Histoire de Haïti

Histoire de Haïti

Histoire d'Haïti

À l'origine, l'île d’Ayiti, c'est-à-dire «Terre des hautes montagnes», était peuplée par les Taïnos ou Arawaks, peuple semi-sédentaire pacifique. Lorsque Christophe Colomb accosta pour la première fois le 6 décembre 1492, l'île comptait probablement plusieurs centaines de milliers d'habitants.

Sommaire

La conquête espagnole

Article détaillé : Hispaniola.

Après de longues démarches et une longue péripétie en mer, l'indomptable ténacité de Christophe Colomb fut enfin récompensée: le 12 octobre 1492, soixante-dix jours après son départ de Palos en Espagne, il aborda l'une des îles Bahamas : Guanahani, qu'il appela San Salvador (Saint Sauveur) en souvenir sans doute des périls de sa traversée. Il découvrit la grande Cuba le 26 octobre; et le 6 décembre, il jeta l'ancre au fond d'une baie qui, en l'honneur du saint du jour, fut dénommée baie de Saint-Nicolas. Il venait de découvrir ce qui, plus tard, sera appelé Haïti.

Christophe Colomb baptisa cette terre qu’il trouva merveilleuse, Hispaniola (« Petite Espagne »). À son deuxième voyage en 1493, il y fonda la première ville européenne du Nouveau Monde, baptisée La Isabela, et s’y installa. Après avoir vaincu, surtout par ruse, les cinq caciques qui dirigeaient le pays, les Espagnols soumirent les autochtones à des travaux forcés afin d'extraire l'or des mines. En moins de vingt-cinq ans, les populations indiennes furent décimées par la brutalité de l’esclavage et les maladies importées par les conquérants.

Le nouveau gouverneur Nicolás de Ovando tenta dès 1503 de faire venir des Noirs d'Afrique pour remplacer les autochtones.La majeure partie des esclaves noirs qui ont été transportés vers l'île sont originaires du Dahomey. La traite fut autorisée en 1517 par Charles Quint. La ville du sud, Santo Domingo, devint le port de départ de la colonisation du Nouveau Monde. Les Espagnols importèrent en quantité des chevaux, bovins et porcins qu’ils laissèrent en liberté, ne s’intéressant qu’à l’or. Dès 1530, l'île commença à ne plus en rapporter. Les Espagnols concentrèrent leurs efforts dans la partie orientale de l'île qui recelait encore un peu d’or et abandonnèrent l’ouest.

La colonisation française

Article détaillé : Histoire de Saint-Domingue.

C'est alors que les Français s'intéressèrent à la partie occidentale de l'île. À la fin du XVIe siècle, des flibustiers français s'établirent sur l'île de la Tortue, au nord. Ils tentaient périodiquement des incursions sur la « Grande Terre ». Vers 1625, des Français occupèrent la partie Nord-ouest et gagnèrent progressivement vers le sud. Ces boucaniers chassaient les animaux devenus sauvages et vendaient viande et cuir.

Sous l'impulsion, en métropole du ministre Colbert et sur place du premier administrateur, Bertrand d’Ogeron, nommé en 1665, la colonie prit son essor. Sa première capitale, Le Cap-Français, fut fondée en 1670. À la suite du traité de Ryswick (1697) et de l'accession au trône espagnol d'un petit fils de Louis XIV, le Duc d'Anjou Philippe de France (1700), l'Espagne abandonna ses prétentions à la possession de l'ensemble de l'île et toléra la présence française dans sa partie occidentale. Celle-ci devint alors la colonie de Saint-Domingue (la future Haïti). Le traité d'Aranjuez (1777) officialisa la souveraineté de la France sur ces territoire.

Les premières cultures furent le tabac, puis l’indigo. Elles réclamaient de la main d’œuvre sur d’assez petites surfaces : des Français fuyant la misère s’engageaient pour 3 ans à travailler sans salaire, puis s’installaient sur de nouvelles terres. La traite négrière se développa également et s’institutionnalisa. C’est en 1685 que fut édicté le Code noir, une ordonnance de Louis XIV destinée à réglementer le régime de l’esclavage en précisant les devoirs des maîtres et des esclaves. Les dispositions pourtant sévères de ce code envers les esclaves furent souvent amplifiées. L’obligation d’évangélisation fut négligée, de même que le repos obligatoire du dimanche. Aux peines capitales prévues dans certains cas, les colons ajoutèrent des sévices et mutilations. L'Africain était marqué au fer rouge, changeait de nom, abandonnait ses habitudes vestimentaires et sa langue. La cruauté des colons était telle qu’au XVIIIe siècle l’espérance de vie d’un esclave ne dépassait guère dix ans.

La colonie de Saint-Domingue devint la plus riche des Antilles. À la fin du XVIIIe siècle, la valeur de ses exportations dépassait même celle des États-Unis. Cette prospérité reposait principalement sur le sucre et le café qui avaient supplanté les premières cultures et nécessitaient de grandes plantations. Au milieu du XVIIIe siècle, Saint-Domingue comptait quelque 200 000 esclaves[1]. En 1789, à la veille de la Révolution française, elles employaient près de 500 000 esclaves noirs pour 32 000 Blancs et 28 000 gens de couleur libres (mulâtres et affranchis).

L'abolition de l'esclavage et l'indépendance

Article détaillé : Révolution haïtienne.

La Révolution française déclencha des violences en cascade. Les colons réclamèrent l’autonomie et les libres de couleur, l’égalité réelle avec les blancs.

Révolte des noirs

La révolte des noirs débuta en août 1791 suite à la Cérémonie de Bois-Caïman, dans la plaine du Nord : plus de 1 000 Blancs furent égorgés et les habitations incendiées. Sous la conduite de leurs chefs — dont le plus important fut Toussaint Louverture — les Noirs passèrent d’une révolte à une guerre de libération en s’alliant d’abord aux Espagnols de Santo Domingo, en guerre contre la nouvelle République française. De nombreux Blancs, royalistes, soutinrent les Britanniques ou les Espagnols. Les commissaires de la Convention, guidés à la fois par leur idéal et la nécessité de se trouver des alliés, proclamèrent la liberté des esclaves ; Sonthonax, le 29 août 1793, pour la province du Nord, et Polverel, progressivement jusqu'en octobre dans les provinces du Sud et du Centre.

Le 4 février 1794, la Convention confirma par acclamation cette déclaration et étendit l'abolition de l'esclavage à toutes les colonies françaises.

Comprenant que seule la République entendait libérer les esclaves, Toussaint Louverture se rallia en 1794. En quelques mois, à la tête d’une armée de 20 000 anciens esclaves, il renversa la situation militaire et libéra la moitié du territoire. En récompense, il fut nommé en 1796 général de division et vice-gouverneur de l’île. En 1798, agissant comme un gouverneur, il négocia directement avec les Britanniques la libération des ports qu’ils détenaient encore. Il démontrait ainsi qu’il était le seul chef de la colonie. Il imposa la suprématie des Noirs sur les mulâtres au cours d’une guerre civile en 1800. En 1801, il étendit même son autorité sur l’ensemble de l’île en envahissant la partie orientale espagnole et y en promulguant une constitution. Il remit l’économie de plantation sur pied en instaurant le travail forcé, n’hésitant pas à rappeler les anciens colons et à réprimer par la force la contestation des Noirs.

En se faisant nommer gouverneur à vie par la constitution du 12 juillet 1801, Toussaint Louverture défia Bonaparte. Ce dernier décida alors l'envoi de l'Expédition de Saint-Domingue, au prétexte de rétablir l'ordre. Mais en même temps que l'Expédition faisait inscrire sur les drapeaux : « Braves Noirs, la France reconnaît seule vos droits et votre liberté », le Corps législatif s'apprêtait à décréter l'esclavage dans les colonies. Bonaparte avait en effet, par un arrêté secret et antérieur à l'Expédition ( du 25 décembre 1800 ), envoyé trois commissaires pour y rétablir les « cultures », autrement dit l'esclavage.

L’indépendance

L'expédition de Saint-Domingue arrive le 29 janvier 1802. Elle comporte les généraux André Rigaud et Alexandre Pétion, ainsi que Jean-Pierre Boyer, "hommes de couleur" issus de Saint Domingue.

Une flotte de trente mille hommes à bord de quatre-vingt-six vaisseaux est ainsi menée par le beau-frère de Bonaparte : le général Leclerc.

Toussaint Louverture, qui était informé des projets de Bonaparte, donne l'ordre à ses lieutenants de faire une guerre d'extermination aux Français ; les villes sont incendiées et les rivières empoisonnées. Le 17 février 1802, le commandant de l'armée expéditionnaire allait mettre les chefs noirs hors la loi.

Dès son arrivée, l'expédition de Saint-Domingue se présente immédiatement, le 4 février, devant le port du Cap-Français, où commandait Henri Christophe, qui refusa de céder les forts et la place confiés à son commandement sans la permission de Toussaint Louverture[2]. Il écrivit à Leclerc : « Si vous avez la force dont vous me menacez, je vous prêterai toute la résistance qui caractérise un général ; et si le sort des armes vous est favorable, vous n'entrerez dans la ville du Cap que lorsqu'elle sera réduite en cendres, et même sur ces cendres, je vous combattrai encore ». Lorsque Leclerc débarque, malgré la résistance qu'opposent les habitants et la milice, Henry Christophe donne l'ordre d'incendier la cité ainsi que tous les édifices publics.

Les Noirs résistent, mais reculent devant la puissance de l'armée de Leclerc. À la fin avril, au prix de cinq mille morts et autant de malades ou blessés, les Français tiennent toute la côte.

Les généraux de Toussaint Louverture, dont Christophe (en avril) et Dessalines (à la Crête-à-Pierrot après trois semaines de combat inégal et sanglant en mars 1802) se rendent aux Français après d'âpres combats si bien que Toussaint Louverture lui-même accepte sa reddition en mai 1802. Il est autorisé à se retirer sur l'une de ses plantations, à proximité du bourg d'Ennery, dans l'ouest de l'île, non loin de la côte. Le 7 juin 1802, Toussaint Louverture est arrêté malgré sa reddition et Dessalines, défait par les Français à la Crête-à-Pierrot, participe à cette arrestation[3]. Louverture est déporté en France, il est interné au fort de Joux, dans le Jura, où il mourra des rigueurs du climat et de malnutrition le 7 avril 1803, après avoir prophétisé la victoire des Noirs.

Toussaint Louverture neutralisé, Leclerc décide le désarmement de la population et le met en œuvre à grand renfort d'exécutions sommaires ; alors les chefs de couleur se détachent peu à peu de l'expédition de Saint-Domingue et rejoignent les insurgés, prenant conscience que cette opération n'avait d'autre but plus important que celui de rétablir l'esclavage à Saint-Domingue.

C'est en apprenant le rétablissement de l'esclavage à la Guadeloupe qu'Alexandre Pétion donne le signal de la révolte, le 13 octobre 1802. À la tête de cinq cent cinquante hommes, il marche contre le principal poste français du Haut-du-Cap, le cerne, le fait désarmer et sauve quatorze canonniers que les siens voulaient égorger : l'armée des « indépendants » est alors formée. Les généraux Geffrard, Clervaux et Christophe, viennent se joindre à Pétion qui, plein d'abnégation, céde au dernier le commandement de l'insurrection.

Dessalines rejoint alors de nouveau les révoltés, dirigés par Pétion, en octobre 1802. Au congrès de l'Arcahaye (15-18 mai 1803), Dessalines réalise à son profit l'unité de commandement. C'est lors de ce congrès que naît le premier drapeau haïtien, bicolore bleu et rouge, inspiré du drapeau français dont la partie blanche a été déchirée. Le 19 novembre 1803, à la tête de l'armée des indigènes, avec à ses côtés Henry Christophe, Dessalines impose à Rochambeau -le cruel successeur de Leclerc (mort de la fièvre jaune en novembre 1802)- qui utilisait des chiens féroces achetés à Cuba contre les insurgés, entraînés à chasser et manger les Noirs, la capitulation du Cap après la défaite des armées françaises, la veille, à la bataille de Vertières. Rochambeau n'a alors d'autre choix que d'ordonner l'évacuation de l'île.

Après le départ des Français, Dessalines provoque aussitôt le massacre de la population blanche[4] ; à l'exception des prêtres, médecins, techniciens et de quelques négrophiles. Il redonne à Saint-Domingue son nom indien d'Haïti (Ayiti) et proclame la République le 1er janvier 1804 aux Gonaïves.

La première république noire libre du monde vient alors de naître.

Mais à peine créée, la république d'Haïti est déjà endettée : la France ne reconnut l'indépendance du pays qu'en échange d'une indemnité de 150 millions de francs-or (la somme sera ramenée en 1838 à 90 millions de francs).

L'empire de Dessalines

Craignant le retour des Français dans l'île, Dessalines fit construire des forts. Il prit le titre d’empereur en octobre 1804. Parallèlement, il officialisa le français, même si la grande majorité de la population ne parlait que le créole. Il confisqua les terres des colons et donna les meilleures à ses officiers. Sa constitution du 20 mai 1805 interdit la propriété foncière aux blancs. Pour remettre en marché l’économie, il édicta le travail forcé des cultivateurs avec un règlement plus dur que celui de Toussaint. Le peuple reprit les armes contre cette dictature.

C'est à Marchand, le 16 octobre 1806, que Dessalines prit connaissance de la révolte. Ignorant que Christophe avait été proclamé chef de l'insurrection, il lui écrivit de se tenir prêt à entrer en campagne. Au général Pétion, qui était également dans le complot, il donna l'ordre de marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l'Ouest.

L’empereur fut tué par un des généraux de Pétion dans une embuscade le 17 octobre 1806 au Pont-Rouge, à l'entrée de Port-au-Prince, trahi par un de ses chefs de bataillon.

La sécession de la partie orientale de l'île (l'actuelle République dominicaine)

Alors que le trouble régnait dans la partie occidentale de l'île et dans un climat de sécession, les Français qui restaient dans la partie orientale de l'île furent battus par les habitants hispanico-créoles, sous le commandement de Juan Sánchez Ramírez, à la bataille de Palo Hincado le 7 novembre 1808.

La capitulation française dans la partie orientale de l'île se fit à Santo Domingo le 9 juillet 1809. Les autorités réinstaurèrent alors la colonie, en l'appelant « La España Boba » (littéralement l'Espagne idiote, parce que le pays, après s'être rebellé, s'était remis volontairement sous l'autorité de l'Espagne). L'Espagne idiote dura 12 ans jusqu'à la première proclamation d'indépendance de la République dominicaine en 1821.

La difficile construction de l’unité nationale

Après l’assassinat de Dessalines, le pays se scinda en deux sous l’autorité de ses anciens généraux : le Noir Henri Christophe, élu président aux pouvoirs limités, tenta de s’imposer, mais se heurta au mulâtre Alexandre Pétion qui défendit la capitale Port-au-Prince. Christophe regagna le Cap-Haïtien, au nord, où il s’instaura président à vie. Au sud, le sénat élit Pétion.

Christophe imposa alors son autorité par les armes à la région du nord-ouest en 1810. Le 26 mars 1811, il se proclama roi sous le nom d’Henri 1er. Il établit une noblesse et édifia plusieurs palais, comme celui de Sans-Souci, ainsi que la citadelle Laferrière non loin de sa capitale, Cap-Haïtien (tous deux aujourd’hui classés patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO). Il reprit le système de la plantation en distribuant les terres à ses proches et en instaurant un « caporalisme agraire » pour forcer les paysans à y travailler. Il dut mater une mutinerie en 1812. Frappé d’une crise d’apoplexie le 15 août 1820, il en resta partiellement paralysé. En quelques mois, une nouvelle rébellion se déclara. Le 7 octobre 1820, abandonné par sa garde, Christophe se suicida - "d’une balle en argent" rapporte la légende.

Pétion, quant à lui, procéda à des distributions de lopins de terres au plus grand nombre, ce qui assura sa popularité. Cette politique engendra une économie autarcique de subsistance. Pétion soutint, en vain, la rébellion du nord-ouest contre Christophe. Le général André Rigaud, rentré d’exil, créa un état dans la péninsule du sud le 3 novembre 1810, que Pétion, après l’avoir un temps reconnu, réussit à renverser en suscitant une révolte locale le 7 mars 1812. En décembre 1815, Pétion donna asile à Simon Bolivar, en fuite. Il lui fournit des armes contre sa promesse d’abolir l’esclavage sur le continent (Bolivar abolira l’esclavage en Amérique latine le 6 juillet 1816). Pétion fit changer la constitution afin de devenir président à vie le 2 juin 1816. Mais, malade, il songea à démissionner et mourut le 29 mars 1818.

Le commandant de sa garde, Jean Pierre Boyer, s’imposa auprès du sénat et devint président. Devant l’insurrection contre Christophe en octobre 1820, Boyer partit pour le Cap à la tête de son armée. Le 26 octobre, il rattacha le nord à la République.

La seconde occupation de la partie orientale de l'île

Article détaillé : Haïti espagnol.

En 1821, la partie orientale de l'île redevenue colonie espagnole se souleva et proclama son indépendance le 1er décembre 1821.

Profitant de l'opportunité et de l’appel de certains insurgés, Boyer envahit le pays neuf semaines après son indépendance, entra à Santo Domingo le 9 février 1822 et rattacha l’est de l’île à Haïti.

L'occupation militaire dura 22 ans, jusqu'à la chute de Boyer, elle est généralement vue comme une période de brutalité, bien que la réalité soit plus complexe. Les vingt-deux ans permirent l'expropriation de grands propriétaires fonciers et des réformes avortées pour exporter les produits agricoles, pour rendre obligatoire le service militaire, restreindre l'utilisation de l'espagnol et éliminer les coutumes traditionnelles telles que les combats de coqs. Cela renforça finalement le sentiment national des Dominicains qui se démarquèrent des Haïtiens sur la langue, la race, la religion et les coutumes. Cette période permit également la fin de l'esclavage dans cette partie de l'île.

La lutte de Boyer pour la reconnaissance de l'indépendance d'Haïti

En 1814, le roi Louis XVIII envoya trois émissaires à Saint Domingue, la mission Dauxion-Lavaysse, Draverman auprès de Pétion et Franco de Medina auprès de Christophe pour faire reconnaître son autorité. Pour certains elle visait simplement au rétablissement de l’esclavage, ce qui fit scandale ; pour d’autres c’était une simple mission d’espionnage. Elle se termina par la condamnation à mort de Franco de Medina. Une deuxième mission interviendra en 1816 : moyennant un protectorat sur l'île, la France proposait à Pétion le titre de gouverneur. Les deux émissaires français, Fontanges et Esmangard, furent éconduits comme les autres. Au total, plus de dix missions officielles ou officieuses furent dépêchées entre 1816 et 1823.

Boyer proposa une indemnité de dédommagement aux anciens colons contre la reconnaissance de l’indépendance. Les négociations piétinèrent. Le nouveau roi Charles X employa alors la force : il signa le 17 avril 1825 un décret « concédant » l’indépendance contre le paiement d’une indemnité de 150 millions de francs-or payable en cinq ans et expédia une flotte de 14 navires de guerre. Cette somme représentait 10 années de recettes fiscales du pays. Boyer accepta. Dès 1826, Haïti fut reconnu par presque toutes les nations (à l’exception des États-Unis). Boyer dut créer un impôt spécial, source d’impopularité, et négocia un emprunt de 30 millions, tout en demandant une réduction de la dette. Celle-ci fut ramenée à 90 millions payables en trente ans, en février 1838.

Important législateur, Boyer fit ratifier un code rural le 1er mai 1826 qui instaurait un caporalisme agraire et la corvée pour l’entretien des chemins. En janvier 1843, le sud se souleva. Ses troupes vaincues, Boyer abdiqua et s’exila le 13 février 1843.

L’instabilité et la gabegie

Profitant de l'exil de Boyer, une insurrection dominicaine chassera la garnison haïtienne de Santo-Domingo le 27 février 1844 et proclamera l’indépendance de la République dominicaine après 22 ans d'occupation militaire.

Pendant trois-quarts de siècle, Haïti sombra dans l’instabilité et la violence politique, déchiré entre les élites mulâtres – principalement rurales et prépondérantes au sud – et noires – surtout propriétaires terriens et influents au nord. De plus, hormis quelques exceptions, les dirigeants ne se soucièrent ni de la société ni de l’économie.

Rivière Hérard, tombeur de Boyer, fut renversé au bout de quatre mois. Le sénat choisit dès lors de ne plus élire que des hommes âgés et faibles. Trois vieillards ivrognes ou illettrés se succédèrent en deux ans tandis que des révoltes ne cessaient de se déclarer.

Le 1er mars 1847, le sénat élit Faustin Soulouque, noir illettré, qui n’était même pas candidat. Rapidement, il se révéla ambitieux et déterminé. Le 25 août 1849, il enjoignit le parlement à le proclamer empereur. Il se fit sacrer le 18 avril 1852 avec un faste ruineux pour le pays. Le paiement de la dette dut être interrompu. Il se lança dans une sévère répression contre les mulâtres et régna en despote sur le pays pendant dix ans. Il échoua par deux fois à réoccuper militairement la République dominicaine. Le 15 janvier 1859, il fut renversé par le général mulâtre Nicolas Geffrard.

La présidence de Geffrard constitua un intermède dans cette période de troubles. Geffrard restaura la République. Il négocia un concordat avec le Vatican, signé à Rome le 28 mars 1860. Haïti fut reconnue par les États-Unis d'Abraham Lincoln le 5 juin 1862. Geffrard développa l'instruction publique primaire et supérieure. Par son code rural de 1863, il instaura la corvée pour réaliser des routes, canaux et fontaines. Il encouragea les exportations de coton et réduisit l’armée de moitié. Mais les finances restaient fragiles. Il dut réprimer plusieurs conspirations, dont celle de Sylvain Salnave au Cap-Haïtien en mai 1865 qui nécessita l’intervention de la marine britannique. Le 31 décembre 1863, un crime en sorcellerie sur une petite fille eut des échos dans la presse internationale qui, dès lors, assimila le vaudou à la sorcellerie. Devant un soulèvement de toute la région de l’Artibonite, Geffrad démissionna le 13 mars 1867.

L’autoritarisme brutal redevint la norme, entraînant des successions de révoltes. Le nouveau président, Salnave, excita dès octobre 1867 la population contre la chambre des députés et ferma celle-ci. Le nord, puis le sud du pays firent sécession en 1868. Des groupes de paysans armés, appelés « cacos », s’organisèrent dans le nord. Toujours prêts à la révolte, ils constitueront pendant un demi-siècle l'épée de Damoclès de tous les dirigeants, y compris de ceux qui s’appuieront d’abord sur eux pour accéder au pouvoir. Plusieurs coups d’état se succédèrent. L’incurie était telle qu’en juin 1872, le gouvernement allemand utilisa la force militaire pour que l’État haïtien remboursât une dette envers des citoyens allemands.

En septembre 1883, devant une insurrection bourgeoise à Port-au-Prince, le président noir Lysius Salomon fit massacrer 4 000 mulâtres. Il fallut la menace d’une intervention étrangère pour que le calme revint. Salomon, néanmoins, sut rétablir les finances du pays ; il acheva le paiement de la dette. Il développa l’enseignement secondaire et rural. Devant une double révolte de Port-au-Prince et des cacos, il dut s’exiler en août 1888.

Après plus d’un an d’anarchie, Florvil Hyppolite prit le pouvoir. En 1891, il tint tête à la volonté des États-Unis de se faire concéder la pointe nord-ouest du pays : le môle Saint-Nicolas. La même année, devant une sédition d’une partie de sa garde, il fit massacrer 150 personnes. Il développa le téléphone et construisit plusieurs marchés, abattoirs et quais, au prix d’une forte inflation. En 1896, les révoltes reprirent ; Hyppolite mourut d’une crise cardiaque.

L’État haïtien était si déconsidéré que, fin 1897, à la suite de l’emprisonnement musclé d’un résident allemand, Lüders, l’Allemagne expédia deux navires de guerre pour exiger une indemnité exorbitante de 20 000 $ et les excuses officielles du chef de l’Etat, Tirésias Simon Sam, qui dut s’exécuter.

Les luttes entre factions militaires reprirent. Même les opposants au pouvoir en place se déchirèrent. Un président chassait l’autre : entre 1908 et 1915, il y en aura neuf.

L'occupation américaine : 1915 à 1934

A partir de 1908, les compagnies américaines négocièrent des concessions exorbitantes pour construire des voies ferrées et développer des plantations de bananes en expropriant les paysans. En 1910, la banque américaine National City achèta une part importante de la Banque de la République d'Haïti, banque centrale qui, à la fois était trésorier du pays et disposait du monopole sur l'émission de billets [5]

Les possibles effets sur Haïti de la guerre en Europe inquiéta les Etats-Unis. La communauté d'origine allemande y exerçait en effet un pouvoir économique prépondérant. La majorité du commerce maritime était détenu par des allemands qui, souvent s'étaient alliés aux riches familles mulâtres locales.

Les américains décidèrent d'occuper militairement Haïti. le 28 juillet 1915, la foule avait été lyncher le président Villebrun Guillaume Sam dans la légation de France, suite au massacre par ce dernier de 167 prisonniers politiques. Les rebelles "cacos" étaient dirigés par Rosalvo Bobo qui se proclamait farouchement anti-américain. Le Président américain Woodrow Wilson envoya donc le jour meme les Marines à Port-Au-Prince. Ils débarquèrent presque sans coup férir. En six semaines, les États-Unis firent élire un Président, le président du Sénat Phillipe Sudre Dartiguenave et signer un Traité, base légale de l’occupation, par lequel ils prenaient le contrôle des douanes et de l’administration. L’administrateur américain avait le pouvoir de veto sur toutes les décisions gouvernementales d’Haïti et les officiers des Marines servaient dans les provinces. Ainsi, 40% des recettes de l'Etat passaient sous le contrôle direct des Etats-Unis. L'armée était dissoute au profit d'une gendarmerie, destinée à maintenir l'ordre intérieur. Les officiers étaient américains. Les institutions locales, cependant, continuaient à être dirigées par les Haïtiens.

En 1917 le Président Dartiguenave demanda la dissolution de l’Assemblée qui avait refusé d’approuver une Constitution inspirée par le secrétaire à la Marine des États-Unis : Franklin D. Roosevelt. Ceci fut fait par la gendarmerie, commandée par le Marine Smedley Butler. En 1918, celle-ci fut approuvée par référendum (mais avec 5% de votants). D’inspiration libérale, elle autorisait la propriété foncière aux étrangers. Dessalines avait interdit celle-ci et ce point était resté un principe inaltérable de toute législation juqu'alors.

Les occupants américains étaient empreints de racisme. Cette attitude consterna en particulier l'élite mulâtre, francophone et éduquée. L’indignation engendra une nouvelle fierté raciale qui s’exprima dans le travail d'une nouvelle génération d’historiens, d'écrivains (comme Jacques Roumain) et artistes.

En 1918, des routes furent construites sous le système de la corvée. La réaction populaire fut violente. À la fin de l’année, le pays fut en état d’insurrection. Les paysans armés, surnommés "cacos" furent jusqu'à 40 000. Leur chef le plus connu fut Charlemagne Péralte qui alla jusqu'à attaquer la capitale, Port-au-Prince en octobre 1919. Il fallut deux ans aux Marines pour mâter la révolte au prix de plus de deux milles morts.

Génés par la brutalité de cette répression devant l'opinion publique et sans plus bénéficier de la justification de la guerre contre l'Allemagne, les Etats-Unis envoyèrent en 1921 une commission d'enquête du Sénat. Profitant en 1922 de l’élection d’un autre Président, Louis Borno, les Etats-unis s’engagèrent à fournir à Haïti une aide politique et économique en contrepartie de l’occupation. S'instaura alors ce que l'opposition appela « la dictature bicéphale » entre Borno et le Haut-Commissaire, le général John Russell. La politique douanière fut modifiée. Les finances publiques furent assainies et l’endettement réduit. La monnaie nationale, la gourde, fut rattachée au dollar, assurant sa stabilité (mais au risque de la surévaluer).

La National City Bank fut critiquée pour des pratiques déloyales, telles que le refus de payer au gouvernement d'Haïti les intérêts sur l'argent déposé sur ses comptes, qui étaient transférés à New York. Elle ne se mit à payer les intérêts qu'après 1922, mais seulement à un taux de 2%, au lieu des 3,5% accordés aux autres dépositaires équivalents. Selon le sénateur et économiste Paul Douglas, cela équivalait à une perte d'un million de dollars en intérêt. [6].

L’administration et l’armée furent professionnalisées et la corruption, supprimée. La gendarmerie devient une force efficace. L'instruction publique, longtemps négligée, fut reprise depuis le primaire et axée sur la formation professionnelle, au détriment des "libéralités" qui ne bénéficiaient qu'aux classes fortunées. Les infrastructures connurent un essor sans précédent : Ainsi, le téléphone automatique fut installé à Port-au-Prince ; les ports furent équipés de wharfs et de phares ; un service de santé publique fut développé, avec hôpitaux et dispensaires de campagne. 1 700 km de routes furent créées et entretenues. La culture du sisal fut introduite et les exportations de sucre et de coton se développèrent.

Toutefois, cette marche forcée vers la modernité se fit aux dépens de la démocratie, le Sénat restant dissout. Borno se fit réélir par un Conseil d'Etat dont il avait choisit les membres.

Les Haïtiens conservèrent une forte hostilité envers l'occupant américain qui n'hésitait pas à faire usage des armes. En 1929, la crise économique mondiale réduisit les exportations agricoles alors que des taxes et normes nouvelles frappaient les paysans. Le 6 décembre, des paysans protestataires se heurtèrent à des Marines au lieu dit de Marchaterre : il y eut plus de dix morts. L’opposition se déchaîna. Le Président américain Herbert Hoover proposa au Congrès l’envoi d’une commission d’enquête dans le but de se retirer d’Haïti. Elle fut dirigée par William Cameron Forbes. En avril 1930, elle fit élire un président provisoire : Louis Eugène Roy qui organisa des élections législatives. En novembre, Sténio Vincent fut élu à la Présidence.

Les troupes américaines partirent le 21 août 1934. Les Etats-Unis mantirent cependant leur contrôle sur les douanes jusqu'en 1946.

La dictature des Duvalier

Il y eut retour aux velléités autoritaires. Par deux fois en 1946 et 1950, Une junte militaire assura la transition du pouvoir : En 1946, ce fut au profit de Dumarsais Estimé, qui développa les droits des noirs et organisa l’exposition internationale en décembre 1949. En octobre 1950 l'armée organisa les premières élections présidentielles au suffrage universel. La mobilisation du corps électoral fut faible. Le colonel Paul Magloire fut élu à 99% des suffrages. Au terme de son mandat, en décembre 1956, il dut s’exiler devant l’ampleur des grèves.

L’année 1957 fut troublée de putschs, attentats et scandales. Le président provisoire Daniel Fignolé fut défait par le chef de l’armée qu’il avait nommé lui-même un mois plus tôt. En septembre 1957, l’armée organisa des élections : le médecin François Duvalier, dit «Papa Doc», fut élu président de la République, grâce au soutien des Noirs qui virent en lui le moyen de mettre fin au règne des Mulâtres.

Dès le départ, François Duvalier imposa une politique répressive en éloignant les officiers peu fiables de l’armée, en interdisant les partis d’opposition, en instaurant l'état de siège et en exigeant du Parlement l’autorisation de gouverner par décrets (31 juillet 1958). Le 8 avril 1961, il prononça la dissolution du Parlement.

Duvalier échappa à plusieurs putschs : En 1958, huit hommes occupant par surprise les casernes Dessalines de Port-au-Prince, firent croire un temps qu’ils menaient l’armée ; en 1959, pendant sa maladie, son adjoint, Barbot, aidé de marines américains, empêcha le débarquement d’un commando. Sitôt rétabli, Duvalier décida d'emprisonner Barbot pendant seize mois...

Craignant une opposition de la part de l'église catholique, Duvalier expulsa plusieurs prêtres ainsi que deux évêques. Il fut excommunié en 1961. En 1966, Duvalier reprit contact avec le Vatican.

Le régime s’appuya sur une milice paramilitaire, les Volontaires de la sécurité nationale surnommés les «tontons macoutes». Avec cette garde prétorienne personnelle, il neutralisa l’armée, sema la terreur dans tout le pays et parvint à étouffer toute résistance. Après des rumeurs de complot au sein de l'armée, il renforça la répression et, le 1er avril 1964, il se proclama «président à vie». Il exerça jusqu'à sa mort une implacable dictature (on compta 2000 exécutions pour la seule année 1967). En février 1971, François Duvalier organisa un plébiscite pour désigner son fils, Jean-Claude, comme successeur.

De nombreux haïtiens prirent le chemin de l'exil, principalement aux États-Unis et au Québec.

À la mort de Papa Doc, le 21 avril 1971, Jean-Claude Duvalier, 19 ans (d’où son surnom de «Baby Doc»), accéda à la présidence de la République. Amorçant une timide libéralisation du régime, Jean-Claude Duvalier s’aliéna une partie de la classe noiriste qui avait soutenu son père en épousant une mulâtresse le 27 mai 1980. Son régime s'enfonça dans la corruption et l'incompétence. Le 9 mars 1983, le pape Jean-Paul II, en visite en Haïti, déclara en français : « Il faut que les choses changent ici. » L’église se mit à encourager la réflexion démocratique. En janvier 1986, un soulèvement populaire renversa le fils Duvalier qui s’exila en France le 7 février.

Toutefois, la fin des Duvalier ne signifia pas la fin de la dictature. Une junte militaire dirigée par le général Henri Namphy prit le pouvoir. L’armée ou les ancien miliciens réprimèrent dans le sang les manifestations et tentèrent d’assassiner un prêtre activiste : Jean-Bertrand Aristide. Les élections du 29 novembre 1987 furent empêchées par l’intervention d’un groupe armé. L’armée organisa en janvier 1988 des élections qui furent boycottées. Le président élu, Manigat, osa déplaire et dut s’exiler au bout de deux mois. En septembre 1988, un nouveau coup d'État militaire porta le général Avril. Acculé au départ en mars 1990 sous la pression américaine, Avril s’exila pour ouvrir la voie à des élections sous contrôle international.

Un retour à la démocratie - ou au populisme

Jean-Bertrand Aristide, ancien prêtre qui se fait l’avocat des pauvres, remporte la victoire le 16 décembre 1990 par 67% des voix. Son accession à la présidence de la République redonne un peu d'espoir au peuple haïtien. Mais, le 29 septembre 1991, il est renversé par une junte militaire dirigée par le général Raoul Cédras, aidé par la CIA et le gouvernement de George Bush; Aristide se réfugie alors aux États-Unis. Les « lavalassiens » se font massacrer. Les Nations unies décrétent un embargo. Des refugies commencent à affluer vers les États-Unis.

Sous la présidence de Bill Clinton et avec le soutien du Conseil de sécurité des Nations Unies, les États-Unis interviennent, suite à une visite de l’ancien président Jimmy Carter et du général Colin Powell, 20 000 soldats américains débarquent en Haïti le 19 septembre 1994. Le 15 octobre 1994, le président Aristide est rétabli dans ses fonctions, qu'il laisse à son proche René Préval, élu à la présidence de la République le 17 décembre 1995. Le mandat d'Aristide touchait à sa fin et la Constitution ne l’autorisait pas à en briguer un second consécutivement. En janvier 1997, l’Unesco remet le Prix 1996 de l’éducation aux droits de l’homme à Aristide[7].

Le gouvernement Préval doit faire face à une opposition constituée de ses anciens alliés. Son mandat est marqué par plusieurs assassinats politiques. Des élections législatives sont organisées en mai 2000. Aristide est proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 91 % des suffrages exprimés, mais le scrutin est entaché d’irrégularités et du boycott de l’opposition. Le pays plonge à nouveau dans une situation des plus confuses. Le trafic de drogue dépasse les records atteints sous la junte militaire. Quant à la classe moyenne, elle n'apprécie pas l'ancien «petit curé», lui reprochant son caractère imprévisible et son emprise sur les masses. À partir de 2001, des groupes sans constitution officielle s'attaquent aux partisans du gouvernement. Ces derniers réagissent de la même façon. La police s'attaque aux deux parties avec violence[8].

En 2003, l’opposition s’organise sous le nom de groupe des 184. Avec l’appui des étudiants, et malgré la répression de ses partisans, Jean Bertrand Aristide finit par démissionner le 29 février 2004 sous la pression de militaires français et de marines américains, avant-garde d'une force internationale envoyée par l'ONU pour ramener l'ordre dans la capitale. Peu après le départ d'Aristide, le président de la Cour de cassation d'Haïti, Boniface Alexandre, assure l'intérim en vertu de la Constitution. « Titid » — comme l'appellent les gens du pays — est accusé de tous les maux du pays, d'enrichissement personnel et de crimes politiques. Exilé en Afrique, Aristide finit par être accueilli par l'Afrique du Sud, où il se plaint que les militaires étrangers l'ont forcé à démissionner et à partir sur leur hélicoptère.

Aux élections du 7 février 2006, organisées sous supervision internationale, la foule port-au-princienne pousse les organisateurs à accorder la victoire à René Préval arrivé nettement en tête au 1er tour de scrutin. Du même parti qu'Aristide, il est son successeur désigné. Des fraudes sont décelées en faveur de l'opposition, notamment des urnes en faveur de Préval retrouvées dans des décharges. Investi de ses pouvoirs le mardi 13 juin 2006, il appelle à l'unité nationale.

Sur le plan international, Paris négocie avec Port-au-Prince un accord de réadmission dans le cadre du partenariat France-Haïti 2008-2012 (chapitre « Immigration et codéveloppement »). Celui-ci, en cours de négociations en août 2009, est contesté par le Collectif Haïti de France, la Plate-forme des associations franco-haïtiennes (PAFHA) et le collectif Migrants outre-mer [9].

Notes et références

  1. Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.251
  2. Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, 1847-1848, t. II, chap. 22, p. 142
  3. Victor Schœlcher, Vie de Toussaint Louverture, 1889, Ed. P. Ollendorf, p.348
  4. Jean-Marcel Champion, notice biographique consacrée à Jean-Jacques Dessalines dans le Dictionnaire Napoléon, op. cit., p. 599
  5. Schmidt, Hans. United States Occupation of Haiti, 1915–1934. New Brunswick, NJ: Rutgers UP, 1971.
  6. Douglas, Paul H., Occupied Haiti, ed. Emily Greene Balch (New York, 1972), 15-52. Republié dans Money Doctors, Foreign Debts, and Economic Reforms in Latin America, Wilmington, Delaware, publié par Paul W. Drake, 1994.
  7. UNESCO Prize for Human Rights Education: UNESCO Education
  8. HAÏTI. La violence politique à la veille du bicentenaire de l?indépendance | Amnesty International
  9. Accord de réadmission franco-haïtien : Les droits des migrants haïtiens en France sont en péril, 24 août 2009. Voir aussi sur le site du GISTI.

Voir aussi

Source principale :

  • J.C. Dorcainvil : Manuel d'Histoire d'Haïti, Port-au-Prince, 1929 - réédition 1957

Liens externes

  • (en) The Louverture Project: La Bataille de Vertières
  • (fr) Laurent Dubois, Les Vengeurs du Nouveau-Monde, Histoire de la révolution haïtienne, éditions Les Perséides [1]
  • (fr) Histoire d'Haïti sur l'encyclopédie Imago Mundi[2]

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