Histoire de loir-et-cher

Histoire de loir-et-cher

Histoire de Loir-et-Cher

Issu du verbe « départir », dont la signification première était diviser ou partager, le mot de « département » s'applique d'abord au XVIIe siècle aux ministères avant de qualifier une circonscription administrative territoriale au XVIIIe siècle.

C'est la Révolution qui crée les départements en 1790. Formé à partir de l'ancien comté de Blois, du duché de Vendôme, et d'autres petits territoires détachés de plus grandes entités, celui du Loir-et-Cher est artificiel, sans unité géographique ni historique. Mais Blois, désignée comme préfecture, retrouve le rôle qu'elle avait perdu depuis le départ de la cour royale à la fin du XVIe siècle.

Sommaire

Préhistoire et Gallo-romains

L'homme, dont on a retrouvé des outils de silex très archaïques, s'installe en vallée du Loir (Saint-Hilaire-la-Gravelle) 1,1 million d'années av. J.-C. La période néolithique est riche de témoignages monumentaux, à travers dolmens et mégalithes (La Chapelle-Vendômoise, Tripleville, Landes-le-Gaulois). La première mention écrite concernant le département se trouve vraisemblablement dans la Guerre des Gaules, où est décrite la résistance à César de la population de Noviodunum, Neung-sur-Beuvron. Sous la domination romaine s'épanouissent de nombreux domaines agricoles, aussi bien en Beauce qu'en Sologne, tandis que se développent des bâtiments civiques, forum, thermes, théâtre, temple, ou un édifice dont la vocation n'a pas été identifiée, les Mazelles à Thésée.

Haut Moyen Âge

La christianisation se manifeste par l'installation de saints ermites, dont le souvenir reste vivace dans les églises du département : saint Eusice à Selles-sur-Cher, qui conserve quelques colonnes mérovingiennes de marbre, saint Dyé où seule la « confession » subsiste d'une basilique construite au IXe siècle. A l'époque carolingienne s'implantent de puissants établissements ecclésiastiques, qui contribuent pleinement au développement agricole de la région (moulins sur la Cisse).

Luttes seigneuriales

Le pouvoir civil des seigneurs de Blois et Vendôme ne cesse parallèlement de croître, source de conflits importants pour la domination sur le Vendômois ou la possession de la Touraine. En témoignent les forteresses construites sur la vallée du Loir (Fréteval, Lavardin). Mais aux XIIe et XIIIe siècles, au moment où la puissance de certaines familles féodales s'amenuise, la lutte se poursuit entre leurs suzerains, roi d'Angleterre ou de France. Parallèlement, les villes prennent leur essor, obtiennent des chartes de franchise (Blois) et se fortifient (Marchenoir, Mondoubleau). Au XIVe siècle, le Vendômois et le Blésois entrent dans la famille royale, et la guerre de Cent Ans voit les églises et les monastères se fortifier. Le duc d'Orléans Charles, frère du roi Charles V, de retour de captivité, fait de Blois sa résidence, attirant autour de lui artistes et poètes. Par contre-coup, Blois devient une capitale administrative au service de laquelle certaines familles blésoises commencent leur ascension sociale.

Le Val de Loire, séjour des rois

L'accession au trône de Louis XII, duc d'Orléans, comte de Blois, installe la cour durablement en Val de Loire : la ville s'embellit d'hôtels aux décors nouveaux (le plus bel exemple qui en subsiste, malgré les remaniements, est l'hôtel d'Alluye), les demeures de plaisance s'élèvent dans les campagnes (Bury, Beauregard, Fougères). Le château de Blois lui-même devient la vitrine de la nouveauté architecturale et décorative, tandis que Chambord dont le plan initial s'inspire de Léonard de Vinci (qui avait aussi projeté une demeure somptueuse à Romorantin), est le fruit de réflexions et d'expérimentations constantes de François Ier. Mais les luttes religieuses, véritables guerres civiles qui ensanglantent le royaume à partir du milieu du XVIe siècle, mettent fin à cet « âge d'or » : la collégiale Saint-Georges de Vendôme est profanée en 1562-1563, Blois saccagée en 1568. Pour tenter d'apaiser ces conflits, des états généraux sont réunis à Blois, ville royale, en 1576 et 1588. C'est lors de cette seconde réunion que le duc de Guise est exécuté par Henri III.

L'assoupissement de l'époque classique

L'intérêt que Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, porte à son duché de Blois permet au Blésois de maintenir une certaine prospérité : les grands commis de l'État continuent à construire en Val de Loire (Cheverny, Selles-sur-Cher). A Blois surtout, Gaston décide en 1635 de l'agrandissement du château : c'est la construction de l'aile « Mansart ». Les tanneries vendômoises conservent une certaine activité, mais Blois est surtout réputée pour ses horlogers. La Contre-Réforme se manifeste dans la fondation de nombreux établissements religieux, Oratoriens à Vendôme, couvent des Visitandines (Archives départementales puis Hôtel du département) et collège des Jésuites à Blois ; surtout, le diocèse de Blois est créé en 1697 à partir de celui d'Orléans et Chartres, pour tenter de convertir les communautés protestantes de la région, pourtant déjà bien affaiblies par la Révocation de l'Édit de Nantes.
Au XVIIIe siècle, Blois somnole alors que certains châteaux, toujours propriété de grands seigneurs, sont arrangés à la mode du temps, le plus bel exemple en restant Menars où la marquise de Pompadour fait élever par Gabriel deux ailes nouvelles et où le marquis de Marigny, son frère, aménage ensuite de superbes jardins.

Le XIXe siècle

C'est un département pauvre qui est créé en 1790, que l'assainissement et le développement de la Sologne, l'amélioration des rendements en Beauce comme l'industrialisation, développent peu à peu. À Romorantin, parmi d'autres, l'usine de draps Normant construit sa puissance depuis 1783. À Blois, c'est le fabricant de chocolat Auguste Poulain, d'abord petit artisan, qui bâtit une usine bouleversant le paysage urbain, comme le font aussi les usines de chaussures Rousset. Le chemin de fer arrive à Blois en 1846, marquant la mort de la navigation sur la Loire. C'est aussi la redécouverte de l'architecture Renaissance et les premières grandes restaurations du château de Blois, sous l'impulsion de Félix Duban.

L'action des grands propriétaires terriens à partir de 1830 permet de gagner des terres agricoles de Sologne, alors que la région devient une destination privilégiée pour la chasse. C'est une nouvelle époque de construction de châteaux « à la manière de ».

Les combats de 1870

On l'a oublié, le Loir-et-Cher fut le théâtre de nombreux affrontements, dans la vallée du Loir notamment, ou à Chambord, que commémorent la colonne sur le Beuvron à Cellettes ou le monument au 75e mobile à Blois.

Le XXe siècle

La Première Guerre mondiale touche le Loir-et-Cher dès août 1914 : le 113e régiment d'infanterie, cantonné à la caserne Maurice de Saxe à Blois est anéanti à la bataille de Signeulx (Belgique). Comme ailleurs, les femmes prennent le relais dans les travaux agricoles. La proximité du front et le bon réseau ferroviaire expliquent l'installation dès 1915 d'infirmeries militaires, en Vendômois d'abord, puis celle de la première base américaine en France, implantée à Gièvres.

Deux hommes politiques marquants du XXe siècle sont originaires du département : Camille Chautemps, député puis sénateur de Loir-et-Cher, plusieurs fois ministre dans l'entre-deux-guerres, et Joseph Paul-Boncour, député, ministre, qui refuse les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 et signera pour la France la charte des Nations Unies en 1945.

Le second conflit mondial n'épargne pas le Loir-et-Cher : Blois et Vendôme, sévèrement bombardées, voient disparaître des quartiers entiers témoins de leur riche histoire. Et sur la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux-Espagne, à Montoire a lieu la rencontre entre Hitler et le maréchal Pétain, signe visible de la défaite française et de la collaboration.

La ligne de démarcation passe sur le Cher, l'extrême sud du département se trouve donc en zone libre. La résistance s'organise et de nombreux réseaux participent à la libération du département à l'été 1944.

En 1951, Pierre Sudreau est nommé préfet du département. Il est le plus jeune préfet de France à l'époque, et deviendra plus tard député puis maire de Blois.

Tout en restant rural, le Loir-et-Cher s'industrialise peu à peu : en 1963, le nucléaire s'installe à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux, tandis que le tourisme devient peu à peu un facteur économique, avec la création à Chambord en 1951 du premier spectacle son et lumière. En 1986, Jack Lang devient député, puis maire de Blois trois ans plus tard. Il va alors animer la vie politique locale pendant 15 ans.

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