Histoire du Royaume-Uni

Histoire du Royaume-Uni
Histoire des îles Britanniques

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Histoire thématique

 voir • Royaume-Uni est un État souverain englobant l’Angleterre, l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord.

Ce sont les actes d'Union de 1707 qui, unissant le Parlement anglais et le Parlement écossais, marquent la naissance d'un « Royaume de Grande-Bretagne ». En 1800, un autre acte d'Union rassemble le royaume de Grande-Bretagne et le royaume d'Irlande pour former le « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande ». En 1922, l'État libre d'Irlande obtient son indépendance et se sépare de l'Irlande du Nord, qui demeure une partie du Royaume-Uni.

Depuis 1927, le nom officiel de la Grande-Bretagne est « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord » [1].

Sommaire

Conquêtes et unions jusqu'en 1707

La conquête de l'Irlande

La conquête de l'Irlande commence en 1169, sous Henri II. À l'origine, ce n'est pas strictement une conquête anglaise, puisqu'elle est déclenchée par un petit groupe de Normands n'agissant pas au nom de la Couronne anglaise. Richard FitzGilbert de Clare, dit Strongbow, baron normand du pays de Galles, dépossédé de ses terres, fait équipe avec Diarmait MacMurrough, roi d'Irlande en exil, pour l'aider à reconquérir son royaume de Leinster. Par la suite, les Normands prennent pied en Irlande, et s'emparent de Dublin en 1170. Inquiet de la puissance montante de Strongbow, Henri II décide d'envahir lui-même l'Irlande en 1171. Il parvient à contrôler Dublin et ses alentours.

En 1541, le parlement d'philemon reçoit l'ordre de changer le statut de l'Irlande en royaume, avec Henri VIII proclamé roi. Celui-ci, qui se montrait toujours comme au-dessus des lois du Parlement, se montre comme roi d'Irlande l'année suivante. Cet acte crée une union des couronnes. Pendant le reste du XVIe siècle, les monarques Tudors étendent leur autorité sur l'Irlande à partir de la région autour de Dublin, l'English Pale, et finissent par contrôler la totalité de l'île en 1603. La reconquête de l'Irlande par les Tudors voit se dérouler des épisodes particulièrement violents, comme les deux révoltes des comtes de Desmond (1569-1573 et 1579-1583) et la guerre de Neuf Ans. Le XVIe siècle voit aussi la création des « plantations d'Irlande » : pour renforcer l'influence anglaise en Irlande, des terres sont confisquées à leurs propriétaires irlandais et distribuées à des colons anglais.

L'Union des Deux Couronnes (1603)

L'Écosse, jusqu'en 1707, reste un royaume indépendant et résiste à l'expansion de la domination anglaise. À cause du climat, de la géographie physique et de la densité de la population, le royaume d'Écosse a, d'un point de vue économique et militaire, tendance à être considéré comme inférieur à son voisin au sud, le royaume d'Angleterre. Cependant, l'« Auld Alliance » avec le royaume de France inquiète les gouvernements anglais successifs, et la volonté de séparer l'Écosse de son alliée catholique est une des constantes de la politique anglaise vis-à-vis de l'Écosse jusqu'à l'union des couronnes, en particulier pendant la Réforme protestante.

Le roi Jacques Ier d'Angleterre (Jacques VI d'Écosse) peint par Paulus van Somer.

La Réforme écossaise provoque un conflit entre la « vieille » religion (le catholicisme romain) et la nouvelle (l'Église écossaise ou presbytérienne.) La reine Marie Ire (dite Mary, Queen of Scots) se voit contrainte d'abdiquer après un véritable coup d'État, et de fuir pour l'Angleterre en abandonnant son fils Jacques VI aux soins de tuteurs protestants. En Angleterre, les doutes à propos de la légalité du mariage d'Henri VIII avec Anne Boleyn font que beaucoup perçoivent Mary comme une prétendante plus légitime au trône d'Angleterre que sa cousine protestante Élisabeth Ire (l'arrière-grand-père de Marie fut le grand-père d'Élisabeth, Henri VII, par un mariage d'alliance entre l'Angleterre et l'Écosse). Élisabeth, méfiante, assigne sa cousine à résidence puis, pour conjurer les rumeurs d'un complot visant à la renverser[réf. nécessaire], la fait exécuter pour haute trahison. La reine Élisabeth meurt en 1603 sans héritier direct.

Jacques VI, maintenant roi d'Écosse, succède à sa cousine Élisabeth et prend le titre de Jacques Ier d'Angleterre en 1603, tout en conservant son titre de Jacques VI, roi d'Écosse. Les Stuart sont maintenant la famille royale de « Grande-Bretagne »[2], mais les deux royaumes conservent des parlements séparés. L'Union des Deux Couronnes a préparé une éventuelle unification des deux royaumes. Cependant, pendant le siècle suivant, de fortes différences politiques et religieuses continuent à diviser les deux royaumes, et la royauté unique ne parvient pas à empêcher des guerres intestines.

Le Commonwealth et l'annexion temporaire de l'Écosse et de l'Irlande

L'accession du fils de Jacques Ier, Charles Ier, au trône en 1625 marque le début d'une période de conflit entre le Roi et le Parlement. L'adhésion de Charles à la doctrine de la monarchie de droit divin attise une bataille de suprématie entre le Roi et le Parlement, qui culmine avec la guerre civile anglaise (1642-1651). En 1649, Charles est décapité. C'est le début de la République, ou Commonwealth (de 1649 à 1653), suivie par une période de gouvernement personnel du Lord Protector Olivier Cromwell. Le nouveau régime est impopulaire, et la mort de Cromwell en 1658 laisse la place à un vide politique que le gouvernement de son fils Richard (1658-1659) ne parvient pas à combler. En 1659, on tente de revenir au système antérieur au Protectorat de Cromwell, mais, en définitive, la volonté de stabilité politique pousse le Parlement à négocier la Restauration de la monarchie en 1660. Le fils de Charles Ier, Charles II, monte sur le trône. La période des crises entre le parlement et Charles Ier dans les années 1620 jusqu'à la restauration de la monarchie en 1660 est de plus en plus surnommé la Révolution anglaise par les historiens.

Oliver Cromwell, Lord Protector d'Angleterre.

La période du Commonwealth voit l'annexion de l'Irlande et de l'Écosse par l'Angleterre et l'abolition de leur autonomie législative. L'Irlande fut particulièrement touchée par la période des guerres civiles; en effet, après la conquête de Cromwell, la classe terrienne irlandaise catholique fut dépossédée de ses terres et remplacée par une classe dirigeante britannique et protestante. L'Irlande comme l'Écosse voient leur autonomie nominale restaurée après la Restauration. Néanmoins, pendant la période des Guerres des Trois Royaumes, les rois anglais 1639-1651) ont consacré beaucoup de temps à établir la primauté de l'Angleterre sur les deux autres royaumes de la monarchie Stuart.

Les Actes d'Union (1707)

Article détaillé : Acte d'Union (1707).

Une intégration politique plus profonde est le projet de la reine Anne de Grande-Bretagne (17021714) qui succède au trône en 1702 comme dernière monarque Stuart de la Grande-Bretagne et d'Irlande. Un Bill d'Union est établi sous l'égide de la reine et de ses conseillers, les négociations commencent pour de bon en 1706. Les circonstances de l'acceptation de l'Écosse sont discutées. Les partisans écossais croient que l'échec de l'accession au Bill provoquera l'imposition de l'union dans des conditions beaucoup moins favorables ainsi que la perspective de longs conflits des deux côtés qui conduiront à un désordre civil, surtout à Édimbourg, dont la population en a une certaine réputation (Edinburgh Mob). Le projet d'une union des deux royaumes est très impopulaire parmi la population écossaise[réf. nécessaire], cependant, après le désastre du projet Darién, le parlement d'Écosse pratiquement en faillite, accepte les propositions à contre-cœur (les petites incitations financières pour les parlementaires écossais ainsi que les manœuvres de l'armée anglaise[réf. nécessaire] dans le nord de l'Angleterre jouent également un rôle dans la prise de décision).

La reine Anne (17021714), gravure d'un atlas d'Auguste II de Pologne.

En 1707 les actes d'union reçoivent la sanction royale, les parlements d'Angleterre et d'Écosse sont abolis pour créer le royaume de Grande-Bretagne avec un parlement unique. Anne devient formellement la première occupante du trône britannique uni et envoie 45 MP au nouveau Parlement de Westminster. Le plus grand bénéfice de cette union est pour l'Écosse le fait de profiter du libre-échange avec l'Angleterre et son empire colonial d'outre-mer. Elle reçoit également des subsides, appelés « l'Équivalent », d'un montant égal à la part de la dette publique anglaise qu'elle assume. Pour l'Angleterre, un allié possible des états européens hostiles à l'Angleterre est neutralisé, ainsi que la succession protestante au trône sécurisée.

Cependant, certains aspects des royaumes auparavant indépendants, sont maintenus. Certaines institutions anglaises et écossaises ne sont pas fusionnées dans le système britannique : l'Écosse conserve son système judiciaire de même que son système banquier. L'église presbytérienne ainsi que l'église anglicane demeurent séparées, tout comme le système d'éducation. Un aspect de l'Acte d'Union, celui de nommer l'Angleterre et l'Écosse en « Bretagne du Nord » (North Britain) et « Bretagne du Sud » (South Britain) n'a guère trouvé de partisans et est par conséquent abandonné assez vite (en Angleterre, les terme d'England et Britain continuent d'être souvent interchangeables, cependant, la même situation ne s'est jamais produite en Écosse).

La Grande-Bretagne au XVIIIe siècle

Pendant le XVIIIe siècle, la Grande-Bretagne émerge comme une grande puissance en Europe et dans le monde entier. Le siècle est marqué par une rivalité avec la France, qui se prolonge à leurs colonies outre-mer en Amérique du Nord, aux Antilles, et en Inde. Dans la guerre de Sept Ans (1756-1763), la Grande-Bretagne triomphe décisivement sur ces trois fronts, conquérant la Nouvelle-France (le Canada) ainsi que des îles dans les Antilles mais aussi et surtout, gagne de manière décisive le contrôle du sous continent indien.

Cependant, le triomphe britannique en Amérique du Nord est de courte durée. En 1775, 12 ans après la défaite de la France en Amérique du Nord, ses treize colonies lancent une guerre d'indépendance. Il faut savoir que les coûts financiers de la guerre de sept ans avaient ruiné le pays qui avait alors augmenté les taxes des colons américains et ce sans les avoir consultés au préalable. Avec l'assistance de la France motivée par l'envie de revanche, les États-Unis gagnent leur indépendance en 1783.

Sur le continent européen, la Grande-Bretagne soutient uniformément le statu quo. La Révolution française préoccupe considérablement le gouvernement britannique, qui déclare la guerre contre la nouvelle République française en 1793. La guerre continuera au XIXe siècle (guerres napoléoniennes).

Les changements économiques importants du XVIIIe siècle

L'arrivée du hollandais protestant Guillaume III d'Orange sur le trône, après la glorieuse révolution de 1688, se traduit par une vie parlementaire marquée par l'élection et le débat d'idées. Financiers, navigateurs, experts dans l'art des voies navigables, les hollandais donnent à une Angleterre encore très peu peuplée des ressorts pour se lancer dans une économie d'exportation et d'innovations technologiques.

Une économie irriguée par la finance et les voies navigables

  • À la révolution, l'Angleterre se dote d'un parlement, élu par une dizaine de milliers d'aristocrates. À l'époque où Richelieu tente d'interdire les duels, le parlement anglais devient le lieu de joutes oratoires et du débat d'idées. Il offre des prix aux inventeurs et organise des concours, comme celui de 1734 pour créer un chronomètre de marine, gagné par John Harrison.
  • La création en 1694 de la banque d'Angleterre, qui prête directement à l'État, précède d'un siècle celle de la Banque de France. Pour moderniser le pays, le nouvel État s'endette. En 1720, l'écrivain Daniel Defoe, père de Robinson Crusoë, fustige l'activisme des hollandais qui tiennent les centre financiers de Londres et multiplient les astuces pour placer la dette publique : loteries, obligations sur la marine, ou emprunts convertibles en actions.
  • Le budget de l'État anglais s'élève en 1783 à 15 millions de sterling contre 16 millions en France, où le PNB est pourtant 2,5 fois plus élevé (160 millions de sterling contre 68 millions pour l'Angleterre) selon l'historien Fernand Braudel (Civilisation matérielle, économie et capitalisme, page 475). Revers de la médaille, l'impôt pèse 22% du PNB au nord de la Manche contre 10% au sud. Mais selon Braudel les prélèvements de l'Église et des nobles sont plus élevés en France. Louis XIV a mené quatre guerres grâce la fiscalité directe sur une population trois fois plus nombreuse.
  • Le nouvel État britannique, dirigé par les hollandais, s'inspire du triomphe maritime de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales depuis 80 ans : il arme une flotte rivalisant avec celle de la France, trois fois plus peuplée. Critiquée pour sa dette, Londres surveille ses dépenses. Les guerres deviennent plus courtes : 7 ans pour prendre le Canada en 1764, 7 aussi pour céder l'indépendance des États-Unis en 1783.
  • L'État britannique investit surtout pour aménager le réseau fluvial, dans le premier quart du 18e siècle, portant les voies navigables à 1160 miles, afin de compléter une intense activité de cabotage, selon Fernand Braudel (page 452). Le canal du Midi construit par Colbert de 1666 à 1681 est visité par des aristocrates anglais, dont Lord Bridgewater, qui en 1761 s'endette pour relier ses mines de charbon aux voies navigables, par un canal privé. Son succès inspire d'autres canaux, financés par une Bourse qui fonctionne à plein régime. Les inventions, des années 1770, le pudlage de l'acier et la machine à vapeur sont gourmandes d'un charbon deux fois moins coûteux à livrer grâce aux rivières aménagées puis aux canaux.
  • Le rôle spécifique d'une révolution agricole britannique est relatif car le PNB français progresse de 110% entre 1715 et 1800 contre +82% pour l'Angleterre. Trois fois plus peuplée, la France a beaucoup plus de campagnes arriérées que l'Angleterre mais également plus de campagnes riches, de commerçants et d'artisans dynamiques. Et elle profite plus que l'Angleterre de la traite vers les colonies sucrières les plus rentables, comme Saint-Domingue.
  • La nouvelle banque d'Angleterre devient le pivot du développement des grandes banques privées de Londres. Leur nombre s'élève jusqu'à 73 en 1807. En province, les petites banques de comté se multiplient: une douzaine dès 1750, puis 120 en 1784, 200 aux environs de 1797 et 370 en 1800, selon l'historien Fernand Braudel (page 761).
  • Ces nouveaux banquiers de proximité diffusent l'épargne et le crédit dans les villes nouvelles, en exigeant des fonds propres, incitant les entrepreneurs-inventeurs du coton, comme Richard Arkwright et Edmund Cartwright à trouver des associés. Le boom du coton recentre la croissance sur des régions peu peuplées du Nord-Est, alors en retard, et se diffuse aux autres secteurs vers 1880, via le charbon, l'acier et la machine à vapeur.
  • En 1698, les spéculateurs hollandais délaissent le Royal Exchange, où leurs nouvelles techniques déconcertent les anglais, pour se retrouver au Jonathan's Coffee-House, qui brûle en 1748, devient un club de 161 courtiers en 1661 et bâtit en 1773 son propre bâtiment, le Stock Exchange, féroce rival du Royal Exchange dont il triomphe rapidement. Rôdés, les courtiers sont prêts à accompagner la révolution industrielle.

La croissance phénoménale du commerce extérieur

Le commerce extérieur de la Grande-Bretagne connaît au XVIIIe siècle une croissance exceptionnelle. De 1700-1701 à 1797-1798, la valeur des importations passe d’un peu moins de six millions de livres sterling à 24 millions. La valeur des exportations de biens produits en Grande-Bretagne passe de 4,5 millions de livres à 18,3 millions. La valeur des réexportations passe de 2,1 à 12 millions de livres[3].

Cette croissance phénoménale s'explique par trois phénomènes majeurs :

  • 1/ la demande croissante en Grande-Bretagne pour des produits exotiques en provenance d’Amérique et d’Asie (tabac, sucre, thé, café, produits colorants comme l’indigo) ;
  • 2/ la demande croissante dans les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord pour les mêmes produits, qui sont importés en Grande-Bretagne avant d’être réexportés ;
  • 3/ la demande croissante dans les colonies américaines, où vivent 1,5 million de personnes, dont seulement 250.000 esclaves, en 1750 à la fois en produits manufacturés et en produits réexportés venus d’Asie[4].

La région composée de l'Angleterre et du Pays de Galles, de l'Écosse, de l'Irlande, des colonies d'Amérique et des Antilles, et dans une certaine mesure des côtes d'Afrique de l'Ouest, fonctionne au XVIIIe siècle comme une zone de libre-échange, dans laquelle les marchands britanniques peuvent commercer librement. C'est en revanche une zone protégée de la concurrence étrangère par les Navigation Acts.

Une autre cause de la croissance phénoménale du commerce extérieur britannique est le développement d'un marché du crédit particulièrement performant, soutenu par les principaux grossistes et marchands internationaux, et par des institutions comme la Bank of England, et qui permet de pallier la pénurie constante de numéraire. Le taux du crédit est particulièrement bas dans la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle : autour de 3 à 4% en moyenne, ce qui correspond grosso modo aux taux actuels, alors que dans le reste de l'Europe, il est rare de pouvoir emprunter à moins de 10%.

Les prémices de la Révolution industrielle

La croissance des exportations britanniques au 18e siècle s'explique aussi en grande partie par l'explosion, dans les vingt dernières années du siècle, d'un nouveau commerce, celui de produits cotonniers fabriqués non plus dans des manufactures artisanales mais dans de vraies entreprises industrielles, profitant des progrès technologiques apportés par les inventions des premiers entrepreneurs du coton britannique qui lancent la révolution industrielle à partir de 1777.

La croissance du coton décolle dès 1771 et accélère encore en 1787, au fil des progrès technologiques: sur seulement 37 ans, entre 1771 et 1808, les importations de coton brut de l'Angleterre sont multipliées par douze. Les exportations de produits cotoniers finis, avec leur valeur ajoutée sont encore plus importante.

Jusque en 1760, le coton joue au contraire un rôle mineur, avec seulement 10% des exportations contre environ 25% pour la laine.

Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

L'Acte d'Union de 1800

Article détaillé : Acte d'Union (1800).
Le drapeau du Royaume-Uni basé sur les drapeaux de l'Angleterre, de l'Écosse et de l'Irlande. Malheureusement, ce schéma ne présente pas le drapeau de Cornouailles (Croix blanche sur fond noir qui a enveloppé la croix rouge horizontale de blanc et foncé le bleu écossais)

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Le drapeau de Cornouailles, constitué d'une croix blanche sur fond noir
Le drapeau de Cornouailles, ainsi qu'évoqué ci-dessus

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L'invasion de l'Irlande par les Anglo-Normands en 1170 est suivie par des siècles de lutte. Tour à tour, les rois anglais cherchent à conquérir et à piller l'Irlande. Au début du XVIIe siècle commence une colonisation majeure de la province de l'Ulster par des protestants écossais et anglais ; beaucoup de catholiques irlandais sont contraints de quitter leurs terres. Depuis le temps de la première invasion normande, l'Irlande est un sujet de contrôle et de régulations de la part de l'Angleterre et plus tard de la Grande-Bretagne. Les Irlandais ont profité de la première révolution anglaise pour tenter de recouvrer leur indépendance. Cromwell débarque à Dublin (été 1649) avec ses soldats, les « Côtes de Fer » William Lamb, et organise un véritable massacre organisé. Suivant les sources, entre le tiers et la moitié de la population de l'île est massacrée. Après sa défaite, l'Irlande est soumise à l'autorité et aux lois de l'Angleterre et les terres du nord du pays sont confisquées et attribuées à des colons venus d'Écosse et d'Angleterre.

La guerre de l'Indépendance américaine (1775-1783) trouve un puissant écho au sein du peuple irlandais. En effet, des associations de volontaires militaires irlandais usent de leur influence pour parler en faveur d'une plus grande indépendance du Parlement irlandais. Ce souhait est réalisé en 1782 par l'obtention de droit au commerce autonome et de l'indépendance législative de l'Irlande. Cependant, avec l'attrait des principes de la Révolution française, les demandes de réforme de la Constitution se radicalisent. La Society of United Irishmen, composée de presbytériens de Belfast et d'anglicans et catholiques de Dublin, fait campagne pour la fin de la domination britannique. À leur tête se trouve Theobald Wolfe Tone (17631798) qui travaille avec la Convention catholique en 1792 pour abolir la loi pénale. N'arrivant pas à gagner le soutien du gouvernement britannique, Tone embarque pour Paris où il peut encourager quelques forces navales françaises qui l'aideront lors des soulèvements en Irlande. Les paysans se soulèvent à Wexford et, quoique insuffisamment armés, combattent avec bravoure. Dublin est en danger, mais les insurgés sont défaits par les forces régulières à Vinegar Hill. Une force française de mille cent hommes, menée par le Général Humbert, débarque dans la baie de Killala, mais arrive trop tard pour apporter une assistance efficace. Néanmoins, les rébellions ont enfin convaincu le Premier ministre britannique William Pitt (dit William Pitt Le Second) qu'il devait mettre un terme à l'indépendance de l'Irlande.

L'union législative de la Grande-Bretagne et de l'Irlande est scellée le 1er janvier 1801 par les deux parlements irlandais et anglo-saxons sous l'Acte d'Union de 1800. Le pays est alors nommé « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande » (United Kingdom of Great Britain and Ireland). Dès lors, l'Irlande élit environ 100 membres à la Chambre des communes[5] (House of Commons) de Westminster. Les pairs irlandais élisent 28 peers pour les représenter à la Chambre des Lords (House of Lords). Cependant, la lutte armée pour l'indépendance continue sporadiquement durant le XXe siècle. Une République d'Irlande s'autoproclame à Dublin en 1916 et est approuvée en 1919 par Dáil Éireann, le parlement lui aussi auto-déclaré. Une guerre anglo-irlandaise a lieu entre les forces de la couronne et l'Armée républicaine irlandaise (IRA) de janvier 1919 à juin 1921.

Le traité anglo-irlandais de 1921, négocié entre les représentants de Grande-Bretagne et d'Irlande et approuvé par trois parlements, établit l'État libre d'Irlande qui quitte le Commonwealth britannique et devient une république après la Seconde Guerre mondiale, sans lien constitutionnel avec le royaume britannique. Cependant six comtés majoritairement protestants du nord de l'Irlande choisissent de rester dans le Royaume-Uni.

Le XIXe siècle

Premiers ministres : William Pitt le Jeune | Lord Grenville | Duc de Portland | Spencer Perceval | Lord Liverpool | George Canning | Lord Goderich | Duc de Wellington | Lord Grey | Lord Melbourne | Sir Robert Peel | Lord John Russell | Lord Derby | Lord Aberdeen | Lord Palmerston | Benjamin Disraeli | William Ewart Gladstone | Lord Salisbury | Lord Rosebery
Périodes : Époque georgienne - Époque victorienne - Époque édouardienne

Article détaillé : Empire britannique.

L'Irlande

Article détaillé : Histoire de l'Irlande (1801-1922).

Une partie des négociations autour de l'Acte d'Union de 1800 stipulait que la loi pénale serait abrogée ainsi que l'émancipation catholique garantie. Cependant le roi George III bloque l'émancipation en argumentant que de l'accepter irait à l'encontre de son serment de défendre l'Église anglicane. Une campagne menée par l'avocat et politicien Daniel O'Connell ainsi que la mort du roi George mène à la concession de l'émancipation catholique en 1829, les catholiques sont autorisés au parlement. O'Connell essaie ensuite de faire abroger l'Acte d'Union, une campagne sans succès.

Quand l'épidémie de mildiou atteint l'île en 1846, une majeure partie de la population rurale n'a plus rien à manger. Cependant, les politiciens britanniques comme le Premier ministre Robert Peel pratiquent à cette époque la politique économique du laissez-faire qui déclare que le pouvoir n'a pas à intervenir en particulier dans le domaine économique. Par ailleurs, des sommes énormes sont levées par des particuliers et des associations caritatives (des Indiens américains envoient des approvisionnements, la reine Victoria donne l'équivalent de 70 000 €) mais l'inactivité du gouvernement britannique (ou au moins une activité inadéquate) font du problème une catastrophe. La classe des laboureurs des champs est pratiquement anéantie dans ce qui sera connu sous le terme de Famine des pommes de terre en Irlande (Irish Potato Famine).

La Grande Famine dans les années 1845-1849 en Irlande provoquée par l'épidémie de mildiou.

La plupart des Irlandais élit des MP libéraux et conservateurs appartenant aux grand partis politiques britanniques (les pauvres n'avaient pas le droit de vote à l'époque). Une minorité significative élit également des unionistes qui défendent la maintenance de l'Acte d'Union. Un avocat tory qui fait de la campagne à l'échelle nationale, Isaac Butt, établit un nouveau mouvement nationaliste modéré, la Home Rule League, dans les années 1870. Après la mort de Butt, la Home Rule League ou plutôt l'Irish Parliamentary Party comme elle est appelée dès à présent, devient une force politique majeure sous William Shaw et le propriétaire protestant radical Charles Stewart Parnell. L'Irish Parliamentary Party domine la politique irlandaise à l'exclusion des partis libéraux, conservateurs et unionistes qui existaient auparavant. Le mouvement de Parnell rencontre un succès global, parmi les propriétaires conservateurs comme chez la Land League qui fait campagne pour une réforme fondamentale des propriétés irlandaises, la plupart des fermes sont louées par des grands propriétaires aristocratiques.

Le mouvement de Parnell fait campagne pour la Home Rule qui signifie que l'Irlande s'autogouvernera en tant que région du Royaume-Uni, à l'opposition d'O'Connell qui souhaite une indépendance entière avec un monarque et une couronne partagée. Deux Home Rule Bills sont introduits par le premier ministre Gladstone mais aucun ne parvient au statut de loi, surtout à cause de l'opposition de la Chambre des Lords. La question divise l'Irlande, une minorité significative (surtout en provenance de l'Ulster) sont contre la Home Rule et craignent qu'un parlement catholique-nationaliste à Dublin entraînera des mesures discriminantes et imposera des tarifs sur l'industrie; bien que la majorité de l'Irlande vit de l'agriculture, six comtés de l'Ulster sont le siège d'industries lourdes importantes qui seraient alors le plus affectés par de nouveaux tarifs.

En 1912, un autre Home Bill passe par la Chambre des communes mais se heurte, tout comme en 1893, à la Chambre des Lords. Cependant, la Chambre des Lords à cette époque a perdu son droit de véto en matière législative et ne peut que retarder le Bill de deux ans - jusqu'en 1914. Pendant ces deux années, l'Irlande est constamment menacé d'une guerre civile avec la création des Unionist Ulster Volunteers et de leur contrepartie nationaliste, les Irish Volunteers. Les deux groupes s'arment en important des fusils et de la munition et s'entraînent publiquement. Quand la Première Guerre mondiale éclate en 1914, la question de l'Irlande est oubliée pour la durée de la guerre. Les forces unionistes et nationalistes rejoignent l'armée britannique et souffrent de pertes considérables dans les tranchées.

Jusqu'en 1918, l'Irish Parliamentary Party reste le parti politique dominant en Irlande bien que divisé depuis la fin du XIXe siècle après l'affaire du divorce O'Shea. Parnell, surnommé « Roi sans couronne d'Irlande » (Uncrowned King of Ireland), vivait avec la femme d'un de ses MP, et fut le père de nombreux enfants. Quand le scandale éclate, les non-conformistes religieux britanniques, qui étaient l'appui du parti libéral irlandais, forcent W. E. Gladstone d'abandonner la cause irlandaise tant que l'adultère Parnell est en charge. Le parti se divise en pro- et anti-Parnellites qui se battent pendant les élections.

Une République irlandaise est unilatéralement déclaré à Dublin en 1916 lors de l'insurrection de Pâques (Easter Rising). L'insurrection est assez vite matée par les forces britanniques et les chefs sont exécutés. Ceci provoque une augmentation du support pour l'insurrection en Irlande et la déclaration d'indépendance est ratifiée par le Dáil Éireann, le parlement de la république auto-déclarée en 1919. De 1919 à 1921, les forces de la Couronne et l'armée de la République irlandaise se trouvent en guerre.

Le traité anglo-irlandais de 1921 négocié entre les représentants britanniques et irlandais et ratifié par quatre parlements[6] établit l'État libre d'Irlande (Irish Free State) qui est initialement considéré comme un dominion de l'Empire britannique, tout comme le Canada ou l'Afrique du Sud, mais qui quitte le Commonwealth britannique et devient une république après la Seconde Guerre mondiale sans aucun lien constitutionnel avec le Royaume-Uni. Six comtés du nord, majoritairement protestants, restent attachés au Royaume-Uni (Irlande du Nord).

Irlande du Nord

Carte de l'Irlande du Nord.

L'Irlande du Nord est créée par l'Acte du Gouvernement d'Irlande (Government of Ireland Act) en 1920 et ratifié par les parlements britanniques et irlandais en 1921. Face à des demandes divergentes des nationalistes irlandais et des unionistes concernant le futur de l'Irlande (les nationalistes votant pour un parlement unique qui pratique la Home Rule sur l'île entière, les unionistes opposées à n'importe quelle manière d'application de la Home Rule) et à la crainte d'une guerre civile entre les deux groupes, le gouvernement britannique sous David Lloyd George passe l'Acte créant ainsi deux Irlandes sous Home Rule, l'Irlande du Nord et l'Irlande du Sud. L'Irlande du Sud ne parviendra jamais à s'établir en tant qu'État et est remplacé par l'État libre d'Irlande en 1922. Aujourd'hui, l'état est connu sous le nom de République d'Irlande.

Après avoir reçu l'auto-gouvernement en 1920 (bien que ceci n'était pas demandé et certains comme Sir Edward Carson y étaient farouchement opposés), le gouvernement de l'Irlande du Nord pratique sous James Craig et ses successeurs une politique de discrimination envers la minorité catholique et nationaliste. L'Irlande du Nord devient, selon les mots du lauréat du prix Nobel, chef du parti unioniste et Premier ministre d'Irlande du Nord David Trimble « a cold place for Catholics. » Des localités et villes sont arbitrairement découpées en circonscriptions électorales pour rendre caduc les élections gouvernementales locales pour assurer un contrôle protestant des conseils locaux. Des arrangements qui donnent aux entreprises commerciales le droit de vote et qui règlent le salaire minimal aident également à atteindre ce but.

Dans les années 1960, le Premier ministre unioniste modéré Terence O'Neill (plus tard Lord O'Neill du Maine) tente de réformer le système mais se heurte à une opposition générale des chefs protestants comme Ian Paisley. Les pressions de la part des nationalistes et des unionistes extrêmes augmentent et conduisent à des mouvements qui luttent pour les droits civiques avec à leur tête des personnages comme John Hume, Austin Currie et d'autres. Des désaccords entre les manifestants et le Royal Ulster Constabulary conduisent à des différends au niveau communal. L'armée britannique est envoyée en Irlande du Nord en 1969 par le secrétaire d'État britannique James Callaghan pour protéger les nationalistes, ce qui est vivement reconnu. Cependant, le meurtre de treize personnes civiles sans armes en 1972 à Londonderry par des troupes paramilitaires britanniques (« Bloody Sunday ») enflamme la situation et les nationalistes du Nord se tournent contre l'armée britannique. L'apparence de l'« Armée républicaine irlandaise provisoire » (IRA) qui se sépare de l'IRA officielle qui devient de plus en plus marxiste, et une campagne de violence orchestrée par des groupes terroristes locaux comme l'Ulster Defence Association et d'autres, poussent l'Irlande du Nord au bord d'une guerre civile. Au cours des années 1970 et 1980, des extrémistes des deux côtés commettent des meurtres en masse, les victimes sont souvent des personnes civiles innocentes. Parmi les outrages les plus notoires on peut citer le bombardement de Le Mon ainsi que les bombardement d'Enniskillen et d'Omagh.

Peinture commémorative du « Bloody Sunday »

Certains hommes politiques britanniques comme le ministre Tony Benn du parti travailliste sont pour un retrait britannique de l'Irlande, mais les gouvernements irlandais successifs sont opposées à cette politique qui prédisent les résultats possibles d'un retrait britannique, le « Doomsday Scenario », en évoquant des différends locaux à l'échelle nationale suivis par un exode en masse de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui se réfugient de leur 'côté' de la province, des nationalistes se sauvant à l'Ouest de l'Irlande du Nord, des unionistes à l'Est. La peur la plus grave est celle d'une guerre civile qui ne concernera pas uniquement l'Irlande du Nord mais également la République d'Irlande ainsi que l'Écosse, les deux ayant des liens étroits avec l'une et/ou l'autre communauté. Plus tard, l'impact possible d'un retrait britannique est appelé la balkanisation de l'Irlande du Nord à l'image de l'éclatement de la Yougoslavie.

Au début des années 1970, le Parlement de l'Irlande du Nord est reporté après le refus du gouvernement unioniste sous Brian Faulkner de transmettre le pouvoir au gouvernement britannique qui instaure le gouvernement direct (Direct rule) depuis Londres à partir du 24 mars 1972. Des nouveaux systèmes de gouvernement sont essayés mais s'avèrent tous des échecs, tels l'Accord de Sunningdale (Sunningdale Agreement), l'essai d'une dévolution progressive (Rolling devolution) et l'Accord anglo-irlandais (Anglo-Irish Agreement). Dans les années 1990, l'échec de l'IRA de gagner le support public ou d'atteindre son but, le retrait britannique, en particulier après le désastre d'Enniskillen suivi d'un changement de pouvoir avec le départ de Ruairí Ó Brádaigh et l'arrivée de Gerry Adams voit l'IRA se détacher du conflit armé pour entamer une voie d'accords politiques. Ces changements sont suivis par de nouveaux chefs à Dublin (Albert Reynolds), à Londres (John Major) et à la tête des unionistes (David Trimble). Des pourparlers initiés par Adams et Hume, chef du parti social-démocrate et travailliste, débouchent sur des discussions globales entre les partis qui conduisent à l'Accord du Vendredi Saint (Good Friday Agreement) en 1998, approuvé par la majorité des communautés en Irlande du Nord ainsi que par la République d'Irlande, où la constitution Bunreacht na hÉireann est modifiée pour remplacer une revendication sur le territoire de l'Irlande du Nord en reconnaissant l'existence de l'Irlande du Nord, mais en reconnaissant également le désir des nationalistes d'une Irlande unifiée.

Sous l'Accord du Vendredi Saint, correctement « Accord de Belfast », une nouvelle assemblée nord-irlandaise est élu dans le but de former un parlement nord-irlandais. Tout parti atteignant un niveau spécifique de support est autorisé de nommer un membre du parti au gouvernement et de revendiquer un ministère. L'unioniste David Trimble de l'Ulster devient Premier ministre de l'Irlande du Nord. Le député et leader du SDLP, Seamus Mallon, devient député Premier ministre de l'Irlande du Nord, mais sera plus tard remplacé par Mark Durkan, nouveau leader du parti. Le parti unioniste d'Ulster, le SDLP, le parti unioniste démocrate et le Sinn Féin ont tous des ministres de droit dans l'assemblée au pouvoir partagé. L'assemblée ainsi que son exécutif sont pour l'instant tous les deux suspendus à cause de menaces de la part des unionistes dues au retard de l'IRA dans son processus de désarmement et également à cause de la découverte d'un cercle d'espionnage lié à l'IRA qui opère au cœur du service civil (ceci s'est avéré d'être faux, Denis Donaldson qui avait les documents qui accusaient l'IRA travaillait pour l'intelligence britannique). Le gouvernement est à nouveau entre les mains du Secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord, Peter Hain qui a à ces côtés une équipe ministérielle britannique.

Royaume-Uni et Commonwealth

Drapeaux des membres du Commonwealth à Londres.

Le contrôle de l'Empire britannique sur ses colonies diminue au cours de l'entre-deux-guerres. Le nationalisme prend une part importante dans quelques parties de l'Empire, notamment aux Indes et en Égypte.

Entre 1867 et 1910, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande reçoivent le statut de dominion (une quasi-autonomie au sein de l'Empire). Ils deviennent des membres fondateurs du Commonwealth britannique (connu sous le nom de Commonwealth of Nations depuis 1949), une organisation informelle qui succède à l'Empire britannique. Avec l'indépendance des Indes et du Pakistan en 1947 parachèvent la décolonisation de l'Empire. Aujourd'hui, la plupart des anciennes colonies britanniques font partie du Commonwealth, pratiquement toutes en tant que membre indépendant. Restent cependant treize colonies britanniques anciennes — dont les Bermudes, Gibraltar et les Îles Malouines — qui décident de garder leur lien politique avec Londres, ce sont les territoires britanniques d'outre-mer.

Bien que souvent marqué d'un nationalisme économique et politique, le Commonwealth donne au Royaume-Uni son mot à dire dans les affaires concernant les pays en développement et fait également figure de forum pour les soucis de ces pays. Ã noter que l'Irlande, les États-Unis ainsi que les anciennes colonies et protectorats du Moyen-Orient ne font pas partie du Commonwealth. En plus, le Commonwealth aide à préserver des institutions calquées sur le modèle britannique, comme la démocratie parlementaire westminsterienne, dans ces pays.

Guerre et dépression

Premiers ministres du Royaume-Uni 1900–1945

Marquis de Salisbury | Arthur Balfour | Sir Henry Campbell-Bannerman | Herbert Henry Asquith | David Lloyd George | Andrew Bonar Law | Stanley Baldwin | Ramsay MacDonald | Stanley Baldwin | Ramsay MacDonald | Stanley Baldwin | Neville Chamberlain | Winston Churchill

Histoire sociale

Les premières années du XXe siècle gardaient encore la marque des attitudes et idéaux victoriens. La Première Guerre mondiale change radicalement la société britannique. L'armée britannique, qui n'était jamais un grand employeur, compte seulement deux cent quarante-sept mille soldats à la déclaration de guerre[réf. nécessaire]. En 1918, l'armée et la Royal Air Force, formée du Royal Naval Air Service (RNAS) et du Royal Flying Corps (RFS), en comptent cinq millions. La Royal Air Force comptait environ deux cent cinquante mille unités combattantes en 1918. Le pays comptera à la fin de la guerre 900 000 morts[réf. nécessaire] et plusieurs centaines de milliers de blessés (la génération perdue du poète écrivain T.S. Eliot). La flotte commerciale et militaire a été en grande partie détruite. Le Royaume-Uni a du mal à assurer le commerce avec ses colonies, et l'activité économique ralentit. Pour reconstruire sa flotte le Royaume uni doit faire appel au crédit américain. Les États-Unis prennent la place de première puissance maritime.

De retour des tranchées, beaucoup éprouvent de la rancœur face à l'indifférence des civils et, compte tenu de leur propre sacrifice (en France, un phénomène semblable a lieu), la conscription brasse des populations d'origines et rangs divers et ce nivellement de masse accéléra le changement social d'après-guerre. Les réformes sociales du siècle dernier donnent naissance en 1900 au Parti travailliste, qui n'accède cependant au pouvoir qu'en 1922.

The Subsidised Mineowner, caricature britannique de 1925.

En 1919, la loi sur le logement social du Premier ministre Lloyd George fait sortir les gens de leurs taudis de banlieue de l'époque victorienne. Cependant, les tramways utilisent la fée électricité bien avant les habitations. Le droit de vote est reconnu aux femmes en 1918, mais le suffrage universel ne voit le jour qu'en 1928.

La grande dépression de 1929 frappe durement le nord de l'Angleterre et le Pays de Galles (70 % de chômeurs dans certaines régions). Auparavant déjà, la grève générale de 1926 est proclamée en solidarité avec les mineurs et leurs salaires diminués. Le roman Le Quai de Wigan de George Orwell décrit bien les conditions d'existence de la classe ouvrière du nord de l'Angleterre durant les années 1930. Alors commence le lent déclin de l'industrie charbonnière du Royaume-Uni qui atteint son paroxysme au début des années Thatcher (1979) avec la longue grève des mineurs (un an, sans grande compensation).

Le début de la Seconde Guerre mondiale est l'occasion d'une relance de l'emploi (défense, armements…). Elle commence par la « drôle de guerre » ou rien de sérieux ne se produit du 3 septembre 1939 à mai 1940 (débuts du Blitz et de l'attaque allemande en Europe et en Angleterre). Les enfants sont tôt évacués loin des agglomérations. Le nombre des pertes humaines est deux fois moindre qu'en 1914-1918 mais les « progrès » dans la guerre aérienne accroissent le nombre de civils touchés. D'ailleurs les sévères bombardements aériens par la Luftwaffe sur les grandes villes forgent l'esprit britannique de résistance à l'ennemi.

On assiste alors à un « retour » des populations vers les champs, l’agriculture et les jardins privatifs pour subvenir aux besoins alimentaires. Les femmes prennent largement part à cet effort de guerre (usines mais aussi agriculture) : les « Land Girls » (les filles de la terre), cinq cent mille femmes dans les forces armées. Même la princesse et future reine Elizabeth II contribue à l'effort de guerre en conduisant des camions. La révolution sexuelle commence déjà avec cette émancipation.

Après la Seconde Guerre mondiale (1945-présent)

Article détaillé : Royaume-Uni après la Seconde Guerre mondiale.

L'après-guerre

Après la Seconde Guerre mondiale, Clement Attlee (travailliste) est porté au pouvoir par le raz-de-marée électoral de 1945. Au programme : les nationalisations des services, des transports et la création d'un État-Providence moderne pour la protection sociale, la santé, l'assurance maladie, les retraites, etc.

Aneurin Bevan, premier secrétaire pour la Santé, crée le Service national de santé britannique (NHS) contre l'avis général du corps médical. Les travaillistes l'emportent aux élections de 1950 mais avec une majorité faible, ce qui provoque de nouvelles élections en 1951. Les travaillistes perdent ces élections à cause du système électoral (plus de voix qu'en 1945, et plus de voix que les conservateurs… mais moins de sièges).

Le déclin de l'Empire britannique

Winston Churchill

Pour Winston Churchill (1951 - 1955), c'est la troisième expérience de gouvernement après la coalition du temps de guerre et le bref gouvernement d'après-guerre. Il s'attache à maintenir et entretenir la « relation spéciale » avec les États-Unis. Il doit affronter les soubresauts des crises internationales, souvent liées au réveil des nationalismes dans les ex-colonies, et le déclin du prestige et de la puissance de l'Empire britannique. Par exemple, la crise anglo-iranienne au sujet du pétrole : le Parlement iranien vote en mars 1951 la nationalisation de l'Anglo-Iranian Oil Company, fortement appuyée par le vieux leader Mohammad Mossadegh. La Cour internationale de justice propose un partage des profits, que Churchill rejette. Les Britanniques envisagent un coup d'État qui finalement se forme au sein même de l'armée et de factions pro-britanniques au Majlis.

Anthony Eden arrive au pouvoir le 7 avril 1955. Très populaire durant la guerre, plaisant à la population, il n'a cependant pas d'expérience en matière économique. Il préfère se concentrer sur l'Alliance avec les États-Unis d'Eisenhower même s'il ne peut pas s'entendre avec le secrétaire d'État John Foster Dulles. En 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser veut nationaliser le canal de Suez. Après des mois d'intenses négociations et de tentatives de médiation, le Royaume-Uni, la France et Israël réagissent en attaquant et occupent la zone du canal. Les États-Unis et l'URSS, partisans de la décolonisation, s'y opposent chacun de leur côté; et l'opinion internationale est majoritairement défavorable à l'intervention. Face à ce tollé, la France et la Grande-Bretagne cèdent et retirent leurs troupes. Il apparait ainsi que ces deux pays ne sont désormais plus les grandes puissances d'avant-guerre.

La CEE et l'Irlande du Nord

Harold Macmillan (janvier 1957-1963), spécialiste des affaires économiques et financières, recherche le plein emploi contre l'avis de ses collaborateurs, qui doivent finalement démissionner. Il crée la Commission nationale de contrôle des revenus dans le cadre de sa politique subtile de croissance « sans inflation ». Il supervise de près la politique étrangère du pays, recherche un rapprochement avec l'Europe et explore les pistes d'une entrée dans la CEE. Il confirme sa politique de décolonisation en accordant l'indépendance au Ghana et à la Malaisie (1957), au Nigeria (1960), au Kenya (1963), mais maintient la présence britannique au Moyen-Orient (Irak, Oman). Il mène les Conservateurs à la victoire en octobre 1959. La technologie nucléaire (militaire) n'étant pas encore au point, il se rapproche des États-Unis pour l'améliorer (loi Mac Mahon, 1957). Il signe le traité d'interdiction partielle de tests nucléaires en 1962. Mais de Gaulle dit « non » et s'oppose à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté économique européenne, De Gaulle est en effet en désaccord avec la politique britannique qu'il estime soumise à celle des États-Unis et qui répond à la tentative ratée du Royaume-Uni de créer une Alliance concurrente de la CEE. Il gèle les salaires en 1961 en raison d'un déficit dans la balance des paiements, ce qui provoque une baisse de popularité croissante et, malgré un changement de cabinet en 1962, doit démissionner en 1963.

La carrière politique d'Alec Douglas-Home (1963-1964) est originale et médiocre à la fois. Parlementaire, il doit abandonner son titre de comte à la chambre des Lords pour siéger aux Communes. Nommé Premier ministre, sa politique n'est pas une réussite.

Harold Wilson (1964-1970), chef du Parti travailliste, remporte les élections mais avec une faible majorité de cinq sièges. Ce n'est pas suffisant pour gouverner. Aussi, d'autres élections sont décidées en mars 1966. La majorité est alors plus nette (quatre-vingt-dix-neuf sièges). Il doit dévaluer la livre sterling en novembre 1967. Plusieurs anciennes colonies connaissent des crises (Rhodésie, futur Zimbabwe, et Afrique du Sud). Le gouvernement soutient les États-Unis dans sa guerre du Viêt Nam mais refuse d'y envoyer des troupes. Sa perception des problèmes socio-économiques nationaux est vécue comme inadéquate par le pays. Les marins font grève durant six semaines sitôt Wilson réélu en 1966, ce qui accroît ce sentiment.

Edward Heath (1970-1974) doit affronter la question de l'Irlande du Nord. Les premiers attentats éclatent, les morts tombent dans les « camps » catholiques et protestants. (Bloody Sunday, 1972 : quatorze hommes sont tués lors d'une manifestation catholique non autorisée à Londonderry). Il se défend plus tard, en 2003, de n'avoir jamais autorisé l'usage illégal des armes par la troupe. Les unionistes (en faveur du maintien de la Grande-Bretagne en Irlande du Nord) cessent progressivement de soutenir les conservateurs au Parlement, ce qui va amener Heath à démissionner plus tard. En 1973 cependant, il réussit à faire entrer le pays dans la Communauté économique européenne. Mais il doit faire face à l'opposition grandissante des syndicats (Trade Unions congress : TUC). L'inflation est galopante, une grave crise énergétique doublée du choc pétrolier suite à la guerre du Kippour (1973) oblige le pays à ne travailler que trois jours par semaine. Aux élections de février 1974, les parlementaires unionistes d'Irlande du Nord refusent de soutenir le gouvernement. Les négociations échouent aussi avec les libéraux pour former un gouvernement et Heath démissionne.

Harold Wilson (1974-1976) arrive de nouveau au pouvoir en 1974. Il forme un gouvernement minoritaire en attendant les élections d'octobre… où il n'obtient qu'une mince majorité. Les travaillistes veulent renégocier les termes de l'accord d'entrée dans la CEE. Les Communes votent pour rester dans la CEE en en renégociant les termes mais un référendum (une première dans les institutions) confirme l'ancrage de la Grande-Bretagne dans la CEE. Mais la crise économique perdure et Wilson démissionne en mars 1976.

James Callaghan (1976-1979) avait occupé les postes successifs de ministre des Finances, de l'Intérieur, et des Affaires étrangères sous Wilson. Son gouvernement est minoritaire et il doit s'allier aux libéraux pour former un gouvernement stable (le pacte « Lib-Lab »). Majoritaire dans les sondages, il a la possibilité de provoquer des élections anticipées en 1978. Il ne le fait pas… ce qu'il va regretter un an après. Les problèmes économiques persistent et il est contraint de limiter les hausses de salaires à moins de 5 % alors que l'inflation dépasse les 10 %. Les syndicats refusent cette limitation de hausse et entament des grèves dures à l'hiver 1978 : l'Hiver du mécontentement. Il doit alors se résigner à augmenter les salaires. Son impopularité est grandissante. La chambre des Communes passe une motion de défiance en mars 1979 à une voix près. C'en est fini et les élections de 1979 lui sont fatales. La voie est libre pour les conservateurs et pour Margaret Thatcher.

Les années Thatcher

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Margaret Thatcher.

Margaret Thatcher (1979-1990) veut faire cesser le déclin économique du pays et amoindrir l'intervention de l'État dans l'économie. Elle entend mettre un terme aux politiques socialistes menées depuis trente ans, selon les mots de son mentor Keith Joseph. Elle est sur de nombreux thèmes (à l'exception notable des déficits publics) au diapason avec les idées de Ronald Reagan (les Reaganomics), élu un an après elle. Ses grands inspirateurs économiques sont Friedrich von Hayek et Milton Friedman[7]. Elle élève les taux d'intérêt pour diminuer la masse monétaire, préfère l'impôt indirect à l'impôt sur le revenu, élève la TVA à 15 % (un record à cette époque). Les entreprises, le commerce en ressentent les effets, et le chômage dépasse les trois millions. Le chômage grimpe les premières années conformément à une tendance amorcée avant son entrée en fonction (3,6 millions officiellement en 1982 et 5 millions officieusement) mais l'inflation revient à un seul chiffre.[réf. nécessaire]

Le 2 avril 1982, la guerre des Malouines (la guerre des îles Falkland pour les Britanniques) éclate. L'Argentine revendique ces îles depuis longtemps et les envahit, croyant que le Royaume-Uni sur le déclin cédera. Thatcher fait intervenir l'armée et inflige une défaite dont la dictature argentine ne se remettra pas. La côte de popularité de Mme Thatcher qui était la plus basse qu'avait connue un Premier ministre en fonction[réf. souhaitée], remonte alors. Pendant ce temps, le Parti travailliste se radicalise de plus en plus, s'éloignant aussi de sa base[réf. souhaitée].

Margaret Thatcher est résolue à réduire la puissance des syndicats. En 1984-1985, la longue grève des mineurs dure un an. La grève, déclarée illégalement par le syndicat des mineurs dirigé par le leader gauchiste Arthur Scargill, échoue à obtenir satisfaction de ses revendications : les mineurs grévistes reprennent le travail sans avoir rien obtenu. Les syndicats réalisent alors qu'ils ne peuvent pas faire plier un gouvernement élu à la régulière.

Elle doit aussi affronter l'Armée républicaine irlandaise provisoire et ses attentats. Des prisonniers de l'IRA entrent en grève de la faim, en réclamant le statut de prisonniers politiques. Dix d'entre eux meurent -dont un élu au parlement pendant la crise- avant que les prisonniers n'abandonnent. Margaret Thatcher échappe à l'attentat du grand hôtel de Brighton, pendant le congrès du Parti conservateur le 12 octobre 1984.

Elle commence une longue série de privatisations d'entreprises publiques, ce qui s'accompagne d'une forte désindustrialisation : baisse de 30 % de la main-d'œuvre industrielle et fermeture de 55 000 entreprises de 1979 à 1984[8]. <span class="need_ref" style="cursor:help;" title="Ce passage nécessite une référence (demandé le 1er janvier 2008).">Les industries qui ne survivaient que grâce aux subventions disparaissent, impliquant une hausse massive du chômage, les emplois tertiaires en plein essor compensent peu à peu la chute des emplois industriels. Les opposants de Thatcher dénoncent la précarité des nouveaux emplois et la déréglementation de l'emploi.[réf. nécessaire]

En 1984 elle obtient de la CEE le rabais britannique (avec la célèbre phrase apocryphe « I want my money back »[9]), très populaire au Royaume-Uni, Mme Thatcher s'opposant à l'idée que le Royaume-Uni soit un contributeur net de l'Union européenne. Elle dénonce derrière le discours communautaire, la recherche hypocrite par chaque État de son intérêt particulier.

Elle est d'accord avec Ronald Reagan pour sa politique de défense envers l'Union soviétique (Guerres des étoiles), au grand dam de l'Union européenne qui recherche la détente et de bonnes relations. Mais Mikhaïl Gorbatchev arrivant au pouvoir en 1985, elle révise sa position hostile. Elle appuie le raid aérien contre la Jamahiriya arabe libyenne au départ de bases en Grande-Bretagne alors que les autres membres de l'Otan s'y opposent.

Michael Heseltine, son ministre de la Défense, démissionne lorsqu'elle défend le projet américain d'hélicoptères Sikorsky contre le projet européen Agusta Westland. Par la suite, il s'oppose ouvertement à elle.

L'économie est prospère et assainie, ce qui consolide sa popularité et sécurise son troisième mandat. C'est la première fois qu'un Premier ministre obtient un troisième mandat depuis Edward Geoffrey Smith Stanley en 1868. Elle est populaire dans la plupart des quotidiens sauf le Daily Mirror et le Guardian. Elle est haïe par la gauche et de nombreuses chansons s'en prennent à elle.

Ronald Reagan et Margaret Thatcher à la Maison Blanche en 1988.

En 1988, elle s'oppose aux propositions européennes tendant à accroître le caractère fédéral et la centralisation des structures de décision de l'Union. Elle ne reconnaît à l'Union qu'un rôle de facilitateur de libre échange et craint que les changements stratégiques opérés par l'Union ne détruisent le travail qu'elle met en œuvre dans son pays. Elle lutte contre l'union économique et monétaire, la monnaie unique alors en préparation, se retrouvant minoritaire.

À partir de 1989, l'économie souffre de taux d'intérêt trop élevés. Elle fait reposer cet échec sur le chancelier Nigel Lawson qui aurait mené contre ses consignes une politique permettant une intégration économique européenne. Elle doit affronter une fronde de certains députés en novembre 1989 qui appuient un rival potentiel pour elle : sir Anthony Meyer, candidature test pour évaluer le soutien de Mme Thatcher et mettre en scène des rivaux plus puissants au sein de son parti le cas échéant.

Elle introduit en Écosse puis en Angleterre et au Pays de Galles la Poll Tax, sorte d'impôt local par tête, indépendant des revenus et les biens, avec des réductions pour les bas revenus. C'en est trop pour ses partisans en Écosse. D'autres impôts locaux grimpent en flèche, sur décision du pouvoir central[réf. nécessaire]. Une immense manifestation contre cette taxation a lieu le 31 mars 1990 et dégénère ; beaucoup refusent de payer et protestent devant les tribunaux. Même les socio-professionnels du secteur économique et marchand, sa propre base, contestent ses décisions économiques. Elle doit céder la « vedette » et la candidature aux élections de 1990 à son ministre de l'Économie et des Finances : John Major.

John Major (1990-1997)

Premier ministre durant la guerre du Golfe, il doit affronter la récession mondiale. Donné perdant aux élections futures de 1992 face au leader travailliste Neil Kinnock, il mène une campagne adroite et populaire dans les rues, perché sur une caisse à savon. Il remporte la victoire, mais de justesse. Sitôt au gouvernement, il doit gérer la sortie du Royaume-Uni du serpent monétaire (ERM) le 16 septembre 1992 (le « mercredi noir »).

Les rivalités internes se font jour mais la droite gronde au sein du parti et de son cabinet, surtout pour la ratification du fameux traité de Maastricht. Son autorité est menacée, après un vote de confiance acquis avec quarante voix de majorité seulement, en 1993. Sa défaite aux élections de 1997 est immense : les travaillistes l'emportent par quatre cent dix-huit sièges contre cent soixante-cinq aux conservateurs et quarante-six aux libéraux démocrates. Le nouveau leader travailliste, Tony Blair, arrive au pouvoir.

Tony Blair (1997-2007)

Tony Blair était le leader charismatique du « New Labour » (« nouveau parti travailliste »), converti à l'économie libérale. Ainsi, aussitôt nommé, il charge Gordon Brown, le ministre de l'Économie, d'accorder à la Banque d'Angleterre la prérogative de fixer elle-même le taux de base de l'intérêt. Le parti était depuis un certain temps en bons termes avec la City et les opérateurs économiques accueillirent favorablement cette mesure. Décidé à limiter la dette publique les deux premières années, il rassure ceux qui appellent à la « prudence fiscale ».

Cependant, des difficultés naissent avec Gordon Brown en matières fiscale et économique. Lui ayant laissé carte blanche, il commence à se sentir écarté des grandes décisions en ce domaine. Mieux, Brown refusa le projet Turner sur les retraites, défendu par Blair. Brown avait conclu un accord avec Blair qui devrait lui laisser le poste de premier ministre après deux mandats.

En politique extérieure, Blair se présente comme un « europhile » mais d'un type différent des Français. Il ne milite pas dans son pays en faveur ni de l'euro ni des accords de Schengen et reste persuadé que l'Europe doit être un grand marché et non une puissance politique et militaire, soutenant ainsi les candidatures de presque tous les pays d'Europe de l'Est.

Il préfère aligner ses troupes avec celles des États-Unis dans la guerre d'Irak malgré la position de la France et de l'Allemagne et une opinion publique britannique plutôt défavorable[10]. Cette guerre et l'absence d'armes de destruction massive contredisant ses allégations sur leur existence altèreront sa popularité. Après les attentats de Londres (7 juillet 2005), il lance une politique sécuritaire visant à mieux contrôler les milieux islamistes du Royaume-Uni, en particulier le « Londonistan »[11].

Sous la pression de fractions travaillistes et en raison de l'accord passé avec Gordon Brown, il démissionne en 2007. Gordon Brown est le seul candidat aux élections pour le remplacer.

Gordon Brown (2007-2010)

Après que Tony Blair a, comme annoncé, quitté le pouvoir le 27 juin 2007, Gordon Brown devient Premier ministre[12]. Il forme un nouveau gouvernement et mène le parti travailliste aux élections en mai 2010. Après diverses péripéties et bourdes médiatiques, il est battu par le candidat conservateur David Cameron bien que la majorité en sièges n'a pas été acquise au Parlement. La reine nomme Cameron Premier Ministre le 11 mai 2010.

David Cameron 2010

Notes et références

  1. (en) CIA - The World Factbook
  2. Le terme « Grande-Bretagne » (Great Britain, ancienne orthographe Great Brittaine) est pour la première fois utilisé par Jacques Ier en octobre 1604 et indique que lui et ses successeurs seraient vus en tant que rois de Grande-Bretagne au lieu de Rois d'Angleterre et d'Écosse. Cependant, le nom n'est pas appliqué à l'état comme unité; l'Angleterre et l'Écosse continuent à être gouvernés indépendamment. La validité en tant que nom de la Couronne est également discutée, puisque les monarques continuent à avoir des nombres ordinales séparés (p. ex. Jacques VI/Ier, Jacques VII/II) en Angleterre et en Écosse. Pour éviter une confusion, les historiens ont tendance de ne pas utiliser le terme de « roi de Grande-Bretagne » avant la date de 1707 et d'utiliser le nombre ordinal avec le terme approprié de roi ou reine d'Angleterre et d'Écosse. Les nombres ordinaux séparés sont abandonnés avec l'Acte d'Union en 1707, les souverains successifs utilisent le nombre ordinal basé sur l'histoire anglaise (un argument pour ce choix est que les monarques ont simplement choisi le nombre ordinal le plus élevé, qui a toujours été le nombre anglais). Un exemple est la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, qui prend le titre de « seconde » bien qu'il n'y ait jamais eu d'Élisabeth Ire d'Écosse ou de Grande-Bretagne.
  3. P. Deane et W. A. Cole, British Economic Growth 1688-1959: Trends and Structure, Cambridge, Cambridge University Press, 1967, p. 87. Les chiffres pour 1700-1701 concernent uniquement l’Angleterre.
  4. Jacob M. Price, « What Did Merchants Do ? Reflections on British Overseas Trade, 1660-1790 », Journal of Economic History, vol. 49, n° 2, juin 1989.
  5. Le nombre a varié maintes fois entre 1801 et 1922.
  6. Le traité anglo-irlandais est ratifié par (i) le parlement britannique (Communes, Lords et sanction royale), (ii) le Dáil Éireann et (iii) la Chambre des Communes de l'Irlande du Sud, un parlement créé sous le Government of Ireland Act qui fut dans les yeux des Britanniques le parlement en charge en Irlande du Sud et dont les membres étaient pratiquement identiques au Dáil, mais qui devait se rassembler séparément pour ratifier le traité qui ainsi fut ratifié sous les théories constitutionnelles britanniques et irlandaises.
  7. Roland Marx, La Grande-Bretagne depuis 1945, Éditions du Seuil, coll. « Mémo », 2006, p. 51.
  8. Roland Marx, La Grande-Bretagne depuis 1945, op. cit., p. 56.
  9. « Je veux récupérer mon argent. »
  10. « Guerre en Irak : le gouvernement américain contre l'opinion », enquête Ipsos, 7 février 2003.
  11. « Londres, arrière-cour de l'extrémisme islamique », Le Figaro, 5 février 2007.
  12. (fr)Gordon Brown a pris les rênes de Downing Street, Le Nouvel Observateur, 27 juin 2007.

Voir aussi

Articles connexes

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « History of the United Kingdom » (voir la liste des auteurs)
  • (en) The Penguin Illustrated History Of Britain And Ireland From Earliest Times To The Present Day, 2004, (ISBN 0-140-51484-8)
  • (fr) Roland Marx, Histoire du Royaume-Uni, A. Colin, Paris, 1976.
  • (en) Vernon Bogdanor, The British constitution in the twentieth century, Oxford University Press, Oxford, 2005.
  • (en) Norman Davies, The Isles: A History, Macmillan, 1999.
  • (en) Frank Welsh, The Four nations: a history of the United Kingdom, Yale, 2003.
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  • (en) Série The Short Oxford History of the British Isles
  • (en) G. Williams, Wales and the Act of Union, 1992.
  • (en) S. Ellis et S. Barber (dir.), Conquest and Union: Fashioning a British State, 1485–1725, 1995.
  • (en) Linda Colley, Britons: Forging the Nation, 1707–1837, New Haven, 1992.
  • (en) R.G. Asch (dir.), Three Nations: A Common History? England, Scotland, Ireland and British History c. 1600–1920, 1993.
  • (en) S.J. Connolly (dir.), Kingdoms United? Great Britain and Ireland since 1500, 1999.

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