Henry II Russell

Henry II Russell
Son oncle, Charles Whitworth, 1er comte Whitworth, diplomate et homme politique anglais.

Henry II Russell, né le 27 mai 1783 à Douvres en Angleterre et mort le 19 avril 1852 au château de Swallowfield, est un diplomate britannique. Il fut British Résident de l'État princier autonome d'Hyderabad, baronnet.

Sommaire

Ses origines

La famille de Henry II Russell s'est illustrée pendant la guerre civile anglaise et installée à Douvres (Angleterre). Henry Russell (1751-1836), son père, est nommé juge suprême de la Cour de justice du Bengale. Il est fait baronnet le 10 décembre 1812, à son retour en Angleterre. La mère d'Henry II est la fille de Sir Charles Whitworth et la sœur de Charles Whitworth, 1er comte Whitworth, ambassadeur du Royaume-Uni, à Paris, du temps de Napoléon 1er.

Secrétaire du British Résident de l'État princier autonome de Hyderâbâd (Inde)

Henry II Russell sert aux Indes dès 1797[1]. Il est tout d’abord un jeune secrétaire personnel et un ami fidèle de James Kirkpatrick, le Résident à la cour du Nizam de l'État princier autonome d'Hyderabad. Du fait de cette confiance, James le considère comme son bras droit. A ce poste, Russell se charge des intérêts de la femme de James Kirkpatrick, Khair-un-Nissa (1776-1813), la plus admirable d'entre toutes, petite-nièce du premier ministre de l'État princier autonome d'Hyderabad et descendante du prophète.

British Résident, du fait de la mort de James Kirkpatrick (1805)

Peu de temps après son retour aux Indes, Russell agit déjà en tant que Lord Résident, du fait de la mort de son ami James Kirkpatrick, et cela d’octobre à décembre 1805. Mais le nouveau British Résident, Thomas Sydenham, arrive et ne songe qu’à détruire le travail de son prédécesseur.

Son premier mariage (1808)

L’amitié de Russell avec Khair est un secret connu de tous, et le nouveau général en chef, Barlow, s’en inquiète. Henry devient très rapidement l’amant de la belle princesse. Il semble que cette relation date de leur séjour à Calcutta. Sa maison appartient à Russell et son immense portrait de ce jeune officier scandalise les invités.

Mais, Henry demande à son frère Charles d’annoncer à Khair qu’il se marie avec Jane Casamajor (1789-1808), le 20 octobre 1808 à Madras. Les Casamajors sont une famille d'origine espagnole. Ils possèdent des archives prouvant qu’ils sont des descendants de la maison royale de Cadix. Établis à Bristol et dans les colonies, ils deviennent de riches négociants, des planteurs, ou des administrateurs[2].

Hélas, la jeune femme meurt des fièvres dès le 29 décembre 1808.

La princesse Khair est de son côté choquée, car elle ressent tout cela comme une trahison et songe au suicide.

British Résident de Poona (1809), puis d’Hyderâbâd (Inde) (1811)

Henry se rend en Angleterre et est nommé British Résident de Pune (1809).

Son frère Charles est Lord Résident par intérim de l'État princier autonome d'Hyderabad de juin 1810 à mars 1811.

Puis, en mars 1811, Henry Russel est nommé British Résident de l'État princier autonome de Hyderâbâd. Khair et sa mère retournent à Hyderabad, mais il ne cherche pas à la revoir. Pourtant pendant l’été 1813, Madame Mary Hood, femme de l’amiral Samuel Hood, visite Hyderabad et demande à rencontrer quelques femmes de la ville d'Hyderabad de haut rang. Henry Russell, en tant que Lord Résident, demande à Khair-un-Nissa de venir à sa résidence. Il lui parle pour la première fois depuis cinq ans.

Mais elle meurt de chagrin dans les mois qui suivent. Le père du British Résident avait interdit à ses fils d’épouser des indiennes. Cette attitude va se généraliser chez les Britanniques vers 1850.

Russell ne fait que défendre aux Indes les intérêts britanniques. Il pousse le Nizam à signer des traités où il accepte que les troupes britanniques postées à la ville d'Hyderabad soient renforcées. Malgré cela, Shums-oul-Oumrah, cousin du Nizam, fera devant l'historien et ancien officier, Édouard de Warren, un éloge de Russell, qui a été vénéré comme jadis Bussy et Monsieur Raymond. Henry II Russell connait merveilleusement leurs mœurs et les langues des Indiens. Les hautes classes indigènes n’apprécient pas ceux qu'ils considèrent comme des traitres, qui se marient avec leurs filles et se convertissent à la religion musulmane[3].

Son second mariage (1816)

Blason des Mottet.

Henry II Russell est très riche. Il va revenir encore jeune en Angleterre avec 85.000 livres, soit plus de deux millions de francs de l'époque.

Pendant la période de son absence en 1816 de ses fonctions de British Résident de l'État princier autonome d'Hyderabad, il se marie en Picardie, avec Marie Clotilde Mottet de la Fontaine (1793-1872) le 13 novembre 1816 à Compiègne et devient le gendre de Benoît Mottet de la Fontaine[4]. Une partie des descendants de Benoît Mottet de La Fontaine, dont les pères sont officiers dans cette armée sont nés à Bolarum ou à Secunderabad.

Pour plus de précisions sur la famille de sa femme, voir Famille Mottet.

La Russell’s Brigade

Cavalier de l'armée du Deccan.

L’organisation des cipayes date de l'administration de sir Henry Russell. Chargé de l'ambassade ou résidence à la cour du Nizam, il remanie définitivement ce corps d'armée que ses prédécesseurs dans l'intervalle, depuis 1800 jusqu'à 1811, avaient laissé désorganiser par l'irrégularité de la solde toujours précaire sous un gouvernement indigène. La conséquence de cette inexactitude était un état normal d'insubordination, des émeutes périodiques contre les officiers qui périssaient souvent victimes de l'incurie de l'administration et de la négligence des chargés d'affaires. Il obtient que dorénavant la solde du contingent soit versée à la caisse du Résident qui a distribue lui-même aux troupes; il ajoute à la division d'infanterie et d'artillerie qui existe déjà, une brigade de cinq régiments de cavalerie irrégulière, commandés par des officiers européens ; parmi lesquels ses beaux-frères Adolphe et Édouard Mottet de La Fontaine. Il conserve et ajoute même un certain nombre d'officiers locaux, recommandés par leur mérite personnel, sans s'inquiéter de leur couleur ou de leur naissance. Aidé par son beau-frère, le colonel, futur général, sir John Doveton, il fait de la Russell’s Brigade l'une des unités les plus disciplinées et les plus compétentes de l’histoire militaire. D'autres Résidents lui succèderont avec des vues moins larges[5].

C'est l'armée ainsi réorganisée, sans équivalent jusqu'alors en Inde, qui participe en 1817 et 1818, dans la division du général John Doveton, au sein de l’armée du Deccan, à la quatrième et dernière guerre anglo-mahratte, où elle se fait remarquer par sa bravoure et son efficacité. Par la suite, le contingent de Hyderabad est constamment occupé à maintenir l'ordre et à réprimer un banditisme sans cesse renaissant. Les effectifs du Hyderabad Contingent sont en 1826 de 50.000 hommes.

Mais, la brigade Russell coûte cher. Les avances se montent à 240.000 livres et en 1819, il a emprunté 600.000 livres. Russell veut que ses hommes soient bien payés, bien encadrés, qu’ils aient de beaux uniformes, des armes modernes et les plus beaux chevaux. Il fait construire des casernes avec des bungalows pour les officiers.

Critiqué, Henry Russell donne sa démission, quitte l'État princier autonome d'HyderabadHyderâbâd (Inde) et rentre directement en Angleterre en 1820 avec sa femme et un petit garçon d'un an.

Le château de Swallowfield (1822)

Russell a su forger une armée qui fait encore l’admiration des experts militaires. Celui-ci prend à la mort de son père, en 1822, le titre de baronnet. Il s’installe avec sa femme à Swallowfield Park qui a été aménagé par son père et il gère son patrimoine. Ils ont plusieurs enfants qui du fait du climat, de l’hygiène et de la qualité des soins médicaux britanniques vivent.

La partie plus ancienne de la maison actuelle a été principalement établie par le 2e comte de Clarendon, Henry Hyde, en 1689-90. Tolman était le contrôleur des travaux et le roi Guillaume III d'Angleterre, Prince d'Orange (° 14 novembre 1650 - † 8 mars 1702), l'architecte.

La misère des paysans

Le 5 novembre 1833, il dresse une liste de quinze chefs de famille de sa paroisse qui nécessitent des secours. Il explique aux destinataires de la lettre qui contient cette liste que ces hommes ne peuvent survivre avec les seuls aides des paroissiens riches. Presque chaque travailleur de la paroisse y figure, excepté les domestiques des châteaux. Il s’agit pourtant, selon lui, d’hommes courageux.

Sur 390 habitants, quinze familles parfois nombreuses ne peuvent acheter du pain. Certes, Henry Russell, magistrat de Swallowfield, observe une grande proportion de maisons dégoutantes et misérables dans leur aspect. Certains pauvres ont de grands potagers et élèvent des porcs, pendant que d’autres se saoulent et prêchent la révolution. Ceux-là les contribuables ne peuvent les aider.

Pendant les émeutes de la faim, il n'y a aucun incendie, aucune émeute, aucune lettre menaçante dans sa paroisse. Cela est du en partie au fait que le baronnet et sa femme, Clotilde Mottet de La Fontaine, donnent une partie de leurs revenus aux pauvres et agissent pour que les pauvres soient secourus.

Un intellectuel, ami de plusieurs intellectuels

Charles Dickens est souvent l'hôte des Russell

Clotilde Mottet-Russell et lui vivent dans une magnifique propriété, très appréciée de Charles Dickens, de Wilkie Collins, de William Makepeace Thackeray, de Charles Kingsley et de Mary Russell Mitford.

Le parc de 10 ha s'étend s’étend jusqu’aux rives de la rivière Loddon. Wilkie Collins a 14 ans quand il rencontre pour la première fois Henry et son épouse, Clotilde Mottet de la Fontaine et leurs fils aîné en janvier 1838. Les Russell rejoignent la famille de Wilkie Collins pour une visite de Pompéi et d’Amalfi ensemble.

Henry II russell fait aussi des recherches étymologiques sur les langues anciennes, notamment l’ancien hébreu, le Castillan... Il se plaint dans une lettre à un ami, William Talbot, datant du 4 juin 1847, que sa fille Anne, qui recopie ses textes avec des calligraphies anciennes, soit encore un peu inexpérimentée. Il est vrai qu’il souffre de crises de paralysie et d’une grave affection oculaire et peut donc difficilement écrire.

Sir Henry Russell est encore en vie quand Mary Russell Mitford s’installe à Swallowfield, mais il est déjà très malade. Une crise affole cet écrivain très sensible.

Sa mort (1852)

Mary Russell Mitford

Après la mort de son mari, le 19 avril 1852, Clotilde Mottet de La Fontaine devient l'amie de Mary Russell Mitford et elle s’occupe comme une mère de ce pauvre être fragile.

Clotilde décède à 78 ans, au milieu des siens, qui vont se marier avec des membres de la plus haute aristocratie britannique. Henry est mort vingt avant sa femme. Charles Kingsley écrit dans différents courriers qu’il a perdu plusieurs voisins et amis cet hiver là, dont son voisin le plus intéressant et son meilleur ami. Et il ajoute : Sir Henry Russell est le digne successeur du prince Clarendon.

Henry Russell avait continué à mener ses affaires jusqu’à son dernier soupir et défendre les intérêts de la pauvre Kitty Kirkpatrick, fille de son ancienne maîtresse indienne et de James Kirkpatrick. Il demande à un ami banquier anglo-indien de dégarnir son modeste compte de la banque Binny de Madras pour aider financièrement la grand-mère de la princesse qui vivait dans la misère.

Sa descendance

Henry II Russell est le père de Charles Russell de Swallowfield et de George Russell de Swallowfield

Notes et références de l'article

  1. Annales historiques de la révolution française, organe de la Société des études robespierristes ... Par Société des études robespierristes, 1930, p. 279
  2. Son beau-père, John Casamajor est écuyer et à Madras il est member of the Council, The Gentleman's Magazine, p. 619
  3. Comme Kirkpartick, le mari de Khair-un-Nissa
  4. Sur les Russell et ce mariage : [1] et Annales historiques de la révolution française, organe de la Société des études robespierristes, 1955, p. 279
  5. L'Inde anglaise en 1843-1844, de Édouard de Warren, p.209 et 210.

Sources

  • Guy de Rambaud, Maison des Mottet (manuscrit)
  • Guy de Rambaud, Pour l’amour du Dauphin, Anovi
  • THE RUSSELL OF SWALLOWFIELD ARCHIVES
  • Michel Rougé, La France en Inde, Histoire d'une famille française (manuscrit)
  • William Dalrymple, Le Moghol blanc.
  • Dictionnaire généalogique et armorial de l'Inde française.
  • M. Rougé : Evocation de l'Inde d'autrefois : A propos de la tombe d'Edouard et Georgina Mottet de La Fontaine au cimetière de Dinan, Le pays de Dinan, Année 1995, Tome XV
  • Warren, Comte Édouard de, L'Inde anglaise avant et après l'insurrection de 1857, Paris, Hachette et Cie, 1858, 2 vol. ou réédition par kailash en 1994.

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