporte à l'histoire et à la civilisation des peuples d'Amérique précolombienne du Sud sur lesquels régna une dynastie de treize empereurs, de son fondateur semi-légendaire, l'Inca Manco Capac, à Atahualpa, vaincu en 1532 par le conquistador espagnol Francisco Pizarro. Le Sapa Inca était le chef suprême de cette civilisation. C'est un des trois grands empires de l'Amérique précolombienne.

Constitué en un peu moins d'un siècle, l'empire inca (Tawantinsuyu, « les quatre quartiers » en quechua), étendit son pouvoir sur une vaste région de l'Amérique andine. À son apogée il s'étendait de l'actuelle Colombie jusqu'à l'Argentine et au Chili, par delà l'Équateur, le Pérou, la Bolivie - c’est-à-dire la partie occidentale de l'Amérique du Sud, longeant l'océan Pacifique et la cordillère des Andes. Cela représentait un territoire long de 4 000 km et couvrant une superficie de plus de 3 millions de km². La capitale était Cuzco, ville de l'actuel Pérou.

L'une des grandes singularités de cet empire fut d'avoir intégré, dans une organisation étatique originale, la multiplicité socioculturelle des populations hétérogènes qui le composaient. Ainsi l'empire inca regroupait de nombreux peuples différents et jusqu'à plus de 700 langues différentes furent parlées sur son territoire[1]; les Incas imposèrent cependant le quechua comme langue officielle.

Sommaire

Histoire de l'empire inca

Origines des Incas

Différents témoignages ont été recueillis quant à l'origine des Incas. Selon la légende de Manco Capac et Mama Ocllo, les Incas descendent de Manco Capac. Plusieurs versions[2] de cette légende en font la création de Viracocha et de Inti, le dieu du soleil, le faisant naître près de Cuzco (légende de Pacaritambo (en)[3]) ou sortir du lac Titicaca avec sa sœur-épouse Mama Ocllo, envoyés par Viracocha, le dieu créateur, pour apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui avait tout dévasté.

Selon cette dernière version, ils voyagèrent jusqu'à ce que le bâton magique en or de Manco s'enfonce totalement dans la terre pour leur désigner le lieu où s'établir : la terre de ce lieu serait suffisamment riche pour les accueillir[4]. C'est là qu'ils fondèrent la première ville inca qui deviendra Cuzco, c'est-à-dire le « nombril » en quechua[5]. Manco Capac enseigna alors aux hommes l'agriculture et l'artisanat, et Mama Ocllo enseigna aux femmes l'art du tissage.

À l'heure actuelle, l'origine géographique des premiers Incas reste discutée, l'hypothèse communément admise étant qu'ils provenaient des rives du lac Titicaca, à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Le rapprochement est souvent évoqué avec la civilisation méconnue de Tiahuanaco (en Bolivie). Le lac Titicaca est une véritable mer intérieure de plus de 8 000 km², à 3 812 m d'altitude. Il s'agirait d'un groupe d'hommes menés par Manco Capac ; après une migration vers le nord, celui-ci s'allie avec quelques communautés quechuas pour déloger les habitants de la vallée du Cuzco. Ce sont dès lors tous les descendants de ces premiers colons ainsi que leurs alliés qui sont considérés comme Incas.

D'autres sources évoquent une origine amazonienne. La présence des incas en Amazonie est attestée par la découverte de la cité agricole inca de Mameria par deux explorateurs franco-péruviens en 1979, Nicole et Herbert Cartagena. Le jeune archéologue et explorateur français Thierry Jamin vient d'officialiser en 2006 la découverte de trois géoglyphes anthropomorphiques (d'énormes visages gravés à flanc de montagne), et étant la réplique d'un visage présent sur la paroi des pétroglyphes de Pusharo découverts dès 1921 par Vicente de Cenitagoya (signes gravés dans la pierre). Pour Thierry Jamin, qui a découvert de nouveaux pétroglyphes à Pusharo, leur interprétation permet de dresser une « carte mémoire » de la zone. Il espère ainsi trouver de nouveaux sites incas et notamment la mythique cité perdue Païtiti, après près d'un siècle d'expéditions infructueuses dans la forêt amazonienne[6].

Création et expansion de l'empire

Expansion de l'empire inca (1438-1527)

La région de Cusco est, avant l'arrivée des Incas, habitée par de nombreux autres peuples, et les Incas, à leur arrivée, n'y sont qu'un groupe parmi d'autres. Ces petites puissances régionales, s'affrontaient dans des guerres locales. Les Incas participent à une confédération avec d'autres groupes en occupant dans un premier temps un rang subordonné et non dominateur. Ils adoptent la langue Quechua, qui devient la lingua franca du plateau andin la propageant ensuite sur tout le territoire[7].

La confédération repose sur deux moitiés placées sous l'autorité du Sapa Inca: le hanan, la moitié du haut, et le hurin, la moitié du bas dont font partie les Incas. Le hanan détient les pouvoirs politiques et religieux, et le hurin, les pouvoirs militaires. Cette répartition des pouvoirs explique en partie la montée en puissance par les armes du groupe Inca. Petit à petit, ils prennent de plus en plus d'importance dans la confédération. Pendant près de trois siècles, les populations avoisinantes leur versent des tributs mais ce n'est véritablement qu'au milieu du XIVe siècle que les Incas créent un État à leur nom.

Sous Sinchi Roca, puis Lloque Yupanqui (en), Mayta Capac (en) et Capac Yupanqui, ils renforcent leur position dans le bassin de Cuzco. Pour avoir pillé les villages aux alentours et repoussé les attaques adverses, on leur reconnaît un rôle prépondérant dans la confédération. Ainsi, à la mort de Capac Yupanqui, Inca Roca (en) s'empare du contrôle de la confédération, et les Incas imposent leurs lois à toutes les tribus.

Son successeur, Yahuar Huacac, n'est pas aussi brillant et une conspiration met fin à son règne. Mais vers 1400, les Incas reprennent leur expansion avec Viracocha Inca. Malgré tout, leur territoire ne dépasse pas un rayon de 40 kilomètres autour de Cuzco.

Avec Viracocha, l'empire inca conforte sa domination sur la région et étend son territoire. Personne dans les environs ne peut résister à la puissance inca hormis les Chancas (en) qui la mettent en danger en 1438. Mais eux aussi seront défaits et soumis aux Incas par Pachacutec, le fils de Viracocha. Après cette victoire, l'expansion de l'empire continue bien au-delà des territoires voisins malgré des querelles intestines pour le pouvoir.

De 1445 à 1450, Pachacutec étendit son territoire jusqu’au lac Titicaca, en 1463, il lève une armée qu’il confie à son fils Tupac Yupanqui afin de soumettre à l’autorité des Incas les immenses territoires séparant Cajamarca de Cuzco.

Enfin en 1523 les Kara, dernière tribu à s’opposer aux Incas, capitulent. Plus rien ne peut arrêter l’expansion de l’empire et l’empereur parvient jusqu’au sud de l’actuelle Colombie.

À son apogée, l'empire inca s'étend sur le Pérou (berceau originel), la Bolivie, l'Équateur et une partie de la Colombie, de l'Argentine et du Chili.

La conquête espagnole et la fin de l'empire

Mais déjà l’empire va devoir affronter un nouveau fléau : l'arrivée des Espagnols en 1527 affaiblit l'empire en apportant des maladies. L'empereur Huayna Capac en meurt sans choisir de successeur. Ses deux fils se disputent la succession et l'empire se divise en deux : Atahualpa au Nord et Huascar au Sud. La guerre civile fait rage et Atahualpa prend le dessus et élimine Huascar[8]. Lorsque Francisco Pizarro et ses hommes sont de retour au Pérou en 1532, ils ne sont pas perçus comme une menace, au contraire : selon une légende, le dieu Viracocha devait revenir sur terre de par delà la mer pour rétablir paix et prospérité dans l'empire. Pizarro ressemble à ce personnage mythique et est accueilli sans crainte.

Le 16 novembre 1532, à l'issue de la prise de Cajamarca par les troupes de Pizarro, Atahualpa est capturé par les Espagnols[9]. Les Incas n'osent pas les attaquer de peur de mettre en danger la vie de leur empereur-dieu. Alors que Atahualpa est aux mains des Espagnols, ses armées prennent enfin le contrôle de tout le territoire et réunifient l'empire. Mais Pizarro alimente les querelles et encourage la rébellion des peuples dominés par les Incas. L'empire se morcelle… Toutefois, les Incas espèrent encore et souhaitent retrouver leur empereur. Pizarro propose une rançon : la pièce où est enfermé Atahualpa doit être remplie d'or. Les Incas obéissent mais Pizarro ne tient pas sa promesse et fait exécuter l'empereur déchu le 29 août 1533.

Les Espagnols se lancent alors à la conquête de tout le territoire, soutenus par les peuples rebelles. Arrivés à Cuzco, ils pillent la ville et mettent sur le trône le demi-frère de Huascar, Manco Inca. Celui-ci est à la solde des Espagnols et est totalement impuissant face à la dislocation de l'empire inca[10].

À partir de 1548, on peut dire que l'hégémonie espagnole est totale. La résistance des incas continuera durant plusieurs décennies, avec à leur tête : Tisoc, Manco Inca, Sayry Túpac, Tito Cusi et Túpac Amaru, qui sera décapité par les espagnols quarante ans après leur arrivée. La résistance aura un sursaut aux XVIIe et XVIIIe siècles, le plus important épisode sera celui de Túpac Amaru en 1780, toujours avec l’objectif avorté de restaurer l’antique empire du Tahuantisuyu.

La conquête espagnole s'accompagne de pillages, d'apport de maladies qui déciment les populations, de la famine (ce que les Incas, un peuple prospère, n'avaient jamais connu du fait de l'utilisation de silos pour faire face aux mauvaises années), de l'asservissement des indiens et de l'évangélisation de la population. Celle-ci va se faire essentiellement en langue quechua (prononcer quetchua) et des peuples jusqu'alors insoumis aux Incas devront eux aussi apprendre cette langue qui est aujourd'hui encore parlée par sept millions de personnes en Amérique du Sud.

La démographie indigène durant la colonisation est la suivante :

  • 1525 : 12 000 000 habitants à 20 000 000 habitants
  • 1553 (après la première phase de la conquête) : 8 200 000 habitants
  • 1575 (gouvernement du vice-roi Francisco de Toledo) : 8 000 000 habitants
  • 1586 : 1 800 000 habitants
  • 1754 : 615 000 habitants

La terrible chute de population, enregistrée à partir de 1575, correspond à la « pacification » définitive du Pérou et à la généralisation du travail forcé dans les encomiendas et les mines, où près de cinq millions d'indiens furent engloutis en moins d'un quart de siècle. Notons l’arrivée des esclaves africains, utilisés dans les mines de Potosí, car l'hécatombe dans la population indigène affecte les autres secteurs d'activités tels que l'agriculture et l'élevage.

Les empereurs incas

L'empereur Pachacutec maniant la fronde (manuscrit de Guaman Poma).

La liste des empereurs incas s'appelle la capaccuna[11] (en quechua les plus puissants parmi les êtres humains). Avant Viracocha Inca les empereurs incas sont semi légendaires et les dates de leurs règnes sont incertaines.

Les rois de Vilcabamba

Entre 1533 et 1572 une partie des fils de Huayna Capac se révolte contre les Espagnols et se réfugie dans la région de Vilcabamba. Leur pouvoir restera localisé aux alentours de ce centre de résistance.

Religion

Le culte du Soleil

Forteresse de Sacsayhuaman, surplombant la capitale de l'Empire: Cuzco

Dans les Andes, de nombreuses communautés se réclamaient originaires ou descendantes de tel lieu sacré, de telle étoile ou de tel animal. C'est dans ce contexte qu'à partir du XVe siècle, les Incas se veulent être les fils du soleil (appelé Inti ou Tahuantinsuyu en quechua). Pour leurs contemporains, les victoires militaires et la politique éclairée des souverains incas semblent confirmer cette origine merveilleuse. Les Incas imposent donc le culte du soleil comme culte officiel dans l'empire : l'idole solaire côtoiera la myriade de divinités adorées dans l'empire. Il ne s'agit pas pour autant d'un culte monothéiste mais plutôt d'un animisme d'État.

Pour instituer le culte, les Incas bâtissent des temples dédiés principalement au soleil. Le plus célèbre de tous est le Coricancha (enclos d'or en quechua), temple du Soleil de Cuzco. Ce temple, principal dans l'empire, servait aussi de lieu de culte à d'autres entités divines comme Mama Quilla, la Lune, et illapa, divinité de la foudre, de l'éclair et du tonnerre.

Le temple du Soleil à Cuzco, véritable saint des saints de l'empire, n'a pas subsisté aux ravages de la conquête. Il n'en reste aujourd'hui que quelques descriptions ainsi que quelques murs témoins de la splendeur de l'ouvrage. Il fut construit avec des pierres de taille s'ajustant parfaitement les unes dans les autres, sans ciment. Sa circonférence faisait plus de 365 mètres. À l'intérieur du temple trônait, entre autres trésors, un disque d'or représentant le Soleil ainsi qu'une représentation du Panthéon Inca. Il s'y trouvait également un jardin sacré où tous les éléments de la nature étaient représentés sous la forme de statuettes entièrement en or, métal symbolique du soleil.

En signe d'allégeance ou de véritable vénération, les peuples soumis par les Incas bâtirent dans leurs provinces de nombreux lieux de culte du soleil. Certains sont encore visibles de nos jours, ils témoignent de l'extension géographique du culte. Au Pérou, on trouvera le temple de Vilcashuaman. Près du plus haut sommet du Pérou, le Huascarán, se trouvait un temple où avaient lieu des sacrifices. En Bolivie, un temple du Soleil avait aussi été érigé sur la isla del Sol du lac Titicaca. Une fois par an, un lama est immolé. La tête et les pattes de l'animal sont enterrées sur une colline de l'île du soleil en plein lac Titicaca. À Caranqui, Équateur, se trouve un temple qui autrefois contenait des jarres pleines d'or et d'argent.

La principale fête de l'empire était l'Inti Raymi. Elle se déroulait le 21 juin, solstice d'hiver et jour le plus court dans l'hémisphère sud. En remerciement de toutes les bonnes choses de l'année précédente, elle servait également à demander la protection du soleil pour les semences qui allaient commencer bientôt.

Pour l'office du culte, les chroniqueurs nous rapportent qu'un tiers des terres cultivées dans les communautés étaient attribuées au Soleil. La mise en culture de ces terres constituait à la fois une forme de culte et une forme d'imposition économique.

Adoration d'autres divinités

Inca Garcilaso de la Vega nous rapporte que Viracocha aurait été le véritable dieu des Incas, le Soleil étant quant à lui une divinité de vitrine dans les Andes animistes. Mais nous savons aujourd'hui que le culte du Soleil a en fait peu à peu remplacé le culte de Viracocha, plus ancien. Viracocha est un dieu antérieur aux Incas, commun à plusieurs cultures pré-incas. Son culte serait apparu entre 700 et 1200 après J.C., en premier dans la culture Huari. De nombreuses légendes incas sont directement inspirées de légendes d'autres cultures, par exemple de Tiahuanaco, et de même le culte de Viracocha fut adopté par les Incas.

L'Empire inca se composant d'une mosaïque de peuples qui n'ont pas forcément été détruits ou réduits en esclavage, certains cultes locaux ont pu perdurer sans pour autant que le peuple originaire de Cuzco ne les adopte. Un autre cas flagrant est celui de Pachacamac : c'est un dieu de la côte centrale du Pérou dont les origines sont incertaines, mais le culte était en tout cas antérieur même à celui de Viracocha. Le plus grand temple connu consacré à ce dieu s'appelle lui-même Pachacamac et remonte à l'époque de la culture Lima. Le culte serait probablement apparu entre l'an 300 et l'an 600. C'est cependant avec la culture Ishmay, civilisation locale qui se situait entre les fleuves Rimac et Lurin (1000-1450 après J.C.), que le site de Pachacamac connaît son apogée.

Durant les premiers siècles de domination inca, le dieu Inti n'était donc pas vénéré et les différents peuples semblaient disposer d'une certaine liberté de culte. Ce n'est qu'au cours du XVe siècle, sous le règne de Pachacutec qu'apparut le culte du Soleil, et celui-ci fut rapidement promu au détriment des autres cultes. L'Inca aurait fait brûler de nombreux temples de Viracocha et bâti les premiers temples du Soleil. Cependant, le culte de Viracocha demeura largement dans les mémoires et continue même d'exister encore aujourd'hui.

Culte aux Huacas

Lorsque les Incas imposent le culte du Soleil, ils « destituent » les dieux locaux mais n'interdisent pas l'exercice des croyances animistes qui dans l'ensemble conforte et renforce le culte du Soleil qui se pose en clé de voûte du système. Parmi les croyances tolérées figure le culte aux Huacas. Dans la langue Quechua, le terme Huaca peut désigner tout ce qui sort de l'ordinaire et par extension, cela désigne tout ce qui est susceptible de faire l'objet d'un culte dans le contexte animiste. Les huacas sont des personnages, ou un lieu de l'espace géographique (comme une montagne, une rivière ou même un arbre), sacrés ou divins, associés à une divinité particulière, plus exactement des lieux où réside un esprit, comme dans toutes les religions animistes. Il en existait partout sur le territoire inca. Ces sites sont parmi les lieux saints les plus importants pour la population de l'empire inca. De nombreux sacrifices y étaient pratiqués, quotidiennement, saisonnièrement, et annuellement, pour satisfaire ces dieux. Sacrifices et intermédiaires permettaient aussi aux chefs spirituels de la communauté de communiquer avec les huacas (les esprits), afin d'obtenir des conseils ou de l'aide.

Prêtres et « femmes choisies »

Les prêtres vivaient dans tous les temples et autres sanctuaires religieux importants. Ils remplissaient les fonctions de devins, sorciers, et médecins. Le titre de prêtre en chef à Cuzco était Villac umu. Celui-ci était marié et son autorité était en concurrence avec celle de l'Inca. Villac umu avait le pouvoir sur tous les temples et édifices religieux, et il pouvait nommer ou révoquer les prêtres.

Les « femmes choisies », appelées aclla (« vestales » ou, pour les Espagnols, « vierges du Soleil ») étaient au service du Dieu-Soleil (Intip-aclla) ou de l'Inca (Incap-aclla). Elles devaient suivre une formation particulière et seules les plus qualifiées étaient choisies dès leur plus jeune âge. Elles vivaient dans la aclla-huasi (« maison des aclla ») et consacraient la plupart de leur temps à tisser les vêtements portés par l'Inca et les prêtres.

Les princesses de sang royal étaient les Nustas, et l'une d'entre elles était appelée à devenir la Coya, l'épouse principale de l'Inca.

Divination

Feuilles de coca

La divination tenait une place prépondérante dans la civilisation inca. Avant chaque action, on faisait appel à celle-ci et rien d'important ne pouvait être entrepris sans avoir auparavant consulté les auspices. La divination était utilisée aussi bien pour diagnostiquer des maladies que pour prédire le déroulement des batailles, exorciser ou punir un crime. La divination permettait aussi de déterminer quels sacrifices devaient être faits et à quels dieux. Les Incas croyaient que la vie était contrôlée par des forces invisibles. Pour les représenter, les prêtres avaient recours à la divination.

Il existait plusieurs méthodes de divination : on pouvait observer des araignées se déplacer ou analyser la disposition que les feuilles de coca prennent sur une assiette plate. On pouvait boire aussi de l'ayahuasca qui a des effets hallucinogènes en affectant le système nerveux central. Cette boisson permettait d'entrer en contact avec des puissances surnaturelles. Des prophéties pouvaient être aussi faites à partir de l'étude des poumons d'un Lama blanc sacrifié.

Offrandes et sacrifice

Les sacrifices et offrandes étaient quotidiens, dédiés aux dieux ou aux huacuas, ils rythmaient la vie du peuple. Les Incas offraient certaines choses qu'ils considéraient honorables aux yeux des dieux, surtout à la Pachamama, la Terre-Mère. Ces offrandes pouvaient prendre la forme d'épis de maïs ou de feuilles de coca entre autres.

Les sacrifices d'animaux

À chaque occasion importante, on offrait un sacrifice, l'animal le plus utilisé était un lama. Beaucoup de sacrifices étaient quotidiens afin de célébrer le culte du soleil.

Les sacrifices humains

Les sacrifices humains ne se faisaient que lors de périodes de grands troubles, lorsque l'Inca était malade ou mort, par exemple, ou lors de catastrophes naturelles. L'objectif était alors d'apaiser le ou les dieux.

Les personnes, hommes, femmes ou enfants offerts en sacrifice devaient être en bonne condition physique et de parfaite constitution. Elles étaient parfois prises parmi les peuples défaits, considérées comme une partie du tribut, ou directement parmi la noblesse de Cuzco.

Selon la légende, une petite fille de dix ans, Tanta Carhua, avait été choisie par son père pour être sacrifiée à l'empereur Inca. L'enfant, supposée physiquement parfaite, fut donc envoyée à l'empereur à Cuzco où des fêtes et des parades étaient données en l'honneur de son courage. Elle a été enterrée vivante dans une tombe des montagnes andines.

Les enfants, considérés purs, rencontraient l'empereur et des célébrations étaient faites en leur nom. Selon les croyances des incas, l'enfant sacrifié devenait un dieu une fois emporté par la mort. Avant le sacrifice, l'enfant buvait de la chicha (un alcool) apparemment pour atténuer la perception de ses sens. Pour l'honorer, les prêtres conduisaient des cérémonies qui l'accompagnaient tandis que son esprit quittait la terre. L'enfant recevait alors un rude coup derrière la tête, d'une arme contondante, mettant fin à ses jours. Il était peut-être aussi, parfois, enterré vivant. La plupart du temps un seul enfant était nécessaire pour le sacrifice, mais on a retrouvé des tombes de trois ou quatre enfants sacrifiés simultanément.

C'est ce type de rite qui fut par exemple utilisé pour calmer les dieux, lors d'une éruption volcanique à Arequipa : la surnommée Juanita fut sacrifiée au sommet du volcan Ampato, il y a plus de 500 ans. C'était une jeune fille de douze ou treize ans appartenant à la haute noblesse de Cuzco comme en témoigne la richesse de ses parures. Un cortège cérémonial partit de Cuzco pour rejoindre Arequipa dans le seul but de ce sacrifice. Préservés par la glace, la jeune fille et les objets qui l'accompagnaient furent retrouvés presque intacts en 1995 et reposent désormais au musée Santuarios Andinos d'Arequipa.

Le même genre de rites est attesté dans d'autres sociétés précolombiennes, mais ne peut être comparé aux sacrifices de masse aztèques.

Décès de l'Inca

Pour escorter l'Inca dans son voyage dans l'autre monde, deux de ses femmes, un serviteur et un guerrier étaient sacrifiés le jour de sa mort. Prétendument volontaires, ils étaient choisis dès leur plus jeune âge.

Société

Une société hiérarchisée

La hiérarchie dans l'empire inca reprend l'organisation traditionnelle des communautés andines. L'Inca est à la fois chef de son clan et souverain de tout l'empire. L'organisation communautaire est à la base de la structure de l'empire. Dans de nombreux cas, l'Inca conquérant veille à ne pas bousculer l'organisation traditionnelle des populations à assimiler et laisse en place les autorités traditionnelles et leur confie des instructeurs du clan inca pour les informer des lois de l'empire et les instruire dans la religion officielle. Ces autorités locales étaient donc encadrées et rendaient comptes à des supérieurs hiérarchiques qui tous étaient membres du clan Inca.

D'une manière générale, il existait trois classes : d'une part la classe laborieuse constituée des paysans et artisans, d'autre part la classe de gouvernance locale et enfin au sommet, la classe dirigeante de souche inca qui tenait toutes les rênes de l'empire. Cette classe dirigeante était organisée comme un clan ordinaire dont les membres étaient appelés aux plus hautes fonctions au sein de l'empire, qu'elles soient religieuses, militaires ou administratives.

Cette société était donc basée sur un système de castes et on ne pouvait que très difficilement et exceptionnellement changer de rang. Un individu de la classe laborieuse pouvait accéder à la classe dirigeante suite à un exploit militaire ou grâce à quelque autre mérite. Il arrivait, dans un but politique, que des dirigeants coopératifs de peuples vaincus obtiennent des postes à responsabilités, souvent celui de Kurakas.

Organisation sociale suivant la tranche d'âge :

  • 1 – 9 ans : à partir de 5 ans, ils aident aux tâches ménagères.
  • 9 – 16 ans : tâches selon leurs capacités, s'occupent des troupeaux de lamas.
  • 16 – 20 / 20 – 25 ans : messagers, bergers des lamas, accompagnent les seigneurs comme pages ou serviteurs.
  • 25 – 50 ans : fondent un foyer avec deux obligations :
    • participer à la mit'a : la corvée, le peuple doit travailler les terres de l'État avant les siennes, filer et tisser leur laine et ce pendant des périodes limitées. Les produits sont ensuite placés dans des entrepôts d'État pour être en partie redistribués (selon les sources coloniales, 1/3 des terres et des troupeaux appartenaient à l'État, 1/3 au culte et le tiers restant au peuple). À noter que pendant la mit'a l'État doit entretenir ses prestataires et se montrer généreux. Quant à la colonisation des régions éloignées (principe de fortification du royaume), elle s'accomplit grâce à des migrations forcées appelée Mitimaq (Mitimae)
    • effectuer le service militaire aux postes frontières ou comme réserviste.

L'administration de l'empire

L'empire est divisé en quatre régions : Chinchasuyu, Antisuyu, Cuntisuyu et Collasuyu, comme était divisée la ville de Cuzco en quatre « districts ». Les grandes zones sont elles-mêmes sous divisées en provinces, elles-mêmes sous divisées en des structures plus petites jusqu'à ce qu'on arrive à des structures de quelques familles.

Pour arriver à contrôler cet immense empire, de nombreuses voies existaient pour relier entre elles toutes les villes de l'empire et permettre à l'empereur d'exercer son contrôle jusqu'aux confins du pays. Des représentants de l'autorité de l'Inca sont présents à tous les niveaux de la structure administrative. Pour faciliter la communication, des voies sont réservées aux messagers impériaux et voyageurs officiels. Au moins 25 000 km de ces voies royales, parfois larges de 7 m, ont été conçues pour les piétons[12] et les caravanes de lamas. La plupart étaient pavées et des auberges se trouvaient tout le long de ces routes.

Les incas avaient installé, le long de ces voies de communication, des tampos ou caravansérails, prêts à accueillir à tout moment les voyageurs. Grâce à un système de « coureurs à relais », les chasquis, ils envoyaient des messages avec une rapidité étonnante au coins les plus éloignés de l'empire long de plus de 5,000 km.

Politique extérieure

Les conquêtes se faisaient soit pacifiquement, alors les souverains conquis détenaient un certain pouvoir, soit elles se faisaient avec les armes, et le peuple vaincu était en partie déplacé dans une région inconnue de lui, avec sans autre choix que de survivre à son nouvel environnement et sans pouvoir dialoguer avec les autochtones. Ces peuples étaient remplacés par des Incas, qui fortifiaient l'empire, c'étaient les Mitimaes.

L'administration de l'empire se faisait à grande échelle et on pouvait décider de déplacer des populations dans un but économique ou politique. Le système de communication mis en place sous les Incas était d'une très grande efficacité et a permis la gestion de cet immense empire.

C'est ce qui fut une de ses faiblesses et au moment de l'arrivée des espagnols, beaucoup de ces peuples se révoltèrent aux côtés des conquérants.

L'écriture et les quipus

Exemple de quipu
Tocapus.

Alors que l'empire inca était très structuré et bureaucratisé, l'écriture n'y a apparemment pas existé.[13]

En revanche, un système de quipus a été mis en place. Les quipus sont des messages codés sous la forme de nœuds de différentes sortes sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs. Ces quipus servaient aux statistiques de l'État : recensement très précis (nombre d'habitants par âge et par sexe), nombre d'animaux, état des stocks, tributs payés et dus des différents peuples, enregistrement de l'ensemble des entrées et sorties de marchandises des entrepôts de l'État, etc... Seuls les administrateurs connaissaient la clé des quipus : c'étaient les quipucamayocs[14].

Il semblerait que les quipus aient aussi servi à notifier les grandes dates de l'Histoire et à consigner certains récits ou secrets religieux mais ceux-ci restent indéchiffrables de nos jours contrairement à certains quipus de statistiques.

Les récentes découvertes de Ruth Shady (en) sur le site de Caral ont démontré que les quipus étaient connus par les civilisations précolombiennes il y a près de 4 500 ans[15].

L'importance de l'agriculture

L'empire inca était une théocratie : l'empereur, l'Inca, était considéré comme un dieu vivant et le culte du soleil, de l'Inti dont l'Inca était la représentation sur terre, était un des piliers de l'empire. Un autre pilier était constitué par l'agriculture.

Terrasses et hydrologie

En matière agricole et hydraulique, les Incas avaient mis en place un système de canalisations assez complexe, dont on peut voir aujourd'hui une excellente manifestation à Ollantaytambo. Ils ont aussi hérité de très bons systèmes d'irrigation, légués par des cultures antérieures telles que les Nazca ou les Moches dans les parties littorales désertiques du territoire. Mais en matière agricole, c'est dans la façon d'exploiter les sols et de maîtriser un territoire apparemment inhospitalier que les Incas se sont illustrés : presque partout dans les parties andines, c'est-à-dire la majorité de leur territoire, les Incas ont développé des aqueducs, des canaux à étages longs de dizaines de km et des cultures en terrasse (les andenes), facilitant donc les récoltes et toutes les tâches agricoles. Une grande partie de ces cultures existe encore aujourd'hui et est toujours utilisée par les paysans et agriculteurs, les plus fameuses se situant dans la vallée sacrée des Incas ou près d'Arequipa. On suppose même que les Incas possédaient un véritable laboratoire agronomique, sur les terrasses de Moray : il s'agit de terrasses situées près de Cuzco, disposées en cercles concentriques, le centre du cercle étant le niveau le plus bas des terrasses. Les scientifiques modernes se rendirent compte que chaque niveau avait une température différente. Ceci aurait permis aux Incas d'étudier l'acclimatation des céréales, tubercules et autres plantes servant à leur alimentation. Ils purent faire des croisements et des améliorations de certaines familles.

L'organisation de l'agriculture

Environ 200 variétés de pommes de terre furent cultivées par les Incas et leurs prédécesseurs

De fait, la structure de base de l'empire était constituée par l’ayllu. Il s'agit d'une communauté villageoise dont les origines seraient une même famille regroupée. Un territoire lui appartenait qu'elle gérait comme bon lui semblait. Un kuraka était à la tête de l’ayllu.
Le Kuraka était chargé de la répartition des terres, qui se faisait sur un modèle de parts, entre chaque membre du village apte à travailler.

Beaucoup de variétés de maïs étaient connues des Incas

Les travaux agricoles étaient divisés en trois temps :

  • - la part de l'Inca et de la famille royale;
  • - celle de chaque détenteur de lopin de terre, pour subvenir aux besoins de sa famille;
  • - celle qui appartenait au village, afin de subvenir aux besoins des plus démunis. Un système d'entraide entre les familles était très développé. En plus des terres collectives, il existait des réserves qui permettaient de pallier le manque en cas de famine, ou quand venait une délégation de l'Inca.

Un autre devoir de chaque membre de la communauté consistait à s'occuper des travaux collectifs (comme l'entretien des canaux d'irrigation).

Ce système connaissait cependant des faiblesses : les kurakas abusaient parfois du système, s'enrichissaient et constituaient une nouvelle classe dont les privilèges étaient transmis par héritage.

Les types de culture

Un lama à Machu Picchu

À cette époque, l'agriculture était essentiellement une agriculture de montagne. La pomme de terre « inventée » au Pérou et de nombreux autres tubercules étaient les aliments de base. Ces végétaux sont sensibles et, les récoltes ne pouvant être garanties, des techniques de conservation étaient développées pour faire face à d'éventuelles années difficiles. Le quinoa, une graine (et non une céréale), est plus facile à cultiver, il pousse jusqu'à 4 000 m d'altitude. Une autre culture était répandue : celle du maïs. Bien que très apprécié, les conditions particulières pour sa culture limitaient sa production et le maïs se trouvait souvent réservé aux offrandes ou réservé pour les fêtes. Pour développer cette culture, de nombreuses terrasses (les fameuses andenes) furent construites dont certaines perdurent jusqu'à nos jours. Les Incas installèrent des réseaux d'irrigation comprenant canaux et aqueducs.

Autres plantes cultivées selon les régions : des tomates, des arachides, des haricots, des piments, des ananas, le cacao, etc. ainsi que la coca, très importante pour le peuple inca puisqu'elle était utilisée dans toutes les cérémonies.

Enfin, en ce qui concerne l'élevage, viande et laine provenaient essentiellement des lamas et alpagas.

Économie Inca

L'économie est fondée sur la gestion de la main-d'œuvre, sur l'échange d'énergie humaine, sur une sorte de collectivité du travail et nullement sur des échanges de biens ou sur une possession collective des biens. La richesse était liée non pas à la possession des biens mais à l'accès à la main-d'œuvre pour la production de la communauté. Le pauvre étant celui qui possède peu de liens de parenté.

Au sommet de l'organisation économique se trouve l'Inca qui se repose sur les organisations ethniques et leur économie de redistribution mais en gérant un système de redistribution à un niveau supérieur. Il y avait donc une redistribution au niveau local autour du groupe ethnique mais aussi, une redistribution bien plus vaste, au niveau de l'empire. L'Inca s'en chargeait à partir des réserves. Pour opérer ce travail, on faisait appel à des mitas (transporteurs). L'empire organisait donc aussi la mita.

La répartition des terres ethniques semblait liée à la redistribution, puisque chaque année, elle faisait l'objet d'un pacte ou d'une négociation. Grâce aux principes de la redistribution et de l'échange d'énergie humaine, les Incas purent entreprendre de nombreuses constructions, créer des greniers supplémentaires, un réseau de routes, des centres administratifs ...

Arts et sciences

Voir l'article détaillé : Art inca

Terrasses de Písac

En sciences, les Incas ont acquis beaucoup de connaissances dans certains domaines tels que les mathématiques, basées sur un système quadridécimal (base 40) et non décimal, ou l'astronomie. Capables de voir les solstices ou équinoxes, leur calendrier à la fois lunaire et solaire leur permettait de gérer les cycles agricoles.

Les connaissances incas étaient également remarquables en médecine, étant dans certains domaines en avance par rapport aux connaissances européennes. L'utilisation de nombreuses plantes leur permettait de guérir de nombreuses maladies et de soulager diverses souffrances, comme par exemple la quinine pour traiter la malaria. Ils avaient une très bonne connaissance des plantes et de leurs bénéfices. Les Incas pratiquaient également la chirurgie, notamment les trépanations crâniennes (on a retrouvé dans des nécropoles des incas, un ou plusieurs crânes trépanés); ils utilisaient la coca comme anesthésiant.

Ruines incas de Písac

Les Incas étaient d'excellents architectes. Leurs constructions sont imposantes et ingénieuses, souvent orientées à des fins utilitaires. Le nombre de bâtiments et autres constructions réalisés est vraiment élevé. La forme trapézoïdale souvent donnée aux portes et fenêtres des temples permet à l'édifice de résister beaucoup mieux aux mouvements des plaques terrestres, provoquant des tremblements de terres, très fréquents dans ces régions. En s'installant à Cuzco, les espagnols ont d'ailleurs repris comme fondation de leur bâtiments les restes des temples incas. Lors des nombreux séismes, les constructions ou fondations incas tenaient généralement mieux que les constructions espagnoles.

Mur inca à Cuzco

Les Incas utilisaient divers styles architecturaux, mais le plus connu est sans conteste celui utilisé par exemple pour le temple du Soleil de Cuzco ainsi que beaucoup d'autres bâtiments d'importance : le matériau principal était la pierre mais ils n'utilisaient pas de mortier pour les joindre entre elles. De grandes pierres polygonales étaient alors utilisées, s'emboîtant parfaitement les unes dans les autres sans laisser le moindre espace vide. On peut voir encore de nos jours de nombreux exemples de cet art architectural, parmi lesquels Sacsayhuamán la forteresse de Cuzco, ou encore les impressionnantes ruines d'Ollantaytambo.

Les Incas améliorèrent le réseau laissé par la civilisation Huari, qui leur permit de sillonner l'ensemble de l'empire rapidement malgré le terrain accidenté. Le plus célèbre exemple de ces routes est le « Qhapaq Ñan » : c'était l’axe principal du projet économique et politique de l’empire inca, long de plus de 6 000 kilomètres. Son tracé principal joint les villes de Pasto en Colombie, Quito et Cuenca en Équateur, Cajamarca et Cuzco au Pérou, l’Aconcagua en Argentine et Santiago du Chili. C'était un élément majeur pour le contrôle de l'empire et les déplacements militaires. Des auberges (tambos) tous les 20 ou 25 km, des postes de garde et des ponts se trouvaient le long de ces routes, larges parfois de 7 m et parfois pavées. Il ne fallait aux chaskis, les coursiers de l'empire, qu'une semaine pour atteindre Quito, capitale actuelle de l'Équateur depuis Cuzco. Un réseau secondaire de routes transversales, long de plus de 45 000 kilomètres, reliait le Qhapaq ñan à la côte et au bassin amazonien.

Parmi leurs autres constructions figurent des ponts de corde suspendus à l'aide de tiges de cabuya allant jusqu'à cent mètres, des relais de poste, des aqueducs, des silos, des forteresses, des temples, des palais, les andenes, etc.

Panorama des ruines de Sacsayhuamán


Notes et références

  1. voir page 52 in An Inca account of the Conquest of Peru, Diego de Castro Yupangui (traduction de Ralph Bauer), University Press of Colorado, 2005
  2. Voir pages 56-60 in The Incas: new perspectives, Gordon Francis McEwan, ABC-CLIO, 2006
  3. Voir page 269 et suivantes in Reading Inca history, Catherine J. Julien, University of Iowa Press, 2000
  4. Voir page 103 in The sacred landscape of the Inca: the Cusco ceque system, Brian S. Bauer, University of Texas Press, 1998
  5. Voir pages 81-82 in Indians of the Andes: Aymaras and Quechuas, Harold Osborne, Routledge, 2004
  6. Voir le site des explorateurs et des chercheurs du Gran Païtiti et le livre de Thierry Jamin L'Eldorado Inca : À la recherche de Païtiti (Hugo et Cie, 2006, (ISBN 2755600985))
  7. Voir page 180 in The Incas: new perspectives, Gordon Francis McEwan, ABC-CLIO, 2006
  8. Voir page 20 in Shadows of empire: the Indian nobility of Cusco, 1750-1825, David T. Garrett, Cambridge University Press, 2005
  9. Voir pages 190-94 in 100 Decisive battles: from ancient times to the present, Paul K. Davis, Oxford University Press, 2001
  10. Voir pages 911-12 in The Cambridge history of the native peoples of the Americas, Cambridge University Press, 2000
  11. Voir page 123 in Narrative of the Incas, Juan de Betanzos (traduction de Roland Hamilton & Dana Buchanan), University of Texas Press, 1996
  12. Les populations ne connaissant pas la roue.
  13. L'explorateur Thierry Jamin prétend que le mot quechua qelqa, qui signifie « écriture », fait référence à une écriture inca perdue.
  14. Voir pages 36-40 in Handbook of Inca mythology, Paul Richard Steele & Catherine J. Allen, ABC-CLIO, 2004
  15. Voir pages 130-31 in Tradición andina: Edad de oro, Teodosio Chávez C., Israel Chávez S. & Nadia Chávez S., T Chavez C, 2007

Voir aussi

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Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Les Incas, Alfred Métraux, Seuil, coll. Points Histoire, 1983, (ISBN 2020064731), 190 p.
  • Histoire des Incas, Franklin Pease G.Y., Maisonneuve et Larose, 1995, (ISBN 2706811382), 187 p.
  • La Découverte et la Conquête du Pérou d'après les sources originales, Albert García, Libr. C. Klincksieck, 2000, (ISBN 2252018011), 778 p.
  • Le secret des Incas. Un peuple en guerre contre le temps, William Sullivan, Éd. du Rocher, 2000, (ISBN 2268035336), 266 p. (La civilisation inca par le prisme de sa pensée religieuse)
  • Les Incas : énigmes et mystères, Didro, Les mystères de l'histoire, 2001, (ISBN 2910726258), 220 p.
  • Les Incas, Henri Favre, PUF, Que sais-je ?, huitième édition mise à jour, 2003, (ISBN 2130532977), 127 p.
  • Les Voyages d'Alix, les Incas de Jacques Martin et Jean Torton, Casterman, 2006.
  • La conquête des Amériques au XVIe siècle, Éric Roulet, 2000, PUF, Que Sais-je ?, Paris.

Fictions en pays inca


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