Hypathie

Hypathie

Hypatie d'Alexandrie

Portrait imaginaire d'Hypathie d'Alexandrie

Hypatie d'Alexandrie (en grec ancien Ὑπατία / Hypatia, v. 370415) est une mathématicienne et une philosophe grecque.

Son père Théon d'Alexandrie, dernier directeur du Musée d'Alexandrie, est éditeur et commentateur de textes mathématiques. Il éduque sa fille en l'initiant à la mathématique et à la philosophie. Elle a peut-être dirigé l'école néoplatonicienne d'Alexandrie.

Sommaire

Travaux et vie

Pour Michel Tardieu et Pierre Chuvin[1] nous avons une "image tripartite de la philosophie hypatienne" : philosophie générale, sciences et vertu pratique. a) Philosophie générale. Hypatie n'est pas une cynique parlant dans les rues, elle dispense un enseignement public, aux frais ou au service de l'Etat, dans les années 390, à Alexandrie. Elle explique "Platon ou Aristote ou tout autre philosophe" (selon Damascios). L'assistance à ses cours est libre. D'autre part, Hypatie donne sans doute des séances privées (hidia), en cénacles, et peut-être chez elle, auxquelles assistaient Synésios et ses condisciples. Cela explique que Cyrille, en poste depuis 412, ne se soit rendu compte qu'en 414 ou 415 de la popularité d'Hypatie. b) Sciences. Hypatie connaît les mathématiques, l'astronomie. c) Vertu pratique. Hypatie porte sur elle "l'anneau de continence" (selon Damascios). Elle pratique la théurgie.

Hypatie fait ses études de sciences, philosophie et éloquence à Athènes. Elle travaille aussi dans le domaine de l'astronomie et de la philosophie. Elle écrit des commentaires sur L'Arithmétique de Diophante [2], sur Les Coniques d'Apollonius de Perga et sur Les Tables de Ptolémée. Ses exposés publics à Alexandrie, où elle défend les thèses néoplatoniciennes (sans l'influence de Plotin) lui valent une grande renommée. Cependant aucun de ses travaux ne nous est parvenu, en particulier à cause de l'incendie final de la Bibliothèque d'Alexandrie ; ceci explique sa faible notoriété.

Synésios de Cyrène, un de ses élèves (avant 395) qui était aussi son ami et qui devint évêque de Ptolémaïs, la loue dans ses lettres (en 404-407) pour sa grâce (très belle, elle reste vierge d'après la légende) et lui demande des conseils pour construire un hydromètre, un astrolabe ou pour tracer des cartes géographiques. Il lui a écrit : "C'est pour vous seule que je négligerais ma patrie ; et si jamais je puis la quitter, ce ne sera que pour aller auprès de vous" ; et ailleurs : "Quand bien même nul souvenir ne resterait aux morts dans les enfers, moi je m'y souviendrais de ma chère Hypatie" (Lettre 24). Dans une lettre à son père, il dit d'elle « La philosophe si chère à Dieu et que nous ne saurions trop vénérer » (Lettre 17)[3].

L'historien chrétien Socrate le Scolastique rapporte dans son Histoire ecclésiastique (vers 440) :

« Il y avait à Alexandrie une femme du nom d’Hypatie ; c’était la fille du philosophe Théon ; elle était parvenue à un tel degré de culture qu’elle surpassait sur ce point les philosophes, qu’elle prit la succession de l’école platonicienne à la suite de Plotin, et qu’elle dispensait toutes les connaissances philosophiques à qui voulait ; c’est pourquoi ceux qui, partout, voulaient faire de la philosophie, accouraient auprès d’elle. La fière franchise qu’elle avait en outre du fait de son éducation faisait qu’elle affrontait en face à face avec sang-froid même les gouvernants.
Et elle n’avait pas la moindre honte à se trouver au milieu des hommes ; car du fait de sa maîtrise supérieure, c’étaient plutôt eux qui étaient saisis de honte et de crainte face à elle. »[4].

Denis Diderot lui consacre un article dans son Encyclopédie.

La mort d'Hypatie

Hypatia, Charles William Mitchell, 1885, Laing Art Gallery (Newcastle-upon-Tyne)

En mars 415, à 45 ans, elle meurt lapidée par des chrétiens fanatiques. Selon la thèse de Socrate le Scolastique (vers 440), les chrétiens lui reprochaient d'empêcher la réconciliation entre le patriarche Cyrille d'Alexandrie et le préfet romain Oreste à la suite de conflits sanglants entre diverses communautés religieuses d'Alexandrie. Selon la thèse du philosophe néoplatonicien Damascios (en 495), l'évêque aurait découvert par hasard, en passant devant chez Hypatie et en voyant la foule qui s'y pressait, la popularité de la philosophe. Toujours est-il qu'elle est arrachée à sa voiture, entraînée dans une église, siège patriarcal, consacrée à Saint Michel, appelée le Caeserium quand l'édifice était le centre du culte impérial à Alexandrie. Hypatie est déshabillée, tuée à coups de tessons, mise en pièces. Ses restes sont promenés par les rues et brûlés.

D'après Socrate le Scolastique, vers 440 :

« Contre elle alors s’arma la jalousie ; comme en effet elle commençait à rencontrer assez souvent Oreste, cela déclencha contre elle une calomnie chez le peuple des chrétiens, selon laquelle elle était bien celle qui empêchait des relations amicales entre Oreste et l’évêque. Et donc des hommes excités, à la tête desquels se trouvait un certain Pierre le lecteur, montent un complot contre elle et guettent Hypatie qui rentrait chez elle : la jetant hors de son siège, ils la traînent à l’église qu’on appelait le Césareum, et l’ayant dépouillée de son vêtement, ils la frappèrent à coups de tessons ; l’ayant systématiquement mise en pièces, ils chargèrent ses membres jusqu’en haut du Cinarôn et les anéantirent par le feu. Ce qui ne fut pas sans porter atteinte à l’image de Cyrille et de l’Église d’Alexandrie ; car c’était tout à fait gênant, de la part de ceux qui se réclamaient du Christ que des meurtres, des bagarres et autres actes semblables soient cautionnés par le patriarche. Et cela eut lieu la quatrième année de l’épiscopat de Cyrille, la dixième année du règne d’Honorius, la sixième du règne de Théodose, au mois de mars, pendant le Carême. »[4].

D'après Jean de Nikiou (Nicée), au VII° s. [5]:

« En ces temps apparut une femme philosophe, une païenne nommée Hypatie, et elle se consacrait à plein temps à la magie [théurgie, selon Michel Tardieu], aux astrolabes et aux instruments de musique, et elle ensorcela beaucoup de gens par ses dons sataniques. Et le gouverneur de la cité l'honorait excessivement; en effet, elle l'avait ensorcelé par sa magie. Et il cessa d'aller à l'église comme c'était son habitude.... Une multitude de croyants s'assembla guidée par Pierre le magistrat – lequel était sous tous aspects un parfait croyant en Jésus-Christ – et ils entreprirent de trouver cette femme païenne qui avait ensorcelé le peuple de la cité et le préfet par ses sortilèges. Et quand ils apprirent où elle était, ils la trouvèrent assise et l'ayant arrachée à son siège, ils la trainèrent jusqu'à la grande église appelée Césarion. On était dans les jours de jeûne. Et ils déchirèrent ses vêtements et la firent traîner (derrière un char) dans les rues de la ville jusqu'à ce qu'elle meure. Et ils la transportèrent à un endroit nommé Cinaron où ils brûlèrent son corps. Et tous les gens autour du patriarche Cyrille l'appelèrent 'le nouveau Théophile', car il avait détruit les derniers restes d'idolâtrie dans la cité.»

Postérité

Dans la littérature

Ouvrages

Cette liste comporte des poèmes, œuvres de fiction et analyses historiques des deux siècles derniers.

XIXe siècle
XXe siècle - maintenant
  • Mario Luzi, Livre d’Hypatie (Libro di Ipazia), théâtre, 1978
  • Alexandra Barriole, Hypatie, la lionne de l'apocalypse, La pensée universelle, 1987
  • Arnulf Zitelmann, Hypatia, École des Loisirs, Coll. Médium, 1989
  • Jean Marcel, Hypatie ou la fin des dieux, Leméac, 1989
  • Maria Dzielska, traduit en anglais par F. Lyra, Hypatia of Alexandria, (Revealing Antiquity, No. 8) Cambridge, MA: Harvard University Press, 1995 (1996 en livre de poche)
  • Marie-Florence Ehret, Hypatie, fille de Théon, Atelier Des Brisants, 2001
  • Loup d'Osorio, Hypathia, arpenteur d'absolu, L'Harmattan, 2005
  • Andrée Ferretti, "Renaissance en Paganie", L'Hexagone, 1987
  • Augusto Agabiti, Ipazia : la prima martire della liberta di pensiero, Ipazia, Ragusa, 1979;
  • J. Rougé, La politique de Cyrille d'Alexandrie et le meurtre d'Hypatie, in Cristianesimo nella Storia, 11/3, 1990, pp.485-504;
  • Silvia Ronchey, Ipazia, l'intellettuale, in Augusto Fraschetti (a cura di), Roma al femminile, Roma, Laterza, 1994, pp.213-258;
  • Silvia Ronchey, Filosofa e martire: Ipazia tra storia della chiesa e femminismo, in R. Raffaelli (a cura di) Vicende e figure femminili in Grecia e a Roma (Atti del Convegno di Pesaro, 28-30 aprile 1994), Ancona, Commissione per le Pari Opportunità della Regione Marche, 1995 pp. 449-465;

Ouvrages récents:

  • Antonio Colavito e Adriano Petta, Ipazia, scienziata alessandrina. 8 marzo 415 d.c., Lampi di Stampa, Milano 2004;
  • Aida Stoppa, Ipazia e la rete d'oro, in Aida Stoppa, Sette universi di passione, Colledara, Te, Andromeda éditrice, 2004, pp.20-34;
  • Umberto Eco, Baudolino, 2000.
  • Christiane Marciano-Jacob, Hypatia - Un phare dans la nuit - Editions du Lys 2008

Le personnage d'Hypatie apparaît également dans l'aventure de Corto Maltese, Fable de Venise, d'Hugo Pratt.

L'écrivain de romans policiers Olivier Gaudefroy utilise le personnage d'Hypatie dans une série d'enquêtes se déroulant au IVe siècle.

Le personnage d'Hypatie apparaît dans le roman de l'égyptien Yūsuf Zaydān (en) ‘Azāzīl (Le Caire, Dār al-Shurūq, 2008), construit comme les mémoires fictives d'un moine de Haute-Égypte. Le moine Hépa l'a connue durant son séjour à Alexandrie pour y étudier la théologie et la médecine et assiste à son exécution. Ce roman obtient l'International Prize for Arabic Fiction (en) 2009 en mars 2009.

Analyse de Thorp

Voici ce que dit John Thorp à ce sujet :

« Hypatie est l'héroïne idéale. Elle était charismatique ; elle mourut horriblement ; elle fut au centre d'un jeu compliqué de tensions politiques et religieuses ; et – la qualification la plus importante pour le statut de héros – en fin de compte nous savons très peu sur elle de façon claire et certaine. Une étoile qui brille, certes, mais vue à travers les brumes du temps et de l'oubli. Nos incertitudes invitent la construction d'une héroïne. L'un des principaux thèmes des études récentes sur Hypatie est précisément la diversité des interprétations de son histoire. Un livre italien, d'Elena Gajeri, portant le titre Ipazia, un mito letterario – « Hypatie, un mythe littéraire » suggère qu'Hypatie, telle que nous la connaissons, est une construction de l'imaginaire plutôt qu'une réalité de l'histoire. »

« Déjà dans l'antiquité tardive elle était une héroïne païenne pour avoir été massacrée par les chrétiens, ou encore une héroïne des ariens pour avoir été massacrée par les orthodoxes, ou encore une héroïne des chrétiens de Constantinople pour avoir été massacrée par les chrétiens intempérants d'Alexandrie. Plus récemment elle s'est vu traiter d’héroïne anticléricale, victime de la hiérarchie ; héroïne protestante, victime de l'église catholique ; héroïne du romantisme hellénisant, victime de l'abandon par l'Occident de sa culture hellénique ; héroïne du positivisme, victime de la conquête de la science par la religion ; et, tout dernièrement, héroïne du féminisme, victime de la misogynie chrétienne. Femme polyvalente ! »

« Vous avez donc, chez Hypatie, tous les éléments idéaux pour une histoire captivante : il y a le fait exotique, dans l'antiquité, d'une femme mathématicienne et philosophe ; il y a son charisme indéniable ; il y a l'élément érotique fourni par sa beauté et par sa virginité ; il y a le jeu imprévisible des forces politiques et religieuses dans une ville qui a toujours connu la violence ; il y a la cruauté extraordinaire de son assassinat ; et, en arrière-plan, le sentiment profond d'un changement inexorable d'ère historique. De plus il y a notre manque d'informations claires et précises sur elle, ce qui permet aux fabricants de légendes de remplir les lacunes comme ils veulent » [6].

Au cinéma

Le film Agora de Alejandro Amenábar s'inspire de la vie et de la mort d'Hypatie.

L'École d'Athènes

Détail de l'École d'Athènes, une référence à Hypatie ?

Une histoire souvent racontée, mais non prouvée, veut que Raphaël l'ait représentée dans une première version de son tableau L'École d'Athènes. Lorsqu'un des cardinaux aurait examiné le tableau et su que la femme représentée au centre et en bas était « Hypatie, la plus fameuse des membres de l'École d'Athènes », il aurait souhaité qu'elle en soit effacée. Il aurait ordonné : « Enlève-la. La foi ne permet de rien savoir sur elle. À part cela, l'œuvre est acceptable ». Raphaël l'aurait retirée, mais une référence lui en serait restée du fait de son remplacement par la figure efféminée de della Rovere, un neveu du pape Jules II[6].

Notes et références

  1. Pierre Chuvin, Chronique des derniers païens, Les Belles Lettres, 2009, p. 366-367.
  2. (en) Oser, Lynn M., Women in Mathematics, Cambridge, (1974) indique que « Une portion de son traité original Sur le canon astronomique de Diophante a été trouvé au XVe siècle dans la bibliothèque du Vatican ; il est probable qu'il y ait été amené après la chute de Constantinople aux Turcs. » (p.27) Lire en ligne.
  3. Hymnes de Synésius de Cyrène, Prolégomènes, trad. Mario Meunier, 1947.
  4. a  et b Socrate le Scolastique, Histoire Ecclésiatique (vers 440), VII, 14, traduction par Romain, élève d'hypokhâgne [lire en ligne]
  5. Jean de Nikiou, trad. an. : Chronicle, 84, 87–103 (online version) [1].
  6. a  et b A la recherche d'Hypathie, Allocution par John Thorp (Université de Western Ontario), Association canadienne de philosophie,2004 .

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Sources
  • Socrate le Scolastique, Histoire ecclésiastique (vers 440), VII, 13-15.
  • Damascios, Vie d'Isidore [de Gaza] (495), fragments in Photius, Bibliothèque, Cod. 242. Trad. : La vie d'Isidore ou Histoire de la philosophie, traduit par Anthelme-Édouard Chaignet, Т 1-3 Paris, 1900-1903. fragments 102-105.
  • Jean de Nikiou, Histoire universelle (VII° s., original copte perdu), 84, 100-102, trad. de la version amharique Zotenberg, 1883, p. 474. [2]
Études
  • K. Praechter, Hypatia, in Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, Stuttgart: J. B. Metzler, 1894–1980, 1914, col. 242-249.
  • J. M. Rist, Phoenix, 19 (1965), p. 214 ss.
  • J. Bregman, Synesius of Cyrene, Berkeley et Londres, University of California Press, 1982, p. 22-25, 36-39.
  • Pierre Chuvin, Chronique des derniers païens. La disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien (1990), Les Belles Lettres, éd. revue 2009, p. 90-94, 361-367.
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