Ile Seguin

Ile Seguin

Île Seguin

Île Seguin - ancienne usine et siège social historique Renault construite par Louis Renault en 1919.

L'île Seguin est une île sur la Seine, dans l'ouest de la région parisienne. Située entre Boulogne-Billancourt sur sa rive droite et Sèvres sur sa rive gauche, juste en aval de l'île Saint-Germain, face à Meudon, elle fait partie de la commune de Boulogne-Billancourt. Elle abrita des années 1920 à 1992, une usine Renault de construction automobile qui couvrait la quasi-totalité de l'île. Les bâtiments industriels ont été rasés en 2004/2005 et le site est en attente d'une réaffectation.

Sommaire

Histoire

Avant Renault

L'ile connait une premier reconnaissance historique à travers la création de Versailles. En effet, l'ile se situe alors sur la nouvelle route qui relie Versailles à Paris et devient donc un lieu fréquenté par l'aristocratie.

Appelée île de Sève, le roi Louis XV en fait l'acquisition en 1747 pour ses filles[1]. Devenue l'île Madame, elle est revendue à une blanchisserie avant la Révolution, avant de revenir en 1790 dans le giron de l'État, la blanchisserie ayant été nationalisée[1]. Brève propriété d'un banquier en 1793 qui meurt quelques mois plus tard[1], elle est acquise en l'an II (1794) par un chimiste, Seguin, qui lui laissera son nom, pour y appliquer une nouvelle méthode pour tanner le cuir[1]. Elle comporte alors essentiellement des tanneries et des blanchisseries.

Durant la Belle Époque, l'île Seguin sert aux loisirs : canotage, tir aux pigeons, pêche à la ligne[1].

La période de l'usine Renault

Elle devient la propriété de Louis Renault entre 1919 et 1946.

Elle a abrité une partie de l'usine Renault qui a fait connaître cette île. La construction de cette usine a eu lieu entre 1929 et 1934. Complètement autonome, l'usine possédait sa propre centrale électrique et plusieurs sites d'essais dont une piste souterraine ainsi qu'un pont d'embarquement pour transporter les véhicules par voie fluviale. C'est alors la plus grande usine de France, avec plus de 30 000 employés et elle deviendra vite un bastion du syndicalisme. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle subit plusieurs bombardements alliés. L'entreprise est nationalisée à la mort de Louis Renault.

Dans les années cinquante elle est l'usine symbole de la croissance et de la modernité de l'industrie française, quand la Régie Renault lance la fabrication en grande série de la populaire 4CV.

La fermeture de l'usine est annoncée en 1989. La dernière voiture, une super-cinq, sort le 31 mars 1992. Le nettoyage des bâtiments a commencé presque immédiatement mais ce qui posa le plus de problème fut l'énorme chantier de désamiantage et de dépollution du sol. La démolition des bâtiments de l'usine Renault se trouvant sur l'île a démarré le 29 mars 2004 et s'est achevée le 8 mars 2005.

L'usine Renault s'étendait en fait sur la rive droite de l'île à Boulogne-Billancourt (le Trapèze), sur l'île Seguin et sur la rive gauche de l'île à Meudon (Bas Meudon).

Ponts

Le pont Daydé et le pont Seibert de part et d'autre de l'Île
Articles détaillés : Pont Daydé et Pont Seibert.

Du temps de l'usine, l'île était accessible par deux passerelles métalliques (un pont suspendu fabriqué par Daydé en 1928 la reliait avec la rive droite et un pont en poutre-treillis fabriqué par Seibert en 1931 avec la rive gauche).

Un nouveau pont, le pont Renault, sera inauguré en 2009.

Projets pour l'île

Depuis la fin des années 1990, plusieurs idées d'aménagement furent évoquées et des projets architecturaux ont été proposés mais aucun n'a abouti à ce jour.

L'île Seguin a été achetée 43 millions d'euros à la régie Renault par une société anonyme d'économie mixte (SAEM) dans laquelle la ville de Boulogne est largement majoritaire (64 %) à côté du département des Hauts-de-Seine (10 %) et de la Caisse des dépôts et consignations (15 %).

L'ancien projet de François Pinault

L'île a fait l'objet d'un concours d'urbanisme et sur une partie de l'île, un musée d'art contemporain devait être réalisé par le milliardaire François Pinault avec un bâtiment de l'architecte Tadao Andō, proposé dès 1999. François Pinault a officiellement renoncé à son projet le 10 mai 2005 dans une déclaration faite au journal Le Monde[2], et justifiant son choix par la longueur des délais administratifs et des tensions locales pour la réalisation du projet. Pinault a donc décidé de réaliser son musée au Palazzo Grassi de Venise, dont le projet s'est rapidement mis en place, avec l'aide de la municipalité vénitienne, et l'extension possible dans le bâtiment de la Douane de Venise.

Projet Façade-enveloppe

Après de nombreux projets avortés, un nouveau plan est mis en place par la société G3A, filiale de la Caisse des dépôts et consignations dirigée Jean-Louis Subileau. Le projet consiste à entourer l'île d'une «façade-enveloppe» qui aurait pour but de «rappeler la mémoire ouvrière» du site en échos à la façade construite par l'architecte Laprade. Ce packaging urbain vise à habiller les 175 000 m2 prévus sur l'île. L'objectif est d'associer, autour d'un jardin de 4 hectares, une cité des arts, un pôle d'innovation scientifique dédié à la santé et une cité internationale dotée d'une résidence de chercheurs et d'artistes et d'un centre de rencontres.

En octobre 2004, c'est le projet de l'équipe Arm Poitevin-Reynaud, Stéphane Maupin et Jérôme Sans qui a été choisi pour la «façade-enveloppe». L'installation de l'Institut national du cancer, d'un hôtel quatre étoiles par Cogédim-Intercontinental, et de logements pour des chercheurs devait s'achever avant 2009. L'Université américaine de Paris souhaitait aussi s'y installer.

Projet Culturel

Très critique sur ce projet, autant en termes de densification excessive qu'en termes de programmation (pas de chercheurs mais uniquement des administrations), le député-maire de la ville, Pierre-Christophe Baguet, propose à l'occasion des élections municipales de 2008 un nouveau projet intitulé l'« île des Deux Cultures »[3],[4] et soutenu par le président du département Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian et son prédécesseur Nicolas Sarkozy[4]. Ce nouveau projet abandonne l'idée de départ de mêler institutions culturelles (création d'une scène de musiques actuelles de 4 000 m2) et scientifiques (installation du siège du CNRS, de l'INSERM et de l'Institut national du cancer). Le projet du campus de l'Université américaine de Paris sur 20 000 m2 est également en question, notamment en raison du désengagement d'un des partenaires, la New York University[3]. Le nouveau projet soutenu par Pierre-Christophe Baguet propose en revanche une île Seguin « ouverte aux Boulonnais » et se développant autour d'un jardin de sculptures de 4 000 m2 et 110 000 m2 d'activités et de service. L'arrivée de sociétés de l'industrie culturelle et de restaurants est souhaitée, notamment pour générer des revenus de la taxe professionnelle, à l'inverse des institutions précédemment envisagées. Le 22 avril 2008, Jean-Louis Subileau, directeur de la SAEM qui promouvait le précédent projet, est démis de ses fonctions par le maire Pierre-Christophe Baguet, président de la SAEM[4]. De nombreuses réactions paraîtront alors dans la presse pour défendre ce projet alternatif ou attaquer l'actuel, l'île Seguin ayant été un enjeu majeur lors des élections municipales de 2008 et potentiellement de 2014[4]. Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine a annoncé vendredi 16 janvier 2009 le lancement des études concernant les trois premiers projets de la future « Vallée de la Culture »[5]. Le 9 juillet 2009, Jean Nouvel est désigné pour réaménager l'île Seguin en « île de tous les arts »[6].

Lien connexe

Liens externes

Bibliographie

  • l'Ile Seguin. Gilbert Hatry .Editions Jcm.


Références et notes

48°49′25.61″N 2°13′59.67″E / 48.8237806, 2.2332417

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