Honeymoon (groupe)

Honeymoon ou parfois "The HoneyMoon" est un groupe français de free jazz-rock progressif, créé en 1971, inspiré par les courants psychédéliques, et free jazz, tels que mahogany brain, sun ra, John Coltrane, Ornette Coleman, Magma, Mahavishnu Orchestra, et bien entendu, Syd Barrett, ainsi le mouvement krautrock, avec des groupes tels que Can, et Amon Düül 2.

Le groupe est composé de Tomazi Vachard au moog et au chant, ainsi que Robert Frame, et Henry McCullum, respectivement à la batterie et à la guitare et au chant.

La légende veut que le groupe se soit séparé de son percussionniste Jacques Courtier, pour des problèmes de drogue, cela juste avant l'enregistrement de leur premier album "Jagannathâ Ventilökr", sorti en 1972, fruit de la rencontre entre le groupe et leur producteur, Jordan Gromeski.

L'album fut enregistré live dans la villa du producteur à Marrakech, d'où le titre Sahara Guest.

On notera aussi l'apparition remarquée du saxophoniste post-Coltranien Max Rodriguez, sur le titre "Trania Low"

Le deuxième album, "Beetnik Vägabônđ", ne sorti jamais de manière officielle. Les bandes fures perdues dans l'incendie de la villa de marrakech, à l'automne 1973.

En 1976 le groupe se sépare à la suite d'une tournée, fatale à leur organiste, Tomazi Vachard, qui meurt noyé alors qu'il est en vacance avec sa femme et ses trois enfants, le 18 juin 1976 suite à une chute dans un marais, probablement due à une overdose de méthaqualone(NB:cependant, certaines sources plus qu'officielles affirment que le claviériste et multi-instrumentiste était atteint d'une grave dépendance à la mescaline, à l'éther, ainsi qu'a la colle. Le 23 juin 1976, le médecin légiste de la clinique de Cerçie-sous-bois dans le Vercors certifie que la mort est bien due a une overdose, mais la présence dans le corps d'une demie-douzaine de substances en plus de celles citées fait que le mystère reste entier.

Robert Frame quant à lui se suicide en 1981, suite à la mort de John Bonham.

Le guitariste Henry McCullum quant à lui, fit preuve de la plus grande longévité, et de 1976 à 1983 il enchaine de nombreuses sessions de studios, en enregistrant les parties de guitares de groupes français et anglais représentatifs du style, tel que Al Capone&his faboulous farmers, Arista Complaisantum, ou encore Cadavre Exquise. Il fit par ailleurs preuve d'un travail extensif avec Fromagia, toujours respecté aujourd'hui par les connaisseurs pour l'album La tête flambe, sorti en 1979. Cependant il souffre suite à une consommation longue et intensive de drogues diverses de perturbations mentale, et meurt le 16 mars 1984, non pas à cause de ses trouble psychiques, mais bien suite à une violente rixe à la sortie d'un célèbre club parisien dans la rue de Turbigo.

Aucun des membre n'a donc vu sa carrière décoller, malgré des débuts prometteurs, grâce à ses influences diverses, et à leurs nombreuses heures de travail.

En effet la musique d'Honeymoon, malgré son abstraction apparente, se veut intemporelle, et se démarque singulièrement de ses homologues de l'époque. Et si la première écoute peut se révéler difficile, Il s'agit de morceaux bruts, enregistrés (certainement volontairement) Lo-Fi, excédant rarement les sept minutes. Ceux-ci forment un LP conceptuel, dont les deux faces s'opposent, mais ce uniquement pour former un tout qui progresse tout au long de l'écoute.

À la fin des années 2000, de nouveaux groupes se réclament de leur influence, tels que Korean & the Leary experience, mystic chinese, magic Sunshine, Symbian Casacades Red-Fire, ou encore le fameux Syberian Bad Trip Orchestra d'Andrew Curlier, le demi-frère de Robert Frame, de quatre ans son ainé.

Leur album, paru sous la forme d'un LP de sept titres, est de nos jours très difficile a trouver, car le groupe rencontrant quelques difficultés à trouver un label intéressé malgré l'explosion du style, il ne fut pressé en 1972 qu'à 2000 exemplaires par un disquaire parisien indépendant.

Cependant, Honeymoon se glorifia de quelques prestations scéniques, qui vivifièrent leur crédibilité et leur renommée parmi les amateurs de musique libre des années 70.

Malgré un nombre intéressant de fans, la base de donnée concernant Honeymoon est assez faible. Heureusement certains fans semblent depuis peu tenir à jour une page Myspace, qui a le mérite de partager les deux faces complètes du pressage original.

En 2011, suite à la découverte de la page myspace du groupe, le saxophoniste Franco-irlandais Sullivan O'Connor annonce qu'il est en possession des bandes originales d'une session tombée dans l'oubli, enregistrée en 1975 à Paris, au studio Labrousse. Il s'agit d'une bande de six pistes d'une intensité exceptionnelle, comportant une étiquette qui indique le nom de chaque morceau, ainsi qu'un titre général , qui laisse supposer que la mort de Tomazi Vachard priva les amateurs français de musique expérimentale du milieu des années soixante dix , d'un brillant voyage musical dans des univers jusqu'alors inconnus. Le line-up est composée du trio original Vachard/McCullum/Frame, de O'Connor lui même au saxophone alto, ainsi que de participant additionnels dont les noms sombrèrent dans l'oubli suite à disparition totale des membres créateurs.

Après de nombreux mois d'un travail de restauration et de remasterisation acharné entre O'Connor, Jordan Gromeski, et Andrew Curlier (Les bandes s'étant oxydées et ayant perdu de leur clarté originelle) ces pistes uniques font désormais l'objet d'une nouvelle page myspace.

L’atmosphère bruitiste, sombre et caverneuse qui en ressort, allant du calme plat jusqu'à la puissance sonore extrême, retranscrit de nombreuses influences, autres que celles que laisse transparaître le premier album. La découverte des racines du free jazz fut, selon O'Connor lui même: "Un élément déclencheur majeur pour Honeymoon. Vous savez, chercher de nouvelles couleurs, de nouvelles textures. Honeymoon, c'était comme de la matière première. Une fois qu'on y entrait, on ne pouvais plus en sortir. Mais c'était une matière impossible à percevoir, ni à concevoir, tant qu'on ne s'était pas jeté à corps perdu dans l'exploration de nouveaux horizons musicaux."

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